— Mais qu’est-ce qui t’as pris d’accepter ?
— Tu pourrais au moins me laisser finir… dis-je en reprenant une bouchée de nouilles sautées qu’on nous avait livré pour le déjeuner.
— On est des dealers d’antiquités, pas des mercenaires !— Je sais, dis-je en levant les yeux au ciel avant d’avaler une gorgée de bière chinoise. C’était loin d’être la meilleure mais on faisait avec que qu’on avait.
Shō, mon meilleur ami et associé, était assis sur le canapé face à moi. J’avais choisi le moment de la pause déjeuner que nous passions dans son appartement pour lui parler de la dernière nouvelle. Dire qu’il avait l’air contrarié par ce que je venais de lui apprendre était un euphémisme.
— Et puis il s’agit pas du petit voyou du coin. On parle de Jupiter, là !
— Je sais ! râlais-je en haussant le ton.
— Elle est réputée pour être la plus puissante Animae du Marché Noir.
— Légende urbaine ! dis-je d’un air blasé.
— Bien sûr… et au passage, tu as dû oublier qu’il s’agit aussi de l’une des Capitaines de l’Amirale. continua Shō. Voyant que cela ne déclenchait aucune réaction de ma part, il poursuivit en essayant de garder son calme. Ce que j’essaye de te dire, pour faire simple, dit-il d’un ton sarcastique qui masquait à peine sa colère, c’est que tu as accepté un contrat sur la tête de l’une des personnes les plus dangereuses du Marché Noir.
Le Marché Noir était le nom que l’on donnait à un lieu secret de la ville. Pour la plupart des habitants de Brooklyn, il s’agissait simplement d’une légende urbaine mais les individus les moins bien intentionnés savaient qu’il en était tout autrement. Le Marché Noir était la capitale des affaires illégales de la ville, le paradis sur terre des criminels, des dealers et autres truands en tous genre. On y retrouvait tous les groupes de mercenaires, de tueurs à gage et tout ce qui rendait le milieu de la pègre si éclectique. Beaucoup de gangs et d’organisations criminelles rivalisaient d’ingéniosité pour essayer de se frayer un chemin à la tête du Marché Noir mais personne n’avait encore surpassé l’Amirale. L’Amirale était la cheffe de la plus grande bande organisée du Marché Noir. Ce n’était pas la plus cruelle, ni la plus détraquée, ni même la plus vicieuse mais elle régnait sur le Marché Noir avec une poigne de fer depuis plusieurs années maintenant, ce qui relevait du miracle. Même si raser un building ou commanditer un assassinat était largement dans ses cordes, l’Amirale ne tirait pas sa puissance de la force brute. Sa véritable arme de destruction massive, c’était le savoir. Le savoir sur tout ce qu’il se passait au Marché Noir, dans la ville et même au-delà à chaque instant. Grâce à cela, elle était capable de prévoir n’importe quelle tentative de mutinerie, d’étouffer dans l’oeuf la moindre affaire qui ne serait pas en sa faveur, de faire chanter n’importe qui ou bien d’envoyer en prison pour le reste de ses jours le malheureux qui lui aurait fait l’affront de questionner son autorité. Comment elle parvenait à obtenir des informations si délicates en si grand nombre demeurait un mystère mais il était certain que ses trois fidèles Capitaines y étaient pour quelque chose. Les trois Capitaines de l’Amirale se chargeaient du sale boulot pour elle. Ils étaient sa force brute et son moyen de pression lors de négociations délicates. Leurs personnalités étaient aussi énigmatiques que celle de leur patronne mais tout aussi terrifiantes. Il suffisait de tendre l’oreille pour entendre des histoires toutes plus improbables les unes que les autres sur leur compte. En poussant un peu plus les recherches, on se rendait compte que la plupart étaient vraies. En résumé, les Capitaines étaient les dernières personnes à qui l’on voulait avoir à faire. Et Jupiter était l’un d’entre eux.
Je m’étais toujours arrangé pour ne jamais me mêler des affaires de l’Amirale et de ses Capitaines si bien que malgré des années à fréquenter le Marché Noir, je n’en savais pas plus sur Jupiter que ce que j’avais pu entendre aux coins des ruelles. Je n’avais pas besoin du réseau d’information de l’Amirale pour savoir que « Jupiter » n’était qu’un pseudonyme destiné à dissimuler l’autre identité du Capitaine dans la vie de tous les jours. C’était ce que les habitants du Marché Noir appelaient la Surface. Il était également évident que sa véritable identité devait être protégée par les meilleurs agents de l’Amirale et que ceux qui parvenaient trop près du but ne devaient pas vivre assez longtemps pour partager leur découverte avec d’autres intéressés.
La mettre hors d’était de nuire et la « livrer » à mon client n’allait donc pas être une mince affaire. Je restais silencieux. Shō avait raison, il s’agissait d’une mission suicide.
— Lysandre, on sait tous les deux que n’importe qui possédant un soupçon d’instinct de survie n’aurait jamais accepté cette mission.
Je soupirais. Pour ce qui était de l’instinct de survie, je pouvais me vanter d’être plutôt bien loti. Ou alors j’avais une chance démesurée…
— Est-ce que tu vas finir par me dire pourquoi est-ce que tu as accepté ce contrat ? finit par me demander Shō.
— Si t’étais pas monté sur tes grands chevaux dès le départ…
— Je sens que ça va pas me plaire… soupira Shō en croisant les bras.
Et je pouvais déjà confirmer que ça n’allait absolument pas lui plaire.
— Je pourrais mettre ma main à couper que le type qui m’a « proposé » ce deal est responsable de ce qu’il s’est passé au manoir Haletek.
J’avais mimé des guillemets pour le terme « proposé » puisque, si ma supposition était avérée, il s’agissait plus d’un ordre que d’une proposition.
L’histoire débutait il y avait près de 6 ans maintenant. Nous vivions à l’époque à San Diego où nous nous la coulions douce entre ma petite affaire de tatouage et nos deals d’oeuvres d’arts et d’antiquités. Malgré notre jeune âge dans le milieu, nous avions réussi à nous faire rapidement une bonne réputation qui nous permettait d’obtenir des sommes d’argent tout à fait scandaleuses. Un beau jour, un client du nom de John Haletek nous avait commandé une statuette antique qui avait demandé une expédition comme Shō et moi en avions rarement connue. Heureusement pour nous, notre client avait mis tous ses moyens à notre disposition et nous avions pu distribuer de généreux pots-de-vin à quiconque pouvait potentiellement nous ralentir dans notre recherche. Après quelques mois et quelques mésaventures, nous avions finalement mis la main sur cette précieuse statuette. Nous devions la remettre en main propre à notre client dans un manoir gigantesque qui lui servait de résidence secondaire. Une fois arrivés sur place, Shō et moi avions directement compris que quelque chose ne tournait pas rond. Après avoir escaladé l’immense bâtiment pour entrer par l’un des balcons du deuxième étage, nous avions trouvé l’intérieur du manoir retourné. Aucune pièce n’avait été épargnée par les cambrioleurs qui semblaient avoir déserté les lieux. Après avoir fait un tour du propriétaire pour nous assurer que nous étions bien seuls, nous avions fini par trouver le bureau de John Haletek où son cadavre à peine refroidi nous attendait, une balle entre les deux yeux. Un coupe-papier gravées aux initiales du défunt était planté dans sa poitrine et tenait une petite note de papier souillé de son sang où avait été dessiné un étrange logo. Malgré notre expérience des gangs de la côte ouest et d’ailleurs, Shō et moi avions été incapables d’identifier à qui pouvait appartenir ce logo.
Vu l’état du manoir, il était clair que les meurtriers du pauvre John Haletek cherchaient quelque chose et notre venue dans ces lieux le même soir ne pouvait pas être une coïncidence. Cela ne pouvait vouloir dire qu’une chose : cette statuette devait valoir encore plus que ce que nous avions imaginé. Shō et moi avions donc passé le restant de la nuit à fouiller le manoir de fond en comble jusqu’à ce que nous tombions sur une bibliothèque qui n’avait pas été totalement ravagée par les visiteurs précédents. Je m’en chargeais à leur place et découvrais derrière un livre un interrupteur caché. La scène qui s’en suivi fût digne d’un film d’aventure et la bibliothèque fit place à un immense bureau rempli de livres poussiéreux et de croquis tous plus mystérieux les uns que les autres. Sur beaucoup de ces croquis figuraient un symbole ressemblant à un soleil que j’avais déjà croisé lors de notre récente expédition. Tous les croquis étaient accompagnés de différentes notes et de représentations d’écrits similaires à ceux qui recouvraient la statuette que nous étions censés livrer ce soir-là. John Haletek semblait essayer en vain de percer le secret de ces mystérieux glyphes depuis un long moment. En tous cas, tous les écrits que nous avions pu trouver nous avaient confirmé une chose : cette statuette valait bien plus que tout ce que nous étions capable d’imaginer. Et j’avais une très grande imagination.
Cela faisait peut-être quelques heures que nous étions en train de passer ce bureau secret au peigne fin lorsque des sirènes de police nous sortirent de notre exploration. Shō et moi attrapions tous les documents que nous pouvions et filèrent en hâte par le même balcon que celui par lequel nous étions venus avant que les policiers ne remarquent notre présence.
Après ce soir-là, nous avions essayé de trouver d’autres informations sur le gang qui avait tué John Haletek ainsi que sur ces mystérieux symboles qu’il essayait de traduire depuis visiblement plusieurs années. Nos recherches s’étaient toutes soldées par des personnes portées disparues dans le meilleur des cas ou bien décédées dans des circonstances troubles. En plus de cela, après quelques semaines de recherches, Shō et moi avions eu la désagréable impression d’être surveillés. Nous avions donc passé les mois qui suivirent à brouiller les pistes, changer nos habitudes et avions même été jusqu’à disparaître des radars lorsque l’un de nos amis avait été retrouvé mort avec ce même logo planté dans la poitrine. J’avais vendu mon affaire à San Diego, Shō avait quitté son job du jour au lendemain et nous avions mis le cap sur la Polynésie française où nous avions passé près d’un an d’exil pas franchement désagréable avant de revenir aux États-Unis. Voilà comment nous avions atterri à Brooklyn il y avait 5 ans de cela.
Shō avait essayé de garder un visage impassible mais je l’avais vu blêmir rien qu’à la mention du nom de notre ancien client.
— T’es sûr de ce que tu dis ?
— Quand il a commencé à m’expliquer ce qu’il voulait, il m’a montré des documents où j’ai reconnu l’espèce de soleil que l’on avait trouvé dans les papiers d’Haletek. Et… commençais-je en jaugeant Shō du regard avant de continuer.
— Et ?
— Et il avait une grosse bague à l’index, du genre chevalière. Et j’ai très clairement reconnu le logo gravé dessus. finis-je par dire d’un ton entendu.
— Putain… se contenta de répondre Shō en se massant les tempes.
La question était : s’ils nous avaient retrouvés après tout ce temps, pourquoi ne pas nous liquider directement ? Il n’y avait aucun doute sur le fait qu’ils savaient que nous possédions la statuette, alors pourquoi ne pas la prendre de force ? Ce qui était encore plus étrange, c’était que ce type m’avait volontairement révélé l’identité de la seule personne, à ma connaissance, capable de déchiffrer ces étranges hiéroglyphes. Il ne fallait franchement pas être une lumière pour supposer que j’allais gentiment accepter sans essayer de la lui faire à l’envers. Si le type n’avait pas agité sa bague à ce moment-là, je l’aurais probablement envoyé balader lui et son contrat suicidaire et je serais allé négocier directement avec Jupiter pour qu’elle nous traduise cette foutue statue. Entre le logo sur sa bague et le symbole solaire sur ses papiers, même s’il avait appelé ça une « proposition », je n’avais pas d’autre choix que d’accepter si je voulais comprendre quel genre de plan détraqué son gang avait prévu pour nous. Et, accessoirement, si je voulais rester en vie. Pour l’instant, nous allions devoir jouer leur jeu jusqu’à y voir un peu plus clair.
J’expliquais tout cela à Shō qui fut bien contraint de reconnaître que, pour le coup, j’avais raison.
— Est-ce qu’on a un temps limité ? demanda-t-il.
— Non, justement, ça aussi je ne comprends pas. Il m’a laissé carte blanche. On peut prendre deux mois ou deux ans. La seule condition est qu’on la lui livre vivante.
— Mais qu’est-ce qu’ils veulent, bon sang ?
— Probablement qu’elle fasse le boulot à leur place et qu’elle nous grille le cerveau pour leur libérer le chemin ?
— S’ils nous ont trouvé, ils n’avaient qu’à venir se servir…
Je ne pouvais pas nier que cela n’avait aucun sens et que c’était encore plus inquiétant. Qu’est-ce que ces tarés pouvaient bien préparer ?
— Dans tous les cas, on a besoin d’un plan pour se débarrasser au plus vite de cette mission. conclut Shō après un moment de silence.
— Je n’ai aucune putain d’idée de comment on pourrait s’y prendre. admis-je.
S’en suivit un long silence où chacun essayait d’élaborer un plan où notre espérance de vie dépassait trois ou quatre jours. Comme rien ne me venait et que je voyais que Shō était toujours impassible, je me mis à chercher n’importe quelle excuse pour aller me dégourdir les jambes avant de piquer une crise de nerfs. Je détestais les situations hors de contrôle, encore plus quand on y risquait notre peau.
— Bon, je vais chercher le courrier. dis-je en me levant rapidement.
La petite marche jusqu’aux boites aux lettres de l’immeuble me fit un peu de bien et je revins vers Shō avec une pile de publicités.
— Ce qu’ils peuvent pas sortir comme connerie… dis-je en jetant sur la table basse le dépliant pour une herboristerie que je venais de lire.
Shō y jeta un rapide coup d’oeil pour voir de quoi je parlais. Je le vis se redresser d’un coup avec un éclat dans ses yeux qui semblait dire « Eurêka ».
— Quoi ? T’as une soudaine envie de shampoing à l’huile essentielle de concombre ?
— J’ai peut-être une idée. se contenta-t-il de me dire avant de se lever rapidement.
Il disparut de son salon et je l’entendis farfouiller dans la pièce d’à côté. Il revint au bout de quelques secondes avec le journal de la ville daté de deux semaines.
— Je savais bien que j’avais déjà vu ce nom quelque part ! me dit-il en me tendant une page particulière du journal.
Je lui jetais un regard un peu confus tout en prenant son journal. Quel rapport il pouvait y avoir avec notre problème actuel ? Je lus une histoire totalement folle d’une herboriste nommée Vaema Davis d’un quartier de Brooklyn Heights qui était devenue une petite héroïne de son quartier en démasquant l’empoisonneur de chiens qui y sévissait depuis plusieurs semaines. Ce connard donnait de la viande empoisonnée aux chiens du quartier et trois d’entre eux n’avaient pas pu être sauvés à temps. L’herboriste avait donc trouvé le moyen d’identifier le type et l’avait surpris un soir en lui injectant un paralysant. Elle avait ensuite livré ce déchet à la police en ayant pris soin de lui administrer une dose du même poison qu’il donnait aux chiens du quartier. Après avoir vomi ses tripes pendant plusieurs jours et après un séjour à l’hôpital où il avait été sauvé de justesse, le type fut lourdement condamné pour acte de cruauté envers des animaux et Davis avait bien failli être condamnée également pour avoir empoisonné le détraqué. Heureusement pour elle, ses voisins avaient tous fait front et les charges contre elle avaient été abandonnées à condition qu’elle se tienne à carreau. Une histoire très divertissante en soi mais je ne voyais franchement pas le lien que Shō semblait avoir fait avec notre problème.
— C’est la même herboriste ! me dit-il en brandissant le dépliant.
— Et alors ?
— Et alors est-ce que tu as lu le journal ?
— Oui… ? dis-je en ne comprenant vraiment pas où il voulait en venir.
— Cette femme est capable de créer un paralysant assez puissant pour immobiliser un homme adulte pendant plusieurs heures.
Je compris ce que Shō voulait dire. Sur le papier, ça pourrait marcher…
— Et comment est-ce qu’on la convainc de nous faire un paralysant ? demandais-je, toujours pas entièrement convaincu.
— On lui donne beaucoup d’argent ?
— Classique mais ça pourrait probablement marcher…. mais si elle vient d’échapper à une condamnation pour avoir créé ce même paralysant, est-ce que ça suffira à la convaincre ?
— Et puis elle ne le fera probablement pas pour de parfaits inconnus…
Cela semblait vraiment être un plan foireux, mais c’était la seule ombre de plan que nous avions pour le moment.
— J’espère qu’elle est jeune et jolie, sinon je vais regretter ce que je m’apprête à faire… dis-je en soupirant.
— Habituellement je t’aurais dit que c’est un plan d’abruti prétentieux mais j’ai l’impression qu’on a pas vraiment le choix.
— J’irais tenter le coup et, si ça marche pas, au pire une demoiselle aura passé un bon moment !
— Lys’… Tu n’as pas besoin de coucher avec elle pour qu’elle te fasse confiance.
— Oui mais ça aidera !
Mon ami se contenta de soupirer bruyamment en levant une main en l’air, signe qu’il jetait l’éponge.
— Fais comme tu veux, mais on a besoin de ce paralysant, même si ça doit nous prendre plusieurs mois.
J’avais rarement vu Shō aussi enclin à renier ses principes de samuraï gentleman, signe que la situation était grave.
— Bon et bien puisqu’on à l’esquisse d’un plan, aussi bancal soit-il, je vais fermer le salon cet après-midi et aller directement à l’attaque. dis-je en saluant Shō qui s’apprêtait à retourner au travail.
En plus de mon activité illicite de dealer d’art, j’étais également tatoueur. Lorsque nous étions en polynésie et que nous cherchions à retourner aux États-Unis, j’étais tombé sur un vieux contact de San Diego qui devait se débarrasser d’un immeuble qu’il avait acheté de façon plus ou moins légale à Brooklyn. En négociant un peu, j’avais donc obtenu tout le rez-de-chaussée ainsi que deux appartements dans les étages supérieurs pour un prix dérisoire. Nous avions donc posé nos valises dans le quartier de Clinton Hill où Shō et moi avions transformé l’immense rez-de-chaussée de l’immeuble en deux espaces pour nos business respectifs. J’avais ouvert un salon de tatouage et Shō une boutique de tailleur.
Les affaires marchaient bien même s’il avait fallu attendre que le bouche à oreille fonctionne avant de vraiment pouvoir en tirer des salaires satisfaisants. De mon côté, la clientèle grandissait de jour en jour et je commençais même à avoir du mal à gérer l’administratif et les clients en même temps. J’avais donc embauché un assistant — plusieurs en fait — pour m’aider mais ma façon de diriger mon business ne devait pas leur convenir, tout comme ma façon de leur dire quoi faire et je finissais toujours par les virer… ou bien je n’avais pas à le faire car ils partaient d’eux-même. C’était quand même fou que, dans tout Brooklyn, il n’y ait pas un seul type compétent capable de faire ce que je lui demandais…
A notre arrivée, nous n’avions pas mis longtemps à découvrir l’existence du Marché Noir et à en apprivoiser les codes. Nous nous étions donc trouver des pseudonymes et des tenues masquant nos visages pour protéger nos identités à la Surface. J’étais devenu Hopkins et Shō était devenu Hassaki. Grâce à nos contacts pré-existants, nous avions rapidement pu graisser les pattes des personnes les plus à même de nous assurer que nos identités étaient protégées et notre expérience du milieu de la pègre nous fit rapidement grimper dans les échelons. 5 ans après notre arrivée, nous étions désormais des figures connues et redoutées du Marché Noir. Notre véritable réussite fut d’être parvenu à ne prendre parti pour aucun clan si bien que nous étions libres de marchander avec presque toutes les personnes notables du Marché Noir. Bien sûr nous n’étions pas aussi craints que l’Amirale et ses Capitaines mais nous pouvions nous vanter de dire que nous n’étions pas très loin derrière.
Je descendais rapidement dans mon salon pour annuler et reprogrammer les quelques rendez-vous que j’avais prévu cet après-midi en prétextant une intoxication alimentaire. Je remontais rapidement chez moi, attrapais mon porte-feuille que je glissais dans la poche arrière de mon jean et j’étais prêt à partir.
Je profitais du beau temps pour m’y rendre à pieds. Je devais avouer que j’avais toujours eu un faible pour le quartier de Brooklyn Heights. Je venais d’ailleurs souvent y courir. L’atmosphère le long des quais était reposante et me permettait de me vider la tête.
Je pouvais voir le panneau qui indiquait le nom de la fameuse boutique du dépliant, « Herbo’lyn », au bout de la rue dans laquelle je m’étais engagé. Si le nom de la boutique n’était franchement pas terrible, son allure avait l’air beaucoup plus recherchée. J’arrivais devant la boutique, non sans remarquer le petit groupe de demoiselles qui s’était retournées sur mon passage en gloussant et à qui je n’avais pas manqué de servir mon plus beau sourire.
Toute la devanture de la boutique était faite de baies vitrées et les présentoirs en bois naturel patiné avec une cire blanche étaient du plus bel effet. C’était très épuré et plutôt sympa, même si ce n’était pas vraiment mon style.
Je me perdais un moment dans le nombre de shampoings, pains moussants, lotions et autres conneries que j’avais devant les yeux. Il me fallait un prétexte pour entrer et engager la conversation avec elle. Quel genre de produit pourrait m’intéresser ? Je me maudissais de ne pas y avoir pensé avant, quel imbécile ! Je devais en être à mon troisième aller-retour le long de la devanture quand je trouvais finalement quelque chose susceptible de m’intéresser : une crème antidouleur pour les ecchymoses. Pourquoi pas, ça serait toujours plus crédible que des bombes pailletées pour le bain au lait de coco… J’allais me résigner à entrer lorsque je vis tout près de la porte une petite pancarte que je n’avais pas remarqué jusque-là : « Fabrication de produits sur mesure et sur demande ! Le prix de votre produit sera fixé en fonction de vos demandes. Veuillez vous adresser à moi pour plus de renseignements ! ». Si une ampoule avait pu s’allumer au-dessus de ma tête, je pense qu’elle aurait carrément explosé à ce moment-là. Je la tenais mon excuse ! Quoi de plus naturel pour un tatoueur que de vouloir éviter à ses pauvres clients la souffrance d’un tatouage ? Si seulement j’avais une sorte d’anesthésiant… Et c’est là que ma petite herboriste intervient ! J’étais vraiment un génie. Ça risquait de me coûter un bras mais c’était l’excuse parfaite pour pouvoir l’accoster et me garantir de la revoir régulièrement. Et puis je n'avais généralement pas de mal à obtenir de réductions, en particulier avec la gente féminine.
Je levais enfin les yeux de la vitrine pour regarder à travers la baie vitrée. Je ne savais pas si c’était la gérante que je pouvais apercevoir, mais si c’était le cas ce plan foireux me plaisait de plus en plus.
Elle avait les cheveux blancs attachés en une longue queue de cheval qui illuminaient sa peau laiteuse. Je ne pouvais pas encore discerner la couleur de ses yeux mais il s’agissait probablement d'une Kaha.
Certaines ethnies Animae avaient des caractéristiques physiques qui les rendaient facilement identifiables. Les Kaha avaient les cheveux blancs et les yeux bleus foncés. J’avais entendu dire que c’était à cause des flux magnétiques qui circulaient dans leurs corps et que cela influait sur la synthèse de mélanine. Enfin ce n’était pas comme si j’en avais vraiment quelque chose à faire. Moi, tout ce que je savais, c’était que j'avais un faible pour les blondes.
Je rentrais dans la boutique en jetant des petits coups d’oeil autour de moi. Le sol était en parquet mat — probablement du pin — très bien entretenu et les murs étaient blancs. Je posais mes yeux sur le comptoir qui avait été recouvert de la même patine que les présentoirs en vitrine. Un mec au style plutôt particulier y était accoudé et semblait très complice avec la jeune femme qui était de l’autre côté. Je servais mon plus beau sourire à la demoiselle qui me rendit un charmant sourire commercial. Je pouvais parier qu’ils parlaient de moi avant que je n’entre dans la boutique. Le type pianotait sur le comptoir et ses bagues tintaient en rythme avec ses doigts aux ongles vernis de noir à… paillettes ?
Je m’avançais un peu vers le comptoir quand il se retourna pour me… mater ? de haut en bas. Je lui jetais un rapide coup d’oeil. Pour finir son look déjà totalement perché, il avait des yeux vairons avec l’un vert foncé et l’autre d’un vert beaucoup plus clair, presque translucide. Je me demandais rapidement s’il s’agissait de lentilles avant de me rappeler que je n’en avais, en fait, absolument rien à carrer.
Quand je reportais enfin mon attention sur le petit bout de femme derrière le comptoir, je me retrouvais face à deux yeux bleus foncés — comme je l’avais prévu— qui me regardaient avec un éclat qui me laissait deviner que je me trouvais devant un potentiel challenge. Elle pouvait résister autant qu’elle le voulait, d’une manière ou d’une autre elle finirait dans ma poche. C’était presque littéralement une question de vie ou de mort alors je n’avais pas intérêt à tout faire foirer. Même si elle semblait dure à cuire, aucune demoiselle n’avait encore tenu bien longtemps face à mon sex-appeal. Je ne voyais pas pourquoi celle-ci ferait exception.
— Je peux vous aider ? me demanda-t-elle en me servant un joli sourire commercial.
Je prenais le temps de la regarder un peu plus en détail. Je pouvais maintenant voir que la partie inférieure de sa queue de cheval était teinte en un vert forêt. C’était original mais ça lui rajoutait un petit charme. Elle avait des traits fins et un visage arrondi. Elle aurait pu être l’image même de la douceur si elle n’avait pas ce regard franc et transperçant qui lui donnait un air beaucoup moins commode.
— J’espère que oui. lui répondis-je en ne la lâchant pas des yeux.
— Je vous écoute. me répondit-elle en soutenant mon regard.
Elle affichait une expression totalement neutre et n’avait pas l’air d’être charmée pour un sou. Pas un léger rouge aux joues, rien. Aucun signe que j’avais fait mouche.
J’allais lui répondre quand une sonnerie de téléphone retenti. Le type qui était resté planté là à nous observer décrocha et finit par s’en aller dans la rue pour prendre l’appel. Je remarquais quand même au passage qu’il avait le mérite de réussir à la faire sourire. Son visage s’adoucissait dès qu’elle le regardait. Ils avaient l’air proches, mais pas dans le genre romantique. Je tâcherais de m’en souvenir.
Une fois que le gars était hors de vue, nous revenions tous les deux à nos moutons et je lui donnais finalement ma réponse.
— J’ai vu que vous proposiez de créer des produits personnalisés pour vos clients et j’aurais besoin de vos compétences. Sauf que je ne sais pas si c’est dans vos cordes, mademoiselle … ?
— Davis. Et si vous ne me dites pas ce que vous voulez, je vais avoir du mal à vous dire si c’est « dans mes cordes » ou pas, monsieur.
Je ne pouvais pas m’empêcher d’afficher un air légèrement étonné et amusé. J’allais m’amuser avec celle-là…
— Sullivan. Mais vous pouvez m’appeler Lysandre. lui répondis-je en continuant à lui sourire.
Elle continuait de me fixer et croisait ses bras ce qui attira indubitablement mon regard sur le haut de sa poitrine que laissait deviner son haut blanc en dentelles. Je m’attardais un peu trop longtemps sur un grain de beauté au creux de son décolleté et relevais subitement les yeux pour replonger dans les siens. Ce n’était vraiment pas le moment de passer pour un gros lourd. Elle avait un sourcil arqué, l’air d’attendre que je lui dise ce que je voulais d’elle.
— Je tiens un salon de tatouage sur Clinton Hill et j’ai souvent des clients un peu… douillets. J’ai entendu parler de votre petite boutique et du fait que vous faisiez des produits personnalisés. Je me suis donc dit que l’on pourrait peut-être faire affaire. dis-je en laissant volontairement place au sous-entendu.
— Donc vous voulez un anesthésiant.
Son ton neutre et professionnel ne la quittait pas et j’avais désormais la confirmation que le côté dragueur n’était définitivement pas la bonne approche avec elle puisqu’elle avait l’air de devenir de plus en plus froide. Bon, même si elle ne tombait pas sous mon charme tout de suite, la convaincre de me fabriquer régulièrement des anesthésiants devrait me laisser assez de temps pour l’amadouer au fil des semaines.
Comme disait souvent Shō, mon entrejambe pouvait attendre.
— Perspicace ! dis-je en ne pouvant empêcher mon sarcasme de revenir à la charge.
Elle avait peut-être un peu blessé mon ego.
— Et qu’est-ce que vous me proposez ? répliqua-t-elle en ignorant ma remarque
— Qu’est-ce que vous me proposez ?
Je savais que je devais me montrer courtois et aimable avec elle pour avoir une chance d’obtenir ce que je voulais à la fin mais quelque chose dans son attitude me mettait les nerfs en pelote… C’était bien ma veine.
Elle semblait réfléchir au problème, s’accoudant au comptoir et agitant le stylo qu’elle tenait entre ses doigts. Je remarquais par la même occasion qu’elle ne portait aucune bague. La voie était libre. Même si ce n’était généralement pas un anneau qui m’arrêtait. Elle plissait le nez alors qu’elle semblait se creuser les neurones, c’était mignon.
— J’aurais probablement besoin de pas mal d’essais avant de réussir à trouver quelque chose qui vous convienne entièrement. finit-elle par dire.
Je sentais que ça allait me coûter une blinde…
S’en suivit une discussion animée quant à la négociation des prix des essais et du produit final où l’envie de l’étrangler me pris plus d’une fois. Je pouvais lire dans ses yeux que le sentiment était réciproque, ce qui ne me donnait pas vraiment de bons espoirs quant à la suite de notre projet… Il allait vraiment falloir que je réussisse à ronger mon frein rapidement sinon notre ébauche de plan allait tomber à l’eau avant même d’avoir commencé. Nous en vînmes ensuite à la durée de la phase d’essai. Même si ma radinerie me criait de faire en sorte que cette phase soit la plus courte possible je savais que plus elle mettrait de temps à confectionner l’anesthésiant, plus j’aurais de temps pour l’amadouer. Et vu le phénomène, j’allais effectivement avoir besoin de temps…
Une fois les négociations achevée et notre affaire conclue, elle s’absenta pour aller imprimer un contrat, ce qui ne manqua pas de me faire doucement rire. Faire un contrat pour deux pots d’anesthésiants, franchement… enfin bon si ça pouvait lui faire plaisir.
Pendant qu’elle disparaissait dans la pièce derrière le comptoir, j’en profitais pour observer les quelques effets personnels que je pouvais discerner derrière le comptoir.
Tout était très bien rangé, chaque chose avait sa place. Tout le contraire de mon comptoir à moi où régnait un bordel sans nom. Il n’y avait pas grand chose à part un porte-photo où je pouvais voir plusieurs clichés d’elle et de l’illuminé de tout à l’heure dans divers endroits. Elle y était rayonnante et souriait de toutes ses dents. Il y avait même une photo où elle embrassait le type sur la joue. Visiblement, elle ne lui réservait pas le même traitement qu’à moi. Je devrais peut-être lui demander quelques tuyaux…
Elle réapparut après que le bruit de l’imprimante se soit arrêté et elle m’expliqua les détails du contrat qu’elle avait imprimé sans même lever les yeux de ses bouts de papier. Elle était très professionnelle, on avait au moins ça en commun. Même si je ne me serait pas fait suer à imprimer un contrat pour ça… Je vérifiais bien partout que je ne me faisait pas entuber et j’apposais ma signature à côté de la sienne pour officialiser notre collaboration. Je regardais rapidement au-dessus de sa signature pour me remémorer son prénom que j’avais lu peu avant dans le journal.
Vaema. C’était vraiment curieux comme prénom. Je ne l’avais jamais entendu ailleurs.
— Votre prénom, c’est de quelle origine ? demandais-je avant de me dire que ce n’était peut-être pas très délicat. Quel abruti, décidément…
Elle avait d’abord eu l’air surprise et devait voir que je n’avais pas spécialement réfléchi avant de balancer ça car elle se mit à sourire légèrement.
— Je n’en ai aucune idée.
Ses parents ne le lui avaient jamais dit ? Je n’allais peut-être pas poser cette question…
— Lysandre, c’est pas commun non plus… ajouta-t-elle l’air de rien en pliant ses papiers.
— Une idée de mon père, apparemment.
— C’est pas vilain. me dit-elle en me lançant un petit sourire.
Je le lui rendit directement. Enfin on arrivait à quelque chose ! Elle était plutôt sympa quand elle ne tirait pas la tronche.
— Vaema non plus.
Elle lâcha un petit rire quand la sonnette de la boutique retenti. Une cliente était entrée dans la boutique et semblait attendre son tour. Pile au moment où je commençais à l’amadouer… Vaema me tendit ma copie du contrat.
— Je vous appelle dès que j’ai terminé le premier essai. Par contre, j’aurais besoin de cobayes pour pouvoir tester le produit directement.
— Je verrais auprès de mes clients sinon… j’ai un ami bonne patte qui sera ravi de vous servir de cobaye !
Shō allait m’insulter. Mais il n’y avait pas de raison que je sois le seul à trinquer dans cette affaire ! Et puis c’était son idée, à la base. Rien que de l’imaginer badigeonné d’anesthésiant plus ou moins au point me donnait envie de rire.
— Bien. se contenta-t-elle de me répondre en souriant.
— A bientôt alors, Vaema.
— Emma.
Je la regardais en arquant un sourcil.
— C’est plus simple. ajouta-t-elle.
— Emma. répétais-je en lui lançant un dernier sourire qui se voulait le plus amical possible.
Je quittais finalement la boutique, et repris le chemin de Clinton Hill. Finalement ça ne s’était pas si mal passé.
En rentrant, j'allais directement faire mon bilan à Shō et lui dire que sa brillante idée m’aura valu une quantité de dollars non négligeable par mois pendant une durée indéterminée et je finirais par lui dire entre le fromage et le dessert qu’il servira probablement de cobaye. Il allait adorer.
Il ne me restera plus qu’à amadouer Emma, ce qui risquait de me demander plus de temps que prévu… Je pourrais peut-être essayer de lui parler du paralysant l’air de rien d’ici peu, histoire de jauger le terrain ? J’allais déjà la laisser travailler sur le premier échantillon avant de revenir à la charge.
En attendant que Shō finisse sa journée de travail, j’allais renter chez moi pour essayer de comprendre comment ces types nous avaient retrouvé et essayer de recoller les pièces du puzzle pour comprendre ce qu’ils pouvaient bien nous vouloir…
J’étais en tout cas certain d’une chose : cette fois-ci ils ne nous feraient pas fuir.
J'ai dévoré ce chapitre, voir Lyssandre descendre de ses grands chevaux de séducteur un peu trop sûr de lui est assez jouissif ! Et ce pauvre Sho qui va devoir jouer les cobayes ...
J'adore également (mais tu le sais déjà) l'idée du Marché Noir, des identités secrètes et de l'ambiance qui s'en dégage.
Attention cependant à la conjugaison et aux quelques coquilles qui se sont glissées dans le chapitre ^^'
Bref, j'accoure pour lire la suite !
"Et comme si ça n’aurait pas déjà dû te convaincre de ne pas accepter ce contrat" : la phrase est un peu lourde je trouve. Je n'ai pas tout relevé mais tu en as d'autres dans ce goût-là.
J'ai aussi mis beaucoup de temps à comprendre que nous avions changé de narrateur (bon ok... en lisant le titre du chapitre j'aurais pu comprendre plus vite, c'est peut-être moi le boulet, pour le coup xD)
Attention aussi à tes passés simples. A plusieurs reprises tu oublies le -t de la troisième personna, pour des -i et des -u.
Je ne suis pas une grande fana de romance (et ça c'est cent pour cent personnel), mais j'ai plutôt bien lu l'ensemble du chapitre (peut-être parce que la manie de dragueur trop sûr de lui de Lysandre me donnait envie de le frapper, et de voir Emma lui mettre un bon coup dans la tête !). J'ai hâte de voir comment tu vas faire évoluer leur relation de travail et l'intrigue autour.
Comme je le disais dans l'autre chapitre il y a un énorme potentiel malgré quelques maladresses de construction ! Tu as une plume claire et efficace, qui se laisse bien lire, et j'apprécie.
Je ne sais pas si tu connais Shadow Hunters mais je trouve qu'il se dégage un peu le même type d'aura autour des lieux et des personnages (ce qui est positif pour moi, étant donné que j'aime bien cette série).
Voilà ! J'entends la suite **
Effectivement, il y a certaines phrases qui sont un peu lourdes, je bataille pas mal pour essayer de trouver un juste milieu entre un vocabulaire trop "oral" et un vocabulaire écrit que je juge un peu trop soutenu pour des dialogues, je vais essayer de me repencher dessus pour alléger tout ça !
Effectivement, j'alterne les narrateurs et chaque titre de chapitre porte le nom du narrateur du-dit chapitre !
Le passé simple (et globalement tous les temps composés haha), c'est ma bête noire depuis la primaire, c'est une catastrophe xD J'ai beau corriger avec un tableau de conjugaison sous le nez, je trouve toujours le moyen de faire des fautes ! Je vais corriger ça du coup, je te remercie ! :)
Je suis contente que tu trouve l'histoire intéressante, j'ai passé énormément de temps à la construire et parfois, je le confesse, en dépit de la construction !
Shadow Hunters est encore aujourd'hui l'une de mes séries préférées donc ça me fait très plaisir que tu me dise ça haha !
La suite est déjà prête, tu risques d'y retrouver le même type d'erreurs et de "lourdeurs" mais tes commentaires vont m'aider à fignoler tout ça !
Je te remercie beaucoup pour toutes ces petites indications et au plaisir d'avoir ton avis pour la suite des aventures d'Emma et Lys ;-)