Chapitre 05 : Guerre fraternelle, duperie et nouvelle promesse.

[ 1 ]

Gun avait quitté son banc. C'était le moment de faire son entrée. Une entrée fracassante. Il sentait son sang bouillonner d'excitation. Rien ne valait une bonne petite guerre fraternelle sur fond de jalousie et de haine viscérale.

— Kim Gi-myeong ! lança-t-il en s'approchant des deux hommes qui étaient sur le point de se battre. Tu es le digne fils de ton père après tout. Kim Gap-ryeong serait fier de toi. Et toi, Seong-eun...

Gun lui jeta un regard dédaigneux.

— Tu n'es pas à la hauteur de mes attentes. J'ai changé d'avis. Gi-myeong devrait se charger de Big Deal. Regarde-moi ce merdier ! Ça fait même pas trois semaines que tu as pris la tête du gang, et tu t'es déjà mis tout le monde à dos. Je veux que mon successeur soit capable d'unir les quatre factions, pas de les mener à la ruine.

— La ferme ! hurla Seong-eun en se tournant vers lui. Ta gueule ! Je ne vais pas perdre contre ce minable ! Je vaux bien plus que ça ! Je vaux bien plus que lui ! Moi aussi, je suis le fils de Kim Gap-ryeong !

Fou de rage, il avait sauté à la gorge de Gi-myeong. Tout ça, c'était de sa faute. Il le haïssait plus que tout au monde. Qu'il crève ! Il allait le tuer ! Il n'y avait pas assez de place dans cet univers pour deux fils de Kim Gap-ryeong.

Gun avait reculé pour laisser les deux hommes se battre, mais il gardait les yeux sur leur combat. Les membres de Big Deal, eux, étaient sous le choc de cette révélation et peinaient à digérer l'information. Ils ne savaient pas ce qui était le plus déroutant. Le fait que les deux frères étaient en train de s'entretuer ou le fait qu'ils avaient tous les deux pour père Kim Gap-ryeong, le gangster le plus passionné de l'histoire du crime organisé. L'un était son fils légitime et l'autre un bâtard. Ce n'était pas difficile de deviner qui était qui. À présent, le comportement de Seong-eun s'expliquait. Son complexe d'infériorité et sa jalousie maladive crevaient les yeux.

[ 2 ]

Seo Seong-eun avait perdu. Malgré ses poings américains et la rage meurtrière qui brûlait dans ses veines, Gi-myeong l'avait mis K.O en moins de cinq minutes. Gun était satisfait du résultat. Seong-eun devenait problématique. C'était une belle démonstration de MMA. Le combat avait été aussi rapide que divertissant. Gi-myeong avait ça dans le sang. C'était un homme né pour le combat, même s'il répugnait à sortir les poings. Sur ce point-là, il était comme son père. S'il pouvait soumettre cette furie de Seong-eun à son autorité, rien ne pourrait l'arrêter.

— Eh bien, puisque tu as gagné ce combat haut la main, je suppose que ça fait de toi le nouveau boss de Big Deal. J'ai hâte de faire affaire avec toi.

Gun s'était avancé vers lui, main tendue, mais Gi-myeong l'avait ignoré. Il regardait autre chose, ou plutôt, quelqu'un d'autre.

— Tu es en retard, Si-nu, dit-il en tournant la tête vers son camarade qui arrivait après la bataille.

— Désolé, j'étais coincé aux chiottes. La constipation, tu sais ce que c'est...

— Eh bien, qui voilà ? fit Gun avec un sourire sarcastique. Han Si-nu, déjà remis de tes blessures ? Jong-goo a été trop tendre avec toi. Il faut dire que j'ai insisté pour qu'il ne te massacre pas. Ce n'est pas vraiment de sa faute... Est-ce que je peux savoir ce qu'il se passe ici ?

— Gi-myeong ! lança Si-nu en ignorant lui aussi le jeune yakuza. J'ai enfin trouvé un moyen de battre Gun ! J'espère que vous êtes prêts pour mon coup fatal !

Gun esquissa un sourire amusé. Il le sentait venir, le frisson du plaisir. Affronter l'homme qui avait presque battu Jong-goo et le fils de Kim Gap-ryeong en même temps, c'était trop pour son petit cœur de passionné du combat. Il avait déjà commencé à retirer sa chemise, prêt à se donner corps et âme à ses deux adversaires, lorsque Si-nu l'avait arrêté d'un geste de la main.

— Attends, attends. T'es pas prêt pour ça. Mon coup fatal... eh bien... désolé de te décevoir, mais je n'en ai pas !

Il se fendit d'un large sourire stupide. Gi-myeong secoua la tête, dépité. Il ne savait pas ce qui le retenait de le frapper. Gun le dévisagea, perplexe. Il poussa un soupir en reboutonnant sa chemise. Han Si-nu. Il ressemblait vraiment à Jong-goo. Beaucoup trop, même.

— Désolé, Gi-myeong, fit Si-nu en se tournant vers lui. Je me suis servi de toi pour me débarrasser de Seong-eun. Je ne pensais pas que tu arriverais à le battre, mais tu l'as fait ! GG !

Il leva un pouce dans sa direction, puis il se tourna vers Gun pour lui présenter ses plus plates excuses.

— Pardon de vous avoir induit en erreur, Monsieur le fondateur des quatre factions. Je me suis dit que Big Deal était un peu tristounet ces derniers temps, j'ai eu envie de pimenter un peu la situation. Je n'aime pas quand les choses deviennent trop sérieuses. C'est nul. Mais ne vous en faites pas, à partir de maintenant, moi, Han Si-nu, je suis votre humble serviteur.

Il s'était prosterné aux pieds de Gun pour lui prêter allégeance. Le yakuza se méfiait de lui. Il avait une idée derrière la tête, c'était sûr. Il avait accepté son retour à la tête de Big Deal. Il n'avait pas vraiment le choix. Han Si-nu était encore le plus apte à gérer le gang. Tant qu'il se pliait à ses exigences, à savoir lui remettre cent millions de wons par mois, il n'y voyait pas d'inconvénient.

[ 3 ]

Pour Han Si-nu, il n'y avait pas de sacrifice trop difficile à faire ou de décision trop difficile à prendre. Il n'y avait pas de risque trop grand. Il n'y avait rien qu'il ne puisse endurer, si c'était pour protéger son quartier. Il était prêt à renoncer à sa propre liberté, pour assurer celle de ceux qu'il aimait. Il avait une offre à faire à Gun, mais quand il avait écouté sa proposition, il lui avait dit de contacter Jong-goo. Il avait arrangé un rendez-vous entre les deux hommes.

— Alors comme ça, tu veux vendre Big Deal ? fit Jong-goo en reposant sa tasse de café fumant, l'air songeur. Toi ? Le garçon qui tient ses promesses ? Tu serais prêt à abandonner les tiens ? Je ne te crois pas.

— Tu as raison, acquiesça Han Si-nu. Ce n'est pas Big Deal que je veux vendre. C'est moi. Juste moi. Et éventuellement ceux qui ne méritent pas mieux. Gun m'a dit que tu étais en train de monter une faction à Gangnam. Je pourrais être utile. Et je peux prendre quelques hommes avec moi. Ceux qui n'apporteront rien de bon au quartier. Vous pourrez faire de nous ce que vous voulez.

— Tu crois que tu as tant de valeur que ça ? Tu es fort, c'est vrai. Mais ça ne suffit pas. Le but des Travailleurs est de faire de l'argent. Beaucoup d'argent. Bien plus que les trois autres factions réunies. Tu n'as pas été capable de rassembler la somme demandée par Gun. C'est pour ça que tu es là, à essayer de négocier avec moi. Tu n'as aucun talent pour les affaires, alors pourquoi est-ce que je devrais t'engager ?

— Tu peux même vendre mes organes si tu veux, mais je veux juste que cet argent couvre les dettes de Big Deal. Je veux les mettre à l'abri du besoin pendant un certain temps.

Jong-goo éclata de rire. Ce mec était vraiment hilarant.

— Vendre tes organes ? J'ai une gueule de chirurgien ? On ne fait pas ça chez les Travailleurs. Gun n'a pas été assez clair ? On fait en sorte de gagner cet argent légalement. Enfin, on essaye... Après, si tu vends tes organes de ton propre chef, contrat à l'appui, je suppose que c'est légal... mais où est-ce que je vais trouver quelqu'un pour les prélever ? Bref. Je vais en parler à Yoo-jin. Il a toujours de bonnes idées. Il trouvera quelque chose. Mais, j'ai tout de même une question...

— Laquelle ?

— Si tu travailles pour nous, tu risques de ne plus pouvoir retourner chez toi pendant un long moment. Peut-être même que tu ne pourras plus jamais y retourner. J'espère que tu ne laisses rien d'important derrière toi...

Si-nu lui répondit par un sourire mélancolique. Finalement, c'était peut-être la décision la plus difficile de sa vie. Il était mort de trouille. Il sentait son cœur se briser à l'idée de devoir trahir ceux qui l'aimaient et qui lui faisaient confiance. Malgré tout, il devait garder espoir. Il misait tout sur Kim Gi-myeong.

[ 4 ]

Un jour, alors que Si-nu était encore en convalescence, ce plan avait germé dans sa tête. C'était une toute petite graine qui avait lentement pris racine dans son esprit. Il avait demandé à Gi-myeong de lui faire une promesse. Si un jour il se fourvoyait et prenait le mauvais chemin, il voulait que Gi-myeong lui remette les idées en place. Il était le seul qui pouvait l'arrêter. Ce jour-là était venu. Le jour où Han Si-nu avait trahi ses idéaux. Le jour où il avait vendu Big Deal à ses ennemis.

Du moins, c'était la rumeur qu'il avait fait courir. Celle qui disait qu'il avait passé un accord avec les Travailleurs et qu'il avait décidé de leur vendre Big Deal. Il comptait non seulement mettre son gang à leur service, mais également leur céder toute la rue et les laisser gérer les commerces à leur place. C'était aux Travailleurs que les filles devraient rendre des comptes. Et si elles n'étaient pas capables de faire des bénéfices suffisants, elles seraient expulsées et la zone serait entièrement réaménagée. C'était ça, le pouvoir des Travailleurs. C'était ça, le pouvoir de l'argent.

Il espérait que la rumeur parviendrait aux oreilles de Noan et de ses partisans, et que ce rat cupide allait mordre à l'hameçon. Le moment venu, il emmènerait tous les traîtres avec lui. Ils plongeraient ensemble dans l'enfer que leur réservaient les Travailleurs.

La seule qui n'était pas tombée dans le panneau, c'était Yeon-hui. Elle le connaissait trop bien. Elle savait qu'il était incapable d'une telle chose. Il avait peut-être réussi à tromper les autres, mais pas elle. Il aurait voulu qu'elle fasse semblant de croire à son histoire. Il aurait préféré qu'elle le traite de lâche et de vendu. Il espérait même qu'elle rompe avec lui. Au lieu de ça, il l'avait encore fait pleurer.

— Tu vas vraiment le faire ? Tu vas vraiment te vendre aux Travailleurs ?

— Je suis désolé. Je n'ai rien trouvé de mieux. C'est la seule solution. Avec cet argent, vous serez tranquille pendant un petit moment. Vous ne devrez plus rien à Gun et Jong-goo. Big Deal sera en sécurité. J'aurais bien voulu que tu viennes avec moi, mais j'ai peur que ce soit trop dangereux... Je laisserai Gi-myeong en charge du quartier. Il prendra soin de vous.

Yeon-hui était dévastée. Elle avait enfoui son visage dans ses mains, incapables de retenir ses larmes. Cette fois, elle savait qu'elle ne pourrait pas l'arrêter. Tout ça à cause de cette promesse qu'il lui avait faite dix ans plus tôt. Elle ne regrettait pas d'être tombée amoureuse de lui. Elle ne regrettait pas d'être devenue sa petite amie. Ils étaient ensemble depuis quatre ans déjà. Cela faisait un an qu'ils avaient emménagé ensemble dans ce petit studio au-dessus du magasin que Yeon-hui gérait avec sa mère. Elle n'avait jamais passé un jour loin de lui. Elle était terrifiée à l'idée de le perdre. Et s'il lui arrivait quelque chose chez les Travailleurs ? Et si elle ne le revoyait plus jamais ?

— Si-nu... Si tu dois vraiment faire ça, promets-moi juste une chose.

— Yeon-hui... je ne sais pas si je devrais continuer à faire des promesses que je ne suis pas certain de pouvoir tenir...

— C'est parce que tu tiens toujours tes promesses que je te demande ça ! J'attendrai ton retour aussi longtemps qu'il le faut, alors promets-moi de revenir sain et sauf.

Si-nu l'avait prise dans ses bras. C'était peut-être la dernière fois qu'il sentait la chaleur de son corps contre le sien. Non. Cette promesse aussi, il la tiendrait. Il ferait tout pour retourner auprès d'elle. Même si cela devait lui prendre dix ans. Il aimait Yeon-hui plus que tout au monde. Il croyait en elle et elle croyait en lui. S'il devait détruire les Travailleurs de l'intérieur comme il l'avait fait avec Big Deal, c'est ce qu'il ferait.

[ 5 ]

Han Si-nu avait préparé un pot de départ mémorable. Il attendait patiemment que Gi-myeong vienne honorer sa promesse. D'après ses calculs, les trois quarts du gang se rangeraient du côté de Gi-myeong. Peut-être même plus. Le seul qu'il devait à tout prix emmener avec lui chez les Travailleurs, c'était Noan. Ce rat cupide se frottait déjà les mains à l'idée de s'en mettre plein les poches à Gangnam.

Tout s'était passé exactement comme prévu. C'était une histoire qui lui était familière. Celle d'un homme aussi déterminé que passionné qui devait se frayer un chemin avec ses poings jusqu'à atteindre le boss final et prendre la tête du gang. Aujourd'hui, Han Si-nu serait le grand méchant sans foi ni loi. La cible à abattre.

Il avait donné tout ce qu'il avait dans ce combat final et il avait perdu contre son cadet. Il avait été un acteur grandiose. Kim Gi-myeong ne soupçonnait pas une seule seconde que tout cela n'était qu'un numéro. Un spectacle entièrement scripté du début à la fin. Bien. C'est ce qu'il espérait. Il fallait qu'il croie en sa trahison de toute son âme. Il fallait qu'il le haïsse de tout son cœur.

Big Deal n'était plus que l'ombre de lui-même. Seo Seong-eun était parti avec ses hommes après sa défaite contre Gi-myeong. Il était retourné à la tête de l'Alliance de Gangseo et se préparait à marcher sur Gangnam. Ils venaient de perdre Han Si-nu qui avait quitté le quartier avec Noan et quelques hommes avides de pouvoir et d'argent. Kim Gi-myeong avait vaincu Si-nu, mais il avait le sentiment d'avoir perdu la guerre. Plus rien n'avait de sens.

[ 6 ]

Après s'être fait botter le cul en beauté et avoir été officiellement bouté hors du gang, Han Si-nu avait retrouvé Jong-goo pour honorer sa part du marché.

— Qu'est-ce que je dois faire maintenant ? Comment je peux vous aider à devenir mégariche ?

— Ça, c'est Yoo-jin qui va te le dire. Moi, je m'occupe juste de la logistique. Viens avec moi.

Jong-goo l'avait emmené dans une école. Une très belle et très prestigieuse école à en juger par les bâtiments. Il faisait nuit mais il y avait de la lumière au deuxième étage.

— C'est là que nos chemins se séparent, dit Jong-goo. Yoo-jin t'attend. C'est lui qui décidera de ton sort. Si je dois te donner un conseil : essaye de négocier. Bonne chance !

Il le salua d'un signe de la main en tournant les talons. Ce Kim Jong-goo était vraiment un personnage indéchiffrable. Han Si-nu ne savait pas s'il devait le considérer comme un ennemi ou comme un allié. Peut-être qu'il était un peu les deux. Les mains dans les poches, Si-nu contempla longuement la silhouette sombre du grand bâtiment qui baignait dans une lueur fantomatique. Il réprima un frisson. Cet endroit lui foutait les jetons.

Il avait suivi la lumière jusqu'au bureau du principal. Un gamin en uniforme gardait la porte. Il s'inclina lorsqu'il le vit approcher.

— M. Han Si-nu, mon frère vous attend, dit poliment Yu-seong. Allez-y. Entrez.

Il lui ouvrit la porte. De l'autre côté, Yoo-jin était assis au bureau habituellement occupé par son père. Il ajusta ses lunettes, puis le dévisagea longuement avec le regard perçant d'un commissaire-priseur. Il griffonna quelque chose sur une feuille de papier en se lançant dans un étrange monologue.

— Charisme 16. Force... 17 ? 18 ? Endurance... D'après ce que m'a dit Jong-goo de votre combat, on va partir sur un petit 14. Intelligence... 16. Non. 17. Volonté : 20. Sans hésitation. Soit un total de 84 points. C'est pas mal. Pas mal du tout. Très bien.

— Je peux savoir ce que tu fais ? demanda Si-nu avec perplexité.

— Je suis en train d'estimer ta valeur et j'essaye de calculer combien tu vas nous rapporter. Et d'après mes calculs, tu vaux un milliard de wons.

— Holy shit... Un milliard ?! Moi ?! Attends... Attends ! Stop !

Jong-goo lui avait dit de négocier. Avec un milliard de wons, Big Deal tiendrait dix mois, mais il voulait leur accorder au moins un an de répit pour que Kim Gi-myeong trouve une solution pour battre Gun et Jong-goo et libérer définitivement Big Deal de leur emprise.

— Tu m'as mis un 17 ou un 18 en force ? Puis seulement 16 en charisme ? Avec ce sourire ravageur ? T'es un peu radin. Et je ne parle même pas de ce 14 en endurance. Je suis super endurant ! Ce jour-là, je n'avais pas encore mangé. J'avais l'estomac vide. Ça ne compte pas.

— Tu veux combien de plus ? Si ça me semble raisonnable, je veux bien négocier.

— 1.2 milliard de wons.

— Très bien. J'enverrai l'argent directement à Gun, mais sache qu'après les douze mois de paiement, cet accord prend fin. Big Deal devra se débrouiller tout seul.

— Je sais. Alors, qu'est-ce que je dois faire ? Vous n'allez pas vendre mes organes, quand même ?

— Non. Ça ne couvrirait même pas un quart de notre investissement. As-tu déjà entendu parler des combats d'arène ?

— Les combats d'arène ? fit Si-nu en haussant un sourcil. Comme dans Pokémon ?

— Non. Comme au Colisée dans la Rome Antique. Tu seras une sorte de gladiateur. Tu te battras pour divertir le public. Nous vivons dans une société aussi décadente que celle des Romains. Les riches et puissants sont friands de ce genre de choses. Ils sont prêts à dépenser une fortune pour assister à un spectacle sanglant et un bon combat à mort. Sans parler des paris qui rapportent gros.

— Ah ! Ce genre d'arène... Ça tombe bien, Fight Club est mon film préféré. Je l'ai déjà vu dix fois au moins. Je connais tous les dialogues par cœur. Une génération d'hommes élevés par des femmes, ça me parle. Mais, les combats de MMA underground, c'est pas très réglo.

— Je sais. C'est pour ça que Jong-goo ne doit rien savoir. Tu resteras prisonnier des Travailleurs jusqu'à ce que tu ne sois plus assez rentable. C'est simple. Tu dois juste te battre et survivre... jusqu'à ce que tu meurs.

Han Si-nu n'avait pas vu Yu-seong arriver dans son dos. Il était plus furtif et silencieux qu'une ombre. Un vrai petit ninja. Il avait planté une aiguille dans son cou. Si-nu porta la main au point d'injection en grimaçant. Le produit faisait déjà effet. C'était une précaution inutile. Si-nu n'avait aucune intention de fuir. Il n'avait aucune intention de mourir non plus. Il avait une promesse à tenir.

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