Chapitre 1 – Keronan

Notes de l’auteur : J'ai fait le premier chapitre court c'est une introduction à l'histoire !
/!\ Je prévient d'avance , je suit dyslexique, malgré que je l'ai passé dans des site de correction il reste surement qu'elle que faute , qui son pour ma pare futile ou pas d'impacte a mon texte, je tien juste a vous le signaler.

La pluie fine tombait sur Keronan comme un voile de brume. Les pavés, luisants sous les lanternes du village, semblaient avaler chaque pas dans un silence feutré. Élise Moreau inspira profondément : l’air salé de la côte, chargé d’humidité et d’odeurs de bois mouillé, lui donnait l’impression de revenir dans un monde figé.

Au bout du chemin, la maison de sa grand-mère se dressait. Une bâtisse de pierre sombre, envahie de mousse, protégée par un jardin en friche où l’herbe s’élançait librement. Derrière la fenêtre, une silhouette attendait. Jeanne. Sa seule famille encore en vie.

Lorsque la porte s’ouvrit, une bouffée de chaleur se répandit dans le couloir. Jeanne sourit, mais dans ses yeux brillait ce voile discret des personnes qui portent plus de souvenirs qu’elles ne veulent en confier.

— Entre, ma fille. Tu dois être gelée.

L’intérieur de la maison sentait la cire, la soupe aux légumes et le linge séché près du feu. Tout semblait immobile, comme si rien n’avait bougé depuis la dernière fois qu’Élise était venue enfant. Le buffet de chêne couvert d’assiettes décorées, l’horloge qui battait trop lentement, les rideaux épais qui étouffaient le vent.

Au mur, des photos jaunies captaient l’attention. Élise s’approcha. L’une montrait sa mère, jeune, serrant un bébé contre elle. Son cœur se serra. Elle revit les appartements modestes de Rennes, sa mère rentrant tard, les yeux fatigués mais toujours souriante. Agnès Moreau avait élevé sa fille seule, dans la précarité mais avec une tendresse indéfectible. Sa mort avait laissé un vide immense, que même ces murs épais ne pouvaient combler.

Un peu plus loin, une autre photo : un homme grand, le regard sombre, une main posée sur l’épaule de Jeanne. Luc Moreau, son père. Disparu lors qu’Élise avait quatre ans. Elle détourna les yeux. Elle ne gardait de lui que quelques images floues et une seule trace concrète : une bague en argent gravée, trop grande pour son doigt, qu’il portait autrefois.Et que sa mère lui avais donné, elle ne s’en séparait jamais.

— Tu dois être fatiguée, murmura Jeanne. Viens, je vais te montrer ta chambre.

Elles traversèrent le couloir. Par la fenêtre, Élise aperçut deux silhouettes dans le jardin : John et Eliott, les hommes qui aidaient Jeanne aux travaux les plus rudes. Leurs mains calleuses maniaient la terre avec une lenteur précise. L’un leva brièvement la tête. Son regard croisa celui d’Élise, fixe, impénétrable. L’autre cessa de parler dès qu’il la vit, comme si sa seule présence avait brisé une conversation qu’elle n’aurait pas dû entendre.

Élise détourna les yeux.

Jeanne posa une main sur l’épaule de sa petite-fille avant d’ouvrir la porte de la chambre.

— Ici, tu seras en sécurité, dit-elle doucement.

Élise fronça les sourcils.
— En sécurité ?

Jeanne sembla regretter ses mots, détourna les yeux et reprit d’une voix plus neutre :
— Ce que je veux dire, c’est que tu pourras te reposer. Ces murs sont solides. Ils ont vu passer bien des choses.

Un silence pesa dans le couloir. La grand-mère serra le châle sur ses épaules et murmura presque pour elle-même :
— Parfois, ce qu’on croit disparu reste… présent. Les vieilles pierres gardent la mémoire mieux que nous.

Élise sentit un frisson lui parcourir le dos, sans savoir si c’était à cause des mots ou du ton employé.

Puis Jeanne poussa la porte et s’efforça de sourire.
— Repose-toi, ma fille. Le voyage a dû t’épuiser.

La chambre, au bout du couloir, donnait sur le jardin. Simple mais confortable, avec un lit aux draps propres, une commode et surtout, accroché au mur, un grand miroir ancien. Le cadre de bois noirci était fissuré. La surface reflétait la lumière de la lampe d’une manière étrange, comme une eau agitée.

Élise s’assit sur le lit. La pluie martelait les carreaux, régulière, presque hypnotique. Elle passa une main dans ses cheveux humides et observa son reflet. Le visage qu’elle y découvrit paraissait étranger, plus pâle, comme si le miroir ne reflétait pas son image exacte mais une version affaiblie d’elle-même.

Alors, une ombre passa derrière son épaule.

Son souffle se coupa. Elle se retourna brusquement : rien. La porte close, la chambre vide. Pourtant, la surface du miroir ondulait encore, comme troublée par une main invisible.Un frisson violent remonta son échine. Sa main se porta instinctivement à la bague en argent. Le métal, glacé, semblait vibrer contre sa peau.Elle ferma les yeux une seconde. Était-ce la fatigue du voyage ? L’orage qui la rendait nerveuse ? Ou bien quelque chose de plus profond, tapi dans ces murs ?Quand elle les rouvrit, son reflet lui souriait faiblement… alors qu’elle-même n’avait pas bougé. Un cri resta coincé dans sa gorge. Elle recula, le cœur battant à tout rompre. Puis, le reflet redevint normal. Élise se laissa tomber sur le lit, glacée.

Et pour la première fois, une pensée s’imposa avec une clarté effrayante :
Cette maison ne se contentait pas de l’accueillir. Elle l’attendait.

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