Nous avons tous rêvé de posséder une voiture volante, de vivre dans un monde d'hologrammes ou de réalités virtuelles et même d'utiliser la magie. Nous voulons être uniques, mais de manière positive, reconnue pour nos actions incroyables.
Qui n'a jamais souhaité obtenir un prix Nobel ou sauver des vies dans un incendie ? Même les personnes les plus modestes aspirent à être le centre du monde. Ce désir est humain et peut nous amener à des compétitions inutiles, des rivalités destructrices et des conflits absurdes. Depuis l'apparition de l'homme sur Terre, nos sentiments personnels nous ont souvent poussés aux actes les plus sombres. Cependant, si nous parvenons à orienter notre désir d'être unique vers des actions positives, nous pourrions accomplir de grandes choses : découvrir des remèdes contre des maladies incurables, construire des maisons pour les sans-abris ou protéger l'environnement pour les générations futures.
Le pouvoir et l'argent ne sont pas les seules sources de conflits et de problèmes, certains humains se prenaient même pour des Dieux dans les temps anciens. En fin de compte, tout dépend de la façon dont nous choisissons de canaliser notre désir d'être uniques. Je souhaite vous parler de quelque chose d'extraordinaire. Je sens leur présence devant moi : deux déesses non humaines, du moins pas comme moi. Outre les pouvoirs surnaturels qui nous confèrent une supériorité physique, c'est la technologie qui peut faire de nous des êtres divins. Elle nous permet de transcender les lois établies par les Dieux fondateurs eux-mêmes. Nous pouvons devenir des êtres supérieurs, des futurs Dieux, grâce à cette technologie. C'est cela dont je veux vous parler.
̶ On a vraiment réussi maman.
̶ C'était juste un test pourtant. Je ne savais pas que tester le noyau du télétransporteur pouvait faire ça...
̶ C'est une bêtise, non ?
À genoux, je me retrouvais dans un lieu singulier en présence de deux femmes d'ascendance asiatique. La première, relativement jeune, et la seconde, plus âgée, arboraient toutes deux une blouse de laboratoire blanche ornée d'un symbole que je ne parvenais pas à identifier. Leurs cheveux vert foncé se mariaient harmonieusement avec leurs yeux, et leur voix révélait une beauté qui ne m'échappait pas. Nous étions entourés d'une technologie que je n'avais jamais vue auparavant, excepté dans les films et les séries de science-fiction. Il était évident que je n'étais plus en train de faire mes courses paisiblement. J'avais été transporté, sans que je ne comprenne comment, depuis le supermarché du coin jusqu'à un laboratoire futuriste.
̶ Il est complètement différent de nous, tu crois qu'il parle notre langue maman ?
̶ Appelle moi Présidente Kanegawa quand on est au boulot Midori.
̶ Pardon Présidente.
̶ Cheveux blond et yeux bleus. Première fois que je vois des yeux aussi clairs que de l'eau.
Je parvenais à comprendre ce qu'elles disaient, du moins suffisamment pour réaliser que leur entreprise aurait dû échouer et que la femme plus âgée était la mère de la jeune femme. Étonnamment, elles parlaient en japonais. J'avais un niveau intermédiaire dans cette langue, suffisant pour comprendre et répondre si nécessaire.
J'avais appris cette langue car j'avais l'intention de vivre au Japon à l'avenir. Mais comment étais-je arrivé ici, dans ce laboratoire futuriste, alors que mon pays d'origine était situé à plus de douze mille kilomètres de distance ? C'était impensable.
̶ Il ne nous comprend vraiment pas. Il regarde partout.
C'était légèrement amusant de voir la jeune fille, penser que je ne comprenais pas ce qu'elle disait. J'étais juste en train de réfléchir, si j'étais bien au Japon ou autre part.
̶ Ingénieur Fujimori !
̶ Oui Madame la Présidente !
̶ Créez-moi un traducteur avec un noyau magique ! Trouvez une solution !
̶ Tout de suite Madame la Présidente.
̶ Maman - Madame la Présidente, comment allons-nous traduire sans base de données linguistiques pour cette planète ?
Qu'une seule langue ? Mes soupçons étaient confirmés. J'étais bel et bien dans un monde alternatif à la Terre.
̶ Excusez-moi...
Je me suis mis à parler en japonais. Les mots que j'ai prononcés ont suffi à les faire sursauter et à me regarder avec étonnement.
̶ Pourriez-vous m'expliquer la situation s'il vous plaît ?
Je me suis adressé à la femme plus âgée, car j'ai compris qu'elle était la plus haute gradée.
̶ Il parle vraiment en Yamato, je n'en reviens pas.
̶ Yamato ? Voulez-vous dire le japonais ?
̶ Le japonais ? Qu'est-ce que c'est ?
Ce n'est pas du japonais pour eux ? Pourtant, je le parle et le comprends un minimum.
̶ Pour moi, vous êtes en train de parler une langue de mon monde natal, qui s'appelle le japonais.
̶ Dans votre monde, notre langue existe ?
̶ Oui, mais ce n'est pas le Yamato. Même si je sais ce que ça veut dire.
En réalité, l'utilisation du terme Yamato n'est pas incorrect. Là d'où je viens, le pays que nous appelons le Japon a été désigné sous ce nom par un groupe de personnes, et c'est par la suite que les langues étrangères l'ont surnommé ainsi.
Dans l'histoire ancienne du Japon, le peuple majoritaire s'appelait effectivement le peuple Yamato, et leur langue était connue sous le nom de langue Yamato, qui correspond à la langue japonaise actuelle. J'avais lu cela lorsque je m'intéressais à la culture japonaise. Cependant, étant donné que je me trouve dans un monde alternatif, il est possible que les événements qui ont eu lieu dans mon monde aient divergé à partir du 3ème siècle après Jésus-Christ, ce qui expliquerait pourquoi la planète entière parle japonais. Mais comment cela a-t-il pu se produire reste un mystère.
̶ D'où venez-vous, qui êtes-vous ?
La présidente commençait à me poser des questions sur moi, mais je commençais à avoir un mal de crâne à force de parler une autre langue dont je n'avais plus l'habitude.
̶ Excusez-moi, je n'arrive plus trop à parler votre Yamato. Ce n'est pas ma langue natale après tout.
̶ Je vois, désolé du désagrément. C'est notre faute. Nous allons vous créer une technologie magique de traducteur instantané. Cela vous permettra de parler parfaitement le Yamato.
̶ J'ai rien compris.
̶ Ah.
Elle soupirait de sa méprise à ma compréhension. Mais de mon côté elle m'a perdu à "créer". C'était trop complexe dans une autre langue.
Je me suis installé confortablement, avec une tasse de thé chaud et des mochis pour me restaurer. Même dans ce monde inconnu, les traditions culinaires restent les mêmes. Je contemplais attentivement les opérations des chercheurs tout en dégustant ma tasse de thé. J'étais confiné dans une pièce dont l'élément central était une technologie de type téléporteur, similaire à celle observée dans les productions cinématographiques. Cette structure se composait d'un anneau et d'une plateforme circulaire connectée à un générateur volumineux. La lumière de la pièce était artificielle, excluant toute pénétration de rayons solaires. Il est probable que je sois localisé en sous-sol ou en des lieux similaires. Cependant, plus je vidais ma tasse de thé, plus j'éprouvais une certaine inquiétude. Après tout, je venais juste d'être téléporté dans un endroit totalement inconnu pour moi, sans aucune idée de ce qui allait se passer. Peut-être que même Adam et Eve n'avaient pas existé dans ce monde alternatif.
Étais-je devenu un cobaye malgré moi ? L'avenir était incertain et je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait.
̶ C'est fait Présidente !
J'avais compris que le traducteur était terminé. Ça fait au moins 3 heures depuis ma téléportation. Je ne sais pas si c'était rapide ou pas, je ne m'y connais pas en technologie du futur.
̶ Donnez-le-lui afin qu'on puisse parler.
̶ Bonjour Monsieur, je suis l'ingénieur Fujimori. Ceci est un écouteur de traduction automatique. C'est grâce à une pierre magique qui va perm-
̶ Je ne comprends rien.
L'ingénieur, aussi brillant soit-il, s'est retrouvé dans une situation embarrassante. Il avait conçu un dispositif pour que je puisse comprendre sa langue, mais il continuait à me parler dans sa langue de façon encore plus complexe.
̶ C'était très idiot Ingénieur Fujimori.
̶ Désolé Présidente.
Je mettais l'oreillette dans mon oreille droite. J'ai eu un peu mal lorsque je l'ai mise. Comme si je m'étais pris de l'électricité statique dans l'oreille.
̶ Tout va bien ? Vous avez mal quelque part ?
C'est incroyable ! J'arrive à comprendre tout ce qu'ils disent. En fait, c'est comme si cette langue m'était naturelle, comme si c'était ma langue maternelle. Bien sûr, je suis conscient que ce n'est pas ma langue maternelle, mais cela me semble si fluide. Est-ce ainsi que se sentent les personnes bilingues ?
̶ Tout va très bien maintenant.
̶ Parfait, ça fonctionne ! Donc mainten-
Je me levais de ma chaise. Vu que nous pouvions discuter sans problème et de façon complexe. Je n'allais pas me laisser manger alors qu'on vient de me voler mon monde.
̶ Donc maintenant, vous allez surtout calmer vos ardeurs et me donner des explications à cette situation. Vous n'aurez aucune réponse de moi, tant que vous n'aurez pas répondu à mes propres questions.
Il n'y avait plus aucun bruit dans le laboratoire. Ils étaient tous choqués de mon tempérament, alors que ces trois dernières heures, j'étais poli et calme.
̶ Est-ce que c'est compris ?!
̶ Oui !
Tout le monde affirmait. J'étais content, c'était la première fois que j'avais de l'autorité. J'avais tellement de questions à poser et je ne savais pas par où commencer.
̶ Qui êtes-vous ?
La mère et la fille se regardaient.
̶ Je vais tout vous dire. Je m'appelle Kanegawa Ayame et voici ma fille Kanegawa Midori. Je suis la présidente de la firme Kanegawa Industries. Toutes les personnes présentes ici, sont mes employés.
̶ J'ai compris que vous vous êtes trompés. Vous n'auriez pas dû m'invoquer ?
̶ Vous invoquez ? C'est le bon terme.
La présidente s'est détournée de moi pour se diriger vers les consoles informatiques derrière elle. Elle a appuyé sur un bouton et soudain, tout a changé. Le noir complet qui nous entourait a été remplacé par une vue spectaculaire depuis le sommet d'une tour gigantesque. Nous n'étions pas dans un sous-sol, mais dans une ville futuriste qui mélangeait la culture japonaise et royaliste. La lumière naturelle qui inondait la pièce mettait en valeur la beauté du paysage. C'était époustouflant.
̶ Bienvenue dans le Royaume d'Himeji ! L'un des plus grands de ce monde et l'un des plus avancés technologiquement parlant.
Je m'avançais des fenêtres et contempler la beauté de cette ville, que je ne pouvais que voir dans les films.
̶ C'est incroyable.
̶ C'est magique n'est-ce pas ?
Midori s'exclama se tenant debout à côté de moi.
̶ Si c'est un Royaume, le château situé là-bas c'est ?
J'étais dans la tour la plus grande de la ville apparemment, mais le château était bien plus haut. Car il était posé en haut d'une colline, surplombant le reste de la ville. Il a dû être construit ici afin de montrer aux citoyens, la grandeur de la royauté.
̶ C'est le Château de la Princesse. La Princesse Miki Kiyomi. Elle dirige le pays.
̶ Elle dirige ? Votre civilisation opte pour une monarchie ?
̶ Ça vous intéresse ?
̶ En effet, je présume que vous n'avez aucun moyen de me faire retourner sur mon monde d'origine. Donc je vais être obligé de vivre ici.
̶ Malheureusement, vous avez tout à fait raison. Votre invocation n'était pas prévue, donc nous n'avons pas du tout créer le nécessaire pour vous renvoyer. Je pense même que cela est impossible.
̶ J'en étais sûr.
En moi, ne subsistait qu'une envie : hurler de toute mes forces. J'avais été enlevé contre ma volonté, abandonnant ainsi ma famille et ma fiancée, sans espoir de retour en arrière. J'étais en colère et très triste.
̶ Pour répondre à votre question. Notre pays est une monarchie absolue. C'est la famille royale qui détient les pleins pouvoirs.
̶ Vous voulez dire que votre princesse détient tous les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires ?
̶ Tout à fait c'est le but d'une monarchie. La princesse est considérée comme le chef suprême de l'État et est responsable de la gestion de toutes les affaires du gouvernement.
̶ Cela me semble un peu étrange que tout le pouvoir soit entre les mains d'une seule personne.
̶ Pourquoi il ne pourrait pas l'être ? Cela a toujours été comme ça.
̶ Mais cela ne peut-il pas conduire à des abus de pouvoir et à une concentration excessive du pouvoir entre les mains de la princesse ?
̶ C'est vrai. Cependant, le système fonctionne bien jusqu'à présent et la princesse est considérée comme le gardien de la tradition et de la culture du pays. C'est pourquoi il est important que la monarchie respecte les droits et libertés individuels et que le système judiciaire soit indépendant et équitable.
̶ Vous êtes heureuse ?
Lorsque j'ai posé ma question, elle a semblé prise de court. Il est vrai qu'une question qui surgit de nulle part peut être surprenante. Cependant, après qu'elle m'ait expliqué le système politique de son monde, j'ai pu constater que la qualité d'un pays se mesure au bonheur de ses habitants. J'ai alors regardé autour de moi et j'ai remarqué que tous étaient attentifs et à l'écoute, certains souriaient, d'autres chuchotaient en riant. Personne ne semblait maussade ou abattu, ce qui était bien différent de mon propre monde.
Elle regardait sa fille, qui était à côté de moi.
̶ Très heureuse, en effet.
Ton histoire est prenante malgré une certaine irrégularité dans le rythme. Je ne saurais t'expliquer pourquoi. C'est une ressenti. Mais apres avoir lu le commentaire de SinnaraAstaroth, tout a été dit.
Continue. L'univers a l'air incroyable
Tout d'abord, toujours pour la mise en page, je ne suis pas très fan des dialogues en gras et je n'en vois pas l'utilité. Je suis partisane d'une typologie plus classique : un tiret cadratin, un alinéa, un saut de ligne entre chaque réplique. C'est suffisant pour mettre le dialogue en évidence.
Ensuite, ce premier chapitre m'a laissée un peu mitigée. D'un côté, je trouve l'univers très original, on a pas mal d'info sur le lore (un peu trop peut-être dès le début ou pas très bien dosé). Je trouve ça fascinant ces termes oxymorique de "technologie magique" et que la magie soit exactement au même niveau que la science, c'est assez original.
Ce qui m'a dérangé surtout c'est le narrateur, donc le personnage principal. Je ne sais pas si c'est à cause de la façon dont c'est écrit, mais je le trouve quelque peu incohérent.
Je m'explique : le mec il débarquer, déjà il a l'air de tout comprendre super vite, en mode analyse ok. Il a l'air ultra (un peu trop) détendu et à l'aise, ça ne le phase à peine, il se préoccupe plus de la langue et de son côté geek fan de culture japonaise, que des émotions / sentiments qu'un événement aussi brutal et déstabilisant aurait provoqué chez toute personne normalement constituée. A aucun moment on explique ce qui pourrait justifier un tel calme et un tel détachement.
Il semble résigné à son sort dès le début, il semble aussi émerveillé et excité par ce qu'il découvre, et d'un coup on a ça : "En moi, ne subsistait qu'une envie : hurler de toute mes forces. J'avais été enlevé contre ma volonté, abandonnant ainsi ma famille et ma fiancée, sans espoir de retour en arrière. J'étais en colère et très triste."
À aucun moment depuis le début on ne ressent la moindre émotion de ce genre chez le personnage, ça tombe tellement comme un cheveu sur la soupe que je n'arrive pas à me figurer qu'il ressente vraiment cela. J'ai même cru que c'était parfaitement ironique voire sarcastique, vu comme il avait l'air hype de se retrouver là, j'ai pensé qu'il était heureux d'avoir été arraché sa vie ordinaire et de vivre une aventure qu'il était prêt à accepter sans se poser trop de question.
Du coup je t'avoue que tout cela me laisse très perplexe. Il y aurait peut-être quelque à retravailler sur l'écriture du personnage pour qu'on cerne mieux à la fois ses pensées, mais aussi son caractère et ses émotions, et le tout de façon cohérente pour créer un véritablement lien empathique entre le narrateur et le lecteur.
Merci à toi, vraiment !
Je te ferai retour sur la suite dès que j'aurais le temps de la lire ! ^^
Ah, et j'ai oublié aussi une remarque concernant le titre : je pense que tu pourrais très bien mettre le titre en français L'Étranger, ça passerait tout aussi bien que l'anglais, surtout que de ce que j'ai vu, les autres titres sont en français.
Pour le titre, c'était un petit caprice, car certains mots sont mieux en anglais. Mais c'est enfantin. À l'avenir je changerai, merci !