Ce qui apporte le mensonge

Par Luvi

Localisation : Palais divin du seigneur Kaalan – Galaxie de Thyra - Sixième Méros

 

Assis en position de scribe sur un coussin moelleux, le Seigneur Kaalan avait le nez plongé dans un rouleau, dont les extrémités s’effritant, ne laissaient aucun doute sur son âge avancé. Un immense bureau, trônait contre le mur du petit cabinet. Un fauteuil de  soks usé, témoignait des longues heures passés à étudier, s’abandonnait sous des étagères. Branlantes sous le poids des livres et des rouleaux, leur état poussiéreuses, soulevait une fine brume dans la pièce à chaque courant d’air. Les braseros qui flambaient, peinaient à réchauffer l’atmosphère de la pièce. Un froid glacial s’installait, à mesure que l’hiver approchait.

Il leva la tête, interpellé par une étrange sensation. Prenant soin de déposer le rouleau sur le tapis, il se releva et s’accouda sur le rebord de la baie qui donnait sur les jardins. Une fine couche de givre, faisait scintiller sous les rayons lunaires la végétation en contrebas. Mais ce qui l’intrigua, fut le halo lointain mais lumineux qui se dégageait des bois. La lumière luisait faiblement, mais était assez visible pour ses yeux perçants. Il se pencha pour écouter les murmures de la nuit lui apporter les vibrations sonores venues du mausolée.

Khaé n’est pas seul ? Il n’a quand même pas osé inviter cette assistante ici ? Pourquoi ne reste-t-elle pas avec son dieu dans son Méros ? Si elle est ici, alors lui n’est pas loin ! J’espère qu’il n’est pas en train de piller le garde-manger !

— Khaé ! Le son de sa voix, puissante et rauque porta à travers la petite planète.

Oui mon Seigneur ? La réponse mentale fit sursauter le jeune dieu.

— Renvoie cette femme auprès de mon cousin et viens me retrouver ! S’éloignant de la fenêtre, il alla s’asseoir à son bureau.

Le bureau désordonné, emplit de rouleaux dont les affres du temps accomplissaient son œuvre sur le papier jauni, ramena le jeune dieu à l’une de ses responsabilités ; compiler les évènements majeurs du Méros sur lequel il régnait. Cette activité le répudiait. Il avait pensé, lors d’une douce journée de printemps à flâner dans les herbes fleuries du jardin, à embaucher un scribe. Ce à quoi, Khaé lui avait répondu que les humanoïdes devaient rester ignorants sur certains sujets magiques qui régentaient les Méros. Il s’agissait là, d’une de ses prérogatives ;  laisser une trace historique de ce qu’il se produisait sur les mondes habités.

Kaalan, la lassitude le gagnant à devoir mettre des mots sur l’affaire qui avait secoué la galaxie, tira l’un des rouleaux qui emplissait la surface. Le dépliant, il jeta un rapide coup d’œil sur les écrits, le ramenant momentanément au massacre de la planète Exilia.

Au firmament du vingtième jour de mue de la grande bête divine, lorsque les étoiles du système Orion réchauffent son corps de leurs lueurs incandescentes, son rugissement de douleur retenti jusqu’aux confins du Méros. Par-delà l’océan céleste et les monts nébuleux d’Urano, les systèmes solaires, se teintèrent subitement d’un inquiétant rougeoiement.

Les nébuleuses parcourant les grandes voûtes célestes se sont parées d’un camaïeu de note carmin, dans lesquels, des milliers d’étoiles filantes rouge sang dansent un étrange ballet.

La bête se tient là, les yeux emplis de souffrance et le corps parsemé de brûlures provoqué par l’afflux puissant d’une énergie inconnue. Elle se meurt.

Pleurant sa peine et entachant l’espace de sa force vitale dépravée, elle libère son dernier souffle de vie, dans un râle d’agonie. L’une des dernières bêtes divines du Méros à disparu.

Mon cœur s’est serré devant cet inouï spectacle. Le sang a coulé cette nuit, et le frissonnement produit par les murmures de milliers d’âmes en peine qui parcourent le Méros de leur mélancolie, nous rappelle o combien les horreurs humanoïdes et humaines, n’ont pas lieu d’être.

L’énergie créatrice qui gravite d’une force torrentielle, déverse son mal, emportant avec elle, les relents nauséabonds d’une perversion en son sein. Les complaintes s’achevant aussi brutalement que les vies qui venaient d’être arrachés dans la souffrance, furent de courte durée. Mais la terreur sans nom qui hurle dans nos êtres, nous fige dans une glaciale sensation.

Accompagnées du Seigneur Shi, nos investigations nous mènent vers la planète Exilia, monde secondaire de la galaxie d’Eridan dans le système Orion. À l’origine, ce monde magique éclatant et brûlant d’une lumière de vie exponentielle, nous renvoie l’image d’un monde mourant. L’énergie qu’elle projette dans l’immensité spatiale est d’une telle morosité, que les étoiles autour en perdent leurs éclats.

Gonflées par la perversion qui gravite autour de nous, les quelques naines dispersées se teintent d’une grisaille, étouffant la moindre particule de lumière venue des astres solaires qui s’éteignent, laissant le froid glacial de l’univers nous englober. Debout devant la perversité qui s’échappe telle une onde destructrice, j’ai renvoyé le Seigneur Shi. Un enfant ne devrait pas avoir à poser ses yeux sur une telle désolation.

L’épais nuage de matière obscur qui englobe la couche d’ozone, est empli d’une magie inconnue de ma personne. Visqueuse et collante, elle s’insinue sur ma peau à travers mes vêtements. Incandescente, les brûlures qu’elle octroie, laisse présager en première instance, qu’un sort noir a été lancé. Qui a assez de folie pour incanter une telle noirceur ? À ma connaissance, aucun mage de cette partie du Méros n’a le pouvoir d’un tel acte. Aucun artefact non plus.

Mon arrivée sur ce monde se fait difficilement. Le froid paralyse l’atmosphère. La magie si pure qui régnait autrefois, s’est transformée en une énergie glacée, tentant d’arracher mon souffle vital. Le manteau d’une nuit sans fin s’est étendu sur toute la planète.

Une armée se tient fièrement sur ce qui était autrefois la grande place du marché. Certains bâtiments détruits, illuminés par les habitations en flamme, permettent de distingués le massacre qui s’est produit. Des soldats, dont l’aura maléfique emplit la ville, termine d’achever leur funeste œuvre.

Gravitant dans les ruelles, ils amassent les corps de ce qui était autrefois les habitants de ce monde paisible. Le sang imbibant les allées, projette dans l’air des relents ferreux. D’étrange masse sombre, pareille à de visqueux slime traînent au sol et sur les façades des bâtiments. En se détachant, la pierre semble avoir fondu. Quel type de sort permet de créer de tel monstre au pouvoir corrosif ?

Sur le flanc de la colline se tient le château qui semble lui aussi faire triste mine. De ce bâtiment royal, se dégage une noirceur, dont la lueur englobant la surface, n’invite pas à la découverte. Le sinueux chemin boisé, accompagnant une fine rivière d’une eau pure et éclatante sous les rayons solaires n’est plus qu’un amas de bois mort, dont les cimes desséchées se dressent tel des pics à l’aspect tranchant. Le lit de la rivière n’est plus que poussière, ou seuls les ossements d’animaux n’ayant pu échapper au sortilège l’emplissent. La mort et la désolation hantent désormais les lieux.

En sondant les énergies se dégageant ici-bas, je ne peux discerner les auras qui parcourent l’édifice royal. Elles semblent être dissimulées par une énergie magique si puissante, que moi-même suis-je totalement fasciné par elle.

J’arpente l’allée me menant au château. Nul soldat, nulle âme humaine n’est là pour me barrer le chemin. Mon esprit se pose sur la fatalité ! Qui sont ces hommes ? Un dieu se tient parmi eux, prêt à les punir pour leur méfait et pourtant, j’ai l’impression de ne pas être ! Comme si ma présence ne les inquiétait guère ! J’arrive devant l’entrée du palais. Deux gardes se tiennent là, les armes à la main. La magie qu’ils dégagent m’est totalement méconnue. Fermant mes yeux, je laisse mon corps absorber cette puissance. Je la sonde, tentant de percer ses mystères.

Une sombre et glaciale magie noire. Antique, millénaire. L’aura qu’elle dégage, me renvoie l’odeur du sable chaud, un désert immense, aride et mortel pourtant si froid. Comme si aucune force vitale n’avait jamais parcouru l’endroit. Puis un sentiment de danger qui pulse dans mes veines. Lancinant et brutal à chaque minute qui passe. Tout mon être se sent projeté dans un océan obscur et silencieux, ou seuls les murmures inaudibles de l’énergie créatrice en peine accompagnent ma longue descente dans les abîmes de cette magie.

Je reviens vers la réalité, le corps tremblant du froid qui ma saisit, il y a peu. Je n’ai rien ressenti qui puisse m’indiquer de quel maléfice il s’agit. Délaissant les deux soldats qui me laissent passer sans un mot, j’entre dans le palais ou l’appel de la mort me tend ses bras.

Un grand escalier rougi par le flot sanguin ayant coulé me fait face. Sur sa gauche, une pièce dont une lueur verdâtre s’échappe, éclairant faiblement les murs éventrés, suinte l’épouvante.

Une sorte de laboratoire parcourt la pièce. Les tentures aux murs, ne sont plus que des lambeaux qui pendent, alourdies par le sang les gorgeant. Les murs roussis par les feux, sont parsemés de taches sombres à l’odeur répugnante. D’immenses tables dressées sont emplies de bocaux ou flottent dans une substance verte luminescente, des morceaux humains. Une dissection sur un homme d’une vingtaine d’années m’interpelle.

Couché sur une table de métal, son visage baigné par la peur et la souffrance, indique clairement qu’il était encore vivant lorsqu’ils ont commencé les expériences. La perfusion à son bras, provoquant de long filament noirci sous sa peau blanche est rattachée à une poche d’un étrange liquide noirâtre. Sa poitrine dont la chair a déjà commencé sa putréfaction laisse apercevoir sa cavité abdominale exempte d’organes. L’odeur qui s’en échappe est celle de la magie noire.

Je ressors de la pièce et me dirige vers la salle de droite. Des gémissements se font entendre ! Puissent-ils être ceux de quelques survivants. L’horreur se fait plus forte. Dans la pièce, se recroquevillent des humains ayant sans doute échappé au massacre. La plupart baignant dans leurs souillures. Je me dirige vers l’un d’entre eux et lui saisis le visage. Il ne m’offre aucune réaction. Le corps mutilé et le regard vide, il semble ne plus avoir de prise avec la réalité, comme si son âme lui avait été arrachée ! Je balaie la pièce du regard pour fixer les bougres à l’air hagard. Leur âme n’est plus. En y réfléchissant, la cause me paraît évidente. Une science occulte ! Ces hommes utilisent leurs semblables pour mener des expériences interdites ! Mais qui donc ose braver les tabous divins ? Quelle folie s’est donc emparée de leur esprit pour apporter des troubles dans l’énergie créatrice ? Mais qui sont donc ces monstres n’ayant de pitié pour la vie en elle-même ?

Des voix s’élèvent soudainement de l’étage supérieur. Les bourreaux ayant délaissé leur victime se sont réunis en salle du trône. Je me dirige donc vers le grand escalier croulant sous le poids de la rivière sanguine ayant partiellement séché. À mi-chemin je les aperçois. Les corps de la famille royale qui se tiennent de chaque côté de la balustrade. Placé de façon grotesque tel des pantins.

 

Localisation : Palais divin du seigneur Gosh – Galaxie de Pétra – second Méros

Le bureau de Gosh était l’exemple même d’un dieu affriolant les richesses que les mondes pouvaient apporter. La où le vestibule exempt de décoration était d’une grande sobriété, la pièce ou il se trouvait dorénavant, d’une grande excentricité, reflétait toute la cupidité du Dimiour. Les murs de pierre, masqués par d’immenses panneaux d’un bois rare, croulaient sous les étagères. Bibelots en or, pièces archéologiques aux valeurs inestimables, bijoux aux pierres les plus précieuses, côtoyaient recueil et rouleaux venus de la bibliothèque interdite.

Des tentures de soie fine, des coussins aux broderies d’or et des tapis de fourrure d’animaux en voies de disparition, apportaient une atmosphère douillette à l’endroit.

Le plus extravagant, était le bureau en Fotos qui trônait au milieu de la pièce. Les créations confectionnées à partir de ces gemmes étant les plus onéreuse de l’univers. Gosh avait dû dépenser une fortune pour son acquisition. Comment avait-il réussi à obtenir les autorisations pour détenir une telle pièce était un mystère.

Devant lui, une myriade de plats tous plus exotique les uns que les autres et des spiritueux aux arômes complexes, embaumant la pièce. Gosh, le nez plongé dans le rouleau qu’il venait de lui apporter, ne disait mot. Soudainement, il déposa l’objet sur la table et se saisissant de la jarre de vin, la vida d’une traite.

— Est-ce une plaisanterie ? Comment pouvez-vous affirmer toutes ces choses ? Il se leva, renversant sa chaise.

— Et pourtant, nous possédons les preuves de ces affirmations. Sidra se saisit d’un petit pain moelleux et rond encore chaud.

Faisant les cent pas devant l’ouverture menant à la terrasse, il serrait ses mains devenues moites. Ce qu’il venait de lire, si cela était véridique, remettait en cause toute l’histoire de l’univers ainsi que le monde de la magie. Même sa dynastie divine n’échapperait pas à l’anéantissement  de tout ce qu’il avait connu depuis sa naissance.

Il s’arrêta, levant un doigt accusateur vers Sidra. « Mensonge que ceci ! Le retour de l’Isis blanc et la trahison du sixième Méros ! C’est impensable !

— Que penses-tu être mensonger dans ces quelques lignes ? Il beurra le petit pain, avant de l’enfourner sa bouche.

— Tout ! Balançant sa main, il percuta le verre de vin de Sidra qui vint imbiber la nappe. « Rien que le retour de cette femelle ! Elle a disparu peu de temps après les Isis ! Cinq mille se sont écoulés, elle ne peut être en vie !

Sidra, se servant dans le plat face à lui, enfourna une bouchée de la viande juteuse et rôtie à point. Déposant sa fourchette, il plongea soin regard dans celui de Gosh.

— Si sa vie s’est achevée jadis, pourquoi aucune naissance d’Isis n’est en notre connaissance ? Tout simplement, parce qu’elle possède toujours leurs énergies ! De ce fait, aucun nouvel Isis ne pourra voir le jour.

— Ce n’est que supposition ! Le temps a prouvé que les Isis sont des créatures bien différentes de nous autres dieux ! De tout temps, les Méros sont restés des années voir des siècles sans leur présence ! Cela ne prouve rien !

— En effet, le temps passé a apporté certaines réponses. Mais même si le doute est persistant, nous restons en alerte quant à un éventuel retour de cette femelle.

— Quand bien même, votre argument serait vérité, elle se serait enfermée dans son royaume ? Mais cinq mille ans ? Comment ?

— L’immortalité, cette existence dépravée et blasphématrice qui nous est interdite par décret divin datant du roi Brashivi.

— Elle serait immortelle ? Il se laissa tomber sur sa chaise. « Mais, comment pourrions nous être victorieux d’une telle créature ?

— En plaçant nos armées à la frontière entre le sixième Méros et les neuf royaumes.

— Jamais Kaalan ne croira une telle fable !

— Inutile de s’en soucier ! Au vu de la trahison dont son père et son assistant ont fait preuve, son destin est déjà scellé.

— Quelle est donc cette trahison que tu mentionnes ? Les tremblements de sa jambe droite provoquaient d’intenses vibrations sur le sol.

Sidra sourit en se servant un verre de vin, se penchant pour s’emparer d’un jambon, il fut ravi de l’effet que son piège avait sur le seigneur Gosh.

— Tu n’as pas besoin d’en savoir plus pour le moment, mais sache que la mort du seigneur Alkan, n’est pas du fait de l’Isis blanc, ni celle des Isis, mais d’un dieu ayant

juré allégeance au clan des ombres.

Gosh brisa le verre entre ses mains. Son cœur s’emballa à cette nouvelle. Les anciennes rumeurs qui circulaient jadis sur une quelconque implication d’un dieu ou d’un membre du personnel divin lui revinrent en mémoire. Tout comme ses actions militantes contre l’Isis blanc, convaincu qu’elle avait assassiné leur Isis. Le regard choqué, il eut du mal à se convaincre de cette nouvelle. "Mais, mais le clan des ombres n’est plus. Ce peuple a été anéanti autrefois. Il se releva, abattant ses poings sur le bureau. « Tu te moques de moi ! Comment peux-tu

penser que je vais croire en ces inepties !"

— Assez ! Il projeta ses couverts à travers la table. « Votre peur à tous vous aveugle ! La guerre qui fait rage depuis des millénaires va reprendre ! Et personne n’échappera aux vengeances qui en découleront !

Gosh recroquevillé sur sa chaise tremblait. L’énergie que dégageait la colère de son interlocuteur, venait de faire éclater certains objets en verre des étagères ainsi que les jarres de vin. Les liquides écarlates s’écoulaient dorénavant sur les lourds tapis. N’osant plus prendre la parole, son murmure fut inaudible.

— Parle au lieu de couiner Dimiour ! Il reprit son activité, dévorer le moindre plat à sa portée.

— Pourquoi ? Pourquoi avec moi ? Pourquoi ne partages-tu pas ces informations avec le roi ?

— Le roitelet ? Ce n’est qu’un gosse ayant vécu dans une cage dorée toute sa vie ! Que connaît-il à nos mondes ? Nous avons besoin d’un chef capable de prendre les mesures nécessaires. Peu importe ce qu’il en coûtera !

Gosh se redressa en soufflant. Calmant les battements de son cœur, il tenta de reprendre sa prestance. « Et c’est moi qui ai été choisi pour jouer ce rôle ?

— Mon organisation te veut à nos côtés. En récompense, nous sommes engagés à te remettre le trône divin. Il fit apparaître un rouleau dont le sceau était inconnu de Gosh.

— Mais qu’elle est donc cette organisation ?

— La vérité ! Il leva les yeux et fixa le plafonnement lourdement décoré de fresques. « Nous connaissons les mystères qui entourent chaque chose dans l’univers. Les origines et le passé. Ce qui fût, ce qui est et ce qui sera.

— Aurais-je moi aussi accès à ces vérités ?

— Bien entendu. Mais avant toute chose, tu vas devoir nous prouver ta loyauté.

— Que dois-je faire ?

Sidra délaissa le plafond pour concentrer son attention sur le Dimiour. Souriant et fier de la réussite de sa mission, il pensa à la récompense que le maître lui avait promise. "Récupérer un artefact lors du tournoi divin, et assassiner Kaalan."

 

Localisation : Palais divin du seigneur Kaalan – Galaxie de Thyra - Sixième Méros

Kaalan, referma le rouleau. Prenant sa tête entre ses mains, il laissa ses pensées se remémorer la suite des événements défilés dans sa mémoire. Depuis un an maintenant, il essayait d’écrire la suite de son rapport sans succès. Ce qu’il avait appris en rejoignant la salle du trône le hantait.

Les informations qu’il leur avait arrachées étaient bien trop sensibles pour qu’il les partage avec le conseil des dieux. Depuis, il tentait non sans mal de les dissimuler sans que cela ne paraisse suspect durant la lecture. Mais l’une d’entre elles, d’une valeur bien trop importante a ses yeux, tourmentait son esprit. Il se sentait perdu face à ce flot informatif. Comment prévenir le conseil, sans être accusé de rétention d’information ?

Khaé se tenait sur le pas de la porte, fixant son seigneur. Les yeux perdus dans le vague, le jeune dieu se confondait dans ses pensées. La chute de la planète Exilia avait apporté de nouveau questionnement. Il se souvient avec tristesse du retour du Seigneur Kaalan au palais cette nuit-là. Il avait su faire abstraction de sa haine épargnant l’un des humains responsables du massacre. Le malheureux attendait encore sa mort au fin fond du cachot.

Cette nuit-là, l’effervescence avait empli le palais divin. Les ordres du jeune seigneur, fusants, cinglant et affûtés. Khaé avait fait face à un véritable chef de guerre. Une unité de mage spécialisée dans la magie fut envoyée sur la planète et les analyses avaient été sans appel ; utilisation d’un sort noir, interdit qui plus est. Jamais plus ce monde autrefois si resplendissant ne reverra la lumière. Il mourrait au terme d’une longue agonie, l’énergie créatrice pervertie crachant son désespoir pour de nombreuse décennie.

Les dieux avaient alors émis la destruction de ce monde, mais le seigneur Kaalan, s’y étaient farouchement opposés. Ce monde pouvait être sauvé. Tous, s’étaient explicitement moqués de lui, arquant que sa conclusion était stupide et irréalisable. Cela l’avait une fois de plus, poussé à s’isoler des histoires politiques du conseil. Alors depuis, entre deux réunions divines, il cherchait le moyen de ramener l’équilibre sur cette planète.

Khaé s’avança dans la petite pièce.. Il s’arrêta devant le bureau et dans un geste rapide, s’empara d’un rouleau qui n’avait pas sa place parmi les autres. Le parcourant des yeux, il se figea. Comment son jeune seigneur avait-il pu mettre la main sur une telle pièce historique ?

— Mon seigneur, ce rouleau ?

— M’a été donné par le grand Adjutor

— En quoi ce rouleau…

— L’homme dans les cachots à mentionner les Isis.

— Comment ? En quoi les Isis sont-ils responsables ?

— Ils ne le sont pas ! Du moins j’ose l’espérer ! Ses paroles n’ont ni queue ni tête. Il balbutie des incohérences dont même moi en ignore le sens. Cet homme à perdu la tête.

— Vous lui avez arraché la langue ! Il est donc normal que ses propos soient difficilement compréhensibles.

— C’était ça ou il avalait sa capsule de poison !

— N’était-ce pas plus simple de lui retirer ?

— J’ai fait au plus vite, cela me paraissait la meilleure chose à faire que d’aller farfouiller le fond de son gosier.

— Et donc ? L’avez-vous à nouveau interrogé ?

— Non. Je crains de ne pouvoir contenir ma colère face à lui. Le ferras-tu pour moi ?

— À vos ordres mon seigneur. J’y vais de ce pas !

A suivre.

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Plume de Poney
Posté le 23/05/2025
Les choses ne s'arrangent pas bien dans les Meros. Et tout ça se précise.

Comme ça j'imagine que le clan des Ombres s'amusent à déglinguer d'autres humains (ou humanoïdes) histoire d'expérimenter pour s'accorder suffisamment de pouvoir pour rivaliser avec les dieux.

Ya de la vilenie, de la trahison, des complots et des dieux. Tout ce qu'il faut pour bien rigoler.
Et si on ajoute à ça une Isis possédant l'énergie de tout les Isis...
Luvi
Posté le 24/05/2025
Bien le bonjour 👋,

Les dieux sont souvent perçus comme surpuissants en raison de leurs pouvoirs hors normes. Pourtant, après la guerre d'unification, de nombreuses magies qualifiées d’« archaïques »,celles-là mêmes qui avaient permis aux humanoïdes de survivre aux guerres divines, furent interdites. Leur tort ? Elles conféraient aux mortels la capacité de rivaliser avec les forces divines. La purge magique qui suivit la création du Conseil des Dieux et l'arrivée des Isis, ne fut guère une période prospère, mais j’aborderai ce sujet plus en détail dans l'encyclopédie divine, au chapitre qui lui est dédié (bien que la propagande des Méros cherche à la présenter comme un bienfait pour l'équilibre de l'énergie créatrice… À toi d’en tirer tes propres conclusions).

Le Clan des Ombres détient justement l’une de ces magies interdites. Et puisque nul ne semble vouloir les arrêter, ils en profitent pleinement, car après tout, le pouvoir reste le pouvoir.

Quant à Lostris, elle ne possède pas l’énergie de tous les Isis… Une lui fait défaut, arrachée à son porteur juste avant l’attaque de son royaume jadis. De surcroît, elle est dans l’incapacité d’en exploiter la puissance, car les pouvoirs des Isis sont d’une nature singulière (voir *Encyclopédie divine – Les Isis*). Seule celle de l’Isis noir s’est éveillé, mais la encore, elle ne peux en utiliser la puissance. (voir Odyssée – Atalante pour davantage d'explications)
A bientôt
Plume de Poney
Posté le 25/05/2025
Salut,

Il faudra que j'aille lire un peu cette encyclopédie divine un jour ou l'autre...

Bon dimanche !
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