CHAPITRE 10 - La signature

Par Nqadiri

Il existe une loi universelle qui veut que les moments les plus importants de votre vie entrent toujours en conflit avec votre agenda professionnel. Comme si l'univers avait un sens de l'humour particulièrement retors quand il s'agit de tester vos priorités.

 

Pour Farid Benmokhtar, cette loi se matérialise dans toute sa splendeur quand il découvre que le closing d'Amsterdam - deux cents huit millions d'euros, des mois de négociations, et probablement son ticket pour devenir associé - est prévu le même jour que la naissance de son premier enfant.

 

"Il faut sécuriser Amsterdam", déclare-t-il lors du dîner, comme s'il parlait de la météo.

 

Leïla lève les yeux de son assiette. Ces derniers temps, son regard a acquis une nouvelle nuance d'ironie, affûtée par huit mois de rendez-vous médicaux en solo et de "je suis en call, je te rappelle."

 

"Bien sûr", répond-elle. "D'ailleurs, j'ai déjà prévenu le bébé. Je lui ai expliqué que son père ne pouvait pas assister à sa naissance parce qu'il devait closer un gros deal."

 

Le silence qui suit a la saveur particulière des repas froids et des promesses non tenues.

 

"Ce n'est pas... Je ne veux pas... C'est juste que..."

 

"Que quoi, Farid ? Que des millions valent plus que la naissance de ton enfant ? Au moins c'est clair. Je mettrai ça dans son carnet de naissance : 'Papa n'était pas là, mais il a fait un très beau pitch ce jour-là.'"

 

Son téléphone vibre. Marc-Antoine, encore : "On discute la stratégie Amsterdam demain ? 7h ?"

 

"Tu devrais répondre", dit Leïla en débarrassant son assiette à peine touchée. "Ça pourrait être urgent. Comme les trois cents derniers mails urgents qui t'ont fait rater les échographies."

 

La voix de Leïla a ce tranchant particulier, celui qu'elle réservait avant aux absurdités du système. Maintenant, il le réalise, c'est lui l'absurdité.

 

"J'essaierai d'être là", murmure-t-il.

"Comme tu as essayé d'être là aux cours de préparation ? Aux rendez-vous gynéco ? Ou comme tu essaies d'être là, tout court ?"

 

"Tu ne comprends pas", commence-t-il, sa voix glissant naturellement vers son ton de négociation. "C'est une opportunité uni..."

 

"Unique ?" coupe Leïla. "Comme la première fois que ton enfant ouvrira les yeux ? Désolée, je parle en termes trop humains peut-être. Je devrais dire : comme le premier KPI de sa vie ?"

 

Il la regarde, cette femme qui porte leur enfant et leurs désillusions en même temps. Son ventre est devenu un rappel constant de tout ce qu'il manque, de tout ce qu'il est en train de perdre pendant qu'il accumule les succès.

 

"Marc-Antoine dit..."

 

"Marc-Antoine." Elle prononce son nom comme une blague qui n'est plus drôle. "Ton gourou du vide, ton prophète du néant corporate. Et que dit le grand Marc-Antoine sur la paternité ? Il a fait un benchmark ? Une étude comparative du ROI émotionnel ?"

 

Dans sa poche, son téléphone continue de vibrer comme une conscience digitale.

 

"Tu sais quoi ?" reprend-elle en caressant son ventre, "j'ai fait les calculs. En huit mois, tu as assisté à deux rendez-vous médicaux sur douze. Tu as manqué trois cours de préparation. Tu n'as pas encore monté le berceau - trop de calls avec Berlin. La table à langer attend depuis trois semaines - problème de scheduling avec Munich."

 

Elle marque une pause, ses yeux plantés dans les siens.

 

"Par contre, tu as fait cinquante-trois allers-retours Amsterdam-Paris. Cent douze calls stratégiques. Quatre cents heures de réunions. Et environ mille promesses de 'je serai là la prochaine fois'."

 

Farid ouvre la bouche, la referme. Même son vocabulaire corporate semble l'abandonner face à cette comptabilité implacable.

 

"Le plus drôle", continue-t-elle avec ce sourire qui ne monte pas jusqu'à ses yeux, "c'est que tu ne vois même pas le problème. Tu crois vraiment qu'être père, c'est comme être manager ? Que tu peux déléguer les moments importants ? Faire un débriefing plus tard ?"

 

"Je serai là pour la naissance", promet-il, mais les mots sonnent creux même à ses oreilles.

 

"Comme tu étais là quand on a choisi la couleur de la chambre ? Ah non, pardon, tu as 'participé en distanciel'. Heureusement que le jaune pâle passe bien en visio."

 

Elle se lève, range les assiettes avec des gestes trop mesurés pour être naturels. Dans le silence de leur cuisine, le bruit des couverts résonne comme un réquisitoire.

 

"Tu sais ce qui me fait le plus mal ?" Sa voix est plus douce maintenant, presque triste. "C'est que tu es devenu exactement ce que tu dénonçais il y a deux ans. Tu te souviens ? 'Le système ne m'aura pas', tu disais. 'Je vais le changer de l'intérieur.'"

 

Elle se retourne, une main sur son ventre :

"Félicitations, Hbiba. Tu as réussi. Le système ne t'a pas eu. Il t'a transformé. Et maintenant, tu es tellement occupé à le servir que tu ne vois même plus ce que tu perds."

 

Son téléphone vibre à nouveau. Cette fois, c'est un mail du board d'Amsterdam : "Planning confirmation required."

 

"Tu devrais répondre", dit Leïla en sortant de la cuisine. "Pendant que tu confirmes ta présence là-bas, je vais appeler ta mère. Elle au moins sera là pour la naissance. Comme elle est là tous les jours depuis trois mois pendant que tu... comment tu dis déjà ? Ah oui : 'scalises le business model européen'."

 

Farid fixe l'écran de son téléphone. Le mail d'Amsterdam brille comme une promesse dorée. À côté, sur le frigo, l'échographie de leur bébé semble le regarder avec les yeux de Leïla.

 

"Je peux peut-être..." commence-t-il.

 

"Peut-être quoi ? Faire un Doodle pour voir quelle heure arrange tout le monde ? Proposer un consensus agile entre la signature du contrat et la naissance de ton fils ?"

 

Elle s'arrête à la porte de la cuisine, une main sur le chambranle :

"Tu sais ce qu'il y a de pire ? C'est que même maintenant, même pour ça, tu cherches encore un compromis."

 

"Je..." Mais sa réponse est coupée par le bruit sourd d'un verre qui tombe.

 

Il se retourne. Leïla est immobile dans l'encadrement de la porte, une main crispée sur son ventre, l'autre agrippée au chambranle. Une flaque d'eau s'étend lentement sur le carrelage.

 

"Non", murmure-t-elle. "Non, non, non. Pas maintenant. Pas trois semaines avant."

 

Le temps se fige. Sur son téléphone, le mail d'Amsterdam clignote toujours. Sur le frigo, leur planning est encore marqué au 15 mars. Mais visiblement, leur fils a hérité du sens de l'ironie de sa mère.

 

"Je..." Farid reste planté là, son cerveau corporate cherchant désespérément un process à suivre pour cette situation.

 

"Si tu oses dire que ça ne rentre pas dans le planning..." La voix de Leïla est coupée par une contraction. "... je jure que je nomme ce bébé Marc-Antoine, juste pour te punir."

 

"Il faut... il faut qu'on aille à la maternité", réussit-il à articuler, son cerveau oscillant entre protocole d'urgence et panique pure.

 

"Non, vraiment ? Je pensais qu'on pouvait faire ça en télétravail."

 

Même en pleine contraction, Leïla garde ce mordant qui l'a fait tomber amoureux. Qui le terrifiait maintenant.

 

Son téléphone vibre. Marc-Antoine : "Urgent - Amsterdam veut avancer la signature. Demain 9h."

 

Une nouvelle contraction. Plus forte.

"Farid..."

"Je... je dois juste..."

"Si tu regardes encore une fois ce téléphone, je te jure que..."

 

La suite de sa phrase se perd dans une grimace de douleur. La flaque s'agrandit. Le temps accélère. Son téléphone continue de vibrer comme le métronome d'une vie qui lui échappe.

 

"Je vais appeler un Uber", dit-il en mode automatique.

"Ta mère", corrige Leïla entre deux souffles. "Tu vas appeler ta mère. Parce que là, maintenant, j'ai besoin de quelqu'un qui sait faire la différence entre une urgence corporate et un bébé qui arrive."

 

Sa mère décroche à la première sonnerie, comme si elle attendait ce moment depuis des semaines. Son "J'arrive, habibi" a la force tranquille des femmes qui ont déjà traversé ces moments.

 

Dans la voiture, Leïla respire comme on le leur a appris aux cours qu'il a manqués. Sa mère lui tient la main pendant qu'il conduit, les yeux rivés sur la route, son cerveau oscillant entre deux mondes : son téléphone qui vibre dans sa poche et les gémissements étouffés de sa femme.

 

À la maternité, tout s'accélère. Les sages-femmes. Les questions. Les formulaires. 

"Première grossesse ?"

"Terme prévu ?"

"Antécédents ?"

 

Il répond mécaniquement, réalisant qu'il ne connaît pas la moitié des réponses.

 

"Contractions toutes les trois minutes", annonce une sage-femme après l'examen. "On va vous installer en salle de pré-travail."

 

Le ballet du personnel médical commence. Leïla est branchée à des moniteurs qui bipent au rythme de leur enfant. Sa mère s'installe dans un coin de la chambre, silencieuse mais présente, comme une ancre dans la tempête.

 

"Le travail peut durer plusieurs heures", explique la sage-femme. "Surtout pour un premier."

 

Plusieurs heures. Les mots résonnent dans la tête de Farid comme un compte à rebours. Son téléphone vibre à nouveau. Marc-Antoine : "Réunion préparatoire dans 2h. Critical."

 

"Tu peux le regarder", dit Leïla entre deux contractions. Sa voix est étrangement calme. "De toute façon, tu en meurs d'envie."

 

Sa mère lui lance ce regard, celui qui dit plus que tous les reproches du monde.

 

Trois heures passent. Le soleil se lève sur une chambre où le temps semble suspendu. Les contractions s'intensifient. Leïla s'accroche aux barreaux du lit, son corps entier tendu par l'effort.

 

"Quelque chose ne va pas", murmure une sage-femme à sa collègue.

 

Le monitoring s'affole. Plus de médecins entrent. L'inquiétude dans leurs regards est à peine masquée par leur professionnalisme.

 

"Madame Benmokhtar", annonce enfin le gynécologue de garde, "nous détectons une anomalie. Un placenta accreta. C'est une complication qui nécessite une césarienne immédiate."

 

"C'est grave ?" La voix de sa mère tremble légèrement.

 

"C'est délicat. L'intervention sera longue. Six à sept heures probablement. Il faut agir maintenant."

 

Dans sa poche, le téléphone de Farid vibre à nouveau. Cette fois, c'est le board d'Amsterdam directement : "La signature ne peut pas être reportée."

 

"Je veux ma mère avec moi", dit Leïla alors qu'on prépare son transfert au bloc. 

 

La sage-femme secoue la tête : "Un seul accompagnant en salle de césarienne. Le papa ou..."

 

"Ma mère", répète Leïla. Elle ne regarde même pas Farid. Elle sait déjà.

 

Dans le couloir qui mène au bloc, les roues du brancard crissent sur le sol. Sa belle-mère suit, droite et digne. Farid reste planté là, son téléphone à la main comme une bouée de sauvetage corporate.

 

"Vous pouvez attendre en salle d'attente", suggère une infirmière. "L'opération va être longue."

 

Six à sept heures.

La signature à Amsterdam est dans quatre heures.

Son enfant va naître aujourd'hui.

Deux cent huit millions d'euros.

Sa femme sur une table d'opération.

Le plus gros contrat de sa carrière.

 

5h du matin : 

Le bloc opératoire avale Leïla et sa belle-mère. Le couloir redevient silencieux.

 

6h : 

"On ne peut pas reporter", insiste Marc-Antoine au téléphone. "Les Néerlandais sont intraitables. C'est maintenant ou jamais."

"Ma femme est en train d'accoucher."

"En visio, Farid. On peut faire la signature en visio."

 

7h :

Une infirmière passe : "Pas de nouvelles. C'est normal, l'opération sera longue."

Son écran clignote : "Final review avant Amsterdam ?"

 

8h :

"C'est ta carrière qui se joue", murmure Marc-Antoine dans son oreillette. "Le board entier te regarde."

La porte du bloc reste désespérément fermée.

 

8h30 :

"Je dois y aller", dit-il au vide du couloir. 

Personne ne répond. 

Il laisse un mot à l'accueil : "Urgence professionnelle. Appelez-moi dès qu'il y a du nouveau."

 

8h45, réception de la maternité :

Il signe la décharge d'absence. Son stylo tremble légèrement. L'infirmière à l'accueil le regarde avec ce mélange de pitié et de dégoût qu'il commence à bien connaître.

 

9h, dans le taxi :

Son costume est froissé par la nuit d'attente. Il tente de se recoiffer dans le rétroviseur. Le chauffeur le regarde dans le miroir :

"La maternité... c'est pas un endroit qu'on quitte habituellement à cette heure-ci."

 

9h30, Tour InnovCorp :

"Tu as fait le bon choix", assure Marc-Antoine en lui tendant un café. "La famille comprend toujours. Les clients, jamais."

 

10h, salle de réunion Mindset :

Les Néerlandais arrivent. Les contrats sont prêts. Son téléphone est en silencieux.

Sur l'écran tactile, les millions défilent.

Dans une salle d'opération quelque part, sa vie défile aussi.

 

10h30, bureau de Marc-Antoine :

La signature est rapide, clinique. Poignées de main, congratulations, champagne.

"Bienvenue au board", sourit le CEO néerlandais. "Nous entrons dans une nouvelle ère."

Farid sourit mécaniquement. Son téléphone est une pierre dans sa poche.

 

11h, ascenseur :

Il vérifie ses messages. Rien de la maternité.

Il pense à Leïla, à leur enfant qu'il n'a pas vu naître.

L'ascenseur monte, impassible.

 

11h30, hall de la Tour :

Son chauffeur l'attend. Direction la maternité.

"J'ai raté la naissance de mon fils", murmure-t-il.

Le chauffeur secoue la tête : "Il y a des choses qu'on ne peut pas rattraper, patron."

 

12h, maternité :

Les couloirs sont calmes. Trop calmes.

La chambre est vide. Le lit est fait.

Une infirmière entre : "Vous êtes le mari de Madame Benmokhtar ?"

Son cœur s'arrête.

"Votre femme vous attend chambre 312."

 

12h10, Maternité Port-Royal, couloir du 3ème étage :

Il court presque. Les numéros des chambres défilent. 310... 311...

 

Chambre 312 :

Il pousse la porte. La scène le fige sur place.

 

Leïla, pâle, semble perdue dans son lit. Sa mère est assise à côté d'elle, un petit paquet dans les bras. 

 

"Farid ?" La voix de Leïla est un murmure rauque.

 

Il s'approche, les jambes molles. Dans les bras de sa belle-mère, un minuscule visage fripé émerge d'une couverture bleue.

 

"Je te présente ton fils", dit simplement Leïla.

 

Son fils. Les mots résonnent étrangement. Il tend les bras maladroitement, prend ce petit paquet de vie contre lui.

 

"Il s'appelle Rayan", continue Leïla. "Ça veut dire..."

"La porte du paradis", complète Farid. Sa voix tremble.

 

Sa belle-mère se lève : "Je vous laisse en famille."

 

Famille. Le mot résonne dans la pièce silencieuse. Quatre syllabes qui pèsent plus lourd que 208 millions d'euros.

 

Sur son lit, Leïla le regarde. Ses yeux sont cernés, mais son regard est clair. 

 

"Tu as signé." Ce n'est pas une question.

 

Farid baisse les yeux. Son fils s'agite dans ses bras, comme s'il sentait la tension.

 

"Oui." Sa voix est à peine audible.

 

Le silence s'étire. Le bébé gémit doucement.

 

"J'ai failli mourir", dit soudain Leïla. "Une hémorragie. Ils ont dû..."

Sa voix se brise.

 

"J'ai eu tellement peur, Farid. Tellement besoin de toi. Et tu n'étais pas là."

 

Chaque mot est comme un coup. Il serre son fils plus fort, comme un bouclier contre la vérité.

 

"Je suis désolé." Un murmure pitoyable.

 

Leïla ferme les yeux un instant. Quand elle les rouvre, ils sont pleins de larmes.

 

"J'ai cru qu'on allait mourir. Moi, le bébé. Et tout ce à quoi je pensais, c'était à toi. À nous. À tout ce qu'on a raté."

 

Une larme roule sur sa joue. Rayan s'agite, comme s'il ressentait la douleur de sa mère.

 

"Je ne peux plus faire ça, Farid. Je ne peux plus être la deuxième option. Et notre fils mérite mieux qu'un père à temps partiel."

 

Farid sent sa gorge se serrer. Il regarde ce petit être dans ses bras, ce concentré d'avenir.

 

"Qu'est-ce que tu veux dire ?"

 

Leïla essuie ses larmes d'un geste rageur.

 

"Je veux dire que tu as un choix à faire. Ton fils et moi, ou InnovCorp et Marc-Antoine."

 

Le bébé pleure maintenant. Farid aussi, réalise-t-il.

 

Leïla se redresse péniblement, la douleur encore visible sur son visage. Elle tend les bras et Farid y dépose leur fils, un transfert de responsabilité si lourd de sens.

 

"Je ne veux pas te quitter." Les mots sortent comme une prière, une supplication.

 

Leïla caresse la joue de Rayan qui s'apaise à son contact. Son regard est plein d'amour, et de quelque chose d'autre. De la déception peut-être.  

 

"Alors prouve-le. Sois là, vraiment là. Pas seulement physiquement. Sois le père que Rayan mérite. Le mari dont j'ai besoin."

 

Farid hoche la tête frénétiquement, des promesses pleins les lèvres. Il les pense, à cet instant. Il veut y croire.

 

Leïla soupire. "Je sais que tu le veux. Mais le vouloir ne suffit pas. Il va falloir faire des choix. Des vrais choix."

 

Farid s'assoit au bord du lit, prend la main de Leïla dans la sienne. Sa peau est froide, fragile. 

 

"Je vais changer", promet-il. "Je vais être là. Pour toi, pour Rayan. Je vais... je vais prendre un congé paternité. Ralentir sur les projets. Déléguer."

 

Leïla le regarde, et pour la première fois depuis longtemps, il a l'impression qu'elle le voit vraiment. Pas le Business Developer, pas le Golden Boy d'InnovCorp. Juste Farid, avec ses failles et ses peurs.

 

"Je ne te demande pas de tout quitter. Je sais que ton travail est important pour toi. Mais nous aussi, on doit être importants. Plus importants."

 

Farid hoche la tête, la gorge serrée. Il regarde son fils, si petit, si parfait. 

 

"Vous êtes ce qu'il y a de plus important", murmure-t-il.

 

Et à cet instant, il le pense. Vraiment. Avec chaque fibre de son être. En tout cas, il le croit.

 

Mais dans sa poche, son téléphone vibre. Un message. Puis deux. Puis trois.  

 

Le monde extérieur qui le rappelle.  

 

L'empereur est nu. Mais il est toujours empereur.

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LogistiX
Posté le 08/11/2024
Je réponds ici à ton commentaire du chapitre précédent. Ton style est déjà en train de s'alléger. Les changements de point de vue sont moins fréquents, la lecture plus fluide. Cela n'empêche pas les deux mondes d'entrer en conflit, et je suis prêt à t'aider si tu as besoin de quelqu'un pour tenir Farid pendant que tu le gifles.
L'heure de la résolution semble approcher à grands pas avec cet ultimatum de Leïla, et pourtant je sais qu'il te reste beaucoup à écrire. J'attends de voir quelles péripéties tu nous réserves.
Nqadiri
Posté le 08/11/2024
Uniquement la résolution de la première partie. J’accepte ton invitation, il mérite plus qu’une gifle ..:
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