Ce qui compromet la force

Par Luvi

La porte s’ouvrit dans un bruissement métallique, éblouissant le couloir d’un rai de lumière artificielle. L’effervescence de la salle de commandement, déstabilisée par la perte de contact avec les troupes au sol, se répercutait jusqu’à l’arrière du vaisseau. L’analyste, sa tablette dans les mains, osa en franchir le seuil. Le terminal, était parsemé de consoles, dont les navigateurs, leurs doigts dansant dessus comme sur des pianos, attendaient les ordres du vaisseau mère. Au centre, la console principale projetait une image holographique de la planète. La fine représentation d’une barrière entourant le globe bleuté, se dessinait sous les yeux des hauts gradés. Crachant des ordres, dont la colère vacillait sous l’étonnement, ils tentaient d’entrer en contact avec le général Forn sans grand succès.

Il s’approcha, les jambes tremblantes vers l’unité centrale où se tenait le haut commandant. Debout devant l’unique panneau encore ouvert, les yeux perdus dans l’immensité de l’espace, l’homme de grande taille, vêtu d’un uniforme de la flotte spatiale d’un noir charbonneux aux bordures d’un rouge carmin, le questionna.

— La barrière, de quelle nature est-elle ? Son calme dans cette ébullition, déstabilisa l’analyste qui se courba en signe de respect.

— Nous sommes encore en train d’y travailler commandant. Les premières analyses démontrent qu’il s’agit là, de la même barrière que la planète Orifan dans le cinquième Méros.

— Alors il est ici ? Il s’accouda contre la vitre, le regard fixé sur la planète, réfléchissant à la prochaine action à mettre en œuvre.  « Bien, retourne à ton poste analyste !

L’un des lieutenants dont la curiosité malsaine l’obligeait à laisser traîner ses oreilles, se présenta face à lui.

— Un message du vaisseau mère. Débouchant une flasque de sa poche intérieure, il but une rasade de l’épais sirop s’y trouvant, avant de tendre le télégramme à son supérieur.

L’homme sourit. Lui qui attendait que le maître réagisse face à la menace, ne fut pas déçu. Le visage sombre et le regard neutre, il ne put s’empêcher de se questionner sur les motivations du palais concernant la méthode à employer. La teneur des ordres, il s’en moquait, la compassion lui était étrangère. Aussi étrangère que les innombrables vies qui allaient se terminer dans quelques instants.

— Ici s’achève le dernier voyage du général Forn. Étrange que le maître daigne se séparer aussi brutalement de l’un de ses généraux originels. Il secoua la tête, ayant une pensée pour ce grand homme qui bientôt ne serait plus.

— Nous ne sommes que des pions sur le grand échiquier du plan destiné à détruire le divin. Si le maître souhaite notre sacrifice, alors nous devons lui offrir pour la grandeur de notre peuple. Le lieutenant leva ses mains en signe d’absolution. « Je ne sais quel acte commis a mis le maître en colère, mais les ordres sont de détruire la planète si le destructeur se montre à nous.

— Toujours aussi théâtral. Le rire gras du haut gradé résonna dans le terminal sous les ricanements du lieutenant. Il n’empêche que sacrifier un tel homme, révèle d’un désespoir qui ne lui ressemble pas. Il donna l’ordre de charger le canon de particule noir.

Le vaisseau se mit à vibrer sous l’énergie massive qui s’accumulait dans les colonnes de chargement. Dans quelques minutes, ils auraient droit à l’un des plus beaux spectacles qu’il puisse être donné de voir, la destruction d’une planète.

Les alarmes de détresse, se mirent à cracher leur sonnerie dans tout le vaisseau. La voix mécanique, dictait les règles de sécurité basique, par les haut-parleurs disséminés à travers la carlingue, ordonnant aux membres de l’équipage de se harnacher avant le tir.

L’analyste, se perdant dans l’immensité du couloir envahi par les crachats des haut-parleurs, se sentit soudainement oppressé. L’appel qu’il avait reçu du laboratoire lui faisait état d’une anomalie dans les résultats des recherches. Contemplant les détails sur sa tablette, ce qu’il y voyait, ne collait pas avec les magies défensives qu’il avait déjà eu l’occasion d’étudier. Cette barrière était étrange. Les détecteurs qui gravitaient autour de la planète, avaient entamé de nouvelles analyses. La surface magique, semblait ne pas réagir aux faisceaux lumineux qui la parsemaient. Inerte, elle restait aussi limpide qu’une eau calme, et ne se troublait pas comme une barrière de magie.

Il fit demi-tour, bousculant les quelques âmes pressées de retourner à leur poste. Toute la carlingue, vibrait sous l’effet de la puissance qui s’accumulait. L’analyste courait vers le pont principal, le couloir à peine illuminé par les balises filantes le long des murs. La climatisation peinait à rafraîchir l’oxygène du vaisseau, amarré bien trop près du soleil. Ils avaient dû fermer les panneaux extérieurs, sous peine de cuire comme une cocotte-minute. Il arriva devant la lourde porte donnant sur le terminal. Un soldat se tenait là, avachi sur une chaise, transpirant à grosse goutte, en ne lui accordant aucune attention, bien trop occupé à polir sa lance.

— J’ai des nouvelles informations, je dois voir le haut commandant ! Essoufflé, il se tenait à la paroi de fer, omettant la douleur qui saisissait sa main. Il récolterait une belle cicatrice due à la brûlure qui se formait.

— Le haut commandant n’est pas disponible. Le soldat braqua sa lance sur la gorge, voulant faire peur à ce petit rat de laboratoire. L’analyste était l’un de ces hommes dont l’inutilité au combat ou à la magie faisait la honte du clan. Mais le maître, dans sa générosité, avait décidé que la fange devait également avoir sa place parmi eux. Depuis des siècles maintenant, ceux dont la faiblesse les condamnait jadis à la mort, étaient formés aux tâches les plus cérébrales. Le soldat, dont le poste le révulsait, s’adonnerait volontiers à un carnage. Mais le rat face à lui, avait un poste bien trop important pour qu’on lui ôte sa misérable vie. « Reviens plus tard. Baissant sa lance, il reprit son astiquage, décidé a ne plus lui accorder la moindre attention.

— Imbécile, grogna-t-il. Nous allons tous y rester ! Il faut annuler le tir avant que… Il ne put finir sa phrase, la gorge traversée par la hampe de la lance que tenait le soldat. La retirant délicatement, il se rassit sur sa chaise.

 

Lostris leva les yeux au ciel. La déflagration avait créé une fine onde de choc lumineuse. L’explosion du vaisseau, lui laissait maintenant les mains libres, pour nettoyer la planète de ces êtres abjects qui s’y étaient installés. Elle porta sons attention sur le général face à elle. Plongé dans un silence morose, le regard écarquillé vers le scintillement disparaissant dans l’espace, il venait de comprendre que son seul moyen de communication était détruit. Il chercha ses soldats du regard, dans l’espoir que l’un d’entre eux, profitant de ce moment d’inattention, eu la bonne idée d’attaquer sournoisement.

Forn, désarçonné par l’attaque surprise de son vaisseau, recula d’un pas, fixant le regard écarlate qui brillait intensément, se poser sur lui. Le sourire carnassier qu’elle lui adressa, acheva de faire voler en éclat la confiance du général quand a sa capture. Allait-il signer sa reddition ? Impossible, cela ne faisait pas partie du code d’honneur du clan des ombres, mieux valait mourir au combat. Et cette bataille, même si elle semblait perdue d’avance, allait être grandiose. Il connaissait cette créature, il savait quelle était sa faiblesse. Mais il savait également, combien sa dangerosité devait le pousser à se montrer ingénieux. Ces facultés oratoires allaient lui être d’un grand secours, et c’est avec un naturel et une effronterie caractéristique de son peuple, qu’il prit la parole pour la déstabiliser.

— Tu as détruit mon vaisseau ?

Elle haussa ses épaules. « Quelle idée de tirer sur une barrière divine. L’intelligence n’a jamais été le fort de ton peuple.

— Oh ! Il éclata de rire. « En voilà une bonne surprise ! Où est donc passée la petite princesse peureuse et pleurnicharde que j’ai connue ? Il caressa son épée, prêt à dégainer en cas d’attaque.

L’attaque verbale fit son office. Elle se figea. « Ferme-la, humain ! Elle se dressa, bombant son torse, la main tremblante sur la garde de son sabre. « Raviver de vieux souvenirs ne t’aidera pas à rester en vie ! Son ton emprunt d’un léger tremblement fit sourire le général.

— Pourquoi ? Ne te souviens-tu pas de cette nuit ?

Un tintement se fit entendre.

— La ferme humain ! Elle se renfrogna, une ride barrant son front. Le tintement s’intensifia dans son esprit.

— Oh ! Que t’arrive-t-il princesse ? Tu sembles moins sûr de toi ? Tu trembles ! Il éclata de rire. « J’entends le cliquetis de tes armes !

— Je t’ai dit de te taire ! Le tintement se fit plus fort.

Forn se rapprocha de quelques pas, dégaina un poignard. Il leva la tête et s’attardant sur ciel s’assombrissant, il se laissa aller à ses souvenirs. « Le temple était pourtant magnifique sous les rayons lunaires. Dommage que le prêtre nous en a refusé l’accès.

Elle déglutit, une légère migraine, s’empara d’elle. Ne pas sombrer, ne pas sombrer, reste dans la lumière. Pensa-t-elle. Le souvenir d’un cadavre s’afficha sous ses yeux.

— Quelle tristesse que cet homme de peu de foi, a refusé de croire en notre dogme ! La pensée divine étant bien trop ancrée en ses pensées ! Et où cette foi inébranlable envers un dieu là t'il mené ? Il baissa son regard sur elle. Son plan fonctionnait, la jeune femme prise de tremblements se perdait dans souvenirs de cette nuit funeste.

— Vous, vous l’avez tué pour des idéaux mortifères, qui vous conduiront vers l’anéantissement ! Cesse de jubiler humain ! Seules la mort et l’oublie vous attendent ! Elle tituba, la sensation du poids d’une chaîne sur ses poignets.

— Nos idéaux ? Mais ce sont eux qui ont mis un terme à la domination des Isis sur les peuples ! Et bientôt il en sera de même pour les dieux ! Cesse de te débattre et rejoins-nous ! Toi-même tu sais que tout cela est voué à disparaître ! Alors pourquoi ne pas rejoindre notre maître et cesser ta lutte ?

— Je t’ai dit de te taire humain ! Jamais la lumière ne guidera vos pas ! Elle s’agita, essuyant violemment une substance inexistante de ses bras. Sa respiration devenue erratique, elle tenta de se concentrer pour ramener son énergie en équilibre. Mais sa lumière faiblissait, laissant la magie néfaste qui détruisait son corps, s’emparer d’elle. Les souvenirs de cette nuit funeste se firent plus présents, dansant devant ses yeux. La chaleur du sang sur sa peau et la froideur du corps du prêtre qui l’avait recueilli pour la nuit, masquèrent la présence du général. La voix de l’ennemi, devenue lointaine dans son esprit, continua son emprise.

— Dois-je comprendre que ce jour est gravé en ta mémoire comme dans la mienne ? Il jubilait intérieurement. Levant son épée en conquérant, il s’approcha d’elle. « Je me souviens avec nostalgie de tes cris de terreur gamine ! De tes vaines tentatives pour nous fuir et de ton sang qui maculait… Le coup de pied qu’elle lui assena, rapide et violent, l’envoya valser à travers la ville.

Sur une dizaine de kilomètres, il traversa les maisons se trouvant sur son passage, les éventrant avec fracas. Les hurlements des locataires se firent entendre dans un concerto de note aiguë. Elle suivait sa trajectoire du regard sans bouger. Les paroles de Forn, avaient réveillé une vieille blessure, de vieux souvenirs qu’elle avait occulté depuis bien longtemps. Incapable de contenir ses émotions, la colère et la tristesse se battaient en son for intérieur, afin d’asservir son esprit. Se tenant la tête endolorie par ce maelström de sentiments, elle le vit s’écraser lamentablement contre la falaise, avant de chuter tête la première au sol. Cessant de se débattre avec ses émotions, elle toucha son ventre qui vibrait. Cesse de me répéter que je choisis la facilité ! Les vibrations s’accentuèrent. Assez ! Inutile de t’agiter ! Je peux le faire ! Je peux retourner à la lumière après cette bataille ! Une sensation de brûlure se propagea dans son corps. L’ombre en son sein lui manifestait son mécontentement. Arrête ! Si jamais mon corps atteint ses limites, je te laisserai prendre le relais. Rendors-toi pour le moment. L’ombre s’effaça, laissant le champ libre à Lostris. Elle scruta le général, attendant qu’il se relève pour entamer le combat

 

Hélios atteignit les hauteurs. Une étendue de sable à perte de vue s'offrit à lui. Ébloui par les deux soleils, leur lumière se réfléchissant sur la surface dorée, il ferma les yeux. Absorbant l'énergie qui emplissait son être, il écouta le flux incessant de l'énergie créatrice danser autour de lui. Le murmure de milliers d'ailes et des vagues énergétiques se manifestèrent dans son esprit. Les sons des pas sur le sable, des roues et des gémissements animaux devinrent distincts. Une caravane se tenait à proximité. Cependant, en arrière-plan, les bruits lointains de hurlements, de courses saccadées et de chuchotements d'âmes tourmentées flottaient, portés par des courants sinistres dont la noirceur le fit frissonner. Puis il la vit. Une flamme, majestueuse, apaisante, dont la lumière réchauffait l’âme.

Un léger sourire ourla ses lèvres. Il venait de la localiser. Mais le trouble remplaça l’allégresse. Une tache sombre surgit sur l’horizon. Un vent noir se mit à tournoyer, faisant vaciller le feu, le transformant en brasier, dont la fumée alourdissait le flot d’énergie perturbée. Des points lumineux émergèrent autour de l’aura incandescente. Les halos reflétaient des intentions hostiles et c’est avec appréhension qu’il ouvrit les yeux.

Ils sont ici ? Comment est-ce possible qu’elle ne les ait pas détectés ? Essoufflé par l’aura maléfique qui se dégageait depuis des kilomètres, il reprit sa route. Elle est en colère ! Lequel d’entre eux est-ce ? Pourquoi aucunes de nos missions ne se déroulent sans leur présence ? Maudissant sa condition de soldat, il usa d’un sortilège, le rapprochant le plus près possible de l’énergie noire qui se déployait violemment.

 

Forn se redressa malgré ses côtes brisées et sa jambe droite disloquée. Se concentrant pour guérir son corps, il ressentit soudainement une sombre aura emplir l’atmosphère. Une noirceur opaque et glaciale, tombait sur le champ de bataille. Les membres pris de tremblement, le pouls s’accélérant, la respiration haletante, il fut pris de panique. Reculant, il s’accola à la paroi et dans des gestes saccadés, appela ses hommes.

 

Elle dégaina son sabre. Une nuée d’hommes en armures aussi noire que l’obsidienne, avait fait leur apparition sur la place centrale. L’entourant, ils tentaient de se rapprocher, la prenant en tenaille pour éviter toute fuite. Elle ne bougeait pas, attendant que l’un d’entre eux lui fasse l’affront de lever son arme. L’homme nommé Nock, lieutenant de l’unité Forn, et grand ami de Pigxi, avait été toute sa vie dans les bonnes grâces du général. Sa formation exclusivement réservée à la capture d’être divin, le rendait aussi dangereux que les généraux originels. Rompu aux arts du combat et aux magies les plus dangereuses, son entraînement pouvait être assimilé à celle dispensée aux katastrep, qu’elle avait elle-même suivie il y a cinq mille ans. Cela ne lui avait pas échappé. La guettant du coin de l’œil, sa réflexion rapide continua à semer le doute dans son esprit. Lesquels d’entre eux a-t-il formé ces hommes ? Quel dieu a bien pu transmettre ses compétences ?

Ne détectant aucunement l’aura divine du traître, elle se focalisa sur sa gauche, la ou l’un des hommes fonçait sur elle, l’air hagard et la bave coulant sur son armure. Et en plus ils sont drogués ! Ils ne reculent donc devant rien ? Elle para le coup aussi facilement que l’on se débarrasse d’une mouche, et dans un geste quasi imperceptible, vint lui trancher la gorge. D’une pirouette, elle se plaça derrière le corps et s’en servit de bouclier contre les attaques magiques provenant des maisons en ruines.

Jetant le corps sur un second soldat, elle leva la main et leva une barrière autour d’elle. Elle sonda les alentours, se souciant peu des attaques contre son cocon protecteur. Forn semblait toujours sonné par le coup qu’elle lui avait porté. Le sortilège qu’elle lui avait lancé n’avait pas encore ancré son emprise sur lui.

Incantant mentalement, l'atmosphère devint lourde. Le vent se leva. En plein milieu du ciel, un épais amas de nuages noirs semblait tournoyer comme pris dans une tornade. Les éclairs d'énergie qui martelaient le sol dans d'éclatantes explosions poussaient les soldats à user de sorts de protection. La poussière et les gravats du champ de bataille se mélangeaient aux amas de brumes cotonneuses qui dansaient en suspension. Les traînées noirâtres de magie noire, parsemant le sol d'une épaisse fumée, absorbaient les quelques malheureux qui avaient la malchance d'être touchés par les émanations magiques.

Regardant les soldats en panique tenter d’échapper aux assauts des lampées magiques, elle désactiva son bouclier pour se propulser dans les airs. Marchant dans le ciel, ses pieds formant de lumineuse plateforme, elle changea d’armure. La magie qui afflua autour d’elle, disparu, emporté par le vent devenu violent. Son armure immaculée, était composée d’un simple plastron rehaussé de fin filigrane doré, et d’un pantalon dont le tissu reflétait le peu de lumière qui s’infiltrait à travers les épais nuages. Les rumeurs qui circulaient sur l’arme entre ses mains, assuraient qu’elle avait appartenu à un ancien Katastrep. Le pouvoir de lumière qu’elle contenait, dans les mains d’un être pouvant manier l’énergie de la désolation, avait quelque chose d’hypocrite. Lostris ne s’en souciait guère, la joie d’enfin utiliser un tel artefact si lisant sur son visage. Bien sûr, elle ne connaissait pas les dégâts que pouvait engendrer un tel objet, et son maniement, paraissant difficile aux premiers abords, ne la dérangeait pas. Après tout, utiliser des armes dont le pouvoir lui était inconnu avait quelque chose de terriblement excitant pour elle, autant que d’user d’un nouveau sortilège fraîchement crée de son esprit dérangé.

Elle scruta les alentours à la recherche des invocateurs. Les unités du clan des ombres étaient toujours composées de la même façon, un lieutenant et parfois un général, trois soldats et deux invocateurs. Ils étaient ceux à détruire en priorité. Leur magie permettait d’invoquer troupes et monstres stationnés sur la planète à l’abri des regards indiscrets. Leur flot étant illimité, les invocateurs pouvaient se révéler dangereux selon le type de monstres qu’ils élevaient. Elle avait déjà eu l’occasion de voir l’une de leur ferme. Un nid de minotaure. Des créatures chevalines à tête de lion nocturne, dont la fureur n’avait d’égale que leur bestialité.

 

Le froid s’empara de lui, porté par de violentes bourrasques. Hélios, le cœur battant et la poitrine en feu, s’arrêta à quelques centimètres du précipice. Après avoir couru sous la chaleur cuisante de l’étendue sablée, il devait faire face à une colère polaire venant de la place centrale en contrebas. Se protégeant le visage de la tourmente qui étouffait le peu de chaleur du grand désert, il s’approcha du rebord, et osa jeter un coup d’œil sur la ville portuaire, conscient de ce qu’il l’attendait.

Des maisons éventrées dont s’échappaient, des hurlements de douleur et râles d’agonie. Des ruelles, emplies d’une épaisse fumée noire, engloutissant la moindre vie humaine ou animale sur son passage. Des cadavres desséchés et des corps, pour la plupart en lambeaux, gisant à même le sol, l’imbibant de flaques écarlates. La ville portuaire n’était plus que ruine. Une expression douloureuse s’afficha sur son visage, devant toutes ces vies qui s’étaient achevées dans la tourmente et l’horreur. Il leva soudainement les yeux.

La peur se propagea dans tout son corps. La paralysie qui le saisit, l’empêchait de détourner le regard du monstre qui obscurcissait le ciel. L’ombre malsaine des nuages qui tourbillonnaient, asphyxiait le peu de lumière. Une masse sombre, bouillonnante, à l’aspect cotonneux, dont la noirceur était parsemée de stries lumineuses dues au violent orage qui se déchaînait à l’intérieur, tourbillonnait au-dessus de la place portuaire. Les éclairs qui martelaient le sol, venaient se fracasser et emplir d’énergie l’étrange sphère de lumière qui gravitait autour de Lostris. Elle avait fait s’abattre la désolation sur cette terre.

Hélios sauta, se réceptionnant difficilement au sol. S’avançant entre les débris et les corps, il essuya les larmes de honte qui menaçaient de couler. C’est avec le cœur lourd, qu’il usa de sa magie, pour guérir certains esclaves et libérer ceux prisonniers des effondrements. De telle scène de guerre, il en avait déjà vu, mais jamais commise par son Isis. En cet instant, son cœur portait les stigmates d’une peur incessante qui tambourinait violemment dans son esprit. Il était terrifié. Une bourrasque violente le projeta contre le mur d’une maison qu’il traversa aisément. Se relevant sonné, il se redressa et continua sa route, las, les jambes le portant difficilement.

L’immense place n’était plus qu’un cratère fumant, d’où s’échappait une épaisse fumée de magie noire gravitant autour de débris en suspension. Les soldats, dont les corps désarticulés, semblables à des poupées de chiffon, agonisaient au milieu du champ de bataille. S’enfonçant dans la terre, ils étaient soumis à une intense gravité, provoquée par le sort de Lostris. Un immense tranché coupait la ville, éventrant les quelques villas se trouvant là, laissant l’eau venue de la mer envahir l’espace jusqu’au pied de la falaise. Hélios se laissa tomber à genoux, ses larmes coulant sur son visage blême. Il avait mal, la douleur qui saisissait son cœur, amplifié par l’immonde magie noire que dégageait Lostris, l’enfermait dans un désespoir si intense, qu’il ne pouvait que se laisser sombrer lui aussi dans les ténèbres.

Arrête je t’en prie. Murmura-t-il avant de s’effondrer, le regard vide tourné vers elle, inconsciente de l’effet de sa folie sur le pauvre medjaï.

Les invocateurs cachés dans les bâtiments en ruine, tentaient désespérément de rejoindre le général Forn, acculé à la paroi de la falaise. Le visage blême, le corps pris de tremblement, il était incapable d’entreprendre la moindre contre-attaque. Il regardait ses hommes mourir sans pouvoir les sauver. De l’endroit où il se trouvait, les attaques incessantes de l’épaisse fumée noirâtre ne l’atteignaient pas. Reprenant constance, il s’avança à travers les décombres. Absorbant l’aura ténébreuse qui gravitait autour de lui, il renforça son corps et sa magie.

L’eau qui s’était infiltrée dans la ville lui donna subitement une idée. Manipuler un tel élément n’était pas sans conséquence, mais l’idée valait la peine d’être essayée. Se souvenant d’un antique rouleau trouvé dans les ruines d’une cité, sur Atalante, il s’adonna mentalement à l’invocation du sortilège. Dans sa marche vers le nerf central de la magie noire qu’elle produisait, il prit soin dans un geste de bonté à l’égard de ses hommes, d’achever la vie de ceux qui ne pouvaient plus se mouvoir. Son regard tourné vers l’Isis, il s’arrêta devant l’aqueuse étendue et leva son bras. Les embruns marins s’étant formés à la crête des vagues, enlevés par le vent qui s’était levé, se congelèrent instantanément.

La surface devenue glace, miroitant sous le peu de lumière que dégageait la bulle de protection. Sous d’étranges symboles géométriques qui parsemaient l’étendue gelée, se cachait un bouillonnement magique. Lostris, le regard posé sur la mer de glace, attendait avec impatience de voir le sort montrer l’étendue de sa puissance. Il jouait sur l’effet de surprise, mais la jeune divinité n’était pas dupe. La magie qui s’en dégageait, irradiait dans une odeur iodée, rendant difficilement les vibrations énergétiques imperceptibles. La prenait-il pour une idiote ? Elle soupira. Ce combat s’éternisait et l’idée de retrouver son lit douillet germa dans son esprit.

Une lame de fond se leva brutalement, faisant exploser la rivière de glace. Projetant des milliers de particules magiques gelées dans l’air, celles-ci vinrent violemment s’écraser sur la barrière magique, troublant la surface. La puissante vague s’abattit sur la ville, fendant les nuages qui s’amoncelaient au-dessus d’eux. Forn satisfait de sa contre-attaque, dégaina son épée, attendant qu’elle vienne s’écraser au sol, persuadé que la puissance destructrice de l’élément, avait bien brisé l’enchanté cuirasse.

 

Un rayon de soleil vint caresser son visage, réchauffant sa peau meurtrie par le froid. Hélios ouvrit difficilement les yeux. Sortant d’un sommeil sans rêve, la lourdeur somnolente qui l’envahissait, ne lui donnait aucunement l’envie de se lever. Mais la dureté du sol, mêlée a la froideur ambiante, le ramena à la dure réalité des actions se déroulant à quelques mètres de lui. Ses membres lui obéissant difficilement, il leva son buste et contempla le champ de bataille.

Le général a genou, la tête levée était dans un état second. La peau pâle et les yeux révulsés, il semblait victime d’un sortilège. Lostris debout devant lui, sans un bruit le fixait. Hélios s’attarda sur l’aura magique qui se dégageait de l’homme. Perdu dans la lumière, il ne réagissait pas, le sort qu’elle lui avait lancé le maintenant paralysé. Détaillant Lostris, la lumière qui émanait d’elle, le rassura. Elle revenait vers son élément, délaissant les ténèbres qui s’étaient emparées d’elle, avant qu’il ne perde conscience. Le halo doré, s’échappant de son corps dans un long filament lumineux, terminait sa course vers lui. Il ne l’avait pas encore remarqué, mais tout son corps brillait également, entouré par un sortilège de soin, dont la chaleur réchauffait doucement son corps froid. Il entendit le grognement douloureux du général raisonné dans l’air. Il reprenait ses esprits. Hélios tendit l’oreille.

— Comment est-ce possible. Le sang qu’il cracha emporté par une violente quinte de toux, inonda le sol au pied de Lostris. « Tu ne devrais pas pouvoir utiliser la lumière. Essoufflé, il essaya avec grand mal de calmer les battements de son cœur qui tambourinait dangereusement dans sa poitrine. « Répond sale petite garce ! Comment as-tu brisé l’immortalité ?

Lostris, silencieuse, continuant à le fixer d’un regard glacial. Elle se pencha soudainement vers lui, et murmura à son oreille. Le regard choqué par la révélation de la divinité, Forn éclata de rire, son corps pris de soubresauts et de la bave coulant de sa bouche. « Alors nous avons perdu ? Sans toi et le bracelet, quelle chance avons-nous de gagner la guerre contre les dieux ? Il fixa son regard aliéné sur Lostris. « Voilà pourquoi tu as disparu durant ces cinq mille dernières années. Dis-moi, puisque ma mort est déjà prononcée, dis-moi comment ! Respecte au moins ma dernière volonté !

— Est-ce une blague ? Sa voix calme et limpide fit frissonner Hélios qui écoutait la conversation. « Tes dernières volontés ? Et toi ? As-tu seulement écouté et respecté celles de tes innombrables victimes ? Même aux portes de la mort, tu te permets une telle impudence ! Ton peuple ne respecte rien et tu voudrais que je respecte ta demande ? Sa voix devenait rauque sous l’effet de la colère. Hélios se recroquevilla, apeuré par la suite des évènements qu’il connaissait déjà.  « Je vais détruire ton âme, l’envoyée au néant ! Ainsi aucune résurrection pour toi ! Aucune réincarnation ne te sera possible. N’est-ce donc pas là, l’une des plus grandes croyances du clan des ombres ?

Forn, saisit par la terreur, retomba sur son séant. Dans une tentative désespérée de la fuir, il se mit à ramper. Elle l’arrêta, l’écrasant au sol d’une seule jambe. Hélios entendit clairement le craquement des os, avant que l’homme ne se mette à hurler.

— Arrête ! Hurla le medjaï, dans l’espoir qu’elle tourne son attention vers lui. « Tu n’es pas obligé de le torturer ! Ne sois pas comme eux ! Tu es la lumière et ton rôle et de briller et d’apporter la paix et l’abondance, pas la mort et la désolation ! Elle lui jeta un rapide coup d’œil. Ses pupilles écarlates, dénuées de toute chaleur, le renvoyèrent à sa condition d’être insignifiant. Elle n’écoutait plus. Hélios le savait. Dans cet état, elle était totalement détachée du monde existant. Plus rien ne comptait en cet instant, que la mort silencieuse qui allait s’abattre.

Les ténèbres mènent à la folie. La voix de Lostris résonna dans sa tête. Cette affirmation qu’il avait de nombreuses fois constater, tambourinait dans son esprit. Il connaissait la solution, mais tenter de la soustraire à la noirceur était risqué, maintenant que l’ennemie était à genoux. Hélios fit donc l’unique chose à faire dans cette situation. Il se releva sur ses genoux avec difficulté et, en position de scribe, il incanta. Fixant son Isis sur le rythme de l’envoûtement silencieux, il se mit à projeter à même le sol, une aura lumineuse, qui vint agresser la divinité. L’énergie qu’elle dégageait se fit plus violente, se battant intérieurement pour conserver un taux important de magie noire.

Forn, les os de son dos brisé, ne pouvait plus lancer de sort de soin. Le sortilège de lumière ayant effacé ses facultés magiques. Il se sentit soulever dans les airs. Les bras ballants et la tête pendant affreusement sur son torse, il attendait dorénavant qu’elle mette fin à ses souffrances. La sensation d’avoir agonisé durant des années ne le quittait pas et c’est avec soulagement qu’il vit la main de Lostris s’illuminer.

Hélios arqua un sourcil. L’étonnement lui fit perdre sa concentration. L’aura magique qui se battait-il y a peu, se mit à trembler, avant de reprendre sa calme consistance. Le bras de Lostris se parait de vaguelette de lumière, entourant son membre de fin filigrane doré remontant jusqu’à son avant-bras. Se transformant en tige de métal platiné, les filaments vinrent entourer sa chair et enlacés la finesse de ses doigts. Dans sa paume, un halo lumineux apparu, laissant place à une étrange pierre opaline, sertie d’un quadrillage de matière dont la lueur rappelait les vagues de lave en incandescence d’une éruption volcanique. Dans un geste lent, elle vient placer l’étrange bracelet sur la tête du général. Celui-ci, haletant, leva avec peine son regard sur elle, fixant l’objet qui enlaçait la main salvatrice qui le délivrerait enfin de ses tourments.

L’artefact divin fit son œuvre. Telle une brume immaculée, une aura fantomatique s’échappa du corps du général. Le vortex de lumière qui s’ouvrit, projeté par la pierre, aspira les relents blanchâtres. Hélios, la vue braquée sur le phénomène, attarda son regard sur l’expression de douleur qui animait le visage de Forn.

La punition divine qu’elle avait créée pour châtier le clan des ombres, avait quelque chose de fascinant mais également effrayant. Des années durant, bien avant son long sommeil, elle avait travaillé sur cet artefact millénaire, à l’origine crée par un mage de la balance, l’armée de la dynastie divine du sixième Méros. Conçue pour absorber le trop-plein énergétique relâché par la puissance des dieux, Lostris en avait détourné l’utilisation. La modification qu’elle y avait apportée, résultat de longues semaines de travail sur le sortilège originel, lui conférait une puissance bien supérieure à un sort d’absorption classique. Comment s’était-elle procuré un objet crée aux commencements des temps ? Cela était un mystère pour Hélios, et il savait que jamais il n’obtiendrait de réponse.

 

Le corps du général retomba au sol sans vie.

 

A suivre

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Plume de Poney
Posté le 09/05/2025
J'avais un peu peur de la longueur du chapitre mais ça ne m'a pas semblé long du tout. Grâce à l'action en continu et le fait qu'elle soit claire et fluide.
Bien joué, surtout que c'est de l'action divine, grande débauche de pouvoir, une puissance assez balaise.... Mais on suit ce qu'il se passe.

Il y a la notion d'ombre et de lumière sui est parfois plus technique, par exemple au début lorsque le général met Lostris en difficulté avec ses mots, c'est moins évident à suivre, mais on voit l'idée. D'un côté tu ne fais pas d'exposition gratuite, les éléments viennent en cours de récit ça c'est certain, mais vu la richesse du monde qu'on perçoit et la longue vie de ton Isis, c'est parfois déroutant.

Je me demande aussi jusqu'où cette aventure va mener, car on parle quand même d'une nénette capable de protéger une planète contre un vaisseau capable de la détruire d'un seul tir! C'est pas commun
Luvi
Posté le 11/05/2025
Bien le bonjour,

La lumière n’a pas encore pleinement révélé l’étendue de ses pouvoirs ni démontré toute l’étendue de ses compétences. Idem pour l'univers.
Sa longévité y joue un rôle majeur, bien que, en réalité, elle ne soit qu’une trentenaire. (L’ellipse de 5 000 ans après son sortilège ne compte pas, elle a simplement dormi durant tout ce temps.)
Le général, quant à lui, ne fait qu’exploiter ses talents oratoires. Étant l’un de ceux qui ont contribué à son immortalité, il connaît parfaitement les faiblesses de Lostris. Et comme dans de nombreuses œuvres, les émotions influencent considérablement la puissance des personnages.
Je ne parle pas du traditionnel nakama power, mais bien de la force des sentiments, un classique. C’est une notion profondément psychologique : la nature humaine peut sombrer dans ses pires travers lorsque l’instinct de survie est en jeu.
Il en est de même pour elle. Elle succombe aux ténèbres, malgré son désir de rester dans la lumière. Elle incarne parfaitement cette contradiction. Les êtres de lumière sont faibles par nature et, bien qu’elle soit une divinité, elle n’échappe pas à cette règle... La voie de la facilité l’appelle.
Une femme capable de protéger une planète face à un vaisseau capable de la réduire en poussière ? Voilà qui est cocasse ! Dans certaines œuvres comme Star Wars, on trouve des boucliers planétaires. L’un des plus marquants est celui de Scarif, dans Rogue One: A Star Wars Story. Il en va de même pour l’Étoile de la Mort, utilisée pour anéantir la planète Alderaan dans Un Nouvel Espoir. Si des artefacts peuvent accomplir de tels exploits, alors pourquoi pas un être divin et vivant ?
D’ailleurs, il ne faut pas oublier, Isianna, première Isis femelle, ancêtre de Lostris, déploya une barrière protectrice autour des Neuf Royaumes lors de la prise de pouvoir d’Asgard. Mais cet événement viendra plus tard dans l’histoire…
Oui, ces personnages sont d’une puissance remarquable, mais attends de rencontrer le maître du Clan des Ombres : il est d’un tout autre calibre que son général.
Cependant, une question demeure... Comment et pourquoi de tels êtres peuvent-ils exister ? Voilà un mystère encore à élucider.
Merci pour ta lecture
A bientôt
Plume de Poney
Posté le 12/05/2025
Ok pour les ténèbres et la lumière, c'est un peu ce que je comprenais de la suite mais sans être certain.

Au sujet de ton Isis qui a des pouvoirs d'ordre divin, c'est évident qu'elle en a le droit! Je disais plus ça dans le sens où c'est ambitieux et que des le début ça y va fort, je me demande donc ce que tu nous réserve pour la suite, mais visiblement tu as de quoi raconter encore :)
Avoir un personnage si hors norme (soli on prend l'humain pour la norme, ce qui doit être ton cas aussi), c'est un challenge en soi je trouve car il faut se projeter dans une existence qui dépasse tout ce qu'on peut vivre, donc bravo pour cette prise de risque !
Luvi
Posté le 12/05/2025
Bien le bonjour👋,
Oh oui je vois ce que tu veux dire... Ne pas oublier que la lumière est faible, et que les ténèbres mènent a la folie...
J'ai trouvé une parade grâce au comportement psychologique du personnage et son passé.(plus tard dans l'histoire) A part quelques massacres et une bonne dose de fénéantise (Car les divinités sont fénéantes 😅), le niveau de puissance restera à peu près le même... tant qu'elle peux utiliser les ténèbres... dans la lumière c'est une autre histoire...
Non les humains ne sont pas la normes, mon questionnement de base étant : que serait l'humanité si elle etait douée de magie, et notre civilisation serait-elle la même ? Partant du principe que la magie régit la vie de toutes les créatures dans l'univers, seul le niveau et le type de magie différe selon la galaxie, le Méros ou la planète... Un peu comme la richesse et la pauvreté dans notre monde...
Ca à été une réflexion pour apporter cohérence et équilibre à la création de l'univers.
A bientôt
Plume de Poney
Posté le 12/05/2025
Ce que je voulais dire pour l’humain en tant norme, je parlais de nous, auteurs. Même si je reconnais que je suis parti du principe que tu étais humaine, mais peut être pas!
Quand on part sur des êtres qui sont beaucoup plus, c’est la ou ça peut demander plus d’effort pour comprendre leur psychologie. Donc si c’est l’héroïne principale, je trouve ça intéressant mais plus ambitieux.
Bravo pour ça
Luvi
Posté le 13/05/2025
Bien le bonjour,
Ah non, je ne suis pas une psychopathe (ou peu être, mais juste un peu alors). Je me souviens juste être parti de l'idée d'une civilisation basée sur la magie après avoir lu un article mentionnant des témoignages d'un massacre au Congo... (OK, j'avoue, là, ça fait psychopathe). Puis avoir étudié les dieux de pas mal de mythologie (qui pour la plupart sont vraiment des psychopathes) et avoir un peu tout mélanger ...

Bon la psycho retourne travailler, bonne aprèm
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