« Et qu’avez-vous vu, lorsque vous avez ouvert la porte de votre appartement, après avoir entendu un cri ? demande l’inspecteur Malavenu en griffonnant son carnet.
— Des pas, j’ai entendu des pas. » La voix de la vieille dame tremble. « Dans l’escalier. En bas. Ils avaient l’air pressé et puis…
— Et puis ?
— Et puis rien.
— Rien ? »
La vieille dame se recroqueville sur elle-même, ses mains agrippent son petit sac bordeaux comme s’il était aussi précieux qu’un canoë de survie. Comme si elle y cachait quelque chose.
« Rien. Je suis rentrée dans mon appartement…
— Vous affirmez donc ne pas être descendue du troisième étage ? »
La vieille dame nie, et l’inspecteur referme son carnet dans un bruit retentissant.
« Vos voisins ont l’habitude de vous voir dans les parties communes. Vous n’hésitez pas à sortir au moindre bruit pour bavarder avec qui s’y présente. Et vous me dites que vous êtes repartie dans votre appartement ?
— Je n’aurais pas dû ? Il y a eu un mort quand même !
— Vous avez entendu un cri.
— Vous comptez me faire répéter plusieurs fois la même chose ?
— Comment auriez-vous pu savoir qu’il y avait un mort, si vous n’avez qu’entendu un cri ? »
La vieille dame se mord les lèvres et regarde ses pieds, confuse. Ses ongles éventrent la hanse de son sac. Yacine tient son rôle à merveille. Quand il me demandera qui je suspecte ce soir, je ne manquerai pas de parler du sac. Y cache-t-elle une preuve ?
« Je vais vous le dire, continue l’inspecteur avec aplomb. Vous saviez qu’il était mort car vous êtes descendue le constater par vous-même. C’est du moins ce qu’affirme un témoin d’un étage inférieur, qui vous a vue descendre peu après l’incident.
— Je n’ai croisé personne.
— Il vous a vue par le judas.
— Alors il a dû vous dire que je suis descendue après le cri, et que, trouvant un cadavre, je suis remontée aussi vite que mes jambes me le permettent encore ! Cette vision m’a donné un tel haut-le-cœur… C’est affreux, ce qu’ils ont fait à ce petit ! Monsieur Letton, du huitième étage… Je ne lui ai pas beaucoup parlé. Avec son accent… Et puis, il faut dire qu’il ne faisait jamais beaucoup d’efforts non plus, note-t-elle d’un air entendu avant de remarquer le regain d’intérêt de son interlocuteur. Mais il ne m’a jamais rien fait de mal ! C’est terrible. Terrible. Vous savez qui a fait ça ?
— Je ne peux pas divulguer les détails de l’enquête, mais je ne manquerai pas de vous rappeler si nous avons besoin d’autres informations.
— Vous avez interrogé Madame Parioli ?
— Nous procédons étage par étage, nous n’avons pas encore interrogé cet appartement » répond l’inspecteur en parcourant quelques feuillets jusqu’à s’arrêter sur une page et souligner avec insistance un mot. Un nom sûrement. Parioli, si encore celui-ci est inscrit dans cet accessoire. Je vois toujours Tony griffonner dans son carnet d’inspecteur Malavenu, mais je ne sais jamais s’il y marque quoi que ce soit, après tout.
« Alors vous ne devriez pas tarder. Elle partageait sa couche, avec son pauvre mari trois étages au-dessus… »
J’attends qu’ils en aient fini avec le personnage de la vieille dame pour regagner ma chambre et ôter mon costume.
« Tu ne peux pas y aller maintenant ! s’exclame Tony.
— J’en ai pas pour longtemps.
— C’est notre générale, on doit répéter dans les vraies conditions. Et puis, y’a Isma dedans.
— Isma ?
— C’est une connaissance de Tony, s’empresse de rajouter Yacine. Il nous aide pour les costumes et la musique, on l’a installé dans ta chambre… »
Je reste sans mot. Yacine me fixe avec appréhension, mais je n’ai déjà plus l’attention de Tony. Cet homme m’exaspère. Il vient chez moi, accapare mon ami et maintenant ma chambre. Cette fois est de trop, mais je ne peux pas le lui dire aujourd’hui. Demain, Yacine et lui vont jouer pour la première fois Cagibi ailleurs qu’au 22 rue Delambre, alors nous aurons cette conversation une fois la représentation passée. Je ne veux pas perturber Yacine avec quoi que ce soit la veille de la représentation, après qu’il a travaillé d’arrache-pied ce dernier mois.
Quand je reprenais un rythme plus soutenu à la Banque Géniale en début d’année, Yacine décrochait ce qui devait être sa première opportunité dans le monde du théâtre. Ce ne fut pas pour un rôle, même si ses tentatives de décrocher des auditions n’ont pas manqué, mais pour sa pièce. Leur pièce. Ils avaient parlé d’Oscar Letton à un client du bar où travaille Yacine. Tony a sympathisé au comptoir, leur énergie a fait le reste.
« C’est lui qui nous a demandé si on pouvait jouer ! s’est enthousiasmé Yacine. Tu t’imagines ! D’autres que toi veulent Oscar Letton !
— Et ils ne regretteront pas. »
Je n’avais pas compris d’abord tous les tenants et aboutissants de leur affaire. J’assistais à leurs représentations depuis le lit de Yacine, replié en canapé, parfois même depuis une chaise quand l’entreprise demandait l’effort de ranger quelques affaires éparpillées, et je n’imaginais pas d’autres que moi vivre ce spectacle dans de telles conditions.
« On jouera chez lui » me précisa-t-il alors.
Puis il s’était emporté, à coup de grands gestes excités et d’yeux éblouis, me scandant que ce serait une révolution. Comme une musique de chambre, mais pour le théâtre : les spectateurs ne se déplaceraient plus pour voir une pièce, ce seraient les comédiens qui viendraient à eux et prendraient pour scène leur lieu de vie. Oscar Letton mourrait dans leurs parties communes. Ils veilleraient à glisser dans leurs répliques des détails spécifiques à l’adresse du client. Pierre Lafarnue leur avait donné rendez-vous trois semaines plus tard, le temps pour lui de réunir un petit comité trié sur le volet. « Des amis amateurs de théâtre » avait-il précisé à Yacine.
Le jour de la répétition générale, je réalise tout le chemin qu’a parcouru Yacine depuis la première fois que cet éventail de voisins imaginaires a pris vie. Les costumes ne font que formaliser des rôles qu’il tient déjà à merveille. Il n’a plus besoin de répéter ses répliques de secours tant l’improvisation est devenue naturelle. Il est Madame Zernerva, la petite vieille courbée au bandeau qui recouvre les cheveux, et lui a même trouvé une canne qui lui va à ravir. Il est Madame Parioli, avec son trench beige et ses lunettes qui retiennent en arrière la longue chevelure brune de sa perruque, puis devient son époux qui découvre l’infidélité de sa femme. Il a même trouvé sa voix pour Hervé, l’ermite raciste. Yacine brille. Je ne crois pas l’avoir connu un jour aussi heureux que je ne le vois aujourd’hui.
Le lendemain soir, l’appartement est vide. Je n’arrête pas de penser à Yacine, qui est en train de jouer Cagibi devant son premier vrai public. Je refuse d’aller me coucher. Je veux qu’il me raconte tout, jusqu’au moindre détail, et pourtant, la fatigue m’accable. Mon corps est si lourd que chaque mouvement me paraît insurmontable. À l’épuisement sain et naturel dû à mon entraînement du midi s’ajoute une atonie persistante. L’heure tourne, et à chaque minute il me devient plus difficile de lutter contre ce sommeil qui menace de m’étreindre. Je sursaute parfois, je crois bien m’être assoupi par moments. Et puis, à minuit et demi, la porte s’ouvre enfin. Yacine zigzague jusqu’au canapé où il se laisse choir avec nonchalance à mes côtés. Son visage rayonne d’un sourire niais, avant d’être surpris par un hoquet.
« Il fallait fêter ça, lâche-t-il pour toute explication.
— Alors ? Qui a été le coupable de ce soir ?
— Ma petite vieille a su être convaincante.
— Ils ont aimé ? »
Yacine hoche la tête.
« Tout roulait, tu sais, tu l’as vu déjà. L’énergie était là, avec les sons qu’Isma lançait, les costumes… Ils ont adoré le concept, et nous ont même filé trois cents euros à la fin. »
J’écarquille les yeux à cette dernière annonce. Je ne m’attendais pas à un tel montant. Quand ils avaient convenu de la représentation de ce soir, Pierre Lafarnue leur avait bien demandé un prix, oui, mais aucun des deux n’avait su répondre. Après tout, l’opportunité s’était présentée de façon fortuite. Il n’avait jamais été question d’Oscar Letton hors des murs de cet appartement.
« Si on y réfléchit bien, ce n’est pas grand-chose… Les troupes paient la location d’une salle, certes, mais un billet de théâtre coûte au moins trente euros. Sauf au kiosque, bien sûr. Ils étaient six. S’ils avaient voulu aller voir une pièce, être bien installés, carré d’or… Ils en auraient probablement eu pour le même prix. »
Je ne suis jamais allé au théâtre, alors je ne peux qu’acquiescer.
« On a filé un billet de cinquante à Isma pour le remercier du coup de main. Cent vingt-cinq euros, pour jouer ma pièce ! Une heure sur scène, enfin, dans un appartement… Un cinquième de ce que je fais au café ! C’est du pain béni. Je dois rejouer Cagibi. J’allais demander à mon boss de passer à plein temps, mais si j’arrive à faire ça…
— Tu penses que c’est faisable, plusieurs représentations par mois ?
— Et pourquoi pas ? »
Les yeux de Yacine brillent de défi.
« On en a parlé, avec Tony. Demain, réunion. On va coller des affiches, dans le quatorzième d’abord. On verra bien comment ça prend. »
J’ai beau être sceptique, je n’en montre rien. La représentation s’est bien passée, c’est le principal.
« D’ailleurs, en parlant de Tony… »
Je tâtonne, interroge mon ami du regard, qui m’invite à continuer, intrigué. Il faut reconnaître que je ne parle jamais de Tony. Sa présence prend déjà bien assez de place pour ne pas souhaiter s’y référer davantage lorsqu’il est parti.
« Ça ne me dérange pas, qu’il soit là souvent. Mais ma chambre, hier, c’était un peu…
— Je lui avais dit de mettre Isma dans la salle de bain, me coupe Yacine. Je suis désolé. Je ferai en sorte que ça ne se reproduise plus. »
J’ai beau être enthousiaste du projet de Yacine, celui-ci vient avec une contrepartie : Tony. Une réunion avec Tony par-ci, pour décider de quoi mettre sur l’affiche. Une réunion avec Tony par-là, pour les endroits où se concentrer pour les accrocher, choisir le lieu d’impression le plus rentable, la colle meilleur marché… Même le dimanche après-midi, j’ai eu droit à leur quartier général. Cagibi leur a donné un nouveau souffle, une impulsion qu’ils s’acharnent à saisir tant qu’elle est vibrante, et les rend imperméables à tout ce qui se passe autour. Qui rend Yacine imperméable à moi. Il n’a pas remarqué mon embarras, l’autre jour, quand je suis rentré après avoir croisé Angélique pour la première fois depuis le réveillon. La revoir m’avait renvoyé à la figure tout ce que j’avais enfoui ce soir-là : le rejet, l’insignifiance et la honte. Pourtant, Angélique ne semblait pas gênée le moins du monde, et m’a même rappelé que je pouvais passer quand je voulais avec Yacine pour boire un maté ou un whisky, si l’heure s’y portait davantage.
« Je n’y manquerai pas » ai-je répondu avant de refermer la porte à la hâte, les épaules crispées, l’esprit agité. Yacine n’avait rien vu. Pas plus que je ne lui avais raconté l’échec cuisant du réveillon.
Le mois de janvier a été particulièrement chargé. De plus en plus de transactions, de plus en plus urgentes, avec toujours les mêmes problématiques : Catherine qui ne reviendra pas avant mars, et le recrutement qui a été gelé. « Les temps sont durs, mais la Banque Géniale fera le nécessaire pour maintenir son activité à flot » avait annoncé Anatole Bernois, directeur général du groupe, lors des vœux aux employés. Un discours que les fins commentateurs de la machine à café ont traduit comme « nous allons faire un plan de licenciement ». Je me refuse de tenir cette éventualité avérée tant que les mots ne sont pas prononcés par les représentants officiels bien que depuis, la pensée me hante. Je voudrais faire taire cette petite voix, mais elle revient toujours me siffloter à l’oreille ses mauvais présages. Pensent-ils à me licencier ? Catherine est malade, ils ne peuvent rien faire avant son retour. Thierry est inébranlable grâce à ses fonctions syndicales, et je ne remplis toujours pas quotidiennement la limite des quarante-sept transactions traitées qui avait été établie sur ma propre performance, un mois après mon arrivée. Rien n'a été dit pour l’instant, alors je n’en parle pas. Ainsi, l’éventualité n’existe pas, du moins pas encore. De cela non plus, je ne me suis pas confié à Yacine.
J’avance chaque jour en essayant d’oublier les contrariétés de la veille. Je ne veux pas me faire rattraper, alors je préfère les laisser derrière.
{*} Bizarre que Yacine n'ait pas demandé à Ulysse pour Noël avant d'accepter de travailler, je trouve.
{*} "et je ressence même deux nuits supplémentaires dans les si doux bras de Morphée, bien que le dernier puisse aussi être attribué aux déboires de la soirée." — ressence -> recense + le dernier -> la dernière (et du coup attribué -> attribuée)
{*} Ça faisait longtemps que tu n'avais pas parlé de la situation financière d'Ulysse, et peut-être ça vaudrait le coup de clarifier, remémorer. Je me rappelle que son salaire était plus bas qu'il ne l'avait espéré, mais qu'est-ce qu'il en fait ? Est-ce qu'il paye un bout de loyer ou est-ce qu'il a l'appartement gratuit comme c'est à sa famille ? Est-ce qu'il dépense beaucoup en alcool et sorties ? Est-ce qu'il fait des économies ? C'est un bon angle de stress, qui gagnerait à être précisé et évoqué de temps en temps, pour faire monter la pression.
{*} Pourquoi ne demande-t-il pas à ses parents de venir pour Noël ? Puisque lui-même ne peut pas rentrer. Pourquoi sa mère ne le propose pas ? Est-ce que ce ne serait pas intéressant éventuellement qu'elle offre de venir, qu'il se fasse de faux espoirs, et qu'en fait elle annonce que ce ne sera pas possible à cause des prix ?
{*} Pourquoi est-ce un secret que Yacine est à Paris ?
{*} Pourquoi est-ce qu'il ne peut pas dire que finalement Yacine ne vient pas, et aller passer Noël chez Jérôme ?
{*} J'aime beaucoup cette idée qu'il stresse à l'idée de passer Noël seul. Ça marchera d'autant mieux si c'est bien verrouillé, je pense.
Yacine ne fête pas Noël, il pensait qu'Ulysse fêterait ça en famille.
Ulysse connaît assez peu son oncle, qui lui laisse l'appartement à un prix très généreux (c'est très vite abordé au début, il faut que j'insiste un peu plus dessus sûrement). Il ne se sent pas à l'aise de le dire à son oncle du coup.
Quant à Noël... C'est un engrenage qui se met en place progressivement. Il se laisse un peu accabler, et comme il est un peu fier, il n'ose pas dire à sa mère à quel point ça le rend triste d'être seul pour Noël.
Merci pour tes retours !
"je ne remplis toujours pas quotidiennement la limite des quarante-sept transactions traitées qui avait été établie sur ma propre performance, un mois après mon arrivée" > J'enlèverais "un mois après mon arrivée", parce que je trouve ça chouette de finir la phrase sur ce qui est le plus dur : l'ironie de s'être soi-même piégé sans le savoir, ce qui vient alimenter la honte et la culpabilité.
Je crois que ça me plairait d'avoir un Tony plus incarné, avec un corps, des vêtements, une texture de peau, des sons de fermeture éclair. Pour le moment il est l'incarnation abstraite et floue de la jalousie, mais je pense qu'il pourrait jouer ce rôle tout en ayant une existence propre.
Très juste cet évitement d'Angélique qui vient de la honte d'Ulysse et non pas d'un rejet présent de sa part à elle. Ça pourrait encore être un peu plus développé, si tu le souhaitais.
Ah les insomnies, le petit symptôme sympa que notre brave Ulysse n'identifie pas du tout comme tel.
La banque à Noël a l'air tout à fait glauque. D'ailleurs y a pas deux trois guirlandes pour faire style c'est festif ? (en plus ça pourrait renforcer l'aspect glauque)
Dans la discussion avec Yacine, je ne trouve pas clair que Yacine part : il dit quil a un travail près de la gare, mais ça pourrait très bien etre une gare de Paris, donc a priori il pourrait être présent... je pense qu'il faudrait mieux préciser la localisation de ladite gare.
Plein de bisous !
Eh oui, il n'a pas compris le gamin que ce n'est pas anodin de ne pas dormir !
Bien noté pour le flou autour de la gare et Yacine. En effet, autant préciser, puisqu'il va travailler à côté de la gare Montparnasse et donc revenir le soir dormir après avoir fait son extra.
Merci pour tes retours !
Quelques remarques en vrac, encore :
- "Je me complais voir les avantages de céder à la tentation" > à reformuler, peut-être ? Je n'ai pas compris.
- "Paris a une solution à tout. Pour avoir du temps, il suffit d’acheter du temps." > Bien vu, super formule ! C'est ce genre de considérations politiques qui me plaisent bien dans cette histoire.
- "Le soir même, l’entraînement produit l’effet tant escompté (tant attendu OU escompté, mais pas les deux. "escompté" veut dire "prévu"), et je ressence (recense) même deux nuits supplémentaires dans les si doux bras de Morphée, bien que le dernier (le dernier quoi ?) puisse aussi être attribué aux déboires de la soirée." > À quoi ces déboires font-ils référence ? Ce n'est pas très clair pour moi.
À bientôt pour la suite !
Quant à la vision politique, je suis contente qu'elle plaise. Elle a été fondatrice de l'écriture de ce roman, mais l'histoire s'est écrite sur des sentiers bien plus vastes finalement, notamment grâce à Yacine. D'ailleurs, tu as relevé dans un précédent commentaire "l'immersion" dans la banque. J'ai fait beaucoup de travail en amont pour qu'elle prenne vie, mais quand j'ai essayé d'y planter mon personnage, de centrer l'histoire sur la banque, ça ne prenait juste pas. Je n'arrivais pas à écrire cette histoire, en tout cas. Depuis, Ulysse est passé du middle office à son job de l'enfer, et finalement, c'est exactement où il devait être pour que le message soit parlant.
Cela dit, je profite de nos échanges pour une petite question concernant le nom Banque Géniale. Je l'aime beaucoup, d'autres aussi, pour autant, certaines personnes me l'ont pointé du doigt comme n'étant pas dans le ton du reste du roman. Que le message politique n'est pas assez utilisé par l'intrigue avec ironie pour que le nom de Banque Géniale soit crédible. As-tu un avis sur la question ?
Concernant le nom, j'ai vu que ça avait généré des discussions en commentaire mais je ne me suis pas prononcée parce que je trouve que c'est de ton ressort. Je pense que c'est délicat d'utiliser le nom d'une vraie banque, toute vraisemblable que soit l'histoire. Banque Géniale, ça ne me paraît pas aberrant. J'y entends de l'italien, à vrai dire ; il me semble que dans cette langue le mot "génial" n'a pas la connotation populaire qu'il a prise en français. Donc si vraiment tu veux trouver un compromis, pourquoi ne pas supprimer l'accent pour faire italien, et placer quelque part une petite réf à un obscur fondateur italien ? (ou un truc du genre, hein) Voilà, mais mon avis plus simplement c'est : ton histoire, ta décision :) Ça ne m'a pas fait tiquer, ce nom, perso.
C'est cool si la vision politique est fondatrice du roman. J'attends de voir la suite pour me prononcer définitivement, mais jusqu'ici je trouve qu'elle pourrait gagner en ampleur. Je t'ai pas mal fait de remarques sur Ulysse, mais en fait, parfois le personnage n'est que le vecteur d'une histoire, et dans ce cas ce n'est pas forcément nécessaire de le caractériser précisément ni de le rendre particulièrement attachant. Mais comme je te disais, il me faut connaître la fin de l'histoire pour trancher sur ce point, donc rdv dans quelques jours, au rythme où je vais !