Je ne voyais rien, je flottais dans les ténèbres, sans haut, ni bas… J’étais nu, j’ai commencé à avoir froid, je me suis mis à trembler… Quelque chose changea, j’ai commencé à tomber. Ma première rencontre avec le sol, fut pour le moins… douloureuse, j’ai eu mal partout. J’ai regardé autour de moi, et j’ai aperçu de la lumière. Je me suis redressé, apparemment j’étais dans une sorte de tunnel. Je me suis dirigé vers la sortie… J’ai commencé à me poser des questions, et j’ai réalisé que, j’ignorais qui j’étais, je ne me souvenais de rien, j’étais complètement déboussolé…
En sortant du tunnel, la lumière m’a ébloui. Après quelques instants, je suis parvenu à distinguer ce qui m’entourait, j’étais dans une forêt. Je me suis retourné, pour voir de quelle sorte de grotte j’étais sortie. Et là, je l’ai vue, je n’arrivais pas à y croire, je me suis frotté les yeux, elle était toujours là. Je me suis pincé le bras, j’ai eu mal, je ne rêvais pas. Pourtant, défiant toutes mes croyances, cette licorne se tenait devant moi. Je l’ai observée plus attentivement, son pelage et sa corne étaient d’un blanc immaculé, ses sabots semblaient fait d’or. Tout cela était irréel, comme si le temps venait de s’arrêter, mais le plus troublant reste l’intelligence de ce regard qu’elle porta sur moi, semblant percevoir au plus profond de mon âme. À peine, ai-je esquissé un mouvement de la main, qu’elle s’est enfuie.
J’ai mis plusieurs secondes à réagir, j’étais encore sous le choc, et je me demandais où était la grotte d’où je pensais sortir. Et puis, sans trop savoir pourquoi, j’ai commencé à la suivre. Ce qui ne fut pas une tâche aisée, elle était rapide et silencieuse, se faufilant entre les arbres sans aucune difficulté apparente. Tandis que moi, j’avais l’impression de devoir me battre avec les branches et les racines à chaque pas, comme si chaque arbre de la forêt avait pour but de m’empêcher de continuer… évidemment, j’ai fini par perdre la licorne de vue, et je ne suis pas parvenu à retrouver la trace de son passage. M’obstinant sans vraiment savoir pourquoi, j’ai continué à m’enfoncer dans la forêt…
Après un temps qui m’a paru interminable, je suis arrivé à une clairière circulaire d’une vingtaine de mètres de diamètre, avec en son centre un disque de pierre blanc d’environ cinq mètres de diamètre. En m’approchant de ce grand disque de pierre, j’ai remarqué qu’un symbole était gravé dessus parcourant toute sa surface. Je n’ai pas compris tout de suite ce qui était représenté, et puis, cela m’est apparu comme une évidence, il s’agissait du dessin stylisé d’une licorne cabrée. De plus près, j’ai pu constater que le tracé n’utilisait qu’une seule ligne enchevêtrée, dont l’une des extrémités était juste devant moi et dont l’autre extrémité était diamétralement opposée à la première. Le dernier détail qui me marqua, fut que, contrairement à ce que j’avais initialement cru, le symbole n’était pas gravé, mais semblait faire partie de la forme naturelle de la pierre.
Instinctivement, j’ai su que j’étais confronté à une sorte de chemin initiatique et que je devais le parcourir. Lorsque j’ai posé mon pied droit sur l’extrémité du symbole, celui-ci s’est illuminé. J’ai commencé à parcourir la courbe extérieure. Au fur et à mesure de ma progression, la lumière issue du symbole s’intensifiait, chaque pas devenait plus difficile, comme si l’air lui-même se densifiait pour m’empêcher d’avancer. Ayant fini le demi cercle extérieur, je n’étais qu’à une quarantaine de centimètres de l’extrémité finale, mais cela aurait pu être des centaines de kilomètres, je sentais que j’étais incapable de faire un pas ne suivant pas le tracé du symbole, tout comme je ne pouvait ni m’arrêter, ni faire demi tour. Mon intuition me disait qu’il fallait que j’atteigne l’autre extrémité de la ligne ou que je ne survivrais pas à cette épreuve…
Ma progression était de plus en plus lente, j’étais complètement en sueur, j’ai fermé les yeux car je ne supportais plus la lumière issue du tracé qui m’éblouissait, mais j’étais toujours capable de continuer car je sentais en moi le chemin à suivre. J’ai commencé à voir des images, se succédant de plus en plus vite… Ici et ailleurs, dans tous les univers, l’éternel combat entre la lumière et les ténèbres… Un nain armé d’une hache fonçant sur une liche… Une licorne, un léviathan et un phénix se rejoignant sur une plage… Un homme arbre armé d’une lame de lumière contre un vieil humain utilisant une lame d’ombre… L’envol d’un dragon bleu… Un soldat armé d’un fusil blaster face à un androïde de combat… Deux dragons, un bleu et un rouge, virevoltant dans un sinistre ballet aérien, un combat à mort...Un loup garou poursuivant une vampire… Deux dragons, un blanc et un noir, dans une danse macabre et meurtrière de flammes, de griffes et de crocs… Une armada de vaisseaux dans une bataille spatiale… Deux multitudes de dragons, des bleus et des blancs face à des rouges et des noirs, volant l’une vers l’autre… Une plaine, deux gigantesques armées remplissant d’un bord à l’autre l’horizon, avançant l’une vers l’autre…
Un dernier pas, comme si le poids de l’univers entier, que dis-je, d’une infinité d’univers, reposait sur mes épaules, mes si frêles épaules…
Je trouve le premier paragraphe trop « visuel ». On a l’impression d’être dans un film où on « voit » ce qui se passe sans le « vivre ». Or pour moi, c’est justement la différence majeure entre un film et un livre. Pourrait-on avoir les autres sens (odorat, goût, son) ? Pourrait-on avoir ses émotions car d’accord, il est tout nu mais est-ce que ça le gène ? Est-ce qu’il s’en fout ? Que ressent-il ? Le tunnel est-il doux sous ses pieds nus ? Rugueux ? Chaud ? Froid ? Agréable ? Désagréable ? Le tunnel était-il grand par rapport à lui ? S’il est petit, cela rend-il le personnage claustrophobe ?
J’ai commencé à me poser des questions → pourrait-on plutôt avoir les questions et lire sa recherche vaine de réponse !
je ne me souvenais de rien → c’est-à-dire ? apparemment, il sait toujours marcher mais aussi qu’on est censé porter des vêtements ou que les licornes ne sont pas censées exister mais il en reconnaît quand même une.
Il sort pour se retrouver dans une forêt. Peut-être que des cailloux ou des branches blessent ses pieds ? Cette forêt est-elle lumineuse ? Sombre ? Fait-il jour ? Nuit ? Chaud ? Froid ? Il pleut ? Il fait beau ?
En espérant que cela te sera utile !
Je me permet de commenter le prologue et le premier chapitre en un seul message :)
J'ai trouvé le concept du prologue très intéressant et original. J'aime beaucoup l'idée de donner vie aux objets.
Ayant remarqué les deux autres commentaires qui t'ont été fait à son sujet, je tiens à dire que je l'ai personnellement trouvé très inspirant et qu'il m'a donné envie de lire la suite.
Je n'ai pas bien compris si ce livre qui nous parle aura un rôle dans l'histoire racontée, mais peut-être est-ce volontaire ?
Au début du premier chapitre, l'histoire est bien présentée. L'emploi du passé composé m'a tout d'abord surpris, mais par la suite il est devenu naturel, cela ne m'a aucunement dérangé.
J'ai trouvé que dans sa globalité le chapitre a un rythme assez rapide, il est très peu descriptif. On sait qu'il est dans une forêt, mais à quoi ressemble-t-elle ? quel sentiment inspire-t-elle au narrateur, quelle ambiance met-elle en place ?
Exemple concret : plutôt que de dire "Après un temps qui m’a paru interminable, je suis arrivé à une clairière circulaire [...]", tu pourrais passer du temps sur la description du décor, sur la forêt puis son arrivée à la clairière, l'impression qu'il a eue en la voyant, etc.
En revanche, les moments où tu as pris le temps d'écrire des descriptions (la licorne, la pierre) sont bien plus intéressants à lire et à découvrir. Si tu inventes, si tu donnes des détails, tu as des chances de surprendre le lecteur, alors qu'en le laissant imaginer par lui-même tu lui fait utiliser ses souvenirs, ses propres images, qui auront un effet bien moindre.
Rien à dire au sujet du paragraphe décrivant la "divagation" du narrateur sinon qu'il reflète très bien l'idée d'images embrouillées, perçues rapidement les unes après les autres.
Ces deux premières parties de ton roman m'ont inspiré, je prendrai le temps de lire la suite :)
Ps : deux petites fautes d'orthographe : "Je l'ai observé -e-" et "son pelage et sa corne étai -en- t d'un blanc immaculé" (durant la description de la licorne)
Bonne suite, et bonne écriture !
J'ai corrigé les deux fautes que tu as signalé. Tu semblerais préférer un style plus descriptif, d'un côté, nous savons tous ce qu'est une forêt, de l'autre, elles ne se ressemblent pas toutes, je note cela comme un point d'amélioration auquel je dois réfléchir.
Bonne continuation
Mais pour en revenir au décor, même si tu penses que ta forêt n'a rien de spécial, même si tu l'imagines tout à fait normalement, il me semble important de donner dans ce cas uniquement certaines précisions, quelques détail. En réalité c'est surtout la difficulté d'instaurer une ambiance durant ma lecture qui m'a étonné, car on passe d'une chose à l'autre sans prendre le temps d'observer, de ressentir. C'est ça, c'est le manque de ressenti impliqué par le texte qui est, je pense, à réfléchir. Mais je comprends ta propre idée, ne pas embêter les lecteurs avec des descriptions banales et inutiles : "il y avait beaucoup d'arbres" ou "de la mousse poussait un peu partout" etc.
Et, comme tu le dis très bien, les forêts ne sont pas toutes les mêmes, et ce qui te semble être une forêt normale peut s'éloigner énormément de ce que d'autres personnes peuvent penser : est-elle sombre ou lumineuse ? sèche ? humide ? de quel type d'arbres est-elle constituée ? etc.
Mais bien sûr, c'est là mes propres goût, mon ressenti.
J'espère que mon retour t'est utile... :)
(Je ne savais pas pour les licornes de mythologies asiatiques... ⊙.☉)
(C'est plus connu pour les dragons, mais j'ai eu l'occasion de voyager en Asie, et la première fois que j'ai vu une de leurs statues de licorne (un guide nous expliquait), cela m'a beaucoup surpris)
Je découvre ton univers avec curiosité. Tu as de bonnes idées, il y a de belles images, des classiques et d'autres plus original et intriguantes ^^. la narration en je au passé comporte c'est un choix risqué, mais je trouve que tu t'en sors très bien.
Pour te donner les meilleurs retours possibles par rapport à tes objectifs, je me permets quelques questions :)
A quel stade en est ton projet ? J'ai repéré quelques points de style / français qui m'ont fait tiquer, veux tu que je ye te les liste ou préfères - tu des retours sur la pertinence de tes idées, la justesse des personnages ou des intrigues ? :)
En tout cas je suis intriguée par la licorne, ce n'est pas si courant !
A bientôt !
ce choix de narration est repris du cycle de "L'Assassin royal" de Robin Hobb.
Sur l'avancement du projet : le premier jet est fini (environ 38000 mots).
J'accepte tous les retours constructifs (c'est pour ça que je me suis inscrit sur PA), et j'ai bien conscience de mes lacunes en français.
A bientôt !
J'ai relu rapidement pour te livrer des pistes de travail. Comme d'habitude avec ce que je te dis, c'est mon avis, tu en gardes ce qui t'inspire ;)
> Ta narration surprend, mais ça fonctionne. Ça me donne un peu l’impression d’un récit « hors du temps », je suis curieuse de voir comment ça va donner sur les passages plus « action ».
> Par contre ta narration à la première personne c’est pas évident. J’ai aussi des projets en « Je », voici les pistes sur lesquelles moi je travaille pour m’améliorer, peut-être que ça t’intéresse :
- Niveau d’introspection de ton personnage : Sur une narration en « je » de ce type j’attends plus que « jai eu mal partout », je veux avoir mal avec ton personnage, savoir si c’est son coude qui a tapé en premier, si ça tête résonne du choc, s’il voit des points lumineux … regardes des articles sur le « show not tell » si tu veux des idées.
- Eviter un maximum les phrases qui commencent par « Je + verbe ». Il y en aura forcément beaucoup ; il faut donc en enlever le plus possible sinon ça donne un effet assez lourd, parfois litanique.
- Profiter des paragraphes pour séparer les « trains de pensées », ça aide à la lisibilité.
- Mettre du dialogue, même si le personnage est tout seul. Ça aide à faire ressortir certaines idées / réflexes (jurons, auto-sermons…) et ça en dit beaucoup sur le personnage !
- Attention, dans les descriptions, à rester « au niveau de ton narrateur » : pas de détails qu’il ne peut pas voir, pas d’informations qu’il ne peut pas connaître. Par contre ton narrateur peut avoir un opinion !
> Sur la description de la pierre, c’est assez visuel ça me parle bien, mais j’ai visualisé la pierre assez petite et j’ai eu du mal à voir comment ton personnage pouvait monter dessus et suivre le dessin. Il faudrait peut-être mentionner dès le début qu’elle est grande !
> Je n’ai pas bien compris ce qui pousse ce personnage, qui arrive (peut-être en rêve) dans une clairière, devant une pierre initiatique, à « subir ». Est-ce que, une fois le pieds dessus, il est « poussé » par une force supérieure (même s ça reste une expérience douloureuse) ?
> Ton avant-dernier paragraphe, je le trouve soit trop long, soit trop court (désolée haha). J’ai l’impression que tu as voulu y mettre le plus d’indices possibles sur la suite. Je trouve qu’il vaudrait mieux n’en garder que quelques uns, ou alors prendre vraiment le temps de faire un paragraphe pour chaque. Là de toutes les images je ne retiens pas grand-chose et je n’ai pas le « woah ya aussi des dragons ? ! » que je pourrais aussi avoir si tu me parlais de l’odeur âcre du souffre quand ils expirent.
Détails de forme
> « je l’ai vu » -> si c’est la licorne, je pense que c’est « je l’ai vue »
> Je n’ai pas vraiment réussi à savoir si ton personnage est féminin ou masculin, parfois tu accordes, parfois non.
> « licorne cabré « - > licorne c’est féminin, donc « cabrée »
Bonne continuation, j'irai lire le prochain chapitre dès que j'ai un peu de temps
je vais réfléchir à tes suggestions sur la narration.
Pour la description de la pierre, je dis dès que je la mentionne qu'elle fait 5 mètres de diamètre, soit la taille d'une pièce, je trouve superflu de préciser qu'elle est grande.
Le personnage lui-même ne sait pas ce qu'il fait là, ni ne comprends ce qui lui arrive, le seul changement qui me semble logique serait d'ajouter une remarque de sa part indiquant qu'il est trop "submergé" par ce qui se passe pour parvenir à y réfléchir.
Le personnage est envahi de flash qu'il n'a pas le temps d'analyser, donc diminuer le nombres d'images ou donner plus de détails sur chacune, sont 2 pistes qui ne correspondent pas à l'impression que je veux transmettre (le personnage tombe dans les pommes, je veux que mon lecteur soit à l'unisson, le laisser à la limite du KO).
Je vais refaire une passe pour essayer de corriger le plus possible de faute de français.
Bonne continuation.
Si l'idée du "show not tell" t'intéresse, je trouve que peu de gens sauraient dire à vue d’œil "ça fait 5m" (c'est une information factuelle que toi, auteur, tu donnes au lecteur, et ça suppose que dans ton univers on mesure en mètres); du coup quand j'écris à la première personne j'essaie de choisir des indications de taille relatives et en lien avec l'expérience de mon personnage (ex un soldat pourrait dire "assez large pour y tenir une phalange", un garçon d'écurie "presque assez large pour y longer un cheval", un gamin de 4 ans "grande comme plusieurs fois moi"
Pour le paragraphe des flashs, si l'effet est voulu alors tant mieux :) en tout cas il est réussi ;)
cela suppose que le personnage mesure en mètres et sache faire une approximation pas trop mauvaise (il précise "environ", mais doit avoir le "compas dans l'oeil" pour que ça fonctionne), en revanche, la où je ne suis pas d'accord avec toi, cela n'a rien à voir avec le monde dans lequel il est (c'est presque divulgâcher, mais comme c'est déjà dans le résumé de l'histoire) et il ne peux pas avoir de référence lié à son expérience puisqu'il est amnésique (et je ne veux pas qu'il y ait de piste sur son passé).
À bientôt.