Cinq errait dans les rues depuis l'aube. Elle n'avait pas eu envie de se coucher après son tour de garde. Comme elle possédait un revolver, elle se sentait plus en sécurité que les autres et se disait qu'elle courait moins de risques. Elle inspira une goulée d'air pur. Une lueur mélancolique assombrissait sn regard. Elle avait beau pouvoir se déplacer librement dans toute la ville, avoir des compagnons et posséder une arme, elle ne se sentait pas libre pour autant. Bien au contraire. Aucun souvenir, des règles à respecter et quelqu'un qui s'amusait de ses malheurs. Et avec la disparition de n° 3 qui était la personne qui lui ressemblait le plus, elle se sentait désespérément seule. L'adolescente baissa les yeux pour observer ses mains. Ces mains avaient déjà combattu. Déjà tué put-être... Elle le sentait. Un noeud se forma dans sa poitrine. Pourquoi ne se souvenait-elle pas ?! Prise d'une rage soudaine, elle leva la tête et s'adressa au ciel :
- Hé toi là ! Qu'est-ce que tu nous veux à la fin ?! Pourquoi on est là ! Répond-moi au lieu d'être lâche ; ça t'amuse hein ? De nous voir enrager, de nous frustrer ! C'est ça qui t'amuse ? Hein ?!
Rien. Personne ne répondit. N°5 donna un coup de pied dans un réverbère. Soudain, un éclair traversa le ciel et un bruit de tonerre retentit :
- Un orage. Manquait plus qu'ça. gromela la jeune fille.
Une pluie fine commença à tomber. Cinq soupira et continua à marcher. J'usqu'à ce qu'une goutte tombe sur sa main. Elle ressentit une vive brûlure. Elle leva sa main droite au niveau de ses yeux. A l'endroit où la goutte était tombée, la peau s'était fragilisée. De noire, elle était devenue rosée. Une deuxième goutte tomba sur son épaule :
- C'est quoi ce bordel ?! s'exclama N°5.
C'est là que la voix s'éleva :
- Voici la nouvelle épreuve jeune N° 5. Cette pluie est dévastatrice. Dans une heure, elle vous aura tué, toi et tes compagnons. Tu peux encore t'abriter mais pas tes amis. La piscine a mystérieusement été détruite. N° 1 et n° 2 sont coincés dans les décombres. N° 4 a trouvé un parapluie légèrement troué. Le compte à rebours est lançé n°5. Tu as une Heure. Une heure pour traverser la ville et sauver tes amis avant que la pluie ne vous tue... Tic tac...
- Bordel ! s'écria de nouveau Cinq.
Elle fit demi'tour et s'élança en courant en direction de la piscine. Elle serrait les dents et s'efforçait de ne pas perdre son sang froid à chaque fois qu'elle imaginait ses compagnons entrain d'agoniser, coinçés sous les décombres. Cela la fit accelérer. Enfin, elle arriva devant la piscine municipale qui était effectivement en ruine. Elle entendit une voix l'appeler :
- Cinq ! CINQ !
Elle se retourna et vit n° 4 qui accourait vers elle, un parapluie à la main. Quatre arriva à son niveau et s'exclama :
- Vite ! Viens m'aider ! N° 1 et 2 sont coincés dans les décombres ! J'ai construit un abrit au mieux mais les gouttes tombent et détruisent les toiles de tente ! Bientôt, elles vont passer et brûler Un et Deux !
N°5 acquiesca. Elle remarqua une brûlure sur la joue de son amie. Elle s'approcha et effleura la blessure :
- Tu as été touchée. souffla-t-elle. Quatre; ça va ?
- Ce n'est rien... Une goutte a giclé quand j'ai ouvert le parapluie. Dépêchons nous plutôt de rejoindre les autres !
Les deux adolescentes entrèrent dans ce qu'il restait de la piscine. Dans le hall, elles trouvèrent leurs acolytes. N° 1 avait réussi à se dégager partiellement des ruines mais elle peinait à faire sortir n°2. Quatre et Cinq lui vinrent en aide. A elles trois, Elles réussirent à dégager juste assez le béton pour frayer un passage à n°2. Celui-ci sortit. Tout le monde se leva et se prépara à partir. Mais quand Deux esseya de marcher, il poussa un hurlement de douleur. N° 5 s'approcha et inspecta la jambe qui semblait le faire souffrir. Elle saignait. Non seulement elle était blessée à cause du béton qui était tombé et l'avait recouverte, mais en plus, des gouttes étaient tombés sur la peau et des brûlures s'étaient formées :
- Tiens bon N°2.
Cinq servit de béquille à Deux. Les adolescents prirent une grande inspiration et s'élancèrent sous la pluie. Ile coururent jusqu'au bout de la rue avant de trouver un abris qui n'était pas en ruines. Ils se dépêchèrent d'entref. Une fois abrités, ils soupirèrent de soulagement. Quelques minutes plus tard, la pluie s'arrêtait. La mystérieuse voix retentit de nouveau :
- Bravo jeunes gens. Quelle solidarité ! Vous avez passé cette épreuve avec brio ! Continuez ainsi et les autres tâches vous paraîtrons simple ! Encore une fois, je vous félicite pour votre solidarité !
- TAIS-TOI ! Pourquoi tu viens nous féliciter alors que tu nous a presque tués ?! Pourquoi tu nous fais-ça bon sang ! Qu'est-ce qu'on t'as fait ?! Pourquoi tu te caches ?! T'as peur qu'on te tues si on te voie ? Ben t'as raison ! Parce que c'est tout ce que tu mérites ! hurla n°5 !
La voix rit :
- Tu as le sang chaud petite... C'est une qualité interessante. Mais je crains que tu meures rapidement si tu continues à m'insulter de la sorte...
- Mais c'est exactement ce que je veux ! Que tu me laisses mourir sale pourriture !
Dans un dernier rie, la voix s'estompa et le silence se fît dans le hall d'entrée de l'immeuble. Plutôt que de monter un camps avec les tentes, les enfants trouvèrent un appartement pas trop délabré et s'y installèrent. Ce soir la, Cinq ne parla pas. Elle avait un regard lointain, signe d'intense réflexion. Qui sait à quoi elle pensait ? Mais elle semblait savoir quelque chose. Quelque chose qu'elle ne savait pas avant. Son attittude avait changé. Son expression se faisait dure.