Chapitre 12 :

Ils marchèrent alors que les oiseaux commencèrent à chanter. Le temps était chaud et agréable pour un matin.

-Dit moi Caecilius.

-Oui ?

-Pourquoi tu te teins les cheveux pour venir chez moi ?

-Pour passer inaperçu. Si tu te souviens bien je combattais avec cette couleur aussi. Puis sinon je me ferais accoster par les gens du coin qui ont un potentiel béguin.

-Pourtant hier soir tu ne t'ai même pas changé.

-Dans le noir complet difficile de voir qui est devant.

-Mais tes yeux ne trompent personne.

-Hm ?

William s'arrêta et Caecilius en fit de même. Il se tourna vers lui alors qu'un courant d'air passa faisant virevolter leurs cheveux et révélant au brun le regard du magicien. Un frisson passa dans le corps de William. Il affronta de nouveau son regard avec détermination, ce qui plaît de plus en plus à Caecilius.

-Tes yeux sont particuliers.

-Tu m'intéresses. Continue.

-Tu as beau essayer de cacher ton regard te trahit.

-Ah oui ?

-Ton regard révèle ce que tu es. Un prédateur...un alpha. Même si tu arrives à l'adoucir quand il le faut.

Caecilius s'approcha mais William recula sans pour autant faiblir dans son regard. Il le plaqua contre un mur. Le magicien étant plus grand le surplombait de sa taille. A cet instant il semblait se faire comme recouvrir ou alors engloutir par cet homme. Lui et son regard brûlant de prédateur.

-Sache Liam que tu es comme moi là dessus.

-Pardon ?!

-Sauf que toi ce n'est pas ton regard qui te trahi non ça il reste d'une neutralité sans pareil. Même si je perçois parfois ta colère ou ta détermination. Non se qui te trahi le plus souvent c'est...ta voix.

Le cœur du Jones sembla s'arrêter un instant. Sa voix ? Il ne pouvait l'imaginer. Il se devait de ne montrer aucun sentiment et ceux par n'importe quel moyen.

-Mais si cela peut te rassurer c'est minime. Je suis incapable de vraiment lire se qu'il y à dans ta tête. J'ai mis pas mal de temps à savoir discerner tes émotions dans ta voix et encore aujourd'hui j'en apprends.

-Je vois.

Caecilius recula et ils reprirent la route. Ils arrivèrent enfin au manoir Jones. Ils allèrent donc dans le bureau de Charles. William guida un peu le magicien dans le manoir, une fois durant ce dernier il toqua. Une fois que l'autorisation fut donnée ils entrèrent.

-Ahh William je commençais à m'inquiéter. Ton professeur t'attend depuis au moins deux heures.

-J'ai retrouvé Caecilius. Navré cela à prit du temps et j'ai passé la nuit dehors. Puis j'ai dû le convaincre. Il est prêt à reprendre du service dès aujourd'hui.

-Parfait. Ses affaires sont encore dans son ancien casier. Je te laisse gérer le reste mais William...je vais être clair.

Le ton de Charles avait changé pour quelque chose de plus froid. Caecilius le ressentait alors qu'il n'était pas réellement concerné.

-C'est le dernier caprice de ta part. Tu l'as voulu alors tu le gardes peut importe se que tu diras Caecilius sera ton majordome et ton professeur jusqu'à ce qu'une descendance vienne à naître. Ce sera comme ça et pas autrement.

-Bien...

William quitta les lieux. Caecilius s'inclina avec un peu de respect et quitta à son tour le bureau. Bon il fallait maintenant qu'il aille se changer. Le brun lui semblait avoir disparu. Alors il alla là où se trouvait son casier avec son uniforme. Il se changea et une fois fait il fit résonner ses talons en direction de la chambre de l'aîné. Une fois devant, il frappa et le brun lui ouvrit la porte.

-Ah c'est toi.

-Tu attendais quelqu'un d'autre ?

-Mon ancien professeur. Je l'aurais envoyé ailleurs.

-Je vois. Cherchons le ensemble alors.

Il sortit alors de la chambre quand quelque chose sembla le faire se stopper. Caecilius haussa un sourcil et essaya de voir. Mais ne vit rien derrière lui. Il pensa alors que c'était sur lui.

-J'ai mal mis quelque chose sur mon uniforme ?

-Oh... non.

Se que regardait William était en réalité la gemme pendant à son cou. Une gemme bleu signifiant le grade de Caecilius parmi les majordomes et autres intendants. Il se rendit finalement compte qu'avec sa haine envers lui il ne l'avait jamais réellement regardé. Mais maintenant cela était différent. Car cette fois c'était lui qui avait fait appel à lui. Il le cernait un peu plus. Comme il savait qu'il ne devrait jamais relâcher sa garde avec lui. William ouvrit la marche et alla en direction de la bibliothèque. Il demanda à Caecilius d'un geste d'attendre un instant et le brun ouvrit les portes. Une voix à l'intérieure il ne tarda pas à se faire entendre.

-Ah monsieur William. Vous avez plus de deux heures de retard. La ponctualité est primordiale. Comme compté vous courtiser la moindre femme ?

-Sans toi.

-Je vous demande pardon ?

-Tu m'as bien entendu. Je te renvoie.

-Vous ne pouvez pas, je suis sous contrat avec votre père.

-Mon père est plus que d'accord. De plus, mon professeur est déjà là.

Caecilius comprenant qu'il était temps pour lui d'entrer en scène, s'avança et se plaça aux côtés du Jones. Le professeur ne semblait en rien ravi.

-Vous voulez vraiment faire confiance à cet homme ? Je suis mille fois mieux que lui.

Caecilius ricana et s'avança devant le professeur. Plus il avançait, plus ce dernier tremblait. Il mit sa main ganté sous son menton et releva le visage pour qu'il le regarde directement.

-Sachez mon cher monsieur que j'étais et suis toujours le premier choix. Vos méthodes purement théorique son certes se que monsieur William retient le plus rapidement mais au lieux de faire de la simple théorie vous auriez du exercer la pratique qui est sa bête noir. De plus permettez moi de remettre en cause votre éloquence car il ne faut jamais parler de femme pour être distingué, mais bien de demoiselle. Voilà ce qui fait de moi quelqu'un de mille fois supérieur à vous et votre pauvre expérience.

Caecilius lâcha le professeur qui tomba à genoux à ses pieds. Ses jambes l'avaient lâchées. A cet instant il comprenait qu'entre lui et cet homme il y avait un gouffre énorme. Il ne pouvait rivaliser car il n'était pas comme lui. William l'avait aussi comprit si Caecilius était aussi doué c'était parce qu'il prenait le temps d'évaluer et de regarder les gens qui l'intéressaient pour pouvoir discerner leurs faiblesses. Pour ensuite les utiliser comme bon lui semblait ensuite. Un prédateur. Un tueur. Tout ce que ce professeur minable n'était pas. Alors ce dernier partit en courant.

-Sa peur débordait tellement...laisse moi le tuer.

-Non. Tu ne tueras personne.

-Dommage. Contrôle surprise à une seule question Liam.

-Je t'écoute.

-Pourquoi doit-on qualifier une femme de demoiselle face à elle quand on est un gentleman ? C'est l'une des premières choses que je t'ai enseigné. Voyons voir si t'en souviens.

-Si je me souviens bien le terme demoiselle pour une femme est synonyme de jeunesse et de liberté avant le mariage et donc du madame. Déclarer à une femme être une demoiselle est comme une flatterie et faire référence à sa jeunesse. C'est donc avantageux car les femmes cherchent toujours à être jeune, belle et attirante.

-Hm tu as plutôt bien répondu bravo mais sache qu'une femme d'âge mur peut être aussi une demoiselle s'en pour autant que se soit une flatterie. Il est donc important de regarder sa main gauche. Mais dire tout de même demoiselle à une femme non marié et âgées est toujours bien vu car maintenant marié ou non à partir d'un certaine âge le mademoiselle se transforme naturellement en madame. Tu connais d'autres flatteries ?

-J'ai beaucoup étudié les livres que tu m'as fournis et je me souviens qu'en rencontrant la mère de la compagne, l'homme l'avait prise pour sa sœur. Afin de lui faire comprendre qu'elle était belle et jeune.

-On reste dans le même style que le mademoiselle. C'est bien William. A ce train là une descendance est prévu pour dans peu de temps.

-Caecilius ?

-Hm ?

-Tu comptes passés à l'acte avant ou après avoir terminé ton travail avec moi ?

-Qui sait. Cela dépendra de toi William. 

Leurs regards s'affrontaient l'un et l'autre sans pour autant qu'un ne faiblisse. Puis Caecilius étira un sourire et ferma les yeux.

-M'enfin je dis ça mais avant que j'en ai terminé avec toi en tant que professeur et majordome, tu dois avoir un enfant.

-Je ne vois pas où est le problème. Tu as dis toi même que-

-J'ai dit cela oui. Mais surtout pour ce qui est du comportement envers la gente féminine. Tu es presque aussi doué que moi. Nooon je parle de ce qui se passera ensuite.

William croisa les bras sur son torse et réfléchit à ce que venait de lui dire le magicien. Mais qu'est-ce qui pourrait venir après ? Quand cela lui semble devenir une évidence. L'acte de la nuit partagé.

-Tu as trouvé Liam ?

-Tu fais référence à la procréation ?

-On peut dire cela oui. Sache Liam que pour avoir un enfant une seule fois n'est pas toujours suffisant. Certains ont essayé durant des mois voire des années.

-Tu rigoles j'espère ?!

-Je pensais que tu le savais. Toi qui est loin d'être bête.

William soupira en se mettant une main sur le visage.

-On peut continuer cette conversation dans ma chambre je te pris.

-Je te suis.

Il marchèrent et entrèrent dans la chambre de l'aîné. Caecilius ne se gêna pas pour s'asseoir sur le lit.

-Donc reprenons. Oui se que je dis est vrai mais si tu ne me crois pas regarde sur le net. Moi j'ai surtout les conversations des clients. Certaines voulaient même essayer avec d'autres pour voir si elle n'était pas stérile.

-Et j'imagine qu'on t'a déjà proposé ?

Le regard du magicien accrocha les yeux sombres du brun s'asseyant à son bureau personnel.

-Oui ce fut le cas mais très peu pour moi. Les gosses, non merci de plus c'est le meilleur moyen pour piéger un homme. On vient te voir des mois plus tard et tu te retrouves avec un môme sur les bras et tu dois donner de l'argent. Donc non, bien qu'étant le père il aura sûrement du potentiel quelqu'un de plus que je pourrais tuer.

-Tu es morbide Caecilius. J'espère que tu n'auras jamais d'enfant.

-J'y compte bien. Procréer ne m'intéresse pas.

-Pourquoi tu as cette tension alors ? Sans parler des préservatifs et j'en passe. Si tu ne cherches pas à procréer.

-Oooohhhhh.

Il se leva et se plaça devant le brun qui ne bougea pas.

-C'est vilain ça. Très vilain Liam.

-Mon nom est William et puis de quoi tu parles ?

-Tu as fouiné dans mes affaires ?

-Non.

-Alors comment tu sais pour les préservatifs et autre chose que je ne t'ai jamais montré ni même parlé ?

William se retrouvait piégé. Il devait avouer. Ou bien...

-Eh bien les préservatifs c'est logique non.

-C'est pas faux. Tu as donc vu mes jouets, mes colliers et autres dans ma table de nuit. La curiosité est un vilain défaut Liam.

Plus il parlait, plus il s'approchait. A l'entente de son surnom, il repoussa Caecilius avec son bras. Il ne l'avait pas senti. Il fallait qu'il le repousse.

-Passons. Tu n'as pas répondu à ma question. Si tu ne cherches pas à procréer pourquoi tu t'intéresses à ça ?

-Pourquoi ? Tu me demandes vraiment pourquoi ?

William commençais vraiment à avoir la colère qui montait. Il lui fit un croche-pied après l'avoir saisi à la gorge par surprise. Il le plaqua sur le lit et s'assit sur son ventre pour ne plus qu'il bouge.

-Toi alors tu m'énerves quand tu t'y mets.

-Ah oui ? Pourtant ton visage reste neutre.

William resserra sa prise sur sa gorge. Il replaça une de ses mèches de cheveux ébène derrière son épaule avant que sa deuxième main rejoigne la première pour l'étrangler.

-Maintenant réponds à la question.

Caecilius suffoquait un peu et tapa sur les deux mains l'étranglant. Le brun comprit que vu qu'il le serrait il ne pourrait répondre. Alors il retira ses mains. Le magicien se frotta le cou en ricanant.

-Je te remercie.

-Répond moi.

-Avoue tu me demandes ça parce que c'est quelque chose qui t'échappe ? C'est quelque chose que tu ne comprends pas. Un comportement qui pour toi est sûrement inutile. Une perte de temps. Mais laisse moi te poser une question avant de répondre à la tienne William.

-Je t'écoute.

-Sais-tu ce qu'est le plaisir ?

Un sourcil du Jones se haussa, trouvant sûrement la question ridicule.

-C'est une sensation ou émotion agréable, liée à la satisfaction d'un désir, d'un besoin matériel ou mental.

Caecilius fut déprimé en le voyant seulement réciter bêtement la définition de ce mot. Tellement qu'il s'en frappa le visage. Mais d'un côté cela le mettait en émoi il le savait vierge de tout mais là cela le confirmait. Lui faire découvrir le plaisir et le désir pour qu'il ne quitte jamais son esprit. Lui coller ensuite à la peau ainsi son piège sur son cœur se refermait. Il aimait cette sensation mais espérait que cela lui prendrait encore longtemps. William le mettait en émoi comme jamais et appréciait cette sensation. Il ne voulait pas non plus que cela se finisse trop vite. Caecilius posa alors sa main ganté sur la cuisse de son élève.

-Qu'est-ce que-

-Je reformule ma question William. As-tu déjà éprouvé du plaisir quel qu'il soit ?

-En tuant mes cibles.

-En dehors de ça. Car je doute que s'en soit vraiment. 

-Non.

-Alors en effet tu ne peux pas comprendre. Car ce que j'éprouve en faisant cela est du plaisir couplé à un fort désir. Si tu ne sais pas ce qu'est le simple plaisir tu ne peux comprendre le plaisir et désir sexuel.

Caecilius réussit à se dégager et se relever. Il fallait qu'il sorte de cette situation plus qu'à double sens. Il remit en place son uniforme une fois debout. Il alla même aux toilettes en laissant le brun seul dans sa réflexion. Le plaisir ? Il n'en avait jamais éprouvé. Il ne savait pas où il voulait en venir. Devait-il en éprouver pour faire un enfant ou lors de l'acte charnel. Serait-ce mieux s'il devait le refaire encore et encore pour un descendant ? Il était perdu et le seul qui avait les réponses était celui qui l'avait pris pour cible. Il sortit d'ailleurs des toilettes.

-Caecilius ?

-Oui je t'écoute.

-Le plaisir est-il nécessaire ?

-C'est mieux cela rend la chose moins désagréable surtout s'il faut y revenir à plusieurs fois pour avoir un enfant.

-Je ne connais pas ça.

William serra ses couvertures en réalisant qu'il est réellement dans le pétrin. Il ne supportait pas les autres. Il ne les regardait jamais réellement. Il n'aimait encore moins qu'on le touche et qu'on entre dans son espace personnel. Hors il devrait aller contre tout cela pour assurer une descendance. Mais il savait que de lui-même il n'y arriverait pas. Il ne pouvait pas aller contre sa nature. Sauf si...Il n'avait plus le choix. Son nom était en jeu. Pour sa famille il fallait qu'il lui demande à lui.

-Caecilius.

-Hm ?

-Apprends moi.

Le regard déterminé du brun rencontra celui or de son professeur. Il brûlait de détermination, ce qui eut pour effet de lui faire rater un battement avant qu'il ne reprenne de plus belle. Le magicien aimait bien cela au fond. Il le laissa alors continuer pour savoir de quoi il parlait.

-Apprends moi ce qu'est le plaisir et comment aller contre ma nature.

Le sourire du majordome s'étira. Il en frissonnait d'avance. Il avait plus que hâte de commencer à le traiter. 

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