Le vent soufflait contre les feuilles des arbres. En ce temps, certaines s’envolaient aux grés de celui-ci et d’autres continuaient leur cheminement vers des teintes plus orange, pourpre ou bien encore jaune.
En ce temps, les quelques rares animaux de la région s’en allaient faire leurs provisions pour la période qui entrainait des fortes tempêtes et des températures plus fraiches. Tandis que d’autres entamaient la longue et fastidieuse quête du nid ou du terrier parfait.
Durant cette époque, les populations étaient de plus en plus en proie aux fortes inondations, et ces incidents gagnaient du territoire tous les ans. Les littoraux quant à eux, étaient victimes de grands tsunamis. La peur des habitants, bien qu’inconsciente, subsistait face à toutes ces intempéries.
Au cours cette période, le nombre de catastrophes se multipliaient et ravageaient les terres cultivables ou habitables d’ailleurs, c’était justement pour cette raison que l’Etat d’Hope encercla son pays de grandes murailles pour se protéger. A quelques kilomètres à peine de cette haute barrière d’une trentaine de mètres, le clapotis des vagues pouvait toujours être perceptible. Cette protection avait suffi à rassurer et apaiser le cœur et les esprits des habitants… En tout cas ceux du centre d’Hope, puisque ceux aux alentours et aux extrémités de la ville avaient tous déjà eu la chance -ou la malchance - de se réveiller les pieds dans l’eau. Cet incident était arrivé plus d’une fois. Une rumeur circulait également à ce sujet mais il était PREFERABLE pour tout le monde de faire comme si de rien n’était. Ceux qui avait eu l’imprudence d’en parler avait, comme qui dirait, mystérieusement disparu…
* *
C’est donc à quelques kilomètres de cette protection au niveau du sud-ouest du pays et à une centaine d’autre de l’unique ville d’Hope, Hope lui-même -il s’agit sans aucun doute d’un manque d’imagination de la part de l’Etat- que se trouvait une sorte de manoir. Des ruines parsemées un peu partout autour, étaient l’héritage d’un passé sanguinaire et violent. De la mousse parcourait le toit de tuiles d’argile plates, fuyant également les éventuelles feuilles et branches des arbres alentours. Tandis que le lierre se développait sur les façades de colombages. Cette vieille bâtisse avait survécu aux époques aujourd’hui révolues, seul le torchis des murs s’effritait de temps en temps. La maison s’étendait sur trois étages, mais ce dernier, un peu camouflé par un toit en double pentes, se trahissait avec ses fenêtres en avancées. De prime abord, la maison semblait délaisser de toute humanité n’étant qu’un temple de souvenirs. Cependant les fleurs et les plantes autours, bien trop entretenues, prouvaient le contraire.
Un porche qui amenait à la porte d’entrée était accessible par des marches du même bois que celui-ci. Accrochées sur la balustrade, du thym et de la lavande séchaient tranquillement, bercées par le vent, et une couronne de petites branches égaillait la porte d’entrée. Le seuil de la maison quant à elle, était recouverte de bois des sols jusqu’au murs, et pour le reste de la bâtisse, du parquet en chêne massif les recouvraient. Par ailleurs, à chaque fois qu’un individu marchait, un craquement différent s’échappait de ce parquet.
La pièce principale, aux charpentes apparentes se trouvait au rez-de-chaussée et une impression de convivialité s’en découlait. L’odeur d’un bon feu de bois et ces crépitements, lorsque la pluie se faisait forte et torrentielle, remplissait toute la pièce. Il y avait également une majestueuse table de banquet qui occupait la salle. Une trentaine de personnes pouvait aisément s’y trouver au même instant. Sur la poutre de la cheminée se trouvait une photo, posée là comme une invitation à regarder.
C’était ce qui se rapprochait le plus d’une famille, des personnes d’allures et de carrures si diverses mais qui émanaient un sentiment de grande fraternité et d’amour. A coté de celle-ci se trouvait un autre cliché de même dimension, mais seulement cinq individus s’y trouvaient : un homme d’une envergure impressionnante, une petite barbe brune bien taillée entourait son visage presque carré, il posait sa main sur la taille d’une femme, bien plus petite et menue que lui, à ses côtés elle paraissait presque frêle, mais un sourire rayonnait et illuminait son magnifique faciès, elle avait des yeux bleus plus étincelant encore que l’eau des lagons et de longs cheveux d’un blond vénitien tombaient au bord de son visage. L’homme posait aussi sa main sur l’épaule d’une plus jeune fille, plus belle encore que sa femme, son corps était parsemé de petites taches un peu plus claires que son teint porcelaine. Une de ces marques se trouvait sur le dessus de son front et qui continuait un peu dans sa chevelure et une mèche de cheveux blancs venait se perdre dans le reste de sa toison d’or. Ses yeux vert perçant se posait sur le garçon qui se tenait tout à droite. Il était fin mais paraissait musclé, sous ces vêtements bien trop grand pour lui. Les traits de son visage l’étaient également, ses cheveux bruns en pagailles l’embellissait, et un sourire charmeur était également dessiné sur le visage. Il formait ensemble une très belle famille. Le couple tenait dans leurs bras une petite fille, elle ne ressemblait pas vraiment aux deux autres femmes ni à ces deux hommes. Elle avait un petit visage tout rond -comme tous les enfants de son âge- des longues tresses brunes lui tombaient sur les épaules, ses yeux couleur noisette étaient similaire à ceux des deux hommes. Elle était assez mignonne mais ne se démarquait pas vraiment, surtouts comparés aux autres membres sur la photo. Ce chalet était de ce fait leur propriété. Une porte se trouvait à coté de cette cheminée et donnait l’accès à une cuisine où des dizaines et des dizaines de bocaux étaient empilés les uns sur les autres.
Dans cette habitation, certaines pièces avaient pour seule fonction la protection de ce clan en cas d’alerte maximale. Le protocole était concis, clair et précis : regagner lesdites salles dans un temps record en remballant avec eux toute trace de vie. Mais il semblerait que les habitants n’aient jamais eu besoin de recourir à ce plan. Autour de ce manoir, se trouvaient des terres cultivables, l’une des dernières d’Hope. Par ailleurs, la législation ici était un peu différente qu’au centre du pays, au grand bonheur du clan. Mais celui-ci devait donc vivre en étant indépendant au maximum, c’était pour cette raison qu’un petit champ de blé et ce qui faisait office de moulin, pour transformer la production en farine, occupait un espace à côté de la maison. Il y avait aussi un puit adjacent au potager, qui servait à la consommation des habitants et des cultures. La dernière forêt du pays entourait la résidence et ses terres. On pouvait même y voir des sangliers ou des lièvres, parfois un cerf. Mais il fallait savoir que c’étaient les seuls animaux qui persistaient dans ce bois et donc dans l’Etat tout entier -sans compter les rats-.
Dans le cœur du pays la nourriture était souvent reconstituée ou lyophilisée, par conséquent le clan Rebellim pouvait se sentir privilégier d’avoir de véritables aliments. Mais la saison qui arrivait promettait une récolte compliquée. Devant la façade de la maison, un meuble contenant des armes de toutes sortes, arc, couteaux plus ou moins longs et aiguisés, carabine, était exposé. Placée un peu plus loin mais toujours sur le flan de la façade, se trouvait des cagettes entières remplie de fruits, de légumes, même quelques proies, accrochées têtes en bas. Il y avait aussi un établi, qui remplaçait surement le garage de l’époque, avec un monticule d’objet à réparer, on pouvait presque y lire « Objet cassé, laissez ça de côté, on ne sait jamais ça peut servir un jour ».
Cet endroit paraissait hors du temps voire mystique, d’autant plus que le soleil se rapprochait dangereusement de l’horizon, les feuilles des arbres semblaient or à son contact. Un écureuil remontait à sa cachette à une vitesse fulgurante et les oiseaux alentours s’enfuirent également, comme si des prédateurs arrivaient. A la lisière de la forêt, des pas se faisaient entendre, puis des chants aussi, et enfin, se laissant percevoir, on pouvait distinguer le clappement des flèches les unes contre les autres. Une dizaine d’enfants jaillissaient de l’orée du bois accompagné du même homme à l’envergure impressionnante que la photo. Cet homme n’était autre que Bardhyl, le chef de la tribu, qui instituait aux plus jeunes le savoir de manier les armes et de s’en servir comme d’une protection. Il apprenait également les arts martiaux et les luttes diverses. Ces enfants grandiront avec le savoir nécessaire, maitriseront toutes les formes de combat avec ou sans armes, ce seront de véritables chasseurs et de très bons combattants, c’était par ailleurs le but de cette formation.
Sumi, alors âgée de huit ans courait en direction du chalet, son arc et ses flèches dans son dos avec un lièvre et un renard dans les mains. Toute fière de ses proies, elle les brandissait à sa mère comme en signe de victoire. Neith, en félicitant sa fille attrapa le manteau de Bardhyl et lui déposa un tendre baiser sur le front. Les autres garnements tiraient leurs prises, un pauvre sanglier affamé et un petit faon sans défense attrapé par mégarde lorsqu’ils s’occupaient d’une autre proie. Ceci rendait l’exploit de la petite brune d’autant plus grande. L’homme attrapa la petite et la porta au-dessus de sa tête. Il la faisait virevolter avec lui avant de la rabattre sur son torse afin de la positionner plus facilement sur ses larges épaules. Bardhyl monta lentement les marches du manoir. Lorsqu’il arriva sur la terrasse, il fit volteface et se mit à crier :
- Sumi deviendra une grande chasseuse et pourra terrasser tous ces ennemis, elle protègera et fera perpétuer le clan.
Il se mit à regarder la petite fille avec toute l’assurance et toute la fierté qu’un père pouvait porter à sa fille.
- Je serais la meilleure chasseuse de tous les temps, je le promets, répondit-elle en retour.
La tribu se mit à applaudir la petite fille, certains garnements enviaient son statut de fille du chef, sans pour autant savoir ce que cela impliquait. Certains parents demandaient à leurs enfants de travailler si dure qu’elle, et d’autres étaient simplement émus qu’une si jeune fille représentait l’avenir et la prospérité de leur clan.
- A présent, repris Bardhyl, il faut qu’on finisse de récolter les rendements avant que la tempête n’arrive, sinon nous perdrons tout. Les astres m’ont parlé, il est temps. Oh et puis j’allais oublier, ce petit ange va fêter ces quatre ans dans moins d’une semaine, cela veut dire qu’il est temps d’entamer son initiation aux repérages de la forêt avant de commencer à apprendre les arts martiaux et la chasse avec les autres enfants.
- Tu entends ça mon chéri, comme je suis si fière de toi, murmura la mère à son enfant.
L’homme déposa Sumi qui descendit les marches quatre à quatre puis appela les autres garnements pour pouvoir la suivre. La future cheffe avait déjà l’étoffe de son rôle, puisqu’ils pressaient tous le pas pour rester sur les siens. Les adultes se trouvaient déjà sur place et commençaient à récolter les haricots, dernières tomates ou cucurbitacées de toutes sortes. Il fallait qu’en à peine une heure et demie la portion de terre soit vidée de toute nourriture et que celle-ci soit rangé et stockées dans le garage fourre-tout. Les enfants se mirent en ligne de la maison au potager, et se passèrent tours à tours les cageots de façon organisée. Seul, la cagette serait rentrée plus vite, mais ensemble ils pouvaient aller plus loin puisqu’ils n’avaient pas le temps de fatiguer. Dans le clan c’était toujours cette mentalité qui primait.
Tout n’avait pas été toujours de tout repos et ce moment de répit ne durerait pas éternellement cependant ils ne le savaient pas encore. Mais pour le moment seules les gouttes d’eau régulières venaient déranger le clan qui dû tout remballer. Alors qu’ils étaient à peine rentrés dans l’entrée, de l’eau suintait de leurs vêtements, inondant le tapis tout juste nettoyé. Les hommes et les enfants se rendirent compte de ce qu’ils venaient de faire et se regardèrent tous avant de se dépêcher de ranger manteaux, et chaussures dans les armoires. Ils filèrent dans la buanderie et mirent les armes du crime dans le bassin pour les nettoyer le plus vite possible, faisant disparaitre toutes traces contre eux. Pendant, qu’un des adultes faisaient la lessive, les autres se dépêchèrent de se changer et s’occupèrent de couvrir leur complice jusqu’à ce que les guenilles soit pendu. À la suite de cet évènement, ils en rigolèrent jusqu’au soir. Sumi qui venait tout juste d’arriver dans le salon, se mit à regarder les feuilles à l’extérieur qui virevoltait. Elle se rendis compte que c’était sa période de l’année préféré, beaucoup de fêtes avait lieu durant cette saison et elle en était folle. Ludvik lui tapota l’épaule.
- Ça va bien sœurette, tu as l’air dans la lune ?
La petite hocha la tête en guise de « oui ». Il lui demanda donc de le suivre pour aider Neith et Ludvenia à préparer le banquet de la cérémonie prochaine. Elle était si contente et excitée de cuisiner ces gâteaux favoris de Mabon, qu’elle se mit à courir. Ses pieds se cognèrent l’un contre l’autre et elle chuta, Ludnevia lui nettoya son genou écorché sur la table. Lorsque cela fut fini elle lui proposa une pomme -qu’elle tenait dans sa main- pour la réconforter. La petite le lui refusa, alors elle la mangea discrètement. Sa mère l’entendit tout de même et lui fit remarquer qu’elle mangeait tout le temps. Sa fille s’offusqua lui rappelant que ce n’était pas sa faute si elle avait tout le temps faim. Ludvik et Sumi se tournèrent pour pouvoir glousser dans leurs dos. Ils se prirent tout deux un petit coup de chiffons et l’hilarité gagna la pièce entière. Ils se remirent donc au boulot dans la bonne humeur. Les gâteaux enfourner, Neith se rendit compte que les préparatifs pour la fête allaient bon train.
Tous les quatre ne mesuraient pas encore la chance qu’ils avaient de pouvoir être réuni.
C'est un premier chapitre très descriptif, comme je n'ai pas l'habitude d'en voir. Cela apporte une touche d'originalité. Cependant, même si je trouve qua ça a son charme, il faut faire attention car la description peut vite ennuyer un lecteur.
En tout cas, je trouve que tout est fluide, le mode de vie de ces personne est très bien décrit.
J'ai une question : Pourquoi mets-tu des points au lieu de tirets pour tes dialogues ?
En tout cas, très bon chapitre, jolie plume, tout ça est très poétique.
J'ai hâte de lire la suite !
Je te remercie pour ce commentaire ! Je vais faire attention par rapport aux descriptions ! C'est quelque chose que j'aime beaucoup et c'est assez dur de se retenir, merci de me le faire remarquer ! Ce n'est qu'un premier jet je vais donc retravailler les structures, les incohérences, ce qui rends le texte lourd, alors merci de me relever ces points !
Pour les points, je t'avoue que je ne sais pas pourquoi cela se met comme ça. Sur mon document tout est bien mais ici non.
Je suis contente que ça te plaise !