Chapitre 10 - Gueule de Bois

Notes de l’auteur : Attention je tease beaucoup dans ce chapitre ^^
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Je dis ça, je dis rien, comme disent les jeunes.

Il est presque onze heures quand Corentin émerge enfin, avec l'impression d'avoir la tête coincée entre deux enclumes. Ils ont bu combien de bières la veille ? Aucune idée, et franchement, il ne sait même plus comment ils sont rentrés, ou comment ils ont fait pour ne réveiller personne une fois à la maison.

— La salle de bain est libre et j'ai monté du café !

Pixie est debout près de son matelas, deux tasses fumantes dans les mains. Avec le soleil qui passe par la fenêtre derrière iel, son amie semble auréolée d'un air de sainteté.

— Tu es sublime, croasse vaguement Corentin.

— Et toi tu pues de la gueule. Va te laver !

Le grenier a été divisé en quatre parties : le haut de l'escalier qui forme un petit couloir, un débarras, la chambre qui occupe la majeure partie de la surface, et une mini salle-de-bain avec juste le nécessaire : douche, lavabo, chiottes.

Quand il se voit dans le miroir, Corentin arrive presque à se faire peur : tronche de gueule de bois, et son semblant de barbe est vraiment moche. Comme ils partent demain matin, autant qu'il profite du moment pour se raser. D'ailleurs il en profite aussi pour s'aérer un peu les cheveux avec le sabot de Mathieu, afin de dégager la nuque et les oreilles.

— Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de mon Breton hirsute ?

Pixie le regarde d'un drôle d'air alors qu'il s'installe torse nu sur le lit et saisit la tasse de café qui l'attend.

— Alors, c'est quoi le programme du jour ? Demande-t-il après avoir laissé la caféine lui éclaircir le cerveau.

— Les parents d'Alex sont au boulot. Son père rentre vers dix-sept heures et sa mère un peu plus tard, elle a réunion avec ses copines pour faire des pilates. Mathieu avait prévu de voir ses potes aujourd'hui, mais il traîne encore devant la télé. Sam est dehors à finir sa peinture pour le pépé d'Alex. Et Alex fait semblant de bosser ses cours et son mémoire en regardant Sam avec des grands cœurs dans les yeux.

— Hm...

— En gros, à part préparer nos affaires pour demain, on n'a absolument rien à faire.

— Hm...

 

#

 

— Tu penses que Mathieu serait content qu'on utilise son lit comme ça ?

Pixie ne cherche même pas à lui répondre. Iel est beaucoup trop occupée à lui donner la meilleure fellation de sa vie. Purée... Corentin lea regarde s'activer consciencieusement sur son érection et l'imagine avec la tenue qu'iel portait quand ils se sont rencontrés. Son corset vert, ses bracelets, ses yeux maquillés d'émeraude et d'or...

— Je vais pas tenir longtemps !

— T'as de la chance que je sois conciliante.

Après la chaleur de la bouche de Pixie, l'air frais le calme un petit peu, jusqu'à ce que saon compaigne s'installe à califourchon sur lui. Aussitôt son membre se remet volontiers au garde-à-vous.

— J'adore faire ça en plein jour, fait Pixie.

Iel prend une main de Corentin dans la sienne et se met à en lécher les doigts avec tant de délicatesse que le jeune homme doit se retenir de ne pas jouir immédiatement.

— Ce serait, hm, pas plus efficace avec du lubrifiant ?

— T'es vraiment pas un romantique toi...

— C'est toi qui veux baiser en plein jour sur le lit d'un mec qu'on connait à peine, alors que n'importe qui pourrait débarquer sans prévenir...

— Et tu n'as pas dit non...

Le visage de Pixie s'approche du sien. Corentin sourit.

— Effectivement, je n'ai pas dit non.

Et ils s'embrassent alors qu'il prend les fesses de Pixie dans ses mains et les malaxe avec gourmandise.

Jusqu'au moment où Corentin entend une exclamation de surprise alors que certains de ses doigts et certains des doigts de Pixie mènent une bataille amicale dans la raie de ses fesses.

L'exclamation ne vient pas de Pixie.

— Pardon, j'ai rien vu !

Et ils entendent Samuel claquer la porte et dévaler les escaliers comme s'il avait le diable aux fesses.

Pixie s'écarte de lui sans pour autant quitter sa position en travers de ses cuisses.

— J'avoue, c'était plus excitant en théorie qu'en pratique...

Corentin soupire :

— Je suis d'accord. Je crois que je n’ai jamais débandé aussi rapidement de ma vie, et pourtant...

Sa main droite se saisit à nouveau d'une des fesses de Pixie :

— Elles faisaient tellement envie.

Les lèvres de Pixie se posent sur les siennes pour un baiser très chaste :

— On trouvera un autre moment ; il vaut mieux aller nous excuser auprès de Samuel avant qu'Alex n'intervienne pour te faire dormir sous la tente cette nuit.

— Pourquoi moi ?

— Parce que moi, il m'aime bien !

 

#

 

— Désolé...

Corentin rejoint Samuel et Pixie dans l'herbe, derrière la maison, sous l'ombre de l'arbre fruitier.

— Disons que je m'attendais pas... à voir ça.

— Regarde comme il est mignon, il est tout rouge...

Pixie prend tout ça à la rigolade, mais Corentin devine qu'iel est aussi un peu gênée. Ils vont tous passer plusieurs semaines ensemble, plusieurs jours au moins dans une voiture et sous une tente. Il va falloir mettre des limites claires aux intimités de chacun.

Ce qu'il leur explique d'ailleurs tout de suite.

— Ça me paraît une bonne idée.

Alex les rejoint avec une bouteille de coca et quatre verres.

Il prend place en face de Corentin. De près il a vraiment l'air d'avoir passé une toute petite nuit. Et seul, en tout cas pas avec Samuel, parce que ce dernier est resté bien tranquille dans leur chambre. Et Corentin le sait parce que son ami ronfle très fort quand il est bourré.

Une fois que chacun d'entre eux a son verre et s'est désaltéré, Alex continue, suivant complètement les réflexions de Corentin, à son grand désarroi. Du coup pour ne pas se laisser dépasser par la "classe" et la "maturité" d'Alex, qui met des étoiles dans les yeux de Samuel, il en rajoute.

— Y'a pas que l'intimité, fait-il, on part demain et on n'a même pas commencé à faire notre plan de route. Genre, toi Alex, t'as reçu un message de ta pote, mais on la retrouve où, à quelle heure ? Et puis il faut s'organiser ensuite pour... Pour l'autre truc que je voulais faire.

C'est tout simplement pathétique. Purée.

Samuel vient à son secours alors que les deux autres le regardent en s'interrogeant.

— J'ai promis à Corentin qu'on irait sur la tombe de sa grand-mère, du coup ça nous fera rester aux alentours de Reims un peu plus longtemps.

— Ouais mais je t'ai dit que t'étais pas obligé de venir. Je veux pas que tu croises ces ordures...

— Ça va, ils m'ont oublié depuis le temps...

— Et tes parents ?

Là Samuel n'ose plus lui répondre. Corentin s'en veut. Merde, il ne voulait pas aller sur ce sujet-là.

— Vous me mettez à la page, là ? Fait Pixie. Parce qu'à part voir Yasmina à Reims, je ne suis au courant de rien... D'ailleurs faudra sans doute qu'on redescende sur Paris ensuite.

— Comment ça ?

Là c'est Corentin qui ne comprend plus rien.

Alex explique :

— J'ai plus de studio pour l'année prochaine. Mes parents ne voient pas de problèmes à ce que je finissent mon mémoire ici, mais hors de question. Faut que je trouve une coloc à Paris...

— Et du coup comme on aura bientôt une chambre de libre chez nous, si Momo et Théo se débrouillent bien...

— Mais bon, ils n'auront peut-être pas réglé le problème du grand connard d'ici là.

— Purée, je comprends rien, fait Samuel, la tête dans les mains.

Corentin soupire et finit par se lever.

— OK, on fait le point autour d'une table, avec nos cartes, nos plans, nos sms, du café, et ce qu'on doit faire les uns et les autres. Et puis faut aussi faire le point sur le budget.

Il ramasse la bouteille et son verre.

— Et aussi, se décider sur comment ne pas baiser les uns en face des autres aussi, ce serait cool.

— Moi, ça me dérange pas, fait Pixie.

Il ne prend même pas la peine de lui répondre.

 

#

 

Ils partiront à cinq heures du matin.

— Comme ça on peut arriver avant le déjeuner à Reims et retrouver Yasmina pour manger, explique Alex.

— Elle vient directement de Paris ?

— Oui mais elle reste le soir chez une cousine.

Corentin note le trajet et les horaires prévus sur son carnet. C'est lui qui conduira jusqu'à Nancy, puis Pixie prendra le relais.

De l'autre côté de la table du jardin, Samuel fait la liste des choses à préparer et à ne pas oublier. Ils vont récupérer encore un sac de couchage pour Alex, et du matériel de camping.

— Alex va prendre son ordi, fait Sam. Mais pas grand-chose d'autres. Les affaires qu'il a laissées à Paris sont chez Marc. Le studio était un meublé donc ça va.

— Faudra récupérer ses affaires aussi ?

Samuel hausse les épaules.

— Ça va dépendre s'il peut emménager chez Pixie ou non. S'il peut pas...

Le crayon de Samuel s'arrête en l'air.

— Hm...

Et voilà son regard qui se perd à nouveau.

— Vide ton sac.

— S'il doit rester ici, comment on va faire ?

Pixie arrive à ce moment-là et lui pose un énorme bécot sur la joue.

— T'inquiète pas mon canard, Momo et Théo font ce qu'il faut. J'aurai des nouvelles demain mais je leur fais entièrement confiance.

— Les gourdes sont prêtes, et les sandwiches aussi. Tout est dans le frigo du garage, faudra les prendre demain. Et ma mère nous a préparé presque un cageot entier de pommes. On aura aussi une thermos de café et je soupçonne mon père de revenir ce soir avec un panier de croissants.

Alex se laisse tomber sur sa chaise.

— On reçoit bien en Alsace, fait Pixie, un sourire aux lèvres.

Puis iel se redresse d'un coup :

— On a fini ? Il est quelle heure ? Quand est-ce que tes parents rentrent ?

— Il est quinze heures et ça nous laisse deux heures en gros le temps que mon père rentre. On verra pas Mathieu avant ce soir et ma mère, ce sera vers dix-huit, dix-neuf heures.

— On a été super efficaces, remarque Samuel.

Corentin referme son carnet. C'est vrai. Ils se sont pas mal débrouillés. Maintenant ils vont pouvoir rester allongés dehors, à prendre le soleil.

Pixie le coupe alors totalement dans son élan :

— Bien. Alors J'emmène Corentin là-haut, vous, vous vous débrouillez, mais je ne veux pas voir Sam débarquer à l'improviste comme tout à l'heure ! À plus !

 

#

 

Corentin a l'impression de revivre la même scène que quelques heures auparavant, mais Pixie a l'air beaucoup plus pressée.

— J'ai envie que tu me prennes par derrière...

Iel prend à peine le temps de dire cette phrase avant de l'embrasser à nouveau alors qu'ils ont à peine refermé la porte. Le bermuda de Corentin lui, est déjà sur le sol, et il a un mal de chien à ôter son tee-shirt.

— Vraiment ?

— Je sais ce que je veux.

Iel le pousse et Corentin se retrouve allongé sur le lit. En quelques mouvements il arrive enfin à prendre l'ascendant sur Pixie, le plaquant contre le matelas et prenant son temps pour l'embrasser jusqu'aux hanches.

— Tu es sûr ?

— Comment ça ?

Corentin revient à ses lèvres, une main occupée à préparer son amant, alors que cette dernière caresse doucement son érection.

— Imagine, fait Pixie.

Ses caresses se font un peu plus dures.

— Imagine que Sam nous observe, là. Avec ses joues toutes rouges, ses grands yeux sur nous, ses jambes.

— Pu...

La main de Pixie se resserre d'un coup, l'empêchant de jouir sur place.

— Pardon mon chéri, je suis taquine. Allez, viens...

Pixie le lâche alors et profite de l'hébétude de Corentin pour se mettre sur le ventre. La courbe de ses fesses est tout ce qu'il faut à Corentin pour reprendre, très brièvement, ses esprits.

 

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