Chapitre 10 : La ruse et la force

Notes de l’auteur : Et voilci la fin de la première partie !

Vocabulaire antique
*kopis : glaive avec la lame courbée
**Aléoades : deux frères jumeaux de la race des Géants
*** sarisse : très longue lance qui peut atteindre les 7m
****xiphos : courte épée de 30 cm
*****Myrmidons : puissants soldats qui suivaient fidèlement Achille au combat

« Allez, relève-toi ! » ordonne Hermès en riant. 

Tout mon corps me fait souffrir. La tête dans la poussière, je m’exécute tant bien que mal. Je sens les rayons du soleil me brûler lentement le dos tandis que le vent marin peine à me rafraichir. Ma respiration est saccadée, mon chiton court me colle à la peau et des mèches de cheveux s’échappent de ma tresse me donnant certainement l’allure d’une sauvageonne. Mon bras droit est engourdi à cause du kopis ancien que je tiens difficilement : il est beaucoup trop lourd pour moi. Perdu dans son bric-à-brac, le dieu du voyage m’a donné ce glaive au pommeau en ivoire sculpté. Il s’agit d’un cadeau offert par Arès, dieu de la guerre, lorsque celui-ci l’a sauvé des Aléoades qui l’avaient piégé. C’est une anecdote plutôt étonnante de savoir que le guerrier n’a pas réussi à venir à bout de géants par la force et c’est en fin de compte la ruse d’Hermès qui l’a libéré de sa prison. C’est une de ses histoires préférées et il adore s’en vanter. 

 

Malgré la valeur de cette arme, je ne lui fais pas honneur. Mes coups sont trop lents et je n’ai pas assez de puissance pour porter d’efficaces frappes d’estoc. Si seulement je pouvais récupérer mon pouvoir ! Mais avec tous les breuvages néfastes que ma mère m’a obligé à boire, qui sait si un jour je retrouverai mon aura de déesse. J’ai la force d’une simple mortelle qui n’a jamais tenu d’arme de sa vie. Je pousse un cri de colère en pensant à tout ce gâchis et me jette sur Hermès. La lame fend l’air, mais n’effleure même pas le dieu aux yeux moqueurs. Il riposte alors et je ne me laisse pas faire pour autant. Comme il me l’a enseigné, j’utilise le bouclier pour parer son coup. J’esquive à gauche, je protège mon buste puis je recule. Je suis ravie de constater que j’arrive à mettre en œuvre ce que m’a appris Hermès. Voilà plusieurs jours que le dieu du voyage me fait subir un entrainement intensif afin de devenir à ma demande plus forte et plus rusée. 

 

Chaque journée, je me lève avant le lever du soleil. Je dois parcourir une certaine distance en courant au bord de la mer avant que la marée ne remonte. Puis, je dois gravir la falaise avec prudence, mais aussi avec rapidité. Si je tombe à l’eau, je dois tout recommencer. Néanmoins, j’ai découvert un passage caché dans les bosquets qui me permet de me rendre en haut sans encombre. Une fois arrivée, Hermès m’apprend le maniement des armes. Il n’est certes pas très connu pour ses exploits de guerrier, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne sait pas se battre. Il a combattu notamment aux côtés de Zeus durant la Gigantomachie, la Grande Guerre contre les Géants. Cette histoire-là, il n’aime pas beaucoup en parler. C’était une période où le monde tel que les mortels le connaissent n’existait pas encore. C’était un monde dur et impitoyable. Les dieux de l’Olympe se battaient s’en relâche. D’abord pour bannir à jamais l’obscurité des anciennes divinités, mais surtout pour asseoir leur domination. Je sais qu’Hermès devait certainement avoir mon âge alors et qu’il a assisté à de nombreuses atrocités. Ma mère m’avait raconté certains actes héroïques de la part des dieux et qu’en échange il était normal que les humains les vénèrent. Si j’étais née à cette époque, je suis persuadée, hélas, qu’elle m’aurait permis d’user de mon pouvoir. 

 

Je serre les dents et pare l’épée du messager des dieux. Une vibration parcourt mon bras sous l’impact. Je laisse échapper un cri et tente à mon tour de lui assener un coup par la gauche. Je manque de perdre l’équilibre. Tenir le bouclier et lever le glaive demandent beaucoup à mon corps frêle. Hier encore, il me disait de rester bien stoïque sur mon pied d’appui. Hermès fronce les sourcils et je sais qu’il va me réprimander en enchaînant plusieurs coups et seul mon bouclier me sera utile. La dernière fois je suis tombée au bout du deuxième impact. Cette fois-ci je pivote alors et me protège de son offensive. Je suis ses mouvements tel un reflet dans un miroir. 

 

« Eh bien, on dirait que tu as finalement compris que la défense était comme une danse ! » s’exclame Hermès en continuant ses attaques. 

 

Je ressens une certaine fierté d’arriver à mettre enfin en pratique ses leçons. Il essaye de m’avoir par la droite, mais à nouveau j’esquive et le contourne, bouclier toujours en main. J’ai la sensation qu’il perd en puissance à force de frapper dans le vide puisque j’évite ses coups. Je pourrais peut-être l’avoir à l’usure si je patiente encore un peu. 

 

Cela va faire plus d’une dizaine de jours que je me suis enfuie de chez moi. Chaque jour est dédié à mon nouvel entraînement. Hermès a voulu m’enseigner le maniement de la sarisse, mais c’est à peine si j’ai compris comment la tenir. Cette lance rouillée, retrouvée dans son désordre, est tout bonnement impossible à manipuler et d’un commun accord nous avons décidé qu’il était inutile du perdre du temps avec cette arme. Je suis plus douée au tir à l’arc. « Douée » est un bien grand mot. Je ne prétendrai jamais égaler la déesse Artémis, j’ai conscience que cela n’arrivera jamais, mais je parviens à toucher quelques cibles. Ce matin j’ai réussi à viser le centre de plusieurs d’entre elles. Cependant je ne dois pas oublier, comme me l’a fait remarquer Hermès, que mes vrais ennemis seront en mouvement. 

Il faut que je me rende à l’évidence qu’à ce rythme-là, Médusa sera prisonnière des années avant que je puisse rivaliser avec une amazone pour la délivrer et cela me met hors de moi ! Je resserre ma prise sur le kopis et attaque le messager des dieux qui ne s’attendait pas à recevoir des coups si hargneux de ma part. Les muscles de mon bras sont douloureux, je peux les sentir se tendre sous le poids de l’arme. Je frappe encore et encore, une colère sourde m’anime de l’intérieur. Je dois devenir plus forte, il le faut ! Je dois vite apprendre à me battre pour libérer mon amie ! Hélas, je ne suis pas la guerrière que j’imaginais et mes bras ne pouvant plus supporter le bouclier et le kopis, je n’ai plus de souffle. Alors, en une parade, Hermès m’a retiré le glaive et je tombe lourdement encore une fois sur le sol. Ma mâchoire se crispe. J’en ai assez d’être faible ! Je tape rageusement du poing dans la poussière et me retourne pour faire face à Hermès. 

 
Le messager des dieux ne semble aucunement fatigué. Alors que moi je transpire et respire bruyamment. Si seulement je pouvais retrouver ma condition divine, je suppose que je ne subirais ni l’épuisement ni la douleur et que mon entraînement serait beaucoup plus expéditif ! Je peux même imaginer une force décuplée et des mouvements plus rapides, auxquels je pourrais ajouter des attaques de ronces comme j’ai pu le faire au temple. Qui sait, peut-être la nature répondrait-elle différemment à mon désir en créant de nouvelles formes offensives. Que de gâchis ! 

 

Hermès arbore comme toujours un chiton court immaculé, cette fois-ci vert avec une ceinture tressée. Ses boucles blondes volètent autour de son visage tandis que ses yeux espiègles m’observent. Il s’avance vers moi et me tend la main pour m’aider à me relever, mais je l’ignore et ramène mes genoux vers moi lorsque que je l’entends rire. Je sais que mon comportement est puéril, mais je ne peux m’empêcher de sentir de la frustration et de la colère. Mon regard se perd sur la mer scintillante, mais je n’arrive pas à m’émerveiller de ce spectacle devenu quotidien. Je finis par libérer mes cheveux de la tresse grotesque pour les réunir en chignon au sommet de ma tête délivrant ainsi ma nuque. J’attrape le bouclier cabossé en bronze poli et observe mon reflet. Que pouvais-je bien espérer ? Rien n’a changé. Je suis toujours la même fille d’une déesse, faible et sans pouvoirs. 

 
— C’est impossible Hermès ! Je ne serai jamais assez forte pour libérer Médusa ! je m’exclame en jetant au loin mon bouclier.  

— La patience est une vertu, mon adorable Koré et elle ne semble pas faire partie des tiennes.   

— Tu n’as certainement pas tort, mais regarde-moi, je suis ridicule avec ce glaive trop lourd et ce bouclier immense. Il me faudra des années pour rivaliser avec les amazones ! Il faut trouver autre chose…  

— Tu t’attendais à quoi ? Évidemment que tu ne seras jamais prête avant des années ! Mais cela, il fallait que tu le comprennes par toi-même, répond Hermès en parcourant le ciel.  

— Qu’est-ce que cela signifie ? je demande surprise.  

— Tu ne seras jamais une guerrière capable de surpasser les amazones qui sont surentraînées depuis leur naissance et maintenant que tu as compris cela nous allons pouvoir fomenter une ruse ! annonce Hermès d’un ton détaché.  

 
Je me redresse énervée par les paroles d’Hermès. Voilà des jours que je m’exerce aux maniements d’armes et qu’il me fait courir, sauter et grimper partout et pour me dire que cela ne servait à rien ! Je suis sidérée ! Je m’étais tant impliquée dans cet entraînement en espérant naïvement que j’apprendrais vite. Au fond de moi je suis déçue et peut-être même blessée par ses propos. Il avait conscience bien avant moi que je n’y arriverais pas, mais il a préféré me laisser croire que c’était possible alors que non ! Je sens des larmes me piquer les yeux que j’essuie d’un revers de main rageur, sûrement dû à la fatigue et la frustration. 

 
— Pourquoi nous faire perdre tout ce temps, si tu savais que je ne serais jamais à la hauteur ! je m’exclame en levant les bras au ciel.   

— Je n’ai jamais dit que tu ne serais pas à la hauteur, j’ai simplement dit que tu devais comprendre qu’avoir de la force n’était pas aussi important que tu le croyais. Certes il te fallait des notions de bases et que tu apprennes à ne pas avoir peur de prendre des coups. Mais si je t’avais annoncé dès le début que combattre une amazone était peine perdue m’aurais-tu écouté ? 

 
J’ouvre la bouche et la referme aussitôt. Je frappe dans un rocher et l’expédie quelques mètres plus loin. 

 
— N’essaye pas de te voiler la face Koré, car tu sais pertinemment que tu en aurais fait qu’à ta tête tu me la bien prouvé il y a quelques jours !  

 
Je mordille ma lèvre inférieure tandis que je sens mes joues s’empourprer. Je n’ai aucune répartie, car je sais qu’il a raison. Je me serais vexée s’il m’avait tenu ses propos au sujet des amazones et j’aurai tenté d’apprendre à me battre seule. Je me sens ridicule de m’être mise à bougonner et d’avoir accusé Hermès. J’époussette mon chiton et il m’approche en virevoltant sur ses sandales. 

 
— Koré tu m’as demandé de te rendre plus forte et plus rusée et c’est ce que je t’enseigne. En courant sur la plage avant le retour de la marée, je t’enseigne à fuir. Lorsque tu grimpes à la falaise et que tu triches en pensant que je ne te vois pas, j’aiguise ta ruse. Je te rends plus forte en te faisant tenir ses armes trop lourdes. Mais tu as aussi cherché une parade pour me contrer sans avoir à m’attaquer trop souvent pour ne pas t’épuiser et ça ma chère c’est être stratège. Tandis que je t’entraîne, je monte un plan ! 

 
Le sourire farceur d’Hermès creuse deux petites fossettes sur son visage, lui donnant un air faussement sage. Il saisit ma main entourée d’un bandage sale et plein de terre afin d’y déposer un baiser, mais je lui réponds par une chiquenaude sur le nez. 

 
— Cesse donc de me tourmenter en me cachant des choses et sois honnête avec moi Hermès ! Dis-moi quel est ton plan ? je demande en croisant les bras. 

 
Le voilà qui éclate de rire et tombe presque à la renverse. Soudain je comprends ce que je viens de dire. Demander au dieu du mensonge et de la ruse de rester honnête avec moi. Je lève les yeux au ciel et ris à mon tour. La tension entre nous s’est évaporée. Je me rends compte que cela faisait plusieurs jours que je n’étais pas autorisée à rire. Comme si je n’avais plus ce droit depuis que j’avais cet objectif de délivrer Médusa. Tant que mon amie souffre dans les cachots d’Athéna, je n’ai certainement pas le privilège de me reposer et faire autre chose qu’organiser sa libération. Mon rire s’envole dans la brise marine et se perd au loin. 

 
Je remarque tout de même qu’il ne m’a pas divulgué son plan. Au lieu de cela, Hermès me dévoile alors deux armes similaires. Ce sont des épées à la lame plus courte que celle du kopis. On dirait presque des couteaux à double tranchant. Les manches sont recouverts d’un filament doré, mais il n’y a pas d’autres fioritures. Il me tend une des dagues et je soupèse le poids. La sensation est totalement différente du kopis qui m’engourdissait le bras. 

 
— Ma jolie Koré, voici des xiphos. Vois-tu comme ils sont plus légers et plus courts ? Avec ça je vais t’apprendre quelques parades et si tu me bats je te dévoilerai mon plan, chaque chose en son temps.   

— Très bien je vais relever ce défi, mais es-tu certain qu’il s’agisse d’armes et non de couteaux de cuisine ? je demande souriante.  

— Un peu de respect jeune fille ! Ils ont appartenu à des Myrmidons durant la guerre de Troie. Je les ai récupérés sur le champ de bataille.  

— Comment vais-je pouvoir me battre avec une épée si petite ?  

— Tu ne vas pas te battre, mais tu vas seulement te défendre. Tu es plus petite que tes adversaires, mais tu peux retourner leur force en misant sur la rapidité et la surprise. Laisse-les t’approcher même si le corps à corps peut être effrayant. 

 
Hermès s’exécute et s’avance près de moi en position d’attaque. Je recule sur mon pied d’appui par réflexe et le dieu empoigne mon bras gauche pour me montrer comment parer son propre membre. En serrant le poing, je prends conscience en effet que j’ai moyen d’arrêter son offensive durant un laps de temps. Court certes, mais qui me permet d’approcher et toujours guidée par la main d’Hermès, celui-ci m’enseigne comment en basculant tout mon poids je peux lui planter mon xiphos dans les côtes. Je suis sidérée par la finalité de cette parade. Le messager des dieux dévoile alors plusieurs autres mouvements de corps à corps et je prends soin de les mémoriser parfaitement tels les pas d’une danse. Je nous revois dans les bois à apprendre des chorégraphies. Des souvenirs si joyeux où Hermès, Médusa et mes suivantes nous nous amusions en toute innocence. Nous voulions mémoriser toutes les danses possibles et perfectionner chacun de nos mouvements. À présent, je retiens des parades pour me battre et donner la mort. Hermès me fait recommencer encore et encore et m’attaque sans arrêt durant des jours. Sauf que cette fois-ci, je sens que cet entraînement est plus efficace que tout le reste !  

 
Un après-midi, l’impensable se produit sous nos yeux ébahis. Je parviens à désarmer Hermès. Son xiphos vole dans le ciel et retombe pitoyablement dans la poussière. Ni lui ni moi ne nous y attendions. Alors, il m’est facile de l’attaquer en lui mettant ma lame sous le cou. Nous nous regardons durant une fraction de seconde et n’osons plus bouger. Mais le vil tricheur utilise son pouvoir de rapidité et s’échappe de ma prise en retournant mon poignet m’obligeant à lâcher ma dague si je ne veux pas me briser le bras. 

 
— Tu n’es qu’un tricheur Hermès ! je m’exclame à la fois frustrée et amusée.  

— J’aurais pu te laisser gagner Koré, mais j’ai une réputation à tenir ! Et puis le monde serait si terne sans ma présence, répond-il en me tirant la langue.  

— Quelle humilité ! Je serai peut-être devenue une légende en tuant à mains nues un dieu ! je plaisante à mon tour en allant récupérer son arme.  

— Pour cela il te faudrait un nom d’héroïne afin que les conteurs puissent narrer tes exploits à l’image d’Atalante ! Koré la brave par exemple ? Ta mère serait hors d’elle. Hermès commence à rire.  

— Ce nom est beaucoup trop doux, il ne fera peur à personne ! Que dirais-tu de Perséphone la pourfendeuse de monstre ! je rigole à mon tour en prenant une pose victorieuse.  

— Mais où vas-tu chercher un nom pareil ? Rappelle-moi de te le choisir lorsque tu deviendras une légende ! s’exclame le dieu du voyage toujours en riant, se plaçant face à moi, prêt à m’attaquer.  

— C’était une invention de ma mère qui l’effrayait plus que tout, je réponds en haussant les épaules.  

— En tout cas je trouve que tu apprends plus vite que ce que j’imaginais. Malgré ton aura de mortelle, je remarque que ton instinct guide ton bras. Je me demande qui était ton père, peut-être un guerrier…   

— Cesse de me distraire et viens m’attaquer plutôt ! je m’exclame en prenant position avec mon arme. 

 
Si les jours passent sans que je parvienne à vaincre Hermès, les nuits je fais d’effroyables cauchemars. Durant la journée je me l’interdis m’obligeant à rester concentrée sur mon objectif, mais le soir je ne contrôle plus mes pensées et je rêve de ma mère, je vois son visage déformé sous la colère et la tristesse. J’entends ses sanglots et ses lamentations. J’imagine aussi la pauvre Cyanée seule à essuyer la colère de la déesse. Parfois je crois que ma mère et sa suite débarquent devant la maisonnette. Elles se jettent sur moi pour m’enchaîner, me traînant jusqu’au char. D’autres fois je revois Médusa se muer en créature effroyable. Chaque craquement d’os, chaque muscle déchiré résonnent dans ma tête. Dans ma main je tiens ma lame ensanglantée, mais je ne sais pas à qui appartient ce sang. Certaines nuits, il m’arrive de m’éveiller en sueur en pensant que c’était moi le monstre transformé par Athéna. Parfois mes cris réveillent Hermès et il accourt pour me rassurer. D’autres fois, ne trouvant plus le repos et malgré les courbatures, je commence plus tôt mon entraînement.  

 

Or, ce matin, je suis assez surprise d’être extirpée du sommeil par Hermès. Il paraît préoccupé et farfouille dans ses coffres. J’ouvre grands les yeux lorsque je découvre tout le désordre qui règne au sol. Je me redresse, la couverture posée sur mes épaules. Il ne fait pas encore jour et seules quelques bougies illuminent la pièce. Le dieu du voyage ne semble pas m’avoir remarquée, il continue une fouille frénétique dans une malle. 

 
— Tout va bien Hermès ? je demande timidement.  

— Oui oui tout va bien… je cherche… simplement… ah le voilà ! s’écrie-t-il en brandissant son caducée.   

— Ne me dis pas que tu avais perdu ton caducée ! je m’exclame les yeux écarquillés.   

— Il n’était pas perdu puisque le voici ! répond Hermès en attachant à ses épaules une cape bleue comme la mer.  

— Mais tu sors ? Où vas-tu ? je demande, comprenant qu’il s’apprête à partir.  

— Oui hélas, il semblerait que Zeus ait besoin de moi. Je n’en aurais pas pour longtemps, mais il est évident que mon éloignement commence à se faire remarquer sur l’Olympe. Mais ne t’inquiète pas je reviendrai très vite ! 

 
À présent le jeune dieu enfile ses sandales aux ailes vermeilles. Je suis prise aux dépourvues. Je me doutais qu’il devrait s’absenter pour rejoindre les dieux à un moment donné, mais j’espérais surtout que nous aurions délivré Médusa avant ! Comment vais-je vivre ici sans lui ? Les bras serrés contre le corps, je tente de ne pas céder à l’affolement. Mais, lorsque ses yeux bleus rencontrent les miens je peux déceler que lui aussi semble paniqué. Comprenant le désarroi qui m’accable, il prend sur lui et en une fraction de seconde son visage s’est transformé et se veut apaisant. Il s’avance vers moi et m’enlace tendrement. 

 
— Voyons, n’aie crainte Koré. Aie confiance en moi, personne ne peut te trouver ici, tu as des provisions pour tenir plusieurs semaines et en attendant tu devras t’entraîner comme je te l’ai appris ! Je reviendrai très vite ! dit-il en m’offrant son sourire éclatant.  

 
À sa façon de parler, j’ai la sensation que ses mots cherchent à le rassurer lui, autant qu’à moi. J’essaye de respirer pour calmer mon angoisse. De toute façon on ne peut rien y faire. Si le roi des dieux lui ordonne de venir sur le mont Olympe, il ne peut refuser pour s’occuper de moi. Une terrible pensée me frappe alors. Et si c’était ma mère qui avait tout raconté à Zeus ? Et si le dieu des foudres savait qui j’étais et m’avait retrouvée ? S’en prendraient-ils à Hermès de m’avoir dissimulée ici ? Non, cela ne se peut. Je dois me calmer. Jamais Déméter n’irait avouer au roi des dieux qu’elle lui a caché avoir une fille depuis tout ce temps. Tous ses plans partiraient en fumée et je crois que son amour, même effrayant, ne lui permettrait pas de me perdre.  

 
Je reprends ma respiration, néanmoins, l’angoisse ne quitte pas mes entrailles. Je vais me retrouver seule ici. Hermès place sur sa tête un casque doré qu’il lace sous son menton. Il s’avance vers moi pour déposer un baiser sur mon front. Il est sur le pas de la porte, lorsque je m’élance vers lui parvenant enfin à sortir de mon mutisme. 

 
— Et Médusa alors ? Tu ne m’as même pas expliqué ton plan !  

— Je t’ai dit d’avoir confiance en moi. Quand je reviendrai, je te raconterai tout plus en détail. Je vais profiter de cette courte excursion pour récupérer sur l’Olympe quelques affaires et j’irai faire un tour aux Enfers afin de demander à Hadès la kunée. Maintenant, reste tranquille, entraîne-toi, ne parle à personne et à mon retour nous irons délivrer Médusa. 

 
J’ai à peine compris ses paroles qu’il n’est plus là. En un battement de cils, le messager des dieux s’est envolé dans la brume matinale. Le silence a pris possession des lieux et je suis toute seule. Pourquoi Hermès veut-il descendre aux Enfers chercher la kunée ? La légende dit que le porteur du casque devient invisible. Était-ce un moyen pour pénétrer dans le temple d’Athéna ? Dans l’embrasure, le souffle marin fait voler ma tunique et ma chevelure en désordre. La mer est encore cachée, mais j’entends les vagues s’écraser sur la roche. Je ne sais combien de temps s’écoule lorsque je parviens à bouger. Je prends appui contre le bois de la porte et passe la main dans mes cheveux. Que vais-je bien pouvoir faire durant son absence ? Je ne me suis jamais retrouvée livrée à moi-même. 

 
Je recule et manque de me prendre les pieds dans un plateau en argent. La maisonnette est sens dessus dessous. Quand je pense que le messager des dieux recherchait son emblème sacré parmi toute cette collection de bibelots ! Ma mère Déméter, elle, gardait le sien tout précieusement à l’abri des regards dans un coffre en bois luisant. Une fois elle m’avait montré son sceptre en or massif, en forme d’épis de blé qu’elle ne sortait pratiquement jamais de son écrin. Je ne peux m’empêcher de sourire en me disant que n’importe qui aurait pu tomber sur le caducée. Cela aurait été un comble pour le dieu des voleurs. 

 
Enfant, je me demandais à quoi ressemblerait mon emblème. J’avais même fabriqué un sceptre en tressant des tiges autour d’une branche de cerisier. Lorsque ma mère m’avait vu jouer avec les nymphes, m’imaginant telle une déesse du printemps, elle m’avait horriblement réprimandé. Et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à faire des cauchemars à propos d’enlèvement et de prison. Je devais fuir les hommes et les craindre, car c’est eux qui m’emporteraient loin de ma maison s’ils découvraient ma véritable nature. Si Hermès ne s’était pas insinué dans ma vie, qui sait, peut-être serait-je toujours effrayée et je continuerai de boire paisiblement les paroles souvent mensongères de ma mère. Le dieu du voyage m’avait aidé de bien des façons et je devais lui faire confiance. Je dois donc rester ici et me faire à l’idée qu’il va falloir faire preuve de patience.  Je soupire et commence à ranger tout le désordre. 

 
On dirait qu’une tempête est entrée dans la maisonnette. Je sais déjà à quoi je vais consacrer ma matinée aujourd’hui. Il y a un bric-à-brac monstrueux et puisque Hermès n’est pas là je décide de faire un peu de tri dans les coffres et sur ces étagères de bois. Des bibelots sont si anciens que l’argile a commencé à s’effriter. En déplaçant un vase je déloge plusieurs insectes ce qui me fait sursauter. Je découvre un étrange portrait d’une femme où il manque la moitié de la mosaïque. J’admire une lyre en bois blanc à laquelle il ne reste qu’une corde. Je suis prête à parier qu’on a dû lui demander de jeter toutes ces vieilleries abîmées, les autres dieux ne devant plus supporter ce désordre. Mais l’astucieux Hermès avait préféré déplacer sa collection sans prendre la peine de trier quoi que ce soit. 

 

Comparée à lui, j’avais possédé si peu de chose dans ma vie. Je regarde les vêtements mis à sécher et la boîte avec les quelques bijoux qui doivent me servir de monnaie d’échange. On ne peut pas dire que j’étais une personne vénale. Élevée parmi les nymphes, je ne détenais rien qui pouvait me démarquer des autres. Je devais me fondre dans la masse. Et Déméter n’aimant pas le désordre et préférant la simplicité, nous ne possédions rien d’inutile ou de précieux. Je regarde l’anneau à mon doigt et remercie le ciel une nouvelle fois qu’elle n’ait jamais remarqué ce bijou. Sans cela je n’aurais jamais pu faire appel à Hermès. Seule avec mes pensées, je me demande comment se portent les filles. J’espère que la déesse des moissons ne les aura pas trop réprimandés et je prie pour que personne n’ait découvert l’implication de Cyanée dans mon évasion. 

 
Les journées défilent et se ressemblent toutes. En attendant le retour d’Hermès, je continue l’entraînement au maniement des armes en me battant notamment contre une souche d’arbre faisant office d’ennemi ou contre ce que mon imagination est capable de me projeter. Je sens que la peau de mes mains se durcit et malgré mes bleus et entailles je ne me relâche pas. Concentrée sur cet objectif, je ne ressens pas la solitude. Il est vrai que je sursaute au moindre crissement de branche, mais je suis surprise de ne pas fuir en courant comme j’aurai pu le faire auparavant. Non, maintenant, dès qu’un bruit suspect trahit le calme ambiant, je me cramponne à l’arme entre mes mains et me prépare à riposter en cas d’attaque. 

 
Hermès n’avait pas menti, il n’y a pas une âme qui vive à proximité de cette falaise. Une fois, j’ai aperçu à l’horizon un bateau toute voile dehors. Sinon les seuls compagnons que je peux rencontrer au cours de la journée sont des oiseaux des mers, des bouquetins et des ânes sauvages m’observant du coin de l’œil lorsqu’ils passent près de mon lieu d’entraînement. La nuit, j’entends le chant du loup sauvage. Une complainte face à la lune qui parvient à me bercer au lieu de m’effrayer. Je ne m’engage jamais loin dans la forêt, car selon le messager des dieux, les animaux d’ici sont très différents et plus dangereux que ceux de ma Sicile natale. Me sachant seule, je préfère éviter toute confrontation avec une créature aux griffes acérées et aux dents tranchantes. Au lieu de cela, c’est tout naturellement vers la plage que je descends lorsque ma journée d’entraînement prend fin. Je me délecte de me laisser flotter au gré des vagues salées. Je ramasse des coquillages et des oursins et me prépare de délicieux bouillons comme me l’a appris Hermès. Je n’ai pas le cœur assez solide pour pêcher ou chasser. L’idée de tuer moi-même un animal me dépasse. Je me contente des fruits et des baies et je rationne les fromages et le grain du garde-manger. 

 
Je me suis permis d’apporter du changement dans la maisonnée. Lorsque je ne parviens pas à trouver le sommeil la nuit, je tresse des tiges pour en faire des tapisseries ou nappes et avec les coquillages je réalise de jolies guirlandes éparpillées dans tout l’intérieur. J’ai réaménagé les meubles et nettoyé l’extérieur. Je dois avouer que l’endroit est tout à fait charmant et accueillant et n’a plus rien à voir avec la cabane abandonnée. Le temps passe et le dieu du voyage ne revient toujours pas. Au moindre bruissement du vent, mon cœur se met à battre en espérant voir apparaître Hermès. J’observe souvent le ciel en me disant qu’il va certainement arriver. Je me retiens de l’appeler, s’il n’est pas rentré de lui-même c’est que son travail doit l’accaparer. Il ne doit éveiller les soupçons des autres dieux sous aucun prétexte. Tout de même voilà des jours qu’il m’a laissée ici et la pensée de délivrer Médusa m’obsède toujours autant. 

 
Je soupire, assise sur le lit rembourré de paille, je démêle doucement mes cheveux avec un peigne en os trouvé dans le coffre en bois d’Hermès. En polissant le plateau d’argent, je me suis créée un miroir. Je me sens si différente de la Koré d’autrefois. Tout d’abord physiquement mon reflet n’est plus celui de la jeune fille aux joues bien rondes et à la peau parfaite. Mon teint n’a jamais été aussi hâlé que ce soir, rehaussant ainsi le bleu de mes yeux et la blancheur de mes dents. Le brun de mes cheveux s’est éclairci sous le soleil. Mon visage s’est légèrement creusé et mon corps est beaucoup plus svelte. On peut y trouver toute sorte de blessures, même sur le front. J’ai trébuché hier durant un mouvement et je me suis retrouvée la tête dans un buisson de ronces. Je continue mon brossage et ne peux m’empêcher de repenser à la chevelure de Médusa si belle et si flamboyante. Lorsque le vent soufflait sur la colline, on aurait dit qu’elle prenait feu telle une torche incandescente. Toutes les femmes de la région devaient la jalouser d’avoir été dotée de cette époustouflante couronne de flammes. Que devient ma jolie Médusa, cette humaine qui aimait tant la vie et s’amuser ?  

 
Je m’allonge sur le lit. Il a beau faire nuit, l’obscurité n’est pas totale. Les rayons pâles de la lune caressent délicatement mon visage et éclairent doucement ma couche. Ayant changé la disposition du lit dans la maisonnée, je peux observer le ciel étoilé et la lune. D’une certaine manière, je me sens protégée et je n’ai plus peur d’être seule. Je pense à Cyanée. Nous nous accoudions souvent ensemble à la fenêtre pour admirer les étoiles et raconter les légendes de certaines constellations. Quand je pense que j’ai eu la chance de voler si près d’elles. J’aurais aimé partager cela avec mon amie. J’avais perdu tant de choses en si peu de temps, mais il ne fallait pas céder aux doutes. Toutes les décisions que j’ai prises, je dois les assumer. Pourtant, j’ai hâte qu’Hermès revienne me chercher. Je commence à en avoir assez d’attendre. Je sais qu’il m’a dit d’être patiente et de lui faire confiance. Pourtant, rester cachée loin de tout et ne parler à personne, me pèse. J’aimerais me rendre à Athènes afin d’évaluer les lieux, compter le nombre de gardes, mettre au point une stratégie et sortir victorieuse de ce périple. Je soupire, je dois me montrer persévérante. 

 
Cette nuit la mer est agitée, le vent marin soufflant sur ma peau me fait frissonner et je m’enveloppe dans ma couverture. Je ferme les yeux et essaye de m’endormir malgré le brouhaha des vagues. Le souvenir de la tempête qui m’a emmené ici me revient en mémoire. Je me cramponne au tissu et étrangement je n’ai pas peur. À l’abri dans la cabane d’Hermès, je suis en sécurité. Je sens mes muscles engourdis se détendre, ma respiration est calme, demain sera un nouveau jour de plus où j’apprendrais à devenir plus forte. Mes paupières sont lourdes et je ressens mon esprit se glisser dans les méandres du sommeil. 

 
Soudain le craquement d’une branche ! J’ouvre les yeux et machinalement mon bras attrape une dague posée près du lit. M’étais-je assoupie quelques secondes ou avais-je rêvé ? Je me redresse doucement l’oreille tendue. Je perçois le crissement de pas sur la pierre. Mon cœur commence à tambouriner dans ma poitrine. À présent, je suis persuadée d’entendre des chuchotements ! Ce n’était encore jamais arrivé. Hermès disait que personne ne venait se perdre par ici. Le cliquetis du loquet de la porte me fait sursauter. Quelqu’un essaye d’entrer dans la maison ! Fort heureusement, je bloque tous les soirs la porte avec plusieurs verrous. Et si ma mère m’avait retrouvée ! Mille pensées me viennent à l’esprit, mais je respire et je dois me calmer. Je sors du lit sans faire de bruit. 

 
« Mais qu’attendez-vous ? Ouvrez cette porte ! » chuchote la voix d’un homme.  

— Je ne peux pas elle est fermée, la cabane n’est pas abandonnée comme vous le prétendiez ! répond la voix d’une femme. 

 
Je reprends mon souffle. Ce n’est pas la déesse Déméter. Elle aurait déjà enfoncé la porte. Alors, ce pourrait être des voleurs ? Armée de la dague et de mon courage je m’approche. Je ne dois pas céder à la panique et je dois réfléchir, car jamais je ne pourrais me battre contre un groupe de brigands. Je ne sais pas combien ils sont. S’ils parviennent à entrer, ils n’auront certainement pas prévu que je les attaque et l’effet de surprise sera à mon avantage. S’ils sont trop nombreux, je pourrais m’enfuir par la fenêtre. Je sursaute à nouveau sous les martèlements contre la porte.  

 
« De grâce si vous m’entendez, nous sommes poursuivis, mon ami est blessé et nous avons besoin d’un abri pour la nuit ! » déclare la voix implorante de la femme.  

 
Je m’attendais à tout sauf à cela. 

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Lilisa
Posté le 26/06/2023
Bonjour,

J'aime beaucoup le concept de Koré qui est faible parce que coincé dans un corps de mortel, qui rappelle certaines histoires de Rick Riordan.

D'ailleurs, tu parviens très bien à nous faire ressentir les émotions des personnages, et je me surprends parfois à vouloir étrangler Déméter.

La fin est elle aussi très bien, laissant beaucoup de suspens.

Sinon, quelques fautes d'orthographe, mais rien de bien grave. Je note que tu mets peu de virgules, contrairement à moi qui ai tendance à en mettre trop.
Pierre Pastel
Posté le 15/11/2022
J'ai toujours beaucoup aimé ces passages dans les livres ou les films, quand le jeune héros apprend à se battre auprès de son mentor. Mais c'est souvent ridicule de voir qu'il devient très fort en quelques semaines d'entraînement. Et j'aime beaucoup l'idée que justement, Perséphone qui aurait pu facilement devenir une Marie-Sue est privée de ses pouvoir et n'apprend pas à devenir un guerrière légendaire en si peu de temp. Bien au contraire, son mentor étant Hermès, il lui apprend l'art de la ruse ! Tu utilise tes personnages et leurs spécificités avec beaucoup d'ingéniosité pour proposer un récit innovant !
Sa Majesté S.
Posté le 13/11/2022
Privée de ses pouvoirs, Koré est désormais une déesse piégée dans le corps d’une mortelle !

La ruse enseignée par Hermès suffira-t-elle à Koré, pour mener ses plans à bien et secourir son amie ? permettra-t-elle à Koré de survivre en l’absence du dieu des voleurs ?
Passionlivres
Posté le 12/11/2022
La ruse d'Hermès et la volonté de Koré font de ce chapitre un régal de petits bons moments ! Le personnage de Koré grandit et prends réellement une dimension pleine de maturité dans ce chapitre !
Noe
Posté le 12/11/2022
La relation entre Hermes et Koré est excellente. Tout est très bon, que ce soit la psychologie de chacun ou les dialogues! La fin de chapitre... mamaaaa!
Je fonce découvrir la suite!
Plumenchanté456
Posté le 12/11/2022
Nous comprenons le titre de la force et la ruse, surtout avec le personnage d’Hermès qui use de ruse ! Avec une force dans le dialogue ! Extraordinaire !
Dragibou93
Posté le 28/08/2022
On en arrive dont déjà la première partie terminé

Vraiment j’ai passé de très bon moment à te lire
Toujours qui excellent que se soit l’histoire en elle même que ce qui l’entoure grâce à ta plume

Hâte de lire la deuxième partie
LorenzoBook
Posté le 28/08/2022
C’EST QUOO CE CLIHFFANGHER LA EH JIJI JE VEUX LA SUITE !!!!! Mon dieu ce chapitre était une nouvelle fois super !!!!! J’ai super hâte de continuer !!!!
Ella Miller
Posté le 02/08/2022
On n'est pas déçu avec toi J. J.!
Tout s'enchaîne avec naturel sans jamais être "téléphoné" pourtant !
Que de surprises !
Ici, naissance de Perséphone avec l'aide de Hermès le rusé bien sûr et quelque autre artifice... Quelle imagination !
Ton inventivité et ton art consommé de la description font notre plaisir !
Salem
Posté le 16/07/2022
Je voulais prendre le temps d'être bien entrée dans l'histoire avant de laisser un commentaire et... je ne suis pas déçue ! Jiji ta plume est fluide et agréable à lire. Tu es pile dans le ton de la New romance mais le thème abordé est original pour le genre, ça change et ça fait du bien ! La difficulté était de ne pas tomber dans le cliché et tu as encore une fois parfaitement réussi ! Ce qui n'est pas facile avec la mythologie grecque c'est que quand quelqu'un écrit dessus, c'est toujours sur les mêmes choses et tu as su dépasser ça ! J'ai beaucoup aimé les nombreuses références aux différents mythes qui sont bien là tout en étant discrètes ce qui montre que tu connais ton sujet et que tu n'as pas pris l'histoire de Persephone et de Hades au hasard.
Maintenant que Koré a pris son envol j'ai hâte de lire LA rencontre !
Merci pour cette plongée hors du temps, je continue tout de suite sur la partie deux !
Paul
Posté le 11/07/2022
C'est vraiment excellent ! C'est toujours un peu cliché le fameux entraînement qui permet à quelqu'un qui n'y connaît rien d'affronter des ennemis surentraînés, et j'avais presque peur que Koré deviennent une Marie-Sou et finalement le problème et complètement retourné. Le personnage d'Hermès est vraiment utilisé intelligemment pour cela et, évidemment, la ruse est une solution beaucoup plus crédible face à Athéna et ses amazones ! bravo, hâte de lire la suite !
J.J.Canovas
Posté le 12/07/2022
J'ai vraiment peur de la Marie- Sou ! Mais oui je veux montrer que Koré elle sait vraiment rien de la vie et qu'heureusement elle a son guide pour l'aider ;)
dollykitten
Posté le 29/06/2022
Ce chapitre est intéressant, elle apprend à se débrouiller par elle-même.
C'est captivant les détails nous plongent directement dans la narration
Et cette fin ne demande qu'une suite !!! J'ai vraiment hâte de lire le prochain chapitre!
Félicitation pour cette première brillante partie!

Pour terminer j'ai reperé quelques petites choses:

"Et voilci la fin"
s’il découvrait ma véritable nature: ils découvraient
on ne possédait rien d’inutile ou de précieux: on ou nous?
n’a plus rien à avoir avec la cabane abandonnée: à voir
je me suis créé un miroir: créée
je me suis retrouvé la tête dans un buisson de ronces: retrouvée

Encore Bravo à toi !!!
J.J.Canovas
Posté le 29/06/2022
Ohlàlà j'en ai laissé des fautes dis donc ! Merci comme toujours pour tes corrections et ton soutien ! Cela compte beaucoup pour moi et tu es vraiment trop adorable de continuer à le faire :)
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