Ce qui est à jamais perdu

Par Luvi

La grande vallée sylvestre, enveloppée d’un crépuscule glacial, n’offrait guère de réconfort aux deux aventuriers. Un dôme cotonneux de givre, prison inhospitalière au climat glacée, les emprisonnait, accentuant les sentiments d’isolement et de désespoir qui guidaient leurs pas. Le froid mordant contre lequel il combattait, rendait chacun de leurs mouvements laborieux et emprunt d’une lancinante souffrance.

Le vent, hurlement déchirant venu crier sa litanie, se faufilait à travers les branches des arbres, dans une maussade atmosphère. S’écrasant contre les majestueux troncs, les bruissements de leurs ramures se courbant sous les violentes bourrasques, tintaient la forêt d’une sinistre mélodie. Acte macabre dont la seule partie se jouait de leur sens, la symphonie semblait exécuter sans fausse note, les accords du funeste et douloureux événement tragique survenu récemment.

Perdus dans ce labyrinthe végétal hostile, Ils devaient lutter non seulement contre les éléments naturels, mais aussi contre les forces mystérieuses qui semblaient vouloir les maintenir prisonniers. Les sphères de lumière déployées par Lostris, dont le faible éclat révélait ombres et formes inquiétantes, luttaient pour ne pas disparaître. Seul rempart contre une complète obscurité, leur consistance se désagrégeait à chaque frisson venteux. Dans leur main, vacillant sous les assauts du vent, des petites boules de feu ne leur apportaient qu’une maigre source de chaleur pour leurs corps meurtris par le froid. Quant à leurs sens de l'orientation, brouillé par la multitude d’effluves énergétiques, il les ramenait inlassablement à l'orée du bois. La forêt millénaire, imprégnée de magie protectrice, résistait farouchement à toute intrusion.

Debout devant le premier colosse se tenant à l’entrée de la forêt, Hélios regardait le sigle apposé luire faiblement. Tentant difficilement de garder son esprit en alerte, il luttait contre le sommeil qui s’emparait de son corps. La longue marche qui ne les avait menés à se perdre dans les brumes cotonneuses, l’avait vidée de toute son énergie. Il s’adossa à un tronc, et regarda son Isis, qui la main portée à son menton réfléchissait. Il la trouva soudainement majestueuse. Vêtue d’une antique veste noire aux bordures dorées, rare vestige de son passé, la fine cotte de mailles noire qu’elle portait en dessous, cadeau d’une civilisation aujourd’hui disparue, luisait à la lueur de la sphère. Cette protection magique, emplie d’une ancienne magie du second Méros, ne pouvait être transpercée par aucunes armes magiques. Un pantalon noir, des rangers, et quelques épées, complétait sa tenue.

Il étouffa un bâillement « Dis, tes armes qu’tu portes, pourquoi elles ont autant d’importance pour toi ? Il désigna l’épée à sa hanche droite. « J’veux dire, t’sort jamais du royaume sans tes épées. Tu peux m’dire d’où elles viennent ? Il se laissa tomber au sol.

S’étant enfermée dans ses pensées, la faible voix d’hélios fit sursauter Lostris. S’approchant de lui, elle dégaina d’un fourreau blanc serti de topaze, une épée en ivoire immaculé qui scintilla sous la lueur de la sphère.

— Je te présente Svero, forgé dans la dent d’un Wraith par les forgerons d’Alfheim. Son manche gravé de rune lui confère un tranchant et une solidité à toute épreuve. Elle est emplie d’une magie propre à un vieux clan Elfique aujourd’hui disparu. C’est ce que l’on appelle une magie perdue, puisque plus personne ne sait l’utiliser. Cette arme est aussi ancienne que moi ! D’ailleurs elle est aussi ensorcelée. Si la vie de son possesseur vint à cesser, alors l’épée se brisera. Elle m’a été offerte par un ancien roi d’Alfheim que tu connais bien, puisqu’il s’agit de Calion.

— C’est un cadeau de Calion ? J’oublie parfois qu’tu l’a autorisé à se réincarner, mais j’ignorais qu’il était un ancien roi !

— Il ne t’a jamais parlé de son passé ? Ce qu’il s’est produit il y a cinq mille ans, lui a coûté la vie ! Mais sans son sacrifice, jamais je n’aurai pu fuir le royaume ! Qu’il se réincarne quelques années avant mon réveil était une aubaine. J’ai simplement fait ressurgir les souvenirs de sa vie antérieure afin qu’il devienne mon medjaï.

— Il a eu l’choix ? Ou tu lui as ordonné de te servir ? Il caressa sa veste gorgée d’eau, y passant un sortilège afin de la sécher.

— Allons, je ne suis pas un monstre ! Elle s’agenouilla, plongeant son regard dans le sien ? « Je lui ai d’abords rendus ses souvenirs avant de faire de lui un medjaï ! Elle lui assena une tape sur la main. « Ne gaspille pas ta magie ainsi !

— Et ce sabre noir ? J’ressens pas de magie s’en dégager ? Il tira l’arme de son fourreau couleur onix. Une arme aussi noire que les ténèbres, un fin filigrane rouge courant sur sa lame et une inquiétante fumée s’en dégageant. Il lui rendit, mal à l’aise.

— C’est un Tamaha. Une lame rare et recherchée.

— Tamaha ? Comme le grand bretteur du second Méros ? Celui-là même qui à r’fusé de forger des armes pour les dieux ? Il sursauta face à l’information, mue par une imprévisible envie de connaître les mystères autour de l’acquisition du sabre. « Quand et comment ? J’veux savoir !

— Apaise ton cœur et cesse de sauter tel un excité dans une maison de fou ! Elle éclata de rire devant l’attitude enfantine du soldat. « J’oubliais que tu as une passion pour les armes magiques !

— Mais tu as rencontré cette légende, c’grand maître, ce génie ! Rhaaa la jalousie m’emporte d’le savoir ! Il s’adossa à l’arbre dans son dos et se laissa glisser au sol, le regard lumineux sur le sabre dans sa main.

— Sache pour commencer, que la disparition de ce grand homme et de sa planète, est une punition du Dimiour de l’époque. Frustré de ne pouvoir obtenir obédience de la part de Tamaha.

— Encore une histoire de jalousie ?

Lostris pouffa en haussant les épaules. « Il s'agit toujours d'une histoire de jalousie divine ! Mais soyons concis, nous ne pouvons pas demeurer longtemps au même endroit. S’asseyant à même la souche d’un arbre, elle croisa ses bras avant de se concentrer. Cherchant dans sa mémoire le souvenir d’une ancienne nuit passée loin de son royaume, ses mouvements oculaires se firent plus rapides, se mouvant au rythme de ses lèvres qu’elle bougeait silencieusement. Puis elle prit la parole, une légère gravité dans le son de sa voix. « Ce fut sur un monde minuscule, égaré dans les brumes d'une galaxie sans nom, quelque part au fin fond du cinquième Méros que je fit sa rencontre. Sur une planète solitaire au milieu d'astres lugubres et froids, inférieure et dépourvue d'une importance réelle dans le vaste cycle énergétique. Des colons, dont les mains habiles façonnaient déjà des armes exceptionnelles, s’étaient établis sur cette terre noyée par d'immenses flots, dépourvus de toute vie. L'endroit, loin d'être dénué d'intérêt, était protégé par une immense montagne au sommet éternellement enneigé. Dans ses entrailles, un minerai aux propriétés magiques archaïques, abondait.

Elle retira l'arme de son étui. La lame, sombre comme l'ébène, dévoilait un tranchant aussi aiguisé qu'un rasoir, se démarquant par un fin filigrane rouge sang. En passant son pouce sur le fil acéré de ce sabre d’exception, une gouttelette vermillon perla, se mêlant à une légère brume dorée. Elle contempla son reflet dans le métal, qui demeurait lisse malgré les nombreux exploits qu'elle avait accomplis avec cette arme.« Pendant longtemps, la possibilité d'enchanter le fruit de leur imagination et de leur travail fut considérée tel un art magique. Mais cet art devint sacrilège et disparu dans les ombres de l’oublie.

— Parc’qu’il à dit non aux dieux ?

— Selon la légende, Tahama appartenait à une noble et ancienne famille, descendant d'une antique dynastie royale. Les membres éminents de cette lignée, dont les pouvoirs puissants faisaient trembler les dieux, s'étaient spécialisés dans la fabrication d'armes magiques. Ils seraient à l'origine, les concepteurs de certains artefacts dévastateurs utilisés lors de guerres de soumission jadis. L'arrivée de Tamaha et de ses compagnons sur cette planète constituait un moyen de dissimuler leur ascendance et d'échapper à la domination de ceux qui cherchaient à exploiter leurs pouvoirs à des fins malveillantes dans les Méros.

— Quel est ton rôle dans cette histoire ?

—Mon rôle ? Nul, si ce n'est que ma rencontre avec ce grand maître sabreur a marqué le commencement d'un long entraînement au maniement des armes et a éveillé en moi une affriolante passion pour les artefacts en tout genre ! En ce qui concerne sa mort et la disparition de son monde, je n'ai joué aucun rôle. Il a résisté à un dieu, qui, furieux, a tout anéanti. Le sabre dans les mains, demeure l'un des derniers témoignages de l'existence de cet être d'exception. Une légende circule sur ces armes. Il est dit que Tamaha, aurait enchanté de sa propre âme, cinq épées, qui une fois réunis, permettrait à quiconque de connaître les secrets de sa magie. Cinq lames, mystiques et puissantes, recherchées par les plus grands sabreurs des Méros. J’en possède déjà trois.

— Et tu r’cherche les dernières ? Il se figea. « Mais ? Les autres aussi alors ? Ils s’passera quoi quand tu les auras trouvées ?

— Elles m’appartiendront ! Elle glissa la lame dans son fourreau.

— Tu, tu vas leur voler ? Il recula. Lostris le regarda avec une pointe de colère.

— Sache pour ta gouverne jeune soldat, que l’Isis des neuf royaumes ne vole pas ! Elle emprunte ! À long terme certes, mais elle emprunte. Soufflant pour se calmer face à la grossièreté de son soldat, elle dégaina la dernière arme à sa hanche gauche. Une simple lame de métal, grossièrement forgée. « Ceci est une dague d’Akrantaor, un petit monde mort du premier Méros. C’est également une lame très recherchée ! Une dague du ressentiment. Il n’en existe que trois exemplaires, dont l’une appartient au Katrastep du quatrième Méros. Nous sommes peu nombreux à en connaître les secrets. Elle lui tendit la dague, enroulée d’un simple tissu devenu brunâtre avec le temps.

Hélios retira soigneusement les bandelettes. Il le fit tourner, l’examinant sous toutes les coutures. « Mais c’est une simple lame de métal !

— Son pouvoir est pourtant très intéressant ! Peut-être auras-tu l’occasion de la voir à l’œuvre durant une bataille. Il approcha son doigt du fil de la lame pour en examiner le tranchant. « Si j’étais toi, je ne ferais pas cela, une seule blessure et tu es perdu ! Il la lâcha et l’arme se planta dans le sol.

— Cette arme est si dangereuse que cela ? Sa main s’empara du manche, et il tira d’un coup sec pour la déloger du sol avant de la tendre à Lostris.

— Elle peut même blesser grièvement un dieu. Rare sont les lames ayant une telle capacité. Il est bien dommage que ses créateurs aient disparu. Leurs compétences en matière de création d’armes magiques étaient connues dans tout l’univers.

— Ils ont disparu ? C’sont les dieux qui les ont détruits ?

— Non ! Ne va pas accuser le conseil divin de génocide sur tous les mondes détruits ! Leur planète était mourante. Ils n’ont pas daigné la quitter malgré les demandes divines. Leur population a décliné au fil du temps jusqu’à ce qu’il ne reste plus aucune vie humanoïde. Ne sois pas triste, beaucoup d’existences ont cessé naturellement au cours des millénaires. On ne peut pas forcer autrui à se sauver. Même les dieux ne le peuvent.

— Et c’mment toutes ces armes sont entrés en ta possession ? Et Lumia, qui étrangement n’est pas avec toi ?

— Svero et le Tamaha m’ont été offerts. La première par Calion et la seconde par Tamaha lui-même. La dague, je l’ai trouvée au milieu de ruines lors d’un voyage. Lumia elle, se gorge de la lumière des étoiles. Elle n’est pas loin, juste au-dessus de nous ! Quand a son histoire, tu n’es pas encore prêt ! Patience, le jour viendra ou toi aussi tu auras ton propre sabre.

— Des mystères, encore des mystères ! Tu n’parles jamais de ton passé ! Pourquoi ? S’avançant, il agrippa le bras de la jeune femme. Elle baissa ses yeux sur la main de son compagnon.

— Tu as deux secondes pour enlever ta main, avant qu’elle ne disparaisse ! Reste à ta place medjaï ! Une sombre aura émana de son corps et ses yeux prirent une teinte rougeâtre qui apeura le jeune homme. Relâchant sa prise, il recula avant de buter contre le tronc d’un arbre.

— Mais, je, pardon. Il baissa sa tête. « Je voulais juste savoir…

— Vous êtes tous obnubilés par mon passé ! Quelle importance peut-il avoir sur ta petite vie misérable soldat ? L’aura s’intensifia. Elle ferma ses yeux et l’énergie souillée se vaporisa. « Il n’y a rien de plus à savoir, je vous ai dit tout ce qu’il paraissait important que vous sachiez. Cesse donc de faire la vipère. Je ne suis pas stupide, je sais bien qui t’as ordonné de me questionner !

Le brouillard se leva subitement. Le bois se teinta d’une épaisse fumée blanche, ensevelissant la flore sous une brume cotonneuse. Lostris se releva et invita Hélios à en faire de même.

— Bien, c’te forêt n’veux définitivement pas d’not’e présence. On doit vraiment r’tourné sur le chemin ? Il a disparu sous la brume !

— Reprenons ce que l’on sait. Lostris pris place sur une pierre, se baissant pour arracher un minuscule champignon d’une racine. « Cette forêt se défend. L’énergie qui circule ici-bas, est pervertie. Cette dégénérescence du sortilège est assez puissante pour déstabiliser même un être divin tel que moi ! Nous savons que la forêt dissimule un artefact, mais il nous est impossible de retrouver sa trace !

— Les personnes que nous avons mises en terre, sont des natifs vivant ici même non ? S’ils savent se repérer dans la forêt, c’est qu’ils doivent avoir queq’chose qui les protège de cette magie ?

— Fort plausible ! Mais nous n’avons rien trouvé sur eux qui permettent de valider cette théorie ! Peut-être, devrions-nous rebrousser chemin et déterrer un corps afin de rechercher une empreinte magique ?

— Tu n’es pas sérieuse ? Nous n’allons pas profaner leur sépulture ? Se levant subitement, la fougue de ses paroles, surpris Lostris.

— Vois-tu une autre solution ?

— Ne peux-tu tout simplement annuler la magie de ce lieu ? Il se rassit, n’ayant aucune envie de continuer cette discussion. Il voulait juste fermer les yeux et dormir.

— N’écoutes-tu pas lors de mes cours ? Si je supprime la magie, je risque d’altérer l’équilibre énergétique de la planète. De plus, j’ai la nette impression que nous avons affaire à une magie perdue ! Elle sauta du rocher et s’approcha du soldat. « Je n’ai pas vraiment le temps d’étudier l’enchantement qui circule ici-bas pour tenter un contre-sort ! Oh et puis tu m’énerves, debout fainéant ! Le coup de pied qui sans suivi, projeta le pauvre soldat quelques mètres plus loin. C’est alors qu’elle le vit.

S’approchant d’une souche, elle se baissa et ramassa ce qui semblait être un bijou. L’objet, une simple pierre blanche pendu à un lacet en cuir dégageait un enchantement de protection. La magie qui le composait, avait la même signature vibratoire que celle de la forêt. En piteux état, il semblait avoir été arraché violemment et jeté la volontairement.

— Hélios, regarde, elle lui montra le collier, un certain soulagement sur son visage.

— Un collier ? Un simple collier ? T’était obligé de m’envoyer valser contre un arbre ? Il se releva difficilement, une grimace sur son visage.

— Cesse de pleurnicher ! D’autres seraient morts suite à la violence du coup ! Toi tu es toujours en vie. Elle fit tourner la pierre dans un halo de lumière.

— Ressens, ce bijou dégage la même magie que la forêt. On va enfin pouvoir sortir d’ici.

Elle se concentra sur la légère aura s’en dégageant. Son visage se ferma et ses sourcils se froncèrent. Étrange, l’un des flux énergétiques qui compose sa matrice magique m’est familier. J’ignore d’où peut venir cette sensation, mais j’ai déjà ressenti cette énergie. Posant sa main sur son ventre, elle y injecta un ordre mental. La vibration qui vint caresser sa main, lui intima de continuer sa route.

— Loué soit la lumière ! Hélios dont le soulagement se répercuta sur la princesse, cria ses mots avec force. Il s’avança et se saisit de la pierre. La retournant pour l’examiner sous toutes les coutures, il ne fit attention à l’étrange sensation qui s’était emparée de Lostris. Celle-ci, la méfiance l’emportant sur la raison, enjoignit son Medjaï, à s’agenouiller.

Se plaçant derrière, elle posa sa main quelque peu tremblante sur son épaule. Elle força sa voix à se saisir de douceur, et s’enveloppa d’une légère lueur dorée. Se penchant, elle murmura à son oreille. « Si tes pas sont perdus, alors n’ait aucune crainte, car le don qui te bénit, te protège des affres qui t’accompagne. Maintenant que ce bracelet nous offre sa protection, je vais t’apprendre à écouter l’énergie créatrice, afin de retrouver ton chemin. Hélios ne parlait plus, hypnotiser par la voix de Lostris.

— Chaque entité vivante émet une énergie vitale qui se fond avec le temps dans le flux environnant. En tant qu'individu tel que moi, se positionner au bon endroit permet de la percevoir, même lorsque son existence échappe à la perception commune. On qualifie cela d'empreinte énergétique, laissant invariablement des traces en suspension. Pose ta main sur le sol, ferme les yeux. Hélios s'exécuta, empreint d'une légère appréhension.

— Permets à ton corps d'absorber l'énergie, laisse-la envahir chaque part de ton être. Bien qu'elle ait murmuré ces mots à ses oreilles, sa voix lui sembla soudainement éloignée. Il se concentra, se laissant engloutir par les ténèbres qui s'insinuaient dans son esprit.

Un point, lumineux, reculé et instable se dessina sous ses yeux. Comme si plus rien n’existait en ce monde, Hélios absorbé par la contemplation de cette lumière, s’approcha mentalement, attiré par la source se tenant à l’horizon. Une douche chaleur se propagea en lui, légère et virulente, à chacun de ses pas. Puis dans la noirceur la plus totale, la sphère explosa dans un halo aveuglant. Fermant les yeux, il se sentit projeté dans un univers lumineux, ou seul un bourdonnement accompagnait la peur qu’il ressentait. Il se força à ouvrir les yeux. Il flottait dans un espace infini. De multiples flux se matérialisèrent. L’énergie créatrice se dessina sous ses yeux en minuscules oiseaux, dont le bruissement incessant résonnait à ses oreilles L’essaim l’entourait d’un halo lumineux. Il essaya de saisir l’un de ces êtres rayonnants, mais le flux se dissipa dans une fine nuée d’étincelle avant de se reconstituer. Il ressentit soudainement un léger changement, comme si une source imperceptible se mêlait à l’afflux. Le son que provoquait l’abondante profusion énergétique cessa, lorsqu’une complainte se fit entendre. Il rompit subitement sa connexion mentale, effrayé par ce râle venu de nulle part.

— Qu’as-tu vu et entendu ? Lui demanda-t-elle

— Des oiseaux, minuscules. Des milliards d’oiseaux qui volaient en ligne dans tous les sens. Et un râle, une complainte je ne sais pas vraiment.

— Alors pour toi, l’énergie se matérialise sous la forme d’oiseau ? C’est mignon, elle pouffa de rire.

— Très drôle, mais ce râle c’était quoi ?

— Une perturbation dans l’énergie. Elle avait repris son sérieux. « Le râle que tu as entendu n’est dû qu’au fait qu’une énergie vitale animée de mauvaises intentions est passée par ici.

— Ce sont eux ? Hélios déglutit, leur dernière rencontre encore vive dans sa mémoire lui avait donné des cauchemars des jours durant.

Soupirant, elle regarda son medjaï. « Non ce n’est pas eux, je ne connais pas cette force vitale. »

 

A suivre.

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JFC
Posté le 05/10/2024
Je l'ai déjà, je me répète, dsl... lol mais essais tant que possible de garder l'équilibre entre richesse descriptive et simplicité.

Cela étant dit, ça reste intéressant
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