Chapitre 10 - Excuses

Notes de l’auteur : Bonjour :)
J'aime beaucoup ce chapitre, j'espère qu'il vous plaira :)
Je mets la dernière réplique entre parenthèses, j'aimerais que vous de disiez si vous préférez avec, ou sans ^^'

DANS CET UNIVERS CONSTITUÉ D’ATOMES, TOUT BOUGE.
C’EST CE MOUVEMENT INCESSANT QUI EST LA SOURCE DE L’ÉNERGIE

 

-°-

 

La chute fut plus brève que Moebius l’avait anticipée. L’onde glaciale s’infiltra immédiatement dans ses chausses et sa tunique, lui tirant un hoquet silencieux. Il battit des pieds et effectua un tour sur lui-même, les yeux ouverts dans l’eau cristalline. Suffisamment de lumière entrait par l’ouverture au-dessus de lui pour qu’il soit certain d’une chose. Elle n’était pas là où elle avait plongé.

Était-elle tombée au fond d’une des zones très sombres où le fond de la cavité plongeait ? Il sonda, toujours en vain, puis émergea pour respirer, les dents claquant bruyamment. Le volume d’eau rendait vaine toute tentative de vider la grotte, même avec un miroir. Petit à petit, son impuissance s’imposa à lui.

Moebius observa à nouveau sous l’eau, mais remonta et secoua la tête. C’était peine perdue. Il lui fallait trouver la sortie et espérer que Dimitri connaisse sa cachette, et se faire à l’idée terrible que peut-être elle n’était pas cachée.

Mademoiselle jaillit bruyamment de nulle part tel un crabe de l’Inframonde, le gratifia d’un large sourire satisfait, puis lui fit signe de la suivre et replongea. Refusant de la laisser disparaître à nouveau, il gonfla précipitamment les poumons et nagea à sa suite, la masse du cuir qui prenait l’eau l’aidant à descendre. Elle passa sans effort sous une arche naturelle qui se fondait dans l’obscurité d’une zone profonde et commença à remonter.

Moebius lutta pour l’imiter, l’armure l’entraînant maintenant vers le fond. Il envisagea de se servir de magie pour se débarrasser du surpoids, mais la princesse replongea après avoir respiré, le saisit par une lanière dans son dos et le tira vers la surface où il perça à son tour.

Il reprit douloureusement son souffle, et batailla avec les fixations de ses protections, les poumons et les côtes en feu, ignorant le babillage de Mademoiselle qui paradait autour de lui en nageant à l’envers.

— Lors de fortes chaleurs, le niveau de l’eau baisse... une troisième cavité devient accessible de ce côté-ci…

Elle plongea pour récupérer l’armure de cuir qu’il venait de lâcher, et la ramena facilement sur une petite berge faiblement éclairée par plusieurs lanternes.

— Admettez que vous êtes stupéfait… n’avais-je pas promis de vous faire visiter ?

Mademoiselle opéra une pirouette et éclaboussa largement autour d’elle, l’obligeant à détourner brièvement la tête, incrédule. Il avait mal aux bras, au cou, il peinait à respirer dans l’eau glaciale, il avait ruiné ses protections, peut-être avait-il aussi rouvert sa blessure. La surprise était le cadet de ses soucis, et l’humiliation quelque chose auquel il était habitué.

— Allez-vous enfin cesser de me scruter comme une habitante de l’Inframonde ? rit-elle en rejetant ses cheveux trempés en arrière.

— Seulement si vous me jurez de ne plus jamais faire ça, lâcha-t-il.

Mademoiselle le transperça du regard, ouvrit la bouche plusieurs fois comme si ce qu’elle voulait exprimer se refusait à sortir, puis elle fit demi-tour et nagea vigoureusement vers la berge rocheuse avant qu’il ait réussi à trouver quelque chose d’intelligent à dire.

 

Lorsqu’il s’extirpa à son tour de l’eau, frissonnant de froid et de fatigue, elle avait disparu par un escalier au pied duquel ses sandales trempées gisaient, rageusement lancées. Il ôta ses bottes l’une après l’autre, les vida sommairement, jeta sa chemise sur les pierres et posa les deux mains au sol, captant l’énergie du point chaud pour remonter sa température corporelle.

De dimensions plus réduites que celle dans laquelle il avait sauté, cette grotte-ci n’avait pas d’ouverture naturelle. À proximité des lampes à huile, il distinguait des gravures antiques en partie estompées par l’érosion, et au fond de l’eau transparente des objets reflétaient de faibles éclats de lumière.

Ses dents ayant cessé de claquer, Moebius palpa ses côtes et sa cicatrice, douloureuse mais intacte, et passa la main sur les trois petits trous laissés par la buse sur son épaule, sur lesquels il lui faudrait mettre de l’onguent.

Ramassant son plastron, sa tunique et ses chaussures, il monta les marches pas à pas en grommelant.

— Elle viendra les chercher elle-même, ses sandales…

La cour intérieure écrasée par le soleil était agréablement déserte lorsqu’il clôt la porte derrière lui. Abandonnant lourdement l’armure de cuir et les bottes imbibées d’eau contre le mur, Moebius essora sa chemise, récupéra ses armes au pied de la balustrade, et s’engouffra par une des entrées de service pour se soustraire à son insupportable impression d’être épié.

Il grimpa les escaliers des domestiques vers les toits, chaque trace de pied humide sur les marches en bois en rajoutant à son exaspération, et s’étala de tout son long sur les pierres chaudes pour s’y laisser sécher.

— Le pire égy de l’histoire de la confrérie…

Il s’était fait une ennemie, contrairement aux ordres, et il lui avait en plus donné les moyens de ruiner tout ce qu’il avait eu tant de mal à construire. Un mot de Mademoiselle aux doyens et il se retrouverait cantonné à apprendre le contrôle aux novices. Vu l’étendue de son incompétence, il le mériterait, mais la perspective était digne de cauchemars.

Une fois ses vêtements moins mouillés, Moebius descendit à sa chambre déposer ses armes, se changer, mettre du baume dans ses plaies et prendre de l’huile pour traiter ses cuirs. Pour la seconde fois en deux jours. Il récupéra ses accumulateurs supplémentaires et retourna dans la cour.

Le chapeau abandonné au pied de la rambarde du cénote avait disparu. Moebius s’assit contre le mur, à l’opposé du domestique qui balayait à nouveau, et entreprit de chasser le trop-plein d’humidité dans l’épais cuir bleu, lentement, pour ne pas risquer de dessécher la surface, s’arrêtant régulièrement pour frotter le tout avec son chiffon huilé.

Un grincement lui fit lever les yeux vers la princesse, en haut de l’escalier, ses chaussures en main. Avisant le jardinier qui venait de cesser de bouger pour baisser la tête respectueusement, Moebius serra les dents et se remit debout.

Mademoiselle passa devant lui sans lui adresser le moindre regard, le menton haut, et les joues écarlates malgré son chapeau, avant de disparaître par la double porte du hall principal.

Il reprit son ouvrage. Elle ne le dénoncerait peut-être pas, mais à son attitude il devinait qu’elle pouvait lui en vouloir jusqu’à la fin du calendrier. Seulement, en cas de danger, il ne pourrait pas les protéger, le prince et elle, si elle se rebellait par principe.

Il s’étira, la nuque encore coincée, renfila l’armure de cuir, qui à présent couinait, et s’attaqua aux bottes. Il lui fallait vider l’abcès et regagner sa confiance.

 

— Comment avez-vous trouvé le domaine, monsieur ? demanda Dimitri en se servant une part de dessert.

Moebius termina sa bouchée de pain de maïs. A l’opposé d’eux, Mademoiselle avait cessé de faire semblant de ne pas le regarder, et poussait maintenant ses petits morceaux de pomme de terre dans un sens puis l’autre, les yeux baissés, en écoutant distraitement parler le chef de la garnison.

— Surprenant, pour tout vous dire, répondit-il en tournant son bracelet.

— Venez, accompagnez-moi dehors pendant que je fume, je vais vous expliquer ce qui est prévu pour la cérémonie.

Moebius reposa ses couverts, prit ce qui lui restait de pain et emboita le pas à Dimitri, curieux.

— Je suis navré que vous ayez été démasqué, toussota le secrétaire. J’ai tenu ma promesse.

— Vous savez qu’aucun égy ne peut officiellement être ici.

— Bien entendu. Et rassurez-vous, Mademoiselle est rancunière, mais pas sotte. Elle a conscience qu’elle n’a aucun intérêt à se plaindre de vous auprès de vos doyens.

Dimitri tira longuement sur son acayet avec une mimique appréciative. Moebius recula pour ne pas se trouver sous le vent, puis, voyant que la discussion semblait terminée, il prit congé d’un signe de tête et fit le tour de la terrasse extérieure à la recherche de la princesse.

Installée devant un bureau, elle lisait du courrier en échangeant avec une domestique qui lui montrait des huipils somptueux pour l’équinoxe. Il se frotta le nez et s’éloigna en étirant ses épaules fourbues.

 

Moebius s’assit sur les pierres du toit et tapota du bout du pied. Il avait traîné au rez-de-chaussée un moment, sans trouver d’ouverture. Pour passer le temps et prévenir les courbatures, il était monté s’entraîner un peu, mais son côté le lançait, et son corps lui reprochait sévèrement son immobilisme récent. Pour couronner le tout, il avait de toute évidence laissé le soleil lui brûler les épaules pendant que ses vêtements séchaient. Il ferma les yeux et se concentra sur sa respiration jusqu’à parvenir à aligner deux pensées logiques, puis s’approcha du bord du toit, descendit silencieusement sur l’étroit balcon de pierre où il s’assit dans l’ombre, les pieds calés contre le parapet.

Une fois la chambre paisible, il toucha un accumulateur dans sa poche, s’en servit pour étouffer  le bruit des volets et se coula adroitement entre les rideaux.

— Qui va là ? appela-t-elle d’une petite voix qui le fit sursauter.

Redressée sur son lit, une main protectrice tendue devant Augustin, Mademoiselle tournait la tête de gauche à droite sans l’apercevoir. Moebius se sermonna d’avoir par habitude cherché à se rendre invisible, et cessa de détourner la lumière.

— Ah. Dit-elle simplement.

— Vous voulez bien venir avec moi ? S’il vous plait ? insista Moebius en se demandant encore comment elle l’avait repéré si elle ne le voyait pas.

Mademoiselle inspira, se glissa hors du lit et le suivit vers la terrasse en enfilant un huipil sombre.

— Je tenais à vous présenter mes excuses.

La princesse s’assit sur le balcon, les bras autour des genoux, et soupira longuement. Il s’accroupit aussi, cherchant comment désamorcer le conflit.

— Je vous pardonne, souffla-t-elle.

Moebius ouvrit la bouche, perplexe.

— Je ne peux vous garder rancune des ordres que vous recevez, ou de votre loyauté à la confrérie.

Mademoiselle lui posa ensuite de multiples questions auxquelles il répondit avec toute l’honnêteté permise par son serment. Oui, il avait compris qui elle était depuis la capitale. Oui, il avait cherché à lui dire, puisqu’il avait attendu sur le toit. Oui, il avait quand même accepté la mission, parce que. Parce que. Et oui, il était - probablement - d’origine Urussi.

Un silence s’installa. Moebius regarda l’ombre de quelques oiseaux nocturnes masquer brièvement les étoiles.

— Je vous dois également des excuses. J’ai senti que vous me cachiez quelque chose. Cela me mettait… je regrette de vous avoir fait peur Raphaël.

— Moebius.

Mademoiselle se tourna vers lui.

— C’est le nom que m’a donné la confrérie, se sentit-il obligé de préciser.

La princesse hocha la tête sans qu’il soit vraiment sûr qu’elle ait compris, puis ramassa une brindille avec laquelle elle joua délicatement.

— La confrérie accepterait-elle que vous soyez familier de Mademoiselle ?

— Les bons égys n’ont pas d’amis, Mademoiselle.

Un autre silence tomba, entraînant désagréablement son estomac. La princesse détourna les yeux vers la portion de ciel qui se reflétait dans le cénote.

— Par chance, je suis notoirement mauvais.

(— Alors appelez-moi Diane, dorénavant.)

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ClementNobrad
Posté le 11/03/2023
Coucou Camille !

Enfin le chapitre où chacun démasque l'autre. Par contre, je n'ai pas très bien compris comment Diane a compris que son garde du corps était Morbius, du moins l'oggy qu'elle a rencontré sur les toits. Qu'est-ce qui l'a démasqué ? Peut-être qu'on en saura plus sur le point de vue de Diane.

Quant à la phrase entre parenthèse, je ne sais pas comment l'interpréter. Dis-comme ça, elle paraît froide, distante avec Moebius. Se faire appeler Diane rappelle son rang, et la distance de mise. Si elle avait demandé à se faire appeler par le prénom qu'elle lui avait donné sur les toits - Madeleine , ça serait plus intime, dans le pardon. Après je n'ai peut-être pas compris la réaction de Diane, veut elle instaurer une distance entre les deux ou veut elle se rapprocher de lui pour être plus "intime"? J'avoue avoir mal perçu ses intentions. Le choix du prénom me fait penser à la première hypothèse.

A tres vite
Camille Octavie
Posté le 11/03/2023
Bonjour :)
Tu n'es pas le seul a ne pas avoir compris >.< il oublie l'accent et il utilise l'expression "seulement si". Mes quelques lecteurs sur papier n'ont pas ce soucis donc je me laisse le temps de réfléchir pour voir s'il faut vraiment que j'explique plus ^^'

En fait, depuis le début de l'histoire, personne a part sa dame de compagnie Emma, appeler mademoiselle par son prénom c'est un privilège :) pour elle c'est vraiment lui ouvrir le cercle des proches. Peut-être que je peux revoir la phrase pour essayer de mieux transmettre ça
Vincent Meriel
Posté le 10/03/2023
Bonjour !

Un chapitre avec une sacrée progression dans l'histoire des personnages et je trouve ça chouette.
Hélas, à mon grand désarroi, j'ai beau relire je ne comprends pas comment elle fait pour le démasquer ^^' Je dois rater quelque chose... je ne suis pas contre une petite explication.

De ce que je comprends, elle semble moins énervée d'être dans l'eau avec lui (mettons, ça a l'air amusant), puis d'un coup elle comprend et "boude", mais je ne sais pas comment.

Sinon l'aisance de Diane dans l'eau est bien rendue (surtout face à un Moebius des plus patauds), tout comme sa colère à l'encore de l'Egy. Et les grottes sont chouettes à visiter ainsi.
La tension entre les deux personnages est palpable tout au long du chapitre aussi, félicitations.

Quelques remarques en plus :
> "il lui avait en plus donné les moyens de ruiner tout ce qu’il avait eu tant de mal à construire" => Je n'ai pas compris ce qu'il lui a donné à ce moment de la lecture.
> "J’ai tenu ma promesse." => Je ne comprends pas qu'elle promesse là (un rappel serait peut-être bien)
> "les joues écarlates malgré son chapeau" => c'est un peu spécial ici, mais il me semble que seul les blancs peuvent rougir et vu l'univers j'ai l'impression qu'ils ne le sont pas (mais je peux me tromper sur ces deux choses ^^')

Pour la dernière phrase, je dirais sois de couper, soit d'améliorer :

- Finir sur le trait d'humour (bien trouvé) est pas mal, on n'ait pas sûr de ce qu'il va se passer, mais ça peut justement être un bon moyen de faire tourner la page au lecteur.

- La dernière phrase est chouette aussi, mais moins drôle et plus mignonne (enfin je trouve), donc ça peut faire une fin. Néanmoins, pour passer d'une blague à une partie "mignonne", je pense qu'il faut une pause pour que cela fasse effet (ici via une courte description je dirais). Je dis cela au feeling, sans certitude.

Hâte de voir la suite (avec ou sans phrase :P ).

À bientôt.
Camille Octavie
Posté le 10/03/2023
Bonjour ! Ravie de voir que ce chapitre t'a plu ^^
Je tente de répondre point par point :)

> Elle le démasque à cause de la soudaine absence d'accent et de la formule "seulement si". Ils l'ont utilisé plusieurs fois sur les tout premiers chapitres, mais effectivement le format de lecture "épisodique" n'aide pas à s'en souvenir. Je ne pense pas rajouter une "explication", car j'ai peur que, inversement, pour mes quelques lecteurs "papier", ça fasse lourd.

> "il lui avait en plus donné les moyens de ruiner tout ce qu’il avait eu tant de mal à construire"
>> C'est assez normal qu'à ce stade ces sous-entendus ne soient pas explicites (mais je te félicite d'avoir relevé). Ca va avec plusieurs autres dans les chapitres précédents. Moebius n'est pas bien considéré dans la confrérie, il en a chié pour survivre et "faire le job". Et là à ce moment précis de l'histoire, il a l'impression qu'il suffirait que Diane aille voir ses chefs et leur dise qu'il est nul pour repartir à zéro.

> Dimitri a tenu sa promesse, il a assumé la totale responsabilité de la tromperie face à Mademoiselle

> "les joues écarlates malgré son chapeau"
>> Bien vu ! Cette tournure de phrase date de l'époque où l'histoire se passait dans un univers médieval fantastique classique, je vais réfléchir à comment y remédier.

> Pour la dernière phrase, je note :) Par contre la phrase de Moebius peut passer pour un trait d'humour, et Diane le voit probablement comme ça, mais en réalité c'est limite de l'auto-dénigrement (en lien avec ce que je disais plus haut). Moebius a une estime de lui particulièrement mauvaise...
Elly Rose
Posté le 14/02/2023
Coucou,

J'ai vraiment beaucoup aimé ton chapitre, c'est vraiment une très grosse étape dans la relation entre Moebius et Diane et même si notre Egy préféré a manqué de prudence, comment lui en vouloir?
Dimitri est vraiment génial aussi, bien qu'il se retrouve un peu le cul entre deux chaises il reste à mon avis un très bon allié pour les deux. La dernière phrase ne me dérange pas entre parenthèses, mais reste à savoir si Mœbius l'a entendu le dire ou pas ;)

J'ai hâte de voir tous ces événements à travers les yeux de Diane, je pense que ça peut-être très drôle!
Camille Octavie
Posté le 14/02/2023
Oui il l'entend, elle est à côté :) Je me demandais juste si ça avait pas plus d'impact sans sa réponse à elle, que je peux facilement remettre ensuite.
Il n'y a pas toujours les scènes en double :p En l’occurrence ici, je n'ai pas prévu de mettre son point de vue à elle, parce que globalement, elle a moins d'enjeux et on comprend assez bien ses réactions, je trouve :)
Après j'ai mon premier jet qui traîne dans un coin, si on me le réclame beaucoup ...
Il y aura d'autres passages en double point de vue bientôt promis :D
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