L'effervescence régnait parmi les membres de la petite troupe. Aprèsque n° 4 ait vu le blond donner un coup à n°3, tous s'étaient dépéchés de parvenir tant bien que mal sur le toit de l'immeuble. Malheureusement, ils étaient arrivés trop tard. Trois et le blond avaient disparru. Il y avait plusieurs tâches de sang sur le sol et n° 2 trouva une brique ensanglantée tout près d'un des murs du local d'électricité. N° 5, avec son réalisme presque pessimiste avait eu vite fait d'énnonçer tout haut ce que tout le monde redoutait :
- Trois s'est bagarré avec ce mec. Il a perdu. Il est sûrement mort à l'heure qu'il est.
Mais n° 1 la contredit :
- Non. S'il était mort, le blond ne se serait pas embarassé à faire disparaître son corp. Or, il l'a fait. Donc ça veut dire que n° 3 est vivant, retenu prisonnier par ce gars on-ne-sais-où.
Une sensation de soulagement envahit tous les membres de la petite troupe : Savoir leur ami en vie, même prisonnier, était mieux que penser qu'il était mort. A partir de ce moment, n° 5 se décida à prendre l'équipe en main. Elle était certainement la plus grande. Alors elle allait les protéger :
- Ok. A partir de maintenant, on ne se sépare pas. Quoi qu'on fasse, on le fait tous ensemble ; même si ça doit prendre plus de temps. Je ne veux pas qu'un autre d'entre nous disparaisse. Et pour commencer, on va s'installer définitivement dans un endroit qu'on va protéger de notre mieux. La nuit, on instaure un tour de garde; on est quatre : Deux personnes veilleront la moitié de la nuit, deux autres prendront la relève après, compris ? Quoi que vous fassiez, ne le faîtes pas touts seuls.
C'est alors que n° 2 posa une question essentielle mais malaisante :
- Et si... Ben euh... Et si je veux aller faire mes... Fin voilà quoi vous comprenez... Si je veux me "vider" ? Je suis le seul garçon et je ne tiens pas particulirement à ce qu'une fille m'accompagne pour faire ça...
N° 5 soupira puis répondit :
- Je vois. Dans ces cas là, essaye de ne pas être trop long, pendant que tu le fais, tu chantes ou tu parles, bref, tu fais quelque chose pour qu'on t'entende. Si on ne t'entends plus ou que tu cries, ça voudras dire que t'es en danger.
Deux acquiesca, les joues rouges. Cinq reprit la parôle :
- Ecoutez-moi bien... On va retrouver n° 3 ok ? Je n'ai pas encore de plan mais on va le retrouver !
~*~
N° 3 ( Alexandre )
C'était le moment. Alexandre avait passé presque toute la nuit à crocheter la serrure de ses menottes. Il avait fait de son mieux pour arranger son lit de sorte à ce qu'on croie qu'il dormait encore puis s'était plaçé du côté où la porte de la chambre s'ouvrait pour être caché quand quelqu'un entrerait. Son plan était fragile, les chances de réussite étaient minces. Mais il en était conscient et se disait qu'il valait mieux essayer qu'abandonner. Quand le visiteur entrerait, l'adolescent n'aurrait pas beaucoup de temps avant qu'il ne se rende compte du leurre installé dans le lit. Il avait prévu de surgir de derrière la porte et de donner un coup à son adversaire pour le neutraliser. La suite ? Il faudrait improviser. Il n'y avait aucune fenêtre ici, aucun moyen de savoir où il était, où était la sortie ni si des gardes surveillaient sa chambre. Alors s'il parvenait à sortir de sa cellule, il faudrait la jouer fine pour essayer de ne pas être de nouveau assomé et remis dans cette chambre. Du calme. Il allait y arriver. Il en était certain.
Le cliquetit d'un verrou le sortit de ses pensées. Un visiteur arrivait. Un homme ouvrit la porte. Alexandre ne le détailla même pas et se jetta sur lui. Mauvaise idée. L'homme siffla et une escouade de garde arriva. Ils arrachèrent le jeune prisonnier à sa victime et le plaquèrent au sol. N°3 se débattait. L'homme s'approcha du prisonnier et s'accroupit pour l'examiner :
- Tu as du talent petit... Un peu plus et tu réussissais à t'enfuir ! Mais tu n'as pas pensé qu'il y aurait des gardes...
Alexandre grogna, l'homme rit :
- Je suis Aldren Van' Shoff. Je ne te veux aucun mal...
- J'ai du mal à le croire...
- Je vois que tu as de l'humour Alexandre...
- Ne m'appelez pas comme ça.
- Pourquoi ? C'est ton nom.
- Je ne suis pas Alexandre.
- C'est ennuyeux... Enfin... J'ai quelques questions à te poser.
- Vos gardes m'étranglent.
Van' Shoff fit un geste dédaigneux et les gardes se retirèrent. N° 3 se leva et prit enfin le temps d'examiner l'homme. Il était petit; vraiment. Son ventre était rond et son visage aussi. Une barbe fournie et de courts cheveux Grisonnants encadraient des yeux bleus pâles , un nez tordu et une bouche aux lèvres inexistantes. L'homme leva la tête :
- Tu es grand ma parôle !
- Cessez de me parler comme à un gamin Mr. Van' Shoff.
- D'accord. Discutons vraiment. Alexandre.
- Qu'est-ce que vous voulez ? s'enquit l'adolescent.
- Et toi ? Qu'est-ce que tu veux ?
- Sortir.
- C'est assez direct.
- Assomer quelqu'un, le menotter et l'enfermer dans une cage n'est pas le moyen le plus pratique pour sympatiser avec lui. affirma Alexandre.
- Ce n'est pas faux. Mais on avait pas d'autre choix.
- Vous auriez peut être pû m'accoster de manière un peu moins brutale. Un bonjour par exemple.
- Et tu aurais accepté de nous suivre si nous avions fait comme ça ?
- Probablement pas. Qu'est-ce que vous voulez ?
- Nous deviions te trouver, toi et les autres.
- Pour quoi faire ?
- Tu verras.
- Je vais pouvoir sortir d'ici ?
- Peut être. Si tu es prêt à discuter.
- Certainement pas.
- Pourquoi ?
- Qui sait ce que vous allez faire des informations que je peux vous réveler. Vous ne m'avez pas dit ce que vous voulez. Alors pourquoi je répondrais à vos questions ?
- Pour ressuciter.
- Je n'ai plus envie de ressuciter.
- Tu dois bien avoir une envie...
- Oui.
- Laquelle ?
- Je veux que vous partiez de cette pièce avant que je devienne claustrophobe et que je me mette à essayer d'assassiner la première personne qui fera l'erreur d'entrer dans cette chambre.
- Très bien. dit sèchement Aldren : Je vois que vous n'êtes pas encore prêt à utiliser votre intelligence et votre coopération pour sortir d'ici !
Il se détourna d'Alexandre et sortit de la pièce. Le jeune homme soupira et se cala contre un mur de sa chambre. A force d'essais, son plan finirait par fonctionner !