Chapitre 11 : L'odeur des problèmes...

Par Elly
Notes de l’auteur : Bonjour ! Je m'excuse pour la longueur du chapitre, il ne l'était pas autant à l'origine mais à force de faire des modifications... Bref, j'espère que le chapitre vous plaira malgré tout !
Merci à tout ceux qui lisent et commentent, je vous souhaite une bonne lecture !

Un bruit cacophonique transperça les tympans de Thalion, interrompant brutalement son doux rêve. Il se redressa si brusquement que sa chaise se renversa. Le magérien crut d’abord que des trompettes avaient résonné dans ses oreilles et réaliser que… c’était bien le cas. Elles voltigeaient fièrement au-dessus de sa tête avant de subitement disparaître.

  —  La sieste a été agréable, M. Connor ?

La voix sarcastique de M. Vandré lui indiqua son retour dans la réalité, même s’il aurait pu être en plein cauchemar. C’était trop réel pour que ça le soit, malheureusement. L’auteur de ce réveil en fanfare le regardait avec un sourire mesquin sur le visage. Thalion se demandait s’il était capable d’afficher autre chose qu’un rictus.

  —  Plus agréable que le réveil, répondit-t-il en redressant sa chaise avec nonchalance.

Le sourire du professeur s’effaça pour afficher un air mécontent. Il n’appréciait pas son répondant, évidemment. Mais à son sens, Thalion ne faisait qu’énoncer une vérité. En plus, quitte à se faire humilier, autant montrer un peu les crocs.

  —  Je n’en doute pas. Puisque vous êtes de nouveau parmi nous, vous allez nous lire la page numéro vingt-neuf de votre manuel.

Thalion se pencha pour saisir le livre de Nohan, mais l’enseignant l’arrêta.

  —  J’ai dit le vôtre, pas celui de votre voisin.

  —  Je n’ai pas mon manuel, monsieur, avoua-t-il d’une voix neutre.

  —  Ah, vraiment ? Et pourquoi ça ? Vous pensez que vous êtes suffisamment bon pour vous en passer ?

  —  Non.

  —  J’espère bien parce que c’est loin d’être le cas. Vous n’êtes même pas capable de lancer un sortilège d’immobilisation.

Thalion se rembrunit. Il avait parfaitement conscience de sa médiocrité et n’avait pas besoin qu’on enfonce le couteau dans la plaie. Les moqueries de Camille et Ayden avaient largement suffi. Thalion se contenta de fixer son bureau en attendant la fin du sermon, conscient que ses camarades de classe assistaient au spectacle en dissimulant vainement leur amusement.

  —  Il serait tant que vous vous réveillez, M. Connor. Dans tous les sens du terme. Si mon cours ne vous intéresse pas, ne venez pas. Vous serez bien mieux dans votre lit pour dormir.

M. Vandré marqua un silence, sans doute dans l’attente d’une réponse. Thalion se retint de ricaner. Il n’était pas stupide à ce point. En plus, le professeur avait raison. Le bureau n’était absolument pas confortable. Entre la rudesse du bois et l’odeur incommodante, réussir à s’endormir relevait du miracle.

  —  La prochaine fois que je vous y reprends, je vous envoie directement chez la proviseure adjointe et vous réglerez le problème avec elle, c’est clair ?

  —  Très clair, monsieur.

M. Vandré reprit ses explications sur le sortilège d’immobilisation, et Thalion put enfin se rassoir sur sa chaise. Du coin de l’œil, il aperçut Camille en train de râler avec Ayden, déçus que le sermon n’ait pas duré plus longtemps. Ce n’était pas agréable de courber l’échine, mais rien que pour ça Thalion était ravi d’avoir subi sans broncher.

Devant les professeurs, il essayait de faire attention à son comportement autant que possible pour ne pas se retrouver dans le bureau de Mme Luciphella. Il lui était reconnaissant de ne pas l’avoir renvoyé et n’était pas certain qu’elle soit aussi clémente la prochaine fois. Il avait plutôt intérêt à faire profil bas.

Même si la proviseure adjointe avait sans aucun doute parlé au corps enseignant, ça ne voulait pas dire que les choses s’étaient arrangées. Elles n’avaient pas bougé, en fait. Les professeurs agissaient comme ils l’avaient fait lors du premier cours. Ce n’était donc pas des comportements chaleureux comme en témoignait M. Vandré, mais tant que ça ne dépassait pas les limites qu’avait franchi M. Pradel, il pouvait supporter.

D’ailleurs, le vieillard était resté ferme. Il refusait que le maudit assiste à son cours. Thalion avait entendu que son opposition faisait débat entre les enseignants. Certains pensaient que la discrimination devait être tolérée sous aucun prétexte, et d’autres estimaient qu’après les horreurs passées, un corbeau ne pouvait pas être traité comme les autres signes. De son côté, Thalion acceptait la décision de M. Pradel. Après une rouste pareille, il doutait de pouvoir retourner dans cette classe. Malgré sa volonté de passer outre, les mots du vieillard ne cessaient de hanter son esprit. Ils s’accrochaient à lui sans que Thalion ne parvienne à s’en défaire. Parfois, avant de se coucher, il avait l’impression d’entendre le professeur lui crier dans ses oreilles « Meurs ! ». Lui qui avait déjà des problèmes d’insomnie, ça n’arrangeait pas les choses. Était-il capable d’assister à son cours alors que le poids de ses paroles continuait de lui peser ? Rien que de l’imaginer, il avait mal à l’estomac.

Thalion aurait apprécié que M. Pradel soit plus sévèrement puni, mais il était habitué au goût amer de l’injustice. Il espérait simplement que cette affaire ne remonte pas jusqu’au Conseil, pour ne pas y mêler Berry.

Du bout de ses doigts, M. Vandré écrivait les informations essentielles du cours sur le tableau. Des traits bleus comblaient l’espace blanc prévu à cet usage. Tout en notant distraitement les notes du tableau, Thalion songea à son rêve. Un tel souvenir ne lui était pas revenu pendant son sommeil depuis longtemps. Son cœur se serra en se le remémorant. La voix de son père, la lueur dans ses yeux… Il secoua la tête pour chasser ses pensées. Ce genre de souvenir, c’était comme de la drogue. Ça te faisait du bien pendant un bref instant, mais le retour à la réalité était d’autant plus brutal.

 La sonnerie retentit. À peine eut-il fermé sa trousse qu’Eris se tourna vers lui, le regard réprobateur.

  —  Sérieusement ? S’endormir en plein cours ? Tu le fais exprès ?

Thalion roula des yeux.

Et c’est reparti.

  —  Tu sais très bien qu’il ne loupe pas une seule occasion pour t’enfoncer, et toi, tu lui tends le bâton pour te faire battre ! Et toi, dit-elle en pivotant vers Nohan, tu n’as pas jugé bon de le réveiller ?

  —  Il ne dormait pas, à la base, se justifia-t-il sur la défensive.

  —  Exact, confirma Thalion. Je me reposais juste les yeux parce que j’avais mal à la tête à force d’essayer de lancer le sortilège d’immobilisation à répétition. Et puis, je dors mal en ce moment, je suis fatigué. Je me suis endormi sans m’en rendre compte. Nohan n’a pas non plus à jouer le chaperon avec moi.

  —  Mouais… Et ton manuel ? s’enquit-elle. Pourquoi tu n’as pas dit que c’était la faute de Camille ?

Thalion fit la moue. Nohan lui lança un coup d’œil nerveux. S’il n’avait pas son manuel, ce n’était pas à cause d’un oubli de sa part. C’était tout simplement parce que Camille l’avait retiré de son sac ce matin et l’avait déchiqueté en mille morceaux dans les toilettes.

Dans la cuvette, plus précisément.

C’était loin d’être son premier coup. L’autre jour, Thalion avait retrouvé ses chaussures collées au sol et son uniforme plein de boue. Une fois, il s’était réveillé avec des serpents dans son lit. Un soir, son devoir à rendre qu’il avait posé sur son bureau avait complétement été déchiré, comme si un chien avait joué avec. Il avait passé la nuit à le refaire avec Nohan qui refusait de dormir sans l’avoir un peu aidé, et les ricanements de Camille en bruit de fond.

Rien que ce matin, il avait retrouvé un tas d’excréments sacrément puants sur le pas de sa porte. Ah non, ça, ce n’était pas Camille, mais Ayden. Thalion le savait car Camille avait râlé en hurlant dans l’escalier à l’adresse de son voisin, de s’en prendre uniquement à lui car il n’avait pas à subir la même chose que lui. Si Thalion parvenait à ignorer Ayden, il n’en était pas capable avec Camille.

Ce nain écervelé faisait tout pour le pousser à bout. Pour l’instant, Thalion subissait, mais sa passivité ne durerait pas éternellement. Il comptait bien se venger. Pourquoi pas durant le sommeil de Camille ? Thalion pourrait utiliser sur lui le sortilège Chauvkipeu pour voir sa tête dénudée de cheveux se décomposer au matin.

  —  Ça n’aurait rien changé, je n’ai aucune preuve. Et puis, le connaissant, M. Vandré aurait sauté sur l’occasion pour montrer à quel point je n’avais aucune morale en rejetant la faute sur un camarade, soupira-t-il en rangeant ses affaires.

  —  Pas faux, marmonna la magérienne. Mais si tu avais…

  —  Ma salle n’est pas un café ! Dehors ! rugit le professeur.

Encore traumatisé par l’expulsion façon M. Pradel, Thalion s’empressa de quitter la classe, mais la voix de l’enseignant le coupa dans son élan.

  —  M. Connor, restez un instant, j’ai à vous parler.

Thalion sentit ses épaules se tendre. Ce genre de phrase n’était jamais de bon augure. Nohan et Eris lui adressèrent un regard qui signifiait clairement « Bonne chance » avant de s’en aller l’attendre dans le couloir. Il se retrouva seul face à ce professeur qui ne se départait jamais de son air aigri. Méfiant et quelque peu nerveux, le magérien veillait à ne pas s’éloigner de la sortie pour fuir si nécessaire. Juste au cas où.

—  Vous comptez rester aussi loin pendant combien de temps ?

Jusqu’à ce que vous deveniez aimable, rétorqua intérieurement Thalion. Mais ça risquait de prendre trop de temps, alors il ravala ses appréhensions et s’avança pour se planter devant le bureau de M. Vandré.

—  Savez-vous pourquoi je vous ai retenu, M. Connor ?

—  Non, monsieur, répondit-il, laconique.

S’il voulait vite en finir, il devait éviter de l’énerver le plus possible. M. Vandré saisit une feuille qui trônait sur le haut d’une pile de papier.

—  Figurez-vous que j’ai consulté les fiches d’inscriptions aux clubs que je vous ai demandés de remplir l’autre jour, et j’ai constaté que vous étiez le seul à m’avoir rendu une feuille complètement vierge.

Thalion demeura impassible face au regard interrogateur de M. Vandré. Que pouvait-il lui répondre ? Qu’il n’avait aucune envie de faire partie d’un club ? Il se faisait déjà cracher dessus en cours, pourquoi voudrait-il s’infliger encore des souffrances en participant à des activités extra-scolaires ? Pour le plaisir de se faire rejeter ? Il avait cru qu’il réussirait à passer entre les mailles du filet, mais il s’était trompé. Il aurait dû mieux prendre en compte l’antipathie de ce professeur à son égard.

—  Quel est donc le problème, M. Connor ? Vous n’avez pas compris le principe d’une fiche d’inscription ? Vous ne savez pas comment remplir une feuille ? Ou peut-être n’avait vous pas compris que c’était obligatoire de s’inscrire dans un club ?

—  Si, se renfrogna-t-il face à son ton sarcastique.

—  C’est une bonne nouvelle. Vous allez donc me remplir cette feuille maintenant. Et vite, de préférence. Je n’ai pas envie de perdre mon temps avec ça.

L’adolescent toisa la feuille tendue comme si elle lui voulait du mal.

—  Eh bien ? Vous craignez que la feuille vous attaque ? Si c’est le cas, je vous invite à consulter.

—  Ce n’est pas ça, réfuta-t-il sans parvenir à cacher son agacement. Je n’ai pas envie de faire partie d’un club. Les trucs collectifs, ce n’est pas pour moi.

—  Vous pensez être au-dessus des autres, M. Connor ? Que n’avez-vous pas compris dans le mot « obligatoire » ?

Pendant une fraction de seconde, Thalion hésita à lui enfoncer la feuille dans la gorge, mais il se résigna en saisissant la fiche. Le magérien s’assit à la table la plus proche et sortit un stylo de son sac. Ça ne valait pas le coup de s’énerver pour si peu. Quitte à y être obligé, autant prendre quelque chose d’intéressant

Il lut les différents choix proposés. Nohan avait choisi le club de cuisine. Thalion était doué en cuisine donc ça ne serait pas très enrichissant. Eris avait pris celui de rituels et sacrifices. Pourquoi ça ne l’étonnait pas ? Ce club avait l’air charmant, mais les membres qui se réunissaient là-bas étaient… flippants. Il faut se l’avouer. En plus, connaissant Eris, elle serait prête à l’utiliser comme sacrifice. Thalion élimina tour à tour les différentes propositions. Rien ne le motivait. En face de lui, M. Vandré ne cessait de croiser et décroiser ses bras en attendant son choix final. À ce rythme, il allait devoir choisir au hasard.

Il fut finalement attiré par le club de duels. Voilà enfin une proposition qui captivait son attention. Ceux qui s’y inscrivaient ne se battaient pas forcément. Certains y allaient pour s’entraîner. C’était la seule occasion où les élèves avaient le droit de s’affronter et une des meilleures façons de progresser. Mais d’autres préféraient observer les duels comme des spectacles pour se distraire et découvrir de nouveaux sorts. Thalion ferait assurément partie de cette deuxième catégorie. Avec ses difficultés, se battre était impensable. Personne n’oserait le provoquer, et si quelqu’un se risquerait à le défier, il ne contenterait de décliner. Il n’était pas stupide comme un troll pour accepter de se faire humilier.

Ce choix n’était pas le plus prudent, mais le plus excitant à ses yeux. Berry lui répétait souvent qu’il fallait se faire plaisir de temps en temps pour profiter de la vie.

L’adolescent acheva de remplir la feuille, pour le plus grand bonheur du professeur.

—  Enfin ! Vous en avez mis du temps pour vous décider, se plaignit-il tandis que le jeune homme lui rendait la feuille désormais complétée.

Thalion garda le silence pendant que M. Vandré vérifiait minutieusement la fiche d’inscription.

—  Bien. Les clubs ouvrent lundi. Tâchez de ne pas créer de problèmes, M. Connor. Même si votre présence en est déjà un.

Choqué par la brutalité, mais pas étonné, Thalion ravala sa fierté pour ne pas réagir et ne pas perdre plus de temps.

—  Au revoir, dit-il d’une voix plus sèche que prévue.

Thalion claqua la porte avant qu’il ne puisse rétorquer quoi que ce soit d’autres. Une fois dehors, il souffla un bon coup. M. Vandré lui sortait par les trous du nez. Comment pouvait-on être aussi désagréable ?

Eris et Nohan l’attendaient, appuyés contre le mur, des questions muettes dans le regard. Tout en arpentant le couloir, Thalion leur résuma la discussion.

À la fin de ses explications, Nohan secoua la tête, loin d’être étonné.

  —  Je t’avais dit que tu allais être grillé. L’académie prend au sérieux l’activité extra-scolaire des élèves.

  —  C’est débile, bougonna Thalion. On devrait au moins laisser le choix.

  —  C’est clair que ça arrangerait bien les rebuts de la société allergiques aux activités sociales comme toi !

  —  T’es un peu vache Eris, là, lui reprocha Nohan.

  —  Oui, tu blesses mon petit cœur meurtri, rajouta Thalion, profitant d’avoir Nohan à ses côtés pour le défendre.

La magérienne haussa les épaules, indifférente à la moue faussement vexée du maudit.

  —  La récalcitrance de Corvus ne me donne pas tort. Bref, je m’en étais arrêtée où en classe, déjà ?

  —  Eris, tu n’as pas besoin de nous gronder comme si on était des mioches ! s’énerva Thalion qui ne supportait plus de l’avoir sur son dos en permanence. Tes commentaires inutiles sur nos faits et gestes, on n’en a rien à faire. Alors ferme-là.

La magérienne le toisa, nullement déstabilisée par son agressivité. Nohan ne sursauta même pas. Il faut dire qu’au cours de ces dernières semaines, les deux apprentis magériens s’étaient habitués à son caractère à force de le côtoyer. D’ailleurs, Thalion avait remarqué que lui aussi s’était habitué à eux. Il s’était habitué à manger avec eux, à être en cours avec eux, à faire ses devoirs avec eux, à parler avec eux. Il se surprenait même à apprécier leur compagnie. Les journées à l’académie lui paraissaient moins longues et désagréables

Mais en passant du temps avec eux et en apprenant à les connaître, certaines choses avaient commencé à l’agacer, comme les remontrances d’Eris.

  —  Vous n’êtes pas des mioches, mais vous n’êtes pas bien matures non plus.

  —  J’ai rien demandé, moi, marmonna Nohan qui subissait les reproches malgré lui.

  —  C’est culoté sachant que tu te comportes comme une enfant la plupart du temps, répliqua Thalion avec acidité.

Eris illustra parfaitement son propos en secouant immédiatement la tête sans y réfléchir une seconde.

  —  Pas du tout ! Mais là, il n’est pas question de moi. Ce que je cherche à dire, c’est que vous… Enfin, surtout toi, Corvus, tu as tendance à ne rien faire pour arranger les choses. Ta situation est suffisamment injuste comme ça…

  —  Tu voudrais que j’y fasse quoi ?! Que je pique une crise au milieu de la classe ?

  —  Que tu arrêtes de t’endormir en cours serait déjà une bonne chose. C’est la troisième fois cette semaine en comptant le cours de métamorphose et de magie rouge !

Elle n’avait pas tort, même s’il refusait de l’admettre. Dormir en cours n’arrangeait pas les choses et donnait davantage de raisons aux professeurs de s’en prendre à lui.

  —  M. Blaisotte ignore mes questions et ne fait rien pour m’aider à réussir alors que c’est son boulot, et Mme Devilan se contente de me fixer avec ses yeux globuleux pendant que je tente de produire la moindre étincelle rouge sans m’évanouir. Alors, si ces cours ne me servent à rien, autant en profiter pour dormir et rattraper mes heures de sommeil.

La négligence des professeurs ne faisait que lui rajouter du travail à faire puisqu’il devait trouver un moyen de comprendre par lui-même les étapes clés des sorts.

  —  Mais nous, on peut t’aider, répondit Nohan.

  —  Désolé de freiner vos bonnes intentions, mais vous ne pouvez rien faire pour moi…

  —  Regardez-moi ce caliméro qui se conforte dans l’idée qu’il est irrécupérable… se moqua Eris.

Thalion roula des yeux en priant les dieux de lui donner la force de ne pas balancer cette fille par la fenêtre.

  —  Je ne disais pas ça pour faire la victime ! Même si vous seriez d’excellents pédagogues capables de tout m’expliquer, ça ne règlerait pas le fond du problème.

  —  Qui est… ?

  —  Mes maux de têtes. C’est ça qui m’empêche de progresser correctement. Les sortilèges qu’on apprend me donnent vite des migraines, ce qui me complique l’apprentissage.

  —  C’est vrai que t’as pas de bol avec ces migraines étranges et pour l’instant incurables…

  —  En plus, l’écart avec les autres élèves va se creuser si tu n’arrives pas à suivre le rythme à cause de ça… poursuivit Nohan.

Thalion observa la mine soucieuse de ses camarades. C’était étrange de voir d’autres gens que Berry s’inquiéter pour lui. Penser à son tuteur lui rappela qu’il devrait le contacter pour discuter avec lui. Le peu de nouvelles que le magérien avait donné n’avait certainement pas suffit à le rassurer. Comme toujours, le magérien ne faisait que causer des soucis à tout le monde.

Il leur adressa un grand sourire débordant de tendresse.

  —  Parler avec vous a le don de me réconforter, c’est fou ! Merci !

  —  Ne le prends pas comme ça ! se dédouana la magérienne. On finira bien par trouver une solution. Quand tu t’entraînes en dehors des cours, ça se passe comment ?

  —  Mal. Mes migraines deviennent insoutenables quand j’utilise trop longtemps la magie. Le temps que ça prend dépend de la teneur du sort mais… à terme, ça finit comme durant le premier cours de magie rouge. Et avant que tu me poses la question, non, je n’ai jamais compris d’où venait le problème. J’ai juste l’impression que ma magie me glisse entre les doigts. Qu’elle est… plus difficile à manipuler. À moins que ce soient les maux de têtes qui altèrent ma concentration.

Le front d’Eris se plissa pendant quel intégrait ces nouveaux éléments. Nohan intervint pour suggérer une idée :

  —  Peut-être qu’un regard objectif changerait la donne… Je ne parle pas forcément des migraines, mais de tes entraînements. Eris et moi, on pourrait t’aider à t’entraîner de manière plus efficace. On ne trouvera pas la cause de ton mal, ni de solution miracle pour t’en débarrasser, mais nos conseils pourront au moins remplacer ceux des professeurs et te faciliter la tâche.

Thalion afficha une moue dubitative, mais ses réticences ne faisaient pas le poids face à l’enthousiasme d’Eris.

  —  Mais oui ! Nous, on pourra t’orienter en magie rouge et blanche pour que tu puisses mieux progresser. On va te faire un super programme, Corvus ! On peut même compléter le tout avec des potions pour booster ta…

  —  Stop ! J’ai compris que je n’échapperais pas à votre désire de devenir mes coaches personnels, mais oublie tous les compléments que tu peux imaginer. Non seulement je n’ai pas envie que tu m’empoisonnes, mais j’ai déjà essayé les potions stimulantes. Ça ne sert à rien, à part te ruiner la santé.

  —  Et les talismans ?

  —  J’y ai déjà pensé, reconnut-il, mais c’est trop compliqué à fabriquer car il faut le matériel et les ingrédients nécessaires. Et puis, si rien n’a marché avant, ce n’est pas ça qui va changer quoi que ce soit.

  —  Tu es d’un pessimisme, toi, alors…

  —  Je suis juste réaliste.

  —  Moi, j’appelle ça un rabat-joie.

  —  Et les filles comme toi, je les appelle « les casse-pieds ».

  —  Pourquoi ? Parce que je te casse les oreilles ?

  —  Non, parce que tu vas finir par te casser la figure si tu continues à me saouler.

Loin d’être effrayée, la magérienne lui adressa un sourire provocateur, l’air de le mettre au défi, sans cesser de trottiner à côté de lui.

  —  Quelle menace minable. Ce n’est pas ce qui va me dissuader de…

La prophétie de Thalion devint réalité car, sans laisser le temps à Eris de finir sa phrase, il lui fit un croche-patte sans la moindre once d’hésitation. Elle s’étala par terre dans un geignement de douleur qui se transforma en une ribambelle de jurons.

  —  Corvus ! s’exclama Nohan d’une voix indignée, tu aurais pu la blesser !

Thalion ricana en poursuivant son chemin, indifférent aux insultes de la magérienne. Nohan hésita à rester près d’elle, mais en voyant son expression enragée, il préféra rejoindre Thalion avant de finir castrer. Son camarade soupira, exaspéré par leurs chamailleries.

  —  C’est malin, elle va vouloir se venger maintenant.

  —  Qu’elle essaye, ça sera divertissant.

  —  J’espère pour toi qu’elle va se calmer pendant son cours de runes parce que…

Nohan se figea. Interloqué par son attitude, Thalion fit de même. Son camarade regardait fixement devant lui, la bouche entrouverte. Le maudit balaya du regard le long couloir et aperçut l’origine de son trouble. Un peu plus loin se trouvait une fille aux cheveux châtains et ondulés. Elle avait un joli visage avec son nez retroussé, ses sourcils bien dessinés et son teint lumineux. L’assurance qu’elle dégageait la rendait magnétique. Elle n’était pas dans leur classe donc il ne la connaissait absolument pas. Sa première pensée fut que le magérien venait d’avoir le coup de foudre, avant de constater qu’elle discutait avec… Camille.

Thalion fronça les sourcils. Les deux individus dialoguaient en chuchotant pour ne pas se faire entendre. C’était étrange. Autant que la réaction de Nohan.

En les rejoignant, Eris comprit que quelque chose clochait.

  —  C’est Roxanne, expliqua-t-elle en suivant leur regard. Elle est dans la classe des Mourioches. Vous la connaissez ?

  —  C’est mon amie d’enfance, souffla Nohan sans les quitter du regard. On restait souvent ensemble avant que je…

Il s’interrompit lorsque les yeux verts de Roxanne se posèrent sur Nohan. Elle parut troublée en le remarquant, mais en voyant le maudit à côté de lui, son visage se ferma instantanément. Quant à Camille, un rictus déforma ses lèvres. Nohan blêmit. Thalion s’empressa de l’interroger.

  —  Nohan, qu’est-ce qu’il…

  —  Il faut que je me dépêche. Je risque d’être en retard en cours de faelien, l’interrompit-il avant de partir, la tête baissée.

Il déguerpit sans laisser le temps à Thalion d’ajouter quelque chose. Camille non plus ne traîna pas et disparut avant que l’adolescent ne puisse l’interroger. Il ne restait plus que Roxanne. Elle tourna les talons, non sans les gratifier d’un dernier regard hostile.

  —  Non mais qu’est-ce qu’on lui a fait ? demanda Eris, déroutée par son antipathie.

Thalion ne sut quoi répondre, mais le visage blafard de Nohan lui restait en mémoire.

 

En fin de journée, les trois magériens se retrouvèrent autour d’une table, le nez plongé dans les bouquins. Éclairés par la lampe flottant au centre de la table, ils lisaient sans troubler le silence de l’immense bibliothèque de l’académie. Et encore, immense était un euphémisme. La quantité de livres rassemblée était faramineuse, si bien que trois années d’études ne suffiraient à fureter la totalité des étagères. Leur hauteur pouvait donner le tournis et certaines avaient des formes singulières. Heureusement, le dôme en verre et la blancheur des murs reflétant la lumière évitaient d’avoir l’impression d’étouffer. Quant au silence, il n’était pas aussi pesant que Thalion l’imaginait. Si on se concentrait, on pouvait percevoir le chuchotement des élèves qui discutaient ou le bruissement des pages des livres volants. Ces derniers voltigeaient malicieusement dans l’air comme des oiseaux dans le ciel et animaient cet endroit, tout comme les pouffes nuageux, blanc comme la neige, qui flottait au-dessus du sol.

Tout ça n’enlevait en rien le mérite et le prestige de l’académie Divithrum. Elle était même surnommée « l’Antre du savoir ». Une rumeur courrait selon laquelle une bibliothèque secrète existerait sur l’île. Elle contiendrait toutes les connaissances possibles et imaginables sur le monde des magériens. Mais surtout, elle exaucerait notre souhait le plus cher. De quoi faire rêver n’importe quel élève. Cependant, personne ne savait où elle se trouvait.

Pour en revenir à l’Antre du savoir, elle était surveillée par Le Dragon, surnom donné à la bibliothécaire qui avait la réputation de clouer le bec des visiteurs en un seul regard. Thalion ne l’avait jamais vu, mais elle aurait rendu Léosus, un gars de sa classe, aussi muet qu’un rocher. Et le tout, sans prononcer un seul mot. On racontait qu’elle ne quittait jamais la bibliothèque pour pouvoir la surveiller jour et nuit, à l’image d’un dragon en train de surveiller son trésor.

Cette femme était terrifiante.

  —  Eris… Tu es en train de lire quoi, là ? la questionna Thalion à voix basse devant l’allure inquiétante du grimoire entre ses mains.

  —  Art de la manipulationles poupées vaudous, répondit-elle sur le ton de la conversation.

Rectification : les femmes étaient terrifiantes.

À l’évidence, elle était encore en colère. Thalion ne s’était pas excusé, et n’avait pas intention de le faire. Il ne regrettait pas de lui avoir fait un croche-pied. On pouvait le traiter d’immature, mais il ne voyait aucun intérêt à faire des excuses qu’il ne pensait pas. En revanche, il avait sous-estimé sa rancune.

  —  N’espère même pas avoir une seule mèche de mes cheveux, l’avertit-il.

  —  C’est quoi le sortilège qu’on a vu ce matin, déjà ? Le sortilège d’immobilisation ? Hm…

  —  Essaye un peu pour voir.

  —  Tu me mets au défi, Corvus ?

Eris daigna lever ses yeux du livre pour les planter dans ceux du magérien, un sourire machiavélique sur les lèvres. Dans ses yeux sombres dansaient une lueur de défi. Thalion s’interdit de détourner le regard.

  —  Seulement si tu oses le relever.

  —  Contrairement à toi, je ne suis pas une mauviette.

Cette remarque lui déplut, ce qui ravit la magérienne puisque son sourire s’agrandit.

  —  Tu as peur de me donner une mèche de tes cheveux, je te rappelle, justifia-t-elle en tournant une page de son livre.

  —  Je ne suis pas assez stupide pour le faire, surtout. Je n’ai pas envie de me réveiller avec la sensation que des aiguilles me transpercent les fesses.

  —  Je comptais viser un endroit plus sensible…

Pardon ?

  —  J’interrompt votre brillant échange pour vous demander de vous taire. On vous entend à l’autre bout de la salle, chuchota Nohan qui revenait après être parti chercher un autre livre.

Le magérien aux cheveux d’or s’assit sur la chaise libre en face de lui. À chaque fois que Thalion le voyait, il ne pouvait s’empêcher de le détailler du regard. Il admirait son teint de porcelaine dénué de cerne ou les fossettes qui apparaissaient lorsque que ses fines lèvres s’étiraient. Il avait une meilleure allure que lui et sa mine de zombie. Cependant, à force de l’observer, Thalion avait remarqué depuis quelques jours que quelque chose n’allait pas. Ses yeux azurins manquaient d’éclat, comme si un voile de tristesse les recouvrait. Il était moins enjoué aussi, moins souriant. Il l’avait plusieurs fois vu se perdre dans ses pensées en se rongeant les ongles, la mine préoccupée. Hier, en revenant d’une de ses options, il s’était carrément mis à vomir. Nohan avait refusé d’aller à l’infirmerie, prétextant avoir simplement mal digéré le repas du midi, mais Thalion n’était pas né de la dernière pluie. La rencontre avec Roxanne confirmait ses soupçons. Quelque chose rongeait Nohan. Maintenant que ce constat était fait, Thalion s’interrogeait sur la démarche à suivre. Devait-il attendre que le magérien se confie de lui-même ou poser des questions au risque de paraître insistant ou invasif ? Thalion en avait-il le droit ? Étaient-ils assez proches pour ça ?

Thalion fixa le livre que Nohan venait de poser sur la table. Les sortilèges pour les nuls.

  —  Je n’ai pas trouvé plus simple comme manuel, expliqua-t-il d’un air désolé. Mais il reprend les bases. Tu verras, les explications sont plus claires. Ça t’aidera peut-être. Pour la magie rouge, tu verras avec Eris.

  —  J’ai hâte de commencer les entraînements, ricana cette dernière.

Depuis la discussion de ce matin, Eris et Nohan mettaient tout en œuvre pour devenir de parfaits entraîneurs. D’abord réticent, Thalion dut reconnaître que ce n’était pas une mauvaise idée. Il ne savait plus quoi faire pour s’améliorer. Une implication extérieure pourrait changer la donne.

Thalion aurait aimé s’exercer avec une professeure moins sadique, mais il n’avait pas l’embarras du choix, d’autant qu’Eris était la plus douée en magie rouge. C’était à prévoir pour une araignée. Certains signes avaient plus d’affinités avec certaines magies que d’autres. Ce n’était pas absolu, mais en règles générale, les chauves-souris et les araignées étaient avantagées en magie rouge. Les souris en magie bleue. Les salamandres en magie verte. Les lapins en magie rose. Les chats en métamorphose. Les hiboux et les loups en sortilèges. Les corbeaux… avait-il besoin de le préciser ?

Quoi qu’il en soit, Eris était chargée de l’entraîner à pratiquer la magie rouge le week-end, et Nohan pour la magie blanche en semaine.

  —  Pour la métamorphose, tu devrais demander à Cally, conseilla Nohan.

  —  Mouais… Elle est où, d’ailleurs ? On la voit moins en ce moment.

Le regard d’Eris s’assombrit. Thalion avait constaté que Calysse ne traînait plus autant qu’avant avec eux. Les deux magériennes s’adressaient à peine la parole en classe, même quand elles étaient assises côte à côte, et ne s’attendaient plus à la fin du cours. Eris agissait comme si Calysse n’existait pas.

  —  Aucune idée. On ne se parle plus trop en ce moment.

Eris avait répondu avec désinvolture, mais ses épaules crispées et ses lèvres pincées laissaient penser à Thalion qu’elle ne s’en fichait pas autant qu’elle ne voulait leur faire croire.

Était-ce à cause de lui ? Parce que Calysse était effrayée ? Pourtant, elle avait commencé à se détendre en sa présence. Il devait y avoir une autre raison. Mais quoi ?

Pourquoi s’en souciait-il ? Calysse n’était pas son amie, et il n’avait rien fait de mal. Alors ce n’était pas son problème. Ça ne regardait qu’elles. Cependant, en voyant Nohan qui essayait de l’aider et Eris qui… était tout aussi motivée, puis leurs mines chagrinées, Thalion se surprenait à vouloir agir pour les soulager.

  —  Corvus ?

L’adolescent abandonna ses pensées et remarqua les deux paires d’yeux fixées sur lui.

  —  Quoi ? croassa-t-il en espérant que son trouble ne soit pas apparent.

  —  Ça fait cinq minutes que tu lis la même page.

  —  En plus d’avoir du mal à lancer des sorts, tu as des difficultés à lire ? le taquina Eris.

Il la fusilla du regard avant de refermer le livre sur les magériens d’Atlantis.

  —  Non, ce bouquin est juste ennuyant. Je vais le remettre à sa place.

Thalion s’empressa de s’éloigner de la table pour se perdre dans les rayons. Contrairement à la plupart des bibliothèques, les étagères n’étaient pas parfaitement alignées. Circuler dans les rayons revenait à trouver son chemin dans un labyrinthe. Entre les impasses, les demi-tours et le surplace, nombreux étaient les pièges. Parfois, les étagères se déplaçaient elles-mêmes, comme dotées d’une volonté propre. Un jour, Léosus s’était retrouvé coincé entre quatre bibliothèques. Le temps que Le Dragon lui vienne en aide, il avait raté le cours d’alchimie.

Trouver son rayon laissa à Thalion le temps de réfléchir. Il s’était maintenant habitué à la présence des deux magériens et appréciait même leur compagnie. Ce constat lui noua l’estomac. Rejeté depuis son entrée à l’école Magéra, il s’était fait à l’idée de rester seul. Ce revirement de situation lui donnait des palpitations cardiaques. Son cerveau ne pouvait pas s’empêcher de trouver cette situation anormale. Ses pensées s’emmêlaient pendant que des milliers de scénarios défilaient dans sa tête. Des scénarios où il finissait irrémédiablement trahi ou abandonné. Des tas de « et si » lui polluaient l’esprit, agissant comme des sonnettes d’alarmes. Thalion s’efforça de les chasser et de rester concentré sur le présent, même si l’angoisse lui compressait la poitrine chaque fois qu’il s’imaginait proche d’eux. Pourtant, à l’allure à laquelle les choses avançaient, c’était inévitable. Les liens créés avec eux n’étaient pas juste des liens de camaraderie. C’était des liens d’amitié. Cet attachement naissant l’effrayait, lui donnant envie de fuir le plus loin possible d’eux, mais quelque chose de nouveau le poussait à rester : l’envie de croire que ces deux magériens étaient bel et bien capables de voir au-delà de son signe. Qu’ils ne l’approchaient pas pour lui faire du mal ensuite.

Le jeune homme finit par retrouver le rayon de l’ouvrage. Dans les bibliothèques des magériens, on ne s’embêtait pas à chercher l’étagère dans laquelle ranger le livre. On se contentait de donner le livre à la main en bois qui sortait du meuble et la laisser s’occuper du rangement à sa place. Simple. Rapide. Efficace.

Il ricana en apercevant un élève courir après un livre volant en jurant, lui rappelant les enfants dans la librairie Mille et une pages lors de ses achats de pré-rentrée. Quand il fut sur le point de partir, des chuchotements retinrent son attention.

  —  Tu as vu le blond là-bas ? Il est canon !

  —  Oui, je sais ! Il s’appelle Nohan, il est aussi en première année !

Un sourire étira les lèvres de Thalion, et il aperçut à travers la rangée de livres, deux jeunes filles assises autour d’une table, dos à lui. De ce qu’il entendait, Nohan avait un certain succès auprès de la gent féminine. En avait-il conscience ? Ou n’y prêtait-il aucune attention par désintérêt ? Non pas que sa vie amoureuse l’intéressait…

  —  On devrait aller lui parler !

  —  Impossible. Il traîne toujours avec… tu sais… lui.

Thalion se crispa. Il ferait mieux de partir avant d’entendre quelque chose de déplaisant, mais ses pieds restaient ancrés dans le sol. Au fond, il voulait savoir. Pas ce qu’on pensait de lui, mais ce qu’on disait sur Nohan. Il souhaitait voir quelle influence il avait sur sa réputation.

  —  Tu veux dire… Corvus ? chuchota-t-elle comme si elle craignait de le voir surgir de nulle part, alors que le concerné se trouvait juste derrière elle. Pourquoi reste-il avec lui ?

  —  Il dit être son ami, mais je n’y crois pas. Qui de sain d’esprit voudrait être son ami ?

Eh bien, Nohan, visiblement. Et Eris aussi, même s’il doutait qu’elle soit réellement saine d’esprit…

  —  C’est dommage, il serait bien plus populaire loin de lui…

  —  Tu sais, j’ai entendu dire que Corvus le manipulerait à l’aide d’un sortilège pour le forcer à rester avec lui…

Thalion était sans voix. Les gens s’imaginaient tout et n’importe quoi. Il avait presque envie de rire. Lui qui s’était évanoui en cours de magie rouge, c’était vraiment ironique.

  —  Quoi !?

  —  Je te jure. Et la meuf qui traîne avec eux coopèrerait avec lui.

  —  Eris ? Elle était avec moi à l’école. Elle jouait la fayotte devant les profs mais faisait un tas de bêtises sans jamais se faire choper. Apparemment, elle aurait menacé de mort un élève, l’obligeant à changer d’école.

  —  Pas étonnant qu’elle se soit rapprochée de Corvus. En plus, c’est une araignée, ça doit bien l’arranger…

Eris était parfois insupportable, mais elle ne méritait pas qu’on la rende complice de tels agissements à cause de son signe ou de rumeurs passées, mêmes véridiques. Avec tous les ragots sur lui, il était mal placé pour dire quelque chose. Et puis, qui sait, cet élève l’avait peut-être mérité…

  —  Par les dieux, pourquoi personne ne fait rien pour l’aider ?

  —  Il traîne toujours avec eux, c’est difficile de l’approcher.

Une colère sourde lui noua l’estomac. Qu’on choisisse volontairement de le fréquenter était si improbable que Nohan était réduit à une victime incapable d’agir de son propre chef et Eris, à une manipulatrice sans cœur. C’était prévisible, mais entendre toutes ses absurdités ne l’empêchait pas de bouillir. Pourquoi les gens perdaient-ils leur temps à alimenter des suppositions aussi stupides ?

  —  Quelqu’un l’aurait entendu pleurer dans les toilettes.

Sa colère se dégonfla comme un ballon de baudruche transpercé. Thalion avait l’impression d’avoir été giflé. Il tituba. Nohan avait pleuré ? Quand ? À cause de lui ? De ces rumeurs ? Pourquoi ?

Les filles continuèrent de le plaindre, mais son cerveau refusait d’en entendre plus. Thalion s’éloigna d’elles pour rejoindre ses camarades, l’air hagard. Bien que ce soit regrettable, ce n’était pas une surprise que sa compagnie ait des conséquences sur leur réputation. Lui comme eux le savaient et l’acceptaient. En revanche, ça devenait problématique si ça impactait leur moral. Le regard peiné de Nohan lui revint en mémoire. Était-ce ces rumeurs qui le faisaient souffrir ? Jusqu’à quel point était-il malheureux à ses côtés ? Et Eris ? Est-ce que ça l’atteignait ? Est-ce que Calysse l’évitait à cause de ça ?

Est-ce qu’ils seraient plus heureux, sans moi ?

Thalion se figea, choqué par cette pensée qui, étrangement, lui déchira le cœur. Il s’imagina leur vie si leurs chemins ne s’étaient jamais croisés. Loin de lui, ils seraient devenus populaires et entourés, appréciés pour leurs qualités, leurs talents. Il secoua la tête et se remit à marcher. Tout ça, ce n’était pas son problème. Il ne les avait jamais forcés à rester avec lui, et encore moins à être ami avec lui. C’était leur choix.

 Alors pourquoi diable ressentait-il de la culpabilité ?

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Le Diable
Posté le 09/11/2024
Je suis honoré de vous voir solliciter mon avis aussi directement à la fin de ce chapitre. Sa culpabilité est à la hauteur de son refus d'accepter son côté corbeau, autrement dit diabolique. Plus il l'incarnera, plus ses pouvoirs augmenteront. Je suis en effet assez bien placé pour le prédire!
Elly
Posté le 11/11/2024
Et moi, je suis honorée que vous acceptiez d'y répondre !
Effectivement, c'est très juste. Thalion n'est donc pas au bout de ses peines !
Aramandra
Posté le 10/06/2024
Hmm, hmm, il y a donc des choses troubles dans le passé de Nohan, et d'Eris aussi... Eris que j'aime décidément beaucoup, héhé !
J'espère qu'on va en savoir plus sur cette bibliothèque secrète qui exauce les souhaits ! Mais j'avoue que les rayonnages auto-rangeants, c'est pratique aussi. Ca me fait plaisir de voir l'émulation autour de Thalion et de son apprentissage, ils ont vraiment l'air d'avoir envie de s'impliquer et ça leur donne un peu de grain à moudre puisqu'eux n'ont pas l'air d'avoir de grosses difficultés en cours.
On aura compris que Nohan est canon, haha ^^ Je pense qu'il est malheureux à cause d'un truc lié à Roxane, sinon il l'aurait été depuis le début. Mais je vois bien que Thalion va encore s'enfoncer et dire que tout est de sa faute... et bien sûr, la sorcière manipulatrice sans cœur, ça ne pouvait pas être le blond mignon ! Mais à mon avis ça ne va leur faire ni chaud ni froid ce genre de rumeurs. A moins, effectivement, que ce soit pour ça que Caly s'éloigne, mais j'en doute, je penche pour une dispute bien plus sérieuse entre les deux magiciennes.
Dernier détail : à propos du livre, est-ce qu'on ne dirait pas "ennuyeux" plutôt que "ennuyant" ?
Elly
Posté le 10/06/2024
Eris plait à beaucoup de monde, moi la première ! Je prends beaucoup de plaisir à écrire avec ce personnage et je suis contente que les lecteurs l'apprécient aussi.
Ne t'inquiète pas, tu finiras par en savoir plus sur cette bibliothèque, ainsi que sur ce qui trouble Eris et Nohan ;)
Je t'avoue que les deux me paraissent correct, je vais me renseigner !

Merci beaucoup pour ton commentaire !
Malodcr
Posté le 25/11/2023
Encore un très bon chapitre !
La perception qu'ont les professeurs envers lui est très intéressante, je pense que c'est vraiment une excellente idée de ne pas avoir que des professeurs prêts à aider ce jeune maudit mais qu'ils participent consciemment à son exclusion sociale mais surtout à l'alimentation de sa haine. Haine qui provoque l'émergence de la magie noire, un sacré cercle vicieux où seule la volonté peut faire la différence, quelle pression... En tout cas, j'espère qu'il arrivera à aller de l'avant !

Pour ce chapitre, je trouve ça intéressant que Thalion prenne du recul sur ce que ressentent ses amis mais j'ai aussi peur qu'il essaie de mettre de la distance avec eux pour les protéger...
Nohan est un personnage plutôt jovial, constater qu'il soit si mal est tellement triste ! J'espère qu'il arrivera à parler de ce qui le tiraille tout comme Eris... Même si ils sont conscient des "risques" que sont d'être amis avec Thalion ils ne méritent pas ces médisances / rumeurs à leurs égards. Malheureusement je tends à croire que peu importe leurs efforts, tant de Thalion que de Nohan et Eris, ils seront juste vus comme des dangers et manipulateurs dans un sens...

Aller, je retourne à ma lecture !
Bonne journée !
Elly
Posté le 26/11/2023
Ravie que ce chapitre t'ait plu !
ça serait étrange que les professeurs ne soient que gentillesse alors qu'ils ont consté les dégâts des corbeaux sur la génération de leurs parents et été éduqués avec cette idée que les corbeau était le mal incarnés. Certains sont plus clairvoyants que d'autres mais d'autres ne font qu'envenimer sa situation sans remord.
Effectivement, tu as bien cerné le cercle vicieux dans lequel il se trouve !

Ah ça c'est un risque mais il est possible qu'une personne intervienne pour l'empêcher de s'auto-saboter...
En effet, fréquenter Thalion ne va pas booster leur popularité...

Merci pour ton commentaire et bonne journée !
Sonia85
Posté le 28/10/2023
Bonjour,

Thalion s'aperçoit qu'il n'est pas le seul à avoir des problèmes. Bien ! Je sens que l'on va prochainement connaître plus de détails sur la vie de Nohan. Cette mystérieuse blonde et lui ont une histoire commune.

Mot en trop (se) : "les deux apprentis sorciers se s’étaient habitués à son caractère"
Mot manquant (de) : "Il ferait mieux partir avant d’entendre quelque chose de déplaisant." -- Il ferait mieux "de" partir
Mot en trop :
Elles n’avaient pas bougé, en fait -- je retirerais "en fait"
"Même si vous seriez d’excellents pédagogues capables de tout m’expliquer parfaitement," -- je retirerais "parfaitement"
Erreur de mot : "Cette remarque le déplut, ce qui ravit la sorcière puisque son sourire s’agrandit." Cette remarque "lui" déplut
Phrases mal tournées :
"Certains pensaient que la discrimination devait être justifiée sous aucun prétexte," -- je mettrais : Certains pensaient que la discrimination ne devait être tolérée.

Bonne journée !
Elly
Posté le 28/10/2023
Bonjour !

Effectivement, il commence un peu à s'intéresser aux autres et à être moins renfermé ! Nohan va être un peu plus mis en avant en effet ^^

Merci d'avoir relevé les fautes, je me demande vraiment comment j'ai fait pour ne pas le voir avant x) Je corrigerai tout ça dès que possible !

Merci pour ton commentaire, j'espère que la suite te plaira, et bonne journée !
Sonia85
Posté le 30/10/2023
Moi aussi j'oublie des mots dans mes textes. On connait les phrases par cœur, on ne fait plus vraiment attention.
Will Maïlaw
Posté le 30/08/2023
Bonjour Elly, chapitre 11 me voilà.

Un très bon chapitre encore une fois, on retrouve les remarques acerbes de notre très chère Thalion avec Eris. Et le bellâtre qui les accompagnent, Nohan bien entendu. Dans l’ensemble un très bon chapitre. On découvre un nouvel endroit de l’école, la bibliothèque avec son éternelle bibliothécaire acariâtre.

Je suis en accord avec ce qui a été dit dans les autres commentaires, l’avance de l’intrigue est importante pour qu’on écope avec les doutes intérieurs de Thalion, qui sont importants ! Mais personne aime une personne qui se plaint trop ou qui ne fait rien pour changer sa situation.
Pour moi ça ne m’a pas vraiment dérangé, mais il est vrai que je n’ai pas beaucoup de choses encore à me mettre sur la dent ; même si j’ai cru comprendre que ça allait bientôt bougé, donc je patiente ;).

Autre point qui m’a titillé un peu tout au long du texte, c’est l’emploi du temps qui ne me paraît parfois pas adapté, ou qui change soudainement. ex : “Rien que d’y penser, l’angoisse lui tordit le ventre et lui donnait des sueurs froides”
Ici si tu utilises le passé simple : “Rien que d’y penser, l’angoisse lui tordit le ventre et lui donna des sueurs froides” on interprète la phrase comme, il y pense maintenant, et il ressent ça.
Si tu utilises l’imparfait “Rien que d’y penser, l’angoisse lui tordait le ventre et lui donnait des sueurs froides”. Ici on comprend que c’est à chaque fois qu’il y pense il se passe ça, et qu'il y pense plusieurs fois dans la journée.
Je ne pense pas que l'emploi des deux temps en même temps soit judicieux.


Mes notes :

> “M. André savait pertinemment que Thalion n’avait pas son manuel car il n’y était pas sur la table.” le y fait référence à une localisation déjà mentionnée précédemment, donc en trop ici, car tu mentionnes la table après.

> “Nohan partageait discrètement le sien avec lui pour suivre le cours.” J’ai relu plusieurs fois le paragraphe, quelque chose coince pour moi.

> “tu lui tends le bâton pour te battre !” -> pour te faire battre.

> “C’était loin d’être son coup d’essai” -> premier ?

> “avait complètement été déchiré comme si” -> avait été complètement déchiré, comme si [...]. Je ne pourrais pas vraiment dire pourquoi, mais ça sonne mieux dans ma tête.

> “refaire en entendant les ricanements de Camille et Nohan” En première lecture, on a l’impression que Nohan ricane avec Camille. Je pense que tu voulais dire quelque chose du style “Il avait passé la nuit à le refaire avec Nohan qui refusait de dormir sans l’avoir au moins un peu aidé, le tout accompagné des ricanements de Camille.”

> “Mais Thalion se contenter simplement d’ignorer.” Le mais ici ne s’oppose à rien dans le paragraphe. Je pense qu’une formulation du style “Mais si Thalion pouvait se contenter [...], il n’était pas possible de [...]” serait plus adapté.

> “Ce came-cruse” je ne pense pas que ce soit une créature mythique très connue. Il faudrait une petite description pour le lecteur lambda comme moi qui as dû faire une recherche google :).

> “En dehors des cours et de la chambre, la maudit le croisait rarement. Camille devait sans doute l’éviter. Mais un de ces quatre, Thalion allait le confronter et lui faire la peau.” Camille c’est pas son coloc ? Il devrait pouvoir le croiser très souvent, et sinon se venger dans son sommeil :D

> “Pourquoi faire ? Je n’avais aucune preuve. Et puis, le connaissant, M. André aurait sauté sur l’occasion pour montrer à quel point je n’avais aucune morale” > “je n’ai“ je pense. Utiliser le présent plutôt dans un dialogue non ?

> “soupira le maudit en fermant son sac.” et après “Thalion s’empressa de rassembler ses affaires dans son sac.” Petite incohérence.

> “Jusqu’à ce qu’il devienne aimable” un petit ajout du style “se dit Thalion intérieurement” J’ai cru un moment que c’était une phrase descriptive.

> “Le sorcier s’assied à la table la plus proche” -> passé simple “s’assit”

> “Cuisiner, ce n’était pas vraiment un plaisir pour lui.” J’aurais cru que comme il aimait faire des potions c’est ce qui se rapprocherait le plus de la cuisine.

> Dans l’ensemble je trouve que les réticences de Thalion à faire partie d’un club sont trop aisément “vaincues”. Je n’ai pas vraiment compris pourquoi il n’a pas choisi de club initialement, à part le “pas envie”.
J’aurais plutôt imaginer une raison du style “qui accepterait son admission dans son club ?” ou encore “Déjà qu’il se faisait cracher dessus pendant les cours, pourquoi il leur laisserait l’occasion aussi après ?”.

> “En s’y inscrivant, il ne participerait sans doute pas aux duels” Thalion n’est pas très intelligent. J’imagine déjà que ceux qui le détestent y sont et qu’ils va se transformer en punching ball vivant ><.

> “Tout en arpentant le couloir pour éviter de bloquer le passage, Thalion leur résuma le déroulé de la discussion” ; Il y a de l’information en trop > “Tout en arpentant le couloir, Thalion leur résuma le déroulé de la discussion”. on a pas vraiment beaucoup de description donc je ne sais pas s’il y a foule autour d’eux, si les couloirs sont étroits. Des éléments qui justifient cette précision.

> Je confirme, Mr. André est un gobelin dans mon imagination.

> “les deux apprentis sorciers se s’étaient.” Un se en trop

> “Et c’est quoi un homme pour toi ?” mmmh Eris ne répond pas vraiment à la question et je ne vois pas trop où elle veut en venir avec son argument. Je dirais d’un point de vue strictement perso, que le terme “mature” ou “mûre” serait peut-être mieux adapté ici.

> “avec cette maladie inconnue et pour l’instant incurable”, c’est une maladie ?

> “ pendant le cours d’option” de potion ? Tu en fais encore référence par la suite, mais j’ai pas l’impression que tu as explicité les cours en options, si ?

> “Roxanne”. Tutututu tu es déjà avec Corvus mon petit Nohan, n’essaye pas de t’échapper.

> Pfiou il est plus long ce chapitre ou c’est moi ?

> “Thalion n’évoquait même pas leur hauteur et les allures singulières de certaines.” Un peu bizarre comme formulation, Thalion est un narrateur ? Cette formulation marche que si Thalion parlait de la bibliothèque avant, puis qu’il y a ce passage. Je ne sais pas si je m’exprime clairement.

> “Le maudit ne pouvait pas être la seule personne à le regarder ainsi” calme tes hormones Thalion XD

> tu énumères les points où les signes sont forts, du coup les serpents ? A moins que tu aies changé ça dans le chapitre précédent et que les serpents soient devenus des crapauds ?

> Ouah, Thalion découvre comment agir comme un être humain. Thalion n’a pas expérimenté un peu de ces émotions avec son mentor ? Bref, pourquoi pas.

> “ Il dit être son ami, mais je n’y crois.” il manque le pas ;)

> “Ce n’était à cause de leur étonnement” idem ? La phrase est un peu bizarre en tout cas.

Et fin !

Merci pour ce chapitre et ton travail et je te dis à très bientôt pour le prochain !
Elly
Posté le 30/08/2023
Bonjour !

Je suis contente que le chapitre t’ait plu ! Evidemment, Thalion, Eris et Nohan restent fidèles à eux-mêmes x)
Oui, je comprends totalement ! J’ai essayé de prendre ça en compte et d’arranger ça en mettant un peu plus en avant l’intrigue dans les prochains chapitres, ou du moins un peu plus d’action. Tant mieux si ça ne t’a pas dérangé jusque-là, et merci pour ta patience x)
Ah, je n’avais pas fait attention à l’utilisation de ces différents emplois de temps. Merci de me l’avoir fait remarquer, je vais arranger ça !

C’est vrai que ce n’est pas une créature très connue, mais je trouvais qu’ajouter une description ici à ce moment là serait étrange et un peu compliqué à faire car ça risquerait de couper le rythme et d’arriver un peu comme un cheveu sur la soupe. Mais en même temps ça peu rendre confus le lecteur alors j’y réfléchirai.

Ah ne t’inquiètes pas, même si ceux qui le détestent sautent sur l’occasion, Thalion doit d’abord accepter le duel, et il est bien conscient que dans sa situation, se serait suicidaire xD Enfin, tu verras par toi-même comment ça va se dérouler !

Eh bien, je ne savais pas trop le qualifié autrement que par « maladie », mais ce n’est peut-être pas le terme le plus adapté. Mais je pense le remplacé par un autre mot qui conviendrait mieux, « ce mal » ou simplement parler directement des migraines.

Je parle bien des cours en option. J’ai déjà parlé de leur choix d’option au début du chapitre 8, mais je reconnais que la manière dont je l’évoque dans ce chapitre peu rendre un peu confus. Je vais essayé d’arranger ça.

Non, ce chapitre est effectivement bien long x) il ne l’était pas autant à l’origine, mais les récentes modifications l’ont allongé. Pareil pour les prochains chapitres qui sont assez longs. Il faudrait peut-être que je revois le découpage des chapitres.

Ah, oui, j’ai retiré les serpents ! Je ne voulais pas au début, mais force était de reconnaître que tu n’avais pas tort. Potion, serpent… un peu trop HP x) J’ai remplacé le serpent par le crapaud, et ajouté le lapin pour la magie rose. Au final c’est tout benef car le lapin a une symbolique spirituelle qui correspond plus à la magie rose je trouve.

Merci à toi pour ton commentaire, j’espère que la suite continuera de te plaire ! A bientôt !
MrOriendo
Posté le 21/08/2023
Hello Elly !

Un chapitre assez dense qui détaille en long et en travers les questionnements de Thalion sur l'amitié et sa relation avec Nohan et Eris.
Je ne vais pas te mentir, j'ai un peu plus de mal à rentrer dans ce chapitre.

C'est bien écrit, ça se lit facilement, la description de la bibliothèque est très chouette, l'anecdote des rayonnages qui bougent pour emprisonner les élèves est sympa, et la rivalité entre Thalion et Eris donne toujours lieu à des répliques savoureuses. Mais il m'a manqué de l'intrigue, du suspense, des révélations, bref quelque-chose de concret pour me porter jusqu'à la dernière ligne. Tu décris bien les états d'âme de Thalion, les réflexions autour de l'amitié et de la conséquence de sa présence pour ses amis sont bien construites et expliquées. Mais finalement, il n'y a guère que ça dans ce chapitre.

Je rejoins complètement l'avis de Reveanne dans son commentaire. L'évolution psychologique et introspective de Thalion devrait se faire en parallèle de ton intrigue et être influencée par ton univers particulier. Sinon, on se retrouve avec un chapitre "de cour d'école" qui manque de liant avec le reste de l'histoire. À mon sens, il devrait se passer un (ou plusieurs) évènement marquant qui justifie(nt) leur rapprochement. Pas simplement "bon, ça fait longtemps qu'ils sont avec lui tout le temps, Mme Luciphella lui a conseillé de se faire des amis, donc ils deviennent amis". C'est complètement plausible et ça se justifie, mais ça manque cruellement de sensationnel et d'action pour capter l'attention du lecteur.

Bref, je pense que tu gagnerais à faire avancer ton intrigue en même temps que l'évolution psychologique de tes personnages, plutôt que de nous expliquer par A + B comment ils deviennent amis avant de lancer l'intrigue.

Au plaisir de lire la suite,
Ori'
Elly
Posté le 22/08/2023
Coucou !

Je comprends pourquoi ce chapitre t'a moins plus que les précédents. C'est vrai que j'ai plutôt tendance à séparer le développement de Thalion et se ses relations avec l'intrigue. Je réfléchirai à une façon de faire avancer à l'intrigue en même temps ou d'inclure quelques événements pour justifier leur rapprochement. ça va impliquer pas mal de modifications et de réflexions pour rendre le tout cohérent et intéressant mais je pense que c'est nécessaire pour améliorer mon histoire. (Je vais surtout devoir me battre contre Flemmardise et Procrastination... Il va me falloir du courage :') )

Malgré les prochains chapitres qui vont poursuivre cette directive le temps que je change ça, j'espère que ça te plaira quand même.
MrOriendo
Posté le 22/08/2023
Alors pour le coup, je viens de finir la lecture du chapitre 25, où l'intrigue avance carrément à pas de géant. Et je peux te confirmer qu'il faut vraiment que tu trouves un moyen de faire avancer cette intrigue plus vite, ou de garder captive l'attention du lecteur jusqu'à ce moment-là.
Car une fois que Thalion se lance dans ses recherches et trouve des réponses (je fais l'effort de ne pas spoiler, mais tu sais de quoi je parle), ça devient carrément plus intéressant ! Ce serait dommage de perdre le lecteur avant.

Tu as une super évolution entre tes personnages sans intrigue réelle, puis une super intrigue avec moins d'évolution des personnages. Si tu parviens à rassembler tout ça, je pense vraiment que ton histoire sera très, très chouette à lire.

Bon courage pour vaincre Flemmardise et Procrastination, moi je n'ai pas encore réussi cette semaine x)
Némériss
Posté le 21/06/2023
Voilà un passage plus long que d’habitude :)
Les échanges cinglants entre Eris et Thalion me plaisent toujours autant et c’est intéressant de voir leur relation évoluer. Thalion réalise enfin qu’il peut avoir des amis (ils ne lui laissent pas vraiment le choix de toute façon xD) et que ça peut avoir des conséquences malheureuses..

Cette Roxanne me laisse méfiante, surtout si elle traîne avec Camille (quelle enflure celui-là !).

Pour la bibliothèque, je pense que tu pourrais un peu plus la décrire, peut-être la hauteur des murs et des rayonnages, si elle a un plafond particulier, la façon dont elle est éclairée. Ça peut être très plaisant à décrire et à imaginer. Et j’aime bien l’idée des bras de bois qui rangent les livres !

Pour rebondir sur un des autres commentaires, je trouve ça assez logique que Thalion soit centré sur lui-même étant donné qu'il a toujours été seul et rejeté par les autres, c'est une forme de protection. Et justement, son évolution n'en sera que plus marquée !

A bientôt :)
Elly
Posté le 21/06/2023
Les chapitres vont devenir un peu plus longs que ceux du début en effet !
Je suis ravie que tu trouves ça toujours aussi intéressant et plaisant à lire !
C'est un bonne idée pour la bibliothèque, je vais enrichir la description !
Oui, je voulais faire un personnage qui évolue de cette manière ! Je suis contente que tu sois d'accord avec ça ^^

Merci pour ton commentaire et à bientôt !
Reveanne
Posté le 29/05/2023
lala lili lulu lolo!
(pas facile de trouver une nouvelle salutation à chaque fois)
Thalion est quand même très centré sur son nombril depuis le début, et découvre seulement que les gens autour de lui peuvent avoir des sentiments, des problèmes, une vie en somme...
Après, que dire, ça manque d'intrigue (j'avoue que les états d'âme d'ado, ça va un moment pour moi...) ça manque de match de quidditch, de troll dans les toilettes, de professeur rogue menaçant, de voldy, de chambre des secrets...
Sinon à par quelques détails (les trompettes, les mains qui rangent dans les rayon de la bibli), l'histoire pourrait se passer dans un monde parfaitement normal, sans magie, on remplace les cours de magie par des cours de maths, la potion par de la chimie... ça ne ferait pas une si grosse différence. L'univers est très peu exploité au final, c'est dommage. (c'est aussi ce qui m'a plu au chapitre précédent : rien de ce qui s'y passait n'aurait pu avoir lieu dans un monde normal, en dehors de cet univers)

On se revoit au chapitre suivant.
:)
Elly
Posté le 29/05/2023
J’aime l’originalité de tes salutations xD
Oui il a été habit à ne penser qu’à lui puisqu’avant il n’a jamais vraiment eu l’occasion de se préoccuper des autres. C’est pour ça que pour l’instant les chapitres se centrent sur lui et son développement. Je comprends que ça puisse être frustrant, mais normalement après quelques chapitres j’exploite davantage l’univers. Tu vas devoir supporter encore un peu les blabla émotionnel d’ado mais promis après ce sera bon pour le reste de l’histoire x)
Je te remercie de me donner tes avis toujours très constructifs à chaque chapitre ! Ça m’aide beaucoup
Reveanne
Posté le 29/05/2023
Pourquoi faire le développement psy, la découverte du monde et l'avancement de l'intrigue les uns après les autres et non en parallèle? Surtout que c'est généralement l'intrigue qui fait évoluer les persos en fantasy, non? Techniquement, là il ne se passe rien qui permette à Thalion d'évoluer, qui l'y oblige. Pourquoi s'intéresserait-il plus maintenant aux autres que la veille, surtout si ça a toujours été sa façon de penser.
Par exemple, dans le tome 1 de Harry Potter, on ne commence à prendre en compte les sentiments d'Hermione, forçant Harry et Ron a évoluer, qu'après l'attaque du Troll, après qu'Harry et Ron aient dit des horreurs sur elle, la blessant, la conduisant à s'isoler et qu'elle se trouve en danger. Dans ce passage, on voit bien comment évolution psy, construction de l'univers et intrigue se mêle en parallèle et se nourrisse l'un l'autre.
Elly
Posté le 29/05/2023
C'est vrai, je n'y avais pas penser. Peut-être que je réfléchirai à un meilleur déroulement de l'intrigue dans ce cas. Après, il commence à s'intéresser aux autres parce que d'autres (eris et Nohan) s'interesse à lui, du moins ce sont les seuls à l'avoir vraiment fait. On peut penser qu'il a un cœur d'artichaut ( je ne sais pas si l'expression est appropriée, mais en tout cas "trop" sensible dans le sens ou il se fait facilement séduire ) mais justement qui sait ça se retournera peut-être contre lui...
minoucheKa
Posté le 11/05/2023
c'est un chapitre qui fait questionner Thalion sur la notion d'amitié, c'est bien traité.
Tu explicites bien tous les sentiments ambivalents que Thalion ressent vis à vis de ses amis.. Il passe par toutes les phases jusqu'à la culpabilité. Thalion est trés humain.
Quelques coquilles: :

je me suis endormie-----endormi
suivit par ses deux camarades----- suivi
nos fait et gestes------nos faits
Eris parut destabiliser----é
Des gens suffisamment inconscient et téméraire----inconsicents et téméraires
aire de pitbull---air
finir castrer---castré
ses poings serrées---serrés
à vouloir de faire quelquechose pour l'aider------ enlever de
qui de sain d'esprit voudrais etre son ami----voudrait

A bientot
Elly
Posté le 11/05/2023
Merci beaucoup pour ton commentaire ! J’ai essayé de faire ressortir le côté humain de Thalion en effet, de montrer qu’il est bien plus sensible qu’on pourrait le croire. Je craignais de trop verser dans le pathos alors je suis ravie de savoir que tu trouves cela bien traiter.
Ahlala moi qui pensais avoir limiter les dégâts en terme de fautes ! Merci pour les corrections, je corrigerai le texte dès que possible.
A bientôt !
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