Chapitre 11 : Une piquette inappropriée
Évangile de Portail, chant numéro 8, verset 7
« Le peuple d’Iilaaha avait fini par triompher du peuple des Euphrates qui l’avait assiégé par traîtrise. Mais cette victoire avait été arrachée en emportant toute leurs forces et quand vinrent les armées avides des trois reines Sombres, Luminosa, la ville sainte, tomba en trois jours.
Ainsi commença le grand exode du peuple d’Iilaaha. »
*
Les façades des immeubles de pierres noires sculptées étaient parsemées de vitraux colorés et la rue pavée se déroulait aussi loin que le regard de H portait.
— Concentre-toi ! Ferme la bouche, serre les fesses, baisse la tête et ne la perd pas de vue ! gronda Raclure contre ses jambes.
Italique obéit rapidement. Elle n’avait jamais vu autant de gens de sa vie, même à Hàgiopolis. Bien qu’il fasse nuit noire, les artères immenses étaient remplies de sombres, femmes et hommes, dont la plupart étaient vêtus avec un raffinement que la jeune pâle n’aurait pu qu’imaginer, bien que certaines tenues portées par les hommes semblaient plutôt inconfortables, si ce n’est pire. Il y avait aussi d’autres pâles, comme elle, et elle fût soulagée de voir qu’elle ne détonnait pas trop. Les lampadaires de fer forgé avaient la forme de saules pleureurs et diffusaient chacun comme des centaines de petites larmes de lumière. H n’avait jamais rien vu d’aussi beau.
Après avoir quitté le navire en sortant par la fenêtre, elle avait nagé de nuit jusqu’au port, son paquet de vêtements secs roulés autour du crâne. Elle s’était rapidement changée derrière un tas de tonneaux avant qu’on l’aperçoive, roulant ses cheveux en nattes tout autour de son crâne pour dissimuler son crâne rasé et enfilant l’uniforme de la domestique de Mercédes. Raclure l’avait accompagné comme il avait pu, barbotant à la surface des vagues. À présent, son poil était raidi par le sel et il puait l’algue.
— Attention !
Elle dut se jeter sur le côté quand une calèche les croisa à grande vitesse, manquant de les renverser ; elle glapit tandis qu’un jet de boue malodorante arrosait ses jupes et que le chauffeur lui criait des mots qu’elle ne comprenait pas. Le cœur battant, elle accéléra sans demander son reste, malgré les souliers de cuir qui lui meurtrissaient les pieds, s’efforçant de ne pas perdre sa proie des yeux. Il y avait quelques chevaux et charrettes à Hàgiolopis, mais rien qui ressemblait à ces bolides tueurs.
À une cinquantaine de mètres devant elles, la silhouette de Dolorès tourna pour retomber sur un nouveau quai et aussitôt, H inspira à pleins poumons, retrouvant avec plaisir les effluves familières de bière, de poisson et de bois humide. Elle n’était même pas sûre que cette traque lui apporte quoi que ce soit, mais quelques informations ne seraient pas de trop.
Les sombres avaient commencé par décharger Spirale et son équipage, pour les emmener au Fuerte Pies-delante, la prison d’état, en attendant leur pendaison. Puis, avant que H ne quitte le navire, Dolorès avait annoncé qu’elle irait boire un verre avant de rejoindre son hôtel particulier et sa bonne avait commencé à la préparer, ce qui avait laissé le temps à Raclure et H de peaufiner leur plan et de s’enfuir.
La seconde du navire finit par pousser la porte d’un tripot dont l’enseigne soigneusement briquée représentait une sorte de monstre très joyeux. Après avoir vérifié par la fenêtre qu’on y trouvait également quelques pâles, Italique s’y glissa également, tandis que Raclure se dissimulait sous les lourds plis de sa jupe. La taverne était aussi bruyante que bondée et elle dut rentrer le ventre pour se faufiler tout au fond, à une table encore libre, d’où elle pourrait observer Dolorès à souhait. La sombre s’était installée au comptoir. Elle s’était changée avant de sortir, portait perruque, et avait sa moustache poudrée d’or. H ne pût qu’admirer sa mise, avec son pourpoint élégamment brodé, sa culotte et ses bas de soie : quel monde extraordinaire ! Le barman, un grand homme pâle avec d’épais favoris servit humblement de l’alcool à Dolorès dans des verres grands comme des dés à coudre.
— C’est un vrai plaisir de vous revoir dans mon établissement, Seconde De Figeras. J’espère que votre voyage s’est bien passé ?
— Je suppose. Vous avez tous entendu les rumeurs, j’imagine ?
— On dit que la mission de la Commodore Di Rodrigues est un succès et que nos prisons accueillent l’une des reines pirates de Hàgiopolis ; l’une de celles qui seraient à l’origine de notre défaite durant la guerre de 42. Le tribunal doit être en ce moment même en train de délibérer et de faire monter le gibet. Avec ce genre de vaurienne, mieux vaux tard, comme on dit.
La Capitaine leva son verre, le vida d’un coup et répondit aigrement :
— Et bien les rumeurs disent la vérité, mon ami. Et encore une fois, Gabriella en recevra tous les lauriers. Même si c’était mon plan.
Le barman se mit à essuyer des verres :
— Le monde est ainsi, votre gracieuseté. Votre pilosité faciale n’aura jamais la majesté de la moustache de votre Commodore et pour cette raison, vous resterez toujours dans son ombre. C’est idiot, mais c’est ainsi.
— Je vous remercie de votre franchise, Duteuil. Elle me fait toujours aussi mal, mais est plus précieuse que la blessure qu’elle crée. Mais assez parlé de tout cela, donnez-moi des nouvelles de l’ouest.
— Que puis-je vous dire que vous ne sauriez avant moi?
— Après tant de temps en mer, je ne suis malheureusement pas à jour. On dit que la guerre est prête à éclater.
— C’est vrai, les grecques se massent à nos frontières. La reine Paloma s’est déplacée en personne pour accompagner l’armée.
Dolorès De Figeras avait l’air consternée :
— Voilà qui n’arrange pas mes affaires. Enfin, ce n’est sans doute pas un hasard si elles attaquent au moment où notre regard était orienté en direction de Hàgiopolis.
Assise à sa table, H regardait autour d’elle avec un sourire un peu idiot. Elle ne comprenait qu’un mot sur deux à ce que disait la personne qu’elle espionnait et ne pouvait communiquer avec Raclure, vu qu’il ne pouvait pas voir ses mains. Soudain, une ombre se positionna entre elle et la fenêtre. Un autre serveur pâle, élégamment vêtu d’une redingote très près du corps et visiblement incommode la regardait :
— Je vous sers quelque chose ?
Comme il avait été convenu, H rentra un peu le visage et remua les lèvres, tandis que sous la table, Raclure parlait :
— La spécialité du patron, s’il vous plaît !
Un peu perplexe face aux sonorité de sa voix, le serveur jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, en direction de la grosse bonbonne posée sur le comptoir, où stagnaient plusieurs prunes à l’air douteuses.
— Vous l’avez déjà gouttée ?
— Non, c’est la première fois.
— Alors je vais vous donner quelque chose de moins fort.
Il repartit comme il était venu et H pût de nouveau se concentrer sur le dialogue incompréhensible qui se nouait entre la seconde et le barman.
— Que va-t-il arriver à la pirate maintenant ? Ils vont simplement la pendre ?
— Non, la Commodore ne va pas s’arrêter là. Il va falloir prendre l’île au moment où elle est fragilisée. La prêtresse des morts va être interrogée et sans doute torturée si sa langue ne se délie pas assez vite. Ma domestique est allée chercher ses instruments et je la rejoindrais à la prison dans quelques heures.
H sentait Raclure remuer nerveusement sous sa robe. Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qu’ils disent ? C’est à ce moment-là que le serveur revint avec une bouteille poussiéreuse et un verre de vin transparent sur pied dont l’élégance laissa H bouche bée. Il lui servit un verre à la robe dorée dans lequel tomba une petite forme noire dans un léger bruit d’éclaboussure.
— Notre piquette des hannetons, vous m’en direz des nouvelles.
Italique rapprocha son nez pour observer l’insecte ratatiné qui avait coulé au fond. Puis elle haussa les épaules et porta le verre à ses lèvres.
*
Une goutte de sueur roula sur la tempe de Lù. La touffeur de la salle du temple, le regard de la foule, l’impatience de Dédale, immobile et furieuse sur son trône... Les doigts de la petite mère se crispèrent imperceptiblement sur les accoudoirs de son siège, disposé légèrement en retrait de celui de sa grande mère.
En attendant l’exécution de Lactae, l’après-midi avait continué avec l’habituel défilé de geignardes et de plaignantes venu quémander une justice plus ou moins équitable. Lù ne savait pas trop si elle était en train de se liquéfier sous les assauts de la chaleur et de l’odeur de viande faisandée ou si la tension générale allait la faire craquer. Elle aurait tout donné pour être ailleurs… malheureusement, Dédale l’avait « punie » pour ne pas avoir ramené H directement dans le temple de la vie.
Elle observa avec indifférence repartir une malheureuse vendeuse de bière dont on avait volé la caisse et à qui Dédale avait conseillé d’aller se faire cuire un tajine plutôt que de se pencher sérieusement sur la question. L’amy kabira de la vie semblait disposée à faire payer le monde entier pour sa frustration. Deux fois déjà, elle avait envoyé des gardes abruties de chaleur chercher Melchior, mais celles-ci ne revenaient jamais, sans doute vaincues par la promesse d’une bière fraîche sur le port après de longues recherches inutiles — le proxénète était plutôt bon pour jouer à cache-cache. Le regard de Lù croisa furtivement celui de Taïriss dans la foule et elle essuya la sueur qui lui coulait dans les yeux avant de remarquer le nouveau plaignant.
Entre les deux pans de foule menaçants, Balthazar avait l’air minuscule dans son fauteuil roulant. Il était seul. Lù se redressa et Dédale se pencha en avant.
— Tiens, tiens... Regardez qui voilà...
L’adolescent n’avait pas l’air assuré, mais il ne perdit pas contenance et s’approcha de l’autel sans quitter Dédale des yeux.
— Je vous salue 'Amy Kabira, je suis un humble éleveur de chèvres et il y a quelques jours, l’Am Shagira de la vie a réquisitionné mon chien avec la promesse de me le rendre rapidement. Cependant, cela n’a pas été fait et sans lui, je ne peux pas travailler correctement.
Dédale tourna son masque de gnou vers Lù.
— Qu’est ce que c’est que cette histoire encore ?
La petite mère haussa les épaules.
— J’ai bien réquisitionné le chien, mais il est sur le bateau de Spirale... Je ne peux pas lui rendre tant que Spirale n’est pas rentrée.
Elle reporta son attention sur Balthazar et ils se regardèrent. Aussitôt, elle fut envahie par la même impression de malaise qu’elle avait ressenti la première fois. Il n’était pas vraiment beau, mais en le regardant bien, il y avait quelque chose d’étrangement charmant chez cet adolescent, alors pourquoi ce pressentiment désagréable ?
— Bon, le problème est réglé, alors. Tu attends que le bateau de Spirale revienne et on te le rend, ton corgi.
— Le problème est que je ne peux pas travailler en attendant, Amy Kabira, et mes chèvres vont en pâtir. Et si je ne gagne pas d’argent, je ne peux pas payer mes taxes.
C’est probablement ce dernier point qui fit hésiter Dédale, juste le temps de laisser Balthazar insister :
— Peut-être pourriez-vous me prêter un autre chien ? Je sais qu’il y en a dans les fermes qui appartiennent au temple.
Dédale resta silencieuse un instant avant d’être secouée de rire derrière son masque :
— Tu veux que moi... moi, ta prêtresse, je te prête un de mes chiens ? Tu as bien de la chance de n’être qu’un enfant, car sinon, je te ferai fouetter pour ton insolence.
Baltazar porta ses mains sur ses roues, comme pour être prêt à reculer. L’hésitation glissa sur son visage, puis disparut, remplacée par une expression indéchiffrable :
— C’est parce que je suis un homme, vous ne me pensez pas capable de prendre soin de vos chiens ?
— Je ne crois même pas que tu sois digne de poser tes yeux de bas de buffet sur eux.
— Et Gaspard ? C’est aussi parce que vous le pensez indigne et incapable de prendre soin de lui tout seul que vous refusez d’accéder à sa requête ?
Dédale se leva. Baltazar était tendu comme un arc ; sa peau luisait de sueur et ses mains furent prises d’un léger tremblement qu’il maîtrisa. Il était visiblement conscient d’être sur une limite mortelle. Pourtant, comme la grande mère ne disait rien, il murmura :
— Si vous pensiez à un moment de votre vie qu’il en est digne, est-ce que vous lui accordiez sa liberté ?
La foule s’était faite tapis de murmures. Dédale descendit les marches et se pencha sur la silhouette mince de l’adolescent. Elle susurra :
— Oui, mon petit biquet. Je le ferai si je le pense digne, mais ça n’arrivera pas dans cette vie. Les hommes sont trop superficiels, trop lâches pour la dignité ! Maintenant, tais-toi et va-t’en ou je jure que je te ferai arracher la langue.
Je lui accorderait sa liberté si je le pense digne.
L’expression de Balthazar ne changea qu’une demi-seconde. Ce fut l’encyclie d’un sourire qui déforma le coin de la bouche, à gauche, suivie d’une fossette, puis le visage retrouva son lissé impénétrable. Lù cligna des yeux. Avait-elle rêvé ? L’adolescent fit reculer son fauteuil sans quitter Dédale des yeux, jusqu’à sortir de la grande salle sous les commentaires acerbes de la populace.
Lù bâilla artificiellement pour tenter de détendre l’atmosphère :
— Bon, c’est le tour de qui ?
Dédale était toujours debout sur l’escalier :
— Le tour de personne. J’annule le reste des requêtes pour aujourd’hui, je dois prendre des mesures urgentes. Il est temps que je rende sa liberté à Gasapard.
La foule resta abasourdie, Lù également et Dédale elle-même mit du temps avant de réaliser ce qu’elle venait de dire.
— Non ! Non, je... je voulais dire que je dois imméditament rendre sa liberté à Gasapard !
Tout le monde retint son souffle une deuxième fois. La grande mère eut l’air encore plus désorientée. Elle fit quelques pas sur les marches, s’immobilisa, secoua sa tête masquée et ajouta d’une voix incertaine :
— Ce que je veux dire... je pense... je pourrais m’occuper de libérer Gaspard juste un petit peu plus tard... je crois ?
— Tout va bien ?
Lù s’était levée et les citoyennes s’étaient mises à chuchoter. L’Amy Kabira s’appuya contre son autel et respira lentement, pendant au moins une minute. Finalement, elle posa sa tête entre ses mains et murmura :
— Je dois boire quelque chose. Et aussi... et aussi, allez me chercher Melchior. Maintenant. J’avais dit... j’avais dit... qu’il ne devait pas parler à voix haute. Je l’ai envoyé chercher déjà... ALLEZ ME CHERCHER MELCHIOR !
La peau du torse nu de Dédale était couverte de chair de poule malgré la chaleur étouffante. Elle alla s’asseoir d’un pas si chancelant que Lù crut qu’elle n’y arriverait pas toute seule. La foule frémissait.
*
Quand les gardes du temple de la vie vinrent chercher Melchior, il comprit immédiatement que quelque chose n’allait pas : les soldates n’avaient pas leur air bourru habituel et n’arrêtaient pas d’échanger des regards apeurés. Ce n’était quand même pas le fait que le proxénète se prenne quelques coups de bâtons qui les mettaient dans cet état, si ? Alors que même l’idée de décapiter l’une de leur petites mères ne les faisaient pas sourciller.
Quand il entra dans le temple, solidement encadré, son impression se renforça en entendant les murmures autour de lui : la foule était à la fois échauffée et inquiète, excitée et en colère. On entendait les mots « magie noire » circuler, on parlait aussi de la décapitation à venir et des coups qui allaient lui pleuvoir sur le dos. Toutes les citoyennes avaient attendu toute la journée dans la chaleur atroce en attendant qu’il se passe de grandes choses et on avait seulement eu des misérables escroquées et une grande mère qui perd les pédales. Un peu d’action, par 'Iilaaha !
Au fond, la silhouette de Dédale était avachie sur son trône comme si elle portait toute la misère du monde sur ses épaules. Cependant, elle bondit sur ses pieds dès qu’elle l’aperçut. Il ne fût pas rassuré de voir qu’elle ne tenait pas de bâton. Il y avait plus que de l’énergie dans son geste, il y avait une immense rage.
Elle le frappa au visage dès qu’il fût à sa portée. Melchior entendit craquer son nez qui se mit à ruisseler de sang.
— Ça, c’est pour avoir crû que tu pourrais y échapper.
Il la regarda, hagard. Derrière les trous du masque, il voyait les yeux fous, dominés par une colère incompréhensible. Les soldates le jetèrent à terre devant l’autel. La foule fébrile se mit à taper des pieds et bientôt un vacarme envahit toute la pièce.
Dédale marcha sur lui :
— Prosterne-toi.
Il obéit immédiatement, le front collé contre la pierre glacée. Il sentit Dédale s’accroupir au-dessus de lui et aussitôt une peur sourde et animale se mit à ramper en lui. Elle n’avait pas été aussi proche de lui physiquement depuis des années ; pas depuis qu’ils ne se voyaient plus seuls pour leur sécurité à tout deux. D’un coup sec, elle déchira le long peignoir de soie brodé de pivoines pour dévoiler son dos. Puis il entendit le bruit de la ceinture que l’on enlève.
Avant que ne vienne le premier coup, il tourna le visage, par réflexe, et ouvrit ses yeux qui rencontrèrent ceux de Lù. Assise sur son siège, son visage était un masque de dégoût, seul îlot de compassion dans la mer de violence où sombrait l’assistance.
La ceinture lui cingla la peau du dos et il poussa un cri de souffrance. Agrippant entre ses doigts sa médaille de St-Andr, il se mit à prier. Puis, vint le deuxième coup...
En tout, il en compta dix de pure terreur, où la douleur lui obscurcissait les sens. Il sanglotait au moment où Dédale se rhabilla.
Le fracas des pieds de la foule se calma et il entendit que le peuple se mettait à taper des mains en scandant :
— Le citron ! Le citron !
Nonchalante, Dédale alla se servir sur l’autel. Il essaya vainement de protester, mais la main de la grande mère se plaqua sur sa bouche. Il pouvait sentir ses doigts contre ses dents. Elle était vraiment agenouillée sur lui maintenant et tout son fouillis de nattes huilées couvrait son visage en le dissimulant à l’assistance.
— Ecoute-moi.
Elle avait parlé tout doucement, et avec les scandaisons et les clappements de mains, Melchior était sûr d’être le seul à l’entendre.
— Je ne le répéterai pas, alors retiens bien.
Elle pressa le citron entre ses doigts. Il roula des yeux affolés. Le jus se mit à couler dans ses blessures et il voulut hurler, mais son cri s’étouffa quand sa mâchoire se referma sur la main de Dédale.
— Gaspard est en danger mortel, peu importe par quel sortilège il m’a fait céder à ses folies. Il existe un chemin dissimulé derrière le rocher de la tortue, pas loin de la plage. C’est un chemin difficile. Impraticable pour des chevaux ou pour un homme de ton âge. Tu comprends ?
Les yeux bordés de larmes, il se força à acquiescer légèrement. La douleur allait lui faire perdre la tête.
— Tu dois faire préparer une barque au bout de ce chemin, avec assez de vivres pour rejoindre les îles qui se trouvent au nord. Tu dois le prévenir et il doit quitter l’île, le plus rapidement possible.
Il comprenait sans comprendre. Que ce passait-il, par 'Iilaaha ? Mais il n’y avait qu’une seule personne pour qui Dédale pouvait mettre en place ce genre de stratagème. Un stratagème si cruel que nulle n’imaginerait qu’il contenait un message secret. Si cruel que nulle ne devait savoir que la prêtresse et le proxénète avaient eu un échange privé. La grande mère de la vie jeta le citron par terre et enleva sa main ensanglantée de la bouche de Melchior.
— J’espère que tu as compris cette fois ?
Elle avait parlé fort et s’était mise debout. Il se redressa sur ses coudes et la regarda avec toute la haine dont il était capable. Il n’y avait qu’une personne pour qui Dédale pouvait compter uniquement sur lui et pas sur ses sbires. Malgré la colère, malgré la violence, ils se regardaient et une violente bouffée d’amour leur déchira le cœur. Mais cet amour n’était pas l’un pour l’autre. Après tout, il s’agissait de leur fils.
— J’ai compris, bafouilla-t-il.
Elle se détourna pendant que la populace applaudissait à tout rompre et Lù se leva. D’un geste, cette dernière évinça les gardes qui s’approchaient.
— C’est bon, je m’occupe de lui. Mon ami va m’aider, il va lui remettre le nez droit.
Melchior vit Taïriss émerger de la foule. La petite mère et le médecin l’aidèrent à se remettre debout, avant de traverser la salle au milieu des quolibets. Ils étaient presque sortis à l’air libre que Taïriss se retourna brutalement :
— Hé !
— Quoi ?
Le médecin se tourna vers Lù.
— Quelqu’un m’a peloté les fesses !
Elle ouvrit la bouche, indignée, mais il la calma tout de suite :
— Ce n’est pas grave. C’est négligeable.
Melchior plissa les yeux. Il voulut parler, mais son visage lui faisait trop mal. Sa barbe bien taillée était souillée de sang — le sien et celui de Dédale —.
Ils ne comprenaient rien. C’était infiniment grave. A Hàgiopolis, le vent tournait, la colère grondait. Il fallait du sang pour apaiser les morts… Mais ces deux-là n’étaient que des enfants...
*
Il y avait tout un tas de gardes ivres comme des barriques devant la porte des termes. Ça chantait des chansons paillardes et ça parlait de culbuter le ribaud à l’arrière de sa cuisine. Il fallait bien ça pour se consoler à la fois de perdre une citoyenne aussi exemplaire que Lactae et de devoir patienter avant sa décapitation, parce que quand même, ça avait son charme une belle mise à mort ! Larifari renifla, se glissa dans une ruelle et contourna le bâtiment, autant pour éviter l’aimable milice échauffée que pour ne pas retomber sur l’espionne qui lui courait aux basques.
Elle s’était rendu compte qu’on la suivait peu après avoir quitté Melchior et avait dû rallonger incroyablement son trajet pour semer l’espionne de Dédale. Se doutait-il qu’elle viendrait ici ? Elle n’en savait rien et elle ferait avec.
À l’arrière, le bâtiment de terre rouge était couvert de mosaïques, de vigne grimpante et creusé de minuscules fenêtres. Larifari bondit pour attraper la margelle la plus basse et en s’aidant des plantes parasites, escalada la façade d’un pied léger — car une fois n’est pas coutume, elle s’était faite toute sobre, contrairement à certaines. La terrasse surplombait une cour où s’étalaient des bassins d’eau brûlante et un luxuriant jardin. Des torches avaient été plantées dans le sol, faisant des ombres de palmier sur les murs peints de vagues et d’ondins.
Larifari leva le nez vers le ciel. La nuit commençait à tomber et les étoiles piquetaient le ciel. C’était le moment qu’elle attendait : celui où les gardes les moins imbibées commençaient à se relâcher à leur tour ; elles avaient bien mangé, la digestion se mettait en place, celles qui le pouvaient étaient rentrées chez elles et les autres n’attendaient plus que de se boire une dernière chopine en douce avant de se mettre à ronfler à leur poste, en bavant à moitié sur leur hallebarde.
Larifari décrocha une des longues tiges de vigne, la fit basculer dans la cour avant de se laisser glisser dans le cloître, puis< la dissimula du mieux qu’elle pu dans l’ombre du mur. Si tout se passait comme prévu, elle en aurait encore besoin avant la fin de cette nuit.
A cet instant, Lactae devait sans doute être bouclée dans la salle d’eau du sous-sol, la seule à ne pas posséder de fenêtre. Ils devaient être en train de la cuisiner à coup de vapeur parfumée et lui faire bouffer des fines herbes sacrées pour qu’elle diffuse de la lumière par tous ses orifices. Bon, dans l’état où ils l’ont mise, ils ont pas mis non plus des gardes qui font des rondes, si ?
Larifari entra dans le hall plongé dans l’obscurité et dût plisser les yeux pour discerner l’escalier qui descendait dans les salles souterraines. L’air moite sentait l’huile, la glaisse et le bois qui brûle. La petite mère de la mort s’enfonça dans les ténèbres, à pas de loup.
Elle vit la soldate la première, grâce à la lueur de sa torche.
Woah, il y a des tours de garde. Dédale ne déconne vraiment pas, ceci dit, elle devait se douter que je tenterai quelque chose.
Larifari se dissimula dans une charmante alcôve et, attrapant un vase en bronze sur un guéridon, elle le fracassa sur la tête de sa victime — la première gardienne — au moment où celle-ci arrivait à l’angle du mur. Avant qu’elle ne s’effondre, elle la rattrapa d’un bras, reposa le vase sur le guéridon, essuya le sang qui tachait l’anse avec sa chemise et tira le corps évanoui dans un vestiaire encore empli de vapeur.
Bon, ça, c’est fait. Elle a l’air vivante et je ne crois pas qu’elle m’ait vu.
Entendant d’autres pas dans le couloir, elle se cacha au même endroit et en quelques minutes, amassa pas moins de quatre corps avec possible commotion cérébrale dans le même vestiaire.
C’est pas mal le coup du vase, c’est quand même plus propre que l’épée. Et puis il y a une forte chance qu’elles s’en tirent, c’est plus humain quoi.
Comme elle n’entendait plus rien, Larifari cala le vase sous son bras et continua son chemin. Elle n’était plus très loin ; c’était des termes, pas une forteresse ! Soudain, elle entendit une nouvelle personne approcher qui appel, suivi d’un grand fracas... et puis plus rien. Intriguée, Larifari se rapprocha prudemment et tourna dans le couloir qui donnait sur la salle d’ablutions : la porte était grande ouverte et il n’y avait personne sur le seuil.
D’accord, je ne sais pas ce qui s’est passé ici, mais ce qui est sûr, ou presque, c’est que Lactae est de l’autre côté !
Elle esquissa un grand pas avant de s’immobiliser brutalement.
Tartapolette ! Qu’est ce que je fais si elle est toute nue dans son bouillon ? Qu’est-ce que je fais si ma cervelle rend l’âme et que ma fouffe prend feu ?
Elle se donna une gifle pour se remettre les idées en place.
Par 'Iilaaha, Lari, c’est pas du tout le moment de s’égarer sur des cochoncetés.
— Qu’est ce que tu fais là, débile ?
Larifari releva les yeux ; Lactae était debout dans le couloir, l’épée à la main et parfaitement habillée. Du sang frais souillait sa chemise et sa lame. Elle fronça ses sourcils au-dessus de ses yeux cernés — on aurait dit deux pruneaux.
— Tu te donnes des tartes toute seule maintenant ? Pourquoi tu voles ce vase ? Tu penses le revendre au marché ?
Larifari sentit une immense lassitude l’envahir :
— Oh ben... Je suis venue te sauver, mais on dirait que tu t’es sauvée toute seule. Et le vase... Bref... On s’en fout.
La petite mère de la naissance la perça de son regard de pruneau, avant de se frotter l’arrête du nez entre le pouce et l’index ; elle soupira :
— C’était pas Spirale que tu aurais dû aller sauver, plutôt ?
L’amy saghira de la mort en resta bouche bée. Elle hésita sérieusement à l’insulter avant de réaliser que c’était sans doute ce qu’avait voulu dire Melchior par « Sauve-la ». Elle n’y avait juste pas réfléchi. Cela lui fit un petit pincement de savoir qu’entre Spirale et Lactae, son cœur n’avait pas hésité, lui... malgré tout l’amour qu’elle portait à sa grande mère... Pour éviter le sujet — pour éviter d’y penser —, elle s’approcha de la porte ouverte. Deux corps baignaient dans leur sang sur le bord de la piscine.
— Bonne déesse de bois ! Tu les as tuées ?
— C’est les deux qui m’ont vendue, elles n’auraient pas dû me laisser me nourrir. Bon, mieux vaut ne pas faire de vieux os ici. Tu me montres la sortie ? Que tu n’ais pas fait le trajet pour rien.
Larifari lui lança une moue assassine.
— C’est par là. Tiens, prends ça.
Elle lança à sa compagne un foulard.
— Enroule ton visage là-dedans pour qu’on ne te reconnaisse pas dehors. Les gardes ne seront pas un problème… je pense qu’au stade où elles en sont, elles ne feraient pas la différence entre leur cul et leur mère. Elles ne verront pas que tu t’es barrée avant le matin.
Lactae obtempéra avant de demander :
— Tu n’aurais pas quelque chose à boire ? J’ai bu l’eau brûlante et terreuse du bain, j’ai besoin de me rincer la bouche...
Larifari lui jeta sa gourde. La petite mère de la naissance la rattrapa, la déboucha frénétiquement avant de porter la bouteille à sa bouche. Elle recracha immédiatement le liquide.
— Tu te fous de moi ? C’est du rhum !
— Et alors ? C’est le meilleur du comté !
Lactae la fusilla du regard, avant qu’elles ne se mettent à courir jusqu’au jardin — non sans faire une escale pour remettre le vase à sa place —, escaladèrent la vigne et s’allongèrent sur le ventre depuis le toit pour scruter la vue.
— Qu’est ce qu’on fait maintenant ?
— T’as pas réfléchi à ça avant de te précipiter ici ?
— J’avais pas trop le temps, figure-toi ! Mais j’ai un plan. Le plan c’est qu’on sauve Spirale, genre, tout de suite.
— Non, mais bravo, t’as trouvé ça toute seule ? On n’a aucune idée d’où elle se trouve...
— Dédale l’a vendue à des Sombres et elle est en route pour Luminosa. J’ai des sources qui ont appris ça de marins qui les ont croisées en mer.
C’était pas la peine de dire que c’était Melchior qui lui avait vendu l’info, elle se sentait déjà assez misérable comme ça. Et puis le regard un peu admiratif de Lactae valait le coup. Celle-ci réfléchit pendant une minute avant de lancer :
— Très bien, on se sépare pour le moment. Je dois retourner dans mon phare, pour chercher des papiers et une carte qui va jusqu’au continent. De ton côté, rassemble un équipage de confiance sur ton bateau le plus rapide et rejoins-moi avant l’aube. On appareillera immédiatement vers Luminosa. Si le vent est avec nous, on peut peut-être encore les rattraper.
— Ca me va. Mais bon, fais pas comme si tu étais la cheffe. C’est mon plan avant tout, nan mais ho.
Larifari se leva et sa compagne l’attrapa par le bas du pantalon :
— Ne va pas chercher ton équipage toi-même, ce sera trop louche. Passe par quelqu’un de confiance.
— Ca va, je suis pas débile, œil de pruneau.
Avant de sauter le mur, elle eut le temps de voir un sourire moqueur flotter sur les lèvres de Lactae.
*
Les muscles crispés, H souriait. Elle souriait tellement que les muscles de ses joues lui faisaient mal. Pendant ce temps, la boulangère lui lançait des regards torves tout en remplissant son paniers de gros pains croustillants.
— Et puis un petit pain au chocolatine, s’il vous plait ? jappa la voix de Raclure sous sa jupe tandis que H faisait très maladroitement bouger ses lèvre. La jeune fille donna un coup de pied discret au Lycaon qui couina, avant de sourire de façon encore plus suspecte à la boulangère qui lui tendit son panier en échange de deux pesos.
— Vous êtes bien aimable ! conclut Raclure, larmoyant, tandis qu’ils sortaient dans la rue.
Il faisait beau et les rayons du soleil faisaient luire les pavés ; pavés qui faisaient tap-tap-tap sous les souliers d’H. Elle sentit Raclure se presser contre ses jambes nerveusement tandis qu’un petit gamin noir comme du charbon haranguait les passants du haut d’un tonneau pour leur vendre une gazette en échange d’un sesterce.
— Qu’est ce qu’y dit ? murmura la jeune fille.
— Il dit que les pirates seront pendues ce matin ! Vite! Suis-moi!
Elle trottinait pourtant du mieux qu’elle pouvait, avec les orteils écrasés dans ces instruments de torture. Ils se faufilèrent dans des petites ruelles sombres et plusieurs fois, Raclure dut montrer les dents à des miséreux qui réclamaient à manger tandis qu’Honorine et lui se partageait le pain au chocolatine.
Ils arrivèrent devant l’entrée d’un énorme fortin de pierres sombres aux remparts crénelés.
— C’est le fort pieds-devant ! souffla Raclure.
C’était sinistre.
Les deux battants de la porte principale étaient grands ouverts, et bien qu’il y ait des gardes de chaque côtés, de nombreuses personnes franchissaient le seuil pour rentrer dans la cour. H se glissa à l’intérieur pour voir qu’on montait des gibets autour desquels se groupaient les badauds. Elle resta un instant aspirée par l’image avant que Raclure ne lui mordille une cheville pour la rappeler à l’ordre.
— Les cuisines sont par là !
Le chien indiquait une petite porte en bois qu’empruntaient des esclaves pâles et les deux complices se fondirent dans leur sillon. A l’intérieur, les couloirs se multipliaient, c’était un véritable labyrinthe. La jeune fille obliqua brutalement dans un couloir vide pour se dissimuler dans l’ombre. Les pirates n’étaient certainement pas enfermées dans les cuisines. Alors comment les trouver ?
— Demande ton chemin. Si on t’interroge, tu diras que tu es la nouvelle domestique de cette Dolorès.
— Je sais ! Pas la peine dire moi.
Les mains de H tremblaient. Elles les essuya sur sa robe avant de poser le paniers qui lui avaient permis de faire diverssion.
— Ouah, beaucoup de garde, hein ?
Raclure pencha la tête sur le côté d’un air interrogatif :
— Eh bien pas vraiment. D’habitude, beaucoup plus que ça. Mais peut-être guerre responsable ?
— Guerre contre Grecques ?
— Hum.
— C’est trop loin pour moi tout ça.
H regarda autour d’elle et haussa les épaules. Il fallait bien commencer d’un côté. Des geôles, c’était toujours au sous-sol, non? Avisant un escalier de pierre qui descendait. H et Raclure s’enfoncèrent dans les ténèbres.
*
Les deux femmes étaient confortablement assises devant l’âtre, comme d’habitude, et savouraient mollement leur digestif, quand un petit tintement les réveilla. La première se secoua un peu et se redressa :
— Hein ! Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ?
Quelqu’un était en train de taper aux carreaux. La première silhouette se leva et marcha d’un pas pataud jusqu’à la porte et l’ouvrit. Une silhouette était sur le seuil.
— Qu’est ce que c’est encore que tout ça ! Non, mais vous avez vu l’heure ? s’égosilla la deuxième personne de la maisonnée.
— Ah ben ça alors, pour une surprise. Vous ne devinerez jamais ! C’est la petite Larifari qui vient en visite, Capitaine Cougnette.
H qui s'appelle Italique ou Honorine selon les cas s'avère assez troublant. On ne sait pas trop d'où sort cette Honorine.
On sent que vous connaissez vos personnages, leur passé, l'histoire de votre monde. Vous ne nous ensevelissez pas sous des monceaux d'explications et cela passe très bien. Bravo !
Dans la scène où H espionne la seconde avec Raclure, j'aurais un petite remarque. Planqué comme il est sous les jupes, Raclure n'a pas l'air de saisir le dialogue entre la seconde et le tavernier. De son côté, H ne comprend pas ce qu'ils disent. Du coup, comment vont-ils mettre à profit les informations que le lecteur, lui, a eu?
Et sinon, ben Dédale, elle rigole pas... Il faut qu'elle ait sacrément confiance en Melchior pour espérer qu'il fasse ce qu'elle lui demande après le traitement qu'elle lui inflige. Ou qu'il ait un intérêt personnel à lui obéir...?
Je suis contente que les retrouvailles de Lactae et Larifari te plaisent <3
Du coup, je ne pense pas avoir donné d'indices qui laissaient penser que Raclure n'entendait pas. En effet le son est étouffé mais je pense qui'il peut laisser trainer ses oreilles plus près du sol. Et puis c'est un chien, son ouie est bien meilleur que celle d 'un humain.
Quand à Melchior:
"Ou qu'il ait un intérêt personnel à lui obéir...?"
Précisément. Et vu que le sujet principal à l'air d'être Gaspard qui est son fils, ça peut avoir du sens. Mais je pense que je vais préciser un peu ce passage car tout le monde a cru que la bouffée d'amour qu'ils échangent est entre eux alors qu'il s'agit plutôt d'une bouffée d'amour pour leur enfant commun.
Ahhh les scènes d'espionnage et de sauvetage étaient trop chouettes ! J'adore quand le chien parle à la place de Honorine à la taverne. Comme quoi, un chien c'est fort utile comme complice! La jalousie que porte Dolorès à Di Rodrigues pourrait être un avantage pour Honorine, mais à voir !
J'ai bien rigolé quand Larifari et Lactae se croisent. Larifari a fait tant d'efforts pour sauver Lactae et finalement Lactae s'est sauvée toute seule xD
“Elles ne feraient pas la différence entre leur cul et leur mère” m'a fait sourire, tu sais comme j'apprécie ce genre de poésie <3
Le moment où Balthazar se rebelle contre Dédale est impressionnant. Je le trouvais très courageux, et en même temps, j'étais toute crispée parce que je sentais qu'à un moment ou un autre, la grande mère finirait pas le condamner à mort ou le fouette ! Mais j'avoue que le changement d'attitude de Dédale juste après est encore plus frigorifiant. On se demande pourquoi elle a changé d'avis si vite, puis on comprend que quelque chose ne va pas... a-t-elle été empoisonnée ?
Je n'ai pas compris pourquoi Melchior a été fouetté, était-ce une mise en scène juste pour lui trasmettre un code ? Ou alors Dédale pense qu'il l'a empoisonnée/droguée ? En tout cas, elle n'y va pas de main morte, avec la ceinture et le citron, c'est terrible! Je ne sais pas comment ils peuvent encore s'aimer après ça ! Je me demande pour qui Dédale a préparé tout ce stratagème...
Bref, tout cela est très mystérieux et on retient son souffle du début à la fin !
Coquilles:
elle fût soulagée → fut
Raclure l'avait accompagné → accompagnée
et H pût de nouveau se concentrer → put
à cet instant, → À cet instant
et dût plisser les yeux → dut
ça va, je suis pas débile → majuscule à “ça”
Si vous pensiez à un moment de votre vie, qu’il en est digne, est-ce que vous lui accordiez sa liberté ? → La concordance des temps dans cette phrase me dérange un peu. J'ai envie de mettre “accorderiez” mais je ne suis pas sûre.
Gasapard (2x) → Gaspard
Il ne fût pas rassuré → fut
dès qu’il fût à sa portée → fut
pour avoir crû → cru
qu’ils ne se voyaient plus seul → seuls
— écoute-moi. → Écoute-moi
à touti !
" Comme quoi, un chien c'est fort utile comme complice! La jalousie que porte Dolorès à Di Rodrigues pourrait être un avantage pour Honorine, mais à voir !"
Il faut toujours entrainer ses animaux à vous couvrir! C'est la base! Et vice versa, c'est une relation de confiance :D
Et tu as raison, la jalousie est importante ;)
J'ai bien rigolé quand Larifari et Lactae se croisent. Larifari a fait tant d'efforts pour sauver Lactae et finalement Lactae s'est sauvée toute seule xD
Ca me fait plaisir. Pauvre Lari, je lui en fait baver tellement.
“Elles ne feraient pas la différence entre leur cul et leur mère” m'a fait sourire, tu sais comme j'apprécie ce genre de poésie <3
Haha maintenant quand j'écris ce genre de chose, je pense direct à toi XD.
Quand à l'attitude de Balthazar, on va vite comprendre pourquoi il fait ça. Mais oui il prend des risques et c'est tendu pour lui.
Quand à ce qui se passe avec Dédale, je pense que j'ai été un peu maladroite: Melchior et Dédale n'éprouve pas/plus d'mour l'un pour l'autre mais ils sont liés par une troisième personne pour qui ils éprouvent de l'amour. Il faut que je retouche ça. Je te remercie aussi beaucoup beaucoup pour les coquillettes! a bientôt!
PS: C'est moi où on ne te vois pas beaucoup sur le fofo en ce moment?
Je n'ai pas compris pourquoi Melchior a été fouetté, était-ce une mise en scène juste pour lui trasmettre un code ? Ou alors Dédale pense qu'il l'a empoisonnée/droguée ? En tout cas, elle n'y va pas de main morte, avec la ceinture et le citron, c'est terrible! Je ne sais pas comment ils peuvent encore s'aimer après ça ! Je me demande pour qui Dédale a préparé tout ce stratagème...
PS: Oui je ne suis pas très présente sur le fofo en ce moment, en effet ! J'ai récemment déménagé et là je viens de commencer une école d'animation et le rythme est intense xD mais j'aime beaucoup ! Et ne t'inquiète pas, je continue à passer sur PA en petit fantôme ;)
Il se passe pleins de choses dans ce chapitre, il est beaucoup trop cool <3 On sent que l'histoire est vraiment lancée, et c'est ultra cool <3 J'ai dit que j'aimais et que c'était trop cool ?
J'aime bien le début avec tout le stratagème, mine de rien, je suis contente d'en savoir plus sur la relation Honorine et Raclure, parce que dans VN, on n'en sait pas beaucoup au final. Et l'idée de raclure en stratège ventriloque, j'aime beaucoup ! Puis bon, peut-être qu'en jouant sur les rancunes de la seconde, ya moyen d'en faire quelque chose ?
Le "sauvetage" de Lactae était très cool aussi ! Bon, Lari a pas servi à grand chose, mais c'est l'attention qui compte :p Et elle amène les infos, c'est pas rien ! Bon, Melchior lui a prémaché le travail, mais faut pas le dire. C'est un détail ça ! D'ailleurs, au passage, je me demande bien "pour qui" Melchior est. Il est visiblement toujours amoureux de Dédale, c'est réciproque, ils peuvent pas s'aimer au grand jour, mais il aide quand même à déjouer les plans de Dédale. C'est si compliqué les relations entre adulte ='( Mais du coup, à long terme, je me demande ce qu'il espère, parce que si Spirale revient, ça va juste mettre une merde pas possible et tout va péter. Mais c'est peut-être son but !
Tiens, juste pendant que j'y pense, pendant le sauvetage, pour moi, fracasser un vase, c'est le casser x) Du coup, j'ai été un poil perturbée ^^"
Le passage avec Balthazar est aussi très intrigant ! Est-ce que c'est un pilier et qu'il a le pouvoir de forcer les gens à tenir leurs engagements ? Car clairement, c'est ce qui se passe, il a forcé Dédale à dire que Gaspard serait libre si méritant, et elle n'arrive pas à revenir en arrière. Ou alors, rien à voir avec les pilier, et c'est une capacité propre à ce monde ? En tout cas, ça la met dans tous ses états. C'est Gaspard qu'elle veut sauver ensuite ? Mais pourquoi ? En quoi c'est dramatique qu'il soit libre ? Et si c'est pas cool d'être libre, pourquoi Balthazar fait tout pour le libérer ?
Au passage, toute cette mise en scène pour passer un message à Melchior, c'est pas cool ='D Mais bon, là au moins, clairement, personne ne doit se douter de rien. C'est juste triste d'en arriver. Vu les conditions du sauvetage, ça doit pas être Melchior. Mais du coup, qu'est-ce qu'il y a autour de Gaspard de si compliqué ? Et est-ce que c'est vraiment un sauvetage ou une punition élaborée et sordide ? Avec Dédale je m'attends à tout. Dur de cerner ce perso, qui a fait des coups de putes à répétition, mais qui là essaie de sauver quelqu'un. Mais pourquoi tu as un coeur maintenant et pas avant ? RHA.
Bref, énormément de questions, mais c'est cool, j'aime ça moi <3
Quelques remarques :
"c’est quand même plus propre que l’épé." épée
"à cet instant, Lactae devait sans doute être bouclée dans la salle d’eau du sous-sol" Il manque la majuscule, idem dans certains dialogues qui suivent
"si ma cervelle rend l’âme et que ma fouffe prend feu ?" J'adore la poésie <3
Bon courage pour la suite, je reviendrai lire avec plaisir <3
Pluchouille zoubouille !
"Puis bon, peut-être qu'en jouant sur les rancunes de la seconde, ya moyen d'en faire quelque chose ?" Tu n'es pas la seule à y penser. Ca va forcément servir à un moment ;)
Et je suis bien contente que le sauvetage de Lactae t'ai plus. En vrai elle a quand mêem été utile vu que c'est elle qui a insisté avec Melchior pour lui laisser un peu plus de temps. Mais bon, il fallait bien montrer un peu que Lactae méritait sa réputation de meilleure soldate de la ville.
"D'ailleurs, au passage, je me demande bien "pour qui" Melchior est."
Concernant ce point, c'est effectivement compliqué, mais je epnse que j'ai été maladroite dans ma formulation dans ce chapitre, je dois retoucher. Melchior et Dédale ne ressentent pas de bouffée d'amour l'un pour l'autre mais pour la personne qu'ils veulent protéger et qu'ils ont en comment (facile à deviner). Mais du coup les intérêts de Melchior sont partagés.
"Le passage avec Balthazar est aussi très intrigant ! Est-ce que c'est un pilier et qu'il a le pouvoir de forcer les gens à tenir leurs engagements ?"
tu auras un début de réponse dans la chapitre 12, mais je dirais que tu as un certain flair ;)
"Avec Dédale je m'attends à tout. Dur de cerner ce perso, qui a fait des coups de putes à répétition, mais qui là essaie de sauver quelqu'un. Mais pourquoi tu as un coeur maintenant et pas avant ?"
Marrant je trouve que c'est un perso plutôt compréhensible. Il n'y pas d'inspiration directe vu que le personnage est plus vieux, mais je dirai que Dédale, c'est un peu une Cersei Laniser: elle aime le pouvoir, elle n'a pas de race, mais elle aime profondément son gosse. REste à savoir ce qui met Gaspard en danger, même si j'ai déjà un peu donné la réponse.
""si ma cervelle rend l’âme et que ma fouffe prend feu ?" J'adore la poésie <3"
ET MOI DONC <3
Merci pour les remarques. J'ai l'impression que le NFPA fais sauter mes majuscules sur les accents et les cédilles, il faut que je revois ça!
A plus dans le bus!
Après, c'est peut-être juste moi, mais l'aspect Dédale aime son fils, c'était pas évident pour moi ^^"
[Cette réponse est d'une utilité incroyable !]
Et maintenant Spirale! Go go!
(Que le 'sauve la' signifie en fait Spirale je l'avais pas compris non plus! C'est touchant qu'elle ait pensé a Lactae direct)
Plusieurs fois tu as ecrit 'gasapard' je sais pas si c'est une faute de frappe ou parce que c'est le moment ou Dedale est embrouillee. Au passage: super moment!
La scene entre Dedale et Melchior est d'une violence O__O et de l'amour la dedans?!? Il faut vraiment qu'il soit tres tres fort des deux cotés pour survivre a ca!
"J'adore que lactae s'en soit tiree seule et leurs retrouvailles! Je les shippe a fond!"
Ouiiiiiii! Jette de l'amour en l'air! On vera ce que ça va donner ces deux là mais j'espère que Lactae va faire un effort pour être plus sympa.
Après c'était fait exprès pour le "Sauve-là!" que le lecteur réalise après que en fait ce n'était pas clair. Alors que pour Melchior, il était clair que Lactae allait s'en sortir toute seule. X)
Il faut que je corrige mes petites boulettes, Merci beaucoup de remarquer mes petites boulettes.
Et je vais retoucher le passage entre Melchior et Dédale car il y a eu pas mal de mauvaise interprêtation (donc j'ai foiré un truc) : l'amour n'est pas entre eux mais pour la personne qu'ils essayent de protéger (Ps c'est facile de deviner qui du coup).
J’ai vraiment adoré cette phrase : « Qu’est-ce que je fais si ma cervelle rend l’âme et que ma fouffe prend feu ? » XDD je vais la faire encadrer, Solène voudra jamais mais c’est tellement beau comme citation ! Tellement vrai !
Pour en revenir au chapitre, il y a beaucoup de choses à retenir, c’était intéressant et j’ai retenu mon souffle lors de l’échange Dédale/Balthazar puis Dédale/Melchior. J’étais hyper frustrée de ne pas savoir de qui ils parlaient, qui Melchior doit faire sortir ? Gaspard ? Je suppose qu’on verra ça au prochain chapitre !
Dédale était vraiment impressionnante, je me pose plein de questions sur elle, elle me fascine, j’aurais adoré la voir plus souvent ! Je crois que dans un chapitre précédent on apprenait qu’il y avait eu des disputes entre elle et Spirale pour Melchior justement ? Je t’avoue que j’ai une mauvaise mémoire, si ça se trouve je fais des liens entre plein de trucs alors qu’il n’y a rien XD
Retours au pif :
- Comment Italique paye sa boisson au bar ? Elle a de l’argent ?
- À un moment, tu dis que Lari « fracasse » le vase sur la tête d’une garde alors qu’après elle s’en sert de nouveau. Or, dans fracasser, il y a casser, donc si le vase est fracassé, il est en morceaux ! Tu peux utiliser assommer, étourdir, sonner...
Voilà, c’est pas grand-chose :p
Vivement la suite, je veux en apprendre davantage sur ces mystères autour de Balthazar, Melchior, Dédale et Spirale (et que ma petite chouchoute de Larifari continue d’avoir la fouffe en feu <3 <3)
"Capitaine Cougnette, le retour tant attendu ! "
Haha tellement de mauvais jeux de mots en stock pour ce personnage XD.
Et je serai honorée que tu fasses encadrer ma phrase mais ne fais aps de mal à ton couple pour si peu :p
"J’étais hyper frustrée de ne pas savoir de qui ils parlaient, qui Melchior doit faire sortir ? Gaspard ? Je suppose qu’on verra ça au prochain chapitre !"
On saura un peu plus tard, mais logiquement c'est plutôt Gaspard oui.
Dans l'idée, le trio MElchior-Spirale-Dédale est un peu comliqué parce que Melchior a l'air d'être en couple secret avec Spirale (mais est-ce qu'il l'aime?) et d'être le père de Gaspard (mais Dédale est la mère et leur rapports sont... tendus?). Bref, c'est la merde, j'aime ça. XD.
Et je vais régler cette histoire de sous et de vase fracassé, je le jure sur mon honneur <3