Un faisceau bleu lumineux traversa le ciel pour finir sa course derrière un dôme de verre qui dominait la cour pavée de pierre. A peine fus-je arrivée dans l’enceinte de l’académie ce jour-là que je vis des centaines d’étudiants pratiquant déjà la magie. Certains montraient de nouveaux tours à leurs amis tandis que d’autres étaient enjoués à l’idée d’en apprendre plus sur cette entité. Des jeunes de quatorze à vingt ans étaient rassemblés dans un immense espace dédié à l’apprentissage.
La cour d’entrée était entourée du bâtiment de l’école. Il y avait beaucoup de fenêtres sur les murs et à travers elles je pouvais y deviner bibliothèque et salles de classes. Derrière l’une d’entre elles, je crus apercevoir quelqu’un. Je plissai les yeux pour essayer de mieux discerner l’individu mais je ne voyais déjà plus personne. Je quittai l’endroit du regard.
La cour pavée était décorée de plantes en tous genres et des symboles runiques, les mêmes que sur les murs qui divisaient la ville, étaient gravés dans les pierres sur le sol.
J’admirais les lieux que j’allais voir et arpenter chaque jour pendant des mois, et même des années.
Tandis que je rêvassais, mon frère s’écarta de mon champ de vision. Avant que je n’eus le temps de regarder autour de moi pour le chercher, une voix m’interrompit.
— Bonjour, bonjour !
Le son semblait provenir de partout et nulle part à la fois.
— Nouveaux élèves ou anciens, vous êtes tous les bienvenus au sein de cette école que je dirige, continua la voix qui semblait être celle d’un homme. Je me trouve être un directeur strict et intransigeant et, j’espère de vous tous que vous saurez être à la hauteur de ce prestigieux établissement.
Un homme apparut en haut des deux escaliers qui menaient à l’intérieur de l’école. Accueilli par des huées négatives, il salua la foule malgré que celle-ci ne semblait pas le vénérer. Par ailleurs, j’entendis quelqu’un crier à côté de moi.
— Sérieux, M. Salament, allez vous regarder dans un miroir. Vous êtes le premier des flemmards.
L’interpellé lui lança un regard noir et l’élève se tut.
La façon dont il le décrivait ne me disait rien de bon. Et j’avouais ne rien y comprendre. Quand je l’avais rencontré, il m’avait semblé sérieux mais pas aussi intimidant.
Celui-ci regardait l’assemblée avec un brin de malice dans les yeux que je n’avais jusqu’alors vu que dans le seul regard de Léoni. Il se pencha par-dessus la balustrade et leva un bras. Aussitôt, les bavardages qui s’étaient installés cessèrent. Une jeune fille à queue de cheval sur ma gauche se tourna vers moi.
— Il parait que c’est un très grand mage. Je suis certaine que les cours seront difficiles.
J’étais assez étonnée de ce qu’elle disait. Le garçon, semblant déjà avoir étudié une année à l’académie, avait pourtant l’air de dire que cet homme était le contraire de ce qu’il prétendait. Était-elle en première année, à mon instar ?
Mes yeux posés sur cet homme, il se remit à parler.
— Je ne vais pas faire un long discours, je ne suis pas friand de ce genre de choses. Je me contenterai de vous orienter vers vos professeurs qui sont positionnés sur les côtés de la cour afin de recevoir les dernières informations concernant votre scolarité. Rendez-vous à l'étendard portant le nom de votre classe qui était marqué sur votre emploi du temps.
Il leva haut la main.
— Sur ce, au plaisir de vous revoir, les enfants !
Il disparut dans un nuage de poussière bleue. Surprise de ton tour de magie, je mis quelques secondes avant de me rappeler de ce qu’il venait de dire.
Quel était le nom de ma classe déjà ? Je sortis de ma poche de pantalon l’enveloppe que j’avais reçue il y avait de ça deux semaines.
Lutin. C’était en effet le nom étrange que je me souvenais d’avoir déjà lu. Je soupirai avant de jeter un coup d'œil autour de moi. Il n’y avait aucune trace de mon frère ou d’un quelconque visage familier. Au moins j’étais certaine de ce que je devais faire. Le directeur nous avait clairement indiqué de trouver notre drapeau. A peine tournai-je la tête que je trouvai le mien. Un tissu vert avec un petit lutin habillé de bleu. Je rangeais dans ma poche mes papiers en me dirigeant vers l’endroit.
Il y avait beaucoup de monde rassemblé autour des autres étendards et professeurs mais autour du mien, la foule semblait beaucoup moins dense. Je repérai facilement, et enfin, une tête blonde familière.
— Léandre ! le hélai-je une fois suffisamment rapprochée pour qu’il puisse m’entendre.
Il se retourna et me chercha des yeux. Je lui fis un petit signe de la main.
Léandre et moi avions un peu conversé durant l’été grâce au miroir de mon frère, artefact magique, que plusieurs amis de ce dernier avaient. Nous avions ainsi pu discuter de notre étrange expérience qui m’avait permis de lui sauver la vie, comme il aimait bien à me le rappeler. Je lui avais également raconté une conversation que j’avais eue avec mon frère à propos de ma perte de souvenirs. Je ne souhaitais pas qu’il divulgue cette information à quiconque. Il était ainsi devenu mon confident à qui j’avais décidé de confier absolument tout ce que je savais. Et après mes retrouvailles avec Favian, je l’avais supplié de m’aider dès que l’on se retrouverait à l’académie.
— Ça fait plaisir de te revoir, Anthéa ! s’exclama-t-il alors que j'arrivais devant lui.
— Ce serait un mensonge que de dire que ce n’est pas réciproque, souriai-je.
Finalement, ce n’était pas plus mal que Thalion m’ait laissée seule.
— Alors, nous sommes dans la même classe, remarquai-je finement.
Il hocha la tête et pointa du doigt une jeune femme assise à une table semblant être âgée de moins de trente ans. Elle avait de courts cheveux bruns attachés en une petite queue de cheval et souriait à un élève à qui elle tendait une feuille.
— Faut que tu lui donnes ton nom et elle t’expliquera quelques petites choses avant de t’indiquer la salle de classe et ton dortoir.
J’hochai la tête et suivant ses indications je me dirigeai vers ce que me semblait être le professeur. Le jeune garçon blond la remercia et s’éloigna.
— Bonjour, jeune fille. Alors dis-moi, quel est ton nom ?
— Anthéa Valberton.
Elle posa ses yeux sur la feuille sur le bureau et commença à chercher mon nom. Elle n’était pourtant pas bien longue et ne semblait pas comporter plus d’une douzaine de lignes mais elle releva la tête vers moi.
— Quel genre d’examen as-tu passé ?
Elle ne me trouvait pas sur sa liste ? Je ne m’étais pourtant pas trompée de classe.
— Oh euh… je n’ai pas été admise de manière régulière.
Soudain ses yeux s’écarquillèrent et elle attrapa un bout de papier déchiré posé sous une bouteille d’eau.
— Oui ! Anthéa ! C’est tout bon. Tu seras dans la chambre 113 que tu partageras avec Pallone et Clémie. Elles sont toutes les deux en première année en classe Salandre.
Je la remerciai pour l’information. Elle semblait être sympathique. J’espérais que ces cours seraient instructifs. Je n’avais pas beaucoup de temps pour accomplir mon objectif.
— La majeure partie des cours se déroulera au niveau inférieur. Tu verras, il y a pas mal d’indications et puis au pire des cas tu as toujours le plan de localisation qui se trouvait dans la lettre que tu as dû recevoir, n’est-ce pas ?
Il était vrai que parmi les nombreux documents transmis ce jour-là, j’avais également trouvé un plan de l’école. J’hochai ensuite la tête en la remerciant et rejoignis Léandre qui discutait avec trois autres personnes un peu à l’écart.
— Tu mérites pas d’être dans cette classe. Sérieux, on a tous démontré un talent unique et c’est à peine si on a reçu des éloges. Et toi, on t’a même pas vu à l’examen d’entrée et tu te pointes comme une fleur…
Il était en train de se faire malmener par ce gars ? Vraiment ? J'accélérai ma marche pour rejoindre le groupe. Il n’était pas dans mes habitudes de m’interposer mais Léandre était quelqu’un d’important pour mes projets et moi.
— Moi non plus je n’ai pas passé votre examen d’entrée.
J’adressai un regard noir aux trois acolytes qui se tenaient face à nous. Deux garçons bruns et une fille rousse aux cheveux bouclés.
— Tu n’aurais pas dû te mêler de ça, Anthéa. Si tu pensais que j’étais du genre à m’écraser face à des gens aussi pitoyable, tu t’es bien trompée sur mon compte.
Je tournai la tête vers lui en l’entendant prononcer ces paroles. Il avait le visage tendu, la mâchoire contractée et une haine enfouie dans le regard. Il fit un pas en direction du garçon le plus proche, et également le plus grand, et le visage de ce dernier se décomposa. Il porta ses mains à sa tête.
— Qu’est-ce que tu me fais ? crissa-t-il.
J’avais comme l’impression qu’il souffrait. Mon ami faisait-il cela grâce à sa télépathie ? J’avais un peu peur pour le garçon.
— Léandre ? Je pense que ça ira.
Il posa son regard sur moi un peu perdu dans ses pensées, laissant le malheureux se remettre un peu.
— Allons rejoindre notre salle de classe, lui proposai-je.
Alors que je tentais d’emmener mon confident loin de ces imbéciles, un poing passa devant mon visage et vint percuter celui de ce dernier. La force mit dans le coup le fit reculer de deux pas, perdant l’équilibre. Un réflexe incontrôlé de ma part me fit attraper le poignet devant mon nez. Le temps comme suspendu, je dévisageais abasourdie celui qui avait osé s’en prendre physiquement à un autre élève.
— Lâche-moi, m’a-t-il menacé.
— T’es un grand taré, ai-je balancé avant de saisir la main de Léandre et de m’enfoncer dans l’école.
J’avais choisi le premier chemin qui s’était présenté à moi et maintenant j’étais sûre que nous nous étions perdus parce que je ne percevais plus le moindre bruit. L’académie ressemblait, architecturalement parlant, au Palais Royal. Arrêtés dans notre marche en plein milieu d’un couloir, j’entendis un grand bruit venant de derrière moi. Je me retournai brusquement et trouvai mon ami assis sur le sol avec un léger sourire sur le visage.
Sa joue était un peu rouge mais il semblait aller bien. Il était vrai que Léandre avait pour habitude de se battre contre Léoni ou des chevaliers de la cour royale alors une attaque venant d’un gamin ne devait lui faire ni chaud ni froid.
— Je comprends mieux comment tu as fait pour rester aussi discrète pendant deux ans, plaisanta-t-il.
Sauf que moi ça ne me faisait pas rire. Durant tout l’été j’étais restée sans réponse et revoir Léandre m’assurait qu’il allait sûrement pouvoir m’aider à résoudre ce problème.
— Disons plutôt que tu réagis pas mal au quart de tour.
Malgré ce que je ressentais par rapport à ce qu’il venait de se passer, je détendis mon visage, gênée.
— Je savais très bien que cela allait être difficile de m’intégrer, après avoir appris pour cette classe. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’ils me cherchent des noises aussi vite alors que le premier cours n’a même pas encore commencé.
Il m’annonçait ça comme si c’était normal. Et puis, moi non plus je n’avais pas passé l’examen et avais été privilégiée grâce à mon lien avec Thalion et le roi. En fait, pour Léandre j’aurais été prête à crier sur les toits que malgré cela j’avais tout autant ma place ici que n’importe qui d’autre.
— Cette classe semble différente, non ?
Il me lança un regard de travers.
— Il n’y avait rien d’écrit sur ta lettre ?
Je secouai négativement la tête. J’étais pourtant certaine d’avoir lu tout ce qui m’avait été transmis.
— Notre classe n’est composée que de possesseurs de magie unique pouvant être jugées comme dangereuses. D’ailleurs nous ne sommes que neuf.
Je crois bien que mon visage se décomposa lorsqu’il m’annonça cette nouvelle. Comment ça, magie unique ? Un truc comme Kay et Léandre ?
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Je n’ai jamais fait de quelconque démonstration de magie unique. Et je ne crois pas en être pourvue.
Le prince fronça les sourcils. Il semblait réfléchir.
— Pourtant il n’est pas dans les habitudes du directeur de faire une erreur en plaçant quelqu’un dans cette classe, avança-t-il avant de se remettre agilement debout. Enfin bon, tu verras bien. Tu dois bien être capable de faire quelque chose de différent.
Je fis une grimace. A part que j’avais perdu deux ans de souvenirs et que j’avais parfois des poussées de mémoire musculaire, je n’avais rien d’unique. Même ma personnalité était banale.
— Allez Anthéa ! Il est temps de rejoindre ces adorables enfants qui nous serviront de camarades tout au long de ces deux prochaines années.
Son sourire était si communicatif que je le suivis dans sa démarche enjouée pour qu’il me guide dans les méandres de ce lieu rempli de magie.
Sans se perdre plus, parce que Léandre menait notre expédition, on parvint rapidement à notre salle de classe. La professeur nous salua avant d’entrer dans la classe juste avant nous, on se dépêcha de s’asseoir. Il y avait dix pupitres et dix chaises, je choisis celui à côté du jeune prince et m’assurai que l’imbécile jaloux était bien loin de nous. A mon grand déplaisir, je croisai son regard répugnant au pupitre en diagonal du mien.
Nous étions répartis en trois rangées de trois et le dernier pupitre était seul au fond de la salle, non utilisé. Par ailleurs, même si nous étions au sous-sol, c’était suffisamment éclairé et propre. Encore heureux, pourrais-je dire. Il ne manquait plus qu’on nous mette avec les rats.
S'ensuivirent ensuite quelques explications de la professeur sur elle, l’école, le règlement des cours, des dortoirs, des repas… Et bien d’autres choses. Honnêtement, je n’avais pas tout retenu de ce qu’elle avait raconté. Mais bon, cela ne devrait pas être si dur de tout respecter, n’est-ce pas ? Ne pas faire de vague. Apparemment j’étais douée dans ce domaine.
— Ça te dirait de rejoindre les autres pour manger ?
Je ne savais pas qui étaient ces “autres” ? Thalion ? Léoni ? Tout bien réfléchi, très certainement.
J’acquiesçai avant de le suivre hors de cet espace confiné où un idiot subsistait. L’idiot brun qui avait agressé mon ami se trouvait être un de nos camarades de classe. Heureusement que ses deux acolytes n’en faisaient pas partie.
Il me fit monter des escaliers et un grand espace rempli de tables et de jeunes discutant ensemble se présenta devant nous. Il semblait connaître l’école comme sa poche. Avait-il souvent l’occasion de venir ici ? Je n’eus pas le temps de me poser beaucoup de questions à ce sujet. Qui pourrait imaginer le sentiment de se sentir aussi petit dans un établissement aussi prestigieux ? Surtout en tant qu’impostrice telle que je l’étais. Jamais je n’aurais renoncé à ma place ici mais comparé aux autres, je pensais n’être ici que grâce à mon frère.
Comme je le disais, le bâtiment hors sous-sol était vraiment grand et spacieux. Le haut plafond était décoré d’étoiles, d’astres et de constellations. Des grandes fenêtres laissaient passer la lumière de l’été qui éclairait encore en cette période de l’année. Et puis partout autour de moi, il y avait de la magie. Que ce soient les murs gravés de runes, les élèves pratiquant ou tout simplement l’ambiance différente qui régnait ici… Tout était fabuleux. J’étais véritablement ébahie.
— Je crois que je les ai repérés, me coupa la voix de Léandre alors que je rêvassais encore face à la magnificence de Clerfort.
Je détachai mes yeux des alentours pour les ancrer dans les yeux noisette de mon ami.
Il me montra où récupérer plateau et nourriture avant de me guider vers le centre de la pièce où se trouvait une table rectangulaire. Autour de celle-ci je reconnus quelques personnes.
Léoni, l’apprenti chevalier blond et plaisantin qui m’avait accompagnée de mon village jusqu’à la capitale. Je lui devais beaucoup. Liam, fils de la duchesse de Dvareine et mon cousin par mon père, je ne le connaissais pas beaucoup. Kay, un genre de fantôme aux traits enfantins usant d’une magie unique qui m’avait à l’instar de Léoni aussi aidée. Et mon frère, Thalion, mage qualifié de génie par son entourage et qui méritait toute ma confiance.
Les trois autres m’étaient cependant inconnus. D’ailleurs, deux d’entre eux se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. Des jumeaux ?
Léandre s’assit aux côtés de Liam et je pris place en face de lui.
— Ah ! Vous êtes enfin arrivés ! Excusez-nous mais on a déjà commencé, on avait super faim, nous interpella un des doubles.
Sa voix était aiguë mais semblait un peu plus appartenir à un garçon par son timbre.
— Notre prof a beaucoup piaillé comme on est en première année, lui répondit le prince.
Son interlocuteur pouffa.
— Laisse-moi deviner, vous devez avoir Mademoiselle Enjelo, riait-il.
— Apportez de quoi ne pas vous ennuyer pour vos prochains cours avec elle. Elle prend très à cœur le sérieux de l’école et le respect des règles. A mon avis, elle devait être du genre première de sa classe quand elle était plus jeune, développa une voix masculine grave dont je mis un certain temps à trouver la source.
A ma grande surprise, celui-ci se trouvait juste à côté de Léandre. Liam et sa voix si discrète et posée. Ce n’était que la deuxième fois que je l’entendais mais elle me faisait penser à celle de mon frère.
— Enfin bref, clôtura le jeune prince. Voici Anthéa.
Eh ? Aussi soudainement comme ça ? J’allais le tuer.
Gênée je sortis une main de sous la table pour saluer ceux que je n’avais pas encore rencontrés.
— Tu es la petite sœur de Thal ? Demanda une voix fluette que j’avais déjà l’impression d’avoir entendue.
Mon regard se posa sur le deuxième double. Quand j’employais le nom de double, ce n’était pas pour plaisanter. Leur visage était identique. De l’arrête plate de leur nez à la forme fine de leur mâchoire. Ils arboraient également tous deux une coupe au carré avec des cheveux noirs et étaient petits. Peut-être même encore plus que Kay qui pouvait déjà lui-même être qualifié de nain du haut de ses peut-être un mètre soixante malgré ses 16 ans révolus.
Ce clone-ci était une fille.
— Je te présente Lamia, et son frère Andor, les présenta Thalion assis à côté d’eux.
Je hochai la tête et les saluai d’un signe de main, toujours aussi muette.
Après que le dernier inconnu se soit présenté comme un ami de Liam, Anthone, les discussions ont repris et j’ai pu participer à mon échelle.
Peu de temps avant de terminer mon assiette, je l’ai vu.
Ses yeux bleus étaient d'un pâle époustouflant. J'aurais presque pu croire qu'il était aveugle s'il n'avait pas cherché à regarder les alentours. Sa peau était si blanche, ses cheveux si platine que j’aurais un instant pu croire qu’il était un ange des vieux contes.
Cet homme qui m’avait laissé une impression de danger à Diksen. Que faisait-il là ?