Mon tribunal se forma autour d’un bureau du deuxième étage, entre des étagères de dossiers administratifs. Le soleil de midi mordait ma peau fragile et l’ouverture de la fenêtre ne suffisait pas à nous soulager de sa torride chaleur. Dehors, les autres enfants jouaient, couraient, criaient. J’avais cherché des yeux Hinnes dans ce désordre, sans succès. Je craignais sa réaction plus qu’aucune autre. C’était lui que j’avais trahi en frappant Mateja, notre séparation que ma crise de colère allait provoquer. J’avais l’impression de revivre l’entretien avec Arèle qui avait provoqué mon départ du Château.
En face de moi, Sivline et Daanio. La jeune femme se rongeait les ongles tandis que son collègue se grattait les cheveux. Au bout d’un long moment, il se décida à fermer la porte, à s’asseoir et à me regarder. Il dit d’une voix neutre :
— C’est la première fois que j’envoie un enfant à l’hôpital le premier jour depuis que je suis directeur ici. Ce que tu as fait à Mateja est grave. Je n’ose imaginer dans quel état elle serait si Liiva n’était pas arrivée à temps. Pourquoi, Hildje ? Pourquoi as-tu fait ça ?
Pourquoi. La question que les adultes avaient toujours crue capable de tout résoudre, tout éclairer. Comme s’il suffisait de quelques phrases pour comprendre ce que l’enfant lui-même ne comprend pas. Aucun mot ne pourrait me sortir d’affaire, ne pourrait faire ressentir à mes interlocuteurs l’horreur de ce que j’avais vécu. Alors je fis ce que je savais le mieux faire : je me tus. Daanio souffla puis laissa son visage tomber entre ses mains. Après une courte réflexion, il reprit :
— Il faut que je sache ce qu’il s’est passé, Hildje. Pour que ça ne recommence pas. Pour que tu t’excuses auprès de Mateja. Pour que je puisse te garder au séjour. Décris-moi la scène, s’il te plaît.
À sa voix doucereuse, je crus assister à une énième manipulation d’adultes. Tant m’avaient fait miroiter l’amnistie pour me punir après avoir eu ce qu’ils désiraient. Après avoir voulu se montrer plus gentil que les autres, Daanio allait me révéler son vrai visage. Je ne lui donnerais rien. Un lourd silence s’établit entre nous, seulement rythmé par la montre de Sivline. Mon interlocuteur ne me lâcha pas des yeux, accroché à mon visage comme un noyé à sa bouée. Il n’y avait ni animosité, ni volonté de domination, seulement une curiosité dérangeante. J’avais l’impression d’être fouillée dans mon intimité la plus profonde. Pour m’en débarrasser, je lâchai enfin :
— Elle m’a enfermé dans les toilettes.
— Pourquoi n’es-tu pas allée voir un adulte ?
La question de Sivline était stupide. Même si je n’avais pas été enfermée, qu’aurait pu faire un adulte de ma rage, de ma violence ? Ils n’auraient pu que l’empirer. Daanio reprit :
— Je sais d’où tu viens, Hildje. J’ai des enfants du Château tous les ans. Ta colère, je peux l’entendre. Mais sache que je ne tolèrerai jamais des actes comme celui de ce matin. Quoiqu’ait fait Mateja, tu ne peux pas t’en prendre à elle de cette façon.
Je commençais à décrocher de ce discours de morale ordinaire quand Daanio changea de stratégie pour gagner mon attention :
— Pense à Hinnes. C’est la troisième fois qu’il vient ici et je ne l’ai jamais vu plus heureux qu’avec toi. Chaque année, nous peinons à l’intégrer, à le faire sourire. Il est souvent seul, il est souvent triste. Quand je t’ai vue dans le train, je me suis dit que grâce à toi, ce serait plus facile. As-tu pensé à ce qu’il ressentirait si tu quittais la colo ?
Voyant la tristesse me gagner, je réagis avec ce qu’il me restait de violence :
— Laissez Hinnes tranquille ! Vous ne savez rien de lui !
Daanio ne se démonta pas :
— Je comptais sur toi pour nous le faire mieux découvrir. Au lieu de ça, ce midi il n’a presque rien mangé, cet après-midi, il reste sur le côté. Et ce soir, s’il apprend ton départ, qui sait ce qu’il fera ? Tu ne peux laisser ta colère l’emporter sur votre amitié. Hinnes a besoin de toi.
L’animateur avait touché juste et je dus retenir mes larmes. Je n’avais plus qu’une envie : courir jusqu’à Hinnes pour aller m’excuser à genoux. Je hoquetai :
— Qu’est-ce que je dois faire ?
— T’excuser, je pense. Et puis nous aider à trouver les solutions pour que ce séjour se passe bien, pour toi et pour tout le monde.
Je baissai le menton pour accepter ces conditions, bien plus faciles qu’attendu. Je ne pouvais m’empêcher de redouter une mauvaise surprise. Daanio continua :
— J’aimerai d’abord que tu m’écrives un mot pour Mateja, où tu lui expliques pourquoi tu l’as agressée.
— Je ne sais pas écrire.
— Tu me la dicteras. Puis nous irons ce soir ensemble à l’hôpital et tu lui donneras. Si elle te parle, tu devras lui répondre. Tu iras aussi parler à Julve, Miil et Liiva, qui ont vu la scène.
— D’accord.
— Maintenant, dis-nous ce que l’on peut faire pour que tu te sentes mieux, pour qu’il n’y ait plus de problèmes.
— Laissez-moi en chambre avec Hinnes.
— Impossible, répondit Sivline, la mixité…
Daanio l’arrêta d’un geste. Puis il répondit :
— D’accord. Vous serez en face de ma chambre, tu pourras venir me voir au moindre problème.
Étonnée de cette réponse, je me surpris à ajouter :
— J’aimerais manger avec Hinnes. Et… j’aimerais mieux ne pas aller à la piscine ou à la mer. J’ai peur de l’eau.
— Très bien.
Puis il prit un stylo plume, un encrier, un papier et leva les yeux :
— Je t’écoute.
*
— Pardon, pardon, pardon.
Dès la fin de mon entretien, j’avais couru vers Hinnes, assis à l’ombre d’un pin, à l’écart des autres enfants. Nous nous étions jetés dans les bras l’un de l’autre avec plus de soulagement que de joie. Et voilà que je me confondais en excuses en serrant ses épaules.
— Tout va bien, me répondit-il. Tu es là.
*
Après le vacarme du réfectoire, le silence extérieur fut une délivrance. Hinnes me guida sur un sentier à travers pins, qui descendait le flanc de la colline. Je serrai sa main de toute mon énergie, comme pour en tirer les forces nécessaires pour affronter Mateja. La nuit était tombée et un vent doux nous enveloppait. J’avais envie d’arrêter mes pas, de rester dans cette forêt avec mon ami le plus cher. Pour contempler les lunes, compter les étoiles, ou juste fermer les yeux ; peu m’importait tant qu’il était à mes côtés.
Malheureusement, nous débouchâmes dans une clairière caillouteuse où Daanio m’attendait, adossé à sa voiture. Une petite automobile bleu pastel qui devait avoir connu le siècle précédent. Sa vision me plongea dans la confusion. Il me semblait l’avoir déjà vue quelque part. Hinnes dut croire que notre séparation me paniquait car il m’offrit une tendre accolade.
— Ça ira. Je t’aime, Hildje.
Je me blottis contre son épaule et caressai son dos. C’était la première fois qu’il mettait de tels mots sur notre relation. Les entendre répandit une vague de chaleur dans mon corps. Je fus émue, comme ne peut l’être l’enfant qui entend je t’aime tous les jours. Je murmurai contre son oreille :
— Moi aussi. À tout à l’heure.
J’arrachais mon corps à celui d’Hinnes en clignant des yeux pour repousser les larmes. Nous ne nous séparions pas, j’allais le revoir. Bientôt. J’avançais vers Daanio, me baissai pour passer la portière puis m’assis sur le siège de cuir. L’animateur monta à côté de moi et le moteur vrombit. Hinnes me faisait des signes de la main et malgré l’obscurité, il me sembla qu’il souriait. Rien ne pouvait me rendre plus heureuse que cette image-là.
Il ne fallut qu’un instant pour que le parking disparaisse et laisse place à une route qui se déroulait sur le flanc de la colline. En levant les yeux, on pouvait apercevoir la masse sombre de la mer où scintillaient les reflets des astres lunaires. Il y eut un temps de silence avant que Daanio ne se décide à parler, sans quitter des yeux son itinéraire :
— Hildje, est-ce que tu vois encore tes parents ?
Surprise de cette approche directe, j’hésitai d’abord entre révolte et silence. Pourtant, bercée par le ronronnement du moteur, le regard promené à la lumière des phares, je n’eus pas le cœur à un nouveau conflit. Je répondis :
— Je ne les ai jamais connus. J’ai été placée au Château toute petite.
— On t’a parlé d’eux ?
— Jamais.
— Je suppose qu’on ne t’a jamais parlé non plus d’Amarina ?
— Quoi ?
— C’est là où mes parents vivaient avant d’émigrer ici. Je suppose que ça devait aussi être le cas des tiens.
Mon rythme cardiaque s’accéléra alors que de nombreux souvenirs me saisissaient. Mes étranges rêves, les dessins de visages que j’avais fait petite au Château, le lointain souvenir d’un point d’eau où l’on aurait massacré les miens. Une nuée de questions depuis toujours refoulées surgirent brusquement. Qui étaient mes parents ? Que leur était-il arrivé ? Pourquoi m’avait-on abandonnée au Château ? Qui étais-je ? Se pouvait-il que quelque part sur cette planète, il y ait des gens de mon sang ? Se pouvait-il que Daanio en détienne les réponses ?
— Émigrer ?
— Ça veut dire qu’ils ont quitté leur pays, leur maison, pour venir ici. Ils ont fui la guerre civile qui déchire Amarina depuis plus de vingt ans.
— Quelle guerre ?
— Le président amarin a été renversé par une milice armée il y a vingt-cinq ans. Il refusait d’exploiter les gisements miniers qu’on venait de découvrir sur la côte nord. Ils étaient situés à In-gû, le plus grand sanctuaire animiste du pays. Après sa disparition, les élections n’ont jamais pu se tenir. Amarina s’est déchirée entre croyants, militaires, agents de nations étrangères. Les villes sont devenues des champs de ruine, les forêts des étendues de cendre et les sanctuaires ont été immolés. Quand mes parents sont partis, certains groupes prenaient des otages civils, pillaient les villages. C’était le chaos.
— Et maintenant ?
— Je n’en sais rien. Tout ce que je viens de raconter m’a été transmis il y a longtemps par mon père. Il était gardien à In-gû.
Daanio me raconta l’histoire de ce sanctuaire millénaire de longues minutes durant, me répétant les descriptions de son père. Je tentai d’imaginer les arbres gigantesques, le flot des rivières bondées de crocodiles, les chutes d’eau brillant au soleil, les clairières sauvages où se prélassaient les lionnes. L’animateur me décrivait In-gû avec fougue, fasciné par cet endroit qu’il n’avait jamais connu. Rêveuse, je ne m’aperçus de notre arrivée à l’hôpital que lorsque la voiture s’arrêta. Nous nous trouvions dans un parking gigantesque et presque vide. Au loin, des bâtiments lumineux étaient entourés de silhouettes mouvantes et l’on pouvait entendre le résonnement des sirènes.
Je crus que tout s’arrêterait là. Daanio retirerait la clé du contact, ouvrirait sa portière, me laissant seule avec l’amertume d’une conversation inachevée. Cela ne pouvait pas se passer ainsi. Je me hâtai de poser la question qui me brûlait les lèvres :
— Pourquoi personne ne m’a jamais parlé de tout ça ?
Daanio laissa le moteur allumer mais je vis son visage se durcir et ses yeux se baisser.
— Parce que personne n’en sait rien. Toutes les communications avec Amarina sont coupées depuis le début de la guerre. Mon père me disait toujours que l’assemblée de Losival voulait cacher la vérité, qu’elle convoitait les minerais d’In-gû. Quand certaines personnes se demandaient pourquoi tant de familles échouaient sur nos côtes, on leur faisait comprendre qu’ils avaient intérêt à garder leurs questions pour eux. Et puis la majorité des personnes s’en fiche d’où l’on vient, pas vrai ?
Je hochai la tête, peinant à réaliser la portée des révélations de Daanio. C’était curieux de l’avoir entendu se confier à moi alors que nous nous connaissions si peu, alors que quelques heures auparavant, il me réprimandait. Aujourd’hui, je sais que je dois ce moment à notre lointaine origine commune. Isolés depuis notre naissance par notre couleur de peau, le pli de nos yeux et notre petite taille, nous étions les seuls à pouvoir nous comprendre, nous identifier l’un à l’autre. Ce soir-là, nous étions deux à partager une même origine, isolés du monde par une vitre et deux portières. Nous parlions d’un sujet qui n’était qu’à nous, d’un pays d’où les autres gens ignoraient jusqu’à l’existence. J’avais la sensation d’être comprise, acceptée telle que j’étais. Oubliant ma différence d’âge avec Daanio, je m’abandonnais à ce silence où nos âmes dansaient l’une à côté de l’autre tandis que nous songions à nos racines perdues.
L’animateur finit par éteindre le moteur, détacha sa ceinture. Pourtant, il ne sortit pas, comme retenu par le devoir. Je sentis que des mots lui brûlaient les lèvres. Alors je le regardai, espérant entendre une nouvelle réponse aux centaines de questions qui me déchiraient. Et le courage lui vint :
— Hildje ?
— Oui ?
— Je sais que les enfants du Château entendent souvent qu’ils sont arrivés là parce que leurs parents ont fait quelque chose de mal. Tu as souvent dû être en colère contre eux.
La voix de Daanio était nouée par l’émotion. Ses phrases me touchèrent en plein cœur.
— Je ne connais pas tes parents et je ne les connaîtrai jamais mais je crois qu’ils ressemblent aux miens. Ils nous ont conduit jusqu’à ce pays parce qu’ils voulaient que nous vivions. Ils ne nous ont pas abandonnés, ils ont sacrifié leur vie pour nous.
Ces mots atteignirent une part de moi que j’ignorais et je me sentis défaillir. Gorge nouée, poings serrés, lèvres ravalées, je murmurais deux mots venus du plus profond de mon être.
— Izir, Elser…
Quatre syllabes qui m’avaient été arrachées trop tôt, quatre syllabes d’un amour que je n’avais jamais pu donner, jamais pu recevoir. Quatre syllabes porteuses d’un sens immémorial, que Daanio comprit aussi bien que moi. Papa. Maman. Il prit maladroitement ma main dans la sienne et je posai mon visage sur son épaule.
J’y déposai mes premiers pleurs d’enfants.
*
Il y a des années de ma vie où seule Arèle était parvenue à faire vaciller cette certitude implacable : je n’étais pas digne d’être aimée. Tous les adultes et les enfants me repoussaient, souvent sans même m’avoir parlé. J’étais laide, j’étais stupide, j’étais méchante. Combien d’adjectifs variés pour dire que j’étais en colère. Car ceux qui avaient le plus ancré cette idée en moi étaient ceux que je n’avais pas connus : mes parents. Ceux qui m’avaient abandonnée, emprisonnée, sans jamais chercher à prendre de mes nouvelles. Et voilà que Daanio venait de tout faire valser, de tout remettre en cause.
Mes parents m’avaient aimée, chérie. Ils avaient tout quitté pour moi. Je peinais à réaliser la portée d’un tel sacrifice. Leur destin dramatique m’attristait et me soulageait à la fois. Si personne n’était venu au Château, si personne n’avait envoyé de lettres, ce n’était pas à cause de moi. Je comprenais pourquoi je ne m’étais jamais sentie nulle part à ma place. On m’avait arrachée à ma terre. Pour la première fois de ma vie, j’étais plus triste qu’en colère. C’était doux.
Je déambulais dans les couloirs de l’hôpital comme dans un rêve. Les cris, les passants, les affiches des longs couloirs blancs : tout me paraissait si lointain. Dans la chambre de Mateja, je me contentais de réciter les excuses préparées avec Daanio, sans tenir compte des insultes de la blessée. J’encaissai ses cris avec toute la tranquillité du monde : elle pouvait me haïr, ça n’avait aucune importance. Tout semblait futile face à cette nouvelle évidence : j’étais digne d’amour.
Ca fait plaisir de voir que les craintes pessimistes de Hidje ne se concretisent pas, au contraire, elle decouvre tout un pan de son passe qu'elle ignorait et qui est plein de sens. Et tout cet univers redevient familier des qu'il est question d'Amarina, evidemment !
Quand Daanio l'emmene dans sa voiture bleue, je me suis demande si ce pessimisme n'avait pas lieu d'etre, ou l'emmenait-il? Mais non, tout se passe comme prevu, Daanio l'emmene a l'hopital, et aussi dans une exploration du passe.
Je note que Hidje reconnait cette voiture bleue? J'ai l'impression que tu n'as pas ecrit ca au hasard.
La facon dont Hidje se sent interieurement soulagee par ce qu'elle apprend de son passe, de ses parents, est finement decrit et emouvant.
Digne d'amour, oui vraiment.
Oui, c'est là où je voulais en venir ! Le 11 peut être un peu frustrant mais je voulais justement explorer comment on sort de ces schémas de violence et d'abandon, grâce à une écoute sincère et entière, la présence d'un adulte de confiance.
Amarina est un petit clin d'oeil mais cet univers n'a pas forcément grand chose à voir avec celui ci ^^
Top si l'émotion de cette fin de chapitre fonctionne <3
Merci de ce retour super encourageant !!
A bientôt (=
Alors d'abord je réponds à une question que tu m'as posée il y a plusieurs chapitres et à laquelle j'ai oublié de répondre, à propos de la nostalgie que Hildje éprouve à propos de Givke. En fait, depuis la scène où elle donne sa montre, j'ai trouvé qu'elle ne pensait plus beaucoup à elle pendant qu'elle était au Château. Peut-être qu'elle pourrait avoir envie de raconter les histoires qu'elle découvre avec elle, ou s'imaginer en train de lui faire la lecture pour la réconforter quand elle était alitée ? Ensuite, j'ai vraiment cru que Liiva était Givke ! Mais j'ai trouvé ça très bien que sa ressemblance avec elle réactive un peu son souvenir.
Maintenant que j'y pense, j'ai aussi trouvé que dans les chapitres au Château, on ne voyait plus assez Hinnes une fois que Eemke apparaissait, comme si la présence de l'un excluait celle de l'autre. Je veux dire, après l'apparition d'Eemke, Hildje ne fait presque plus mention d'Hinnes dans la narration. Ce n'est aps grave, mais ça fait un peu déséquilibré parce que ça peut donner l'impression que le rapprochement avec Eemke a fait perdre de l'intérêt à Hinnes.
Bon, je m'intéresse enfin à ce chapitre 12 !
"et l’ouverture de la fenêtre ne suffisait à nous soulager de sa torride chaleur." : ne suffisait PAS
"— C’est la première que j’envoie un enfant à l’hôpital le premier jour depuis que je suis directeur ici. " : c'est la première FOIS
"La question que les adultes avaient toujours cru capable de tout résoudre," : je pense qu'il faut accorder cruE au féminin (la question, et c'est un COD placé avant le verbe avec l'auxiliaire avoir)
"Pour que tu t’excuses à Mateja." : auprès de Mateja
"Quoiqu’ai fait Mateja," ; Quoi qu'ait fait
"C’est la troisième qui vient ici" : c'est la première FOIS qu'IL vient ici
"Quand je t’ai vu dans le train, " : vue
"Je baissai le menton pour accepter ces conditions, bien plus faciles qu’attendue." : attendues (les conditions) ou attendu (ce qu'elle attendait, indéfini), mais pas attendue
Je trouve l'ellipse sur le mot d'excuses un peu dommage parce que Daanio lui demandait d'expliquer pourquoi elle avait frapper Mateja. Or, j'aurais bien voulu savoir. Mais peut-être qu'on le saura au moment de la visite à l'hôpital ? Je continue ma lecture pour le savoir !
"a vision me plongea dans la confusion. Il me semblait l’avoir déjà vue quelque part." : oulà ! ça me fait peur, ça... je ne me souviens que d'une voiture possible : celle qui a déposé Astrée à la ferme. Et si c'est bien la même, ça ne sent pas très bon... Argh, je l'aime bien Daanio, pourtant ! A moins qu'il s'agisse d'une voiture antérieure au récit.
"Il ne fallut qu’un instant pour que le parking disparaisse pour laisser place" : répétition de "pour". Tu peux mettre "et laisse la place" ou "en laissant la place" ?
"Isolés depuis notre naissance par notre couleur de peau," : j'avoue que j'avais complètement oublié ça. Non seulement pour Daanio mais aussi pour Hildje. Peut-être devrais-tu le rappeler quand ils se revoient dans le train. Ca permettrait de remémorer aux lecteurs à la fois qu'Hildje est blanche, contrairement à la majorité des gens (si je ne me trompe pas), mais qu'elle a ça en commun avec Daanio et que c'est assez rare.
"Ce soir-là cependant, nous étions deux à partager une même origine," : pourquoi "cependant" ? Cette phrase va tout à fait dans le sens de la seconde moitié de la phrase précédente. Du coup, le "cependant" n'est pas logique.
"sans prendre compte des insultes de la blessée." : sans tenir compte
J'ai trouvé le passage sur les origines communes de Daanio et Hildje et l'espèce de "communion" que ressent Hildje très intéressant masi je me demande s'il ne mérite pas d'être un peu retravaillé. Je pense qu'il y a des idées redondantes d'une part, et d'autre part, j'ai parfois eu l'impression que les émotions d'Hildje n'étaient pas cohérentes avec le fait qu'elle venait juste de découvrir tout ça, mais correspondaient plutôt à ce que pouvaient ressentir Daanio. Je ne sais pas si je suis claire, mais sinon on en reparle. Je pense que c'est important parce que c'est un virage, si je ne me trompe pas, un point marquant de l'intrigue et sans doute de l'évolution de Hildje.
Je trouve qu'Hildje s'en sort très bien ! Ce qu'elle a fait est assez affreux (même si Mateja a l'air d'une petite pimbêche), mais je suis ravie de voir qu'elle tombe ENFIN sur quelqu'un qui essaie de la comprendre !
Ceci dit, je ne sais pas ce que tu lui réserves ensuite à cette choupette, mais perso, à la place des parents de Majeta, je viendrais faire un scandale vite fait XD
J'ai trouvé le chapitre très beau. A la fois ce soulagement de découvrir que Daanio est vraiment quelqu'un de bien (et un potentiel allié), et aussi ces révélations sur les origines de Hildje, ça m'a toute remuée ! C'est toujours aussi joli, inattendu et délicat. Les introspections, les émotions et ressentis, ce sont vraiment tes points forts ♥
J'ai cru entrevoir, avec l'histoire du sanctuaire et d'Amarina, un début de lien avec l'arc d'Ewannaël, mais apparemment ce n'est pas la même partie du monde. Je ne vois pas du tout comment les histoires vont se rejoindre !
J'oublie de le dire parce que je suis en mode relectrice, mais je passe un très bon moment en te lisant !
J'ai pensé à une mention supplémentaire de Givke, dont le nom apparaît peut-être trop peu lors de la colonie. J'ai écrit le passage mais je ne sais pas encore exactement où l'ajouter. En tout cas, c'est prévu !
"Ensuite, j'ai vraiment cru que Liiva était Givke !" Ah c'est marrant, je ne pensais pas que ça ferait cet effet là^^
Oui, le fait qu'Hinne est trop au second plan dans le chapitre 10 m'a été remonté par plusieurs personnes, je vais réfléchir à ça. Ce ne sera pas difficile de lui donner plus de place.
"Je trouve l'ellipse sur le mot d'excuses un peu dommage parce que Daanio lui demandait d'expliquer pourquoi elle avait frapper Mateja. Or, j'aurais bien voulu savoir. Mais peut-être qu'on le saura au moment de la visite à l'hôpital ? Je continue ma lecture pour le savoir !" Ok, je note. Quand j'ai écrit, j'imaginais pas Hildje se confier à ce point à Daanio, donc j'ai pas voulu creuser ça. Et puis le mot d'excuse en lui-même n'apporte pas spécialement de réponse. Mais je note ton retour !
Je note pour la couleur de peau. Je vais aussi essayer de rendre ça encore plus flagrant dans leur première rencontre et l'intro d'Hildje, histoire que le lecteur se souvienne.
"J'ai trouvé le passage sur les origines communes de Daanio et Hildje et l'espèce de "communion" que ressent Hildje très intéressant masi je me demande s'il ne mérite pas d'être un peu retravaillé. Je pense qu'il y a des idées redondantes d'une part, et d'autre part, j'ai parfois eu l'impression que les émotions d'Hildje n'étaient pas cohérentes avec le fait qu'elle venait juste de découvrir tout ça, mais correspondaient plutôt à ce que pouvaient ressentir Daanio. Je ne sais pas si je suis claire, mais sinon on en reparle. Je pense que c'est important parce que c'est un virage, si je ne me trompe pas, un point marquant de l'intrigue et sans doute de l'évolution de Hildje" Pour le coup, ça m'intéresse que tu développes. Qu'est-ce qui te semble redondant ? quelle réaction imaginais-tu de la part d'Hildje ?
Et oui, tu as raison ce chapitre est un vrai tournant dans l'évolution d'Hildje.
Effectivement, dans d'autres circonstances, elle se serait faite virée sans sommation^^ Mais, je voulais appuyer sur le côté enfin quelqu'un qui se pose des questions, essaie de comprendre avant de punir. Pour prendre le contrepied des adultes de référence précédents.
Ca fait trop plaisir de lire ton retour sur tout ça ! Oui, il y a quelques indices dans ce chapitre sur le lien avec l'arc d'Ewannaël mais c'est pas évident non plus. Surtout que j'ai pas forcément assez développé l'univers et sa géopolitique en amont ou dans le pdv d'Ewannaël. Faudra que je muscle ça, j'ai aussi prévu de m'appuyer sur le 3e pdv qui permettra plus d'exposition. Mais je ne t'en dit pas plus.
Du coup oui, 100% d'accord sur le fait qu'il faut faire intervenir le côté historique / géopolitique plus tôt. C'est un gros axe de travail pour une potentielle réécriture.
Merci de ce riche retour !!
J'ai eu peur pour Hildje au début, mais je suis contente que Daanio soit réellement bon envers elle. C'est un des seuls adultes qui traite Hildje avec bienveillance, ça fait chaud au coeur. Sinon que dire...ce chapitre est magique et tellement beau. On perçoit l'impact énorme que la découverte a sur Hildje, et sa joie est tellement touchante !! Vraiment, bravo, ce chapitre est superbe.
"
Quatre syllabes qui m’avaient été arrachées trop tôt, quatre syllabes d’un amour que je n’avais jamais pu donner, jamais pu recevoir. Quatre syllabes porteuses d’un sens immémorial, que Daanio comprit aussi bien que moi. Papa. Maman. Il prit maladroitement ma main dans la sienne et je posai mon visage sur son épaule.
J’y déposai mes premiers pleurs d’enfants." : waw, incroyable...
Tellement hâte de lire la suite !
Oui, Daanio "sauve" Hildje de la boucle de négativité dans laquelle elle aurait pu plonger.
".ce chapitre est magique et tellement beau. On perçoit l'impact énorme que la découverte a sur Hildje, et sa joie est tellement touchante !! Vraiment, bravo, ce chapitre est superbe." MERCIII ça me fait trop plaisir !!!!
Trop content que tu relèves ce passage <3 Un de mes prefs^^
La suite arrive tout de suite !
A bientôt (=
Bon, je suis soulagée ! Très soulagée qu'elle soit tombée sur Daanio et non pas sur une nouvelle Arèle, qu'elle soit face à quelqu'un qui peut la comprendre et ne pas la juger... Et contente qu'elle ait le temps de passer plus de temps à Emisal, avec Hinnes et auprès de Daanio.
J'aime vraiment beaucoup Daanio, qui fait office d'une figure d'adulte qu'il fallait à Hildje depuis longtemps. Il l'écoute sans la juger, lui fait comprendre que ce qu'elle a fait est mal sans pour autant la menacer. Et je trouve ça beau qu'il puisse aussi lui apporter des réponses aux questions qui étaient en elle sans qu'elle ne puisse les formuler.
D'ailleurs cet extrait historique était passionnant. C'est vrai que j'ai beaucoup navigué dans ton univers (je pense aussi à Ewannaël) mais si je percevais des tensions géo-politique, je n'avais pas l'image de la gravité des choses, et c'était vraiment passionnant d'en savoir plus ici. J'espère que ça sera ré-abordé !
Bref.
Une jolie épiphanie que ce chapitre, même si je n'ai pu m'empêcher de sourire devant la scène finale où je me dis "bon elle a pas tout à fait compris le principe des excuses" xD je l'imagine parlant comme une bienheureuse pendant que l'autre hurle en fond et dans ma tête c''était très comique.
Quelques notes :
- "— Elle m’a enfermé dans les toilettes.
— Pourquoi n’es-tu pas allée voir un adulte ?
La question de Sivline me sembla stupide." -> j'ai pensé que la question était stupide parce qu'elle était enfermé aux toilettes et qu'elle ne pouvait techniquement PAS aller voir un adulte xD (ce qui était logique pour ma défense)
- "Hinnes dut croire que notre séparation le paniquait" -> me paniquait ?
- "Je ne connais pas les parents et je ne les connaîtrai jamais mais je crois qu’ils ressemblent aux miens." -> je ne connais pas tes parents ?
À bientôt pour la suite ^^
Oui, enfin des adultes qui écoutent et comprennent Hildje, elle en avait plus que besoin !
Je suis trop content que tu me dises avoir apprécié l'aspect historique, je l'ai assez peu développé dans cette histoire en général, avec Ewan ou ici. Je pense en amener un peu plus avec la 3e narratrice. Ce chapitre permet déjà d'avoir pas mal de réponses sur les origines d'Hildje.
Ahah tant mieux si tu vois du comique dans la scène finale, elle est sur un nuage ma petite Hildje xD
"j'ai pensé que la question était stupide parce qu'elle était enfermé aux toilettes et qu'elle ne pouvait techniquement PAS aller voir un adulte xD (ce qui était logique pour ma défense)" tu as raison xD
Merci de ce commentaire très encourageant ! Surtout sur un chapitre aussi déterminant. Je suis très curieux de ton retour sur les suivants.
A très vite (=
Oui franchement c'était top le côté historique. Je pense que tu pourrais en apporter plus, ça enrichit beaucoup l'histoire selon moi !
J'ai bien noté pour Benia devenue Liiva.
Je viens d'ici quelques jours découvrir le prochain chapitre :) à très vite !
A bientôt !