Les premiers rayons de l'aube se frayaient un chemin à travers les arbres épais, baignant la cabane isolée d'une douce lumière dorée. À l'intérieur, la petite pièce était illuminée par les lueurs vacillantes d'une lanterne posée sur la table. Léora, Alric, et Elyon se tenaient autour de la table, étudiant la carte ancienne qui montrait le chemin vers le temple de Kaelor. Les lignes fines et tremblantes de l'encre sur le parchemin s'entremêlaient pour former des contours montagneux, des rivières sinueuses et des forêts denses. Des annotations en langue ancienne parsemaient la carte, indiquant des repères et des avertissements. Léora, les sourcils froncés de concentration, traça le chemin du doigt.
— Nous devrons traverser les collines des Esprits, puis longer la rivière d'Elarin avant de pénétrer dans la forêt noire de Mörthir. Ce n’est qu’après cela que nous atteindrons enfin les montagnes de Kaelor.
Elyon hocha la tête, son visage sérieux et calculateur.
— La route est longue et semée d'embûches. Nous devrons être prudents et économiser nos forces. Le moindre faux pas pourrait nous coûter cher.
Alric, cependant, semblait moins préoccupé. Avec un sourire malicieux, il sortit un vieux grimoire poussiéreux de son sac.
— Eh bien, mes amis, j'ai trouvé quelque chose d'intéressant à la bibliothèque pendant que vous étiez occupés à chercher cette carte. Il posa le livre lourd sur la table avec un air de triomphe. Le titre, écrit en lettres dorées ternies par le temps, était La Légende de l'Épée d'Argent
Léora et Elyon se penchèrent pour examiner le livre, leurs yeux s'illuminant de curiosité.
— Où as-tu trouvé ça ? demanda Léora, intriguée.
— Il était caché dans un coin sombre, couvert de poussière et de toiles d’araignées, répondit Alric, tout fier de sa découverte. Je me suis dit que ça pourrait nous être utile. Après tout, nous cherchons l’épée d’argent, non ?
Elyon ouvrit le grimoire avec précaution, feuilletant les pages jaunies et craquelées par le temps. Les mots étaient écrits dans une langue ancienne, mais grâce à son entraînement et ses études, il pouvait en comprendre une bonne partie. Il lut à haute voix les premières lignes :
— Dans les temps anciens, une épée d’argent fut forgée dans le feu éternel des étoiles, infusée de la magie des anciens dieux. L'épée, connue sous le nom de Luminara, avait le pouvoir de repousser les ténèbres et de purifier les âmes corrompues. Mais elle fut cachée dans le temple de Kaelor, protégé par des sorts puissants et des gardiens immortels, afin que nul ne puisse l'utiliser à des fins maléfiques.
Léora et Alric écoutaient attentivement, fascinés par l’histoire.
— Cela confirme ce que nous savions déjà, murmura Léora. L'épée a été cachée pour une bonne raison. Mais pourquoi nous, pourquoi maintenant ?
Alric haussa les épaules.
— Peut-être que le destin a décidé que c’était à notre tour de la retrouver. Et peut-être que ce livre nous en dira plus sur ce à quoi nous devons nous attendre dans le temple.
Elyon continua de feuilleter le grimoire, cherchant des indices supplémentaires. Sans un mot, Léora se laissa aller contre Alric, sa tête trouvant refuge sur son épaule. Alric, avec un sourire tendre, passa un bras autour d'elle pour la soutenir. D'un geste délicat, il commença à lui caresser les cheveux, ses doigts glissant doucement à travers ses mèches emmêlées. Léora soupira de soulagement, sentant la chaleur réconfortante d'Alric contre elle. Peu à peu, le poids de l'épuisement l'emporta, et elle s'endormit. Malgré la gravité de leur situation, un sentiment de paix envahit Alric, trouvant un réconfort inattendu auprès de Léora. Après une heure de recherches, Elyon trouva une section qui semblait parler des pièges et des protections autour de l’épée. Léora s’éveilla en sursaut, tirée de son sommeil par la voix assurée d'Elyon. Il parlait avec animation, décrivant les secrets du grimoire qu'il venait de découvrir. Clignant des yeux pour s'habituer à l'obscurité de la nuit, Léora réalisa soudain qu'elle était toujours appuyée contre l'épaule d’Alric. Se redressant précipitamment, elle sentit une chaleur envahir ses joues alors qu’elle comprenait qu'elle s'était endormie contre lui. Ses cheveux étaient encore un peu ébouriffés là où Alric les avait doucement caressés. Elle jeta un regard furtif vers lui et croisa son sourire amusé, ses yeux pétillants de malice.
— Bien dormi ? murmura-t-il avec un clin d'œil.
Léora se mordit la lèvre, tentant de cacher son embarras.
— Désolée, je… je ne voulais pas m’endormir comme ça, balbutia-t-elle, les joues encore plus rouges.
Alric sourit encore, un éclat tendre dans ses yeux.
— Tu avais besoin de te reposer. Et puis, je n'ai pas vraiment eu à me plaindre de ce petit interlude.
Elle détourna rapidement le regard, essayant de se concentrer sur les paroles d’Elyon, qui poursuivait son explication. Mais malgré ses efforts, elle ne pouvait empêcher son cœur de battre un peu plus vite et ses joues de rester roses.
— Écoutez ceci, repris Elyon, aucunement perturbé, ses yeux parcourant rapidement les lignes. Pour atteindre l’épée, le chercheur doit d’abord prouver son cœur pur et son intention noble. Les chemins sont parsemés d’énigmes et de dangers, et seul celui qui est digne pourra brandir l'épée sans en subir la colère.
Léora soupira, sentant le poids de leur quête peser sur ses épaules.
— Cela signifie que nous ne devons pas seulement être prêts physiquement, mais aussi mentalement et spirituellement. Ce ne sera pas un simple voyage.
Alric hocha la tête, son expression devenant plus sérieuse.
— Alors, nous devrions nous préparer. Je vais chercher plus de provisions et vérifier nos équipements. Nous devrons partir dès que possible.
Alric, profitant encore de l'instant et du rougissement timide de Léora, se pencha légèrement vers elle avec un sourire malicieux.
— Eh bien, je pense que nous devrions ajouter une autre chose à notre liste de préparatifs : je te rattraperai si tu tombes.
Il ponctua sa remarque d’un clin d’œil, son ton léger et humoristique rompant momentanément la gravité du moment. Léora, malgré elle, ne put s’empêcher de sourire, sa gêne se dissipant légèrement sous l’effet de l’humour d'Alric.
Ils passèrent les heures suivantes à se préparer pour le long voyage vers Kaelor. Léora s’assura qu’ils avaient suffisamment de nourriture et d’eau pour le voyage, tandis qu’Alric vérifiait leurs armes et leur équipement, s’assurant que tout était en bon état de fonctionnement. Elyon, de son côté, passa du temps à méditer et à prier, cherchant à renforcer sa connexion avec les anciennes forces magiques qui pourraient les aider. Alors qu'ils travaillaient, le silence de la cabane était seulement troublé par le bruit du vent soufflant à travers les arbres et le crépitement du feu dans la cheminée. Tous trois sentaient l’imminence de leur départ et la gravité de leur mission pesait lourdement sur eux. Après quelques heures, ils se rassemblèrent à nouveau autour de la table, leurs préparatifs enfin terminés. Léora regarda ses amis, leur adressant un sourire encourageant.
— Nous avons tout ce qu’il nous faut. Il est temps de partir.
Elyon hocha la tête, serrant le grimoire contre sa poitrine.