« Je ne sais pas pourquoi j’ai gardé secret les drames de mon adolescence. J’avais trop honte, je crois. L’existence de mon premier enfant, les circonstances de sa conception et de son abandon, c’était un lourd fardeau à porter… La seule chose que je voulais, c’était veiller sur la famille que je me suis construite ensuite. Et je n’aurais jamais cru que mes silences pouvaient tout détruire. »
Extrait de l’autobiographie de Dhorvana El’Varghor, 1826.
*
8 heures et demi avant le meurtre de Narcisse Pandiorki
14 avril 1821, 18h34
Parfois, Dhorvana se demandait ce qu’il lui avait pris de faire autant d’enfants. Ce fût en tout cas ce qui lui traversa l’esprit alors qu’elle finissait de s’apprêter pour la soirée. Enfermée seule dans la petite pièce où étaient regroupés tous ses vêtements et bijoux, elle n’était guère à l’abri du vacarme provoqué par sa progéniture qui s’écharpait dans le salon adjacent. Étaient-ils donc incapables de rester calme cinq minutes ?
— Sale voleuse ! entendit-elle crier avant qu’un énième hurlement strident manque de lui perforer les tympans.
Dhorvana décida d’ignorer la perturbation. Assise à sa coiffeuse, elle entreprit plutôt de sublimer son regard d’un trait de khôl, avant de tresser ses longs cheveux noirs. Sa tenue laissait visibles les tatouages qui ornaient le marron cuivré de sa peau, en délicates arabesques s’étirant des épaules jusqu’aux poignets. Derniers vestiges de son ancienne vie. Les gens d’ici portaient parfois de drôles de regards dessus, mais s’abstenaient de tout commentaire. Le croissant de lune peint bien en évidence au milieu de son front les en dissuadait. Symbole de son appartenance aux Sentinelles, protecteurs adorés de la ville, il aurait été malvenu de l’outrager.
Dhorvana fronça les sourcils en fouillant l’intérieur d’un tiroir. Il manquait encore un détail. La toute nouvelle paire de boucles d’oreilles qu’on lui avait offerte – deux petits griffons argentés sous lesquels étaient suspendues de jolies plumes bleues – vint finalement compléter l’ensemble, et elle s’observa à nouveau dans le miroir. Voilà qui était mieux. Les bijoux étaient parfaitement assortis avec les deux bracelets en argent et pierre de lune qui ornaient le haut de ses bras, ainsi que son collier au ras-du-cou où étincelait sa pierre de soleil.
Chaque Sentinelle portait en permanence quelques-uns de ces joyaux magiques. Si posséder une pierre de soleil n’avait qu’une utilité mineure, ce n’était pas le cas des pierres de lune. A condition de supporter la malédiction qui allait avec, détenir l’une de ces gemmes octroyait une capacité magique puissante. Indispensable pour faire face aux dangers de l’Extérieur. Il fallait cependant un mental d’acier et de longues années d’entraînement avant d’être capable de maîtriser la magie de plusieurs pierres de lune à la fois. En dehors de ses supérieurs : le Roi Thaddéus et le Commandant Roderick, Dhorvana était la seule à en posséder deux.
Un nouveau hurlement retentit.
Dhorvana soupira et se résigna à sortir de sa cachette. Elle devait reconnaître que les cris des enfants n’étaient pas l’unique raison de son agacement. Ils avaient choisi le mauvais jour pour se disputer, voilà tout. Certes, elle aurait préféré un après-midi différent, passé à faire une sieste bien méritée, puis à parfaire sa tenue dans le calme. Pourtant tout cela était secondaire. Depuis l’aube, elle faisait de son mieux pour s’occuper l’esprit et rester positive, mais la date la narguait. Le lendemain, elle fêterait ses quarante-sept ans. Elle avait toujours détesté son anniversaire.
Le fait que la pleine lune aurait également lieu cette nuit ne faisait qu’empirer les choses. Au lever du soleil, elle s’était rendue seule au Bureau de Recensement, assister au Tirage au Sort mensuel en compagnie d’autres curieux. Le résultat était toujours affiché sur la Place Royale un peu plus tard dans la matinée, mais elle ne pouvait pas attendre. La boule au ventre, elle avait regardé la Grande Recenseuse plonger la main dans le large bocal en verre, priant tous les dieux pour ne pas connaître l’heureux élu. La Grande Recenseuse avait alors tendu le petit papier sélectionné au Roi Thaddéus. Le souffle coupé, Dhorvana avait écouté celui-ci annoncer d’une voix grave le nom de la personne qui serait sacrifiée le soir même. Le nom d’une femme. Une anonyme. Rassurée, Dhorvana était rentrée chez elle d’un pas pressé, un brin mal à l’aise de se réjouir du malheur d’une autre.
Un bruit sourd résonna dans l’appartement, la ramenant au moment présent. Ces garnements allaient finir par casser quelque chose si elle n’intervenait pas !
Dhorvana ouvrit la porte d’un geste brusque, s’engouffrant dans le couloir. Elle avait à peine fait quelques pas en direction du salon qu’elle faillit trébucher sur un nounours oublié au milieu du passage. Rectification : pas vraiment « oublié », non. A y regarder de plus près, on aurait plutôt dit que les enfants avaient passé les deux dernières heures à refaire la décoration. Le sol entier de la pièce était jonché d’épées en bois, de peluches licornes et autres jouets non-identifiés. C’était à peine si on distinguait encore le cuir vert du canapé sur lequel avait échoué une multitude de masques et costumes bariolés. Sans parler de la grande table en chêne, réquisitionnée par une bande de poupées occupées à siroter un thé avec des biscuits. Dhorvana n’en revenait pas de tout ce désordre accumulé. Pour autant, ce large choix d’amusements ne suffisait visiblement pas à combler sa descendance, qui s’obstinait à vouloir le même jouet en même temps.
— Lâche-le ! Maintenant c’est mon tour !
— Non, c’est à moi !
— Mais moi aussi je veux jouer avec !
Sana s’arc-boutait pour arracher le chien en bois sculpté des mains de son frère, mais celui-ci lui flanqua un coup de pied. La petite fille hurla sans pour autant lâcher prise.
— Du calme, les enfants, intervint Borok. Qui veut écouter son Papa lui raconter une histoire ? Une nouvelle, à propos d’une guerrière qui doit collaborer avec son pire ennemi pour sauver le monde. Ça vous dit ?
— Non ! crièrent-ils en chœur.
Un peu dépassé par la situation, l’homme barbu aux cheveux grisonnants se passa une main sur la nuque tout en réfléchissant à une stratégie plus efficace. Ses manches relevées laissaient apercevoir une partie des tatouages recouvrant sa peau pâle, semblables à ceux de Dhorvana. Cela faisait bien des années qu’ils avaient fui leur ancienne nation, mais les symboles encrés sur leurs corps, eux, restaient éternels. L’autre détail notable au sujet de son apparence était le bandeau qui couvrait son œil mort.
Si lui aussi avait rejoint les Sentinelles, comme en témoignait le croissant de lune sur son front, ce n’était pas de gaîté de cœur. Borok avait toujours eu du mal avec la violence. Il mettait un point d’honneur à s’en servir le moins possible et même élever la voix semblait lui coûter. Cela faisait partie de son charme, mais le plaçait parfois dans des situations délicates. Comme maintenant, où malgré sa carrure imposante, il peinait à affirmer son autorité devant sa progéniture.
L’homme poussa un soupir dépité et Dhorvana se résolut à lui venir en aide.
— Qu’est-ce que vous trafiquez encore, vous deux ?
A ces mots, les deux enfants turbulents se séparèrent aussitôt, prenant leur air le plus innocent.
— Rien du tout, Maman, affirma Sana avec aplomb. On s’amusait avec Waran, c’est tout.
Le petit garçon hocha la tête.
— Oui, j’allais prêter mon chien en bois à Sana et je lui disais qu’elle devait faire très attention à ne pas le perdre ou le casser, dit-il en lui mettant le jouet dans les mains.
Dhorvana échangea un regard désabusé avec Borok. Le moins qu’on puisse dire, c’était qu’à dix ans à peine, les deux enfants ne manquaient pas de répartie.
— On va dire que ça ira pour cette fois, concéda-t-elle. Mais je ne veux plus vous entendre d’ici mon départ, est-ce bien clair ?
Après un regard de connivence, Sana et Waran hochèrent la tête, avant de s’éclipser discrètement dans leur chambre. Quels comédiens ces deux-là ! Heureusement que la dernière membre des triplés était plus sage. Mais Osha étant absente pour le moment, elle ne pouvait guère influencer positivement son frère et sa sœur.
Dhorvana se tourna vers Borok.
— Ça va aller pour ce soir ? Tu vas t’en sortir, tout seul avec les enfants ?
Celui-ci haussa un sourcil.
— Tu t’apprêtes à partir pour une expédition dangereuse à l’Extérieur et c’est pour moi que tu t’inquiètes ? Moi qui vais passer la soirée à bouquiner pendant que les enfants dorment ? Je pense que je devrais survivre.
Dhorvana pouffa de rire. Évidemment, dit comme ça...
Elle n’eut pas le temps de répliquer que la porte d’entrée s’ouvrit, laissant entrer deux autres membres de la famille.
A l’inverse de Borok, Marukan était grand et fin, avec une peau aussi sombre que celle de Dhorvana. C’était indéniablement un très bel homme, qui attirait tout autant les regards dans sa jeunesse qu’à présent qu’il approchait des cinquante ans. Lui aussi était couvert de tatouages, et la tragique perte de sa main droite ne l’empêchait pas d'être Sentinelle, comme en témoignait la marque sur son front. Il était également un membre indispensable de leur trio parental.
Heureuse de son retour, Dhorvana se précipita à sa rencontre et enfouit son visage dans son cou. Marukan profita de son étreinte quelques instants, avant d’écarter légèrement sa compagne pour déposer un baiser sur ses lèvres.
— Qu’est-ce qui me vaut l’honneur d’un accueil si chaleureux ? Waran et Sana ont été sages aujourd’hui ?
Dhorvana grimaça.
— Pas pire que d’habitude, on va dire.
Marukan eut un sourire moqueur.
— Je vois. C’est l’enthousiasme du départ alors !
A côtés d’eux, la discrète Osha délaçait ses chaussures, une grande feuille à dessin glissée sous le bras.
— Je crois qu’elle a un cadeau pour toi, dit Marukan en désignant leur fille de la tête avant de rejoindre Borok au salon.
Dhorvana s’accroupit devant la fillette pour se mettre à sa hauteur. Les longs cheveux noirs de celle-ci étaient attachés en une queue de cheval à moitié défaite et une mèche lui tombait devant les yeux.
— Coucou, ma puce ! Alors, c’était bien cet après-midi au musée avec Papa ?
La petite fille signa avec ses mains :
— Oui, super bien !
Dhorvana n’était pas sûre de comprendre en quoi observer des vieilleries en vitrines pouvaient être intéressant, mais après tout, qui était-elle pour juger les goûts de sa fille ? Elle-même passait déjà pour une excentrique avec son obsession pour les griffons.
— Qu’est-ce que vous avez vu de beau là-bas ?
— Il y avait un bout de l’armure d’un Barbare ! Papa m’a raconté qu’ils les fabriquaient avec des écailles de crachemort.
Elle s’arrêta, hésitante, avant d’ajouter en souriant :
— Je t’ai aussi fait un dessin.
Dhorvana attrapa le papier qu’elle lui tendait. Elle se vit représentée à dos de griffon avec une petite fille sur les genoux, sans doute Osha, le tout accompagné de l’inscription « Je t’aime, Maman » avec un cœur. Un sourire éclaira son visage. Cette petite était vraiment adorable, sans compter que c’était plutôt bien dessiné pour une enfant de cet âge.
— C’est très beau, ma chérie ! Tu veux bien que j’aille le ranger avec les autres dans ma chambre ?
La fillette acquiesça et elles avancèrent ensemble dans le salon. A peine Osha aperçut-elle les biscuits abandonnés sur la grande table, qu’elle se rua dessus en esquivant avec habiletés les jouets sur son chemin. Elle en attrapa un qu’elle croqua aussitôt d’un air ravi. Atterrée, Dhorvana soupira devant ce spectacle. Si seulement cette petite pouvait montrer autant d’enthousiasme devant un vrai repas…
De l’autre côté de la pièce, elle s’aperçut que Marukan avait plaqué Borok contre le mur et l’embrassait avec passion. Ce dernier glissa ses bras autour de son cou pour le presser encore plus contre lui. Tout à leur occupation, les deux hommes ne prêtaient aucune attention aux goinfreries de leur fille, qui engloutissait déjà son troisième biscuit. Le dessin toujours en main, Dhorvana renonça à faire le moindre commentaire et fila vers la chambre parentale.
Une fois dans son antre, la mère de famille se fit la réflexion que bientôt la chambre allait devenir trop petite pour y accueillir toutes ses affaires. La pièce était pourtant assez spacieuse. Mais sur le pan de mur depuis longtemps réquisitionné par Dhorvana pour exposer ses trésors de collection, les étagères menaçaient à présent de s’écrouler.
Il fallait dire qu’elle en avait, des choses à y mettre ! En plus des dessins de ses enfants, tout ce qu’elle dénichait venait s’accumuler : plumes de griffons, statuettes à l’effigie de griffons, toiles d’illustres inconnus sur lesquelles on pouvait apercevoir un griffon… sans parler de sa précieuse encyclopédie de cinq cents pages Griffons : tout savoir sur ces maîtres des cieux, dont les feuilles menaçaient de s’échapper de la reliure tant elle l’avait lu et relu. Tout ce bazar prenait de plus en plus de place et commençait à empiéter sur sa table de nuit et au-delà. L’autre jour, elle avait même failli se briser un orteil en sortant du lit. Heureusement, le petit griffon en métal dans lequel elle s’était cognée n’avait pas été abîmé ! Comme il lui était impensable de se séparer du moindre objet, l’idéal aurait été qu’elle se trouve un plus grand espace de stockage en dehors de chez eux, pour ne garder que ses bibelots préférés ici. Si seulement elle avait eu le temps de s’occuper de tout ça…
Son dessin rangé en lieu sûr, Dhorvana entrouvrit la porte de la chambre des triplés.
— Osha est rentrée, annonça-t-elle.
Aussitôt, Waran et Sana sortirent en trombe, la bousculant au passage, pour se ruer dans le salon.
— Ma sœur préférée ! hurla la fillette tout en trébuchant sur une peluche.
Waran s’arrêta en dérapage contrôlé à ses côtés.
— Non, c’est ma préférée à moi ! renchérit-il en tirant la langue.
Osha les fixa tour à tour en se léchant les doigts.
— Ça te dit qu’on joue à la livraison de pleine lune ? demanda Sana. C’est moi qui fait la Commandante des Sentinelles et toi la Reine des Barbares. Waran fera la victime.
Ce dernier n’apprécia pas du tout et attrapa une épée en bois qui traînait au sol pour la brandir au dessus de sa tête.
— Hé ! Mais pourquoi c’est toujours moi qui a le rôle le plus nul !
— Moi ça me va, signa Osha. Je veux mettre le diadème de princesse. Il est trop beau !
Les ayant rejoint, Dhorvana arracha l’épée des mains de son fils pour la remettre au sol. Que ses enfants imitent grossièrement son travail ne la gênait pas en soi, mais ce n’était vraiment pas le moment.
— Ça suffit ! Avant de faire quoi que ce soit, vous allez me faire le plaisir de ranger tout ce bazar. Je ne vais pas tarder à aller livrer aux Barbares la vraie victime du mois et n’ai pas le temps de m’occuper de vos bêtises.
— Mais, Maman…
Borok et Marukan arrivèrent en renfort.
— Faites ce que votre mère demande ou vous serez tous privés d’histoire demain, menaça ce dernier.
Waran écarquilla les yeux et Osha croisa les bras sur sa poitrine avec une moue boudeuse, pendant que Sana s’écriait :
— Mais c’est pas juste ! Déjà qu’on n’a même pas le droit de vous accompagner, vous allez pas en plus ne rien nous raconter ! Sinon comment je vais faire moi, pour m’entraîner à devenir la meilleure Sentinelle du monde ?
Marukan leva les yeux au ciel.
— Commence déjà par apprendre à obéir, jeune effrontée. Personne n’arrive en haut de la hiérarchie en n’en faisant qu’à sa tête !
— Exactement, confirma Dhorvana. Même moi qui suis pourtant la seconde plus gradée, j’ai des obligations à respecter. Elles ne me plaisent pas toujours, mais c’est comme ça.
Les triplés affichèrent des mines dépitées. Ils n’eurent cependant pas le temps de se décider à ranger que la porte d’entrée s’ouvrit à nouveau, laissant de délicieuses effluves de poisson frit se répandre dans l’appartement.
— Coucou la famille ! lança une voix familière. Devinez ce qu’on vous a rapporté ?
Sana et Waran se précipitèrent dans l’entrée, Osha sur les talons.
— Zéphyr !
— C’est du tsushpanki ?
— Trop bien ! On peut en manger tout de suite ?
Osha se mit à sautiller autour du jeune homme, tendant les mains vers la nourriture. Celui-ci leva alors son plat plus haut en riant. Dhorvana sourit devant cette scène de bonne humeur communicative, mais elle n’était pas dupe. Son fils aîné n’allait pas aussi bien qu’il n’essayait de le faire croire. Le drame de la dernière pleine lune hantait encore Zéphyr et elle se sentait terriblement impuissante à le soulager.
Un peu en retrait derrière lui, se trouvait sa sœur jumelle, Shanaé. Même cheveux noirs ondulés, même peau marron clair : la ressemblance entre les deux jeunes gens était frappante. La différence la plus notable étant le croissant de lune qui ornait le front de Zéphyr, mais pas celui de sa sœur, au grand désarroi de leurs parents. Les jumeaux avaient toujours été fusionnels, mais se renfermaient un peu trop dans leur bulle ces temps-ci. Dhorvana regrettait de ne pas en savoir plus sur leurs activités. Même après avoir fêté leur vingt-quatre ans l’hiver dernier, ils restaient ses enfants et elle ne pouvait s’empêcher de vouloir se mêler de leur vie.
Un aboiement retentit.
Sensible à toute cette agitation, Neige se mit à tourner autour des enfants en remuant frénétiquement la queue. Shanaé avait recueilli la grande chienne blanche à trois pattes quelques mois plus tôt et depuis, elle la suivait comme son ombre. Toute la famille avait eut tôt fait de s’y attacher. Sana reporta son attention sur l’animal qui vint alors lui lécher le visage d’un grand coup de langue. La petite fille s’écarta en riant.
— Neige ! Tu me mets de la bave partout !
Face à elle, la chienne remua encore plus la queue.
— Vous comptez rester ici ce soir ? demanda Dhorvana.
Zéphyr secoua la tête.
— Pas vraiment. On vient dîner avec vous, mais on repart aussitôt après.
— On veut assister aux festivités sur la Place Royale, précisa Shanaé.
Une vague d’excitation parcouru les triplés.
— Je veux venir, signa Osha.
— Moi aussi ! renchérirent les deux autres.
Marukan intervint aussitôt en fronçant les sourcils.
— C’est hors de question. Vous êtes beaucoup trop jeunes pour ça.
— Mais on a plein de copains d’école qui y vont ! se plaignit Waran.
Cela ne réussit pas à émouvoir son père.
— Grand bien leur fasse. Et si l’un d’eux décide de se jeter d’un toit, tu comptes l’imiter ?
— C’est pas du tout pareil !
— Peu importe. C’est toujours non.
De grosses larmes commencèrent à rouler sur les joues du petit garçon et il courut se réfugier dans les bras de Borok.
— C’est pour ton bien, tu sais, reprit Marukan d’une voix plus douce. Mais si vous êtes sages tous les trois, on pourrait peut-être envisager de vous faire visiter le haut de la muraille dans quelques temps. Enfin, si Maman donne son autorisation ?
Il se tourna vers Dhorvana, qui hocha la tête. L’immense édifice de pierre qui les protégeait des Barbares n’était pas vraiment ce qu’on pourrait appeler une attraction touristique, et en temps normal, seules les Sentinelles y circulaient. Toutefois, ils pouvaient faire une exception. Promue six lunes plus tôt au poste de Capitainesse, Dhorvana avait désormais la possibilité d’accorder ce genre de choses, et elle appréciait l’idée. Après tout, les triplés n’étaient-ils pas destinés à devenir Sentinelles un jour ?
— Ça devrait pouvoir se faire, confirma-t-elle. Il faut juste que je vérifie le planning, pour être sûre que vous ne gênerez aucune patrouille.
Waran retrouva le sourire à travers ses larmes.
— Merci, Maman !
De leur côté, Osha et Sana entamèrent une danse de la joie. Leurs petits corps se mirent à tournoyer autour de leurs parents, dans des mouvements mi-gracieux, mi-anarchiques, tandis que l’une d’elles criait :
— On va visiter la muraaaaille ! On va visiter la muraaaaille !
Dhorvana sourit devant le spectacle que lui offraient ses filles. Il ne fallait pas grand-chose pour leur faire plaisir à cet âge ! Les fillettes poursuivirent leur chorégraphie improvisée jusqu’à ce que Sana manque de souffle. Elle s’arrêta alors pour offrir des baisers volants à son public, qui la couvrit de ses applaudissements.
Une fois le silence retombé, Borok reprit la parole :
— Bon, et si vous vous dépêchiez de ranger vos jouets maintenant, qu’on puisse manger ce délicieux tsushpanki ?
Les triplés s’exécutèrent sans broncher, tandis que les jumeaux dressaient la table en compagnie de leur père borgne. Dhorvana put alors s’isoler dans l’entrée avec Marukan.
Depuis quinze ans qu’ils vivaient là, c’était toujours le même rituel. Chaque soir de pleine lune, avant de partir accomplir leur mission de Sentinelles, ils venaient se recueillir ici. Devant la précieuse peinture accrochée au mur. Précieuse, car sentimentalement chargée. Car irremplaçable. Car réalisée sans véritable talent ni technique, mais avec beaucoup d’amour, par une personne chère à leur cœur.
C’était une peinture qui les représentait eux. Ou plutôt, la famille qu’ils formaient autrefois. Au centre figurait Dhorvana, jeune et insouciante, le ventre arrondi par huit mois de grossesse. Borok et Marukan l’encadraient, souriants. Les jumeaux jouaient à côté. Âgés de six ans à peine, ils tentaient de construire un château de sable à l’aide de leurs petites mains. Un portrait de famille banal. En arrière-plan, on pouvait apercevoir la cabane en bois où ils habitaient alors, à quelques mètres de la plage. Le ciel bleu et les vagues qui leurs léchaient les pieds.
Chaque fois que Dhorvana posait les yeux sur ce tableau, cela lui crevait le cœur. Il s’agissait du dernier souvenir heureux de son ancienne vie. C’était deux semaines avant que les choses ne dégénèrent, avant que la guerre ne pulvérise ses derniers espoirs. Un rappel incessant de son échec à protéger les siens.
Pourtant, malgré la douleur, elle refusait d’oublier. La mort de son bébé devait avoir un sens. Elle s’y raccrochait chaque fois que le doute s’insinuait dans son esprit, qu’elle se demandait pourquoi elle restait dans cette ville, à accomplir des tâches moralement discutables. Si les gens d’ici aimaient faire des offrandes humaines à leurs ennemis, ce n’était pas son problème. Elle n’avait pas à juger. Après tout, elle était venue s’installer parmi eux pour protéger sa famille de la guerre, et cela valait bien tous les sacrifices.
Au cours de sa vie, Dhorvana avait mit au monde sept enfants : le premier avait été abandonné dans la honte et la quatrième n’avait pas survécu, mais les cinq autres auraient droit à une vie meilleure que la sienne. Elle s’en était fait la promesse, et pour cela, elle était prête à faire n’importe quoi. Absolument n’importe quoi.
L’amour d’une mère n’avait pas de limite.
Je te fais mes remontées étape par étape, avant de faire un retour plus général.
◘ Tout d'abord, ton résumé : j'ai évidemment commencé par ça, et je dois te dire qu'à mon avis, c'est un peu trop complet. Pour un résumé, une initiation à l'histoire, c'est vraiment beaucoup d'infos, de noms en pêle-mêle, et ça m'a perdue. Je te suggèrerai de couper après "le scandale ne tarde pas à secouer toute la ville.", et éventuellement de développer davantage la partie avant cette phrase. Le fait que tu présentes les arcs de chaque personnage, en tout cas de quatre / cinq personnages différents, c'est beaucoup.
◘ Ton avant-propos : je trouve que tu fais bien de le mettre, tu vas en effet traiter de thèmes très durs, et c'est bien de le préciser :)
◘ Ensuite la liste des personnages : je l'ai survolée, parce que je n'aurais pas tout retenu d'un coup, mais l'idée est sympa, ça peut permettre de s'y référer si on a oublié un détail sur un personnage au cours de la lecture.
◘ Le prologue : il est bien, et il présente ton "événement déclencheur". Il y a une petite tension qui s'installe, et la promesse de révéler les raisons qui ont conduites au meurtre de Narcisse Pandiorki. J'aime beaucoup, c'est engageant.
◘ Sur le chapitre 1 à présent, quelques remarques ciblées sur la forme :
- "Ils avaient choisi le mauvais jour pour se disputer, voilà tout. Certes, elle aurait préféré un après-midi différent, passé à faire une sieste bien méritée, puis à parfaire sa tenue dans le calme." -> Le "certes" m'a fait un peu tiquer. On dirait, en commençant la phrase comme ça, que tu vas entrer en contradiction avec la phrase précédente, mais ce n'est pas le cas. C'est plutôt un rapport de causalité. "ils avaient choisi le mauvais jour CAR elle aurait bien passé l'après-midi à faire sa sieste et parfaire sa tenue plutôt qu'à les écouter se disputer".
- "Grande Recenseuse plonger la main dans le grand bocal en verre, priant" -> petite répétition entre la grande recenseuse et le grand bocal.
- "histoire ? Une nouvelle" -> les triplés sont assez jeunes et je ne sais pas si préciser qu'il s'agit d'une nouvelle est pertinent. Le récit, l'histoire, le conte... Me semblerait plus adapté, mais après c'est juste un feeling personnel.
- "Il fallait dire qu’elle en avait des choses à y mettre !" -> j'aurais mis soi une virgule après "en avait" soit enlevé le "en".
- Griffon-griffon-griffon -> j'ai beaucoup aimé ce passage où tu répètes le mot "griffon" qui induit presque un effet comique par la répétition ! Ça fait bien transparaître la passion de Dhorvana sur le sujet.
- "l’idéal était peut-être qu’elle se" -> j'aurais mis "l'idéal aurait été.." et ensuite "si seulement elle avait eu le temps..."
- Quelques petites coquilles de conjugaison : "se résolu à lui venir" ; "il couru"
◘ Maintenant sur le fond !
Tu ouvres ton roman sur une scène de vie quotidienne de prime abord assez simple, mais on y trouve néanmoins un foisonnement d'informations. Déjà, il y a une introduction précise du monde dans lequel on se trouve (comment la famille est arrivée là, les guerres dans le passé (passé proche même), les "Barbares" même si on n'en sait pas encore beaucoup à leur sujet) mais aussi de nombreux éléments sur tes personnages (Dhorvana bien sûr, sa relation à ses enfants, mais aussi Zéphyr qu'on retrouve après le prologue et du coup on connaît/devine un pan de son histoire)... Il y a beaucoup de personnages et beaucoup d'informations sur chacun ! Je me demande si déplacer les retrouvailles avec Zéphyr au chapitre suivant n'aurait pas un peu alléger ce chapitre.
On sent que tu as recherché une certaine profondeur pour chacun de tes personnages et c'est très prometteur, mais tu courcircuites un peu leur richesse en en révélant beaucoup d'un coup : "un second pour Marukan, dont le sommeil était devenu bien trop agité pour se permettre de rester avec eux" -> ici par exemple, j'ai relevé un détail que je devine traumatique pour Marukan, mais je ne crois pas que ça n'aurait pas pu venir plus tard. Alors tu le places sûrement là pour une bonne raison, mais j'avoue qu'à l'instant T je ne sais pas pourquoi ^^ C'est un peu plus d'information à emmagasiner, et j'ai peur que des choses passent à la trappe.
Le travail des Sentinelles : il y un côté qui me rappelle la moisson dans les Hunger Games dans cette histoire de personne tirée au hasard pour être sacrifiée. C'est intéressant, mais j'ai l'impression que c'est un peu trop banalisée. Je trouve ça horrible, mais je n'ai pas eu le sentiment que tes personnages trouvaient ça horrible, eux :
"aller livrer aux Barbares la vraie victime du mois et n’ai pas le temps de m’occuper de vos bêtises" -> C'est là que je trouve que la chose est "banalisée / normalisée" : en fait je suis étonnée qu'ils parlent si librement de ça devant les enfants ! Qu'ils en parlent entre adultes, et qu'ils aient accepté la chose parce qu'ils savent qu'elle se pratique, je trouve ça raisonnable, mais il y a quelque chose dans le fait d'en parler devant des enfants qui me semble lugubre.
Juste avant, les enfants "jouent" à cette histoire de sacrifice comme on peut "jouer au grand méchant loup". C'était très intéressant d'un côté psychologique, mais du fait que leurs parents en parlent si librement juste après, je trouve que le jeu perd de son intérêt.
Il y a un côté dans le jeu qui est un apprentissage des choses, une façon d'avoir moins peur de quelque chose qu'on ne comprend pas bien. C'était donc parfait, à mes yeux, qu'ils jouent comme ça, j'ai trouvé ce moment très percutant. Mais je suis plus sceptique, à partir du moment où Dhorvana en parle librement, parce que j'ai du mal à comprendre que les parents les laissent jouer à un jeu aussi morbide en étant aussi "investi" dans l'acte réel. Ça me donne l'impression que pour Dhorvana, la chose complètement acceptable, et contraste avec le fait qu'au début, elle semblait quand même pas très en phase avec ça : "Une anonyme. Rassurée, Dhorvana était rentrée chez elle d’un pas pressé, un brin mal à l’aise de se réjouir du malheur d’une autre."
Bref dans l'ensemble un bon chapitre, mais je le trouve TRÈS riche ! Peut-être un peu trop ^^ Si je pouvais te conseiller une chose, ce serait d'aérer un peu au niveau des informations. Ne peut-être pas tout de suite rentrer dans les traumatismes lointains de tes personnages, car même si je comprends que ça va être le gros sujet de l'histoire, je pense que le fait de découvrir leur présent dans un premier temps n'empêchera pas de comprendre leur passé un peu plus tard. Comme c'est extrêmement riche, j'aurais tendance à te conseiller de d'abord bien présenter la situation actuelle (les sentinelles, le sacrifice, la dynamique familiale) et d'entre seulement dans un second temps dans la psychologie plus poussée des personnages (ou au moins de n'en faire qu'un à la fois).
Voilà pour mon retour suite à lecture ^^ Désolée pour ce pavé ! Je viens bientôt voir la suite, et je te dis à bientôt :)
PS : Si je n'ai pas été très clair dans ce que j'ai écrit, n'hésite pas à me le dire !
Merci beaucoup pour ce commentaire extrêmement détaillé !
Pour le résumé, j’ai beaucoup galéré à l’écrire et c’est vrai que le résultat n’est pas idéal. Tout couper après "le scandale ne tarde pas à secouer toute la ville." me paraît cependant un peu extrême… du coup je viens de mettre à jour un nouveau résumé, où j’ai simplement alléger les choses. Est-ce que tu peux me dire ce que tu en penses ?
« - "histoire ? Une nouvelle" -> les triplés sont assez jeunes et je ne sais pas si préciser qu'il s'agit d'une nouvelle est pertinent. Le récit, l'histoire, le conte... Me semblerait plus adapté, mais après c'est juste un feeling personnel. »
> Ah, mais moi j’avais écrit ça dans le sens nouvelle/nouveauté et non pas nouvelle/genre littéraire ! Je n’avais pas perçu qu’il pouvait y avoir un double sens… Je vais peut-être revoir la formulation du coup.
Pour le travail de Sentinelles, oui le tirage au sort m’a été quelque peu inspiré par la moisson dans les Hunger Games, même si ce n’est pas tout à fait pareil ^^ Je comprends que ça t’interpelle cette banalisation des sacrifices humains qui ont lieu, mais c’est fait exprès. Lors du tirage au sort, Dhorvana est très inquiète à l’idée que Shanaé soit choisie, mais sinon elle accepte la pratique puisque c’est la seule façon pour elle d’éviter la guerre. Dans l’idéal, elle aurait préféré ni guerre ni sacrifices, mais elle ne se sent pas légitime à remettre les choses en question donc elle fait avec.
De façon générale, les habitants de cette ville sont soumis à une propagande assez intense visant à leur faire accepter les sacrifices humains comme quelque chose de normal, et même tellement bénéfique pour la société qu’on peut en faire une fête. Du coup les triplés n’ont pas vraiment peur, ils imitent simplement les activités de leurs parents, en se servant des informations qu’on leur a raconté. En plus les parents souhaitent ardemment que les triplés deviennent Sentinelles un jour, donc c’est assez logique qu’ils leur parlent de ce qu’ils font. Mais il faut lire plusieurs chapitres pour réellement comprendre tout ça, je pense.
C’est vrai qu’il y a énormément d’informations dans ce chapitre, et c’est peut-être trop, je le reconnais ! J’aime beaucoup les personnages de Dhorvana, Borok et Marukan et j’ai accumulé des tonnes de notes sur leur passé mouvementé, du coup j’ai du mal à me retenir de balancer pleins d’infos là-dessus dans un excès d’enthousiasme… Alors qu’on n’est qu’au début de l’histoire et que j’aurais largement le temps de donner des détails plus tard, je sais. C’était pire dans la V1 et j’ai déjà fait de grosses coupes, mais je peux sûrement faire mieux.
Le détail du sommeil agité de Marukan n’est en effet pas indispensable à savoir à ce stade, je vais supprimer. Je pense que je peux aussi enlever les quelques lignes où j’évoque le fait que Borok et Marukan ont combattu pendant la guerre. Ils peuvent très bien avoir perdu un œil / une main sans qu’on sache tout de suite comment. Après, j’avoue que je ne sais pas trop quoi supprimer d’autre… Pour moi, le fait d’évoquer qu’ils ont fui un pays en guerre et perdu un bébé c’est vraiment que la pointe de l’iceberg de leurs traumas, et j’ai l’impression de perdre leur identité si je l’enlève.
Dans la V1 les jumeaux n’étaient pas présentés en même temps que le reste de la famille, mais finalement je préfère qu’ils soient tous ensemble dès le départ, et tant pis si ça fait beaucoup de monde.
Après est-ce que c’est si grave que ça que le premier chapitre soit très riche et qu’on se perde un peu au milieu de toutes les informations, si par la suite c’est plus calme et qu’on revient de manière plus approfondi sur tout ça ?
"Ah, mais moi j’avais écrit ça dans le sens nouvelle/nouveauté" -> aaaaaanh xD Oui j'avais pas compris comme ça au temps pour moi xD
"Dhorvana est très inquiète à l’idée que Shanaé soit choisie" -> Je rebondis là-dessus : je ne sais pas si ça n'était pas mentionné ou si c'est simplement quelque chose que je n'ai pas retenu à la lecture, mais du coup j'en conclus que seules les sentinelles sont épargnées par ce tirage au sort ? D'où l'intérêt que les triplés doivent aussi suivre la même route ?
"Ils peuvent très bien avoir perdu un œil / une main sans qu’on sache tout de suite comment." -> tout à fait, et même, comme tu précises le contexte agité, un peu "après-guerre" on peut se demander légitimement si c'est lié à ça, mais sans qu'il soit nécessaire d'y répondre immédiatement.
Pour la perte du bébé, je comprends ton idée, mais si tu indiques juste la photo où elle est enceinte alors que les jumeaux sont jeunes, et son ressenti triste à ce sujet, en fait ça fonctionne aussi. Tu peux indiquer par exemple que son œil est attiré par une photo datant de quinze ans avant (ou X années, je n'ai pas fait le calcul) pour qu'on comprenne bien que ce ne sont pas les triplés qu'elle porte, mais revenir au détail de cette histoire plus tard (ça titille, en plus de ça). Ce n'est qu'une suggestion après, tu es maîtresse de ton œuvre !
Pour répondre à ta dernière question : j'aurais tendance à dire que oui.
Oui dans le sens où un trop d'informations peut être rebutant, parce qu'on ne retiendra pas tout du premier coup, et parce qu'on ne sait pas qu'après, il y a un peu moins d'informations en l'occurrence. Le premier chapitre donne le ton, et on s'attend à ce que la suite soit en équilibre.
Je dirai même qu'un premier chapitre plus simple permet d'entrer plus facilement dans un monde complexe. Comme pour toute chose, quand tu maîtrises les bases, c'est plus facile de te familiariser au reste.
Ça n'est que mon avis bien sûr :) Après c'est difficile à doser, parce que ce qui te semble capital ne me frappe peut-être pas de la même manière en tant que lectrice ! Je ne connais pas l'histoire, donc c'est bel et bien à toi de m'aiguiller, avec ce chapitre, sur ce qui va être le plus important.
Oui c'est ça, seules les Sentinelles ont l’immunité et échappent au tirage au sort, mais je l'explique au chapitre 2.
Je vais réfléchir pour le bébé, mais comme je le mentionne à nouveau au début du chapitre 2, ça ne m'arrange pas forcément... Je pense que je vais laisser comme ça pour l'instant et plutôt consacrer mon temps à écrire la suite. Je m'occuperais de ce genre de détails plus tard. Mais merci de me donner ton avis, c'est très utile !
Un chapitre vraiment très intéressant, avec énormément d'éléments, c'est très riche. Peut-être même un peu trop ? On a beaucoup de choses qui arrivent en seulement 3k mots, c'est pas facile de tout emmagasiner. Peut-être qu'en répartissant les infos sur plusieurs moments de l'histoire, ce serait plus facile (mais en même c'est mieux pour toi de tout donner d'un coup ?) Le traumatisme de MAru par exemple pourrait être développé un peu plus tard je pense.
J'aime beaucoup l'idée du trouple, avec trois personnages vraiment intéressants, j'ai eu un petit coup de coeur pour Borok, qui essaye de calmer ses enfants sans succès. L'ancien soldat incapable de faire du mal à une mouche, j'aime bien l'idée^^
Au niveau univers, on a aussi déjà un certain nombre d'éléments. L'idée d'un accord de paix au prix de livrer des sacrifices humains est vraiment intéressante. On sent que ça pose problème à Dhorvana, mais qu'elle préfère à ça l'éventualité d'une guerre. Je suis curieux de voir le positionnement des autres personnages : certains seront peut-être plus disposés à la révolte.
Mes remarques :
"ce qu’il lui avait prit de faire autant d’enfants." -> pris ?
"C’est en tout cas ce qu’elle se dit alors" -> c'était en tout cas ce qu'elle se disait ?
"Un nouveau hurlement retenti." -> retentit
"une multitudes de masques et costumes bariolés." -> multitude
"Cela faisait parti de son charme," -> partie
"et les empêchaient de circuler correctement." -> empêchait ? (ce bazar)
"et sur le sien Dhorvana vit qu’il était écrit" virgule après sien ?
"où elle s’était nourrit exclusivement de pain" -> nourrie
"L’autre jour, ça l’a beaucoup blessée quand un enfant lui a demandé qui était son vrai père, prétendant qu’il était impossible qu’elle ait une mère et deux pères." je pense que tu pourrais couper la deuxième partie de la phrase, c'est implicite, je pense que ton lecteur a bien compris qu'il s'agit d'un couple à trois
"Mais j’aurais quand même aimé pouvoir en faire plus." -> Mais j'aimerais en faire plus ?
"creusé un fossé entre eux. Tout cela à cause de la guerre sans fin qui opposait les Iles Paradis à la République Koban, de soldats prêts à tout pour détruire le camp adverse, des dernières limites morales évaporées. Un énorme gâchis." la partie après "un fossé entre eux" est un peu dure à comprendre pour ton lecteur à ce stade de l'histoire, peut-être couper et prendre le temps de parler de ça plus tard ?
"choisit la lune précédente à tout juste vingt-trois ans." -> choisi
"pour cela qu’il ne faisait jamais parti du groupe" -> partie
"et tous les membres de sa famille faisant parti" -> partie
Un plaisir,
A bientôt !
Merci beaucoup pour ton commentaire.
C'est vrai que c'est probablement le passage où je condense le plus d'informations, et présenter 6 personnages + de nouveaux éléments sur l'univers ça fait un peu beaucoup. Je vais voir si je ne pourrais pas reporter certaines choses à plus tard, mais je ne suis pas sûre que ça m'arrange...
Super si le trouple et en particulier Borok te plaise ^^
En effet, tout le monde n'a pas forcément le même avis sur les sacrifices humains....
"L’autre jour, ça l’a beaucoup blessée quand un enfant lui a demandé qui était son vrai père, prétendant qu’il était impossible qu’elle ait une mère et deux pères." je pense que tu pourrais couper la deuxième partie de la phrase, c'est implicite, je pense que ton lecteur a bien compris qu'il s'agit d'un couple à trois
> Je suis d'accord que la fin de la phrase n'est pas forcément utile, je vais retirer ça.
"creusé un fossé entre eux. Tout cela à cause de la guerre sans fin qui opposait les Iles Paradis à la République Koban, de soldats prêts à tout pour détruire le camp adverse, des dernières limites morales évaporées. Un énorme gâchis." la partie après "un fossé entre eux" est un peu dure à comprendre pour ton lecteur à ce stade de l'histoire, peut-être couper et prendre le temps de parler de ça plus tard ?
> Oui je vais couper ce passage, ce serait mieux d'en parler plus tard dans l'histoire.
Merci de m'avoir signalé mes fautes d'orthographe !
A bientôt (=
Pour info, je suis en train de réécrire le début de mon roman, et pas mal de choses vont changer.
Enfin, le point de vue de Dhorvana reste assez similaire à ce que tu as lu, j'ai simplement déplacé le 1er tiers de l'ancien chapitre 2 et l'ai un peu approfondi pour en faire mon nouveau chapitre 1. Comme ça on comprend mieux l'ordre chronologique des évènements. (+ ajouté un prologue qui n'existait pas avant)
Par contre, changement radical du côté de Shanaé. Elle va avoir un métier différent et une relation totalement différente avec Jolène, qui va être assez centrale dans l'histoire. Du coup, faut totalement oublier l'ancienne version. (Pour l'instant, j'ai seulement écrit la moitié du chapitre 2 sur elle, donc il n'est pas encore en ligne, mais voilà)
Si jamais tu as le courage de relire, ça m'intéresserait d'avoir ton avis sur la V2.
Sinon, écrit bien, et ne tarde pas trop stp à poster le chapitre 11 des Yeux de la Nuit. <3 Je suis encore en manque !! XD
Yes, tkt je continue à écrire, bien motivé par les comms PA xD
J'ai relu. Ce qui marchait bien dans la V1 marche toujours très bien et j'ai pris plaisir à redécouvrir ce chapitre.
L'introduction est vraiment bien, cependant je trouve que le milieu du chapitre tire un peu en longueur. On comprend vite l'ambiance de la famille et je pense qu'il n'est pas nécessaire d'en faire tant que ça pour un premier chapitre. Ou bien peut-être ajouter une "scène" permettant cette exposition : un évènement sportif, l'accueil d'un autre personnage.... Bref, un petit truc pour attiser l'intérêt du lecteur.
Sinon, je ne sais pas si c'est nouveau mais la chute de chapitre est vraiment excellente, elle apporte des éléments très intéressants sur Dhorvana.
Mes remarques en vrac :
j'adore la citation de début !
"8 heures et demi avant le meurtre de Narcisse Pandiorki" je trouve ça excellent de mettre ça, ça intrigue direct
"Chaque Sentinelle portait en permanence quelques-uns de ces joyaux magiques." le paragraphe introductif après cette phrase pourrait être raccourci je pense, on a juste besoin d'avoir l'essentiel à ce stade
"Pour être tout à fait honnête avec elle-même," tu peux couper ce morceau de phrase je trouve
"Ils avaient choisit le mauvais jour pour se disputer," -> choisi
"Le lendemain, elle fêterait ses quarante-sept ans. Elle avait toujours détesté son anniversaire." j'aime bien ce passage, ça ferait une belle ouverture de chapitre
Sinon Borok est toujours excellent ahahah
"qu’ils avaient fuit leur ancienne nation," -> fui
"Le deuil accablait Zéphyr depuis la dernière pleine lune et elle se sentait terriblement impuissante à le soulager. Comment se remettre d’avoir perdu l’amour de sa vie ?" je me demande si tu ne peux pas laisser une part d'ombre sur ça, disant seulement qu'il va mal en ce moment pour développer son deuil plus tard
J'attache le ch2 !
D'accord, je note qu'il faudra que je retravaille le milieu de mon chapitre.
Contente que tu aies aimé la citation du début et la référence au meurtre ^^
Et oui la fin du chapitre est totalement nouvelle !
Ça me fait plaisir que tu apprécies Borok. Moi aussi je l'aime beaucoup, et il y a encore pas mal de choses à dire au sujet de ses convictions pacifistes et d'où elles lui viennent !
"Chaque Sentinelle portait en permanence quelques-uns de ces joyaux magiques." le paragraphe introductif après cette phrase pourrait être raccourci je pense, on a juste besoin d'avoir l'essentiel à ce stade
> Oui, en effet, je vais raccourcir !
"Le deuil accablait Zéphyr depuis la dernière pleine lune et elle se sentait terriblement impuissante à le soulager. Comment se remettre d’avoir perdu l’amour de sa vie ?" je me demande si tu ne peux pas laisser une part d'ombre sur ça, disant seulement qu'il va mal en ce moment pour développer son deuil plus tard
> Ah oui, pourquoi pas.
Merci beaucoup pour ton commentaire !