Ils quittèrent la cabane à l'aube, alors que le soleil se levait lentement au-dessus de l'horizon, offrant une lumière dorée qui baignait le monde d'une douce chaleur. La fraîcheur matinale apportait un contraste agréable avec la chaleur réconfortante du feu qui avait réchauffé leurs corps la nuit précédente. Le paysage autour d’eux était un tableau vivant : les arbres étendaient leurs branches comme pour saluer les premiers rayons du jour, et les chants mélodieux des oiseaux se mêlaient au doux murmure de la brise qui caressait les feuilles. La troupe avançait en silence, chacun perdu dans ses pensées tandis que leurs pas résonnaient doucement sur le sol encore humide de rosée. Alric, en tête, marchait d'un pas assuré, ses yeux scrutant attentivement le chemin devant eux. Sa main était posée sur la garde de son épée, prête à dégainer au moindre signe de danger. Léora et Elyon suivaient de près, les yeux balayant constamment leur environnement, conscients que des dangers pouvaient surgir à tout moment. Les collines des Esprits se dessinaient en arrière-plan, imposantes et mystérieuses. Connues pour être hantées par les âmes des anciens guerriers, elles étaient redoutées par les habitants d’Elyndra. Bien que beaucoup les considéraient comme des légendes, l'atmosphère pesante et les ombres mouvantes laissaient planer un sentiment d’appréhension. Alric, toujours pragmatique, jetait des regards furtifs vers ces collines tout en gardant une attitude détendue. Sa bravoure était indéniable, mais il ne laissait jamais sa garde tomber.
— Souvenez-vous, dit Elyon à voix basse, interrompant le silence avec une note de sérieux, nous devons rester en dehors des chemins principaux autant que possible. Plus nous sommes discrets, moins nous aurons de chances d'être repérés.
Léora hocha la tête en signe d’assentiment, resserrant sa cape autour d’elle pour se protéger du vent froid qui soufflait des collines. Son regard était fixé sur le chemin tortueux qui serpente devant eux, ses pensées vagabondant sur les épreuves qui les attendaient.
— Nous devrions atteindre la rivière d’Elarin avant la nuit si nous continuons à ce rythme. Nous pourrons y faire une pause et récupérer, proposa-t-elle, essayant de donner un but à leur marche incessante.
Ils poursuivirent leur chemin tout au long de la journée. Les collines se dressaient comme des géants endormis, et les vallées verdoyantes offraient des panoramas changeants. La marche était longue et épuisante, et la fatigue commençait à se faire sentir. Léora trébucha plusieurs fois sur les racines et les pierres qui parsemaient le sentier. À chaque fois, Alric était là pour la rattraper, son regard empreint d’un mélange d’amusement et de prévenance.
— Fais attention, Léora, dit-il avec un sourire en coin, alors qu’il la rattrapait une fois de plus. Tu risques de faire un plongeon imprévu dans les buissons.
À peine avaient-ils fait quelques pas supplémentaires que Léora trébucha à nouveau, ses pieds se prenant dans une racine malicieusement dissimulée. Alric, toujours aussi rapide, la saisit par la taille et la redressa, l’aidant à retrouver son équilibre.
— Tu es vraiment étourdie, commenta Elyon en souriant légèrement, tout en vérifiant la carte qu'il tenait.
Léora, essoufflée mais résolue, lança un regard d'exaspération à Elyon.
— J'ai toujours été maladroite, avoua-t-elle en haussant les épaules, les cheveux éparpillés autour de son visage. Tu comprends maintenant pourquoi je m’étonne que ce soit moi qu’on ait choisie pour cette foutue prophétie.
Les trois compagnons continuèrent leur chemin, l’atmosphère se chargeant lentement d’un mélange de fatigue et de camaraderie. Ils traversèrent des vallées herbeuses aux couleurs chatoyantes et grimpèrent des collines escarpées, le paysage changeant lentement avec l’heure. Alors que le soleil commençait à descendre vers l’horizon, leur rythme ralentit légèrement. La fatigue se lisait sur les visages de chacun. Alric, en particulier, profitait de ces moments pour faire des blagues et alléger l’atmosphère, même si ses propres muscles commençaient à se tendre.
— À ce rythme-là, nous devrions bientôt envisager de passer la nuit à la belle étoile, plaisanta-t-il, son regard brillant d’une lueur malicieuse. Je peux toujours improviser un abri avec des branches et des feuilles, si cela vous tente.
Léora sourit faiblement, se concentrant sur la voie devant elle pour éviter de trébucher une fois de plus. Elyon, quant à lui, continua de surveiller la carte, son visage marqué par une concentration sérieuse. Alors que les ombres s’allongeaient, ils arrivèrent enfin à la rivière d’Elarin. Le bruit de l’eau coulant paisiblement était apaisant après une journée de marche intense. Ils trouvèrent un endroit où s’arrêter, se reposant au bord de l’eau pour se désaltérer et se restaurer. La nuit tombait doucement, enveloppant le monde de sa sombre couverture. Alric et Léora s’installèrent près du feu qu’ils avaient allumé pour se réchauffer, tandis qu’Elyon continuait de consulter la carte et de préparer leur itinéraire pour le lendemain..La marche vers le temple de Kaelor ne faisait que commencer, et leur voyage était loin d’être terminé. Mais, ensemble, ils se préparaient à affronter les défis à venir avec détermination et espoir.