Ashton m’avait envoyé un texto laconique : « Parents envolés en Grèce. Voie libre pour toi. » J’avais donc signifié à Sebastian que je serai présente à la soirée. Contrecoup inévitable, je devais m’habiller en conséquence. Heureusement, quelques mois plus tôt, un ami de Jared avait organisé une soirée « glamour ». J’avais trouvé pour l’occasion une robe en dentelle noire qui me découvrait largement les épaules et me faisait un décolleté… intéressant. Une ceinture pour souligner la taille et des salomés assorties terminaient le tableau. J’aimais bien le résultat, décidai-je en me regardant dans le miroir.
Trois petits coups résonnèrent à la porte de ma chambre.
« Entrez, » dis-je.
Je me retournai devant la glace pour regarder mon côté pile par dessus mon épaule.
« La voiture nous attend dev… »
La phrase de Sebastian s’acheva dans un marmonnement incompréhensible.
« Devant l’hôtel, » finit-il.
Je fis comme si de rien n’était et ajustai un pli imaginaire sur ma robe pour avoir l’air absorbé. Je savourai secrètement l’effet que je lui avais fait. Ce n’était pas forcément mon but premier mais je ne crachais jamais sur une friandise pour mon ego.
« C’est bon, je suis prête! »
Je me retournai (pas du tout théâtralement). Sebastian se tenait dans l’encadrement de la porte, le col ouvert, la cravate dénouée pendant autour de son cou. Il avait vraiment la classe en costume, bien que j’eus plus envie d’arracher sa chemise que de boutonner sa veste… Je m’approchai pour saisir les deux extrémités de la cravate.
« Besoin d’un coup de main?
— Je veux bien. Je suis nul pour ça. »
J’ajustai la longueur en prenant mon temps. Nos bras se croisèrent lorsqu’il boutonna le dernier bouton de son col. Je crois bien que mes mains frôlèrent les siennes… sans faire exprès. Alors que j’entortillais le ruban de tissu de façon adéquate, je me morigénai intérieurement. Je jouais vraiment avec le feu. Je pris une longue inspiration. En plus, il savait choisir son after-shave. L’odeur n’était pas agressive pour l’odorat, entêtante juste ce qu’il fallait. Pour un peu, je lui aurait reniflé le cou.
« Voilà! Tu es parfait! »
Je tapotai son torse pour lui signifier qu’il pouvait bouger. Nous descendîmes dans le hall de l’hôtel. Je faisais mine de farfouiller dans ma pochette, histoire de me donner une contenance et Sebastian n’était pas plus loquace que moi. Outre le fait que j’avais du mal à le considérer exclusivement comme mon patron auquel je ne devais pas toucher, je commençais à me sentir un peu nerveuse. Un bail que je n’avais pas affronté les peoples liés au studio. Peu de chance qu’on me reconnaisse mais je devrai quand même être un minimum prudente… et éviter les photographes à tout prix.
Les studios Bellarosa n’avaient pas lésiné sur les moyens. Une magnifique limousine noire nous attendait devant l’hôtel. Le chauffeur nous ouvrit la porte avec cérémonie et nous nous installâmes sur la banquette moelleuse. Je ne dis pas que le luxe me manquait mais, des fois, c’était quand même pas déplaisant. Au bout de quelques minutes de trajet, Sebastian et moi arrivâmes à briser la glace. Je lui montrai quelques endroits marquants de Los Angeles, qu’il n’avait pas pu visiter depuis son arrivée. Je regrettai un peu de ne pas avoir pris le temps de lui faire jouer les touristes mais nous partions en Angleterre le surlendemain. La journée restante serait à peine suffisante pour faire nos derniers préparatifs.
Enfin, la limousine s’engagea dans une magnifique propriété arborée de Bervely Hills. Une file de voiture s’allongeait déjà dans l’allée qui menait à la maison mais l’accès à la résidence était strictement surveillé. Quelque photographes trainaient à l’extérieur des murs, à l’affut d’un cliché juteux Malheureusement pour eux, les vitres de la voiture totalement opaques leur opposaient un barrage infranchissable. Les studios faisaient les choses en grand mais tenaient à maintenir le suspens le plus longtemps possible. Toutefois, à l’issue de cette soirée, le tournage de « Retour à Cliff View » serait officiel et les médias pourraient s’en donner à coeur joie.
Devant l’entrée de la somptueuse maison blanche, plusieurs photographes - autorisés par les studios, ceux-là - mitraillaient les invités en rafale. Je touchai le bras de Sebastian.
« Tu te sens capable de faire une apparition triomphale seul?
— Oui. Dans le cadre du boulot, ça ne me gène pas de jouer le jeu. Ce que je ne supporte pas, c’est quand de parfaits inconnus me tombent dessus dans la rue et s’attendent à voir le Hunter ou Damian Lawson… »
Damian Lawson était son personnage de série télé.
« Mais pourquoi seul? Tu n’entres pas avec moi?
— Si ça ne te dérange pas, je préfèrerais passer par la porte de service.
— Esmé, je suis sûr qu’on peut se tenir côte à côte sans causer un quiproquo… »
Mais bien sûr. Au mieux, nos photos seraient titrées « Sebastian Heart et une amie », ou « Sebastian Heart et son assistante » (mouais bof…) et le pire « Sebastian et une mystérieuse inconnue » qui donnerait envie à tous les rapaces de la presse de trouver qui j’étais. Brr…
« Non, ne t’inquiètes pas. Je préfère. »
Je le poussai littéralement dehors alors que je restai calfeutrée dans la limousine. Je demandai au chauffeur de me laisser devant la porte de service où je me mêlai au personnel pour me glisser à l’intérieur. Heureusement pour moi, je connaissais un peu la configuration de ces grandes baraques hollywoodiennes. Je me demandai même si je n’étais pas déjà venue dans celle-ci. Si elle était utilisée pour les fêtes des studios, c’était possible. Je rejoignis rapidement les pièces d’apparat où les invités étaient rassemblés. Dans la salle de bal - je ne voyais pas comment l’appeler autrement - tous les meubles avaient été retirés pour laisser apparaitre le sol de marbre dans toute sa splendeur miroitante. Des plantes en pot apportaient une touche de verdure appréciable et encadraient des espaces légèrement privatifs garnis de sièges pour les plus fatigués. Tout au fond, entre les deux immenses baies vitrées qui donnaient sur le jardin, un buffet impressionnant avait été dressé. En son centre, une incroyable fontaine à champagne glougloutait en harmonie avec la musique d’ambiance. Un essaim de serveur sillonnait la foule, armés de plateau de coupes de champagne ou d’amuses-gueules.
Plus ou moins à l’abri derrière un énorme ficus, je pris le temps d’examiner la scène avant de me jeter dans le grand bain. Un petit groupe en particulier attira mon attention. Sebastian était accompagné de deux femmes aussi différentes que spectaculaires et tous les trois discutaient avec un homme grand et maigre, à la tignasse et à la barbe si blondes qu’elles en paraissaient blanches. Pourtant, il avait tout au plus la quarantaine. Je reconnus Randal Halström, un réalisateur d’origine suédoise, qui avait construit sa carrière sur des films plutôt intimistes, avec des acteurs souvent inconnus. Si c’était lui qui réalisait « Retour à Cliff View », il passait d’un coup au niveau supérieur.
Je m’intéressai plus au deux compagnes de Sebastian. Je me doutai qu’il devait s’agir des actrices choisies pour jouer Audra et Katarine, mais je n’étais pas sûre de la distribution. La première, une grande blonde aux épaules de nageuse, avait adopté un style rock and roll qui détonnait un peu dans l’assemblée. Un côté de ses cheveux était rasé, l’autre cascadait en une longue mèche gracieusement ondulée au fer sur son épaule dénudée. Elle arborait plusieurs piercings et son incroyable fourreau lamé argent laissait voir plusieurs tatouages sur sa peau bronzée. Les maquilleuses allaient se régaler. L’autre, dans un style un peu moins extravagant, ne laissait pas non plus indifférent. Le teint délicat, les yeux sombres et profonds, pas un seul de ses cheveux noir de jais ne dépassait de sa coiffure sophistiquée. Elle portait une robe rouge dont le bustier étaient garni de pièces de tissu chatoyant figurant des plumes sur sa poitrine. Son port de tête aurait convenu à une princesse. Je notai avec une pointe de jalousie qu’elle se tenait très près de Sebastian, lui jetait de fréquents regards et souriait ou riait quasiment à chaque fois qu’il ouvrait la bouche.
Bon.
Un serveur passa à côté de moi et j’attrapai une flute de champagne au vol. Je me voyais mal interrompre leur passionnante réunion de travail. J’étais partie pour tailler une bavette avec le ficus pendant un moment. J’en profitai pour scanner la salle, à la recherche d’un visage connu (à éviter). Je ne vis que Penelope Mitchell et quelques cadres des studios que je connaissais plus ou moins de vue.
« Bouh! » me chuchota une voix mâle à l’oreille.
Je fis un bond qui faillit me faire renverser ma flute. Sebastian se tenait juste à côté de moi, ravi de m’avoir fait peur.
***
Je n’avais pas pu résister. Quand j’avais aperçu Esmé, à moitié cachée derrière une énorme plante en pot, qui picolait en regardant la foule d’un air mauvais, je m’étais éclipsé poliment pour la contourner discrètement. Son sursaut me paya de mes efforts.
« T’es dingue! J’ai failli avoir une attaque, » vociféra-t-elle.
Je la saluai galamment.
« Vous voulez bien que je vous escorte un moment, mademoiselle?
— Où ça? »
Elle prit mon bras en faisant mine de rester fâchée. J’eus un peu de mal à l’attirer hors de l’abri de la végétation mais elle se détendit vite lorsqu’elle réalisa que personne ne la regardait. A vrai dire, c’était plutôt moi qui attirait les regards. Heureusement, personne ne nous dérangea pendant que nous déambulions au hasard dans l’immense salle. J’étais absurdement heureux de la présence d’Esmé à mes côtés. La voir dans cette robe m’avait fait un choc quand j’étais entré dans sa chambre. Je commençais à apprivoiser doucement mon attirance physique pour mon assistante mais je n’étais pas prêt à l’image de ses courbes affolantes sublimées par la dentelle noire. Je devenais de plus en plus frustré par notre apparente camaraderie.
« Avec qui discutais-tu? demanda Esmé, interrompant ma rêverie.
— Randal Halström. C’est lui qui va réaliser.
— Je l’ai reconnu. Et les deux femmes? »
Détectai-je un brin de jalousie dans cette question?
« Kim Hurley, la grande blonde, va jouer Audra. Et Victoria Debenham sera Katarine.
— C’est marrant, j’aurais dit l’inverse.
— À cause du côté un peu extravagant de Kim? Je l’ai vue aux auditions, elle fait une Audra fantastique.
— Je n’en doute pas. »
Je n’eus pas le temps d’approfondir. Penelope Mitchell avait mis le cap sur nous. Le bruit de ses talons me faisait penser à une mitraillette. Je sentis Esmé tenter une échappée vers un groupe qui se dirigeait droit sur le buffet mais, pris par surprise, je ne bougeai pas et Penelope nous tomba dessus.
« Sebastian! Je suis TELLEMENT ravie de vous voir!
— Moi aussi, Penny, c’est un plaisir.
— Comment se passent ces derniers jours avant le tournage. Pas trop stressé? Et l’assistante que je vous ai envoyée, elle s’en sort? »
Esmé produisit un petit raclement de gorge du plus bel effet. Élégant mais suffisamment fort pour que Penny tourne son attention vers ma cavalière, qu’elle avait ignorée jusque là. Je vis Miss Mitchell soulever un sourcil à des hauteurs inattendues. Elle remonta ses lunettes sur son nez en pinçant les lèvres.
« Miss Adler? Hé bien, je vois que vous vous acclimatez au mieux à votre nouveau travail…
— J’y mets toute mon énergie, Miss Mitchell, » répondit Esmé d’une voix sucrée.
La température baissa de quelques degrés. Je réalisai que, pour Esmé, mon invitation irréfléchie pouvait avoir des conséquences désagréables. Si Penny s’imaginait qu’elle essayait de profiter de moi… Ce serait particulièrement ironique, vu la situation.
« Et donc, poursuivit Miss Mitchell, mis à part vous accompagner… en toutes circonstances, Miss Adler vous donne-t-elle satisfaction, Sebastian?
— Elle est parfaite. »
Je préférai ne pas m’étendre sur la question. Esmé fronçait le nez, la mine peu amène. Je cherchai un moyen de nous esquiver lorsqu’une voix féminine s’exclama :
« Esméralda?! »
L’effet sur Esmé fut spectaculaire. Alors qu’elle était prête à en découdre avec Penelope Mitchell la seconde d’avant, elle devint livide. Je sentis son bras se mettre à trembler contre le mien et ses ongles s’enfoncer dans mon biceps, presque à me faire mal.
« C’est pas vrai… » murmura-t-elle d’une voix blanche.
Au contraire, Penelope Mitchell s’était illuminée. Elle décocha son plus beau sourire au couple qui se tenait derrière nous.
« Mr. Bellarosa, Mrs Bellarosa! Quelle merveilleuse surprise! Je vous croyais retenus à Athènes! »
Alors qu’Esmé restait obstinément immobile, je me retournai pour saluer le propriétaire du studio et son épouse que j’avais déjà croisés brièvement auparavant. Lui, la soixantaine athlétique dans un smoking impeccable, et elle… Que dire de Naomi Bellarosa? La première fois que je l’avais rencontrée, j’avais eu l’impression d’avoir une conversation fascinante avec une statue d’albâtre toute de perfection et qui avait miraculeusement pris vie. Naomi était de ces femmes qui éclipsaient toutes les autres dès qu’elles apparaissaient quelque part. Actrice talentueuse et brillante, son seul défaut était qu’on n’était jamais sûr qu’elle ne jouait pas un rôle.
« Esméralda! répéta-t-elle, est-ce bien toi?
— C’est Esmé, Maman, je te l’ai déjà dit. Je ne supporte pas qu’on m’appelle Esméralda.»
Esmé se retourna enfin pour braquer un regard brillant de colère sur le couple Bellarosa. J’avais du mal à en croire mes oreilles.
« Bonjour, Papa, » fit-elle, en adoucissant son expression d’un sourire.
Dwayne Bellarosa s’approcha d’elle pour lui déposer un baiser sur la joue.
« Bonjour, ma chérie, je suis vraiment heureux de te voir. »
Penelope Mitchell et moi devions arborer à peu près la même expression effarée. Nous essayions désespérément de nous raccrocher aux branches après avoir été soufflés par la nouvelle.
Alors qu’Esmé et sa mère continuaient à se foudroyer du regard, Dwayne Bellarosa prit l’initiative de tenter de sauver la situation.
« Penelope, ma chère, comment allez-vous? Nous étions bien à Athènes mais Naomi tenait vraiment à participer à cet évènement. Nous sommes rentrés très discrètement avec le jet. »
Il se tourna vers moi.
« Nous ne voulions pas rater ce grand moment, Sebastian. Je suis content de vous voir en forme et prêt à démarrer.
— Je ne raterai ce tournage pour rien au monde, monsieur.
— Vous connaissez déjà mon épouse?
— Nous nous sommes déjà rencontrés, en effet. »
Naomi prit soudain conscience de ma présence. Elle me tendit une main aux doigts effilés avec une grâce infinie.
« Je suis navrée Sebastian, je suis d’une effroyable impolitesse. Ma seule excuse est que je ne m’attendais pas du tout à croiser ma fille ici. Elle se fait une spécialité de me… surprendre.
— Naomi, je ne pense pas que nos histoires familiales… intervint Mr. Bellarosa.
— Puis-je vous demander d’où Esméralda et vous, vous connaissez? Elle est pourtant si peu proche du milieu artistique dans lequel nous évoluons. »
Les ongles d’Esmé se plantèrent un peu plus profondément dans mon bras. Je résistai stoïquement à l’envie de me dégager. Je voulais qu’elle sache que j’étais de son côté. J’ouvris la bouche pour invoquer une relation amicale entre nous mais Esmé fut la plus rapide.
« Je suis l’assistante de Sebastian. Sa secrétaire, si vous préférez. Ou sa bonniche, en fait. Bref, je suis payée pour satisfaire tous ses désirs. »
Elle eut un sourire venimeux à l’adresse de sa mère qui avait cillé. Son père ferma un instant les yeux, pas forcément dupe mais ayant l’air de très bien savoir que les choses allaient tourner à l’orage. Du coin de l’oeil, j’aperçus Penelope Mitchell qui affichait l’air de fascination horrifiée de ceux qui ralentissent pour regarder un accident de la route. Elle ne semblait pas très bien savoir si elle devait fuir ou continuer à regarder le spectacle. Moi-même, j’aurais payé cher pour sortir de la ligne de tir… Naomi eut une charmante inclinaison de la tête dans ma direction.
« Ma fille et son humour, » susurra-t-elle.
Je pris mon courage à deux mains.
« Esmé exagère sur la forme mais elle est bien mon assistante. Et la meilleure que j’ai jamais eu. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans elle ces derniers jours.
— Hé bien, ma chérie, je suis enchantée de voir que tu as trouvé ta vocation.
— Je n’en doute pas! »
J’échangeai un regard furtif avec Mr. Bellarosa. Il eut un très léger haussement d’épaule résigné.
« Naomi, tenta-t-il, nous avons beaucoup de personnes à voir. Nous devrions…
— Évidemment, le coupa-t-elle. Esméralda, pouvons-nous espérer avoir de tes nouvelles avant l’année prochaine?
— Je ne sais pas, Maman. Nous allons être horriblement occupés avec le tournage en Angleterre et tout ça…
— Ma chérie, intervint Dwayne Bellarosa, ça nous ferait vraiment plaisir, tu sais. Tu manques à Ashton aussi. »
Pour la première fois, Esmé me parut embarrassée. Elle baissa le menton.
« Je sais, Papa. J’essaierai. »
Alors que le couple faisait mine de s’éloigner, Naomi s’arrêta.
« Au fait, ma chérie, où as-tu trouvé cette robe?
— Dans une friperie, si tu veux tout savoir. »
Naomi eut un délicat soupir.
« Esméralda, vraiment! Cette histoire d’indépendance est toute à ton honneur mais il s’agit aussi d’être présentable! Tu SAIS que nous serons toujours là pour toi si tu as besoin d’argent! Et de conseils vestimentaires. »
Cette fois, Esmé ne répondit pas. Je sentais son corps raide comme une planche contre le mien. Le couple Bellarosa disparut dans la foule. J’avais l’impression d’avoir assisté à un match de boxe mais je ne savais pas très bien dans quel rôle : l’arbitre, le ring ou la cloche qui sonnait la fin des reprises? Ou le punching-ball?
Penelope Mitchell laissa filer un long sifflement entre ses dents.
« Alors ça… Esméralda Bellarosa. Vous cachez bien votre jeu, mademoiselle l’héritière. Vous m’avez bien eu, je suis obligée de le reconnaitre. Je ne sais pas quel est le but de tout ce cirque mais, croyez-moi, je vais trouver. Je ne me laisserai pas manipuler! »
Elle aussi nous planta là. Esmé essaya vigoureusement de dégager son bras mais je refusai de la lâcher.
« Si tu crois que je vais te laisser seule après ça, chuchotai-je, tu rêves. »
Elle continua à se débattre, allant jusqu’à frapper mon épaule du poing. Sa respiration se faisait sifflante. D’un coup, elle cacha son visage contre mon épaule. Je voyais ses épaules monter et descendre au rythme effréné de son souffle.
« Crise… d’angoisse, haleta-t-elle. Il faut… que je sorte… d’ici. »
Je ne discutai plus. Je l’entrainai d’abord vers l’entrée principale mais renonçai à sortir par là. Les photographes officiels étaient toujours à l’affut de quiconque se montrerait sur les marches du perron. Je comprenais mieux la réticence d’Esmé à se montrer en public, à présent. Elle m’indiqua du doigt la file de serveurs qui partait recharger les plateaux vides à la cuisine. Je les suivis et réussis à sortir par l’arrière de la maison. Retrouver la limousine sur le parking ne fut pas des plus facile mais je finis par reconnaitre notre chauffeur en train de fumer une cigarette avec ses collègues. Lorsqu’il vit la tête d’Esmé, il ne fit pas prier pour nous emmener. Je m’effondrai sur la banquette arrière, Esmé toujours serrée dans mes bras.
Je crois qu’elle sanglotait.
Que dire après un tel commentaire d'AnonymeErrant ? Honnêtement, iel a dit tout ce que je pensais. Donc copie-colle et on sera bon ! Haha.
Bien à toi,
Trisanna.
Et bien, je copie-colle donc ma réponse et suis enchantée de l'effet produit ;)
Alice
Je crois que je pourrais résumer ma pensée par « ouh-là », mais ce serait pas très productif xD Par contre, à présent, je comprends mieux pourquoi tu as taxé la charmante Naomi de Reine Mère.
Alors j’avoue que je me suis fait la réflexion qu’Esmé (et toi par extension), n’avait pas choisi l’option de facilité si elle veut s’émanciper O_O. Je suppose que le fait que ses parents possèdent les studios est un enjeu clé ? Car étant donné qu’ils font déjà partie du « showbiz », Esmé devait déjà jongler pour les éviter, ce qui restait tout à fait possible, mais le cumul des deux, c’est chaud ! Sans compter qu’elle travaillait déjà pour lesdits studios familiaux avant d’obtenir la promo, si je ne dis pas de bêtises. Alors autant elle aurait pu passer incognito en bossant pour eux, même en devenant l’assistante de Seb, autant là, la confrontation était inévitable. Elle devait bien s’en douter non ? Peut-être que si le nom des producteurs du film avait été tenu secret et révélé lors de cette soirée, ça aurait été la big surprise pour tout le monde, mais là, en étant déjà au courant, y’avait nonante pourcents de chance qu’elle entre en collision avec cette famille qu’elle cherche tant à éviter quand même. Nonobstant son besoin de travailler tout ça, tout ça. Ou alors elle était vraiment désespérée et… kamikaze ! Mais comme l’adage le dit si bien : à force de jouer avec le feu, on finit toujours par se brûler. Du coup, ça ressemble soit à un appel au secours de sa part (mais drôle de façon de renouer), soit à un gigantesque « je vous emmerde » xD
Je n’avais pas songé qu’Esmé était un diminutif (même s’il me semble l’avoir plus souvent vu orthographié avec un second « e » à la fin), ça m’avait pas fait tilter.
Je sais pas ce que ça dit sur les relations entre eux que cette rencontre impromptue provoque une telle crise de panique, mais c’est du lourd, si ça atteint Esmé à ce point. Ça montre ses fêlures malgré sa grande gueule. A bas les masques ! Heureusement, elle a le soutien de Seb. Même si ces Messieurs avaient plutôt l’air de s’être fait prendre au milieu des tirs croisés ^^’.
Ca augure des dîners familiaux dantesques à l’avenir, si personne ne se jette quoi que ce soit à la tête avant d’avoir entamé le repas, bien sûr x). L’animosité mère-fille ne parait cependant pas dater de la veille. On ne va pas s’ennuyer.
Sorry, je fais dans les pavés aujourd’hui x)
A bientôt pour la suite !
héééééé bien, on va dire qu'Esmé se tient sur le fil entre "je veux renouer" et "je vous emmerde". Et elle ne sait pas très bien encore de quel côté elle a envie de tomber XD
Bon mais is je veux être vraiment honnête, ce n'est pas tellement que j'ai "choisi" ou pas l'option difficile, c'est juste que j'ai écrit au fil de l'eau T_T
Va falloir que je trouve un moyen de m'en sortir maintenant :D
En tout cas, l'idée des repas familiaux apocalyptiques me tente bien :'D
A bientôt
Alice
Sa mère a l'air d'une vraie harpie... @_@
Mais bon du coup, le mystère est levé o.O héritière du studio, rien que ça !
Mh par contre je me questionne sur le choix de carrière d'Esmée : travailler dans le studio de ses parents alors qu'elle souhaite son indépendance ? C'est un peu étrange.
J'ai relevé une coquillette : Au bout de quelques minutes de trajet, Sebastian et moi arrivèrent à briser la glace.
je crois que c'est "arrivâmes à briser la glace".
Lorsque j'ai démarré en fanfare, je n'ai pas vraiment réfléchi au passé d'Esmé, c'est venu plus tard. Donc, je dirais - avec la plus grande mauvaise foi - que travailler pour les studios de ses parents dans l'anonymat était pour elle un pied de nez supplémentaire ;p
Pareil pour la mère d'Esmé, j'en ai fais une garce dans cette scène mais ça colle pas tant que ça avec la fin que je voudrais bidouiller. Je suis dans de beaux draps ><
Merci pour la coquille, je vais corriger de ce pas!
J'aime bien la théorie du pied de nez =D
Mh pour la maman harpie, c'est pas très grave qu'on la "déteste" là : on est du point de vue d'Esmée, on sait qu'elle a un passif lourd émotionnellement avec sa maman, on s'attend à la trouver purement détestable. Esmée est biaisée =D
Ca peut être atténué plus tard via d'autres points de vue.