Tout à mon désespoir, je ne réalisai qu’au bout de longues secondes que cette voix m’était familière. C’était celle d’Eemke. Comme elle avançait au milieu des rayonnages, j’aperçus son visage entre deux encyclopédies. Semblable à celui de mes souvenirs. Je la revis dans son maillot de bain vert pâle et son chignon me prendre la main pour marcher dans les couloirs de la piscine. Je la revis ombre menaçante en train de plonger vers moi. Je me revis la frapper et la griffer tandis qu’elle essayait de me maîtriser.
J’avais atteint cette femme dans sa chair alors qu’elle tentait de me secourir. Elle devait me haïr, autant que je m’étais haïe pour ce jour maudit. Je me souvins pourtant comme mes espoirs étaient grands quand je conversais avec elle dans la voiture. Elle s’était confiée à moi comme à une amie sur son enfance au Château, m’avait décrit ses merveilleux séjours à Emisal. En la revoyant, je me rappelai avoir cru en cette femme, comme j’avais cru en Arèle. Pourtant, elle avait dû pousser pour que je parte, refusant sans doute de me revoir. Et malgré cela, le destin me remettait sur sa route. Que dirait-elle ?
Lasse de fuir et de me cacher, je ne bougeai pas quand Eemke avança vers moi. Je me recroquevillai contre mes genoux, comme un animal terré face aux chasseurs. Plus que jamais, je regrettai cette folle expédition qui m’avait fait abandonner Givke pour l’illusion d’une vie libre avec Hinnes. À chaque pas d’Eemke, je replongeai un peu plus dans des cauchemars que j’avais tenté d’oublier. Je m’immobilisai, glacée jusqu’au sang, quand son ombre s’éleva à mes pieds. Puis elle se trouva au-dessus de moi et elle me vit.
Elle s’arrêta net tandis que la stupeur envahissait son visage. Ses bras tombèrent contre sa courte jupe rouge et elle lâcha le livre qu’elle tenait. Nous nous regardâmes dans un silence abyssal pendant quelques instants puis elle s’agenouilla en se jetant sur moi. Je fermai les yeux, plaçai mes coudes en position défensive. Les mains d’Eemke se posèrent au bas de mon cou, me relevèrent et je crus qu’elle allait m’étrangler. À ma plus grande surprise, elles me caressèrent la nuque et je me sentis doucement attirée contre elle.
— Hildje ! Quelle joie de te voir. J’ai eu si peur pour toi !
J’écarquillai les yeux en essayant de me convaincre que cela ne pouvait être qu’un rêve étrange. Pourtant, l’étreinte d’Eemke était aussi réelle que celle que je partageais avec Hinnes. Mon corps la rendit par réflexe et je me surpris à apprécier le contact de la jeune femme. J’avais assez grandi pendant l’année écoulée pour pouvoir loger ma tête au-dessus de son épaule. Elle ne portait qu’un haut court et mes mains se posèrent sur ses côtes. Le frisson qui me saisit au contact de sa peau nue me rappela douloureusement à mes câlins avec Givke.
— Hildje, que fais-tu ici ?
Seule la vérité me vint :
— J’ai fugué pour retrouver Hinnes. Je suis cachée ici et il m’apporte tout ce dont j’ai besoin.
— Ta famille d’accueil doit s’inquiéter pour toi ! Elle a dû prévenir la police et…
— Je ne crois pas.
À ces mots, le visage d’Eemke s’assombrit : elle avait compris. Sa réaction était si juste que je sus qu’elle avait vécu pareils déboires au temps de sa jeunesse. Elle m’avait dit n’avoir passé que six ans au Château. Le reste de son enfance avait dû se décomposer entre familles d’accueils maltraitantes et foyers instables. Le réaliser fut une sorte de soulagement : je n’étais pas seule à vivre ces tourments, Eemke les avait connus et s’en était sortie. Je vis en la belle jeune femme qui me faisait face une adulte que je pouvais devenir. Cependant, une part de mon esprit peinait encore à accepter l’oubli soudain de l’incident de la piscine et je demandai :
— Tu ne m’en veux pas ?
— Hildje ! Comment peux-tu penser… Je ne t’en ai jamais voulu !
— Mais Arèle m’avait dit que tu avais eu peur, que tu n’allais plus travailler au Château, que…
— Oui, j’ai eu peur. Oui, j’ai cru que je ne reviendrais pas au Château. Ce jour-là, je me suis revue en toi. Ta peur et ta colère m’ont rappelé les miennes. J’ai craint de ne pas être assez forte pour en venir à bout, j’ai craint que mon retour au Château soit au-dessus de mes forces. Quand j’avais ton âge, j’avais le vertige et je pouvais avoir de terribles crises seulement quand on ouvrait ma fenêtre. Alors, tu vois, je comprends ce que tu as ressenti.
Je comprends. Entendre ces deux mots me libéra d’un poids insoutenable. J’aurais voulu me jeter à nouveau dans les bras d’Eemke en la remerciant du soulagement qu’elle venait de m’offrir. Cependant, voyant mon émotion, elle poursuivit son discours :
— Pendant des années, je ne savais pas ce qui provoquait ces crises et j’avais beau tout essayer, cela ne faisait qu’empirer. Quand j’ai eu vingt ans, j’ai rencontré un homme qui acceptait de m’écouter chaque semaine contre une modeste somme d’argent. Il parlait très peu, seulement pour soulever les questions que je ne m’étais jamais posées. Cela a pris du temps, mais j’ai fini par comprendre beaucoup de choses sur moi. Il m’a conseillé de demander les dossiers écrits sur ma famille, les archives de chaque lieu où j’avais vécu. J’ai pu rassembler mon histoire et il me l’a faite écrire. Tout ce qui me paraissait étrange est devenu logique, chacune de mes peurs a trouvé son explication.
Les paroles d’Eemke faisaient écho en moi et je m’accrochais à ses lèvres. Au fond de moi, je savais ce qui provoquait ma peur de l’eau : le massacre des miens dans une rivière. Je n’avais jamais envisagé l’éventualité de demander mon dossier pour tenter d’en apprendre plus. Cela devait demander un immense courage.
— D’où venait ton vertige ?
— Quand j’avais trois ans, mon beau-père a poussé mon grand frère par la fenêtre. Nous vivions au sixième étage. On m’a empêché de voir le corps, je me souviens seulement du tintement des alarmes, des cris et des pleurs. C’était un ivrogne. Il est mort peu après, noyé en pleine nuit.
Je fus frappée du calme avec lequel Eemke évoqua cet évènement traumatique. Elle aurait tout aussi bien pu annoncer un menu. Elle semblait avoir fait la paix avec ce passé lointain, sans l’oublier pour autant.
— Ça n’a pas été facile, mais à partir de là, affronter ma peur est devenue possible. Il y a trois ans, j’ai passé une semaine à la montagne.
— L’homme qui t’a aidé, tu penses que je pourrais le voir ?
— Il a disparu en mer lors d’un voyage il y a quatre ans. Mais je suis certaine que tu trouveras un jour une personne qui pourra t’aider comme il m’a aidée.
Comme cet espoir se volatilisait, mon esprit revint à des préoccupations plus urgentes :
— Tu vas me dénoncer ?
— Non. Prends le temps et les forces qu’il te faut, profite de ton ami, et le jour où tu seras prête, je t’aiderai à partir là où tu le veux. Il n’est plus question qu’Hinnes prenne autant de risques, désormais c’est moi qui t’apporterais de quoi vivre. Je m’arrangerais pour te faire descendre dans le parc pendant l’école, tu dois étouffer ici. Je vais aussi te monter un matelas, des lampes et tout ce que tu me demanderas.
— Merci. Merci beaucoup.
— Ah, une dernière chose ! Tu aimes lire ?
Pour la première fois de ma vie, je pus acquiescer.
— Alors il faut absolument que je te montre la collection Plume d’Argent. Leurs livres racontent les histoires les plus merveilleuses qu’il m’ait été donné de lire.
*
Il n’y avait aucune clé sur l’armoire indiquée par Eemke. Une heure plus tôt, j’aurais abandonné mais ses mots m’avaient trop intriguée. Après avoir cherché de longues minutes, je me rappelai qu’Ezor avait rencontré pareille difficulté dans l’une de ses premières aventures. J’allai chercher la bande dessinée. Ezor venait de retrouver un coffret volé par des pirates et devait l’ouvrir avant leur retour. Il faisait jouer deux tiges de métal dans la serrure jusqu’au cliquetis décisif. Je fouillai une bonne heure avant de trouver des outils similaires. Après trois essais infructueux, l’armoire s’ouvrit enfin.
Il y avait huit rangées de livres empilés en désordre, recouverts d’une fine couche de poussière. Tous avaient la même reliure rose pâle avec une plume blanche dessiné sur le dos. J’en pris un au hasard, déchirant au passage une toile d’araignée. Je caressai la couverture, d’un doux cuir, déchiffrai le titre. Les Princes Liés, Tome 1 : Le Temps des Cendres. J’ouvris la première page, lus les premières phrases. Sans m’en apercevoir, je venais de plonger dans un océan de voyages. J’étais prisonnière de la plus belle des captivités.
Je n’interrompis ma lecture que pour m’asseoir près de la fenêtre, à la lumière. Je perdis ensuite conscience de tout. Chaque chute de chapitre en appelait une autre et au détour de certaines pages, de somptueuses illustrations annonçaient des évènements à venir. Je m’attachai vite aux héros, redoutai leurs adversaires et leurs sombres machinations. Le dernier chapitre me laissa choquée et je demeurai bouche-bée quelques instants après avoir refermé le livre.
Dehors, le soleil se couchait alors qu’il me semblait être encore au milieu de l’après-midi. Un phénomène étrange venait de se produire : j’avais vécu plus d’aventures qu’au cours de ma vie entière et pourtant je n’avais pas vu venir le soir. Je me hâtai d’aller chercher les ampoules apportées par Hinnes pour éclairer l’armoire aux trésors. Le cœur battant, je pris les livres un à un en espérant de tout cœur trouver le bon. Enfin, j’aperçus l’objet de ma quête. Les Princes Liés, Tome 2 : Le Chant de Cazalyne. Mon cœur bondit de joie.
Je pris le livre jusqu’à ma chambre de fortune avec précipitation et m’y plongeai malgré ma fatigue. Le découvrir était devenu un impératif. J’étais comme un géant qu’aucune nourriture ne peut rassasier. Je lus sur le dos, sur le ventre, sur le coude ; avec l’œil droit puis le gauche comme mes paupières tombaient de fatigue. Les heures de la nuit filèrent comme se tournaient les pages du roman, insaisissables. À mesure que l’issue de mon voyage s’approchait, je devins fiévreuse. Comment pourrais-je continuer de lire sans cette histoire ? Pourrais-je retrouver un jour son goût délicieux ?
Mon agitation retomba en parcourant l’épilogue, adieu déchirant à cet univers et ses histoires. Ma tristesse se mua cependant peu à peu en reconnaissance à celui ou celle qui avait passé tant de semaines à écrire pour que je puisse rêver. Je m’endormis avant de refermer la dernière page.
*
Hinnes me réveilla pour la première fois depuis mon arrivée au Château. Comme il s’inquiétait de mon état, je lui racontais tout. Je lui mis Les Princes Liés entre les mains, espérant pouvoir lui faire vivre au moins la moitié des émotions que j’avais connues. Il me remercia un peu surpris et nous allâmes nous installer sur les coussins. Quant à moi, je retournai à l’armoire, en tirai un petit livre en espérant que la magie œuvre à nouveau. Nos solitudes. À la simple lecture du titre, je me sentis amère.
Nous lûmes toute la matinée sans échanger un mot et pourtant liés par le froissement des pages. Cette nouvelle histoire n’avait rien avoir avec l’univers de Cazalyne et j’y plongeai pourtant avec la même ferveur. Les tourments d’Émilie résonnèrent assez en moi pour que je me surprenne plusieurs fois à passer mon coude sur les yeux. Elle semblait avoir été écrite pour moi. Si j’avais pu lui donner vie, elle aurait été ma grande sœur et nous aurions pu ensemble nous soutenir. Sa relation avec le narrateur me rappela celle que j’entretenais avec Givke. Une relation avec plus de silences que de mots, où la présence est le meilleur cadeau.
Après avoir tourné la dernière page, je ressentis de plein fouet l’absence de mon amie. Hinnes était à côté de moi, pourtant. Les amours ne se compensent pas. Je maudis mes yeux, incapables de se sécher malgré le passage des mouchoirs. Si j’avais affiché une telle émotion à la ferme, Gretja se serait moquée de moi pendant des semaines. Soudain, je me rappelai qu’Hinnes était attendu pour le repas et sortit brutalement de ma rêverie :
— C’est l’heure ! Il faut que tu partes !
Hinnes bougonna en m’ignorant. Il avait déjà parcouru la moitié de l’ouvrage et sa tête allait de droite à gauche à une vitesse folle. Je lui tirai le bras pour le réveiller et il finit par se lever en bougonnant.
— À tout à l’heure, Hildje, je me dépêche.
Il descendit en prenant son livre.
*
— Et au passage, profitez-en pour aller vous acheter une corde : vous rendriez certainement service à pas mal de monde.
Je m’esclaffai devant la réplique de Jaken. C’était la deuxième fois en autant de pages que je cédai au rire. Quelques lignes plus loin, l’irrévérencieux brigand répéta ce tour de force. Je dus poser le livre pour reprendre mon souffle, profitant de la tension qui s’échappait de mes muscles. L’humour du héros avait autant d’effet sur mon humeur qu’un bain chaud ou une nuit de sommeil. Une nouvelle fois, les livres m’en apprenaient davantage sur moi.
J’ignorais que l’on pouvait rire seule.
*
Eemke portait une robe légère qui découvrait ses bras vigoureux et le bas de ses jambes. Elle portait un collier de fleurs blanches maladroitement attachées. Elle m’expliqua être seule de garde pendant la nuit et nous commençâmes à discuter à voix basse :
— D’où vient ce collier ?
— C’est Ujlej qui me l’a fait pour mon anniversaire. Tu ne connais pas la tradition ?
Cette question me parut étrange. Eemke ne pouvait ignorer qu’aucun anniversaire n’était célébré au Château.
— Non.
— Un collier de blanches fleurs pour une année pleine de bonheur ! On ne t’en a jamais offert ?
Voyant ma réaction, Eemke enchaîna aussitôt :
— Ce n’est pas grave, on va réparer ça ! Quand es-tu née ?
— Je l’ignore.
— Eh bien, décide de la date que tu préfères alors !
— Je ne sais pas….
— Si tu es d’accord, je t’apporte un collier demain. Ce sera ton porte bonheur !
Je rougis, touchée par cette attention que beaucoup auraient trouvé anodine. Eemke me parla de ses propres anniversaires, qu’elle recensait parmi ses meilleurs souvenirs d’enfance. Elle m’expliqua qu’elle avait remis en place des fêtes pour chacun d’entre eux depuis son arrivée. En parlant de ce qu’elle faisait avec les jeunes filles du Château, la voix d’Eemke se chargeait d’enthousiasme. Sans édulcorer la difficulté de son travail, elle en était sans aucun doute passionnée. Je regrettai qu’elle ne soit pas arrivée plus tôt.
Comme nous avions un peu de temps, la discussion glissa sur de nombreux sujets, entre mes lectures et le passé d’Eemke. Comme lors de nos premiers échanges dans la voiture, elle dégageait une bienveillance assez grande pour ouvrir ma carapace. Je me découvrais beaucoup de choses à dire, beaucoup de questions à poser. Eemke y répondait volontiers, me parlait sans difficultés de son passé. À mesure que j’en apprenais davantage sur ce qu’elle avait traversé, je l’admirais davantage. Je me reconnaissais dans ses douleurs, ses peurs et ses doutes. Si elle les avait vaincus, pourquoi pas moi ? Soudain, elle prononça un nom qui me fit tressaillir :
— Si j’ai réussi mes études, je le dois aussi beaucoup à Arèle. Je l’appelais presque toutes les semaines pour qu’elle me rassure et je venais tous les mois pour lui montrer mes écrits. Sans elle, je n’en serais jamais venu à bout.
Voyant mon regard quitter le sien, Eemke se pencha en murmurant :
— Je sais que tu en veux à Arèle de t’avoir orientée hors du Château. Je sais que…
— Elle m’a trahie !
— C’était une erreur, comme nous en faisons tous.
— Elle m’a abandonnée !
Les souvenirs de sa terrible annonce et de mon brusque départ me revinrent en mémoire et des larmes de colère naquirent sur mes joues. Arèle avait été la seule à qui j’avais donné ma confiance et elle l’avait trahie. Je me souvins aussi de la lettre d’Hinnes m’expliquant qu’elle n’avait pas voulu l’aider alors qu’il était au plus mal. Cette femme n’était pas digne de confiance ! Elle était de ceux qui feignent d’être bons pour vous abandonner quand le vent tourne.
— Je ne sais pas tout sur ce qu’elle t’a dit, répondit Eemke, mais je sais une chose et cela j’en suis sûre : Arèle tenait et tient toujours à toi. Je crois qu’elle apprécierait avoir de tes nouvelles. Pourquoi ne pas lui écrire une lettre, je dirais l’avoir reçue par le facteur et…
— Hors de question ! Cesse de parler d’elle !
— Hildje…
— Pars, pars, pars !
Effrayée par mes cris, Eemke recula doucement. Comprenant que j’avais besoin d’être seule, elle disparut dans l’obscurité des couloirs.
*
Quand les lèvres de Jade épousèrent celles de Gina, ma respiration se bloqua. Je reposai le livre devant le choc de cette révélation. Depuis le début du roman, j’avais senti l’étrange tension qui animait les deux femmes lorsqu’elles se trouvaient ensemble. J’avais tressailli à chacun de leurs contacts physiques, souri à chacune de leurs provocations, espéré ne rien voir les séparer. Et pourtant, je n’avais jamais imaginé que cela puisse arriver. Deux femmes à l’amour réciproque.
C’était possible.
*
Les semaines s’échappèrent et les fleurs devinrent fruits. L’été vint au rythme des visites d’Eemke et Hinnes. Je ne quittai mes livres que pour eux ou pour parfois le soir, regarder le soleil mourir à l’horizon. Vint le jour où je dus utiliser un tabouret pour atteindre le haut de l’armoire. Voir les rangées de livres inconnus fondre m’attristait mais rien ne pouvait arrêter ma frénésie. Enfermée, je voyageais par eux, profitant de la compagnie de leurs personnages. Ce n’était que tard le soir que je m’abandonnais au sommeil, le visage rêveur.
J’étais heureuse en ce temps-là. J’avais cessé de compter les jours, de redouter d’être prise. Mon imagination, décuplée par mes lectures, se perdait dans des univers fantastiques où se mêlaient mes personnages favoris. J’avais créé le refuge qui m’avait toujours manqué et je croyais que même la pire réalité ne pourrait m’en faire sortir. À ces histoires et héros impalpables, je devais une liberté nouvelle, la plus belle échappatoire du monde.
Malheureusement, le jour vint où je saisis le dernier livre de la collection Plume d’Argent. Sa couverture était abîmée et ses pages gonflées comme s’il avait été immergé des années auparavant. Je dus l’approcher de mes yeux pour déchiffrer le titre. Ce que disent les Légendes. En l’ouvrant, j’arrivai à une page cornée. Quelques lignes avaient été entourées d’encre et je ne pus m’empêcher de lire.
« Au milieu de toutes ces histoires qui nous consolent, nous questionnent et nous guident, il en arrive parfois quelques-unes, précieuses, spéciales. Ces histoires-ci nous sauvent. Elles nous arrachent à la nuit. »
À l’instant même où je terminais la lecture de ce magnifique passage, je sus que cette histoire serait spéciale à mes yeux. J’allai m’asseoir avec solennité. La boucle ouverte par Les princes Liés allait se refermer.
*
J’étais si concentrée sur ma lecture qu’Eemke me surprit. Je l’entendis s’exclamer :
— Oh ! Tu lis Ce que disent les Légendes ?
— Oui, c’est incroyable !
— Je suis heureuse qu’il te plaise. C’était mon roman préféré. J’espère que je ne l’ai pas trop abîmé.
— C’est toi qui…
— Oui, je l’avais emporté à la mare. Un garçon l’a jeté pour me voir pleurer. Par chance, Arèle a pu le récupérer. J’ai pris ensuite l’habitude de le ranger tout en haut de l’armoire pour que personne ne me le prenne. Je venais souvent seule pour relire mes passages préférés, j’en avais encorné les pages.
Nous discutâmes avec passion de l’univers extraordinaire d’Hydendark. Cependant, regardant sa montre, Eemke s’aperçut que l’heure tournait et me dit :
— Désolée de t’interrompre mais je vais partir. Je dois t’annoncer une mauvaise nouvelle. Des travaux vont commencer dans la bibliothèque cet été.
Cette annonce brisa net mon enthousiasme. Elle était cependant si cruelle et soudaine que je n’en saisis pas tout de suite la portée.
— J’ai fait tout ce que j’ai pu pour te couvrir avec Hinnes. J’ai fait croire à des effondrements, des inondations pour empêcher quiconque d’y aller mais ce secret est devenu trop difficile à cacher. Navrée de te le dire ainsi, Hildje, mais tu vas devoir partir.
*
— Eemke t’a dit ?
Ainsi, Hinnes était aussi au courant. J’acquiesçai en me mordant les lèvres, le corps noué d’angoisses. À ma plus grande surprise, mon ami était moins dévasté que moi. Mon départ prochain ne semblait guère l’attrister outre mesure. Se pouvait-il que son affection ait été feinte ? Je peinais à le croire. Je voulus cacher cette angoisse mais au regard qu’il me lança, je compris que c’était vain. Il me prit la main soudain en s’exclamant :
— Ça m’attriste que ton séjour ici s’achève. Depuis que tu es revenue, je me sens beaucoup mieux. Mais…
Je sentis qu’Hinnes hésitait : il n’était pas seulement venu me parler d’adieux. Le voilà qui souriait en ajoutant :
— On ne peut pas se séparer comme ça. J’ai une idée folle.
*
La veille du grand départ, j’allai ranger l’armoire de la collection Plume d’Argent. J’avais profité de ma dernière semaine dans la bibliothèque pour relire mes exemplaires préférés. Un temps, j’avais envisagé de les prendre dans mes valises mais cela aurait privé d’autres de les découvrir à l’avenir. Et mon désir le plus cher était qu’ils soient lus par autant d’enfants et d’adultes que possible. Leur place était là, dans ce meuble imposant.
Le grincement de la porte en se refermant fut la seule mélodie de cet aurevoir déchirant. Je me promis de revenir dans la bibliothèque dès que la vie me le permettrait. Ces livres avaient trop compté pour moi pour que je leur dise adieu. Puis j’allai me coucher une dernière fois dans ma cachette, aussi anxieuse qu’excitée.
J’étais à une journée du paradis ou d’une nouvelle prison.
L’autre côté très perso, en tout cas j’ai l’impression, c’est la relation entre Hildje et Eemke. Je crois savoir ce que tu fais dans ta vie de tous les jours, il me semble l’avoir vu passer au détour d’un Discord, mais si ce n’est pas le cas ça me semble évident avec ce chapitre.
Il y a une « citation » que j’aime beaucoup, c’est « guérir pour ne pas transmettre ». Normalement c’est pour le SIDA, mais quelqu’un de mon entourage l’utilise pour la santé mentale et je trouve que ça s’applique très bien à Eemke, et même plus encore. Guérir pour devenir le vaccin. C’est magnifique de voir la femme qu’elle est devenue malgré son enfance qui n’avait pas l’air drôle. Et maintenant elle peut représenter l’espoir de l’après pour Hildje. Souvent pour ces enfants maltraités, le pire c’est qu’ils sont figés en place. Mais Eemke montre qu’il y a un après, un avenir qui peut être meilleur, guérie de ses peurs au point d’aller s’y confronter, heureuse et en paix avec elle-même.
J’ai peur qu’ils fassent n’importe quoi Hildje et Hinnes par contre ^^
Ca me fait trop plaisir de lire ça, tu as bien cerné ce que j'ai voulu faire avec ce chapitre. Les prochains sont aussi très persos et font deviner ce qui m'anime ^^
Oui, PA le mérite, ce site m'a tellement apporté. C'est vrai que le contexte rend ce chapitre encore plus spécial...
Cette relation est hyper importante pour Hildje, à ce stade de sa vie surtout. J'aime beaucoup ton analyse du perso d'Eemke !
Et oui, tu te doutes bien qu'il va y avoir encore quelques péripéties xD
Merci beaucoup de ton commentaire <3
C’est mon chapitre préféré, évidement <3 <3 <3
Déjà, le début est très beau ! Je suis contente que ce soit Eemke et non Arèle qui trouve Hildje ! Eemke est vraiment un personnage super intéressant. La discussion qu’elle a avec Hildje était nécessaire et il y a beaucoup de choses qui me parlent dedans.
C’est très vrai que c’est important de relier ses réactions traumatiques aux terribles évènements de son passé, sinon on n’avance pas. C’est super qu’Eemke ait pu récupérer les dossiers sur sa famille et j’espère qu’Hildje parviendra un jour elle aussi à récupérer le sien ! Ce serait nul que le dossier d’Hildje soit perdu/vide/incomplet… Parce que visiblement elle ne se rappelle pas de grand-chose, mais peut-être qu’elle peut trouver des informations supplémentaires sur son passé ? Moi en tout cas j’aimerais bien en savoir plus sur le fameux massacre de sa famille dans la rivière… Oui, je suis curieuse XD
Et puis c’est génial que Eemke puisse être un modèle pour Hildje ! Elle en a besoin. Ça lui donne de l’espoir pour l’avenir. Je ne sais pas comment on peut s’en sortir, si dans les pires moments on ne peut pas se raccrocher au fait qu’on connaît telle ou telle personne qui a vécu l’enfer par le passé mais va mieux maintenant. Même si Eemke ne reste pas très longtemps auprès d’Hildje pour lui donner des conseils, c’est déjà beaucoup.
Eemke m’impressionne énormément à réussir à faire ce travail avec le passé qu’elle a ! C’est sûr que du coup elle comprend plus facilement les enfants comme Hildje. Mais c’est très difficile de côtoyer tous les jours des enfants traumatisés quand on l’a été soi-même, comme ça fait forcément remonter des choses… Moi en vrai j’aurais bien aimé pouvoir aider les enfants qui en ont besoin, mais je pense que je pourrais pas. Déjà voir des enfants fictifs en détresse je trouve ça dur même quand ils ont pas vécu exactement la même chose que moi, alors bon XD (En même temps c’est vrai qu’Hildje a l’air très réelle aussi !)
Par contre, visiblement Eemke et Arèle semblent très proches, et Arèle ne se comporte pas avec elle comme avec les autres… Ça m’interroge. Moi je suis plutôt d’accord avec Hildje que c’est une traîtresse qui les a abandonnés elle et Hinnes, du coup je l’aime pas.
Et on en vient à la fameuse collection Plume d’Argent !
C’était très chouette de voir Hildje lire les romans d’Isapass, de ta sœur, d’Ori, de Contesse <3 Je n’ai lu que les débuts de ces quatre histoires là, mais de ce que j’en ai vu elles sont super intéressantes et je veux trop lire la suite un jour ^^ (Même si tu m’as déjà spoiler la relation de Jade et Gina !! Scandale ! XD Enfin en vrai vu l’autrice je me doutais qu’il y aurait du lesbianisme car le contraire aurait été étonnant, mais… XD) Et puis je vais rajouter Ce que disent les légendes à ma PAL du coup, parce que je connais pas et ça m’intrigue XD
En tout cas, on ne peut qu’être d’accord avec Hildje sur le fait que la lecture c’est génial, et encore plus sur Plume d’Argent !
(Après c’est vrai que moi je classerais plutôt Les Yeux de la Nuit et Enfant de la Colère en meilleures lectures sur PA, comme tu t’en doutes… XD)
Je suis quand même un peu déçue qu’Hinnes reste autant en arrière plan dans ce chapitre, on ne le voit clairement pas assez…
Vu la fin, apparemment les deux amis ont l’intention de s’enfuir ensemble, mais que va-t-il leur arriver, encore une fois je m’attends à tout XD
« Chaque chute de chapitre en appelait un autre et au détour de certaines pages, de somptueuses illustrations annonçaient des évènements à venir. »
> une autre
« Elle semblait avoir été écrite pour moi. Si j’avais pu lui donner vie, elle aurait été ma grande sœur et nous aurions pu nous ensemble nous soutenir. »
> pu ensemble
(superbe passage <3)
« En parlant de ce qu’elle faisait avec les jeunes filles de Château, la voix d’Eemke se chargeait d’enthousiasme. »
> du Château
« Je sentis qu’Hinnes hésitant »
> hésitait
Ce chapitre était génial ! Je vois pourquoi tu m’as dit que j’arrivais à ta partie préférée du roman XD
Je trouve déjà que Enfant de la Colère surpasse Les Yeux de la Nuit, mais j’attends d’avoir tout lu pour confirmer XD
Hâte de lire la suite !
A très bientôt !
J'avais très hâte de lire ton retour sur ce chapitre ! (et les suivants aussi) Très content que tu l'aies apprécié !
Sur l'origine story d'Hildje, ce sera développé mais je ne te promets pas de tout divulguer non plus. Oui, Eemke est clairement une figure d'attachement et un pilier de résilience important pour l'héroïne. Je comprends carrément le côté difficile / impossible d'accompagner des personnes ayant vécu des parcours similaires au nôtre. C'est une thématique hyper intéressante je trouve, que je développe déjà dans cette histoire mais que j'aimerais bien explorer encore davantage à l'avenir^^ Ce vécu peut être une force incroyable, permettre d'avoir une top empathie avec les jeunes que tu accompagnes. Mais c'est bien sûr lourd à porter.
Je souhaitais un personnage d'Arèle nuancé. Elle a été importante pour Eemke, mais a failli avec Hildje. Je pense que malheureusement, même avec de bonnes intentions, on peut rapidement faire du mal à un enfant par maladresse / colère / incompétence.
5 histoires incroyables, que je te recommande à fond ! Ahah sur la relation Jade / Gina, j'ai demandé l'autorisation de Contesse, elle m'a dit que c'était pas un souci. Et puis c'était le passage parfait pour l'histoire d'Hildje.
Merciii <3
Tu as raison, Hinnes sera plus valorisé quand je réécrirai ce chapitre.
Oui, évidemment la suite ne s'annonce pas de tout repos, mais je te laisse découvrir^^
Trop content de lire ça ! Oui, j'ai mis encore plus de moi dans ce roman-ci (=
Merci beaucoup de ton commentaire et hâte de tes prochains retours !!
Merci pour ce superbe chapitre que j’ai lu avec délectation. Évidemment, il nous parle à toutes et tous sur PA : la puissance des histoires ! Tu as très bien cerné ce thème. Et le clin d’œil à PA est bien amené. Une belle marque de reconnaissance envers les promotrices du site 12
Lire, c’est s’évader. Le contexte dans lequel se trouve Hildje s’y prête. En fait, elle est comme en prison, enfermée dans la bibliothèque. Et la lecture lui ouvre nombre d’horizons inattendus.
J’ai bien aimé la compassion et la compréhension dont fait preuve Eemke, son absence de rancune, sa sympathie sincère. Et en contrepoint, je note que, si Hildje évolue, elle reste sujette à des crises, comme ce qui se passe à l’évocation d’Arèle. Elle a une psychologie plutôt complexe.
Un détail : « il me l’a faite écrire. » Ici, fait est invariable.
À bientôt.
Oh, ça me fait plaisir. Ce chapitre me tient très à coeur, à la fois pour la dédicace à PA, ses auteurs et ses histoires mais aussi parce ce que comme tu le relèves, la lecture et les histoires peuvent être super puissantes.
Top pour Eemke !
"Elle a une psychologie plutôt complexe." Là, tu ne peux pas me faire de meilleur compliment (=
Merci de ton commentaire !!
A bientôt (=
J'ai beaucoup aime aussi les retrouvailles avec Eemke, et le renversement total de toutes les craintes que Hindje eprouvait.
Et la facon subtile dont tu decris ce qui se passe entre Hindje et Himmes. Leur relation semble a la fois se renforcer par leur amour commun des livres, et en meme temps, on a un peu l'impression que, maintenant qu'ils sont tout le temps ensemble, leurs sentiments semblent moins intenses?
Mais cette impression est mise a l'epreuve avec le rebondissement a la fin du chapitre. Quelle va etre leur prochaine etape?
Petits details :
"Ta famille d’adoption doit s’inquiéter pour toi ! On a dû prévenir la police..." petite ambiguite ici, levee par le suite, avec l'emploi de "on". "Ils ont certainement prevenu la police" par exemple?
"mon beau-père a poussé mon grand frère par la fenêtre". Est-ce que le grand frere est mort, ou blesse? Je pense qu'elle devrait le preciser.
Une tres bonne lecture!
J'avoue que j'étais assez pressé que tu arrives à ce chapitre, qui est en effet une grosse bouffée d'air frais dans le récit.
"avec une brulante declaration d'amour pour la lecture, la liberation et le pouvoir qu'elle nous donne! Quel meilleure source que la passionante collection Plume d'Argent ! Une facon tres sympa d'inserer une part de realite dans la trame de ton histoire" OUIII tu as tout compris !!!
Par rapport à Hinnes, ça n'est pas forcément volontaire, je l'ai un peu trop laissé au 2nd plan en me concentrant sur le lien avec Eemke, je pense lui donner plus de place dans une potentielle réécriture.
Bien vu pour tes remarques, j'ai levé les ambiguités !
Merci beaucoup de ton retour (=
Bon évidemment, je risque de manquer d'objectivité pour commenter ce chapitre... Ca me fait vraiment drôle de voir écrit le titre de mon histoire et d'imaginer quelqu'un d'inconnu le découvrir. Enfin, pas si inconnu que ça parce que je vois bien sûr à travers les impressions d'Hildje ce que tu as pu ressentir en lisant les PL. Et si je savais que l'histoire t'avait beaucoup plus, je ne mesurais peut-être pas à quel point. En tout, cas, c'est un TRES bel hommage et ça me touche énormément. Merci infiniment pour ça ♥
Plus globalement (et en essayant de prendre un peu de recul), je trouve très émouvant cette découverte de la lecture, de la part d'une lectrice passionnée qui se laisse transporter, immerger, qui s'attache aux personnages comme à autant d'amis dont elle a été privée et qui en redemande. Elle vit cette nouvelle possibilité comme une sorte de libération ou de soulagement, comme si elle constatait enfin qu'il y a quelque chose de bon dans son monde. En un peu plus pessimiste, on peut aussi se demander si elle ne découvre pas chaque livre comme un potentiel lieu de fuite loin de sa vie difficile. Mais peu importe ses raisons, je pense que de nombreux lecteurs de fiction se reconnaîtront aisément dans ce chapitre !
Pour mon petit pinaillage : je trouve toujours un peu difficile à croire que Hildje ait pu rester là aussi longtemps sans 1) péter les plombs, 2) être découverte. Par exemple, personne ne fait le ménage, dans la bibliothèque ? Bon, je sais que je dois être contrariante avec ces détails, mais les incohérences ont une facheuse tendance à me sortir du texte, même quand je sens bien qu'elles ne portent pas directement sur l'intrigue... Si je suis la seule, eh bien... il faudrait que j'aille consulter XD
A partir de là, je vais découvrir ce que je n'ai pas encore lu... J'ai hâte de connaitre l'idée de Hinnes !
A très vite !
Dès que tu as commencé à lire, ton retour sur ce chapitre en particulier était évidemment très attendu (=
"Enfin, pas si inconnu que ça parce que je vois bien sûr à travers les impressions d'Hildje ce que tu as pu ressentir en lisant les PL" Oui, ça m'a ramené à mes super soirées de lecture d'il y a 2/3 ans xD
" Et si je savais que l'histoire t'avait beaucoup plus, je ne mesurais peut-être pas à quel point." C'est dur de montrer ce que l'on ressent pour un livre seulement pas des commentaires écrits, utiliser le personnage d'Hildje était peut-être le meilleur moyen de montrer mes ressentis (=
Oui, la découverte de la lecture ça me parle aussi énormément (si, si j'aime bien lire, promis xD), surtout à l'âge d'Hildje qui était l'âge où j'ai plus lu et aimé lire.
"comme si elle constatait enfin qu'il y a quelque chose de bon dans son monde. En un peu plus pessimiste, on peut aussi se demander si elle ne découvre pas chaque livre comme un potentiel lieu de fuite loin de sa vie difficile" Oui, il y a un peu des deux, tu as raison !
Bien vu, comme toujours, pour tous ces petits détails qui méritent d'être retravaillés.
Merci beaucoup de ton retour !!
J'ai très hâte de lire tes prochains commentaires parce que l'ambiance va énormément changer ahah (mais ça rester très personnel...)
A tout bientôt (=
Enfin un peu de calme et de bonheur pour Hildje. Je suis curieux de voir si cela va continuer (bien que, je ne sais pourquoi, j'en doute ^_^).
Arrivé récemment, je n'ai pas lu tous les livres que tu mentionnes de la collection Plume d'Argent, je ne saurais donc juger de la pertinence de leurs descriptions ^_^. C'est évidemment un choix engagé que de prendre ce point de vue, ça rendrait peut-être le roman difficile à publier tel quel si un jour l'idée t'en prenait, mais ça passe bien dans le contexte, surtout que tu t'en sers vraiment pour faire avancer le récit.
J'ai noté un peu plus de retouches éditoriales à faire (peut-être parce que les chapitres sont plus frais ?) :
- "Comment pourrais-je continuer de lire sans cette =>histoire<= ? Pourrais-je retrouver un jour le goût délicieux d’une telle =>histoire <= ?... =>histoires <=" > Trois répétions sur trois phrases.
- "Sa relation avec le narrateur me rappela celle=>s<= que j’entretenais avec Givke" => Le "S" est en trop.
- "mes yeux, incapable" => Tu peux remettre le S ici :P
- "pour qu'elle me rassure=>r<=" => Le "R", j'ai moins d'idée de ce qu'on peut en faire :)
J'ai aussi eu l'impression que quelquefois tu emploies le passé simple où j'aurais mis un imparfait et inversement, mais je ne me permettrai pas de juger avec certitude ^_^.
Tout ceci étant dire je suis toujours immergé dans l'histoire, et toujours impressionné par la force des émotions que tu arrives à transmettre :)
LX
"J’avais l’impression d’être un ==>sceptre<== revenu hanter les lieux de sa vie passée." => un spectre, je suppose
Ahah comment ça tu en doutes xD
Oui, j'imagine que ce serait pas possible de publier tel quel mais bon, l'édition est pas forcément l'objectif numéro 1 du projet à ce stade, on verra plus tard si jamais xD
Forcément, plus tu avances, plus il y a de coquilles oui^^
"J'ai aussi eu l'impression que quelquefois tu emploies le passé simple où j'aurais mis un imparfait et inversement, mais je ne me permettrai pas de juger avec certitude ^_^." Oui, quand j'hésite je penche souvent vers le passé simple, que je trouve plus "fort", peut-être à tort parfois, je ne sais pas xD N'hésite pas à relever si un passage t'interpelle particulièrement.
Merci de ton retour !!
Par contre, je dois dire que cette relation Hildje-Eemke éclipse complètement celle de Hildje avec Hinnes, qui apparait à peine dans ce chapitre. Elle est venue le retrouver, mais je ne ressens pas qu'elle l'a retrouvé, comme si le temps avait creusé un fossé entre eux, et j'ai presque l'impression que ça n'est pas si important, ce qui a l'air d'être confirmé dans le fait qu'Hinnes ne soit pas dévasté à l'idée qu'Hildje doivent partir.
Après, il reste cette "idée folle", et je me demande si mon vœu du précédent chapitre va s'accomplir et que nos deux jeunes adolescents vont fuir vers de nouveaux cieux. Je ne peux que leur souhaiter de se retrouver réellement, mais je crois quand même qu'il faudrait qu'il soit davantage mis en avant.
Pour la partie Plume d'Argent, tu fais un bel hommage à tes lectures, c'est touchant :) Et je dois dire que je suis allée regarder les résumés de chacun des titres cités.
Je suis facilement curieuse, faut dire, et c'est si joliment présenté.
Quelques remarques :
- "remettait à nouveau" -> mettait à nouveau ou remettait ?
- "pour pouvoir loger ma tête au-dessus de son épaule." -> elles sont agenouillées
- "J’ai craint" -> crains (d'ailleurs, je crois que je l'ai vu aussi au chapitre précédent)
- "Tu vas me dénoncer ?
Pas pour l’instant." -> donc plus tard? Euh...
- "Mon agitation retomba en parcourant l’épilogue, adieu déchirant à cet univers et ses histoires. Ma tristesse se mua cependant peu à peu en reconnaissance à celui ou celle qui avait passé tant de semaines à écrire pour que je puisse rêver. Je m’endormis avant de refermer la dernière page." -> I felt that.
- "Hinnes était aussi courant" -> au* courant
À bientôt, bon courage pour la suite de ton écriture ! :)
Oui, exactement ! Eemke est en effet plus une grande soeur qu'une même pour elle. Elle a connu un parcours très difficile également, lui montre comment on peut en sortir.
Tu as raison pour la relation Hinnes / Hildje. Après ce n'est pas pour ça qu'Hinnes n'est pas triste. Mais je te laisse découvrir ça...
"Pour la partie Plume d'Argent, tu fais un bel hommage à tes lectures, c'est touchant :) Et je dois dire que je suis allée regarder les résumés de chacun des titres cités.
Je suis facilement curieuse, faut dire, et c'est si joliment présenté." Merciiii ça fait plaisir !!!
"I felt that." top !! bon, je crois que tout ça parlera aux amoureux de lecture ^^
Merci beaucoup de tes retours, un gros chapitre en préparation (=
A très vite !!
Alors je suis à la fois ravie mais un peu mitigée aussi par Eemke. Elle en demande beaucoup quand même à une gamine traumatisée, concernant Arele, je veux dire. d’accord elle a fait beaucoup pour Eemke mais l’abandon de l narratrice ce n’est pas vraiment une exception, il y a Hinnes aussi. Elle donne l’impression d abandonner les gamins quand ils commencent à demander véritablement de l’attention. Qu’est ce qu’elle a fait pour “mériter” des nouvelles de la narratrice? Tenir à quelqu’un ce n est pas suffisant, il faut le montrer aussi… Surtout que Eemke a bien du dire pourquoi elle ne souhaitait pas revenir au début, ils ont bien du se rendre compte que c était un traumatisme la cause non???
Il y a une petite chose qui me turlupine aussi. Eemke est elle au courant que les anniversaires ne sont pas fêtés au château (ça aussi d ailleurs c est une idée toute nulle)? Et dans tous les cas, n’est ce pas un peu facile de dire “ah bah choisi une date c est pas important!”. C’est important.
Bref j’ai adoré ce chapitre et j’ai vraiment HÂTE que Hinnes et la narratrice s’enfuient ensemble de ce château!!!
À bientôt
Je comprends tes ressentis mitigés sur Eemke. Je me questionne sur ce passage de la lettre. En fait, j'ai envie de garder un mini développement autour d'Arèle mais il peut être mieux amené. Il faut encore que j'y réfléchisse.
Intéressant ton retour sur les anniversaires, je vais y repenser.
Merci beaucoup de ton commentaire et de ton enthousiasme, c'est toujours aussi important pour moi !
A bientôt (=