Si j’ai appris une chose au cours de mes voyages, c’est que nous ne sommes pas des êtres fixes. Nous sommes des miroirs. Ce que nous devenons dépend de ce qui nous entoure.
Cette idée semble si simple qu’elle est souvent ignorée. Nous aimons croire que nous sommes maîtres de nos choix, libres de nos pensées. Mais en observant de plus près, il devient évident que notre environnement, tel un sculpteur invisible, influence chaque détail de ce que nous sommes et devenons.
Nos comportements, nos croyances, nos valeurs, tout cela est modelé par le milieu dans lequel nous grandissons, vivons, et évoluons. Prenons l'exemple de la langue. Un enfant qui naît en Chine parlera le mandarin, non pas par miracle, mais parce que c’est la langue qu’il entend dès ses premiers jours. De la même manière, un enfant qui naît en France parlera français. Ce n'est pas un choix mais une empreinte de l'environnement.
Même au sein d’un seul pays, les différences se font sentir. J’ai passé quelque temps à Marseille, une ville où l’accent local est si distinct qu’il devient une identité. Les habitants parlent avec une chaleur et un rythme imprégnés de la Méditerranée. S’ils étaient nés et avaient grandi à Paris, ils parleraient différemment, sans cette cadence chantante qui évoque la mer et le soleil.
Parler dans une certaine langue avec un certain accent n'est pas la seule chose que l'on acquiert dans le milieu où l'on grandit.
Prenons les croyances religieuses. Un enfant qui naît dans une famille musulmane, dans un pays où l’islam est la religion dominante, deviendra très probablement musulman. Non pas parce qu’il a choisi cette foi, mais parce que c’est ce qu’on lui enseigne. S’il était né dans une famille chrétienne en Europe, il serait probablement chrétien. En Inde, il aurait certainement été hindou.
Et si jamais il avait choisi de pratiquer ou non une religion différente de celle de son milieu, ce choix serait le résultat d’une exposition à un élément extérieur, pouvant venir d'une rencontre, d'une lecture ou d'une expérience. Sans cette confrontation avec quelque chose de nouveau, il est peu probable que nous remettrions en question ce que notre environnement nous a enseigné.
Et son influence ne s'arrête pas là, elle s'étend également dans de nombreux autres domaines. Prenons celui du sport. On est plus susceptible de manipuler une batte de baseball aux Etats-Unis qu'en France où il est plus courant de taper dans un ballon de football.
Même notre manière de manger est dictée par notre milieu. Les japonais utilisent des baguettes, les européens une fourchette et un couteau, tandis qu'en Inde il mange avec leur main.
Lorsque l'on change d'environnement nous changeons également. J'ai un ami parisien qui conduit n'importe comment au volant et traverse en dehors des passages piéton. Il me disait qu'au tout départ, il respectait ce qu'il avait appris à l'auto école, mais très vite il a adopté la conduite des parisiens. Ce même ami est parti un jour au Japon et en étant entouré de personnes traversant uniquement au passage piéton, il a automatiquement prit le pli.
Notre comportement peut donc devenir respectueux comme irrespectueux selon la nature de notre environnement, prouvant bien que nous sommes des miroirs de ce qui nous entoure. Changez le reflet, et vous changerez l’âme.
Un autre facteur essentiel de notre développement est à prendre en compte : les personnes que nous côtoyons. La famille, les amis, les collègues, les camarades de classe ou même de simples rencontres ponctuelles. Chacun peut laisser une empreinte sur notre façon de penser, d’agir ou de percevoir le monde.
C’est pour cette raison que deux frères, nés dans la même famille, élevés par les mêmes parents, peuvent être radicalement différents. Bien qu’ils partagent une base commune, ils n’auront pas fréquenté exactement les mêmes cercles d’amis, ils n’auront pas eu les mêmes professeurs, et ils n’auront pas vécu les mêmes expériences sociales.
Deux élèves d’une même classe peuvent être influencés différemment selon leurs relations avec leurs professeurs. Un enseignant qui encourage la curiosité et valorise un élève peut l’inciter à s’investir dans ses études et à prendre confiance en lui. Tandis qu’un autre, plus distant ou sévère, peut laisser un autre élève de la même classe se sentir inapte ou démotivé.
Même des rencontres ponctuelles peuvent avoir un impact. Une conversation avec un inconnu dans un train peut semer une graine de réflexion qui pousse à un changement de vie. Un discours inspirant entendu par hasard, un collègue qui partage une nouvelle méthode de travail, ou un professeur passionné qui transmet son amour d’une discipline : toutes ces interactions façonnent subtilement notre parcours.
Tout cela pour dire que le hasard n'est que le résultat de cet environnement qui sculpte tout.
Et mon expérience personnelle à travers mes voyages atteste sans conteste cette vérité. En Amazonie, j’ai été accueilli par une tribu de chasseurs. Chaque enfant savait chasser, non parce qu’il l’avait choisi, mais parce que l’environnement ne leur offrait pas d’alternative. Leur survie dépendait de cette compétence, et cela définissait leur mode de vie.
En Asie, j'ai exploré les temples bouddhistes, observant des moines qui semblaient en paix avec le monde, mais aussi des cités bruyantes où le commerce et l’ambition dominaient. Cette dualité m’avait marqué, renforçant mon idée que l’environnement façonne non seulement les comportements, mais aussi les valeurs et les aspirations.
En Afrique, j’ai vécu avec des nomades, et leur mode de vie m’a transformé. J’ai appris à avancer au rythme de leurs déplacements, dictés par les besoins des troupeaux et les cycles de la nature. Leur quotidien est guidé par une compréhension profonde de leur environnement. Ils observent la direction et la force du vent pour anticiper les changements climatiques, et utilisent les étoiles pour s’orienter la nuit ou prévoir les saisons.
Avec eux, j’ai découvert une façon de vivre plus simple et plus attentive, où chaque détail compte, qu’il s’agisse du souffle d’une brise ou de l’emplacement d’une constellation dans le ciel. Une des leurs m'a dit : "Nous ne possédons rien, mais nous partageons tout. Ce que nous donnons est plus précieux que ce que nous gardons." Cette phrase m’a accompagnée jusqu'à aujourd'hui, influençant ma façon de voir le monde et les relations humaines.
Au-delà du milieu et des personnes que nous côtoyons, les livres que nous lisons, les films que nous regardons, les choses que l'on peut apercevoir dehors dans la nature, tout cela nous influence même dans nos idées les plus créatives, celles que nous croyons uniques. Regardez les oiseaux. Ce sont eux qui ont inspiré les premiers inventeurs de l’avion. Les poissons, eux, ont donné naissance aux sous-marins.
Même des inventions aussi fondamentales que la roue ou le levier trouvent leurs origines dans la nature et l’observation. Nous pensons que l’ingéniosité humaine est illimitée, mais elle est souvent un simple écho de ce que l’environnement nous montre.
Ce genre de raisonnement peut gêner notre égo d'humain. J'en sais quelque chose. Cela donne l'impression de ne pas être maître de ses choix et donc de ses conséquences. Cela remettrait en cause la notion de libre arbitre que je chérissais comme bon nombre de personnes. Mais ce n'est pas un mal, je préfère voir les choses de cette manière. Croire que chacun d’entre nous est une mosaïque, composée de fragments empruntés à nos parents, nos amis, nos professeurs, nos collègues, et même des inconnus rencontrés par hasard. C’est ce mélange unique d’influences qui ferait de nous ce que nous sommes.
Certains voient dans cette perspective, une faiblesse, mais personnellement j'y vois une force. Elle nous rappelle l’importance des relations et des interactions dans notre développement. Plus nous ouvrons notre esprit et notre cœur à la diversité des influences, plus nous avons la possibilité de devenir des miroirs éclatants, capables de refléter le meilleur du monde qui nous entoure.
Peut-être est-ce là, une autre clé pour comprendre l’humanité : reconnaître que notre identité est un mélange unique d’influences, et que chaque rencontre, chaque expérience, chaque fragment ajouté à notre mosaïque nous enrichit.
J’ai lu ton commentaire à mon commentaire lol sur le chapitre 1, j’y reviendrai plus tard.
Concernant ce chapitre :
« Si j’ai appris une chose au cours de mes voyages, c’est que nous ne sommes pas des êtres fixes. Nous sommes des miroirs. Ce que nous devenons dépend de ce qui nous entoure. » : nous sommes la moyenne des 5 personnes que nous fréquentons le plus… ils sont donc le reflet de qui nous sommes…
« Nous aimons croire que nous sommes maîtres de nos choix, libres de nos pensées. »
« Nos comportements, nos croyances, nos valeurs, tout cela est modelé par le milieu dans lequel nous grandissons, vivons, et évoluons. Prenons l'exemple de la langue. »
: il y a bien, je pense, une influence de nos choix par notre environnement. J’ai décidé de faire du latin et de l’allemand au collège par exemple, parce que mes amis les plus proches ont fait ce choix, pour moi, d’une certaine façon.
« Et si jamais il avait choisi de pratiquer ou non une religion différente de celle de son milieu, ce choix serait le résultat d’une exposition à un élément extérieur, pouvant venir d'une rencontre, d'une lecture ou d'une expérience. Sans cette confrontation avec quelque chose de nouveau, il est peu probable que nous remettrions en question ce que notre environnement nous a enseigné. » : c’est un peu dur de se dire que tout est déterminé par le hasard de la naissance. Et que les choix que nous croyons faire de notre plein gré ne sont en fait que des impulsions dues à notre environnement, encore. Pourtant, nous sommes, apparemment, destinés à être libres… où et quand ?!
« C’est pour cette raison que deux frères, nés dans la même famille, élevés par les mêmes parents, peuvent être radicalement différents. » : je me suis toujours dit la même chose concernant les jumeaux ! identique jusqu’à l’ADN, mais pourtant différents, du moment où ils ne sont pas le même individu. Quand ils regardent un objet, une personne, une situation… ils ont un point de vue (physique je veux dire) différent. Cette différence, même minime, fait toute la différence.
« Tout cela pour dire que le hasard n'est que le résultat de cet environnement qui sculpte tout. » : il n’y en aurait pas…
« Cela remettrait en cause la notion de libre arbitre que je chérissais comme bon nombre de personnes. » : je n’y crois plus vraiment. Le seul vrai choix que nous avons, c’est comment accepter ce que le monde, notre environnement nous donne, ou nous prend
Tellement de choses à dire… je crois bien que c’est la 1ère fois que je commente autant. Car des questions raisonnent en moi, et ce genre de réflexion me fait comprendre que je n’ai pas de réponse. Personne n’a de réponse. Nous n’avons juste que des interprétations de notre environnement, et nous nous construisons là-dessus. Nous avons une base d’innée, sur lequel nous ajoutons, par notre environnement, des couches d’acquis, sans cesse, de sorte que comme notre cerveau lui-même et sa plasticité cérébrale, et nos cellules qui se renouvellent sans cesse… nous sommes aujourd’hui un peu différents d’hier. Et différent de demain. À la fin, ces peux feront toute la différence…
Oui c'est dur de se dire cela. Mais on est quand même libre de choisir parmi les choix qui s'offrent à nous. Choix imposé par notre environnement. C'est un peu comme en politique, on est libre de choisir pour qui on vote parmi ceux qui se présentent.
Exactement on vit tous des expériences différentes et c'est en cela qu'on se démarque, et je trouve cela beau de se dire qu'on est ce qu'on est par rapport à ce qui nous entoure. Même s'il y a beaucoup de chose qui nous sont imposés via notre environnement on peut quand même choisir les personnes qui nous entourent. Un être humain c'est comme un arbre il y en a aucun d'identique car il n'est pas baigné par la même lumière de par son emplacement, ni abreuvé de la même quantité d'eau et plein d'autres paramètres encore.
Je pense aussi que notre libre arbitre se limite à choisir en fonction de ce qui nous entoure ou arrive via notre environnement.
C'est sûr tellement de chose à dire, mais oui je suis d'accord avec toi, on a une base innée à la naissance qui est façonné au fils des années par notre environnement.
Merci beaucoup de commenter autant, c'est un plaisir de parler de ce genre de sujet. J'hésite encore à écrire la suite, j'ai des idées de thèmes sensible comme l'amour, le libre arbitre, la nature humaine mais j'essaie d'organiser tout cela pour que ce soit bien présenter.