C'est décidé, "je m'en fous." - Lettre pour Raphaëlle

Notes de l’auteur : La nuit précédente, j'ai fouillé. C'est honteux, mais je n'avais pas si confiance.
Il n'y avait rien, c'était trop parfait. Et donc, les factures...

“Il n'y a plus de contact"... un mensonge de plus.
Des longs appels quotidiens, des palanqués de SMS... Une deuxième trahison.

Du coup je l'ai suivi.
Restaurant avec lui et des amis, impossible d'intervenir. Alors je fais le guet, de loin, veillant un baiser, ou pas.
Mais elle m'a vu. A roulé vers moi. Grosse crise. J'ai avoué avoir les relevés téléphoniques, justifiant mon comportement.

Camille m'avait proposé de l'écoute. Elle a été parfaite. M'offrant des clefs avec des mots d'ingénieur, comme moi. Elle m'a fait comprendre que les errements de Raphaëlle ne devaient pas m'atteindre.
Doux sentiment que celui d'être soutenu, sans parti pris.

Le soir, Nous avons beaucoup parlé, partagé des choses très intimes, et finalement, cette épreuve nous a fait du bien.

Ok, je me détache, mais pas sans lui écrire quelques vérités.

C'est décidé, "je m'en fous."
Ce ne sera pas facile, il va falloir s'y tenir.
Mais ma nouvelle sonnerie de portable me le rappellera tous les jours.

Camille m'a aidé hier, entre autres, en me faisant prendre conscience que tes mensonges ne devaient pas avoir de prise sur moi et ça m'a libéré. Ça a bien pris 30 min !
Je souhaite être digne de ses paroles.

Tes mensonges ne préservent personne, il n'engendre que déception et jalousie.
Tu penses protéger, mais j'ai de l'intuition, la vérité éclate toujours, et quand elle est dure, elle fait faire des choses disons… singulières. 

Christophe qui appelle à l'heure du dîner… transgressant toutes vos règles. Il devait être sacrément en colère !
Oseras-tu lui dire la vérité ? Que c'est à cause de moi, planqué derrière ce buisson que tu es partie comme ça ? 
Oseras-tu lui expliquer que tu m'assurais qu'il n'y avait "aucun contact", comme convenu, pour qu'on se retrouve, et que la découverte des factures m'a effondré ?
Oseras-tu lui raconter que cet épisode nous a rapproché au final ? Libérant tant d'émotions et de confidences qu'on a peut-être fait hier un grand pas tous les deux.

En fait, tu nous mens pour nous conserver, nous garder au frais dans un état de confiance et d'espoir. Le temps que tu saches où tu en es. C'est un peu décevant de ta part. Triste manipulation qui n'est pas digne de toi. Une surprenante facette que je découvre. Ton cœur est perdu, tu n'en as pas consciente. Mais je te connais très bien Raphaëlle, et je sais que tu vas te retrouver. 
Ce temps à ne plus me mentir, à ne plus dissimuler, je te l'offre.
Sers-t-en pour plonger au fond de l'iceberg.
Je suis un peu dur ? Et bien oui !

Car moi dans tout ça, C'est décidé, "je m'en fous."
En parcourant ces listes d'appels et de SMS, ça m'a mis en colère au début, puis ça m'a profondément attristé. Découvrant un mensonge de plus. Un deuxième coup dans le dos.
J'ai dévissé. J'étais submergé. Ce besoin de savoir. Savoir pourquoi je me bats. Savoir si ça en vaut la peine surtout.
Ces mois de mensonges ne doivent plus m'atteindre. C'est ton problème. 
Je suis là, mais aussi las de tout ça. Le temps, c'est bien et nécessaire, mais travailler sur les bonnes questions, c'est mieux. Ça évite qu'un jour il n'y est plus personne pour écouter les réponses.
Chacun son rythme, mais il faut y mettre du sien. Moi, écrire m'aide.

C'est décidé, "je m'en fous."
Je ne prendrai que les moments sincères. De grâce je dirais même. Je sais les reconnaître. La lettre à Camille [NDLA : "Et pourtant je t'ai appelé PC"], "Le champ des impossibles", notre discussion d'hier soir… ces moments délicieux où c'est mon cœur qui parle, s'ouvre, fantasme.
Puisqu'au final tu ne préserves personne, je vais le faire pour moi même. Je ne veux plus être mon "reflet noir". [NDLA : "CONSnectés"]

C'est décidé, "je m'en fous."
Comme une libération, comme la distance nécessaire que nous allons prendre.
Quelques semaines d'introspection, le temps de se regarder dans la glace et expier toutes nos hontes respectives, toutes les actions délétères, tous ces calculs des dernières semaines qui ont salement entachées nos valeurs. 

Car je ne m'en fous pas, par contre, d'avoir été si loin. De m'être rongé le cœur au point de toucher l'illégalité. D'avoir échappé de peu à 3 accidents graves en voiture. Un état second.
Je n'ai pas peur de te perdre, j'ai peur de me perdre. Comme tu dis, cette "petite fleur au fond de moi qui est en train d'éclore", hors de questions qu'elle soit atteinte.

C'est décidé, "je m'en fous."
De la jalousie, de la possession, de la peur, du mensonge, du contrôle, de la déception, de la colère, de la manipulation, de lui.
J'accueille la liberté, la bienveillance, l'altruisme… Je remercie les belles personnes qui sont sur mon chemin. Mais je veux m'aimer d'abord, être un mec sain et mettre la "machine" que j'étais à la casse.
Prendre un peu de distance, pour ne pas dire de la hauteur.


 

RIDSA - Je m'en fous       https://youtu.be/DF01PMmu2_E

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