Chapitre 10 : Changement

Chapitre 10 : Changement

Je me réveillai le soir lorsqu’une forte douleur assaillit tout mon corps, je serais les dents pour ne pas hurler, la douleur dura plusieurs minutes, de la sueur coulait sur mon visage. Un infirmier arriva en panique, il courut vers moi quand subitement, les plâtres qui enveloppaient mon corps se brisèrent, mes membres se libérant de leurs emprises, je pris une grande bouffée d’air, la douleur disparut.

- Ce n'est pas vrai ! Ses plaies vont se rouvrir ! Désespéra l’infirmier.

Je m’assis sans peine, ne comprenant pas ce qui m’arrivais, je faisais de grande respiration mon souffle était légèrement trouble comme s’il faisait froid. Le médecin arriva près de moi et vit quelque chose d’impossible, toutes mes plaies, toutes mes ecchymoses, tout avait disparu ! Il tomba au sol, en état de choc.

- C’est tout bonnement impossible…

- Qu’est-ce qui m’arrive ? Je me sens… Fort… Au mieux de ma forme même !

Je regardais mon corps à moitié nu, et rien, j’arrivais à bouger totalement, sans la moindre gène, c’était incroyable ! Une seule chose rendait mon corps différent de d’habitude, toutes les graves blessures que j’avais subies à cause du roi yaban s’était refermé en laissant de nombreuse cicatrice, la plus imposante était à l’endroit où le boss m’avait frappé avec son poing : mes côtes. Je posai l’un puis l’autre de mes pieds à terre, et je tentai de me relever doucement, j’y arrivai sans difficulté sous les yeux ébahis de la personne qui était chargée de veiller sur moi.

Je commençai à sautiller, et à faire des mouvements complexes, c’était dingue ! J’étais plus rapide, je me sentais plus fort, plus agile aussi. Je donnai quelques coups dans le vide et j’étais définitivement plus fort. Tient, vu que c’est censé être un jeu, est ce qu’il y a un système de niveau et de progression ? C’est peut-être marqué dans l’interface.

- Status.

Interface du joueur : Samuel (Niveau : 3)

Age : 23 ans

Titres : débutant confirmé (F), Terreur du Roi (E)

Bénédiction : Alcé,

Compétence :

I.          Œil divin (S)

II.        Régénération (B)

Statistique :

• force : 12, (+2)
• Vitesse : 11, (+1)
• Endurance : 10, (+2)
• -magies : 0,
• Résistance : 12, (+1)
• volontés : 19

- Incroyable ! Il y a bien un système de niveau ! Et mes statistiques ont même augmenté, voilà pourquoi je suis plus fort !

- De quoi parlez-vous ?

- Hum ? Ah oui, je vous avais oublié, désolé, ne fais pas attention à ce que je viens de dire. Est-ce que vous pouvez m’amener à votre supérieur ?

- Hein ? Euh… Oui, je peux. Sui… Suivez-moi…

L’infirmier se releva en reprenant son calme, me donna quelques vêtements et me conduisit à l’extérieur de la tente, en sortant, le soleil me frappa et me fit mal aux yeux, je ne l’avais pas vu depuis plus de vingt-quatre heures. Et il m’avait manqué.

Après quelques minutes à marcher dans le camp, on arriva à une tente plus petite que l’hôpital, l’infirmier me dit de rentrer à l’intérieur et il partit pour reprendre son travail. Je m’annonçai avant d’entrer et je passai le voile utilisé en guise de porte. À l’intérieur, un homme et une femme discutaient, baissés sur une grande table sur laquelle était installer une carte de la région. La femme était la chirurgienne qui m’avait sauvé plus tôt, elle était habillée avec une tenue militaire, je supposais quelle devait être importante dans l’armée. L’autre personne était un homme, assez vieux, il avait une marque distinctive sur son uniforme, cinq barres horizontales blanche sur fond noire.

- Qui êtes-vous ? Me demanda l’homme qui se releva en me regardant de haut.

- Mais je te reconnais ! Interrompit la chirurgienne, surprise. Mais qu’est-ce que tu fais là ? Tu ne devrais même pas être capable de bouger !

- J’ai… Guéri…

- Tu dis qu’il n’est pas censé pouvoir marcher ? Demanda le militaire en s’adressant à son adjointe, c’est donc lui la personne qui a vaincu le plus fort des monstres ?

- oui colonel… C’est lui…

- Bien, je voulais justement te parler.

- À quel sujet ? Est-ce à cause du roi yaban ?

- le quoi ? roi yaban ? C’est ainsi qu’il s’appelle ? Bien, oui, c’est à ce sujet, comment as-tu fait pour le vaincre, au vu des dégâts dans la zone, il était bien plus fort que toi.

- Effectivement, je ne sais pas non plus comment je l’ai vaincu… Je me souviens avoir été frappé à un moment par ce monstre, puis plus rien, par contre, avant cela, j’ai à un moment été dans une situation où j’allais mourir, mais sans que je ne comprenne pourquoi, toutes mes blessures ont instantanément guéris et j’ai pu continuer le combat. Mieux vaut ne pas lui dire pour le jeu s’il ne sait pas.

- Je vois, je n’ai rien d’autre à vous dire, mais j’aimerais vous garder au camp pour vous tester et que vous nous aidiez à l’avenir.

- Quoi ? Je ne peux pas ! Répondis-je avec une légère inquiétude, je dois retrouver mes compagnons !

- Hors de question que vous sortiez du camp ! Vous êtes pour l’instant l’un de nos seuls espoirs. Et vos capacités seront d’autant plus utiles après ce qui est arrivé à la ville de Paris.

- Comment ? Que s’est-il passé ?

- La ville… À disparue… Elle s’est enfoncée sous terre, a plus d’un kilomètre de profondeur, il ne reste plus qu’un immense cratère à présent.- Impossible… Je dois vraiment partir, maintenant !

Je commençais à partir lorsque le colonel pointa son arme sur moi.

- Vous ne partirez pas.

Je me retournai doucement, un frisson me parcourut le dos. Tout à coup, la chirurgienne attrapa son arme et essaya de la lui prendre tout en me criant de fuir rapidement, ce que je fis prestement. Je courus sans m’arrêter jusqu’à une barrière installée tout autour du camp, des barbelé empêcher de les escalader. J’en fis le tour jusqu’à tomber sur une ancienne maison qui avait été reconvertie en une entrée pour la base, je me collais à un mur. Je devais aussi récupérer mes affaires, sinon n’importe quel monstre aurait les capacités de me tuer. Je regardai par l’une des fenêtres lorsqu’une alarme sonna dans tout le camp. « Un cobaye tente de s’enfuir, il n’a aucun équipement et il pourrait chercher à les récupérer, capturez-le ! ». Suite à l’annonce déroutante du colonel, j’entendis de plus en plus de bruit de pas aux alentours. Il veut donc ma capture à ce point ?

Je regardai au travers de l’un des carreaux d’une fenêtre et je vis de nombreux garde dans la maison, au moins une dizaine, gardant la salle ou était entreposé la totalité des sacs et affaires des civils dans le camp. Je ne pouvais ni les attaquer, ce serait trop dangereux de me mettre l’armée à dos, et je ne pouvais pas non plus les esquiver…

Je me résignais à essayer de passer en force quand brusquement, un soldat débarquais dans la maison en criant « Il y a un trou dans le grillage au nord d’ici ! Il s’est enfui par-là ! » Tous les soldats répondaient que c’était impossible, puis, après un moment d’hésitation, tous suivirent le nouvel arrivant en courant. J’en profitai pour rentrer dans la salle en cassant une fenêtre, mon cœur battait la chamade, je pris mes affaires, et je sortis en courant le plus vite possible.

La nuit et la pluie commençaient à tomber.

Après une demi-heure de course, je trouvai un abri, une maisonnette visiblement abandonnée. La pluie me frappait de plein fouet, je n’avais pas le choix. Je rentrai dans la maison, trouvai une cachette et je m’endormis du mieux que je pus en écoutant l’orage menaçant.

Lorsque je me réveillai le lendemain, j’écoutai un long moment pour être sûr qu’il n’y avait aucun soldat dans les parages, et je sortis en faisant attention aux alentours. Heureusement, j’avais une boussole et une carte dans mon sac, bien que peu précise, j’arrivai à me repérer et je repris ma route vers le lieu ou Seresu, Arthur et moi étions censé nous retrouver. Je marchais assez lentement pour faire bien attention aux alentours et aussi car je n’avais plus de limite de temps. Au bout d’une journée de marche, j’avais, à vue de nez, parcouru la moitié de la distance me séparant du couvent. Lors de cette journée, j’avais croisé de nombreux groupes de survivants, au moins une vingtaine, tous comptant entre cinq et douze membres, certains m’invitèrent à les rejoindre, mais je refusai chaque offre. Le soir venu, je m’installai dans un arbre, essayant de trouver une position agréable pour dormir, mais je n’arrivais pas à fermer l’œil, je repensais à tout ce que nous avions dû quitter, et des larmes coulaient sur mes joues.

Au bout d’un moment, n’arrivant pas à dormir, je me souvenue des récompenses de la quête principale, un parchemin de sort et une boite a objet, je pensai à ces objets, et ils apparurent dans mes mains. Voyons ce qu’ils contiennent. Je posai le parchemin à côté de moi et j’ouvris la boite, une lumière en sortie et m’aveuglai pendant quelques secondes, je regardais dans la boite et je vis une sorte de fiole, je l’attrapai pour la sortir de la boite, c’était une étrange potion contenant un liquide violâtre. Je l’observai dans tous les sens, puis je me décidai à essayer d’utiliser l’une des commandes du jeu. Information.

Bouteille de mana (D-)

Effet : permet de régénérer dix pour cent de la quantité de magie.

- Pff. Je n'ai pas de magie… Ça va me servir à rien… Murmurais-je, dépité.

J’attrapai le parchemin à côté de moi et je le dépliai, des lettres écrites dans une langue incompréhensible était partout, elles s’illuminèrent d’une lumière dorée, le parchemin s’embrasa et tomba en cendre en moins d’une seconde. Je regardais autour de moi, vérifiant mon corps sous toutes les coutures, mais rien, j’étais comme avant, j’ouvrais mon interface, et rien, pas de nouvelles compétences, pas de deuxième onglet ou d’information nouvelle. Rien ne s’était passé.

Je soufflai, un peu dégoûté, et voyant que l’aube se levait, je pris mon sac, m’étira un peu, puis je descendis d’un bond sur le sol, je faillis finir la tête dans la boue, ce qui me fit rire un peu. Je repris la route.

Quelques minutes après être partie, je sentis une présence pas très loin de moi qui me fit froid dans le dos, je me cachai dans un buisson juste à temps. Un énorme monstre passait entre les arbres, c’était un ours possédant quatre yeux, un pelage marron et des défenses semblable à celles des sangliers en plus grandes, deux grandes ailes étaient accrochées dans son dos ses griffes était plus grande que mes dagues, et une sorte de pierre bleuté trônait sur son front, ressemblant à une grande corne. Il passa à quelques mètres de moi, ses yeux pouvaient bouger séparément et il observait partout autour de lui. Heureusement, il ne me vit pas… Ou il m’avait… Ignorer ?.. De la sueur coulait sur mon visage, et mon corps tremblait intensément, je n’arrivais pas à respirer, il était bien plus grand que le roi yaban, et au moins dix fois plus fort. J’avais réussi grâce à ma compétence Régénération à vaincre le roi yaban, mais contre ce monstre, je n’avais pas la moindre chance, je sentais qu’aucune de mes armes actuelles ne pourraient traverser son pelage et son épaisse peau.

Alors que l’ours s’éloignait, je n’arrivais pas à m’arrêter de trembler, ma sueur et mes larmes de peur se mélangeaient, je claquais des dents et je n’arrivais toujours pas à respirer. Une fois qu’il fut assez loin, j’arrêtai de sentir sa présence et je repris enfin mon souffle, j’avais presque perdu connaissance, mon cœur battais si fort dans ma poitrine que ça me faisait mal… Je restai là un long moment à reprendre mon souffle et à me calmer, une fois que je fus calme, je me relevai, et je repartis, toujours tremblotant. Je vais sûrement en croiser d’autres, des monstres dans ce genre, il faut que je devienne plus fort… Sinon… Je ne pourrais protéger personne… Faite que ce monstre ne croise personne…

Pendant le reste de la journée, j’avançai rapidement, la peur au ventre, en faisant des grands détours pour ne pas recroiser l’ours. Je remarquai quelque chose d’évident en fin de journée, tout l’environnement avais changé. J’étais à peu de distance de Paris, une grande capitale, et pourtant, je ne voyais qu’une grande et dense forêt depuis des heures, et très peu de bâtiment, c’était pourtant impossible ! Je grimpai en haut d’un arbre qui me semblait plus haut que la moyenne, et j’avais raison ! La forêt s’étendait à des kilomètres à la ronde, je voyais quelques bâtiments çà et là, mais tous étaient recouverts de mousses et de lierre, comme si tout avait vieilli de plusieurs années en l’espace de quelques jours, de plus, les arbres étaient tout vert et en fleur, alors que nous n’étions encore qu’à la fin de l’hiver, j’avais l’impression d’être dans un nouveau monde ! Pourtant, les reliefs, montagnes, collines, et routes étaient toujours au même endroit. Est-ce le jeu qui modifie tout cela ? Après tout, il a soi-disant été créé pas des dieux…

Je redescendis sur le sol, et là, un monstre apparu de derrière un arbre, il était petit, bleu, et ressemblait aux slimes dans mes jeux vidéo, son corps visqueux bougea étrangement et il me cracha un liquide dessus, j’esquivai le jet sans difficulté et il vint toucher un arbre. Je m’attendais à ce que ce soit de l’acide ou quelque chose comme ça, mais l’arbre restait dans le même état. Je touchai le liquide qui se révéla être de l’eau tout à fait normale. Je ne comprenais pas, je regardais le slime dans l’incompréhension la plus totale, depuis l’apocalypse, je n’avais vu que des monstres terrifiants qui voulaient me tuer que ce soit avec des armes, ou par la force brute, mais là, ce petit être me parut bien insignifiant. Il me renvoya un jet d’eau sur moi, et il éclata en me touchant, c’était bien de l’eau… Je m’approchai de la petite créature et je lui donnai un coup de pied avec bien peu de conviction, et là, le slime se divisa en deux entités conformes à l’originel !

Les deux slimes me contournèrent et fusionnèrent sous mes yeux pour devenir un slime deux fois plus gros que l’original.

- Qu’est-ce que c’est que ça ?!

Avant même que je finisse ma phrase, le monstre me cracha à nouveau dessus, et son jet fut bien plus imposant et puissant, comme s’il avait augmenté la pression, j’esquivai le jet qui vint entailler l’écorce du même arbre qui n’avait pas été blessé par le premier jet. Je regardais l’entaille, choqué. Et lorsque mon regard revint se poser sur le slime, ce dernier s’était à nouveau divisé, il fusionna à nouveau, il atteignait désormais mon nombril. Je commençais à sourire d’inquiétude alors qu’une goutte de sueur coulait sur ma tempe. Le slime tira son habituel jet d’eau qui arracha totalement une branche de l’arbre, si ce tir me touchait, je serais privé d’un membre à coup sûr !

Je courus parallèlement au slime, empêchant ce dernier de me toucher avec ses tirs de plus en plus nombreux, j’arrivais à me rapprocher petit à petit, et la créature ne semblait plus pouvoir se diviser !

Avec son dernier tir, il n’arriva plus à me voir, c’était ma chance ! Je courus vers lui et le tranchai de ma dague récemment acquise, elle trancha la chair du slime avec grande facilité, comme si c’était de la gelé, mais il se reforma aussi tôt, avant de me tirer un jet d’eau que je pus dévier avec ma lame, ce n'était pas passé loin. Je donnai de nombreux coups dans le monstre, mais il se reformait aussi tôt, impossible de le tuer ! Je commençais à fatiguer à force d’encaisser ses coups avec ma lame, soudain, lors d’un de mes assauts, je vis, au milieu de la gelé qui constituait le slime une forme ronde solide, je rentrai mon bras dans le slime qui n’opposa aucune résistance et j’attrapai la bille avant de la retirer du corps du monstre. En voyant la boule entre mes mains, le slime s’énerva et commença à préparer une attaque. J’ai compris ! Je jetai la boule gluante sur le sol et la frappai avec la pointe de ma dague, la bille éclata en morceau et le monstre explosa en jetant de l’eau et de la gelé partout.

- C’était son cœur ! Ah… J’ai bien cru un instant qu’il était immortel… Mais finalement, il est tout de même assez faible… Enfin… Il est tout de même dangereux pour de personnes qui ne peuvent pas beaucoup bouger…

Je rengainai ma dague dans ma ceinture et je repris le chemin. La nuit tombée, je continuais d’avancer un peu en cherchant un bon endroit où dormir, avec ces slimes dans les parages, je ne pourrais pas dormir sans être en danger.

Soudainement, je vis une petite lumière entre les arbres, comme une lampe, je courrai vers elle en me disant que s’il y avait un humain, je pourrais dormir en sécurité avec lui, et en émergeant d’entre les arbres, je vis une femme, habillée en religieuse et portant une lanterne ancienne.

- Samuel !?