Chapitre 1

Par Dréana
Notes de l’auteur : Cette petite histoire est censée être illustrée, je vous laisse le soin d'imaginer des fruits et légumes avec des bras et des jambes dans le style de la couverture :)

Au Potager, il existe de nombreux contes et légendes connus de tous et parmi ces récits, il y en a un qui est particulièrement apprécié. C’est une histoire qui arrive à tout le monde, et c’est parce qu’elle est universelle qu’elle plait tant. Elle rassemble, elle fédère, chacun se reconnait dans cette histoire. C’est celle d’Axelle et Callista.

 

 

              Jadis, quand la terre était encore jeune, on raconte qu’il existait une jeune sorcière, apprentie à l’Académie des Arts Occultes et Surnaturels qui s’appelait Axelle. Elle était toujours accompagnée de son familier, un chat noir nommé Salem.

Axelle et Salem habitaient dans la ville d’Ondelune, la ville au bord de la mer, dans une haute tour, car chacun sait que c’est l’habitat naturel des magiciens: la forme cylindrique de la tour leur permettant de canaliser leur magie plus facilement. Elle travaillait très dur, espérant un jour devenir Grand Mage à la cour d’un puissant seigneur du Potager.

              Et surtout, Axelle avait une amie, sa meilleure amie de tous les temps : Callista. Callista était bien différente d’Axelle mais cela faisait leur complémentarité. Si Axelle était plus impétueuse, Callista était plus calme, si Axelle préférait le dessin, Callista préférait la lecture. Et malgré leurs différences, personne ne pouvait manquer d’admirer leur amitié unique. Quand elles étaient réunies, elles riaient aux éclats de la même manière, quand l’une commençait une bêtise, l’autre la suivait et la rendait encore plus bête et elles riaient encore plus fort. Longtemps, elles vécurent proche l’une de l’autre et leur amitié n’en était que plus renforcée encore. Quiconque voyait l’une d’elles savait que la seconde n’était pas loin et qu’elles étaient certainement en train de fomenter quelque plan ubuesque.

Mais il arrive un temps que tout le monde connait en grandissant : le temps du choix. Quand on devient une grande personne, il faut choisir que faire pour être une grande personne heureuse, en accord avec soi-même, quand il faut choisir son métier. Et là-dessus, Axelle et Callista étaient aussi très différentes.

Axelle savait depuis toute petite qu’elle était faite pour être sorcière, elle sentait la magie qui coulait dans ses veines, elle aimait courir la forêt à la recherche de plantes rares avec Salem, elle aimait les potions et les invocations.

Quant à Callista, bien qu’elle aimât la magie, elle savait que cette voie n’était pas la sienne. Elle sentait que sa voie à elle était vers les livres. Elle aimait les vieux livres recouverts de poussière qui sentent le fromage. Elle aimait les vieilles langues oubliées, elle aimait découvrir les savoirs anciens.

Alors, comme elles voulaient étudier des choses différentes, elles devaient aussi aller vivre dans des lieux différents. Le cœur peiné, elles durent se résoudre à se séparer mais elles se jurèrent de ne pas se perdre de vue, de toujours rester l’amie de l’autre.

Axelle partie à Ondelune, à l’Académie des Arts Occultes et Surnaturels, la meilleure académie de magie du royaume. On y croisait les plus grands maîtres : Judith, qui avait vaincu le Dragon, Verveine et son chat Charbon, qui avaient sauvés la lune, le grand Patate, qui avait conseillé le Roi avec ses conseils avisés pendant la première guerre contre le Jardin et surtout, le vieux et fatigué Merlin qui passait le plus clair de son temps à somnoler dans son fauteuil. On y apprenait la métamorphose, l’art de la préparation des potions, les incantations, le maniement de la baguette magique et on pouvait même y passer son permis balai !

Callista partie à Cimesoleil, à l’Abbaye des Vents, l’un des plus grands monastères érudits, perché haut dans les montagnes de l’Est. Là-bas, on y trouvait les plus grands sages du royaume. C’est là aussi que vivait et prospérait la secte des Zinquisiteurs, connus pour leur grande curiosité scientifique, dont la devise était « ça marche, mais j’ai pas compris comment » tant ils répétaient cette phrase. Il y avait dans cette abbaye, de grands amphithéâtres, de sombres bibliothèques, une multitude de couloirs venteux et de grandes salles au plafond vouté où se réunissaient les scientifiques, les écrivains, les penseurs, les aventuriers du monde entier qui venaient ici raconter leurs aventures, leurs découvertes. Mais c’étaient là aussi qu’ils passaient la majorité de leur temps à s’écharper, à s’opposer à leurs homologues de manière virulente pour des détails et des subtilités qu’ils étaient les seuls à relever. Tout le monde pensait être plus intelligent que les autres.

-Enfin ! Seigneur Salsifis ! Comment pouvez-vous dire cela ?

-Mais c’est vous, monsieur Cornichon qui plaisantez ?! Vous êtes donc de ceux qui croient en la théorie de la planète sphérique ? N’avez-vous donc pas lu les travaux du moine Salade qui raconte qu’après avoir voyagé jusqu’à plus soif jusqu’à la mer, avait conclu que notre planète ne pouvait pas être ronde car sinon l’on glisserait à sa surface ? Et, de plus, je vous avancerais comme preuve que nous habitons sur une « planète » et que dans le terme « planète » il y a le terme « plane ». C’est bien la preuve que nous vivons sur une étendue plate !

-C’est votre esprit qui est plat comme une galette !

Et ils finissaient souvent par en venir aux mains mais après un bon repas, chacun reprenait ses esprits et ils étaient de nouveau amis jusqu’au prochain colloque.

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Anne Bénète
Posté le 16/08/2025
Bonjour,
Une idée originale, je ne regarderait plus mon jardin et mon potager du même œil !
Les dialogues ne sont pas encadrés par des guillemets. Est-ce voulu ?
Bonne continuation
Dréana
Posté le 16/08/2025
Bonjour,
Merci pour votre retour, pour les guillemets, il n'y a pas vraiment de raisons, j'ai simplement voulu avoir une présentation simple et épurée.

Bisous!
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