Chapitre 1

1

 

 

Kellan

 

Je suis réveillé par un murmure incessant. Ma mère a déjà les yeux rivés sur le poste de télévision. Quelle est cette obsession de vouloir être tenue au courant à la minute des informations des quatre coins du monde ? C’est toujours désespérant de bêtise et de tristesse…

Pourquoi m’a-t-elle fait naître dans un contexte pareil ?

Quel avenir nous attend dans ce monde de désolation, où règnent la cupidité et la guerre ?

Dans sa maladresse, elle a quand même bien fait les choses, puisque nous vivons dans un village perdu au milieu de nulle part, entre rivière, pâtures et forêts. Une oasis de verdure dans cette réalité presque intégralement bétonnée, déconnectée de la nature.

Je suis déjà saoulé par le flot de paroles de la présentatrice.

Je me faufile en direction de la cuisine, ne lâchant qu’un baiser furtif en guise de bonjour.

Le café est prêt, c’est déjà ça. Finalement, même si je ne saisis que rarement ses choix, ma mère présente quand même quelques qualités, dont celle de nous rendre la vie plus douce… la plupart du temps.

Je m’installe face à l’îlot de la cuisine monochrome et me tiens un moment devant ma tasse brûlante. Je suis bien vite rejoint par maman qui s’assied face à moi.

— Tu as bien dormi ?

— Pas trop mal…

— Quel est ton programme, aujourd’hui ? Besoin d’un taxi ?

— Un petit tour à cheval, c’est tout.

— On déjeune ensemble ?

— Mouais…

— Quelle euphorie !

Son visage irradie, visiblement amusé par ma moue peu résolue. C’est ce que j’aime chez elle, cette zénitude à toute épreuve et son amour inconditionnel, quel que soit mon comportement. Même si je ne suis pas d’une nature démonstrative, elle parvient à interpréter mes gestes et à en tirer la substantifique moelle. Et si je suis souvent agacé par son inaltérable optimisme, j’ai malgré tout conscience qu’il me porte depuis toujours. Sa joie de vivre est si contagieuse que je finis mon café, malgré moi, un sourire béat sur les lèvres.

Une fois mon petit déjeuner avalé, je saute dans mon pantalon, enfile un sweat molletonné et mes boots et je file aux écuries. J’apprécie mes vacances d’été, d’autant qu’une fois n’est pas coutume, elles sont ensoleillées.

Je profite de la fraîcheur matinale pour préparer mon cheval, Whisper-in-the-wind. J’apprécie ce moment de tendresse entre nous. Il est mon confident, et j’aime à croire que je suis le sien : c’est, d’une manière générale, un adorable étalon bien éduqué, mais il adopte un comportement unique avec moi. Il est plus consensuel, tout en gardant son caractère et sa fougue. Bref, il est parfait.

Cette pause dans le calendrier des compétitions de saut d’obstacle, qui régissent d’habitude notre emploi du temps, nous permet de nous détendre et de profiter d’agréables balades au lever du jour ou à la tombée de la nuit, à la fraîche. C’est devenu une sorte de rituel, un moment de sérénité qui n’appartient qu’à nous, loin de la barbarie ambiante.

Ce matin, nous nous dirigeons vers le bois Hibou – récemment saccagé aux abords de la route qui le traverse, en application de lois aussi obscures qu’injustifiées – et traversons la rivière dont le niveau est bien trop bas, même pour un mois d’août. Et dire que, malgré les preuves accablantes, il existe encore des sceptiques qui parviennent à nier l’existence du réchauffement climatique !

Whisper tape du pied dans le faible courant. Je le presse d’avancer, je n’ai pas envie de finir à l’eau, aujourd’hui. Il secoue la tête, mécontent, et s’élance au galop dans la montée, comme à son habitude, pour s’arrêter net devant la route qui coupe notre chemin. Nous la traversons à bon pas et poursuivons notre balade à travers champs avant de rejoindre le bois carré.

Soudain, de l’autre côté de la voie, près de la motte féodale, une lueur attire mon attention. Ce ne peut être le soleil, l’est se trouve derrière nous, tandis que les vestiges du monticule se trouvent plus au nord.

Ce sont à coup sûr des déchets abandonnés là par des passants qui auront jugé opportun de se délester en pleine nature, plutôt que de se débarrasser proprement de leurs poubelles. Les adultes sont bien inconscients de la gravité de leurs actes et de la situation dans laquelle ils nous mettent, nous, les jeunes.

Alors que j’étais serein quelques secondes auparavant, je bous. Nous nous approchons aussi rapidement que possible par la cavée, ce chemin raviné à chaque nouvel épisode de pluies diluviennes, aussi fournies qu’imprévues, cette année. Les énormes silex roulent à chaque foulée, et Whisper, aux sabots d’habitude si sûrs, glisse par moment.

Je mets pied à terre, un accident serait malvenu. Habitué, il me suit, détendu. Arrivés devant le pré menant sur le promontoire, je me glisse entre les barbelés et laisse ma monture patienter et savourer l’herbe grasse du bord du chemin.

Que cette pâture est vallonnée ! Je peine à la gravir, tant c’est raide. Heureusement, d’innombrables terriers, probablement de lièvres ou de lapins, me permettent de garder l’équilibre en y glissant les pieds. Lorsque je parviens au sommet, je ne vois rien. Ni déchets ni miroitement. Je me sens un peu bête de m’être ainsi emporté. Vu comme j’ai lutté pour accéder jusqu’ici, il est peu vraisemblable que des individus inciviques et feignants se soient donné la peine d’un tel périple pour éjecter leurs détritus. Les abords de la route leur auraient amplement suffi.

Qu’ai-je donc pu apercevoir, dans ce cas ?

Je m’avance entre les arbres et contourne ce qu’il reste de la motte, un amas de bois et de terre partiellement calciné.

La lumière du soleil, qui se lève doucement au travers de la rosée qui s’évapore dans un brouillard épais, rend l’atmosphère magique. Quelques rais tamisés transpercent l’opulent feuillage et balayent les racines, tandis qu’une brise fraîche qui me donne la chair de poule fait bruisser le sommet des arbres dans un ballet presque synchrone.

Je suis souvent venu me ressourcer ici, mais la beauté des lieux me surprend toujours. Au loin, j’aperçois les poneys de notre élevage, attroupés autour d’une balle de foin aussi grosse qu’eux. Les oiseaux chantent à tue-tête, avant d’être écrasés par la chaleur désormais oppressante de l’été. Ce spectacle m’apaise un instant, avant que les tourments de l’incompréhension m’envahissent à nouveau : comment l’espèce à laquelle j’appartiens peut-elle détruire sans scrupule un environnement aussi parfait, presque céleste ? Si le paradis existe quelque part, j’espère que c’est à ça qu’il ressemble…

Je m’enfonce doucement dans cette forêt que je connais comme ma poche. Puisque je suis ici, autant en profiter pour me balader. Whisper ne craint rien à m’attendre sur le bord du chemin, et je n’ai rien de prévu aujourd’hui. Je suis partagé entre la gratitude de bénéficier de ce moment de grâce et la souffrance de mon impuissance face à sa destruction imminente. Incapable de vivre pleinement l’instant présent, je me sens mort à l’intérieur. J’erre entre les arbres, avec la sensation de presque léviter, tant mes pas sur l’humus frétillant sont souples et légers. Je reste toutefois alerte, je n’ai aucune envie de tomber nez à nez avec le gros sanglier que mon voisin m’a si souvent décrit.

Je m’arrête tout à coup et réalise que je ne reconnais pas cette portion du bois. J’ai dû m’éloigner plus que je ne l’aurais cru, absorbé par mes questions existentielles quant à la place des Hommes si ingrats au cœur cette nature tellement généreuse. Je fais donc demi-tour et me dirige maintenant vers le sud, puisque c’est dans cette direction que ma maison est située.

Je finirai bien par retomber sur l’herbage pour retrouver mon chemin. Je marche un petit moment sans succès. C’est bien dommage d’avoir laissé Whisper devant le pré, il aurait su retrouver la bonne voie, comme il l’a déjà fait tant de fois quand je découvrais le plaisir des promenades en solitaire. Les chevaux ont une boussole dans la tête et une mémoire digne de celle qu’on attribue aux éléphants. Je me souviens d’avoir quelquefois laissé mes rênes sur son encolure pour qu’il nous ramène à la maison. Ne pas dévier de cap et continuer de marcher tout droit. Cette forêt ne s’étendant pas à l’infini, j’en sortirai forcément à un moment donné.

Malgré mes efforts, le temps file si vite que le soleil amorce sa descente, alors que je me trouve encore encerclé par la verdure. Si je ne suis pas enchanté par la perspective de dormir à la belle étoile, ce qui m’angoisse le plus est la réaction de ma mère. D’une manière générale, il lui en faut peu pour paniquer, mais si elle voit mon cheval rentrer sans moi et que mon retour est différé au lendemain – si je rentre un jour –, je vais littéralement me faire arracher la tête. Pour parfaire le tableau, je n’ai bien évidemment pas emmené mon téléphone portable – inutile au demeurant, compte tenu de la qualité du réseau –, de sorte que je ne peux même pas envoyer un message de détresse au 112.

L’important étant de survivre jusqu’à mon sacrifice prochain sur l’autel de l’inconscience et du manque de compassion – quelle ironie de m’entendre dire ça ! –, je me résous à grimper sur un gros arbre aux branches fournies, pas trop hautes et suffisamment rapprochées les unes des autres. Aucun risque ainsi d’être délogé par un sanglier ou un chevreuil. Il n’y a, à ma connaissance, aucun prédateur dans le coin, et encore moins qui soit capable de me cueillir à quelques mètres du sol. Le plus difficile sera de ne pas tomber pendant mon sommeil… si je parviens à m’endormir.

Bien que je sois souvent rentré à la nuit tombée, j’ai très rarement passé la nuit en pleine nature. Ce qui est le plus paradoxal, c’est que la forêt est plus bruyante dans l’obscurité qu’en plein jour. Ce n’est pas très rassurant. Aucun des bruits que j’entends ne m’est familier. Une variation infinie de cris et de craquements étranges se fait entendre. C’est impressionnant comme la privation d’un sens décuple l’imagination. Je me vois rapidement entouré d’une meute de loups féroces et de sangliers bien déterminés à déraciner mon arbre.

Finalement, épuisé par ma journée de marche, je finis par m’assoupir, calé au mieux entre le tronc et les branches.

Pour la première fois depuis très longtemps, mon esprit m’emporte dans des rêves étonnants. Je me trouve dans les profondeurs de la Terre et j’observe du magma s’écouler dans une infinie lenteur en craquelant. Il rougeoie sous sa croûte grise et luisante. Je ressens sa chaleur sans pour autant la craindre. Je m’en nourris. Elle me fascine. Je m’en délecte. Elle m’hypnotise.

À mon réveil, je suis étonné de me rappeler aussi bien ce songe que des sensations que j’ai pu ressentir. Je ne me suis jamais senti aussi vivant. Je m’étire et m’empresse de regagner le sol avant de chuter : il ne faut pas tenter le destin.

Je poursuis aussitôt ma route vers le sud, d’un pas décidé. Je n’ose imaginer ce que peut ressentir ma mère. A-t-elle dormi, cette nuit ?

Plus j’avance, moins j’y pense. Malgré les courbatures et la faim qui commence à se faire sentir, je prends doucement conscience du bien-être que j’éprouve ici, au cœur de cette forêt, isolé du monde civilisé ; du sentiment de liberté qui s’insinue en moi, toujours plus profondément à chaque inspiration. Mes craintes nocturnes s’évaporent avec le jour qui s’impose, et j’ai l’intime sensation d’être enfin à ma place, alors que je suis décidément perdu.

Il va quand même falloir que je m’extirpe de cet océan de verdure. Mais je manque d’idées. De toute évidence, je m’y prends mal.

Et si je me trompe de direction ?

Quoi qu’il arrive, après plus d’un jour et demi de marche, il est impensable que l’orée ne se dessine pas devant moi…

J’essaye de me concentrer, je n’arrive plus à réfléchir de manière efficace.

Je m’installe au pied d’un arbre. Mes fesses s’enfoncent dans la mousse opulente, comme elles l’auraient fait dans un oreiller à mémoire de forme, doux et ferme à la fois. J’observe les alentours sans pour autant entrevoir ce que je cherche : il n’y a pas un animal ici, à l’exception de quelques insectes téméraires et d’oiseaux haut perchés. J’en vois en quantité, d’habitude, lorsque je me promène avec Whisper ; sa présence doit les rassurer. Ils sont certainement là quelque part, non loin de moi, à l’affût de mes prochains mouvements. Ils doivent me craindre. Comment les en blâmer quand on voit la manière dont les Hommes s’acharnent à détruire leur habitat ?

J’ai beau me creuser les méninges, je ne vois pas d’issue à mon problème et me résigne à garder ma position. Je me rappelle en effet avoir lu qu’il est plus difficile de retrouver une personne perdue si elle se déplace en même temps que les secours. J’établis donc un campement minimaliste, mais fonctionnel.

Je récolte une multitude de silex pour en faire un rempart, destiné à contenir un feu. Je dois me montrer prudent, avec la sécheresse qui sévit en ce moment, j’aurais vite fait d’embraser la forêt entière si je ne prends pas garde. Je dispose mes pierres en un cercle d’environ soixante centimètres et déblaye le pourtour sur au moins un mètre : si le feu crépite un peu trop ou que le vent attise les flammes, cela permettra d’éviter qu’il ne s’étende de manière incontrôlée.

Je rassemble des brindilles, de la mousse un peu sèche et entreprends de marteler deux silex, comme j’aurais battu la mesure. Je n’attends pas longtemps avant qu’une discrète étincelle n’entreprenne de consumer la mousse. Je souffle délicatement, dans l’espoir qu’une flamme se manifeste.

Je suis vite exaucé.

C’est un soulagement, non seulement cela me préservera de la fraîcheur nocturne, mais peut-être cela me permettra-t-il de cuire quelque chose ou de signaler ma position aux secours.

Durant d’interminables heures, il ne se passe rien. J’en viens presque à regretter ma solitude. Alors que je recherche si souvent l’isolement, il me pèse tout à coup telle une chape de plomb ; à croire qu’il n’est supportable que lorsqu’il résulte d’un choix assumé. Loin de mes harceleurs de l’école – il ne fait pas bon être différent et d’origine vaguement étrangère dans la campagne profonde – et de la surprotection de ma mère, la présence de quelqu’un à qui me plaindre me manque. Je me croyais singulier, cependant, je découvre qu’à l’image du commun des mortels, je ne ressens le manque que de ce que j’ai d’ores et déjà perdu.

J’attends.

Tenaillé par la faim et la soif, je me hasarde à quelques pas du feu pour trouver de quoi me nourrir et tuer le temps. Je ramasse quelques feuilles au goût amer que je regrette assez vite d’avoir mangé. Mon ventre gronde, oscillant entre la contrariété du vide et la digestion de ces végétaux à la saveur désagréable.

Je m’installe à nouveau auprès du feu, espérant que mon extraction surviendra au plus tôt.

La nuit tombe sans que personne ne soit venu à mon secours, m’obligeant à choisir entre la chaleur du feu et la sécurité des hauteurs. Il n’y a aucune liane apparente dans les arbres avoisinants ni de branches présentant la configuration indispensable à mon équilibre. J’opte donc pour une nuit au sol. Après tout, les flammes devraient suffire à écarter les indésirables et à contrer la berceuse du vent. Après cette journée d’ennui, j’accueille le sommeil en sauveur.

Mes rêves m’emportent, une nouvelle fois, dans un monde enchanté où je me sens invincible. J’entrevois, dans le regard de ceux qui m’y croisent, la compassion et le respect. Ces êtres me sont inconnus, et pourtant, je ne les crains pas, je ne redoute pas leur jugement ou leurs décisions. Ils sont sages et tempérés, je le sens. Le contraste avec ma vie réelle est saisissant, et je me surprends, toujours dans mes songes, à espérer n’en jamais sortir. Cette simple pensée me fait frissonner, je commence à émerger. Je ressens alors une étreinte pareille à celle d’une mère pour rassurer son enfant.

Je me réveille en sursaut. Là où je me trouve, il n’y a personne pour me serrer dans ses bras ! Alors que je me projette sur le côté pour échapper à mon assaillant, manquant de me brûler sur les braises encore chaudes, je réalise qu’une branche a ployé sous le poids de ses feuilles, formant un abri naturel à l’emplacement que j’occupais jusque-là. Je deviens dingue, j’ai eu peur d’un arbre !

Il fait encore nuit. Il est peu probable que je parvienne à me rendormir, mais je m’allonge à nouveau près du feu, en partie recouvert du bras protecteur de l’arbre. Mon regard se plonge dans l’immensité du ciel que je n’avais qu’à peine aperçu depuis mon départ. Les étoiles y scintillent comme jamais. Je devine la présence de la Lune à l’éclat qui émane de la canopée. Je suis une nouvelle fois bluffé par la beauté de notre univers. Comment transmettre cette sensation aux tueurs de planètes dont je suis entouré ? S’ils voyaient la nature comme je la vois, ils changeraient sûrement d’avis…

Soudain, j’entends un bruissement. Dans cette pénombre, impossible de distinguer la source, même s’il me semble discerner, sur ma gauche, un souffle plus régulier que celui de la brise nocturne. Je me redresse doucement et tente de me propulser dans la direction opposée. J’en ai oublié le feu que j’éparpille à coup de pied. Malgré mes précautions, le drame tant redouté survient : des brindilles s’enflamment et entraînent la propagation du chaos.

La branche sous laquelle je m’étais endormi se relève tout à coup : je jurerais que l’arbre auquel elle appartient l’a juste relevée pour lui épargner de partir en fumée. Des yeux jaunes accusateurs apparaissent entre les troncs, soutenant mon regard quelques secondes avant de détaler. Je suis perdu, je ne sais que faire pour enrayer ce désastre que j’ai provoqué, moi qui suis si prompt à donner des leçons aux promeneurs inciviques. Je me sens affreusement coupable. Peut-être que ma fin, qui semble approcher inéluctablement, est une sanction adaptée, tout compte fait…

Heureusement, les caprices du temps déclenchent à point nommé un orage comme on en attend depuis un certain temps. Le déluge s’abat sur moi avec une violence que je n’aurais jamais soupçonnée. Il éteint par la même occasion la moindre flamme et disperse les fumées. Doucement, une branche se penche délicatement vers moi, comme pour me consoler tout en me protégeant de la pluie. Je crois rêver. C’est la seconde fois que j’assiste au mouvement apparemment volontaire d’un arbre. Cela ne saurait être une simple coïncidence. Et si je m’étais finalement perdu dans le monde de mes rêves ?

 

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