Ce qu'on ne dit pas
(Liliane)
–– Bonjour M. Tinase, désolée pour le retard. Mon mari a pris la voiture en dernière minute et j’ai dû sauter dans le premier train…
–– Ce n’est pas grave Mme Lorency, installez-vous je vous en prie. Vous n’êtes pas en retard et de toute façon vous êtes ma dernière patiente pour aujourd’hui. Je ne risque pas de faire attendre quelqu’un, nous sommes tranquilles. Nous allons pouvoir commencer si vous permettez que je range quelques papiers avant. Voilà, voilà, vous voyez pour finir c’est moi qui suis en retard, dit-il en riant.
–– Comment ça va aujourd’hui, reprit-il plus sérieusement.
–– Je ne peux pas dire que je vais bien. Je ne sais par quoi commencer.
–– Prenez votre temps.
–– Euh ! oui… voilà… comme je vous l’ai déjà dit la semaine dernière, ce n’est pas que je n’aime pas mes enfants, au contraire, ils sont, avec mon époux, ce qu’il y a de plus important pour moi mais… je fais tout le contraire de ce que je dois… et… je suis complètement perdue.
–– Quand vous dites « je fais tout le contraire de ce que je dois », vous pouvez expliquer un peu?
–– Au lieu de les écouter, de parler avec eux, je passe mon temps à leur crier dessus et je les maudis sans cesse. Je ne sais pas leur dire « je t’aime », par exemple. J’ai plus facile à le dire à mon époux ou même au chat de ma fille, c’est pour vous dire, mais pas à elle ni à son petit frère.
J’ai du mal… C’est dingue!
–– Vous auriez envie de me parler un peu plus d’eux?
–– Camille, l’aînée, a 16 ans, bientôt 17 car la fin de l’année scolaire approche, elle est née le 31 juillet… elle est assez différente des autres jeunes filles de son âge, si mûre, elle parle comme une femme avec l’insolence d’une enfant. Elle semble connaître tant de choses, et pas ce qu’on apprend sur les bancs de l’école. Elle est vraiment très intelligente vous savez mais elle est toujours seule, je ne la vois jamais avec des amis, elle ne sort pas. Elle passe son temps dans sa chambre à faire je ne sais quoi, étudier peut-être, ou alors elle sort se promener seule ou avec son frère. Elle passe beaucoup de temps avec son frère… ils se ressemblent tant. Quand Camille touche son frère, ou son chat, ou même un objet, c’est comme si elle… comment dire… c’est compliqué… c’est comme si elle connaissait tout de lui. Même quand elle nous regarde, c’est dérangeant je trouve. On se sent comme « introspecté ».
–– Vous craignez quelque chose?
–– Euh ! Je ne sais pas.
–– Quel serait, selon vous, le pire scénario si vous vous rapprochiez d’elle?
–– Désolée, je n’ai pas de réponse à cette question, j’en sais rien… Armel, quant à lui… euh… Je pense vous avoir dit qu’il ne parle pas. C’est lourd à porter vous savez. Il est normalement constitué mais il a quelque chose comme le syndrome d’Asperger sans en présenter tous les symptômes. Je culpabilise à crever, j’ai comme l’impression que c’est de ma faute. Parfois, j’imagine qu’il le fait exprès pour me faire du mal et je crie ! je crie en lui trouvant les pires défauts de la terre et en lui en voulant de ne pas parler. J’ai même envie de le secouer et de lui dire: « Parle !, je sais que tu sais parler ! ». Et puis, je m’en veux mais le pire c’est que ça ne m’empêche pas de recommencer, c’est comme s’il m’était impossible de faire autrement. Sa sœur, elle, ça n’a pas l’air de la déranger.
–– Et pourquoi cela serait gênant pour elle ? Qu’est-ce qui vous dérange précisément ?
–– En effet, vous avez raison. C’est moi qui ne suis pas normale.
–– Vous savez, votre réaction est, comment dirais-je ? Psychologiquement logique. J’entends par là qu’une mère qui se sent responsable de ce qui peut arriver à son enfant, c’est assez courant vous ne pensez pas? Mais, la question que je vous pose est de savoir ce qui vous perturbe concrètement dans le mutisme d’Armel.
–– Oui, vu comme ça, en effet, c’est vrai. Mais je veux changer! Ca ne peut pas continuer comme ça! Je me rends bien compte que je les rends malheureux! Et ça me tue! Vraiment! Euh… je ne sais pas ce qui me dérange…
Mme Lorency se mit à déborder d’émotions.
–– Vous êtes ici pour travailler sur vos difficultés. C’est le plus difficile, se rendre compte de certaines choses. Le changement c’est un long et pénible processus. C’est courageux d’être ici et d’en parler. Vous pouvez déjà être contente de vous pour cela. Il n’y a pas de petites victoires. Un pas à la fois et je suis là pour marcher à côté de vous tant que vous en aurez besoin. Je sais que ça fait cliché mais, dans ce cas, on ne va pas pouvoir passer à côté… vous aviez commencé à me parler de la période de vos études en journalisme, la fois dernière. Et qu’en est-il de votre enfance, votre adolescence?
–– Ben… Je suis fille unique, c’est peut-être pour cette raison que j’ai eu deux enfants. Je me suis toujours sentie très retirée face à tout, à moi-même peut-être aussi, allez savoir… Ma mère faisait les ménages chez des particuliers et mon père attendait que l’argent qu’elle gagne rentre. On était assez pauvre dans le sens où, on avait un toit, à manger mais pour le reste c’était autre chose. Mes parents n’étaient jamais là. Moi, j’errais avec les copines dans les rues et je rêvais de devenir autre chose qu’eux. Ce que je veux dire par là c’est que je voulais une bonne profession, de l’argent et tout ce qui va avec. Ma mère, elle n’avait jamais le temps pour moi, elle ne me prenait jamais dans ses bras, elle ne me disait rien de ce qu’elle éprouvait… et voilà… j’en fais de même avec mes enfants. Je suis pathétique!
–– Quel genre de choses auriez-vous aimé entendre ?
–– Des choses gentilles…
–– Comme quoi ?
–– Par exemple… Euh ! Je n’ai aucun souvenir de moments tendres, en fait. Je n’ai jamais eu de mère…enfin, de maman je veux dire. Une maman qui valorise, qui dit des choses positives et douces. Et mon père, lui, il nous a dressées contre lui.
–– Qu’entendez-vous par « dressées contre lui » ?
–– Il nous battait, nous insultait, nous humiliait. Et puis, il est parti. Il est parti et ce fut l’un des plus beaux jour de ma vie. Je l’entends encore me dire « Grosse conne, comme ta mère, tu n’es bonne à rien, tu n’arriveras à rien dans la vie ». J’ai pleuré de ras-le-bol et de peur. De colère aussi, c’est vrai, une colère si terrifiante qu’elle me dévore encore aujourd’hui. Un jour, j’avais 11 ans, j’ai soufflé: « J’en ai marre », en pleurant de toutes mes larmes. Il m’a dit qu’il allait me montrer à quel point j’en avais marre et il est parti chercher une de ses fines branches d’arbres qu’il prenait dans les bois. Il m’a fouettée ! D’habitude, les coups étaient plus lourds, plus sourds comme quand on s’écrase sur quelque chose. Mais là, cela ne m’avait jamais semblé aussi lancinant. Rien que d’en parler, j’en ressens encore la douleur. J’ai HUR-LE! Hurlé comme je n’avais jamais hurlé de ma vie ! C’était l’un des moments les plus horribles que je n’avais jamais vécu ! Je suis tombée à genoux sous les coups, je me suis accrochée aux jambes de mon père en lui disant une chose que je n’avais encore jamais dite et que je n’ai d’ailleurs plus jamais prononcée de toute mon existence, une chose que j’espère ne plus jamais avoir à redire: « Je t’en supplie papa arrête ! Arrête ! Je t’en supplie ! ».
–– Tenez prenez un mouchoir et puis jetez-le pour en reprendre un autre s’il le faut. Les larmes, on ne les garde pas.
–– Il… il… je… pensais qu’il… allait arrêter… il… s’est… arrêté… vous ne pouvez pas vous imaginez le soulagement que j’ai éprouvé quand il s’est arrêté ! Du moins, c’est ce que je croyais. Parce qu’il est allé chercher un bâton. Il m’a battue avec ce bâton et j’ai cru que j’allais m’évanouir. Mon dos est longtemps resté bleu et j’en ai souffert plus longuement encore. Cette fois-là plus que les autres m’a marquée. Je me demande si ce n’est pas parce que je l’ai supplié.
Elle resta un long moment sans prononcer un mot. Les trois quarts d’heure de la séance venaient d’être dépassés mais M. Tinase n’en tint pas compte. Il lui accorda 20 minutes de plus.
Sa contenance retrouvée, elle sorti une feuille de papier.
–– J’ai retrouvé cette lettre en rangeant le grenier. Je ne sais plus quel âge j’avais quand je l’ai rédigée, peut-être 20 ans. Elle résume tout, en fait. J’aurais d’ailleurs pu commencer par elle. Je peux vous la lire?
–– Oui, bien sûr.
–– Ok…
Elle souffla et lut:
« Je voudrais parler mais j’ai peur qu’on m’entende. Crier, hurler cette rage, colère, révolte en moi. Cette souffrance qui gicle, se répand et s’enfante. C’est comme une maladie à taire. A qui la faute ? J’ai mal et j’ai peur. J’ai mal et j’ai honte. La honte est un mot qui a le poids d’un fardeau. Quel fardeau que de porter la honte de sa propre existence et de ne pas être aimable. Si on n’est pas aimable, quelle excuse pour exister ?
J’aime la vie et je ne m’en sens pas digne. Ce n’est pas que je veuille proser si j’écris ces lignes. Je voudrais juste laisser une trace de ce mal dont je parle peu avec moi-même.
Comment accepter la définition de ce que je suis si je ne l’aime pas. Qui pourrait, de toute façon, aimer cela ? On ne peut pas aimer une chose pareille, on ne peut pas aimer cette fracture.
Elle fait partie de moi, et si je ne parvenais jamais à changer ? Personne ne pourrait supporter cela ! Ce qui me condamne à cette forme d’exil qu’est mon inconditionnelle solitude intérieure.
Papa m’aime pas, frappe tout le temps, crie sans arrêt, m’humilie. Comment vivre avec cela ?
Toute ma vie, je vais devoir endurer, toute ma vie ne servira pas à cicatriser.
Je crie et c’est si peu comparé à mes véritables cris ! Ceux-là on ne les entendra jamais, je les ai crachés il y a des années et mes cris d’aujourd’hui ne sont que l’écho de ceux qui n’ont pas pu être poussés.
On me fait du mal et m’embrasse ensuite en me demandant pardon, on ne recommencera plus et la phrase n’est pas terminée que le coup tombe là où la marque encore fraîche montrait ses premières couleurs. Comment croire en la justice après cela? Et qui viendra m’aider ?
Maman m’aime pas, elle dit que c’est pas vrai, que j’exagère, que je crie avant même que l’on m’ait touchée. La peur, ça crie aussi, je me dis, parce que moi j’ai déjà mal à l’avance, car mon corps a tout retenu et sait trop bien.
Qui viendra soigner mes plaies ? Y a toujours quelqu’un pour te taper dessus mais quand tu dois t’en remettre, on te dit que tu dois te débrouiller seule, c’est ton rôle à toi et c’est comme ça qu’on se retrouve chez un psy parce qu’on a du mal à le jouer ce rôle.
Maman ne me prend jamais, ne m’embrasse jamais et ne me parle jamais comme à quelqu’un qu’on aime. Quand papa me touche, c’est pour me faire du mal et Maman ne me touche pas.
D’un côté le feu, de l’autre la glace. Le feu est tellement chaud qu’il me glace le sang et la glace est si froide qu’elle me brûle le cœur. Aux extrémités, on éprouve les mêmes sensations.
Et les autres qui ont ce que je n’ai pas, je n’en suis même pas jalouse, à chacun sa vie et on a peut-être que ce qu’on mérite.
Papa hurle, cogne, étrangle, pousse, m’envoie des boîtes de conserves pleines, m’écrase sous les coups de ceinture, de câbles, de bâton mais je tiens bon. Faut pas devenir de la vermine parce qu’on me traite ainsi. Moi, j’ai envie d’avoir une vie comme tout le monde, d’être bien et de connaître un jour l’amour dont j’entends souvent parler, que je vois parfois chez les autres ou à la télé et que je ressens malgré tout en moi.
Je veux devenir quelqu’un de bien, qu’on me touche pour faire du bien et pas mal et des mots plein les oreilles, des beaux pour changer parce que j’entends toujours: sale putain, sale merde, sale garce, etc.
Alors que je n’étais qu’une toute petite fille et j’ai vécu cela jusqu’à mes 18 ans…
Franchement, c’est pas de la prose: mes mots c’est tout ce qui coule dans mes veines avec mes souvenirs. Comment vivre là-dedans sans se fondre dans le décor pour survivre? C’est dur mais c’est vrai ! Je fais quoi avec cette peur, matériau d’une peau cousue main ? Y’a ce que je suis et ce qu’on a fait de moi.
Je suis coupable, je ne le dirai jamais assez. Je ne veux pas qu’on ai pitié parce que j’ai trop demandé pitié sans qu’on me l’accorde, maintenant il est trop tard. Qu’est-ce qu’on est quand on est la fille d’un monstre ? Les loups engendrent des loups, on choisit pas.
Maman ! Maman ! Elle ne vient pas, elle va ailleurs. Quand une mère abandonne une fois, on est abandonnée pour toujours. La mienne m’a souvent abandonnée, j’en ai des vies à vivre dans l’abandon…
Les marques, on ne les voit plus. C’est normal, elles sont rentrées dans ma peau, dans mon sang et sont venues se loger dans mon cerveau là où on est certain de rester, rester, rester !
« T’es tombée ? Fallait pas aller là, c’est de ta faute, tiens un coup là où t’es tombée ainsi t’aura encore plus mal ! On t’a insultée ? On t’a cognée ? Tant mieux, c’est bien fait, c’est que tu l’as cherché ! ».
J’ai trop de colère pour qu’elle reste à l’intérieur ! Si elle reste, elle me tue ! Elle me tue !! Elle me tue !!!! Et personne ne peut comprendre ça, c’est ma vie à moi et si on veut comprendre qu’on la vive ma vie !!!
Mais c’est pas une excuse et ça ne me donne aucun droit… mais je ne cherche pas des excuses ni des droits, je suis comme ça, c’est tout. Je voudrais changer, il paraît que c’est possible mais je sais pas comment on fait ».
un chapitré trés trés trés dur
mais si humain !
maintenant je comprens les problémes de la mére
son manque d'amour dont elle souffre
cet handicap dont elle souffre
il me faudra relire des passages..
voir ce que j'ai manqué
quand tu parle du fils comme d'un autiste Asperger !
il n'est pas dit qu'un jour( si j'en ai le temps) je retourne au début du récit
pour voir ou j'ai raté
je me souviens,mon pére prenait un livre à la premiére page
puis allais à la fin;;;et reprenait le cours du récit comme de si rien n'était
je n'ai jamais osé le faire....
je vais me contenter d'aller au début !
j'ai compris des choses
je ne le dit pas
car dans le chapitre suivant tu dit de ne pas spoiler...
juste un truc
que là je n'ai pas compris quand dis tu qu'Amel est un autiste asperger !
i l est un peu bizarre mais il n'a pas tous les points de cet autisme
a dire vrai
j'ai même pas l'impression qu'il l'est
en fait juste sa mére le dit
mais ssa mére a un handicap certain
un handicap qu'elle est incapable de dire je t'aime
J'ai pas besoin d'être rassuré... le spectre autistique est tellement large,
d'ailleurs si la mére n'en avait pas parlé, je ne m'en serai pas apperçu !
Armel est un peu dans son monde....beaucoups d'enfants le sont...mais surtout j'avais pas capté qu'il ne parlait pas
mais tous ça est-ce grâve, je ne le pense pas...Armel et sa soeur sont trés attachants comme personnages
Ce chapitre sous forme de dialogue change un peu des autres par sa forme. Le rendez-vous avec un psy est bien pensé, je trouve. Ca donne un récit plus naturel pour le "déballage" de Liliane. Ca nous prouve aussi qu'elle essaie de sortir de tout ça et de faire bien pour ses enfants.
Niveau sentiment et ressenti, c'est plutôt puissant aussi. La lettre est fort bien écrite, elle n'en fait pas trop tout en nous faisant bien comprendre la détresse de Liliane.
Encore un très bon chapitre !
Contente de te revoir! Et ravie que cela continue de te plaire!
Merci beaucoup pour tes commentaires !
A bientôt
J'aime beaucoup ce chapitre où tu choisis de développer encore un peu le personnage de la mère au lourd passé.
Utiliser une séance de psychologue pour le faire c'est bien vu, ça sonne plus naturel qu'une conversation où elle déciderait de tout déballer.
La manière que tu as de décrire ses traumatismes est terriblement réaliste, c'est impressionnant.
Ce qui est bien avec cet écrit, c'est que chaque chapitre peut être pris à part comme une petite nouvelle.
Je crois qu'il y a un moment où tu as oublié un accent circonflexe à boîte mais je n'ai plus la phrase.
Bien à toi
merci pour ton commentaire! J'ai corrigé la "boîte".
La présentation des personnages est telle que cela fait penser à petites nouvelles, en effet.
Bien à toi
Encore un chapitre qui secoue. Tu joues avec nos émotions !
Dans chaque mère, il y a une enfant, une enfance. Si l'enfance est trop dure, les cicatrices ne se referment pas toujours.
De la compréhension de ses propres blessures vient la guérison et la capacité de mieux appréhender son rôle de mère. de nouer un véritable dialogue avec ses enfants.
On comprend mieux, à présent l'attitude de la mère et l'on se demande comment Camille pourrait lui venir en aide. En a-t-elle le désir ? En réparant la vie des autres Camille ne cherchent-elle pas indirectement à réparer sa propre famille ?
La suite nous le dira peut-être.
Comme d'habitude quelques remarques et suggestions :
- "J’ai plus facile à le dire " : j'ai plus de facilité
- "et pas ce qu’on apprend sur les bancs de l’école" mais pas du genre qu'on apprend ?
- "Elle passe son temps dans sa chambre à faire je ne sais quoi, étudier peut-être, ou à se balader, ou avec son frère. " Elle ne peut se balader dans sa chambre. Est-ce que je pourrais te suggérer quelque chose du genre : Elle passe son temps dans sa chambre à faire je ne sais quoi, étudier peut-être, ou alors elle parle avec son frère sinon elle part se balader.
Mais elle se balade peut-être dans sa tête et du coup il faut le suggérer au lecteur : elle rêvasse...
-"Vous craignez quelque chose?
–– Euh ! Je ne sais pas.
–– Quel serait, selon vous, le pire scénario si vous vous rapprochiez d’elle?
–– Désolée, je n’ai pas de réponse à cette question, j’en sais rien… Armel,"
Il me semble qu'un psychologue aurait cherché à comprendre ce qu'elle entendait par introspecter. Ce sont les rois de la reformulation.
Et, en fonction de la réponse il lui demanderait alors si elle redoutait quelque chose.
- "Et pourquoi cela serait dérangeant" : gênant ?
- "dans son mutisme" dans le mutisme d'Armel ?
- "Vous êtes ici pour ça" : vous êtes ici pour chercher à comprendre, trouver les réponses... il me semble qu'il faut préciser le ça.
- "mais M. Tinase n’en fit rien" n'en tint pas compte
- "m’écrase sur les coups de ceinture" M'écrase sous
- " Alors que je ne suis qu’une toute petite fille" alors que je n'étais
Je comprends tes deux premières remarques mais c'est voulu que les choses soient formulées de cette façon. Ce n'est pas le narrateur ici, mais quelqu'un qui parle. J'essaye un peu de ne pas faire parler tout le monde de la même façon. Je trouve cela plus crédible.
Ta troisième remarque, en effet... J'ai voulu dire que soit elle reste dans sa chambre, soit elle passe du temps avec son frère, soit elle se promène, en fait. Mais c'est mal formulé. J'opte pour ta suggestion, donc.
Pour ce qui est du psychologue roi de la reformulation lol, parfois on ne reformule pas parce qu'on sent que le moment n'est pas encore venu. Quand un psy ne dit rien ce n'est pas nécessairement parce qu'il n'a rien à dire mais parce qu'il estime que ce n'est pas le bon moment. Il faut faire avec la "résistance" du patient et vu qu'elle en dit beaucoup, il est préférable de la laisser parler sans trop lui en demander.
En ce qui concerne tes dernières suggestions, je prends aussi.
Merci pour ton aide!!