Chapitre 1 - Bienveillance

Par Froglys

Des larmes coulaient sur mes joues, et j’avais l’impression qu’on avait arraché quelque chose dans ma poitrine. Je me sentais tellement vide, tellement seule. Un sanglot s’échappa de ma gorge étouffée par les émotions. Dans ma tête, le souvenir des explosions passait en boucle. Mes jambes cédèrent subitement sous moi dès que je me rappelai le corps inanimé de mon frère gisant sur le sol de ma chambre. Mon cœur se déchira, et je vomis.

Étonnamment, cela m’apaisa. Je m’adossai contre un arbre le temps de me calmer. Quelques instants plus tôt, je me sentais prête à tout pour que ma douleur disparaisse, y compris à accepter de mourir. Pourtant, même si j’étais dépouillée d’énergie et que ma blessure n’avait pas eu le temps de guérir, un nouveau sentiment, que je n’avais jamais éprouvé auparavant, s’imposa à moi. Je devais survivre, pour eux, pour les venger.

Alors, après avoir rassemblé mon courage, je me relevai, grimaçant sous la douleur.

Après cette scène difficile, je repensais à mon réveil, à l’insécurité que j’avais ressentie. Bien que je connaissais tous les détails sur mon état, je ne savais pas comment j’étais arrivée là. La dague n’était peut-être plus plantée dans mon corps, mais son œuvre restait bien visible. Quelqu’un m’avait-il secouru ? S’il l’avait fait, il n’avait certainement pas eu le temps ou la capacité de me soigner.

Mais alors, comment pouvais-je être encore en vie ? J’avais vu mon frère mourir de la même attaque. Mes parents semblaient s’être éteints eux aussi. Alors, comment…

Balayant de mes pensées ces considérations superflues à ma survie instantanée, je posais mes mains sur la plaie afin d’y appliquer une pression. Chaque mouvement accentuait cette brûlure insupportable, mais je n'avais pas d'autre choix que d'endurer, le souffle court. La lame semblait avoir évité les organes vitaux, ce qui me permettait de tenir debout. J’en ressentis un grand soulagement. L’assassin avait commis une erreur. Malgré tout, son souvenir resterait à jamais gravé sur ma peau. Je ne pensais pas que la magie puisse un jour dissimuler son œuvre.

Je perdais cependant toujours du sang, je sentais mon corps m’abandonner à mesure que le temps passait. Des frissons glacés me parcouraient et mes jambes semblaient s’alourdir.

Je devais partir, mais, en regardant autour de moi, je sentis mon désespoir grandir. J'étais perdue au milieu de nulle part.

Je pris une profonde inspiration pour réfléchir. Si je me trouvais bien dans la forêt qui bordait mon village et que ma mémoire ne me faisait pas défaut, celui-ci se trouvait à l'est. Là-bas, je rencontrerais des personnes capables de me soigner. Malheureusement, je ne voyais aucune indication sur la direction à prendre, alors je m’orientais au hasard, espérant au moins pouvoir sortir de cet endroit où il était indéniable que je ne croiserais personne. Une fois à l’extérieur, je pourrais sûrement me diriger. Je fis donc un pas.

Puis deux.

Puis trois.

Mon souffle se faisait court, j’avais l’impression de bouger au ralenti, mais j’étais soulagée. Ma blessure à l’abdomen me causait peut-être de la douleur, mais je ne m’effondrais pas pour autant. Un grand sentiment de triomphe m'envahit.

Confortée par le fait que j'arrivais à marcher, même avec beaucoup de peine, je me mis en route vers un village où j'espérais trouver de l'aide.

Plus le temps passait, plus je me demandais pourquoi les arbres paraissaient si feuillus et la végétation si touffue. Lorsque l'assassin avait tué tous les membres de ma famille, nous étions en octobre et l'anniversaire de mon frère approchait. Je devais avoir franchi les portes du paradis. Ou en enfer. Cela expliquerait au moins bien des choses.

D'après les membres des temples, la douleur n'existait pas après la mort. Ce qui ne laissait que deux autres possibilités. Il se pouvait que j’aie voyagé à l’autre bout du monde ou que plusieurs mois se soient écoulés depuis ma présumée mort. Je reconnaissais que le fait de me retrouver loin de chez moi semblait probable, mais que plusieurs mois se soient écoulés apparaissait bien moins crédible. Et puis, il y avait cette entaille sur mon front. Lorsque je me suis évanouie, ma tête reposait sur mon oreiller. Rien ne faisait sens.

Alors que je réfléchissais à tout ça, un arbre se dressa sur ma route. Ma vision était un peu brouillée et mes sens complètement relâchés, je le pris de plein fouet dans la tête, un son métallique retentit et je tombai par terre, m’arrachant une plainte. Je levai les yeux pour jurer contre cet obstacle, mais à la place d’un grand pin se tenait un homme. Celui que j'avais pris pour un arbre était grand et baraqué, possédait des cheveux châtains et de petites billes vert clair qui brillaient sous son heaume. Un air bienveillant se dessinait sur son visage âgé. Il portait une armure de chevalier et, d'après ma supposition, il devait faire partie de ceux d’un village alentour. Il semblait plutôt digne de confiance. Après tout, c’était le rôle des gardes de protéger les citoyens du royaume.

Il me tendit une main et arbora un sourire gêné. Il prononça quelques mots qui retentirent comme un bourdonnement à mes oreilles.

— Désolée, marmonnai-je en refusant la main qu'il me proposait, les miennes étaient déjà occupées à conserver le peu de sang qu’il me restait.

Encore une fois, des mots sortirent de sa bouche.

— Laisse… aider…

Je voulais me relever, mais je me sentais vidée de toute énergie. Et cette chute n’avait rien arrangé de mon état. J’étais en train de mourir et je doutais que croiser un étranger dans une forêt fût prudent, bien que celui-ci portait l’armure d’un chevalier.

— Je me… je suis perdue, expliquai-je, essoufflée. Et… j’ai besoin… j’ai besoin d’aide.

Il s’accroupit à mes côtés. J’eus un mouvement de recul quand il remua à nouveau ses lèvres en approchant ses mains vers moi. Je ne comprenais pas ses propos, mais il me désigna un arbre à côté comme s’il souhaitait que je m’y déplace.

Il se releva et se rendit près de son cheval. Je crus un instant qu’il allait m’abandonner, mais je n’avais pas le temps de douter. Je m’écroulai contre le tronc.

Heureusement pour moi, il revint avec des bandages et une gourde. Il se posa à nouveau à mes côtés et commença par retirer la main que je gardais contre mon ventre. Il s’assurait de mon consentement pour chacun des gestes qu’il entreprenait. Rapidement, il avait épongé une bonne partie du sang et bandé la plaie.

Je me sentais toujours aussi faible, mais mes deux bras se retrouvaient désormais libres. Je remontai légèrement contre l’arbre.

— Merci… soufflai-je finalement à l’inconnu qui venait sans doute de me sauver la vie.

— Que… Que t'est-il arrivé ? murmura-t-il alors qu’il lavait ses mains pleines de sang avec l’eau contenue dans sa gourde.

Ne pouvant pas vraiment lui expliquer mes dernières péripéties, je décidai d’ignorer sa question. 

— Je ne pourrai pas faire plus pour toi. Je n’ai pas le matériel nécessaire pour te recoudre. Je peux t’emmener dans une infirmerie, mais la plus proche doit être à un ou deux jours de cheval !

Après réflexion, je réalisai que je n’avais pas la force de me relever.

— Ai-je vraiment… beaucoup de choix ?

Il ne répondit pas. Mon état était grave et c’était ma seule solution. À moins de faire montre d'une chance rare pour tomber sur un guérisseur en pleine forêt, loin de toute civilisation.

Malheureusement, j’étais épuisée et, malgré mon étonnante guérison, ma blessure restait critique.

L’homme finit par acquiescer. Il m’aida à me relever et me conduisit quelques mètres plus loin devant un magnifique étalon blanc. Sur ses flancs, on avait attaché plusieurs besaces. Habituellement, les soldats de village se déplaçaient uniquement à pied, il n'y avait pas beaucoup de chemin à parcourir dans un village. Il était peut-être de retour de voyage et passait par là lorsqu'il m'avait vu arriver. Ou alors c'était l'inverse, et je le mettais en retard pour partir. Allait-il se hâter et me laisser à la mort ?

Il remarqua mes préoccupations.

— Je viens de la capitale et ça ne me dérange pas de te prendre avec moi. Au contraire, tu n'es pas vraiment en état de survivre seule et de parvenir à un village, assura-t-il en m'examinant d’un regard qui semblait inquiet. En tant que chevalier, je ne peux décemment pas passer à côté de toi sans intervenir.

J'acquiesçai d'un simple signe de tête et il m'aida à monter sur son cheval. Il s'installa en quelques secondes derrière moi. Une fois installée, je m’adressais de nouveau à l’homme.

— Dites, où sommes-nous exactement ?

Il ne sembla pas spécialement intrigué par ma question et répondit.

— Au nord-ouest de la forêt d’Anglefort.

Nous nous trouvions bien chez moi… Je soupirai et souris, malgré moi. Au moins, je connaissais théoriquement les environs. Même si cela ne m’aidait pas à comprendre la végétation.

Le cheval commença à partir au galop. Après une dizaine de minutes, l'homme tira sur les rênes pour que le cheval ralentisse. Je sentais ma blessure céder sous les secousses et j'éprouvais une infinie reconnaissance pour le soldat, même si je préférai rester silencieuse pour conserver mes forces.

— Nous sommes en plein dans la forêt, je ne pensais pas devoir me rendre au village le plus proche. Nous devrons faire une pause cette nuit. Si tu préfères marcher, dis-le-moi et nous marcherons. Mais… ton état ne te permettra peut-être pas de rester en vie suffisamment longtemps.

Cet homme se révélait d’une bienveillance rare. Je ne lui avais même pas raconté comment je m’étais retrouvée dans cet état, qu'il m'avait déjà accordé sa confiance. Devrais-je en faire de même ?

Après deux bonnes heures de route, mon protecteur s'arrêta et décréta qu'on s'arrêterait pour dormir. Il monta une tente trop petite pour nous abriter tous les deux, et décréta qu'il dormirait dehors, à la belle étoile. Bien que je lui répétais que je n'acceptais pas, il argumenta en disant qu'il serait mieux dehors et que, de toute façon, il y faisait trop chaud pour se reposer.

Je remarquai alors que la température n’était pas du tout adaptée à la saison. Les brises qui frappaient mon visage n'étaient pas fraîches, mais chaudes. De plus en plus d’incohérences s’accumulaient. Je me tenais près de chez moi, par conséquent ma première hypothèse se révélait fausse. Je continuais à chercher des réponses, mais j’avais l’impression que je n’avais pas encore tous les indices en ma possession.

Émergeant de mes pensées, je remarquai que l’homme, dont le nom demeurait inconnu, allumait un feu. Je m’assis à bonne distance, suffisamment pour être éclairée et pouvoir m’enfuir en cas de problème. Mon sauveur me rejoignit peu après.

— Pourquoi me faites-vous confiance ? Je pourrais vous vouloir du mal.

—  Dans ton état ? demanda-t-il, rieur.

— Ça pourrait être une ruse.

Il sourit en regardant le feu, puis leva le regard vers moi. 

— Es-tu un pillard ? As-tu l'intention de me tuer ou de me voler ?

— Non… mais quand même, murmurai-je avant de demander. Au fait, comment je peux vous appeler ?

— William. Appelle-moi William. Et toi, comment t'appelles-tu ?

Même si lui semblait me faire confiance aveuglément, je ne pouvais pas m’empêcher de rester sur mes gardes.

— Théa.

De mon vrai nom, Anthéa.

— Et quel âge as-tu, jeune Théa ? 

— Douze ans, je crois.

Il m’examina attentivement avant de hocher la tête. Sûrement me trouvait-il bien jeune pour déambuler seule en forêt ? Il reporta une nouvelle fois son attention sur les braises qui crépitaient, l'air pensif. Je priais pour qu’il ne me demande pas de détail.

Sans toucher à la nourriture que me proposa le chevalier, je me rendis dans la tente.

Mon sommeil fut agité, je ne savais pas dans quelle position m'installer à cause de ma blessure. Malheureusement, les insomnies me rappelaient sans cesse ce que j’avais perdu et le visage de mon frère devenait de plus en plus froid dans mon esprit. Mon cœur ne parvenait pas à se défaire de l’horrible sensation de vide qui régnait en mon âme. Je devais dire adieu à ma famille, à tout ce que j’avais connu jusqu’alors. J’étais désormais seule, accompagnée d’un inconnu dans une forêt dangereuse. Je me sentais dépassée et confuse face aux événements récents.

De nouvelles larmes coulèrent sur mes joues alors que je pouvais sentir ma détresse m’étouffer.

À mon réveil, mes premières pensées se tournèrent à nouveau vers mon frère et mes parents, dont la mort continuait de m'écraser de son poids terrible.

Depuis maintenant une heure que je restais dans la tente à fixer la toile sans retrouver le sommeil. Le soleil commençait à peine à se lever, mais des rayons de l’aurore s’infiltraient déjà à travers les draps tendus de mon abri. Étant réveillée avant tout à cause de cette lumière, j’imaginais que William devait l’être aussi. Je me relevais lentement, en prenant bien soin de ne pas aggraver ma blessure. Je plaçais sur mes épaules le blouson que m’avait prêté le soldat. En enfilant le vêtement, je remarquais qu’on avait appliqué un nouveau bandage sur mon ventre et le sang, nettoyé. Mes doigts se posèrent sur mon front pour y rencontrer le même tissu.

Je passai ma tête par l’ouverture de la tente, la lumière me forçant à plisser les yeux. Le soleil brillait plus fort que je ne l’imaginais. Je trouvai William assis près d’un petit feu au-dessus duquel un lapin grillait.

— Merci.

Il se retourna pour me regarder avant de s’affairer à nouveau à sa tâche.

— Il n’y a pas de quoi. Je suis soldat, c’est mon devoir.

Non, il aurait pu passer sa route et me laisser mourir. Au lieu de quoi, il prenait soin de moi. Voyant qu’il ne servait à rien de rétorquer, je m’assis près de lui.

— Bien dormi ?

— J’espère que vous n’avez pas pris froid…

— Ne t’en fais pas. Au pire, j’aurai un petit rhume. Rien de bien méchant. Surtout par rapport à toi.

Il jeta un coup d’œil au bandage la mine désolée.

— Tu sembles avoir fait des cauchemars. Tu étais brûlante et ta respiration anormale. J’ai voulu regarder si ta blessure avait empiré. Ce n’était pas beau à voir, mais, à part te bander pour maintenir les tissus en place, je n’ai rien pu faire. C’est assez précaire. Tu guéris rapidement, trop rapidement.

Il détourna le regard soudainement en continuant.

_ Même avec cette capacité, tu ne pourras pas faire grand-chose sans un vrai médecin. Si nous voulons arriver à temps, il faudra galoper.

J’acquiesçai avec une certaine dose d’angoisse. Cet homme était vraiment quelqu’un de rassurant, mais un peu trop gentil. Il avait accepté que je l’accompagne alors qu’il ne savait rien de moi, m’avait laissé dormir sous sa tente tandis que lui passait la nuit dehors avec les animaux sauvages. Et il était allé chasser alors qu’il avait sûrement mal dormi en me laissant seule avec toutes ses affaires. Est-ce qu’il était inconscient, ou avait-il ses raisons ? Il était chevalier après tout, il avait dû juger que je ne représentais aucune menace. Et il n’aurait pas eu tort. Mais pour le moment, je trouvais que ses actes représentaient plus un ange qu'un démon.

Il me tendit une brochette de lapin que je dégustais sans attendre. J’en avais déjà mangé et je connaissais le goût, mais, avec le ventre vide, le mets se révéla particulièrement exquis malgré l’environnement peu propice à la cuisine. Je ne manquais pas de faire remarquer au cuisinier.

Pendant qu’il démontait le camp, William m’apprit qu’il avait une fille et qu’il était devenu soldat pour elle. Il essayait de m’offrir un sentiment de sécurité, de me pousser à m’exprimer sur ce que j’avais vécu, sans comprendre que mon mutisme n’était pas dû à un manque de confiance. J’avais tout simplement peur. Je venais de perdre tous les membres de ma famille, et j’étais complètement perdue.

— S’il te plaît, raconte-moi ce qu’il t’est arrivé, me supplia-t-il. 

J’hésitais. J’étais partagée entre le fait que cela ne servirait à rien, que, de toute façon, je n’y comprenais rien, et le fait qu’il m’avait fait confiance et que je devrais la lui retourner.

En fin de compte, je me laissais aller et lui racontais ce que je pouvais. Après mon récit sanglant, il fronça légèrement les sourcils avant de se reprendre. J’avais l’impression que quelque chose dans mon récit le dérangeait.

— Toutes mes condoléances. J’ignorais complètement qu’il y avait eu un tel événement.

Je hochai la tête, le doute grandissant en moi concernant son identité.

— Vous venez d’un autre village que le mien, non ? Je ne me souviens pas de vous.

— De la capitale. Je viens rendre visite à ma fille et son mari.

Ma reconnaissance se décupla en même temps que ma méfiance. Il allait dans le village le plus proche, puis me raccompagnait chez moi alors que sa famille l’attendait. Personne ne pouvait se dévouer autant aux autres sans attendre quelque chose en retour.

— Où est le prochain village ?

— À une trentaine de kilomètres, je dirais.

— Vous vous y rendiez ?

— Non, j’allais bien plus au sud.

William continua la conversation alors que je restais sur mes gardes, cherchant du regard le premier arbre que je pourrais escalader pour me tenir hors de portée de lui. J’étais une bonne grimpeuse et, même si ça signifiait aggraver ma blessure, je ne pouvais pas me regarder mourir. Pas une seconde fois.

— Tu étais donc la cadette ?

— Oui. 

— Dans ce cas, tu seras heureuse de retourner chez toi, je crois que quelqu’un t’y attend. 

Il semblait prendre connaissance du décès de ma famille, mais il paraissait également détenir des informations. Mon cœur manqua un battement. Parlait-il de l’assassin ? Me cherchait-il ? Était-il son complice ?

Non, il ne m’aurait jamais soignée pour m’envoyer à la mort. Néanmoins, je fis un peu plus attention à me tenir suffisamment loin de lui pour pouvoir m’enfuir. Sauf si nous avions à monter à cheval. Je ne voyais pas comment j’aurais pu fuir.

— Qui ?

— Tu le découvriras bien assez tôt, conclut-il.

Une fois le rangement du camp terminé, nous reprîmes la route au galop. Ma blessure me faisait aussi mal que lorsque la dague m’avait transpercée. Après un certain temps, qui me parut interminable, à cause de la douleur et de l’inconfort de la selle sur des routes tortueuses, je commençais à défaillir. L'air me parvenait à faible dose. Je baissai mon regard vers mes mains floues avant de basculer, mon corps prêt à tomber du dos de la bête.

Je sentis William me retenir et le cheval accéléra. Ma tête tomba sur le côté tandis que les bras forts du chevalier me serraient contre lui. Cela ne sembla durer que quelques instants avant qu’il ne s'arrête et que William en descende. Puis, mes souvenirs devinrent très vagues…

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Le Diable
Posté le 04/12/2024
L'arrivée du vaillant chevalier qui tombe à pic avec sa trousse de secours est un peu trop cliché conte de fée et les dialogues un peu longuets à mon goût infernal surtout après l'entrée en matière plutôt sanguinolente. À part ça la grillade de lapin m'a mis l'eau à la bouche.
Froglys
Posté le 04/12/2024
Oui, c'est effectivement un peu cliché mais c'est justement ce qui devrait faire réfléchir ^^' Et puis il sa balade sur les routes tout seul, heureusement qu'il a de quoi se soigner !

Merci pour ton retour en tout cas, je prends note !
MrOriendo
Posté le 26/11/2024
Hello Froglys !

On découvre le personnage de William, qui est presque trop bienveillant pour être honnête. Le réveil d'Anthéa en plein milieu de cette forêt interroge, je me demande bien ce qui a pu lui arriver pour qu'elle se retrouve là.
Je rejoins l'avis d'Edouard sur les émotions d'Anthea, ça m'a interpellé aussi qu'elle ne souffre pas davantage de la perte des siens. Tu mentionnes des cauchemars, mais de manière très évasive alors qu'on s'attend à la trouver vraiment bouleversée. Je comprends ton idée qu'elle enfouit tout et que c'est à travers la vengeance qu'elle va s'exprimer, mais je pense vraiment que ça peut être utile de l'exprimer pour le lecteur à cet instant du récit, sinon on a une impression de vide, de manque qui interroge. Elle pourrait par exemple y repenser, se mettre à crier, à sangloter, puis se reprendre et se dire qu'elle doit rester forte. Ou alors au contraire être totalement hagarde, s'interdire de ressentir quoi que ce soit, verrouiller son esprit et sa mémoire pour se protéger...
L'autre point qui m'interroge c'est celui de sa blessure. Si j'ai bien compris, elle est dotée de facultés de guérison extraordinaires, mais sa blessure reste assez sérieuse. Déjà, ça me surprend que William ne le remarque pas immédiatement. Il devrait la trouver très affaiblie, prise de vertiges, le teint livide, d'autant plus si elle a perdu beaucoup de sang. Ensuite, même si elle guérit vite, elle-même devrait se sentir encore plus faible, dans les vapes, inquiète aussi. Pour une gamine de douze ans, j'ai eu le sentiment qu'elle était très calme et posée alors qu'elle risque clairement sa vie, on dirait que le trajet jusqu'à l'infirmerie est annoncé comme une promenade de santé. De même, si j'ai bien compris William attend que la petite s'endorme pour venir la panser et nettoyer sa blessure ; pourquoi ne lui fait-il pas un bandage de fortune directement dès qu'il la découvre ? Cela devrait être son premier réflexe d'arrêter l'épanchement de sang et de bander la blessure avant même de la faire se lever ou monter à cheval.

Tout cela reste de l'ordre du dosage d'émotions, du détail, mais je pense vraiment que ça t'aiderait à avoir un récit beaucoup plus réaliste et immersif pour le lecteur. Tu as déjà une très bonne base ; l'introduction du personnage de William est efficace et Anthéa nous apparaît à la fois courageuse, forte et sympathique. Le récit est fluide et se lit vraiment bien, je ne me suis pas ennuyé du tout pendant ma lecture. C'est juste que ces petites "incohérences" m'ont fait tiquer.

Au plaisir,
Ori'
Froglys
Posté le 27/11/2024
Salut !

Déjà merci énormément pour ton commentaire ! Il est super complet et avec d'autres j'ai pu réécrire ces premiers chapitres qui étaient ceux que j'avais les moins modifié dans ce second jet.

Il y avait quand même pas mal de passages à revoir. Ce n'est sans doute pas encore parfait mais ces détails rendent effectivement le récit pour réaliste.

En plus elles permettent de continuer l'histoire comme si de rien n'était.

En tout cas merci énormément !

Bonne journée à toi ^^
Edouard PArle
Posté le 24/11/2024
Coucou Froglys !
C'est très chouette d'enchaîner directement après le prologue alors qu'on aurait pu s'attendre à une ellipse. J'ai quand même été surpris que la narratrice ne soit pas plus traumatisée par ce qu'elle vient de vivre. Tu te tournes vers la suite de l'histoire mais elle vient de perdre ses parents et son frère est mort devant ses yeux. Elle devrait être triste, en colère, surtout si peu de temps après. Je pense que ce serait chouette d'accentuer ses émotions.
La rencontre avec William est sympathique. Ce personnage arrive vraiment en sauveur et montre des apparences très sympa. Je me méfie tout de même un peu, n'est-ce pas un peu trop parfait ? La manière dont il essaie de gagner la confiance d'Anthéa cache à mon avis quelque chose. Je ne pense pas qu'il se soit trouvé sur sa route complètement par hasard...
Mes remarques :
"Nous étions bien chez moi… Je soupirai et souris malgré moi." du coup elle ne se demande pas pourquoi la végétation a changé si elle est bien près de chez elle ? (elle le fait plus haut mais je trouve que cette info devrait susciter de la réflexion supplémentaire)
"Nous sommes en plein dans la forêt, je ne pensais pas devoir me rendre au village le plus proche. Nous devrons faire une pause cette nuit." je ne sais pas si la première phrase est nécessaire, il peut directement annoncer sa décision et laisser le lecteur la comprendre de lui-même ?
"Cet homme était d’une bienveillance sans égal." -> égale/égal ? j'ai un doute je t'avoue^^
"s'arrêta et décida qu'on s'arrêterait" répétition de s'arrêter
"— Pourquoi me faites-vous confiance ? Je pourrais être un bandit qui vous dépouillerait une fois endormi." un peu étonnant qu'elle pose la question vu son âge, certes elle aurait pu être un complice d'un guet-apens mais c'est pas la première hypothèse qui nous vient^^
"en mettant le blouson que m’avait prêtée le soldat" -> prêté
"Cet homme était vraiment quelqu’un de rassurant mais un peu trop gentil." humm oui, méfiance activée !
Je continue...
Froglys
Posté le 24/11/2024
Re !

Concernant tes premières remarques sur le deuil d’Anthéa, j’ai longtemps réfléchi à quoi faire et j’ai décidé que le mieux était de résorber ses émotions sous la forme d’une envie de vengeance et que tout serait expliqué plus tard. Mais si plus tard tu trouves que ce n’est toujours pas suffisant je réfléchirais volontiers à ce que tu m’as dit !

J’aime beaucoup tes réflexions en tout cas !

Merci pour les remarques sur l’orthographe j’ai tendance à manquer quelques unes d’entre elles ^^’
Et je note aussi ta remarque sur plus d’interrogation quant à l’environnement

Merci énormément pour ton commentaire !
Edouard PArle
Posté le 24/11/2024
Oui, honnêtement mon avis a un peu évolué après le chapitre suivant mais il faut un retour d'un lecteur ayant plus avancé pour ce genre de choses, là c'est que des retours à chaud.
Avec plaisir !
Cynia
Posté le 12/11/2024
Bonjour.
Très bon chapitre dans l'ensemble. On s'attache au personnage, mais surtout on a envie de comprendre. Qu'est-ce qui s'est passé ? Comment est-elle arrivée ici? Est-ce que quelqu'un l'a aidée? Si oui, qui et pourquoi ? Et pourquoi cette personne ne l'a pas soignée ?
Bref, cela soulève beaucoup de questions et c'est cela que j'aime.
Pour des pistes d'amélioration, je pense qu'elle devrait craindre que l'assassin soit à sa recherche. C'est sous entendu, mais je pense que tu devrais insister dessus.
Après, la rencontre est bien écrite.
C'est étrange que William lui dise que quelqun l'attend alors qu'il n'était pas au courant du massacre. Mais on aura peut-être des explications au prochain chapitre !...
Froglys
Posté le 12/11/2024
Re Bonjour ^^

Encore merci ton commentaire !

J'adore les questions que tu te poses ! En espérant que tu continues assez loin pour en avoir les réponses ;)

Je note toutes les pistes d'amélioration que l'on me donne et tu soulèves un bon point que je devrais peut-être retravailler.

Bonne lecture pour la suite !
A bientôt je l'espère !
Stéphanie DB
Posté le 23/06/2024
Salut :)

Sa "mort" a déclenché quelque chose. Je pense que son arrivée dans cette forêt n'est pas un hasard et que ce garde en sait plus qu'il ne peut l'admettre ; j'ai compris cela quand William demande si Anthéa est la plus jeune. Le fait qu'il semble si sûr de lui me dit que l'arrivée d'Anthéa est normale. Enfin, je ne sais trop comment l'expliquer XD

Etant du point de vue de la fillette, il est normal d'être dans le doute et de ne pas comprendre le raisonnement de William. Cependant, Anthéa a vécu une expérience traumatisante, surtout pour son jeune âge. Il serait intéressant de s'attarder un peu sur ses émotions. Sa famille a été assassinée, elle aussi (normalement). L'événement doit la marquer : la peur, la colère, la tristesse... ? N'hésite pas à travailler sur ses émotions pour la rendre plus crédible et cohérente avec ce qu'elle vit :)

Aussi, si Anthéa est quelqu'un qui donne sa confiance facilement, explique-le. La rencontre avec William est bien, elle recherche de l'aide et elle la réclame auprès de la seule personne qu'elle croise. Mais je me suis aussi questionnée : Et s'il était un ennemi ? Anthéa ne se pose pas la question lors de la rencontre ? Son armure et le fait qu'il soit un garde la rassure, accentue cela. Montre bien que c'est son statut qui la rassure.

En tout cas, j'ai apprécié ma lecture et j'aime déjà beaucoup la petite Anthéa :)

Continue comme ça.

Stéphanie.
Froglys
Posté le 24/06/2024
Salut !

Merci beaucoup pour ton retour détaillé et constructif ! Je suis ravie que tu aies apprécié ta lecture et que tu apprécies déjà Anthéa.

Je trouve tes observations très pertinentes.

Concernant les émotions d'Anthéa, j'explique un peu plus tard quelque chose mais si tu me dis que c'est ce que tu ressens, je vais essayer de retravailler sa colère et sa tristesse dans ce chapitre. Cela permettra au lecteur de mieux comprendre ce qu'elle traverse.

Pour ce qui est de sa confiance en William, ton point est également très juste. Je vais ajouter des éléments pour montrer pourquoi elle se sent en sécurité avec lui. Je vais aussi intégrer une petite réflexion d'Anthéa sur le fait qu'elle ne se méfie pas de lui, ce qui permettra de clarifier cela.

Encore merci pour ton retour, il m'est très utile pour améliorer mon travail.

Encore merci pour ton retour ! Au plaisir de te lire à nouveau

À bientôt ! ^^
ludivinecrtx
Posté le 02/08/2022
Me voilà pour la suite

Alors on dirait un peu la suite du prologue sauf qu'on doit avoir fait un bon dans le temps ?

On se questionne sur pourquoi, comment, quand se passe tout ça. On se demande si William y est pour quelques chose puis non.

J'aime bien ta façon d'écrire à la premiere perosnne.

Aussi dans " L'homme que j'avais pris pour de la flore était grand et baraqué ;

Vaut mieux pour moi utiliser le mort arbre que flore. Oui tu te répètes mais c’est bcp moins lourd je trouve.

Voilà :)
Froglys
Posté le 07/08/2022
Re !
Merci encore pour ton commentaire !

Haha ! Merci pour ton retour sur tes impressions. C'est intéressant de voir la façon dont le lecteur découvre ce que l'on connait soi même sur le bout des doigts !

Et merci en ce qui concerne l'écriture, je peux voir le genre de chose qu'il faut que j'améliore.

Au plaisir de te lire à nouveau sur un prochain chapitre !
Bonne lecture ^^
Hilde Tanabata
Posté le 05/07/2022
Bonjour, Bonjour ! ^^

Je profite pour te préciser que je vais réunir ton prologue et ton chapitre dans ce commentaire. J'ai tout enchaîné :D

Pour ton prologue, j'ai beaucoup aimé la partie en italique qui apportait une véritable tension. Plus je lisais, plus je voulais connaitre le sort de ton personnage. Tu as su instauré ce sentiment d'inquiétude et de danger.
Tes phrases sont courtes donc facile á lire. Ça glisse tout seul !

Attention á la ponctuation ! Avant ton adverbe "mais" pense à rajouter une virgule afin de permettre au lecteur de retrouver son souffle.
Pour finir, quelques fautes d'inattention. Toutefois, á qui ça n'arrive pas ?
Ah oui, j'ai aussi remarqué pour les couleurs, elles sont invariables. Deux adjectifs employés pour désigner une seule couleur sont invariables : yeux marron clair.

Pour ce chapitre premier.
Idem pour la ponctuation, la virgule avant ton adverbe "mais" pour que ton lecteur puisse reprendre son souffle dans la phrase. Essaie de varier avec ces synonymes pour que cela ne devient pas redondant.

Lá ou j'ai été ravi dans ton prologue, tu l'as perdu dans ce chapitre. Les phrases courtes. Et quel grand dommage! Car ta ponctuation souffre.
° "Peut-être étais-je morte et que j'étais montée aux cieux ?" > Peut-être étais-je morte ? Et que j'étais montée aux cieux.
° "Puis deux. Puis trois, et je fus soulagée." > Puis deux. Puis trois. Et je fus soulagée.
° "des yeux verts clairs, un visage bienveillant et il avait l'air âgé." > des yeux vert clair. Un visage bienveillant se dessinait dans ses traits âgé.
Bon je pense que tu comprendra avec trois petits exemples. :)

Les fautes d'inattentions > " [...] les arbres était [...] = étaient
Pas besoin que je te donne plus d'exemples, au vu de tes bonnes conjugaisons, il faut juste que tu relises. Sinon ce sont des "s" qui manquent. Rien de bien alarmant, mais attention ^^

Enfin, ton histoire a du potentiel. A-t-elle sauté dans le temps ? Comment se fait-il qu'il ne soit pas au courant ? D'ailleurs est ce une incohérence du fait que William peut savoir que quelqu'un attend la jeune fille, s'il ignorait que sa famille était assassiné ?
Ou peut-être ai-je mal interpréter ce passage.
Qui peut bien être ce soldat ? Quel sera sont importance dans la suite de l'histoire ?

Je t'encourage á continuer ton histoire ! J'attends avec impatience la suite pour connaitre l'évolution de tes personnages et de ta plume.

Passe une bonne journée !
Froglys
Posté le 01/08/2022
Salut !

D'abord désolée de ne pas avoir répondu plus tôt mais j'ai lu ton commentaire et il m'a été très utile. J'ai essayé de prendre en compte ce que tu m'as dit pour le deuxième chapitre.

J'ai aussi corrigé plusieurs fautes mais je ne les publierai que plus tard.

Je te rassure qu'il ne s'agit pas là d'une incohérence ! Ce n'est pas vraiment clair pour le moment mais ça ne devrait pas tarder. ^^

En tout cas merci pour ton commentaire et j'ai hâte de te lire dans le prochain !

Je te souhaite une bonne journée avec presque une mois de décalage ! ^^'
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