Deux gardes armés restent de chaque côté de la porte, nous fixant intensément, tandis que les deux autres continuent leur avancée.
D’un geste protecteur, je place ma sœur derrière moi. Un seul échange face à son regard apeuré me fait grogner de rage.
— Une vraie bête sauvage ! ricane le blond.
À vue de nez, jeune, une vingtaine d’années pourtant, une arrogance qui équivaut à ses deux mètres de hauteur. Son regard froid m’indique clairement qu’il n’est pas de notre côté.
Merde, j’essaye d’évaluer une situation, la moins sanglante possible devant ma cadette, mais des scénarios plus violents les uns que les autres m’assaillent.
L’homme plus vieux, lui, passe devant sans manquer de le fusiller du regard.
— Veuillez l’excuser, sa langue est loin d’être sa qualité première.
Au départ, cette affirmation me laisse perplexe. Puis l’homme blond baisse la tête, jaugeant le sol. Cet acte de soumission signifie qui commande entre les deux.
— Je suis monsieur Parkeur Backford. Le représentant de ses lieux. J’espère, Chélie, que l’accueil t’a été des plus favorables.
Serrant ma jambe, elle hoche timidement la tête.
— Je suis vraiment navré pour ce qui est arrivé à votre père, c’était un de mes amis alors son décès me touche profondément, croyez-moi.
La pression sur mon membre inférieur augmente d’un coup et d’un geste tendre, je passe mon bras dans le dos de Chélie. Quelle douce manière d’annoncer la mort de notre paternel. Heureusement mes souvenirs flous me protègent de la moindre sensation.
— Si vous souhaitez rester parmi nos locaux, vous y êtes les bienvenus.
Une sorte de tension alourdit l’atmosphère, me rendant mal à l’aise.
Je hausse les épaules.
Ce n’est pas vraiment la réponse qu’il attendait, tout son corps se raidit.
Dans son regard bleu pâle, je perçois quelque chose de caché, juste sous la surface. De la tristesse ou de l’inquiétude, je ne sais. L’entente avec les humains a toujours été compliquée, mais il semblerait qu’on ne soit pas si libre que ça.
— Je peux vous assurer que vous trouverez tout ce qui est nécessaire ici et sans danger, insiste-t-il.
— Vous faites une enquête sur ce qui s’est passé à notre base ?
Je lève légèrement le menton pour prendre une posture assurée alors que ma voix en manque cruellement.
— Bien sûr, l’enquête est en cours, lance-t-il d’une moue compatissante.
— Très bien, je souhaite en faire partie.
Il se fige. Son pouls accélère nettement, dressant les petits cheveux blancs de sa nuque.
— Nous... nous ne pouvons...
Mon rire amer le coupe dans sa simple phrase. Attrapant ma sœur par l’épaule, un sourire mesquin étire mes lèvres.
— C’est la seule raison qui pourrait nous faire rester.
Sa main vient desserrer légèrement la cravate autour de son cou, diminuant légèrement l’angoisse qui le parcourt.
— Bien, je vais voir ce que je peux faire. Vous pouvez bien me laisser une petite journée ?
Je baisse les paupières en acquiesçant positivement au fond de moi, j’ai envie de sauter de joie, il n’a pas le choix et vu sa réaction, je doute qu’il prenne le risque d’un refus.
— En attendant, je vous laisse avec Marco. Je peux comprendre que son air abrupt vous ait mis mal à l’aise, mais c’est de loin notre meilleur agent de terrain. Il saura juger vos aptitudes.
J’avale difficilement ma salive devant son rictus moqueur et prends sur moi pour faire les deux pas qui me séparent du directeur, d’une poignée de main, nous scellons notre accord. C’est sans attendre qu’il quitte la pièce, suivit de près par ses deux gardes. Marco qui n’a toujours pas bougé s’approche et me lance un coup de tête.
— On va par-là !
Je ferme brièvement les paupières avant de m’agenouiller devant ma sœur. Son visage d’ange me calme légèrement, avant qu’elle ne me sourit.
— Ne t’en fais pas pour moi, George ne va pas tarder.
Je tends mon bras et pose ma main sur sa joue, tout en scrutant son visage. Elle en profite pour se faufiler dans mes bras. Malgré moi, je me raidis, mais me relâche rapidement avant d’entendre un soupir qui me fait grincer des dents.
Le regard noir que je lui lance ne l’effraye nullement, provocante, je rapproche doucement ma sœur de moi et la serre un peu plus, me laissant enivrer par sa douce odeur.
— Quand tu auras fini de faire du baby-sitting, on pourra peut-être y aller ! s’exclame-t-il.
Marco souffle, me regardant de travers. Il peut, il ne m’intimide guère. Soit dit en passant, son côté bad boy, affublé de sa veste en cuir, ne lui va vraiment pas. Il a l’air musclé, mais ses cheveux imbibés de gel tout comme ses gestes maniérés lui confèrent un petit air supérieur et arrogant qui casse un peu le respect qu’il pourrait m’inspirer.
— C’est pour aujourd’hui ou pour demain ? aboie-t-il à en faire sursauter Chélie.
Ne pas le tuer, ne pas le tuer. Je répète cette phrase en boucle tandis que ma respiration siffle. Je ne suis pas sûre d’en être capable.
Je me relève sans lui accorder la moindre importance. Un dernier clin d’œil à ma sœur et je me refaufile dans ses couloirs uniformes.
Dès que le blondinet passe, enfin, la porte, je l’agrippe et le tire plus loin. Ses pieds touchent à peine le sol avant de le plaquer contre la paroi lisse.
— Recommence ça et t’es mort.
Ma voix rauque et sombre ferait pâlir n’importe qui, pourtant il ne cille pas. Il se dégage de mon emprise en secouant sa veste comme si je l’avais salie.
— Si tu espères que je sois aussi docile que le directeur, tu te mets le doigt dans l’œil, l’abomination.
Ce mot me fait grincer des dents.
— Je t’expliquerai les règles une seule fois, alors je te conseille vivement d’apprendre vite, parce que je ne te sauverai pas le cul, me dit-il avec mépris.
Je souris, amusée.
— Je n’ai besoin de personne, chuchoté-je.
— Je l’espère pour toi, s’écrie-t-il en reprenant un nouveau couloir.
La tension est palpable quand on franchit la porte. J’attends que ces instructions soient rapides et rudes. J’observe rapidement la pièce, gigantesque est le premier mot qui me vient à l’esprit. Quelques caisses empilées et différents outils sont étalés sur le sol, aucune odeur, aucun être humain ne s’y trouve à part nous deux. Je l’observe, tapie dans l’ombre juste derrière lui, attendant ses premières directives. C’est à ce moment où plusieurs secousses font trembler le sol, manquant de me faire perdre l’équilibre. Une ombre se dessine devant moi. J’essaye de percevoir de quoi il s’agit, mais à peine ai-je le temps d’analyser cette immense masse robotique que cette dernière commence déjà à charger un rayon lumineux.
Je roule in extremis pour l’esquiver. Le sol est en train de fondre au niveau de l’impact. Je chuchote :
— Il se fout de ma gueule !
Quand je me relève, Marco a disparu. Je comprends vite que cela doit être sa première épreuve. Une marche ou crève en somme. Je sors mes griffes et cours droit vers ce robot. Confiante, je lui saute dessus, mais je rencontre un souci de taille : ce tas de ferraille est glissant comme de la glace, impossible de trouver une accroche contre ces parois métalliques.
Je retombe et pousse un gémissement quand mes épaules heurtent le sol. Je n’ai pas le temps de me relever que le robot me serre déjà par la taille. Il n’y va pas de main morte... ! J’entends mes côtes qui craquent sous la pression, le goût du sang me monte à la bouche. Je prie pour que ma régénération ne me lâche pas en chemin. Dans un cri de douleur, j’écarte sa main, me déboitant volontairement les épaules. Le mélange du craquement sinistre de mes os et de ses charnières résonne dans toute la pièce, mais je persévère. Les accroches de ses doigts finissent enfin par céder. Surprise du soudain relâchement, je m’écrase littéralement au sol.Le choc est tellement violent qu'il me remboite mes épaules. L'éclair de douleur qui me traverse me sonne au sol. Je remercie secrètement mon organisme pour avoir éliminé rapidement les effets néfastes des médicaments sur mon organisme et me sort rapidement de cet état de léthargie.
Je me relève péniblement en essayant mécaniquement le filet de bave qui s'est s'échouer sur ma joue. Quand j'élève à nouveau la tête, je souris avec satisfaction : les fils électriques crépitent au bout de ses doigts, j’ai maintenant une accroche.
Avec agilité, je fonce jusqu’au fond de la pièce tout en évitant ses rayons destructeurs. Grâce à ma vitesse surhumaine, je parviens facilement à me tenir hors de sa portée, attendant patiemment qu’il se décide enfin à s’approcher de la porte. À force de persévérance, je saisis une occasion et saute pour pouvoir m’accrocher à un de ses fils. La chaleur de l’électricité me brûle la peau à chaque prise et l’odeur de la chair brûlée est vraiment à vomir. Heureusement, ma guérison s’active plus vite en conséquence. Je grimpe progressivement jusqu’à ce qu’il se recharge. La cavité sur son torse s’ouvre... C’est exactement ce que j’attendais. Me balançant, je parviens à l’atteindre et enfonce le plus profondément possible un de ses fils dans tous ses rouages mécaniques. La réaction ne se fait pas attendre : il implose littéralement de l’intérieur. De la fumée noire ressort de toute sa carcasse, puis il vacille comme un navire qui s’échoue au fond de l’océan. Dans un dernier élan, je saute sur sa tête. Il ne manquerait plus qu’il m’écrase… Quoiqu’avec la journée que je passe, cela me paraîtrait presque naturel...
Je m’accroupis pendant qu’il chute, défonçant dans un fracas assourdissant la porte d’entrée. Une alarme retentit dans tout l’établissement. Le robot se stabilisant doucement contre le sol, je n’ai plus qu’à descendre tranquillement.
Mes jambes chancellent légèrement avant que ma rage ne pulse dans mes veines. Cette épreuve m’a clairement donné du mors aux dents. Une lourde conversation avec mon entraîneur m’attend.
Je suis un peu plus mitigé sur ce chapitre, je trouve qu'il manque cruellement de description ^^' la salle, le robot, on est vachement dans le flou, ça me gêne un peu...
De plus, j'ai remarqué une poignée de fautes, des phrases parfois maladroites qui m'ont fait trébucher.
ici " Je remercie secrètement mon organisme pour avoir éliminé rapidement les effets néfastes des médicaments sur mon organisme et me sort rapidement de cet état de léthargie."
En une phrase, tu répètes deux fois le mot "organisme" c'est dommage.
"Je me relève péniblement en essayant mécaniquement le filet de bave qui s'est s'échouer sur ma joue" en "essuyant" pas en "essayant" ^^'
je trouve que ton chapitre va vraiment vite, en tout cas le début de l'histoire est très rapide, le personnage sort d'une semaine de coma, sans souvenir, on ne lui fait même pas une rapide analyse médicale, ok c'est un vampire, mais quand même! d'ailleurs tout le monde trouve ça normal et la craigne, c'est réaliste, mais pourquoi ils l'emmener dans une salle d'entraînement...? une douche, une chambre... non?
je veux dire, c'est quoi le but de l'avoir emmené dans une salle d'entraînement directe après son réveil...?
je suis désolée ^^' je trouve que ça manque de sens, d'après moi...
Après, ça reste mon avis tout à fait personnel, la scène de combat est assez bien faite et Méjaï viens donc de détruire un robot qui à probablement coûté des millions de dollars X)
j'adore toujours autant Maijë elle a un sacrer caractère.
je vais continuer encore et encore ma lecture.
Merci ma belle.
Alors comment dire ce chapitre est juste ... Waouh !
J'adore le caractère de ton vampire elle est absolument géniale, je sens que je vais bien me marrer avec elle !
Quand à l'annonce de la mort de son père, je sais qu'ils sont militaires mais les mecs quand même avec un peu plus de douceur ça ferait pas de mal.
Et le blond il m'énerve ! x)
Et le blond n'a pas fini 😂😂😂