Chapitre 11 : Le calme avant la tempête
Je sortais de la pénombre de la forêt pour me retrouver face à une femme, sans doute religieuse, tenant une lampe ancienne dans sa main, elle parut très surprise en me voyant arriver sur la route de goudrons recouverte de plantes. Elle s’écria.
- Samuel ?!
J’atterrissais sur la terre, et je tombai à la renverse, faute d’équilibre et de surprise.
- Comment est-ce que tu me connais ? Demandais-je, troublé.
- Tu ne te souviens pas de moi ?.. Répondait la nonne en faisant la moue. C’est moi, Malila !
- Non ! Vraiment ? Je me relevai et je la pris dans mes bras, ah… Je suis si content que tu ailles bien ! Je me faisais un sang d’encre ! Et Seresu, et Arthur, ils sont bien arrivés au couvent ?
- Euh, oui, viens avec moi, je t’y emmène.
- Je te suis.
Je lâcha Malila qui se retourna et commença à avancer, elle était gracieuse, magnifique même, c’était une femme de vingt-cinq ans, elle avait un visage ovale un peu enfantin, des petites oreilles qui, avec le froid de la nuit, rougissais légèrement, une bouche aux lèvres charnue et bien dessiner, ainsi que de longs cheveux brun qui tombait dans son dos comme une cascade, ce qui me frappa surtout, c’était ses yeux verts qui pétillaient d’une passion et d’un amour pour son prochain que je n’avais jamais vu nulle part ailleurs. Son nez, assez fin, sublimait encore plus son visage. À la voir comme ça, portant une lumière et souriant légèrement, on aurait cru à un ange descendu sur terre.
- Tu as changé depuis que tu es entrée au couvent, non ? Tu as l’air… Épanouie.
- Oui, venir dans ce couvent était la meilleure chose pour moi ! Dit-elle en souriant encore plus, je pris énormément, et je sens que je suis vraiment à ma place ici. Elle perdit son sourire, les tragédies qui se sont produit ses dernières semaines me font vraiment de la peine, tous ces morts… Chaque jour, je pris pour les âmes parties trop tôt… Mais il faut bien avancer… N’est-ce pas ?
- Oui… Tu as raison… Seul dans mon coin depuis l’Apocalypse, je ne m’étais pas vraiment rendu compte de la gravité de la situation, je n’avais pas compris tous les dangers qui peuplaient désormais le monde et à quel point de nombreuses personnes étaient mortes.
- Nous arrivons, tu vois la lumière là-bas ? C’est ça !
Environ deux minutes plus tard, on arriva face à des palissades de bois protégeant une grande zone, Malila toqua une sorte de code contre la lourde porte qui s’ouvrit peu de temps après, à l’intérieur, des dizaines de tentes multicolores entourant un grand bâtiment : le couvent, en m’approchant de la bâtisse, j’observais les alentours. Des gens faisaient le guet depuis quelques tours en bois çà et là et d’autres faisaient des rondes entre les tentes, tous les « gardes » étaient équipé pour la plupart de couteaux et de dagues de yabans, et quelques-uns avaient, accroché dans leurs dos, des armes à feu.
- Comment vous avez fait pour construire tout ça en a peine quelques jours ? Et où avait vous eus ces armes à feu ?
- On a eu beaucoup d’aide, tu vois, dès le premier jour de l’Apocalypses, de nombreux groupes de survivants sont arrivé, et ils ont commencé à construire ces murs en bois pour nous protéger des monstres, étonnamment, depuis hier, la flore a mystérieusement poussé pour devenir une grande forêt, et j’étais sortie visité les alentours lorsque tu es arrivé.
- Mais tu es folle ! murmurais-je pour ne pas réveiller les dormeurs, la forêt est remplie de monstres ! Tu vas te faire tuer si tu y vas seule !
- Mais non… Tu sais très bien que je sais me défendre, répondit-elle sur le même ton.
- Oui, mais…
Elle continua son chemin sans me laisser finir et fila vers le couvent avant de rentrer à l’intérieur, je la suivis rapidement et j’entrai après elle. À l’intérieur, tout était dans l’obscurité à l’exception de quelques petites bougies çà et là qui permettait aux religieuses du couvent de s’occuper des blessés.
Malila me conduisit à l’étage vers une chambre à part, elle était visiblement illuminée car je pouvais voir la lumière passée sous la porte. J’ouvris doucement, ne voulant pas réveillé de potentiels patients, lorsqu’un lit grinça, une main féminine attrapa la porte et l’ouvrit brusquement, c’était Seresu !
- Samuel ! Cria-t-elle de joie en me prenant dans ses bras, on s’inquiétait tellement…
Arthur se leva de son lit en baillant et sauta vers moi lorsqu’il me vit, mais au lieu de me faire un grand câlin, il me donna un violent coup de poing qui m’envoya au sol.
- Si tu nous refais un coup comme ça, je te promets que je te frapperai encore plus fort !
- Mais de quoi tu parles ? demandais-je innocemment en posant ma paume sur le lieu de l’impact.
- Tu nous as abandonnés ! Et t’est parti vers une mort certaine sans te soucier de nous !.. J’ai… J’ai… Tu as pensé à ce qu’on allait ressentir ?.. On était mort d’inquiétude… Il commença à pleurer et me sauta à la gorge, je suis heureux que tu sois de retour… Vivant…
- Je suis… Désolé… Je… Je n’ai pas d’excuses…
Malila sourit en voyant un spectacle si touchant, elle posa par la suite une nouvelle bougie dans la chambre et nous laissa seuls.
Durant le reste de la nuit, je racontai à Arthur et Seresu tout ce qui m’était arrivé depuis mon départ. Ils écoutèrent attentivement et faisaient parfois des commentaires ou posaient des questions. Vers trois heures du matin, on se coucha enfin, étant enfin dans un endroit sûr, je pus dormir correctement jusqu’à midi.
Lorsque j’émergeai de mon sommeil, Arthur et Seresu étaient déjà parti, je me levai tranquillement, me sentant pour la première fois en sécurité depuis l’apocalypse. Je m’étirai, m’habillai, puis je sorti dans le couloir, quelques personnes passaient de temps en temps. Je descendis dans le hall du bâtiment et Malila m’accueillit avec un charmant sourire, elle me salua et m’invita à venir manger avec elle. J’acceptai volontiers et je la suivis à l’extérieur où elle me mena vers un feu de camp ou Seresu préparait une soupe. Je saluai Seresu ainsi qu'Arthur qui coupait du bois à proximité et je m’assis sur un tronc d’arbre placé en guise de banc.
- C’est ta première journée au camp, et tu dois être fatigué par tes récents combats, mais à partir de demain, je te demanderai de rejoindre les autres pour faire les corvées et aider le camp.
- Oui Malila, je suis désolé pour ce matin… Tu peux me dire tout ce qu’il y à a faire ?
- Oui, bien sûr !
Pendant une dizaine de minutes, Malila m’expliqua le fonctionnement du camp, ainsi que toutes les tâches et corvées à faire. Par la suite, Seresu appela tout le monde, car le repas était prêt et tout le monde mangea avant de reprendre leurs activités.
L’après-midi, je fis une balade dans le camp pour me familiariser avec l’endroit et je remarquai une zone un peu à l’écart, entourée de barrière avec des mannequins de bois, j’y voyais Arthur, il s’entraînait avec d’autres personnes sur des mannequins ou en combat un contre un. Je le rejoignis et je lui demandai de me joindre à lui, il me donna une épée en bois, mais je la coupai avec ma lame pour faire une dague en bois.
On se mit en position, j’armais ma lame devant moi, ne laissant que peu d’angle mort, et Arthur passa à l’attaque, avant l’apocalypse, il était en totale supériorité sur moi sur le plan physique, mais ça… C’était avant ! Je parai sa première attaque qu’il enchaîna directement avec une deuxième venant d’une direction opposé, je l’esquivai en lui donnant un coup de pied dans le talon pour le faire tomber. Il esquiva de justesse en tentant une attaque verticale, mais je ne lui laissai pas le temps, je fonçai sur lui pour lui faire un plaquage avant de coller ma dague sous sa gorge.
On se releva et on se serra la main en se félicitant mutuellement. Soudain, on reçu tout deux un coup derrière la tête, au sol, je regardais derrière moi où un homme imposant de presque deux mètres de haut nous faisait face, il avait le regard sévère, des muscles prodigieusement gros et un crâne chauve qui réfléchissait le soleil et me forçais à me cacher les yeux.
- Vous êtes vraiment des débutants ! Aboya-t-il en croisant les bras d’un air menaçant, relevez-vous immédiatement ! Et tous les autres, mettez-vous en position !
- Mais t’est qui toi ?
- Je suis un ancien combattant des forces spéciales, et je vais vous former, sinon, vous mourrez aux premiers monstres rencontrés !
Avant même de nous être relevé, tous s’étaient mis en ligne devant lui, on fit de même sans demander notre reste, pendant quelques minutes, il ne fit que nous gueuler dessus comme un chien enragé, puis, il commença à nous montrer des techniques de combat au corps-à-corps, a l’épée, a la lance, et avec d’autres styles de combat. Pendant toute l’après-midi, il nous forma, aida ceux qui ne le savaient pas à trouver leurs armes de prédilections. Il corrigeait nos postures et nous faisait répéter les mêmes mouvements en boucles contre des mannequins, à la fin de la journée, il nous mit par duo et organisa un petit jeu : pendant cinq minutes, deux duos allaient devoir se battre, dès que quelqu’un tombait à terre, il était éliminé jusqu’au prochain combat, et le duo gagnant recevait un « point », puis, au bout de cinq minutes, les duos rivaux changeaient.
- Les deux duos qui auront amassé le plus de points, je demanderais à ce qu’ils soient privés de corvées demain, et les deux avec le moins de point devrons faire les corvées des gagnants !
Pendant une heure, on combattit, enchaînant défaites, victoires, et match nul. Le soir était venu, tous transpiraient abondamment. Et malgré l’expérience en combat réel que j’avais récemment gagné, je fis partie des cinq duos avec le moins de point, sachant qu’il y avait au total une vingtaine de duos.
Heureusement, je ne faisais pas partie des deux derniers. L’entraînement fini, tous se dirigèrent vers la nourriture. Des bassines d’eau chauffée au feu permirent à ceux qui le voulaient de prendre des douches après le repas. Une fois la nourriture avalée, les sœurs du couvent affichaient les différentes corvées du lendemain, et c’était aux volontaires d’aller inscrire leurs noms pour choisir leurs corvées. Personnellement, je mangeai, choisi les corvées de petit-déjeuner, de champ et de lessive, puis je m’étirai pour ne pas avoir de courbature avant de m’endormir, crevé.
Le lendemain, je me réveillai à six heures du matin, j’avais de nombreuses courbatures malgré mes étirements de la veille, ainsi, les cinq premières minutes après mon réveil, je massai mes muscles endoloris avant de finalement me lever lorsque ma douleur disparut, sûrement grâce à Régénération. J’allais dans la cuisine du couvent ou tous les vivres étaient entreposés, je pris ce dont j’avais besoin et je me rendis dehors, vers le feu afin de commencer à préparer le petit-déjeuner.
Pour commencer, je fis chauffer dans une marmite une grande quantité de lait, auquel j’ajoutai du chocolat, de l’amande, du sucre, et quelques fruits, d’un autre côté, je fis chauffer de l’eau pour faire du café et du thé. Pour la nourriture, je coupai du pain et je mis du beurre et de la confiture à la portée de tous. J’avais l’habitude des appareils électroniques, et là, je ne pouvais pas faire tout ce que je voulais car nous n’avions ni batteurs, ni fours.
Les membres du camp se réveillèrent petit à petit et vinrent manger en discutant entre eux, certains étaient venus me féliciter pour ce repas.
Après cela, je me rendis au nord du camp, là où avait été installé des champs, la personne en charge des cultures me donna pour mission de retirer les mauvaises herbes puis de semer les graines. J’accepta directement et avec d’autres volontaires, il nous montra comment retirer les mauvaises herbes en préservant les plantations, puis il nous surveilla en arrosant les graines déjà semées. De temps à autre, il nous donnait des conseils ou nous montrait les endroits mal faits.
Cette corvée dura trois longues heures, à la fin, j’étais en sueur à force de faire les mêmes mouvements en boucles sous le soleil brûlant.
Après cela, je pris des gros sacs de graines de blé, et je commençai à les semer sur la terre récemment retournée. Comparé à la tache que j’avais due faire juste avant, c’était très facile, mais le sac de graine était malgré tout très lourd.
Je terminai cette tache vers onze heures, je rentrai au bâtiment central dans lequel je pris une grande bassine. Je la remplissais d’eau à la rivière et j’y ajoutais du savon avant de nettoyer le linge. De toutes les corvées que j’avais effectuées, c’était la plus ennuyante, je devais utiliser une planche à laver, je ne savais pas comment faire, ce qui m’obligea a demander à une des religieuses de me montrer, après m’être fait corriger par la sœur, je repris le lavage du linge, heureusement, je n’étais pas le seul, mais on termina malgré tout vers deux heures de l’après-midi.
Je pris un petit encas car je n’avais pas mangé à midi, et je courus vers la zone d’entraînement, à nouveau, je m’entraînai jusqu’au soir, mais au lieu de nous montrer des techniques de combat ou de nous faire faire des duels, le maître nous fis faire des exercices physiques : porter des pierres ou des bûches, courir autour du camp, faire du saut d’obstacle ou encore des tractions. Bien que ce fût douloureux, nous devions nous muscler, c’était très rude, et finalement, le soir venu, on refit des combats pour désigner ceux qui feraient plus de corvées le lendemain.
Ce jour-là, c’était des combat en un contre un et non en équipe, grâce à ça, je me classai quatorzième sur quarante-six, j’étais assez fier et en même temps assez étonné qu’il y avait de si bon combattant.
Cette nuit-là, mes muscles douloureux m’empêchèrent de dormir, de plus, je n’arrêtais pas de penser à ce qui allait bien nous arriver dans le futur, j’avais peur, des images horribles de Paris en ruine et de cadavres remontaient et réapparaissaient devant mes yeux… Je tremblais, et je pleurais légèrement…
Une image de Seresu, Arthur et Malila apparu dans mon esprit, je me calmai graduellement. Je devais devenir plus fort, développer mes capacités et monter en niveau.
N’arrivant toujours pas à dormir, je sortis discrètement dehors et je commençai des exercices de combat contre les mannequins, je retournai dans ma chambre pour dormir après deux heures de combat.
Les jours qui suivirent se ressemblèrent beaucoup, le matin, je faisais des corvées, l’après-midi, je m’entraînais avec Arthur et Seresu, et pendant la nuit, lorsque je n’arrivais pas à dormir, je retournais m’entraîner jusqu’à ne plus pouvoir ouvrir les yeux.
Un mois complet s’écoula avec ce train de vie, et presque tout le monde s’était acclimaté à cette vie. De temps à autre, des petites expéditions étaient faites dans les alentours pour chasser et trouver des vivres, mais on ne s’éloignait pas vraiment.
Quarante jours après l’apocalypse, alors que la nuit était tombée depuis plusieurs heures et que j’étais le seul debout, un craquement se fit entendre, suivi quelques secondes après d’un autre. N’étant pas habitué à ces bruits, je pris ma dague et je m’approchai de la palissade qui faisait ce bruit. Mon regard fixait un unique endroit. Et finalement, après environ une minute, des fissures apparaissaient… Un morceau de bois tombait… Et un œil écarlate me fixa au travers du trou… Je voulus alerter le camp en criant, mais ma voix ne sortait pas, tout devenait flou, je tombai à genoux, essoufflé, je me retournais vers le monstre lorsque je sentis un énorme impacte contre ma tête…
- Hum ? Ah oui, je vous avais oublié, désolé, ne fais pas attention à ce que je viens de dire. J'ai trop aimé cette phrase dans le précédent chapitre...
Retour de l'ours...Je pense