Chapitre 9 : La Bibliothèque

Notes de l’auteur : Hâte de vous lire !!

Mes adieux avec la vieille femme furent aussi brefs qu’émouvants. Je sentis dans son regard brillant combien elle aussi avait manqué de compagnie dans les jours précédents. En remontant sur le pont, je me demandais ce qui avait pu se passer dans sa vie pour la conduire à une telle misère. Notre rencontre avait été une halte reposante et le soleil du matin reflétait ma nouvelle humeur. J’aperçus des panneaux avec une image de gare et retrouvai bientôt l’avenue traversée la veille.

De jour, le hall de la gare de Dellval me parut métamorphosé. Une cohue monstre régnait dès les portes d’entrées et le brouhaha de la foule résonnait à l’extérieur. D’innombrables écriteaux indiquaient les directions, les voies et je regrettai de ne pas avoir mieux travaillé à l’école. Je cherchai des yeux un uniforme rouge pour me renseigner. Après avoir traversé la gare de long en large, je compris qu’ils étaient rassemblés derrière une baie vitrée avec des meubles d’épiceries où se vendaient des spécialités locales. J’y entrai et attendis de longues minutes dans une file d’attente silencieuse. Quand mon tour vint, j’avançai jusqu’au minuscule bureau où se tenait une femme d’âge mûre avec des couettes bleues.

— Je veux aller à Osivel. Quel train faut-il prendre ?

— Bonjour, mademoiselle. Où sont vos parents ?

— Ils ont un peu de retard, ils m’ont demandé de me renseigner.

— Vous n’avez rien à faire seule ici, allez les retrouver avant que j’appelle la sécurité.

La femme ne leva pas les yeux en proférant sa menace et je résistai à la tentation de lui répondre sèchement. J’avais vu plusieurs agents patrouiller en armes dans le hall, il était hors de question de provoquer le moindre scandale. Je fis volte-face en maudissant mon interlocutrice. Je devais trouver un autre moyen. Je fis les cents pas autour de la baie vitrée avant de me décider à accoster une inconnue. Je n’y réfléchis pas trop à ce moment mais je crois que c’était parce qu’elle ressemblait un peu à Arèle. Elle avait les mêmes cheveux gris et une écharpe noire qu’elle aurait pu porter.

— Bonjour Madame, pouvez-vous m’aider ?

Je regrettai mon audace devant le regard agacé de mon interlocutrice. Elle me regarda avec autant de mépris que si j’avais été un animal. Elle leva la tête, m’enjoignant à aller vite.

— Je dois aller à Osivel mais ils ne veulent pas me vendre de billets. Pouvez-vous l’acheter pour moi ?

— Va mendier ailleurs.

— Attendez, protestai-je, j’ai de quoi vous payer !

— Ah oui ?

J’avais menti, je n’avais aucun argent à lui offrir. À vrai dire, je ne possédais qu’un objet susceptible de la convaincre. À regret, je détachai la montre que venait de m’offrir Givke. Une lueur d’intérêt s’alluma dans le regard de mon interlocutrice. Elle tendit la main. Je refermai mon poing, craignant d’être flouée.

— Payez la place d’abord.

— Très bien.

La femme alla se ranger dans la file. Au vu de son empressement à coopérer, je compris que la montre avait une valeur bien supérieure à n’importe quel billet de train. Je m’en voulus d’abandonner ainsi le cadeau de Givke. Je le serrai entre mes doigts comme pour m’en imprégner une dernière fois au moment où la dame ressortit. Elle me tendit une feuille avec des lettres d’imprimerie tandis que je lui donnais la montre. Alors qu’elle s’apprêtait à partir, je lui demandais :

— Pouvez-vous me conduire à la bonne voie ? Je ne connais pas, ici.

La méfiance s’invita sur ses traits mais elle accepta de m’aider, sans doute trop heureuse de son affaire. Elle me conduisit jusqu’à l’avant-dernier quai, déjà empli d’un grand nombre de personnes. Avant de me quitter, elle m’expliqua simplement :

— Tu descends dans deux heures à Arisel, puis tu reprendras un train de trente minutes jusqu’à Osivel. Bonne journée, ma petite.

Je la saluai puis elle redevint une étrangère au milieu de la masse humaine qui grouillait autour de moi. Je cherchai de nouveau un couple derrière lequel monter pour ne pas être découverte. Je choisis deux hommes qui tenaient un petit chien blanc dans les bras. Je m’assis au siège en face d’eux et réalisai bien vite la chance que j’avais eu de tomber sur eux : ils me parlèrent pendant le trajet, me payèrent une brioche à Arisel et m’aidèrent à trouver mon train pour Osivel. Au moment de partir, ils me laissèrent même caresser leur animal.

*

Quelle étrange sensation que celle de retrouver des lieux qui appartiennent à nos souvenirs d’enfance. À peine descendue des marches de la gare, je parvins devant l’école d’Osivel. Elle me parut plus petite qu’autrefois mais je ne pus empêcher une bouffée d’angoisse de me tordre le ventre. J’eus l’impression de reprendre le chemin de ce lieu où j’avais tant souffert. Le pire fut d’entendre les cris des enfants qui jouaient dans la cour. J’aperçus une petite qui ressemblait à Atriz et je repensais au jour où je lui avais tailladé la joue. Je me hâtai de détourner le regard.

J’avais l’impression d’être un spectre revenu hanter les lieux de sa vie passée. Aucun passant ne me regardait, confirmant cette impression de présence fantomatique. Je remarquai chacun des nouveaux détails de la grand-place : la boulangerie avait refait sa devanture, un fleuriste avait ouvert, le trottoir avait été surélevé, un hôtel avait brûlé. Je remarquais l’apparition de voitures dans plusieurs jardins, alors qu’elles se comptaient sur les doigts de la main avant mon départ. Pendant mes mois à la ferme, Osivel avait changé. Remarquer ses nouveautés revenait à reconnaître le passage d’un temps à jamais perdu.

Je me hâtai vers les chemins de campagne pour fuir ces visions angoissantes pour en découvrir de nouvelles. De nombreuses haies de ronces et d’arbuste avaient été rasées pour constituer de plus une vaste surface agricole. Plusieurs arbres avaient été abattus, des plus jeunes plantés à côté de leurs souches. Je peinais parfois à reconnaître la route jusqu’au Château. C’était comme si le temps s’était accéléré en mon absence, alors qu’il n’avait fait que suivre son cours sans moi. À vivre avec le changement perpétuel, on ne le remarque pas.

De puissantes palpitations commencèrent à m’envahir quand je vis pour la première fois les tours du foyer de mon enfance. Je sentis la chaleur me monter au visage en même temps qu’un frissonnement se répandait dans mes bras. Mes pensées se résumaient à un mélange confus de peur et d’excitation. C’était la première fois qu’un lieu me faisait ressentir une telle émotion. Je l’avais tant haï qu’il m’était impossible d’admettre que je l’aimais aussi. Y revenir était autant un cauchemar qu’une évidence.

Peu avant de pénétrer dans le parc, je croisais un marcheur. Il s’agissait d’un monsieur au visage trop ridé pour que l’on puisse lui donner un âge, avec un béret décoloré par l’humidité et taché par la boue. Cela faisait des années qu’il battait la campagne à toute heure de la journée en s’appuyant sur sa canne d’acacia. Il leva la tête en me voyant et il me reconnut. Son signe de tête me prouva que j’existais encore dans le regard des autres et j’eus la sensation de retrouver la réalité.

La pelouse n’avait plus été taillée depuis plusieurs semaines et l’herbe m’arrivait au genou. Je contournai le lac que j’avais tant craint enfant, longeai le petit bois envahi de mousse et de champignons de printemps. Mon pied glissa plusieurs fois sur la terre humide et j’achevai de salir mes chaussures. Enfin, je parvins dans l’allée principale, entourée de trèfles et de pâquerettes. Je portai le regard aussi loin que possible mais il n’y avait personne. C’était comme dans mes rêves, quand je marchai dans des lieux complètement seule. Seul l’ouvrage obstiné d’un pic-vert troublait le silence.

Au moment d’arriver au niveau des voitures, en-dessous des fenêtres de l’aile des garçons, je songeai soudain à Givke. Mon bras nu me rappelait ma trahison symbolique. À l’heure où je revenais chez moi, elle luttait pour sa vie et celle qu’elle portait. Sans moi, personne ne se tiendrait à son chevet. Personne ne viendrait lui prendre la main si elle avait peur. Je songeais au départ de l’ambulance. Si j’avais davantage insisté, les infirmiers auraient été contraints de m’emmener. Si je leur avais obéi, c’est parce que je l’avais bien voulu.

Je me sentis si mal que j’arrêtai de marcher. Je ne savais plus si je devais avancer ou faire demi-tour. Étais-je vraiment obligée de choisir entre les deux êtres que j’aimais le plus au monde ? Soudain, une fenêtre s’ouvrit et je crus que mon cœur s’arrêtait de bonheur. Malgré les deux étages de différence, le visage d’Hinnes me procura un bonheur intense. Il me cria seulement deux mots :

— Au chêne !

*

Mes doutes et mes souffrances me parurent ridicules au moment de m’effondrer dans ses bras. Nous tombâmes l’un sur l’autre comme deux coureurs à bout de souffle. Je logeai mon front dans son cou, posai mes lèvres contre sa clavicule et le serrai de toutes mes forces contre moi. Mes mains s’accrochèrent à sa veste tel un alpiniste à sa corde, mes genoux se plièrent sous les siens. Mes paupières tombèrent et ma bouche s’ouvrit tandis que ses bras me serraient aussi.

Cette étreinte fut un instant délicieux, hors du temps. C’était comme plonger dans un matelas moelleux après une journée épuisante, c’était comme remanger après des semaines de diète, c’était comme remarcher après des mois d’alitement, c’était comme retrouver la lumière après des années de prison. J’oubliai tout. Il n’y a pas de meilleur remède contre la souffrance que d’aimer et de se savoir aimée en retour.

Lorsque mes jambes flageolèrent, Hinnes le remarqua aussitôt. Il s’assit contre les racines du géant centenaire et je vins m’allonger contre lui pour prolonger notre enlacement. Je caressai sa peau et embrassai ses épaules en pleurant contre lui. Ce furent des larmes silencieuses, celles que j’aurais dû laisser couler des semaines plus tôt. Il n’y a que dans certains bras que l’on peut laisser la tristesse s’écouler.

Nous savions tous les deux que nous devions nous lâcher, que si l’on nous surprenait nous serions à nouveau séparés. Cette pensée me procurait une telle angoisse que je trouvai la force de lâcher Hinnes. Ce geste fut aussi doux que douloureux. Mes yeux plongèrent alors dans ceux de mon ami, j’y découvris un océan de détresse. Ses iris étaient rouges de fatigue et de tristesse et son regard s’abattait vers le sol comme celui d’un condamné. La joie retombée, il m’apparaissait tel qu’il était vraiment et le voir si triste me noua les entrailles. Je me retrouvai impuissante devant son affliction et attendis qu’il me dise ce qui le tourmentait.

Voyant la curiosité de mon regard, Hinnes se leva pour y échapper, se leva puis se sécha les yeux. Quand il me tourna, je découvris d’atroces cicatrices sur l’arrière de ses bras. Celles de scarifications. De nouvelles larmes m’envahirent les pupilles à la vision des fines coupures qui lui traversaient la peau du coude à la main. J’eus l’impression que c’était moi que l’on avait blessé et je ressentis à nouveau les bouts de verre déchirer ma peau. Ce ne fut qu’en tentant d’essuyer un sang imaginaire que je repris ma respiration. Je ne pouvais pas perdre mes moyens alors qu’Hinnes avait tant besoin de moi.

— Tu dois rentrer à quelle heure ?

Ma voix aida le garçon à reprendre pied. Il parvint à me répondre d’une voix pleine de sanglots :

— Maintenant.

Hinnes reprit son souffle puis ajouta :

— Il faut qu’on se dépêche de rentrer pendant qu’ils descendent à table. Il n’y aura personne dans les couloirs pendant quelques minutes. On va te cacher à la bibliothèque.

*

L’aile des garçons ressemblait beaucoup à la nôtre avec un long couloir d’entrée en pierre, un escalier juste derrière la porte et les pièces de vie commune au bout du bâtiment. Il fallait seulement grimper un étage de moins. Nous entrâmes comme des voleurs, montâmes l’escalier sur la pointe des pieds. On pouvait entendre les garçons mettre le couvert en se disputant. Un homme cria et je craignis qu’il renvoie quelqu’un dans sa chambre. J’accélérai l’allure.

Nous tournâmes le dos au couloir des chambres pour nous tourner vers une large porte de cèdre. Des tiges de fleurs entrelacées entouraient une poignée dorée. Malgré sa délicatesse, Hinnes lui arracha un long grincement en la tirant. Je me hâtai d’entrer, sans savoir si l’on nous avait entendu. Je pénétrai dans la plus grande pièce du Château avec une certaine émotion. Je me trouvais face à l’entrée principale, celle des filles et j’eus l’impression de plonger dans le passé. La petite Hildje s’apprêtait à entrer sous mes yeux, à aller chercher une bande-dessinée des aventures d’Ezor pour s’y plonger jusqu’à la tombée de la nuit. Les albums colorés se trouvaient toujours à l’intérieur d’une petite commode, à côté des canapés.

Ces derniers avaient perdu leurs dernières couleurs, les petites tables qui les accompagnaient naguère avaient été enlevées. De nombreuses araignées avaient tissé leurs toiles sur les rayonnages et la poussière s’était glissée jusqu’aux rebords des vases décoratifs. Une des fenêtres en forme de meurtrière était cassée, sans doute par la faute d’un ballon mal dosé. Les morceaux de verre n’avaient même pas été ramassés. Une étagère de vieux dictionnaires avait basculé, seulement retenue par une colonne de pierre. Les pages de ses ouvrages se mêlaient en désordre. Cela me peina de voir cet endroit fascinant laissé à l’abandon. Cette immense pièce aux centaines de livres aurait pu être le refuge dont tant d’enfants avaient besoin.

Hinnes me fit signe de le suivre et nous grimpâmes l’une des échelles qui montaient aux balcons. Ces petites ouvertures circulaires dans les murs cachaient les archives de la bibliothèque. En haut, on pouvait presque toucher l’arc de la voûte. À l’intérieur du renfoncement, deux armoires occupaient la majorité de l’espace et il fallait se baisser pour ne pas se cogner le crâne. Une odeur de menthe se dégageait de sachets accrochés au plafond, sans doute destinés aux mites. Hinnes m’invita à avancer dans l’obscurité. Un bref instant, je craignis qu’une porte se referme derrière moi mais il n’y en avait pas. Surmontant mes appréhensions, je me cachai au fond de l’alcôve.

— Personne ne te trouvera ici. Désolé de te quitter Hildje mais je dois aller avec les autres. Je reviens ce soir avec des coussins, des couvertures et de quoi manger.

Je ne pus répondre à son sourire et me contentai de me rouler en boule contre le mur. Puis j’attendis. Je fermai les yeux en espérant que le temps s’accélère. J’éternuai plusieurs fois à cause de l’atmosphère humide. Je me pinçai à chaque fois que le visage de Givke apparaissait dans mon esprit. Je ne pouvais pas regretter. Ma colère bouillonnait : pourquoi ne pouvais-je pas être près de mes deux amis à la fois ? Ils avaient tout autant besoin de moi. À défaut d’objet, je ne pouvais la tourner que contre moi-même.

*

Hinnes m’apporta tout ce qu’il avait annoncé et je dévorai la conserve de thon et le pain comme un animal. Il m’installa un couchage de fortune entre les deux étagères et nous passâmes de longues minutes enlacées contre les coussins. Il partit en me promettant de revenir au plus vite. Il n’allait plus à l’école et pourrait passer la journée avec moi. Personne ne s’inquièterait de le voir à la bibliothèque tant d’heures : il y était habitué.

Je m’endormis en repensant aux caresses de la vieille femme, bercée par l’écho de son chant. Habituée aux faiseurs de cauchemar, sa rencontre m’inspira cette nuit-là des rêves merveilleux. Je m’y voyais enfant aimée, entourée d’une grande famille, rassemblée autour des truites grillées de la fête des moissons. Je passais de genoux en genoux et les adultes posaient leurs mains réconfortantes sur mes épaules. Puis nous nous rassemblions autour de la cheminée et je m’enroulais dans une chaude couverture en écoutant les contes de ma grand-mère. Le toit de notre maison ressemblait à un pont.

Ce fut le grincement de la porte qui me réveilla. À peine les yeux entrouverts, je reconnus le pas d’Hinnes sur les planches du parquet. En me redressant, je repensai brièvement à Givke, me demandant si son enfant allait naître. Je chassai cette pensée, la refusant comme on refuse de penser à la mort pour profiter de la vie. Je me levai avec une énergie inhabituelle. Je n’avais plus fait de nuit entière depuis le jour de la cave.

— Tu peux descendre, Hildje ! Il n’y a personne dans le Château, ils sont partis conduire les autres à l’école. Si quelqu’un vient à monter, je l’entendrai.

Je me hâtai de rejoindre mon ami. Une fois en bas de l’échelle, je le pris de nouveau dans mes bras. Notre étreinte n’eut pas la même saveur que la veille, c’était comme goûter à un plat que l’on savait déjà délicieux. Avec ma lucidité nouvelle, je m’aperçus qu’il me dépassait désormais. Ce n’était pas sa seule évolution physique : quelques poils avaient poussé sous son nez et son visage était couvert de boutons. Un instant, je me pris à douter : cet Hinnes là était-il vraiment le même que celui qui m’avait lu ses histoires ? Il ne tarda guère à me le prouver.

— Qu’est-ce que tu veux faire Hildje ? J’ai une idée mais… Je ne sais pas ce que tu vas en penser.

— Quoi ?

— Je pourrais t’apprendre à lire si tu veux.

*

Mes yeux peinaient à suivre le rythme effréné du crayon d’Hinnes. Sa mine traçait des signes aussi incompréhensibles que familiers. Ces lettres je les avais déjà vues des centaines de fois, à l’école, au Château, dans les rues. J’avais toujours su qu’elles portaient un sens compris de tout le monde sauf moi. Elles étaient un des symboles de ma différence et de mon exclusion. Cependant, quand Hinnes les dessinait, j’apprenais à apprécier leur beauté. À les voir comme des petits dessins aux traits courbes.

Après avoir achevé une première ligne, Hinnes commença à poser son doigt à droite de la feuille puis le décala vers la gauche en épelant chaque lettre. Sa bouche s’ouvrit puis se ferma, sa langue se colla à ses lèvres puis à ses dents, produisant à chaque fois un son différent. Il me sourit ensuite en m’invitant à l’imiter. J’essayai d’imiter ses mouvements, de suivre ses indications, de n’oublier aucun son. Je me trouvai d’abord grotesque et baissai la voix. Hinnes m’incita à persévérer.

Soudain, la magie opéra. Une suite de son devint un mot. Toute excitée, je redoublai d’efforts en serrant les poings. Ce soir-là, une suite de mots se muèrent en phrase. Quand Hinnes me laissa seule, je pris son papier pour continuer à lire. Sans lui, j’oubliai certains sons, déformai les autres. Cela n’avait guère d’importance : j’étais en train de battre l’un de mes vieux démons. Je prenais conscience de ma capacité à apprendre, que j’avais cru perdue au départ de l’école.

Le lendemain et les jours qui suivirent, Hinnes écrivit sur de nombreux autres feuillets que je prenais toujours avec moi avant de dormir. À la lumière de la lanterne qu’il parvint à m’apporter, je continuai de lire bien après la tombée de la nuit. Peu à peu les phrases devinrent des paragraphes et ces paragraphes des textes avec du sens. Ils étaient courts et simples, écrits sur mesure par Hinnes mais ils recelaient la promesse de bientôt pouvoir lire des histoires.

 *

Ce que tant de gens auraient vu comme une prison lugubre devint mon refuge. Pour la première fois, je me sentais bien dans un lieu. Quand on a connu tant de malheurs, la solitude ne pèse guère. Les visites d’Hinnes rythmaient mes journées, entendre son pas suffisait à faire battre mon cœur. Il était aussi bon professeur qu’ami et j’eus bientôt dans les mains mes premiers livres. Des ouvrages de poésie, des encyclopédies avec de curieux schémas, des romans à la reliure dorée, des vieux journaux, des pièces de théâtre au papier jauni. Je ne les lisais jamais entièrement, trop avide d’en changer. Je tournais les pages en appréciant leur fine consistance entre mes doigts. Je m’arrêtais quand un mot m’interpellait et lisais quelques phrases avant de reprendre mon avancée.

Je n’eus plus besoin de couvertures, car le soleil réchauffait la bibliothèque de jour en jour. Certains jours, Hinnes m’apportait des bouquets de fleur printanières. Je les prenais dans ma chambre improvisée pour profiter de leur parfum avant de les laisser se faner dans l’obscurité. Oubliant toute prudence, j’allai souvent m’installer au pied des fenêtres en meurtrière pour profiter de leur lumière. Les jours s’allongeaient et je songeais parfois que Givke avait dû devenir mère. Cette idée me semblait si étrange que je ne savais si je devais m’en réjouir ou non. J’espérais de tout cœur qu’elle allait bien.

Un après-midi où je m’étais assoupie dans cette position, affalée sur une pile de coussins, quelqu’un monta l’escalier. C’était un pas trop rapide pour être celui d’Hinnes mais je l’entendis trop tard pour remonter me cacher. Je n’eus que le temps de m’accroupir derrière une étagère avant le grincement de la porte. Le cœur battant, je réalisai que les livres laissés ouverts risquaient de me trahir. Je maudis intérieurement la personne qui brisait ma bulle et mes rêves de tranquillité éternelle. Déjà, mon esprit se préparait au pire : on me retrouvait et on me renvoyait à la ferme. Givke m’en voudrait de ma fuite et Gretja me frapperait jusqu’à ce que je ne puisse plus crier. Je serais contrainte d’abandonner Hinnes à nouveau, de quitter cette bibliothèque dont je ne pourrais jamais découvrir les trésors. Déjà, une voix de femme brisait mes derniers espoirs :

— Qui est là ? Ça ne sert à rien de te cacher, je sais qu’il y a quelqu’un.

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Saskia
Posté le 04/06/2025
Coucou Edouard !

J’avais oublié que j’avais quitté Hildje près d’une gare… du coup j’ai trouvé ça assez drôle de la voir prendre le train, après toutes les aventures que j’ai vécu en train dernièrement XD J'ai très facilement compatis à sa difficulté à se repérer dans la gare XD
Contente de voir que le trajet jusqu’à Osivel se passe bien pour elle et qu’elle a pu trouver des gens pour l’aider ! Même si c’est très triste qu’elle perde la montre offerte par Givke… C’était le dernier lien qui la rattachait à elle et maintenant Hildje a vraiment tout abandonné pour Hinnes. C’est terrible qu’elle ne puisse pas être avec ses deux amis en même temps… J’espère qu’elle reverra quand même Givke un jour.

En tout cas, les retrouvailles entre Hildje et Hinnes sont magnifiques <3

Et c’est trop bien de voir Hinnes apprendre à lire à Hildje <3 Mon rêve des premiers chapitres se réalise !!

La vie quotidienne d’Hildje dans la bibliothèque est peut-être un peu trop survolée par contre… Je ne comprends qu’à moitié comment elle a réussit à vivre là tout ce temps sans se faire remarquer.

Mais ce qui devait arriver arriva, et la femme qui découvre la présence d’Hildje à la fin est assez inquiétante… J’espère que c’est pas Arèle, j’aime pas Arèle, elle est méchante. Enfin si jamais elle veut la renvoyer à la ferme, la pauvre petite pourrait toujours se défendre à lui jetant des livres à la figure pour gagner du temps (après tout ce ne sont pas les projectiles qui manquent dans cette pièce XD), mais après où irait-elle se réfugier ?

« De nombreuses haies de ronces et d’arbuste avaient été rasées pour constituer de plus une vaste surface agricole. »
> constituer une plus vaste ?

« quand je marchai dans des lieux complètement seule. Seul l’ouvrage »
> complètement désert ? (pour éviter la répétition)

« Quand il me tourna, je découvris d’atroces cicatrices sur l’arrière de ses bras. »
> se tourna

Très hâte de voir ce qui se passe ensuite ! Pour l’instant ça va, Hildje s’en sort pas trop mal, mais je m’attends à tout avec cette histoire...

Quoi qu’il en soit, je suis très très contente d’avoir repris ma lecture de ce roman !! Ma relecture du début de La Guerre des Larmes était pas trop mal… mais ça n’a rien à voir avec les étoiles dans les yeux que j’ai dès que je lis trois lignes des Yeux de la Nuit ou d’Enfant de la Colère ! Ces deux romans là sont vraiment beaucoup trop bien ! Et beaucoup trop triste aussi. Mais je suis fan !

A très bientôt !
Edouard PArle
Posté le 05/06/2025
Coucou Saskia !
Content de te revoir par ici, tu vas bientôt entamer ma partie préféré du roman eheh
Ahah oui, bel écho à tes péripéties SNCF. Yes, c'est un peu la tragédie de ne jamais pouvoir avoir ses deux amis en même temps. Content que tu aies apprécié la scène de la montre ! Et les retrouvailles avec Hinnes (=
Oui, c'est un retour qui est pas mal revenu, je compte ajouter de la matière sur cette vie quot et comment elle fait pour passer entre les mailles du filet^^
Je te laisse découvrir son identité dans le prochain chapitre (=
Ahah je note ta méfiance, je comprends qu'un chapitre ne soit pas suffisant pour l'endormir xD
Trop bien, j'espère que la suite te rendra encore plus fan ^^ J'ai bon espoir qu'Enfant de la Colère devienne ta number 1 devant Les Yeux de la Nuit, perso c'est mon cas xD
Merci de ton commentaire et à très bientôt !
AlaindeVirton
Posté le 02/02/2025
Bonjour Édouard,

J’ai bien aimé ce chapitre. J’ai le sentiment que la quête de Hildje se précise et que son existence prend un autre relief. D’un côté, elle a besoin d’un ami ; clairement, sa solitude lui pèse. D’un autre côté, elle se rend compte que, comme par un effet de balancier, ses deux amis ont eux aussi besoin d’elle. Elle le savait en ce qui concerne Givke, mais pour ce qui est d’Hinnes, c’est une révélation. Quelque chose semble pouvoir se construire. Toutefois, elle ne précise pas ses propres aspirations concrètes. Elle est passive à la fin du chapitre. Qu’attend-elle ? C’est la question que je me pose à la fin. D’une certaine manière, elle semble être dans le flou.

En prenant du recul, je perçois Hildje comme une révoltée qui a constaté que la rébellion ne conduit nulle part et qui se rend compte que sa vie peut avoir du sens. Je verrai dans la suite si cette perception est correcte.

Je descends maintenant à un niveau plus terre à terre. Depuis la fuite de la ferme, Hildje a vécu d’expédients, et encore ! Dans quel état d’hygiène est-elle ? Je crois que cette question est légitime parce qu’elle aborde des gens et qu’elle a donc un contact très rapproché avec eux. Est-ce qu’il ne faudrait pas parler de ça et résoudre la difficulté ? Quand j’étais petit, je m’étonnais que le héros ne fasse jamais… disons, n’aille jamais aux toilettes. Dans le cas de Hildje, ce sont plusieurs aspects de la vie quotidienne qui, à mon avis, doivent être évoqués.

Pour terminer, quelques remarques :

retrouvait bientôt l’avenue que j’avais traversé : retrouvai - traversée
dans une baie vitrée : une baie, c’est une ouverture dans un mur ; je ne me représente donc pas bien ce que sont des gens « dans » une baie vitrée.
j’avançais jusqu’au : je mettrais le passé simple
, je détachais la montre : idem (et il y a plusieurs autres occurrences dans la suite du texte)
À peinte les yeux entrouverts : à peine

À plus,
Edouard PArle
Posté le 13/02/2025
Coucou Alain !
Je suis content que tu aies apprécié ce chapitre ! Effectivement, je pense que les enjeux de l'histoire se précisent pas mal dans cette partie du roman.
"En prenant du recul, je perçois Hildje comme une révoltée qui a constaté que la rébellion ne conduit nulle part et qui se rend compte que sa vie peut avoir du sens. " Cette lecture est très intéressante (=
Tu as raison pour l'hygiène et la vie quotidienne, elle doit être abordée dans ce chapitre. Ce sera ajouté quand je repasserai sur ce chapitre.
Bien vu pour ces petites remarques, c'est corrigé !
Merci de ton commentaire,
A bientôt !
AlaindeVirton
Posté le 19/02/2025
Bonjour Edouard. Merci d'avoir lu et répondu. Je suis très pris par mes activités et peu présent sur PA. A plus tard et bonne continuation entretemps.
Isapass
Posté le 12/01/2025
Globalement, c'est encore un bon chapitre. D'ailleurs, celui-ci aussi je l'avais lu sans prendre le temps de m'arrêter pour le commenter, ce qui est bien la preuve que ton histoire est entraînante !
Je trouve que la fin du voyage est dans la bonne continuité du chapitre précédent, et assez révélateur de toute l'histoire d'Hildje : finalement, chaque étape ne se déroule pas de manière si épouvantable que ça aurait pu, mais elle laisse chaque fois une petite part d'elle-même. Ici, c'est tangible car c'est la montre, parfois c'est plus symbolique mais non moins triste pour elle.
La condition des mineurs dans ton univers reste un peu flou, je n'arrive pas à savoir ce qu'elle risque vraiment si on la trouve seule (je veux dire : plus ou moins que dans notre monde à une période équivalente ?), mais après tout, ce n'est pas grave. Le flou, c'est bien aussi !
J'ai trouvé l'arrivée à Ogival très émouvante : les considérations sur le temps qui passe, les changements, les sentiments d'Hildje envers le Château, c'est très fin et très bien vu, comme globalement tout ce qui tient aux ressentis et à l'état d'esprit de ton personnage. Je trouve que tu le maîtrises super bien.
Idem pour les retrouvailles avec Hinnes, c'est très joli.
Je suis un peu plus mitigée sur la dernière partie, encore une fois pour des raisons pratiques : on a l'impression, même si tu ne donnes pas d'indications temporelles précises, que Hildje reste des mois dans la bibliothèque. Or, j'ai du mal à croire que personne ne s'aperçoit de sa présence ni qu'elle reste là aussi longtemps sans problème. Quid de sa toilette, de ses vêtements, de sa nourriture ? Je sais que c'est bassement matériel et pas forcément intéressant, mais il faudrait trouver le moyen d'évacuer ça vite fait (en disant qu'elle va se laver la nuit, qu'elle trouve des vêtements dans les chambres, etc... Ceci dit, c'est peut-être juste moi qui bloque sur des détails aussi bêtes, hein XD
En tout cas, j'aime beaucoup cet apprentissage qui, pour une fois pour Hildje, se déroule sans heurt !
A très vite !
Edouard PArle
Posté le 14/01/2025
Coucou Isa !
"Je trouve que la fin du voyage est dans la bonne continuité du chapitre précédent, et assez révélateur de toute l'histoire d'Hildje : finalement, chaque étape ne se déroule pas de manière si épouvantable que ça aurait pu, mais elle laisse chaque fois une petite part d'elle-même" C'est joliment dit ! Et oui, cette perte de montre est un symbole que j'aime bien (=
En effet, j'ai choisi le flou sur l'univers en général, ne le développant que sur certains points précis. Dans une potentielle réécriture, ce serait un des points que je développerais le plus xD
Top si tu as apprécié le retour à Osivel ^^ Ca me touche ce que tu dis sur les ressentis d'Hildje, c'est génial que ça fonctionne.
Carrément ! Je dois donner des limites temporelles claires, car j'avais de mon côté plutôt imaginé 4/5 semaines, ce qui peut sembler peu vu tout ce qu'elle lit lol
Mon idée a priori, ce sera de trouver une solution autre que la bibliothèque, être hébergée par Eemke potentiellement ? Bon, ça soulèvera d'autres problèmes hein, faut que je réfléchisse.
Merci de ton retour !!
annececile
Posté le 26/12/2024
Il n’y" a que dans certains bras que l’on peut laisser la tristesse s’écouler." Tres belle phrase! Les retrouvailles avec Hinnes sont emouvantes et poetiques. Dans cet endroit ou elle a tant souffert, elle est finalement liberee de son ignorance, quand elle apprend a lire. Cette pause, au milieu du chaos qu'elle a traverse d'un endroit a l'autre, lui permet de souffler, et nous aussi?

Une seule chose ne "colle" pas a mon avis : quand elle prend le train, l'employee refuse de lui parler et lui dit de revenir avec ses parents. Ca se comprendrait si elle avait l'air d'avoir 8 ans. Or elle est sur le point d'etre majeure, non, et de quitter le systeme, non? C'est ce qui ressort du chapitre ou une autre pensionnaire fait ses adieux, Hindle etait supposee etre la prochaine a partir.
Et meme si elle avait pu prendre un ticket, comment l'aurait-elle paye? Je ne pense pas que l'employee aurait accepte sa montre comme moyen de paiement....

C'est juste un detail. Ce chapitre est tres beau. On se doute que la pause ne va pas durer, ceci dit...
Edouard PArle
Posté le 30/12/2024
Coucou Annececile !
Content que tu aies apprécié les retrouvailles avec Hinnes. Oui, c'est une forme de paradoxe qu'elle vive un moment si joyeux au Château...
A ce stade de l'histoire, Hildje a environ 13 ans, mais oui je n'étais pas encore trop sûr quand j'écrivais donc j'ai dû laisser penser qu'elle était plus jeune / plus âgée à certains endroits. Je vais prendre garde à uniformiser à la réécriture.
Pour la montre, je vais relire la scène mais c'est quand même une montre de valeur et tout le monde n'est pas forcément très honnête^^
Pour ça, je te laisse découvrir la suite, mais promis il y a encore de jolis moments à venir ^^
Merci de ton commentaire !
A bientôt (=
Cléooo
Posté le 18/11/2024
Et coucou Edouard !

Et le jour s'est levé et a emporté avec lui les faibles lueurs d'espoir de la veille au soir.
Bon, tout n'est pas gris dans ce chapitre, loin s'en faut ! Elle retrouve enfin Hinnes. Leurs retrouvailles sont touchantes, très dans l'émotion, dans les gestes... Elles ont peut-être manqué un peu de mots pour moi. Je suis étonnée que Hildje ne se précipite pas de dire qu'elle n'a eu que sa dernière lettre (ça avait fait de la peine à Hinnes de voir qu'elle ne répondait pas, après tout) et que Hinnes ne soit pas pressé de savoir quelle a été sa vie et ne s'interroge pas qu'elle arrive comme ça d'un coup. Ça se fait peut-être un peu trop facilement? Sans relater l'intégralité des dialogue, un peu plus de narration pour contextualiser ces retrouvailles m'auraient plu. Et si pas dans l'instant, peut-être au cours des moments volés à la bibliothèque ?

Pour le reste, j'ai trouvé la "vente" de la montre tragique. Elle rend le peu de chose qui la rattachait encore physiquement à Givke, et je n'arrive pas à imaginer une manière facile pour Givke d'avoir obtenu cette montre. C'est une petite trahison en soi, ça m'a fait un pincement au cœur, même si je comprends qu'il aurait été dommage qu'elle ne puisse continuer son voyage.

J'ai beaucoup aimé le fait qu'Hinnes lui ait appris à lire. Je regrettais qu'il ne l'ai pas fait avant qu'elle quitte le Château, même si les moments où il lui faisait la lecture était leur petit moment à eux.

La fin du chapitre est inquiétante, est-ce Arèle qui pointe le bout de son nez ? A-t-elle senti quelque chose ? Hinnes était-il un peu trop heureux pour être discret ? Réponse tout de suite, je passe au prochain chapitre, et te laisse sur les remarques en vrac que j'ai notées au fil de la lecture :

- "je regrettai pour la première fois de ma vie de ne pas avoir mieux travaillé à l’école" -> mmh. Elle n'a pas regretté, par exemple, quand elle n'a pas pu relire la lettre d'Hinnes?
- "J’avais l’impression d’être un sceptre" -> un spectre, je suppose ?
- "Pendant mes mois à la ferme" -> j'ai l'impression qu'elle est partie bien plus longtemps que ça ! Ça m'a semblé être une longue période.
- "C’était comme si le temps s’était accéléré en mon absence, alors qu’il n’avait fait que suivre son cours sans moi. À vivre avec le changement perpétuel, on ne le remarque pas." -> j'ai beaucoup aimé cette phrase !
- "Je contournai le lac que j’avais tant craint enfant" -> cette phrase aussi, me donne l'impression qu'elle est partie longtemps. Sa crainte de l'eau était encore plus que vivace il y a quelques mois après tout.
- "Soudain, une fenêtre s’ouvrit et je crus que mon cœur s’arrêtait de bonheur. Malgré les deux étages de différence, le visage d’Hinnes me procura un bonheur intense. Il me cria seulement deux mots :" -> j'ai trouvé que ça manquait d'un chouilla de transition, mes pensées étaient encore avec Givke et j'ai l'impression d'avoir manqué ce moment qui est pourtant le highlight du chapitre.
- "que si l’on surprenait nous serions à nouveau" -> que si l'ont nous* surprenait, nous serions
- "Tu dois rentrer à quelle heure ?" -> mais fuyez ensemble ! Quittez ces endroits abominables ! Pourquoi rester là où vous risquez tant ?!
- "À peinte les yeux entrouverts" -> peine
- "de jour en jour" -> question très technique : comment fait-elle pour se laver / aller aux toilettes ? Elle doit attendre que les autres soient partis du Château, j'imagine ?
Edouard PArle
Posté le 20/11/2024
Coucou Cleoo !
Je te rejoins, ce 2e passage au Château est l'occasion de montrer des moments passés avec Hinnes, des échanges entre eux, il y en a sans doute pas encore assez.
Oui, la vente de la montre est un passage triste et important.
"Je regrettais qu'il ne l'ai pas fait avant qu'elle quitte le Château, même si les moments où il lui faisait la lecture était leur petit moment à eux." C'est vrai, il l'aurait sans doute fait s'ils avaient disposé de plus de temps.
"j'ai l'impression qu'elle est partie bien plus longtemps que ça ! Ça m'a semblé être une longue période" Au final, à peu près 1 an. C'est vrai que 2 colleraient plus mais ça m'a paru un peu long pour les lettres d'Hinnes, après c'est pas encore 100% tranché.
"À vivre avec le changement perpétuel, on ne le remarque pas." -> j'ai beaucoup aimé cette phrase !" Content que tu la relèves !
"cette phrase aussi, me donne l'impression qu'elle est partie longtemps. Sa crainte de l'eau était encore plus que vivace il y a quelques mois après tout." C'est vrai.
"- "Tu dois rentrer à quelle heure ?" -> mais fuyez ensemble ! Quittez ces endroits abominables ! Pourquoi rester là où vous risquez tant ?!" La fuite est tentante en effet, mais pour aller où ?
"- "de jour en jour" -> question très technique : comment fait-elle pour se laver / aller aux toilettes ? Elle doit attendre que les autres soient partis du Château, j'imagine ?" Oui, la question mérite d'être posée. Peut-être que je peux ajouter une petite explication à ce sujet.
Merci beaucoup de ton retour !!
A Dramallama
Posté le 13/11/2024
Hellooo!
Aaaah elle retrouve Hinnes ! Je suis à la fois ravie mais… je suis si triste pour l la montre (j’ai l’impression qu’elle “abandonne” une seconde fois Givke…)
Ravie qu’elle ait un peu de repos, même si ce fut de courte durée (si c est Arele j’espère qu’elle va se prendre un livre sur le petit orteil #nous condamnons la violence mais pas ses auteurs, surtout quand il s agit de gens qui abandonne des enfants)
Je lis la suite !
Edouard PArle
Posté le 17/11/2024
Coucou Dra !
Eheh très content que tu aies apprécié ce chapitre un peu plus positif.
"je suis si triste pour l la montre (j’ai l’impression qu’elle “abandonne” une seconde fois Givke…)" c'est carrément ça ! loin d'être anodin...
Ahah excellent le livre sur les orteils xD
Merci beaucoup de ton retour !
A très vite !
Maëlys
Posté le 03/11/2024
Enfin elle a retrouvé Hinnes !!! Je suis trop contente, et le fait qu'elle apprenne à lire est super, je pense que ça peut lui être d'une grande aide.
Par contre je suis triste qu'elle ait vendu la montre de Givke...
J'espère que la femme qui est arrivée n'est pas Arèle ou du moins qu'elle ne va pas la renvoyer à la ferme ou pire...
petite remarque : "Ils ont un peu de retard, ils m’ont de prendre les renseignements." : il manque un mot (demandé ?)
Edouard PArle
Posté le 09/11/2024
Coucou Maëlys !
Un peu symboliquement, elle choisit Hinnes plutôt que Givke en vendant son cadeau...
Mystère...
Merci de tes retours !
A très vite
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