Chapitre 10 - La malédiction

Par vefree
Notes de l’auteur : Maintenant que l'histoire du passé est terminée, vous allez pouvoir en découvrir les implications dans le monde contemporain.
Bonne lecture !
 
 

 

 

 

 

Depuis le temps qu’elle s’était jurée d’aller faire une virée au fond du parc, ce frais matin de Toussaint était le moment idéal. Debout de bonne heure, Solenne avait enfilé un vieux jean, un sweet-shirt défraîchi, un gilet molletonné. Un sécateur en main  et elle partait d’un bon pas entre la longue pièce d’eau qui miroitait sous le soleil rasant et la bordée d’arbres séculaires. Au fond du parc, une poignée d’hommes étaient déjà à pied d’œuvre pour l’élagage. Ce serait une grande journée de travaux végétaux. Il y avait la haie qui bordait le mur de la propriété à tailler. La plupart des grands chênes et autres frênes, châtaigniers, bouleaux, noisetiers, noyers, ormes, pins et douglas devaient passer par l’élagueuse des experts en l’art de la taille de haute voltige. C’était impressionnant de les voir faire. Agiles comme des singes au bout de leurs cordes, ils passaient d’une branche à l’autre suspendus à leur baudrier, leur outil tranchant à la ceinture. Puis, ils jetaient leur dévolu sur une branche morte et la mettaient à bas avec une dextérité fascinante. Au pied des arbres, d’autres hommes actionnaient une machine à déchiqueter le bois. Ils en faisaient des minuscules morceaux qui, une fois séchés, pourront servir de bois de chauffage ou de compost selon le conditionnement.

 

 

Maxime était venu participer avec son fils aîné, Ludo, qui débutait les vacances scolaires. Tous mettaient du cœur à l’ouvrage et une quantité de poussière de bois volait dans les rayons du soleil qui filtrait à travers les arbres. Une chance qu’il fasse beau ce premier jour de novembre. Les grands travaux paysagers dureront toute la journée. Il était prévu une bonne semaine de chantier pour tout le parc. 

 

 

Solenne ne manquait pas d’occupations depuis qu’ils étaient rentrés de la croisière sur le Syracuse. Elle avait repris ses multiples activités avec enthousiasme et gaucheries étranges. Tout l’été, entre l’accueil des hôtes, la cuisine, les quelques travaux encore à terminer à l’intérieur du château, l’aménagement de l’orangerie ainsi que le ménage, la jeune femme espérait des jours plus longs. Peu de temps après être revenue, elle constatait que sa cuisine était toujours maudite de maladresses intempestives, d’oublis, de bris de matériels, voire même de leur disparitions mystérieuses. Solenne se crispait de plus en plus face à ce phénomène qu’elle n’arrivait pas à appréhender encore moins à comprendre. 

 

 

Elle n’avait pas osé déranger le vieil Antoine pour ça. Et puis, comment lui aurait-elle dit ce qu’elle ressentait ?… Son esprit manquait totalement de spontanéité lorsqu’il fallait aborder ce genre de sujet. Elle laissait  accumuler les phénomènes jusqu’à ce que la coupe déborde. 

 

 

Quand il fallut prendre la décision de sceller la crypte, elle résista. Non, il ne fallait pas la condamner. Maxime insistait, au contraire, pour en finir définitivement avec ces souvenirs macabres. Solenne militait pour investir tous les recoins du château il n’était pas question pour elle que l’on renie son passé quel qu’il soit et où qu’il soit. On devait garder possible l’ouverture de la crypte. Qui sait s’il ne serait pas nécessaire un jour d’y retourner ?… ou même d’y faire passer une quelconque canalisation… Elle essayait tous les arguments envers son frère pour éviter de toucher aux traces du passé. Le sujet était sensible entre eux et, finalement, ils avaient décidé de repousser la décision d’utiliser le cœur de la chapelle et son sous-sol à plus tard. Cette partie de chantier resterait donc en plan encore un certain temps. 

 

 

À demi rassurée, Solenne préférait ne pas se fermer des portes. Symboliquement et psychologiquement, il était plus correct pour elle de savoir le château dans son entière disposition. C’est vrai ! Alors, pourquoi ne pas boucher aussi les anciennes caves puisqu’elles ne servaient plus ?!! En même temps, elle savait la chapelle extrêmement sensible pour elle. Le passé d’une autre vie gisait là, en dessous et sa petite voix intérieure lui disait qu’elle n’en avait pas fini avec ce qu’il pouvait lui apprendre. Non qu’elle soit désireuse d’aller régulièrement et de s’y recueillir, loin de là. Rien qu’à cette pensée, elle en frissonnait. Mais, elle voulait garder toutes les possibilités de comprendre un jour ce qui la lie avec autant de force à ce château. Maxime, loin de toutes ces considérations extras sensorielles, haussait les épaules en soupirant. Il craignait un nouvel enfer pour sa sœur. Mais, elle était libre de s’y enfoncer, après tout. Elle menait sa vie comme elle l’entendait. Il décidait tout de même de lui faire confiance et de différer la fermeture de la crypte à plus tard. Solenne lui en su gré.

 

 

Mais que faire de ce qu’elle ressentait, désormais ? Ce lieu lui parlait un langage inconnu. Les énergies troublées qui l’environnaient mettaient ses émotions à rude épreuve. Elle n’osait plus toucher aucune pierre de peur de retrouver des visions d’horreur. Pourtant la chapelle l’appelait avec insistance. Deux énergies distinctes, l’une rassurante, lui murmurant des paroles d’amour, l’autre emprunte de frayeur et de jalousie se côtoyaient chaque fois qu’elle se rendait à la chapelle. Explorer plus avant la signification de ces sensations était au-dessus de ses forces. 

 

 

Et c’est le vieil Antoine, qui, un jour, surgit encore de nulle part pour la pousser dans ses retranchements.

 

 

- Il semble que ce voyage en mer vous ait quelque peu troublée, ma chère Solenne, lui avait-il lancé tout à trac, un jour d’été, alors qu’elle faisait le tour de la chapelle par l’extérieur.

 

 

Comme à son habitude, il savait la faire sursauter de frayeur en arrivant sans prévenir et cela semblait l’amuser beaucoup.

 

 

- Mêlez-vous de vos affaires, monsieur Antoine, lui avait-elle rétorqué sur la défensive.

 

 

- C’est une affaire de cœur, semble-t-il, insistait-il en la suivant, clopinant sur sa canne. Et vous n’osez pas vous l’avouer, mais vous savez au fond de vous que le château vous raconte la même histoire…

 

 

Ce qu’il pouvait être horripilant de piquer là où c’est sensible !

 

 

- Et je suppose que vous allez insister pour que j’approfondisse le sujet, que vous ne me lâcherez pas les baskets tant que je n’aurai pas avoué ce que vous savez déjà sur mon histoire, railla-t-elle, déjà agacée par sa présence.

 

 

- En effet, confirma-t-il. Vous avez fait LA rencontre de votre vie et elle est liée à ce château, tout comme vous. Voilà pourquoi vous n’avez pas voulu fermer la crypte. Voilà pourquoi vous insistez pour ne pas vous occuper de la chapelle. Voilà pourquoi vous mettez en suspend toute « lecture » du passé…

 

 

- Je n’arrive toujours pas à savoir comment vous faites pour savoir tout ça, s’exclama Solenne, impressionnée et agacée à la fois.

 

 

- Ce n’est pas ce qui est important. Vous imaginez bien que si je suis là, ce n’est pas pour vous faire la causette locale.

 

 

Elle croisait les bras sur sa poitrine, tout en jetant un œil détaché sur le mur en ogive de la chapelle, juste pour éviter de le regarder, lui. Elle aurai voulu lui crier d’aller se faire voir, mais elle savait qu’il pouvait l’aider. C’était peut-être même le seul des environs à la comprendre. Malgré cela, elle appréhendait toutes les paroles du vieil homme. Il lui faisait l’effet d’être une bouteille d’Orangina qu’il secouait sans ménagement pour lui décoller la pulpe du fond. Et les pétillements qui survenaient n’avaient rien de vraiment agréable. Mais, lorsqu’il dégoupillait la capsule, tout semblait soudain plus léger en elle.

 

 

- Pourquoi suis-je maudite, alors ? lui demanda-t-elle brusquement, sans vraiment réfléchir à la manière de le dire. 

 

 

Elle donnait des petits coups de pieds nerveux sur les pierres du mur. 

 

 

- Pourquoi je n’arrive plus à cuisiner correctement ? Pourquoi tout ce que j’aime faire le plus au monde se refuse à moi, comme si on refusait là-haut que je me réalise dans le bonheur ?

 

 

- … et pourquoi, depuis que vous êtes rentrée de la mer, vous ne mettez plus autant de cœur dans ce que vous faites ? ajouta-t-il à sa place.

 

 

Il avait cette manière de la sonder du regard qui la dérangeait au plus haut point. Pourtant, elle savait bien qu’il ne lui voulait pas de mal, mais ce qu’il remuait en elle était inconnu. Elle avait peur.

 

 

- Au fait, j’ai lu votre bouquin, glissa-t-il comme pour désamorcer la tension. C’est intéressant… Je me suis beaucoup instruit en vous lisant. C’est là que j’ai appris que vous aviez fait votre rencontre…

 

 

- Comment ça ? jeta-t-elle, un rien agressive.

 

 

- Vous savez… il me suffit de pas grand chose pour vous saisir, ma chère Solenne. Vous êtes un livre ouvert, pour moi, comme l’est votre château. Vous parlez d’un rapport à la nourriture d’une manière particulière qui n’appartient qu’à vous. Cette capacité à voir la cuisine comme un acte d’amour parle exactement de votre passé. Et votre passé, vous le savez, désormais : il est ici. 

 

 

- Oui, ça, j’ai compris... que j’ai été cette Sœur Mathilde de Montigny, religieuse cuisinière. Mais, comment pouvez-vous savoir que j’ai fait LA rencontre de ma vie ? Et d’abord, qu’est-ce qui vous permet de juger de ce qui est ou n’est pas dans ma vie ?… à travers mon bouquin en plus…

 

 

- Ce n’est pas ce qui est important, Solenne, vous le savez bien. Arrêtons de tourner autour du pot, voulez-vous.

 

 

Ils avaient cheminé ensemble jusqu’au vieux kiosque dans le parc, derrière le château. Le vieil homme cherchait un endroit pour s’asseoir confortablement et soulager ses hanches douloureuses.

 

 

- Quelque chose retient vos gestes et les rends maladroits, poursuivit-il en s’asseyant au bord de l’estrade de pierres. Vous n’avez pas su comment faire avec votre « rencontre ». Et d’ailleurs, vous ne savez pas si vous le reverrez un jour. Vous avez fait un pari risqué. Et vous ne savez plus comment faire avec tout ça, n’est-ce pas ?

 

 

La jeune femme s’était assise à côté de lui, à distance respectable, le dos voûté sur ses bras croisés, craignant on ne sait quelle révélation bouleversante encore une fois. Elle le regardait, très inquiète. Espérant qu’il aurait une réponse qui la soulagerait de tant d’incertitudes.

 

 

- Quelqu’un m’a maudite, c’est ça ? interrogea-t-elle.

 

 

- Oui.

 

 

- Voyant qu’il laissait un grand blanc planer, elle insista :

 

 

- Et ?… … Qui est-ce ?

 

 

- Est-ce important de savoir qui ? lui rétorqua-t-il.

 

 

- Je… je ne sais pas… Ça pourrait m’aider à mieux comprendre, je crois, estima-t-elle.

 

 

- Solenne, vous savez très bien ce qu’il faut faire pour une malédiction, insista le vieil Antoine. Je peux vous y aider.

 

 

- Je … je sais, mais… 

 

 

Une grosse boule de sanglots lui étrangla la gorge. Toutes les appréhensions, les angoisses et les interrogations sans réponse qu’elle retenait depuis des semaines faisaient bloc, désormais, pour s’exprimer. C’était trop fort pour qu’elle garde sa dignité face au vieil homme. Elle avait honte de se montrer faible. 

 

 

- … j’ai tellement peur des incorporations, s’étrangla-t-elle dans ses larmes.

 

 

- Je ne vous demande pas une telle chose, ma chère, la rassura-t-il. C’est moi qui vais assurer ce rôle. Je vous demande seulement de prendre en main la direction des opérations. Vous pourrez lui parler directement et lui dire de s’en aller en paix. Ça vous va ?

 

 

- Je… je crois que oui, fit-elle en se mouchant et en essuyant ses larmes. Mais, attendez que je me calme, d’abord… 

 

 

Il approuva d’un petit signe de tête et patienta silencieusement. Solenne faisait un gros effort pour reprendre ses esprits. Elle respira profondément, plusieurs fois en fermant les yeux. Elle vidait son esprit des angoisses qui l’envahissaient et son cœur si serré des peines accumulées. De son côté, le vieil Antoine ferma les yeux et respira profondément aussi.

 

 

Un grand silence recueilli s’installa entre eux.

 

 

De longues minutes s’écoulèrent sans que rien ne se passe. … De très longues minutes…

 

 

Solenne eut tout le temps qu’il fallait pour se calmer et être totalement disponible. Elle avait rouvert les yeux et observait à la fois le vieil homme et l’environnement. Il faisait beau et relativement doux. Tout était calme et personne alentour pour les déranger. Antoine était comme statufié. Les yeux fermés, il ne bougeait plus. Le visage serein. Puis, il respira soudain très profondément et son visage s’anima. Ses yeux observaient… Des yeux qui se demandaient où il se trouvait… Ce n’était pas Antoine. Quelqu’un d’autre était là, en lui. « Il » regardait Solenne sans rien dire, plutôt étonné et sombre. Elle attendit qu’ « il » se manifesta. Mais « il » resta silencieux. Des rictus de colère plissaient le visage du vieil homme. Soudain, il se redressa. Il se mit debout en dardant Solenne d’un regard furibond.

 

 

- Tu n’aurais jamais dû faire ça et tu le sais !!!! s’écria la voix en colère, la pointant d’un doigt menaçant.

 

 

La voix d’Antoine prenait une octave plus haut. Solenne, elle, senti son cœur s’accélérer, mais elle garda le contrôle sur elle-même.

 

 

- Je n’aurai jamais dû faire quoi, demanda Solenne calmement ?

 

 

- Tu le sais très bien !!!! s’emporta la voix, le doigt accusateur toujours dardé sur elle. Il était à moi ! Il était à moi et moi seule !!!!

 

 

- Qui était à toi ? redemanda la jeune femme sans se départir de son calme.

 

 

- Tu le sais très bien ! Ne fais pas l’innocente ! Je vous ai surpris tous les deux ! Il ne fallait pas me fair ça ! Il était à moi, hurlait-il maintenant. Je te mènerai en enfer éternel, toi et ton mousquetaire !!!!

 

 

- Sais-tu où tu te trouves, là ? demanda soudain la jeune femme sur un ton parfaitement posé et clair.

 

 

La question avait été posée pour couper court à la fureur de l’entité qui habitait Antoine. Elle observa soudain ce qu’il se passait, furtivement, sans se départir de la colère qui l’habitait.

 

 

- Oui, je sais très bien où je suis… répliqua la voix un ton en dessous, réalisant alors que ce n’était pas si exact que ça.

 

 

- Regarde bien, conseilla Solenne. Que vois-tu ?… Ne vois-tu pas que tout a changé ? Tu es dans un autre monde. Tu viens d’emprunter le corps d’un autre pour t’exprimer à travers lui. Tu voulais me parler, déverser sur moi tout ce pour quoi tu m’en veux. Tu es parti avec ça sur le cœur. Mais, je ne suis plus du même monde que toi, maintenant. Je ne suis plus la même. Vois-le ! Tout ça est du passé. Nous avons vécu probablement une même époque ensemble, mais, c’est fini. C’est du passé. Vois-tu ?…

 

 

- Non !... Oui... mais tu n’aurais jamais dû faire ça !! persista la voix, dans une colère qui se troublait.

 

 

- C’est du passé, insistait la jeune femme d’une voix douce, très calmement.

 

 

Le visage d’Antoine se déridait. Il se rassit. Petit à petit, son regard s’adoucissait, devenait triste, plus calme. Il observait Solenne étrangement. Longuement. « Elle/il »  semblait prendre la mesure de ce que venait de lui dire la jeune femme. «Elle/il» ne voyait pas son corps mais son émanation spirituelle. Dans le corps d’Antoine, l’être sentait soudain la révélation. La situation devenait toute nouvelle. Solenne s’approcha. La prise de conscience de l’entité devenait évidente. Elle se calma.

 

 

- Quoi que j’ai fait qui ait pu te valoir autant de colère, je t’en demande pardon, lui dit Solenne en prenant les mains d’Antoine.

 

 

L’entité hésitait encore. Elle figeait là Antoine posé sur son postérieur.

 

 

- Continues ton chemin, maintenant, conseilla Solenne. Nous ne sommes plus liées. 

 

 

- Je te demande pardon aussi, dit finalement la voix et le visage d’Antoine complètement radouci, soudain.

 

 

- Le passé est oublié.

 

 

- Le passé est oublié, répéta la voix tout bas, comme pour mieux se convaincre que c’était la meilleure chose à faire.

 

 

Ils restèrent là, un instant, comme pour bien mesurer l’ampleur de la décision, de la révélation, du changement qui venait de s’opérer.

 

 

- Merci, s’émut alors  la voix en inclinant la tête respectueusement.

 

 

- Merci à toi, lui retourna la jeune femme, émue aussi.

 

 

Se tenant les mains, puis les avant-bras, troublés l’un et l’autre de s’être retrouvés dans un dernier pardon, ils s’envoyaient des mercis silencieux, comme quand on dit adieu à un être aimé sur un quai de gare. 

 

 

Il/elle s’en alla. Elle restait.

 

 

Antoine lui rendit ses mains. Il cligna des paupières plusieurs fois, comme pour réajuster sa vue. Sa conscience reprit possession de son enveloppe corporelle. Son regard bien à lui se posa sur Solenne. Serein.

 

 

- Avez-vous obtenu votre réponse ? demanda Antoine.

 

 

- Oui, le rassura-t-elle. Nous nous sommes pardonnées mutuellement.

 

 

- Alors, tout est bien, conclut-il. La malédiction est terminée.

 

 

- Merci, lui dit Solenne sincèrement. Sans vous, je n’y serai jamais parvenue.

 

 

- J’ai apprécié de vous rendre ce service, accepta Antoine d’une petite inclination du buste.

 

 

Puis, le vieil Antoine s’en retourna comme il était venu ; en clopinant silencieusement.

 

 

Les jours qui suivirent, Solenne pu constater le changement dans son quotidien. Elle retrouvait la maîtrise de ses gestes, la clarté dans l’exécution de ses recettes, des réflexes ajustés pour ne plus rien faire tomber. Elle recouvrait joie et amusement dans sa cuisine. Circuler dans le château était devenu un plaisir. Investir les lieux en l’embrassant du regard, tel l’affection d’une mère à son enfant. La jeune femme était libérée. Le château lui parlait enfin d’amour. Elle était en accord avec son lieu.

 

 

 

Le jour de Toussaint était donc laborieux pour la famille de Barjac. De grands travaux de taille avant les frimas de l’hiver. Cela faisait désormais plusieurs années que la mère de Maxime et Solenne n’était plus. Ils avaient fait leur deuil tant bien que mal. Plutôt bien, finalement, et ils n’éprouvaient plus le besoin impératif d’aller se recueillir sur la tombe de leurs parents à cette époque de l’année. Ils s’étaient dit cette fois, qu’ils iraient pour Noël à Bordeaux. Ils en profiteraient pour visiter les cousins qu’ils ne voyaient pas souvent. Ils étaient donc entièrement disponibles pour les jours de Toussaint et pouvaient dédier leurs occupations au château ainsi qu’à l’étude d’architecte de Maxime.

 

 

Un soir de chantier, la nuit tombant rapidement, on avait cessé toute activité en fin d’après-midi, la lumière n’étant plus suffisante pour des travaux dangereux. Les ouvriers étaient rentrés chez eux, laissant les engins sur place pour le lendemain. Les de Barjac s’étaient installés en famille pour préparer le repas du soir. Solenne chantonnait devant son piano, une casserole de sauce à l’échalote sur le feu. Maxime, dans son bureau, planchait encore sur des plans de construction. Ludo était dans le salon, jouant à un jeu vidéo sur le grand écran LCD. Justine faisait ses devoirs dans un coin du plan de travail à la cuisine. Ou, plutôt, elle griffonnait la marge de son cahier d’un dessin abstrait qui ressemblait à un cœur mutilé, transpercé de multiples flèches, en attendant l’inspiration pour son équation de mathématiques. Clovis jouait les explorateurs sous la table de la salle à manger avec Mathis qui hurlait de frayeur en voyant le masque d’alien que portait son frère à quatre pattes. Diane, imperturbable, mettait la table en évitant soigneusement les surgissements intempestifs du petit garçon qui zigzaguait sous la table pour éviter son terrible frère qui le poursuivait avec des borborygmes de rigolard.

 

 

Il n’y avait pas d’hôte au château ce soir-là. Ils étaient donc vraiment en famille. Tranquillement. Un feu de cheminée ronronnait doucement à la salle à manger. Une de ces rares cheminées d’agrément qui permettait de plonger un regard fasciné dans les flammes et d’y rester des heures à les regarder danser sur le bois consumé. Une cheminée monumentale dans laquelle on pouvait se tenir debout, y installer une petite chaise près du foyer et une crémaillère restaurée où il était désormais possible d’y cuire des viandes à la broche, suspendre une marmite au-dessus du feu, comme dans les temps anciens.

 

 

- À taaable !!!

 

 

Solenne arriva de la cuisine à la salle à manger avec une soupière fumante et la déposa au bord de la grande table ronde. À l’autre bout, surgit le minois de Mathis qui se hissait avec ses petites mains accrochées à la table dardant ses yeux noirs curieux sur la porcelaine blanche.

 

 

- Elle est à quoi, la soupe, tatie ? demanda-t-il.

 

 

- C’est une soupe de sorcière ! répondit Solenne, malicieuse. C’est pour faire grandir les petits vampires comme toi !

 

 

Mathis émit un cri strident et disparut aussitôt sous la table. 

 

 

- J’suis pas un vampire !!! hurla-t-il en se cognant aux pieds des chaises. 

 

 

- Mathis, viens t’asseoir, mon ange, demanda posément Diane, sa mère, tout en s’asseyant elle-même.

 

 

Solenne servait toutes les assiettes d’autorité, même aux absents. Ils finiraient bien par arriver. Elle savait qu’elle avait été entendue.

 

 

- J’ai mis la citrouille d’Halloween à cuire avec toutes ses dents, poursuivit-t-elle, sachant que le petit écoutait toujours sous la table. Je suis allée chercher des champignons des bois, ceux de la forêt des sept nains, des fruits des écureuils et j’ai ajouté aussi le lait d’une licorne blanche. Et tu sais quoi ? … ce lait a le pouvoir de faire grandir les petits lutins et de les transformer en graaaaand roi, comme le lion du dessin animé…

 

 

Silencieusement, Mathis s’était hissé sur la chaise rehaussée d’un coussin à côté de sa mère et mirait étrangement l’assiette fumante devant lui. Un inquiétant liquide épais et orange lui faisait froncer le nez.

 

 

- Promis, chéri, c’est très bon, tu verras, lui dit sa mère en plongeant sa cuillère dans la soupe pour l’inciter à goûter.

 

 

- Oui, promis, ce ne sont que des bonnes choses de gentille sorcière, assura Solenne en s’installant devant une assiette. Et regarde bien au fond, il y a une surprise…

 

 

Il lorgna le fond de l’assiette, le menton au bord de la porcelaine et empoigna la cuillère pour partir en exploration. Il y pêcha une raviole.

 

 

- C’est quoi ?!! interrogea-t-il sans quitter des yeux ce qu’il venait de découvrir.

 

 

- C’est un fromage magique d’un faune du Monde de Narnia, répondit Solenne en dégustant ostensiblement une cuillère. Mmmmmmhh !!

 

 

Il goûta, lui aussi. Il plongea de nouveau sa cuillère dans la soupe pour une nouvelle pêche.

 

 

- Mmmhhh ! se régalait-il.

 

 

- Tu vois, j’étais sûre que tu allais aimer ma soupe de sorcière, triompha la tante.

 

 

- Et d’abord, t’es pas une sorcière, Tatie ! s’exclama-t-il. 

 

 

- Non, c’est vrai, j’ai pas de grand chapeau pointu, moi, concéda la concernée. Ni, même une grosse verrue sur le nez. Mais, ma copine de la forêt en est une et c’est elle qui m’a donné la recette et les ingrédients pour la faire.

 

 

- Elle habite dans la forêt ? s’étonna le bambin.

 

 

- Oui. Dans une chaumière, un peu comme celle de Blanche Neige. Presque pareille.

 

 

Justine était venue à table, Ludovic peu après elle, en traînant des pantoufles.

 

 

- Maman, samedi prochain, j’ai des copains de la gym qui font une soirée, je pourrais y aller, s’il-te plaît ? demanda l’adolescente après sa première bouchée de soupe.

 

 

- Qui est-ce qui l’organise ? lui retourna sa mère. Et ça se passe où ?

 

 

- C’est Romain. Tu sais, celui qui fait le spectacle des anneaux à la St-Vincent. C’est son anniversaire… Il fait ça dans son garage.

 

 

- Et il y aura qui d’autre ?

 

 

- Bah, des copains de la gym et d’autres de l’école. Mais, ne t’en fais pas, il m’a dit que ses parents restaient à la maison…

 

 

- Nous verrons ça quand ton père sera arrivé, tu veux bien ? proposa Diane en jetant un œil agacé vers la porte menant en direction de son bureau.

 

 

Maxime tardait à venir. Il avait toujours du mal à lâcher ses plans lorsqu’il était concentré sur un projet. Diane comprenait mais n’aimait pas ça.

 

 

Soudain, le carillon de la porte d’entrée sonna.

Au loin, on entendit Maxime.

 

 

- Je vais ouvrir ! 

 

 

Solenne s’interrogea. Diane aussi.

 

 

- On a oublié un hôte dans le planning ou quoi ? demanda Solenne, sous les regards intrigués des enfants qui mangeaient leur soupe.

 

 

- Pas que je sache… répondit Diane, sa cuillère suspendue en l’air.

 

 

- C’est un vampire !! s’effraya Mathis en gigotant sur son coussin de chaise.

 

 

- Non, mon chéri, sourit sa mère. Personne ne viendra pour te manger. Rassures-toi.

 

 

On entendait de la salle à manger, par la porte grande ouverte, des échanges de paroles indistincts et la porte d’entrée au loin claqua. Un instant suspendu, tout le monde avait cessé de manger, attendant que Maxime vienne les informer. Il ne tarda pas à apparaître, souriant et invitant d’un bras une personne de haute stature.

 

 

- Solenne, je crois que cette visite impromptue va te faire plaisir, pronostica Maxime tout sourire.

 

 

Vêtu d’un blouson de cuir sombre ouvert sur un sweet-shirt beige, un petit sac à dos négligemment retenu dans le dos par sa main gauche, une tignasse brune un peu en bataille, une expression énigmatique sur un visage pâle, Léo apparut sous les yeux médusés de Solenne et sa famille.

 

 

 

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Mimi
Posté le 12/09/2013
Ooooh :) (tu l’auras compris, c’est la dernière phrase qui me met dans un tel état ^^).
Bon, pour écrire quelque chose de plus constructif… je dois t’avouer que je n’ai pas tout de suite compris que sœur Marie était une vie antérieure d’Antoine, je ne sais pas vraiment pourquoi. Je pense que c’est parce que sous ses airs bourrus de vieil original, je le voyais comme quelqu’un de finalement assez bienveillant qui cherche très sincèrement à aider Solenne dans sa quête de la vérité. Maintenant, sachant qu’il héberge la vie antérieure de sœur Marie, eh bien, il m’inspire déjà moins confiance xD mais bon, comme Mathilde/Solenne et elle se sont réconciliées finalement, j’ose espérer que ça ne sera pas trop dérangeant^^
À part ça, comme toujours, tu m’as donné drôlement faim avec tes descriptions, la soupe à la citrouille, aïe aïe aïe ! J’avais justement envie de soupe ce soir^^ Je ne pense pas avoir de citrouille malheureusement… J’ai bien aimé aussi le peu de choses que tu dis sur le parc, moi qui adore les forêts, ces ambiances de pénombre, toutes ces variétés d’arbres, je me suis sentie très bien à ce moment-là, lors de l’énumération des espèces, je sentais l’odeur des pins, d’humus, du broyat (mon père étant fervent adepte du BRF et du compost, je vois exactement ce que tu veux dire !) et c’était assez surnaturel, me trouvant dans mon appartement au milieu d’une résidence étudiante xD mais c’était bienvenu, ici les arbres du parc de la fac on souffert de la tempête fin juillet et beaucoup sont tombés ou ont eu de nombreux dégâts…
Je poursuis ma lecture avec le plus grand intérêt :) J’ai bien hâte de voir ce qui va se passer entre Solenne et Léo ! Je sens qu’il y a de chouettes recettes de cuisine en perspective…
vefree
Posté le 12/09/2013
Houlà, ata, tu n'y es pas du tout !
Sœur Marie n'est pas une vie antérieure d'Antoine. Non, Antoine sert de "canal" à l'âme de sœur Marie qui se trouve sur un autre plan de conscience. Le vieil homme est là pour aider Solenne pour lui ôter cette malédiction qu'elle a avec soeur Marie, mais il ne fait pas partie du conflit. Il n'est qu'au service, en définitive. Je sais que toutes ces histoires de vies antérieures et de connexion avec d'autres dimensions peuvent dérouter alors je préfère préciser ça.
On est pareilles sur les forêts et les bonnes odeurs de soupe ou d'humus. J'aime ça aussi. C'est quoi le BRF ? Le compost, ça va, je connais bien puisque j'en fais, mais l'autre... C'est vrai que dans ta petite chambre universitaire, tu es bien loin de toutes ces ambiances végétales. Au moins, tu as la lecture pour ça. 
Je suis vraiment contente que ça te plaise toujours.
Biz Vef' 
dominosama
Posté le 28/03/2013
Alors là j’ai un petit souci d’ordre, dans le texte.
Tu as un passage qui commence par : « Quand il fallut prendre la décision de sceller la crypte, elle résista. »
Tout est correcte et le paragraphe se finit par : « Cette partie de chantier resterait donc en plan encore un certain temps. »
On se dit que c’est bon, on passe à autre chose, puis non tu ajoutes sur le paragraphe suivant : « À demi rassurée, Solenne préférait ne pas se fermer des portes. Symboliquement et psychologiquement, il était plus correct pour elle de savoir le château dans son entière disposition. »
Là on se dit « bha cette phrase aurait été mieux sur la fin du paragraphe d’avant », c’est la fin de la conclusion de la décision (ou de la non décision là).
Et là on tombe sur une phrase qui à l’air déplacée, on se demande ce qu'elle fait là : « C’est vrai ! Alors, pourquoi ne pas boucher aussi les anciennes caves puisqu’elles ne servaient plus ?!! »
Heu je l’aurais bien vu placée à la fin de : « Maxime insistait, au contraire, pour en finir définitivement avec ces souvenirs macabres. »
Et là tu repars pour expliquer de nouveau mais d’une autre manière ce que tu as déjà dit dans le paragraphe juste au dessus. Je ne sais pas, je pense qu’il faudrait peut être regrouper les deux paragraphes et/ou les découper autrement et enlever le fait que tu te répètes.  Après c’est peut-être moi qui tique pour pas grand-chose mais ça me rappelle douloureusement le type d’erreur que ma correctrice met en avant dans mes propres textes.
 
 
Bon en dehors de ça, le reste coulait de source.
Il s'agissait bien de la gardiènne des clefs (la portière) Marie si je me souviens bien celle qui est revenue d'entre les morts pour la malédiction ? Je ne m'attendais pas à ce qu'elle parte aussi facilement, mais en tout cas c'était super bien décrit, au départ j'ai eu froid dans loe dos.
J'ai envie de soupe de citrouille maintenant, c'est pas vraiment l'époque, j'aurais dû lire ça à la toussain (c'est amusant le premier truc que mon perso de Yann cuisine de nos jours, c'est justement une soupe de potimaron :p)
 
Haaaan le retour de l'homme ! Et sans prévenir en plus ! Du coup, je poursuis ma lecture tien, je vais quand même pas m'arrêter là dessus !
vefree
Posté le 28/03/2013
Mais, tu es une dévorreuse d'histoires, ma parole !!
Alors, pour répondre à ta suggestion, ça va pas être facile, parce qu'il faudrait que j'essaie l'enchaînement que ça donnerait. Comme ça, je dirais que si je l'ai écrit comme ça, c'est qu'il y avait une sorte de tergiversation entre Solenne et son frère, pas vraiment d'accord sur le fait de fermer ou non la crypte et les caves. Au départ, le sujet est sur la crypte, puis ensuite, par association d'idée, elle en vient à avoir une réflexion sur les caves. Mais comme ils en sont à se convaincre l'un l'autre de leurs bonnes raisons, ça a tendance à tergiverser pendant un moment. Donc, comme rien n'est ferme et définitif, histoire que leurs points de vue ne deviennent pas un véritable conflit, ça donne ça. Je suis désolée que ça t'ai perturbée, en tous cas.
Pour sœur Marie (oui c'est bien elle) se manifestait en tant qu'entité négative pour pourrir la vie de Solenne, en effet. Et si elle est partie aussi vite, c'est parce que, dans la dimension où elle se trouve, les dimensions espace-temps-conscience ne fonctionnent pas comme pour nous. Ce qui fait que cette conversation inter-dimensions est suffisante pour que sœur Marie comprenne qu'elle n'a plus besoin de rester là à souffrir plus longtemps.
J'adore la soupe de potimarron aussi. Ce n'est plus vraiment l'époque hélas, mais pour ça, Yann et moi, on est complètement d'accord. Héhé ! 
Hihi ! Je vois qu'ils marchent bien mes cliffhangers de fin de chapitre !!! 
aranck
Posté le 31/03/2013
AAAAAH ! Enfin ! Le Léo est là ! J'aime les histoires d'amour, surtout lorqu'un orgueilleux comme Léo, prend son sac pour partir à la recherche de sa belle !
Encore un chapitre bien agréable ! Et une fin qui annonce une suite palpitante.
Par contre (et toujours selon moi) je trouve que le "pardon" est un peu court. Je m'attendais à plus d'explications entre les deux filles, plus de dialogues avant que la nonne ne capitule et rentre "chez elle". Plus de préparation avant que Solène ne se jette à l'eau. Mais c'est peut-être parce que moi, je suis un peu lente à l'action... 
Sinon quelques remarques (et tu me dis si ça te gonfle que je te fasse ces remarques là et si tu veux que je ne fasse que des commentaires globaux !) :
"Les grands travaux paysagers dureront" : dureraient non ?
railla-t-elle, déjà agacée par sa présence : le déjà n'est pas nécessaire selon moi et coupe la musique de la phrase.
impressionnée et agacée à la fois : 2X "agacée" en peu de phrases
"vous faire la causette locale" : je ne connais pas cette expression, mais causette peut suffire non ?
"elle appréhendait toutes les paroles" : d'entendre les paroles (peut-être)
"borborygmes de rigolard" : Je comprend ce que tu veux dire, amis je ne suis pas sûre que la tournure est bonne
"dégustant ostensiblement une cuillère" : une cuillérée (ou alors je lui souhaite d'avoir le gosier solide !)
Voilà, l'emmerdeuse à fini ses petites remarques.
J'ai très envie d'aller voir la suite, mais je n'ai pas assez de temps aujourd'hui et il faut que je me consacre aussi au "retour des Manteaux- Noirs car je voudrais boucler envoyer aux éditeurs fin juin pour pouvoir commencer le tome 2...
Biz en attendant ! 
Jamreo
Posté le 01/10/2012
"désireuse d’aller régulièrement et de s’y recueillir" → d'y aller ?
"Solenne lui en su gré." → sut
" Il lui faisait l’effet d’être une bouteille d’Orangina qu’il secouait sans ménagement pour lui décoller la pulpe du fond" → ha, j'ai trouvé la comparaison assez géniale. Juste un truc, c'est bien Solenne qui a l'impression d'être une bouteille qu'Antoine secoue ? La formulation peut laisser penser que c'est Antoine la bouteille, du coup c'est pas très clair ^^
"Solenne pu constater le changement" → put
La malédiction … peut-être que tu en avais déjà parlé du temps de Mathilde, je ne me souviens plus, mais ça m'a filé un choc moi ! Je ne m'y attendais pas (hum … j'avais en quelque-sorte totalement loupé le titre du chapitre -__-). Et oui, j'ai eu franchement peur quand Antoine a affirmé qu'il y avait bien une malédiction. Cette femme c'était l'autre religieuse qui s'occupait de Guillaume n'est-ce pas ? Je me souviens plus de son nom …Bon, elles se sont réconciliées un peu rapidement à mon goût mais bon ! Au moins Solenne retrouve le contrôle de sa cuisine.
Ah oh et quel plaisir de revoir Léo à l'improviste (est-ce qu'Antoine est allé lui parler à lui aussi pour qu'il débarque comme-ça ?). Il a bien un petit sac avec lui, donc ça veut dire qu'il compte rester un peu. Hmm … s'il est la réincarnation de Guillaume ça veut dire … ça veut dire qu'il va mourir aussi ? C'est peut-être une fièvre africaine que Guillaume avait attrapée, quelque-chose lié à son voyage en tout cas, mais ça pourrait aussi bien être un problème venu d'ailleurs. Et donc … Léo pourrait avoir la même fragilité.
Mondieu, vef, non il faudrait pas :'(
vefree
Posté le 01/10/2012
Jam', tu me rire avec tes suppositions. Je sens que tu vas être étonnée encore une fois de la tournure des événements.
Oh mon dieu, quelles horribles fautes as-tu trouvé là !!! Il faut que je les corrige. Merci de les avoir relevées. Maintenant que tu le dis, la formulation du coup de la bouteille d'Orangina est un peu douteuse, oui. Va falloir que je change ça aussi. Merci quand même d'avoir apprécié.
C'est soeur Marie, oui, la religieuse qui aidait Mathilde à soigner Guillaume. Et c'est elle aussi qui a maudit les deux amoureux pour l'éternité. D'où les ennuis de Solenne dans cette vie-ci et la malédiction. J'espère que c'est un peu plus clair ainsi. Toi aussi, tu as trouvé qu'elles se réconciliaient vite ?! Mais comme je l'ai répondu à ceux qui m'en avait fait la remarque, ces séances d'incorporation sont ainsi vécues. Les pardons, une fois conscientisés, sont exécutés très vite. Alors, je l'ai raconté comme ça se passe bien souvent. Maintenant que tu le dis et que le temps a passé depuis que j'ai écrit ce passage, je suis en train de me dire que je pourrais étudier l'idée de faire durer la chose et faire que le pardon ne soit pas réalisé immédiatement. Mais cela impliquerait bien des complications sur la suite de l'intrigue ; une refonte assez profonde de la suite des événements. Cela pourrait donner quelques bons résultats si on ne perd pas de vue les événements principaux qui devront rester les mêmes. 
Comme quoi... toute suggestion est bonne à creuser !
Et... à propos de la fièvre de Guillaume, si tu n'as pas deviné, c'est du paludisme qu'il s'agit.
Merci d'être passée, Jam'.
Biz Vef' 
Keina
Posté le 02/08/2010
Lu aussi ! Eh bien, j'ai jeté un oeil aux autres commentaires, et comme tout le monde, j'ai été très perturbée par la scène du pardon. Je suis de celles qui ne sont pas habituées à ces manifestations... :) Je ne vais pas m'appesantir dessus cependant, puisque d'autres l'ont fait avant moi et j'ai apprécié tes explications et tes précisions. 
Sinon, comme d'hab, l'atmosphère est prenante. Tu sais très bien manier le point de vue interne avec les réflexions et pensées de Solenne, c'est un plaisir de la suivre dans ses questionnements et ses doutes.
Les dialogues sont également très savoureux, il y a une certaine poésie qui se dégage des scènes familiales.
Bref, comme d'hab, je suis sous le charme. Il reste peut-être quelques petites fautes mais j'étais tellement absorbée dans le récit que je ne les ai pas vues. Et puis, ben, l'arrivée de Leo à la fin... hi hi hi ! ^^ 
vefree
Posté le 02/08/2010
J'espère avoir répondu par le biais des autres commentaires à la perturbation que représente ce fameux pardon. Si une interrogation subsiste malgré tout, n'hésite pas à utiliser mon JdB et je te répondrait avec plaisir. C'est vrai que quand on n'est pas habitué à ce genre de phénomène, on ne se doute pas de son déroulement. J'ai tenté d'être aussi réaliste que possible.
Décidément, que de compliments. Je mesure à quel point c'est flatteur venant de toi. Une experte en édition... Je vais redoubler de vigilance pour les fautes. Et si les dialogues sont savoureux et la poésie qui se dégage des scènes de la vie ordinaire, c'est tant mieux. Pourtant, c'est bien ces passages-là qui sont les moins évidents pour moi. J'ai toujours à cœur de les améliorer.
A très vite pour la suite et merci encore, Keina.
Biz Vef' 
Seja Administratrice
Posté le 24/06/2010
Oh, je l'aime bien ce chapitre *o* Pas mon préféré, mais il a son charme. En fait, le même que tous les chapitres de PdC - on plonge dans ce monde de senteurs et de couleurs que tu nous crées et c'qu'on s'y sent bien. En tout cas, c'est mon cas :)<br /><br />La scène du pardon m'a fait bizarre. Je crois que j'ai du mal avec cet aspect de l'histoire qui côtoie le quotidien. Mais je m'y fais petit à petit ^^ Je ne sais pas si c'était l'effet recherché, mais je l'ai trouvé un p'tit peu rapide. En même temps, je me doutais aussi que t'allais pas partir dans une scène sordide sur des pages et des pages. Finalement, je pense que c'est justement comme le reste de l'histoire. C'est là pour une raison (faire partir la malédiction de Solenne), mais ce n'est pas non plus l'histoire principale (Solenne et ça "quête"), donc on passe, mais rapidement.<br /><br />Quant à la description de la journée dans le parc, elle m'a donné envie de me retrouver en automne - saison que j'adore. Vraiment, ces descriptions, miam. Sans parler de la scène de la soupe qui suit... oh, bientôt midi :P D'autant plus qu'elle se termine de manière plutôt originale. Leo *o* Mwohoho. Je lirai la suite cet aprem *o*
vefree
Posté le 24/06/2010
Ma fibre passionnée des bons moments de la vie loue avec ferveur ton premier paragraphe. Quand on me dit qu'on se sent bien chez moi, je ronronne comme un chat dans son petit coin de sieste préféré.
La scène du pardon est finalement un moment très étrange pour la plupart de mes lecteurs dans ce chapitre. Et je n'en veux à personne, car, comme je l'avais déjà précisé à d'autres, c'est un moment que j'ai décrit avec le plus de réalisme possible et qui existe réellement, comme ça, aussi rapide, étonnant et étrange qu'il puisse paraître. Je comprend que tu aies été un peu déstabilisée par ce phénomène. Il peut sembler très étrange dans un univers somme toute très ordinaire, et pourtant, il faut bien se rappeler que Solenne est médium et donc, qu'elle a des capacités sensorielles au-delà de la moyenne. Ce n'est pas que je ne voulais pas m'étaler mais la rapidité de l'événement, du pardon, se déroule véritablement ainsi, pour de vrai. Malgré tout, c'est peut-être là où il faudrait que je donne plus de précisions, je ne sais pas. Il faut avoir à l'esprit que ce moment ne se passe pas seulement dans la dimension de Solenne mais aussi dans celle de la personne jalouse (en l'occurence Marie, tu l'auras peut-être deviné) où l'espace temps n'est pas le même du tout. Sachant cela, la scène devient probablement un peu plus acceptable.
Alors, j'ai une fan pour les descriptions qui font envie !!..... Je suis vraiment très contente.
Je file à ton dernier commentaire... Qu'est-ce que je suis gâtée ! ...
Cricri Administratrice
Posté le 03/05/2010
LEOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !!!
Oups, pardon. Cri du coeur. Tu me verrais, je suis toute rose et j'ai un grand sourire bête sur le visage ! J'y peux rien, je suis raide dingue de Léo ! xD Les ours mal léchés amoureux, il n'y a rien de plus attendrissant au monde.
Bon, je respire, je me calme, je fais un commentaire constructif.
J'ai adoré ce chapitre qui apporte une bouffée de légereté après le précédent. La façon dont tu amorces avec cette belle journée de grand jardinage, la séquence avec Antoine (il a le don de me faire rire : je ne suis pas là pour vous faire la causette locale), la révélation, puis la libération de Solenne vis-à-vis de la jalouse (c'est seulement au début du chapitre que j'ai percuté qu'il y avait probablement aussi un lien avec elle), le repas en famille et, enfin, cette superbe apparition finale... que demander de mieux ???
Et tu m'as donné envie de ravioles, lol ^^'
Bref, un excellent chapitre ! Peut-être les espaces entre les paragraphes sont-ils un peu trop importants, mais c'est purement formel et ce qui est purement formel ne m'empêche jamais d'apprécier ce que je lis.
J'espère que ton petit moral va mieux dans tout ça, même si je ne connais pas les tenants et aboutissants é_è Sache juste que ça m'a fait tout drôle de te savoir peinée et que je te souhaite de retrouver très vite une pêche d'enfer.
Bisous :-*
vefree
Posté le 03/05/2010
Hihi ! .... C'est drôle de voir un lecteur prendre autant de passion pour un personnage. Pour un auteur, c'est vraiment une très grande gratification. J'espère qu'avec toutes les "aventures" qui pendent au nez de Léo, tu garderas pour lui ton estime.
Vef', l'a plus qu'à bien se tenir, mainant !!!!!!
Oui, ce chapitre est franchement plus apaisant et surtout tourné sur Solenne et sa libération. Certaines jalousies, en effet, s'accrochent ainsi à des êtres et ont cette propension vous pourrir la vie, même à travers les âges. Voilà enfin, cette affaire de résolue. 
Si je t'ai donné envie de ravioles, tant mieux... tiens, d'ailleurs, moi aussi, j'en ai une envie soudaine... lol ! c'est malin ! C'est une recette que j'aime beaucoup faire l'hiver avec cette soupe de potimarron. Je l'ai fait goûter à Spilou, elle adore. Et c'est pas le petit Mathis qui me contredira !!
Pour ce qui est de la présentation, je compte bien pour les prochains chapitres tenter d'appliquer tes règles de mise en page que tu as proposer. J'espère que je vais y arriver.
Mon petit moral va mieux aujourd'hui, oui. Merci, Cricri. Bien qu'en la matière, tout reste incertain, j'ai la ferme intention de ne pas oublier de vivre. Sois rassurée de ce point de vue.
Merci boucou boucou pour tes commentaires. Ils sont toujours aussi constructifs et appréciables. J'ai de la chance d'avoir une telle lectrice !
Biz Vef' 
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