Ce fut Jarbias, le manieur d’arbalète, qui se réveilla en premier. Le corps meurtri. Sa mémoire était encore confuse. Il se souvenait de s’être relevé pour aider son ami. L’arbalétrier se remémora avoir chargé son arme et tenté de viser. La seconde d’après, le silence envahit la ruelle. Ensuite, sa tête frappa violemment la porte en bois, à quelques mètres derrière lui. Il balaya l’impasse du regard, cherchant ses coéquipiers. L’un gisait étalé dans des caisses, le crâne fendu. À l'endroit où Jarbias avait aperçu le bretteur pour la dernière fois, un cercle de couleur noirâtre était discernable sur le sol. Au-delà, l’onde de choc avait expulsé les pavés de la route dans tous les sens. Comment une simple sorcière sans magie avait pu faire cela, se questionna-t-il ?
Sa tête résonnait, son corps lui infligeait des douleurs intenses. Son visage couleur porcelaine était cramoisi. Ses oreilles ensanglantées bourdonnaient et un sifflement continu lacerait ses tympans. Solaë s’éveilla avec difficulté. Désorientée. Avec l’aide de son bras égratigné et d’un sursaut de volonté, elle se redressa. Assise, dos au mur, le regard flou, la jeune femme peinait à respirer. Ses yeux captèrent un mouvement. Était-ce la mort qui venait la chercher ?
Jarbias avançait très lentement vers sa cible, craignant une nouvelle attaque éclair. L’arbalète chargée et braquée vers la femme à demi-consciente, adossée au mur. Il était sérieusement blessé, peinant à garder l’arme en main, mais il se délecta de cette situation. Il réfléchissait au discours qu’il allait lui faire avant de l’abattre. Soudainement, un serpent vert vif tomba sur la main tenant l’arme. Surpris et apeuré, l’arbalétrier la jeta loin de lui.
— C’est toi, sorcière, qui tente de me faire fuir ? Tu ne m’auras pas deux fois avec ce petit tour. Fais tes prières, ma belle !
Une douleur de brûlure intense lui remonta le long du poignet. Paniqué, il examina ce qui avait provoqué cette sensation. Un autre serpent s’était enroulé autour de son bras, les crocs plantés dans la chair. Jarbias le secoua énergiquement afin de le chasser. À présent horrifié, une cohue de reptiles multicolores grouillait sur lui. Sa peau cloquait, les morsures déversaient en lui un liquide bouillant. Paralysé, le regard vitreux, il observa ses doigts devenir incandescents. Ses forces le quittèrent et l’homme s’effondra, mort.
Une chaleur anormale se déversa dans l’impasse et fit rouvrir les yeux de Solaë aux abords de la mort. Un souffle ardent et puissant fit voltiger ses longs cheveux blanchâtres. La température augmentait de plus en plus. Elle peina grandement à distinguer ce qu’il se passait devant elle. Une silhouette approchait lentement en tenant une forme indistincte dans les mains. La tueuse finit par reconnaître l’inconnu. C’était celui qui allait mettre un terme à sa piètre vie, l’arbalétrier du sinistre groupe de mercenaires. Il la regarda, l’œil rempli de haine et de mépris.
Solaë accueillait la mort en amie, lui faisant oublier les multiples douleurs de son corps. Elle n’avait pas peur, ni aucune crainte. Son heure était venue. La tueuse ferma ses yeux et patienta sereine.
Un hurlement d’effroi vint briser sa quiétude. La jeune femme s’obligea à regarder une nouvelle fois. Le mercenaire face à elle avait jeté son arme et secouait violemment son bras. De petites flammèches apparaissaient tour à tour sur son corps et s’immisçaient en lui. Il gesticulait dans tous les sens en se grattant nerveusement la peau. À présent, dans ses veines s’écoulaient un liquide magmatique, le consumant de l’intérieur. L’homme confus suppliait de se faire retirer ces horribles serpents. Sa voix brisée résonnait dans l’obscurité de la ruelle. Une vague d’odeur de chair brûlée inonda les lieux. L’arbalétrier tomba à genoux, l’œil vitreux.
— Nous voilà quittes, chère amie ! affirma une voix féminine, apparaissant derrière le corps sans vie et encore fumant du mercenaire. N’aie pas crainte, ma douce, ce n’est pas aujourd’hui que tu mourras ! Après avoir entendu l’explosion, j’ai accouru et surpris ce gredin te mettre en joue, toi qui m’as sauvé plus tôt dans la journée.
-Qu.. Qui… Qui êtes-vous ? bégaya Solaë, proche de l’évanouissement. Je… n’ai... sauvé personne… aujourd’hui…
— Reste calme, tu n’es pas en danger avec moi. Je connais une très bonne guérisseuse non loin, une vieille amie, dirons-nous. Elle te remettra sur pied rapidement.
— Co… Comment avez… Vous… Tué cet homme ? questionna la tueuse.
— Secret de sorcière ! ricana la femme aux cheveux flamboyants. Dors paisiblement, je veille sur toi ! lui murmura-t-elle en caressant son visage ensanglanté. Dors !
Un peu triste d'apprendre que ce sera le dernier chapitre que tu posteras sur plume d'argent... j'essaierai de faire un tour sur Wattpad :)
Sinon par rapport à ce chapitre très court, il était vraiment chouette. La fin de la bataille contre les pervers ahaa et celle qui vient la sauvé n'est autre qu'Eulalie :)
Rien à dire sur la forme ^^
Merci d'avoir partagé ton histoire ici, et heureux d'être arrivé à temps pour la découvrir :)
Je l'espère à bientôt.
Amicalement.
Talharr
Tu es toujours fidèle au poste et cela fait plaisir !
Merci beaucoup pour ton commentaire et ton soutien. Je serais resté volontiers avec vous sur ce site, mais visiblement, c'est impossible.
Je me suis inscrit sur différentes plateformes. Si tu notes sur Google le nom de mon roman, tu devrais pouvoir me retrouver. J’ai encore beaucoup de choses à raconter.
À bientôt.
Zao