La jeune femme se frottait le menton après l’écoute attentive du récit d’Érik. Son avis sur la suite des évènements peinait à s’imposer. D’une part, elle éprouvait une vraie satisfaction que la théorie de l’homme au béret se concrétise ; de l’autre, aucun élément nouveau ne permettait de faire progresser l’enquête. Ses doigts martelaient la coiffeuse devant laquelle elle siégeait.
— Il doit y avoir autre chose dans les souterrains… on ne construit pas un réseau pareil sous le Palais Royal sans y mettre des protections … sûrement qu’un ingénieur a dû y installer un quelconque mécanisme étrange…. Comme toi sous l’Opéra. Dommage que Belphégor se soit éclipsé comme un voleur. Son aide aurait été utile, il doit connaitre une partie de ces labyrinthes.
— Il ne semblait pas très disposé à nous aider davantage.
— Vous lui avez demandé ?
— Non.
Thomassine pencha la tête pour le regarder de travers. Il garda le silence.
— Bref, pour le moment c’est le point mort… Érik ? dit-elle avec une petite voix mièvre après un long moment de réflexion.
Il inclina la tête sur côté pour signifier qu’il l’écoutait, mais qu’il n’allait sans doute pas apprécier ce qu’elle allait dire.
— Je voudrais que vous surveilliez la Tour Eiffel.
Il lui jeta un regard noir à travers son masque blanc. Elle lui fit des grands yeux de biche. Cette technique marchait assez bien avec son père, elle en espérait autant avec le fantôme de l’Opéra. Elle n’avait rien à perdre.
— Non, j’ai un Opéra à gérer !
Et dans un mouvement de cape théâtral, il disparut.
— Faut vraiment qu’il m’apprenne à faire ça… soupira la jeune femme.