Chapitre 11

Notes de l’auteur : N'hésitez pas à commenter si vous relevez des fautes ou si vous avez besoin de précisions pour la mythologie ^^

 Edana en eut le souffle coupé : c'était la première fois qu'elle voyait sa mère-sans compter le premier Souvenir. Elle s'approcha de la déesse et l'observa. Elle comprenait mieux pourquoi son visage lui semblait familier : il ressemblait au sien. Des larmes lui montèrent aux yeux. Elle reconnaissait certains traits de son visage mais le plus troublant fut ses yeux, elle avait les mêmes que ceux d'Edana. Sa mère leva la tête et sa douce voix résonna dans l’estomac de Cronos : 

- Venez donc vous réchauffer près du feu.

Ses frères et sœurs se blottirent contre elle. Edana voyait comment chaque dieu respectait Hestia ; c’était leur grande sœur. Finalement, Poseidon brisa le silence : 

- Vous avez entendu ?

Héra secoua la tête.

- Non, je pense que tu devrais moins boire de ce liquide douteux !

Mais Hadès se leva lui aussi.

- Poséidon a raison, j’entends du bruit venant de l’extérieur.

Sa voix faisait froid dans le dos… Hestia et Déméter approuvèrent ses propos. Ils levèrent la tête et le feu s’éteignit.

- Hestia !

- Il faut mettre tous nos sens en éveil pour savoir ce qui se passe.

Les dieux soupiraient quand une plainte résonna.

- Ouille ! Je me suis pris le pied dans la pierre !

- Tais-toi, Poséidon.

Edana réfléchit. La pierre devait être celle avalée par Cronos, croyant que c’était son fils. Elle sursauta quand une main l'attrapa. La voix d'Hestia lui murmura à l’oreille : 

- Par ici.

Edana tomba dans le vide et se rattrapa à une pierre. Désormais, elle se trouvait dans une pièce baignée de lumière. Ses bras la hissèrent sur le sol et le trou béant disparut, remplacé par de l’ivoire. Elle se retourna et découvrit Hestia en train de parler à un jeune homme. Celui-ci avait l’air d’approcher de la trentaine. Hestia, adoptant l’apparence d’une jeune fille, portait un voile qui la couvrait de la tête aux pieds. Le tissu évoquait les flammes douces d’un feu réchauffant pendant les périodes les plus froides.

- Tu m’as dit que tu étais la déesse du foyer et du feu, c’est bien ça ?

La voix caverneuse du garçon faisait vibrer les colonnes de marbre.

- Oui.

Il prit un air soucieux.

- Et tu m’as dit que tu voulais un poste à l’Olympe.

- Oui.

Hestia gardait la tête baissée. 

- Je veux aussi pouvoir voir quotidiennement mes frères et sœurs pour m’assurer qu’ils sont heureux. 

L’homme soupira.

- Je veux bien te donner un travail quotidien.

Le visage d’Hestia s’illumina.

- Merci, Zeus !

Celui-ci sourit, fier de lui.

- Tu peux créer une flamme à l’intérieur de l’Olympe. Ainsi, tu veilleras sur elle pour que l’hospitalité du foyer règne ici.

Hestia acquiesça, tout sourire.

- Je pourrai descendre sur Terre ?

Zeus fit mine de réfléchir.

- Peut-être… 

Sa grande sœur se jeta à son cou.

- Merci !

Quand les frères et sœurs quittèrent la pièce, le monde bascula et Edana fut projetée dans l’hélicoptère pour la deuxième fois. 


 

Quand Edana revint dans le présent, un mal de tête l'empêcha de bouger pendant un petit moment. Finalement, elle se leva et raconta à ses amis les scènes auxquelles elle venait d’assister. Ce Souvenir était moins troublant que le premier mais il permettait à Edana de mieux connaître sa mère. Phileas et Chloé haussèrent les épaules.

- Elle n’a pas l’air si machiavélique que ça… 

Edana s’écria : 

- C’est ça le pire ; on ne sait même plus qui on doit défendre !


 

- J’aimerai rester ici pour toujours… 

Le sable chaud de Venice Beach recouvrait ses pieds et elle ne pouvait s’empêcher de sourire. Ils avaient attendu le lendemain matin pour se rendre à Los Angeles puis ils avaient choisi d’aller sur Venice Beach-Chloé les avait suppliés d'y aller.

- Moi aussi.

Phileas s’arrêta.

- Et si on s’asseyait ici ? Après tout, on ne va pas nous reprocher de profiter de la ville.

Les filles approuvèrent et se placèrent à ses côtés. Ils restèrent un instant assis sur le sable, les yeux fermés face au soleil. Au bout de quelques minutes, Edana culpabilisa. 

- On ne devrait pas aller traquer des monstres ?

Phileas et Chloé secouèrent la tête. 

- Au pire, ils viendront à nous. 

La fille d'Hestia était mal à l'aise. 

- Je vais me promener sur la plage, histoire de voir s'il y a des créatures mythologiques… Je veux accomplir le travail qu'on nous a assigné. 

Phileas ne paraissait pas rassuré de se séparer mais il accepta et Edana se leva. Elle marchait le long de la plage, les pieds dans l'eau quand elle remarqua un scintillement identique à celui d'un Souvenir. Elle tourna la tête et découvrit trois femmes portant des lunettes se dirigeant vers elle. Après un dernier regard vers ces femmes aux étranges cheveux bleus, Edana fit demi-tour et accéléra le pas, en direction de ses amis. Elle entendit un léger sifflement dans son dos qui se rapprochait. Elle tourna la tête pour regarder ses poursuivantes. Grave erreur… Les triplettes étaient à quelques mètres seulement d'Edana et avaient retiré leurs lunettes. La demi-déesse se retint de les regarder dans les yeux juste à temps après s'être rendue compte que ces femmes étaient les trois Gorgones, Méduse et ses sœurs. Celles-ci pouvaient pétrifier n'importe qui les regardaient dans les yeux. Edana pressa encore le pas mais ne courut pas pour autant. Elle attendait que Phileas ou Chloé la regardent mais ils discutaient entre eux. Le sifflement des serpents se rapprochait de la jeune fille qui commençait à trembler. Finalement, Phileas tourna la tête, aperçut la jeune fille et dégaina son épée. Chloé se leva elle aussi et Edana leur cria de ne pas regarder les Gorgones dans les yeux. Sur ces mots, les créatures bondirent au-dessus d'Edana de sorte que l'adolescente puisse les regarder. Baissant la tête, Edana fouilla dans son sac à la recherche de ses gants. Quand elle les eut trouvées, une ombre passa sur elle et Méduse lui lacéra les jambes. Une douleur aiguë traversa son mollet et Edana serra les dents. Les adolescents fermaient les yeux, écoutant les sifflements des Gorgones pour éviter leurs attaques. À bout de souffle, Edana se cogna à Phileas. Elle lui chuchota, tout en se baissant et sautant :

- Comment va-t-on faire pour les tuer ?

Elle avait horreur de le formuler comme ça, pourtant, c'était ce qu'ils devaient faire… Elle entendit Phileas soupirer. 

- Il ne nous reste plus qu'à prier les dieux…

Edana s'écarta pour ne pas que Phileas l'embroche avec son épée. Malgré leur courage, les adolescents commençaient à s'épuiser. Les Gorgones, elles, redoublaient d'efforts, sentant l'heure du festin approcher. Au bout d'un moment, les adolescents formèrent un triangle, dos à dos pour avoir le moins de points faibles. La tête d'Edana commença à lui tourner à force de se baisser, sauter et contre-attaquer. Pour couronner le tout, une mystérieuse force l'incitait à ouvrir les yeux et à regarder les Gorgones dans les yeux. Elle entendit la voix de Chloé crier :

- Qu'est-ce que c'est que ça ?!

Edana n'y prêta pas attention puis, réalisant que les coups des Gorgones se faisaient attendre, elle ouvrit lentement les yeux, méfiante. Quand elle s'habitua à la lumière, elle vit la scène la plus étrange qu'elle n'ait jamais vu-ce qui n'était pas rien, avec tout ce qu'elle venait de vivre ces derniers jours. Un épouvantail combattait les trois Gorgones sous le soleil cuisant de Los Angeles. La première chose qu'Edana pensa fut : "Je suis morte, tuée par ces créatures" puis elle vit Phileas et Chloé qui étaient eux aussi interloqués. L'épouvantail avait un énorme sourire semblable à celui d'une citrouille. Il avait des jambes de bois et un buste de paille couvert d'une tunique grise mal en point. Phileas fut le premier à réagir-ça en devenait vexant-et poussa les adolescentes le plus loin possible du combat. Edana et Chloé reprirent leurs esprits et demandèrent si l'épouvantail était de leur côté.

- Je pense qu'il est avec nous, sinon il ne nous aurait pas sauvé. À moins qu'il veuille sa part du festin spécial demi-dieux…  

Edana décida de croire à la première possibilité et évalua si l'étrange inconnu avait besoin d'aide. Il paraît les coups des Gorgones avec une incroyable précision. Son épée et son couteau fendaient l’air avec rapidité. Ses jambes de bois enchaînaient les actions, sauter, se plier, sauter,... Ses yeux aussi l'aidait beaucoup car il n'en avait pas, ainsi, il ne pouvait pas être pétrifié par les trois sœurs. Edana voyait bien que Phileas mourait d'envie de prendre part au combat et tuer ces créatures une bonne fois pour toutes. 

- Je ne crois pas que l'on puisse venir en aide à notre sauveur. 

Elle jetait un regard appuyé sur Phileas, essayant de lui faire comprendre qu'il ne servirait à rien une fois mort. Après quelques secondes à se regarder dans les yeux, Phileas soupira et détourna le regard. 

- Très bien…

Chloé le regarda avec amusement. 

- Edana finira peut-être à te rendre aussi gentil qu'elle. 

Edana pria pour que le soleil semble avoir été la cause du rouge de ses joues.  

 

Le combat avait duré pendant de longues minutes puis les trois Gorgones avaient été tuées par l’épouvantail. Dès que l’une d’entre elles touchait le sable, elle disparaissait. Edana vérifiait si un Souvenir n’était pas caché sur l’une des Gorgones. Finalement, ce fut la deuxième sœur touchant le sable qui se révéla en avoir un. Dès qu’Edana le vit, elle bondit en direction du cadavre avant qu’il ne disparaisse, attrapa l’objet, ferma les yeux et rejoignit ses amis dans une roulade. Phileas la regarda avec de grands yeux et Chloé demanda si la jeune fille allait bien. Quand elle leur montra l’objet en forme de pyramide qu’elle tenait dans sa paume, ils comprirent aussitôt mais Phileas ajouta aussitôt :

- Tu aurais pu me demander d’aller le chercher pour toi. 

Edana ne comprenait pas son envie de partir au combat.

- La Gorgone allait disparaître et je ne voulais pas perdre de temps.

Phileas secoua la tête.

- Tu imagines si tu avais fini pétrifiée ?! J’ai plus d’expérience que toi, j’aurai dû y aller !

L’adolescente leva les yeux au ciel.

- Je savais très bien ce que je faisais !

- Non tu ne savais pas !

Chloé annonça d’une petite voix : 

- Phileas et Edana ?

Les intéressés haussèrent le ton et continuèrent leurs joutes verbales.

- Tu ne me fais pas confiance malgré tous les efforts que je fais… Vas-tu accepter le fait que je fasse partie de l’équipe ?!

Edana le regarda avec dégoût.

- Tu es égoïste, Phileas. Tu n’acceptes pas quand quelqu’un fait mieux que toi !

Chloé profita du silence pour les interpeller, plus fort.

- Vous m’écoutez ?!

Edana regarda où son amie pointait du doigt et laissa échapper un cri. L’épouvantail avait laissé la place à une belle femme armée d’un couteau et d’une épée ensanglantés. Elle ressemblait énormément à la fille blonde dans le Souvenir de la veille. Phileas s’agenouilla. Les demi-déesses en firent autant.

- Déméter… 

Celle-ci les scruta d’un regard vert clair. 

- J'espère que j’ai bien fait de vous sauver. 

Ses cheveux étaient d’un blond tellement éclatant qu’ils obligeaient Edana à plisser les yeux. Chloé avait les yeux embués et sa voix tremblait. Si la mémoire d'Edana était bonne, c'était la première fois que Chloé voyait sa mère.

- Maman ?

 Déméter souria à sa fille.

- Tu es tellement grande !

La jeune fille s’avança vers la déesse de l’agriculture.

- Tout le monde n’est pas du même avis. puis elle reprit en maîtrisant le tremblement dans sa voix, Pourquoi es-tu ici ?

La déesse pointa un doigt vers le ciel.

- Nous voyons tout de là-haut.

Phileas et Edana reculèrent discrètement pour ne pas gâcher leurs retrouvailles.

- Comment va ton père ? Keraunós accepte-t-il que tu lui rendes visite ?

- Ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu, mais oui, il va bien.

Déméter semblait rassurée.

- Tant mieux.

Chloé semblait mal à l’aise.

- Pourquoi as-tu abandonné papa ? Et pourquoi n’as-tu pas révélé ta vraie identité ?

La déesse caressa le visage de sa fille et sourit.

- C’était un homme très gentil, c’est vrai, mais trop fragile. Je ne voulais qu’il meure en apprenant que j’étais une déesse.

Elle glissa un regard à Edana et Phileas puis se tourna vers sa fille.

- Allons discuter en privé.

Déméter attrapa la main de sa fille et toutes deux disparurent. Phileas et Edana accoururent à l’endroit où elles se tenaient une seconde auparavant. Edana écarquilla les yeux.

- Et si c’était un monstre qui s’était métamorphosé en Déméter ?!

Phileas soupira.

- On ne peut rien faire, de toute façon… il la regarda, de toute façon, je suis égoïste !

Edana rougit, gênée.

- Désolée de t’avoir dit ça, c’est sorti tout seul…

- Ce n’est pas de ta faute, je suis égoïste. C’est moi qui m’excuse de t’avoir crié dessus…

Il se passa une main sur la nuque.

- Comme je te l’ai dit, ça me met en colère quand tu réussis tout à merveille alors que tu viens seulement d’arriver. Tu as tenu plus longtemps que moi pendant le combat avec l’Empousa !

L’adolescente posa une main sur son épaule. Elle était en colère mais Phileas lui faisait quand même de la peine. Comment ne pas avoir le cœur serré quand ses yeux ressemblaient à ceux d’un cocker ?! Phileas se redressa.

- Je vais essayer de ne plus m’énerver. Encore désolé…  

Edana lui sourit.

- Merci.

Elle le lâcha et ils s’assirent. La demi-déesse compta les secondes pour vérifier qu’ils ne devaient pas s’inquiéter. Quand elle arriva à 190, elle se leva.

- On ne devrait pas faire quelque chose ?

Phileas se leva lui aussi.

- Si mais quoi ?

Edana n’eut pas le temps de répondre, Déméter et Chloé réapparurent dans une pluie de coquelicots. La déesse haussait un sourcil, l’air réprobateur.

- Vous pensiez réellement que j’étais un monstre ? Vous me décevez. 

Chloé avança vers ses amis.

- Je les comprends. Cette disparition soudaine devait ressembler à un enlèvement !

Voyant les visages de ses amis perplexes, elle continua : 

- On a papoté entre mère et fille.

Elle sourit à la déesse.

- Merci de nous avoir sauvés, maman.

Déméter caressa son visage dans un geste maternel.

- Au plaisir de te revoir !

La femme disparut une seconde fois, seule cette fois-ci. Chloé claqua des doigts au niveau des yeux de ses amis.

- Vous êtes avec moi ?

Edana secoua la tête.

- Désolée. C’est que je ne rencontre pas une déesse tous les jours.

Chloé acquiesça vivement. 

- Vous voulez savoir ce qu’on s’est dit ?

Ils hochèrent la tête et Chloé partit dans un long monologue.

- Elle nous a littéralement téléportées dans un champ de blé puis ici !

Quand le trio arriva sur Hollywood boulevard après avoir pris un bus, Chloé se tut. Une série d’étoiles roses jonchaient le trottoir noir et Edana reconnaissait quelques noms inscrits dessus. Le temps était superbe, Edana était accompagnée d’amis, ils avaient des glaces,... Il ne manquait que Kafe pour que cet instant soit parfait. 


 

- Je me sens plus en vacances qu’en mission périlleuse !

Les demi-dieux s’étaient arrêtés dans un fast-food pour manger.

- Moi aussi.

Edana observait les touristes attablés à côté d’eux. Des triplés se chamaillaient pour avoir la dernière frite, leur mère, désespérée, essayait en vain de les calmer tout en portant un bébé. Un vieillard mangeait lentement son hamburger, regardant les gens passer devant la vitre en leur souriant avec sa bouche édentée. Edana tourna la tête. Deux jeunes femmes discutaient bruyamment de leurs études en lorgnant la table voisine du regard. Sur la table voisine, un groupe de garçons rigolaient sans se gêner du bruit tout en regardant discrètement les deux filles d’à côté. Edana jeta un coup d'œil au comptoir. Un employé se démenait pour comprendre la commande d’une vieille femme tandis qu’un autre jetait sans cesse des regards à sa montre. Sans doute attendait-il un rendez-vous…

- Qu’est-ce que tu fais ?

Edana tourna brusquement la tête et vit Phileas et Chloé qui l'observaient.

- J’ai pris l’habitude d’observer les gens avant mes spectacles. Ainsi, je repère les spectateurs les plus offrants.

Bizarrement, elle utilisait toujours le présent… Elle repensa au monsieur qui lui avait proposé de rejoindre sa troupe. Que serait-elle devenue si elle avait accepté ? Un sentiment de mélancolie la gagna. Phileas stoppa ses pensées négatives en posant une main sur son épaule. 

- Tu sais, il y a des demi-dieux qui préfèrent garder leur vie d'avant. Je comprendrais si tu voulais retourner auprès de tes amis, après la fin de notre quête. 

Edana leur sourit. 

- Merci. 

Phileas mima un haussement de chapeau. 

- Y a pas de quoi !

Chloé regardait par la fenêtre et ne disait plus rien.

- Chloé ?

Edana lui tapota l’épaule et son amie sursauta.

- Hein, quoi ?!

- Ça va ? Tu ne dis plus rien.

- Je repense à ma mère… Est-ce qu’on peut passer à l’hélicoptère, avant de chercher sur Hollywood Boulevard ?

Edana acquiesça et commença à se lever mais Phileas l’arrêta d’un geste.

- Chloé, tu sais quelque chose que nous ignorons?

La jeune fille soupira.

- Maman m’a dit qu’on trouverait quelqu’un sur Hollywood Boulevard qui pourrait nous aider, elle se tourna vers Edana, Elle a ajouté que tu devais consulter le Souvenir que tu as eu sur les Gorgones. Il paraît que Zeus était vraiment un crétin…

Edana ne demandait que ça : visionner le Souvenir qui lui pesait dans la poche près de son cœur.

 

Ils étaient assis en cercle au centre de l’hélicoptère.

- Pourquoi est-ce que ça nous arrive à nous ?!

Argos venait de leur avouer que l'hélicoptère était en trop mauvais état pour un prochain vol. 

- Comment va-t-on faire pour aller sur, je cite : le cœur vibrant de l’île de Pélé ?

Ils ignoraient qui avait posé la question car ils la pensaient tous. Les yeux d’Argos se voilèrent.

- Je suis désolé, je n’ai pas réussi ma mission… 

Chloé posa la tête sur son épaule.

- Ne t’inquiète pas, peut-être que ma mère m’a dit d’aller à Hollywood parce qu’elle savait que nous allions avoir ce problème.

Edana hocha vigoureusement la tête.

- Ça doit être ça ! Tu peux nous accompagner, si tu veux.

Phileas se racla la gorge.

- Si ON veut. Puis, voyant le regard assassin de Chloé, il reprit : Ce que nous faisons avec plaisir !

Chloé se calma et leva les yeux au plafond.

- Alors allons-y !

Tous se levèrent sauf Argos qui baissait les yeux, gêné. 

- Je ne peux malheureusement pas vous accompagner… Les mortels prendraient peur en me voyant. Je les comprends, un homme couvert de centaines d’yeux, ce n’est pas commun !

Phileas marmonna un petit “houra !”. 

- Tu peux couvrir tes bras de couvertures.

Le demi-dieu soupira tandis qu’Argos souriait à Chloé.

- Bonne idée.

 

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