J’étais assise sur le parquet dans un coin du salon. J’essayais de me souvenir de la moindre chose qui aurait pu se produire durant ces deux dernières années. Mais… c’était le noir complet. Le plus frustrant dans cette histoire c’était que je n’avais aucune impression de vide. Je me sentais bien et cela me perturbait.
Mon regard se posa sur mon frère que j’apercevais par la fenêtre comme une image figée dans le temps. Lui qui avait traversé ces dernières années sans moi… À quel point cela avait-il été difficile ? Cette pensée m’étreignit le cœur. Moi, j’avais retrouvé Thalion dès mon réveil. Mais lui ? Personne n’avait été présent pour le ramener à la vie après la tempête. Il avait dû affronter chaque ombre seul.
J’avais oublié les pires moments. Les nuits de solitudes, les jours où l’espoir s’effrite… Tout m’avait échappé, ma situation n’était pas aussi désespérée qu’elle aurait dû l’être, j’étais soutenue. Mais Thalion, lui, n’avait rien oublié. Je pouvais presque sentir le poids des souvenirs sur ses épaules, ces années à survivre sans pouvoir tourner la page.
La gorge serrée, je ressentis un mélange amer de chagrin et d’impuissance. J’aurais voulu lui parler, briser ce silence glacial entre nous. Lui dire où j’avais vécu, ce que j’avais éprouvé. Lui demander de me parler de sa vie sans moi. Mais les mots restaient prisonniers, trop maladroits pour combler l’abîme qui s’était creusé entre nos deux vies.
Je baissai les yeux, accablée par cette réalité. J’étais revenue, mais j’avais peur de découvrir à quel point mon absence avait marqué mon frère. Et pire encore, peur qu’il ne puisse jamais me dire à quel point il avait souffert sans moi.
Je sentis soudain une présence s’installer à mes côtés, douce et familière. Je tournai la tête et croisai le regard lumineux de Léoni. Ce sourire inébranlable, cet éclat presque enfantin dans ses yeux. L’adorable et agaçant Léoni.
Je ne le haïssais pas, pas vraiment. Mais il était toujours trop… tout. Trop joyeux, trop insouciant. À croire que rien ne l’atteignait jamais. Et pourtant, parfois, dans un éclat inattendu de sérieux, il montrait un côté protecteur, presque grave, qui me désarmait plus que je ne voulais l’admettre. Je ne le connaissais que depuis quelques jours, mais cela suffisait pour brouiller mes certitudes à son sujet et me laissait confuse. Qui se cachait derrière ces airs de chevalier rieur ?
Cette ambivalence me perturbait plus que je ne l’aurais cru. Devais-je l’apprécier ou le repousser ? Je me retrouvais incapable de choisir. Pourtant, malgré ce tumulte intérieur, je le laissai s’asseoir à mes côtés, sans un mot. Peut-être parce qu’il apportait un peu de légèreté dans ce monde trop sombre. Ou peut-être parce que, dans ce silence partagé, je n’étais plus vraiment seule.
— Tu vas bien ?
Je ne répondis pas. Non, je n'allais pas bien. Je me retrouvais orpheline, avec des affaires trop importantes à gérer. Pas uniquement cette fuite vers la capitale, mais ce n’était pour le moment pas une histoire que je me sentais prête à raconter.
— Je peux comprendre que tout cela te semble dur. Si jamais ça l’est vraiment trop, viens me parler. C’est tout ce que je peux faire dans cette situation parce que je ne peux pas garantir ta sécurité. Thalion n’a peut-être pas reçu l’aide de la personne adéquate pour cette mission.
Était-il vraiment en train d’admettre qu’il se sentait incapable de répondre aux attentes de mon frère ? Cette idée me heurta plus fort que je ne l’aurais cru. Lui, que je voyais toujours plein d’assurance et de détermination, me paraissait soudain si petit, presque fragile. Ses épaules semblaient moins larges, son regard brillant d’une lueur que je n’avais jamais remarquée. Comme s’il cherchait dans les yeux des autres une validation qui ne venait jamais de lui-même.
Il avait pourtant maîtrisé la cheffe de ce groupe de mercenaires. Il s'était montré rapide, précis, implacable. Que pouvait-il espérer de plus ? Devenir invincible ? Posséder la puissance d’un dieu ?
Un ricanement silencieux me traversa, amer et un peu triste à la fois alors que je l’entendais tourner la tête vers moi. Mes yeux se posèrent dans ses deux grandes pupilles étaient serties de deux gemmes semblables à des saphirs. Des nuances de bleu clair et turquoise qui rayonnaient. Je n’avais jamais vu l’océan, mais, pour moi, c'était ce qui s’en rapprochait le plus.
— Mais Thalion est un ami inestimable. Il nous a parlé maintes et maintes fois de toi, de combien il regrettait de n’avoir pu faire plus quand tu es morte. On l’a vu tellement abattu par ta disparition que je me suis fait une promesse. Je serais prêt à faire tout mon possible, même jusqu’à mourir, si tu pouvais rester à ses côtés pendant encore des décennies.
Mes yeux s’écarquillèrent, et une chaleur douloureuse envahit ma poitrine. Thalion… Mon frère. La simple pensée de ce qu’il avait enduré seul, sans personne pour alléger son fardeau, me serra la gorge. Mes yeux s’embuaient, et une vague d’émotions me submergea. Je réalisais avec une intensité presque brutale l’amour qu’il me portait, celui qu’il avait préservé malgré la douleur et l’absence.
Et puis, en croisant le regard de l’un de ses amis les plus proches, je ressentis quelque chose d’autre. Du soulagement. Un bonheur sincère de savoir qu’il avait trouvé des alliés capables de l’épauler quand je n’avais pas pu me tenir à ses côtés. Il méritait tellement de ne plus porter ce poids seul.
Les larmes roulèrent sur mes joues, silencieuses, mais lourdes de promesses. Peu importait ce que j’avais oublié ou ce que je ne savais pas. Ce qui comptait, c’était ce qu’il était devenu aujourd’hui et les moyens dont je disposais encore pour l’aider. Et si un jour, il fallait tout sacrifier pour lui rendre justice… alors je le ferais, même au prix de mon âme.
— Merci… d’avoir été là pour lui, murmurai-je en me détournant de lui.
J’essuyai de mes joues les quelques larmes qui avaient coulé.
Des pas se firent entendre depuis l’extérieur et l’objet de notre conversation apparut dans l’encadrement de la porte. Ses yeux se posèrent sur l’épéiste qui se leva tout de suite pour le rejoindre. Le visage toujours inexpressif, il me regarda avant de bloquer ma vision par le battant de bois.
~~
Léoni suivait Thalion qui s’éloignait à grands pas du cottage. Ils s’arrêtèrent quelques mètres plus loin, derrière l’un des rares arbres de la plaine, une fois sûrs qu’on ne les verrait ni n’entendrait.
Le jeune mage fit face à l’autre garçon.
— Kay, c’est le gamin de ton village, non ?
Ses yeux lançaient d’autant plus d’éclairs que d’habitude. Son interlocuteur avala difficilement sa salive avant de s’expliquer.
— Kay est quelqu’un de confiance. Ce n’est pas le genre de mec à…
Il hésita. Son regard se posait un peu partout autour de lui, mais il évitait consciemment celui de son ami. Il se savait incapable de lui tenir tête si celui-ci le fixait de cette manière. Le jeune épéiste souffla finalement un bon coup en fermant les yeux.
— Ce n’est pas un tueur, acheva-t-il d’assurance. Peu importe ce que tu as entendu de ma conversation avec Zacarías, il n’était pas à Valenn pour ce genre de chose. Il a simplement beaucoup perdu ce jour-là. Et puis… ce qu’il reste de lui n’est que la meilleure partie.
Léoni tenta un demi-sourire et passa une main dans sa nuque, une vieille habitude qu’il avait développée quand il se sentait atterré par des remords.
Le brun défronça les sourcils. Il souhaitait s’assurer que la personne qui allait les accompagner pendant ce voyage était quelqu’un envers qui il pourrait accorder sa confiance pour protéger sa petite sœur. Il doutait encore, mais son ami l’avait rassuré. Au moins, cette personne-là, Léoni la connaissait depuis de nombreuses années. Même si ce Kay avait changé, la nature d’un homme ne le pouvait. Et Thalion faisait confiance au jugement de son inestimable ami.
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Thalion et Léoni étaient sortis depuis cinq bonnes minutes. Seul restait Jegal, assis sur un des fauteuils un livre en main. Après quelques secondes, son regard quitta l’ouvrage pour fixer autre chose. La porte d’entrée s’ouvrit et Léoni et Thalion entrèrent. Le premier s’assit près de l’adulte, tandis que le second s’adossait contre un mur. Mon frère paraissait plus posé que plus tôt. Un nœud dans mon ventre se forma. Je me sentais à nouveau coupable d’avoir autant de secrets.
Soudain, une porte s’ouvrit brutalement. Je sursautai si crûment que je m’en cognai l’arrière du crâne contre le mur en béton. Je frottais l’endroit de l’impact avant d’entendre une voix rauque familière.
— Je suis de retour. L’autre ne va pas tarder. Il tenait à prendre quelques affaires, grogna le commerçant.
Il s’avança et se laissa tomber sur le canapé inoccupé.
— Ah les jeunes… Vous n’êtes pas à votre place ici. Dès que Kay sera avec vous, je vous demanderai de ne jamais revenir ici. Diksen n’est pas le genre de ville dans laquelle on vient deux fois de son plein gré.
Il soupira et se frotta l’arrête du nez.
— Cinq hommes sont à vos trousses, ils viennent de passer au bar.
Aussitôt, notre responsable sauta sur ses pieds et attrapa l’épée à sa ceinture. À grandes enjambées, il parvint jusqu’à moi, saisit ma main et m’entraîna à l’extérieur. Léoni et Thalion suivirent instinctivement le mouvement. J’entendis vaguement Zacarías prononcer quelques mots avant que la maison ne disparaisse sous mes yeux.
Nous courions. Jegal m'avait lâché et suivait de près Thalion qui semblait nous mener à un endroit bien précis. Je commençais à être fatiguée, les muscles de mes jambes me faisaient mal, mes poumons brûlaient et j’avais envie de vomir sous l’effort. À mon grand déplaisir, une racine se présenta sur mon chemin au mauvais endroit au mauvais moment et je trébuchai. Mes mains glissèrent sur l’herbe et ma tête finit par frapper le sol.
Devant puis derrière, super…
Léoni m’aida à me relever, me soutenant d’un bras ferme tandis que ma tête tournait légèrement à cause de la chute. En relevant les yeux, je vis que nos deux compagnons s’étaient aussi arrêtés, le souffle court, mais aux aguets. L’épéiste s’accroupit devant moi, ses sourcils légèrement froncés alors que son regard glissait sur mes genoux écorchés, d’où le sang perlait en fins rubans écarlates. Il tendit la main, sans dire un mot, ses doigts irradiant d’une chaleur rassurante. Un mélange de gêne et de soulagement m’envahit, comme si ce simple geste d’attention contrastait violemment avec le chaos qui nous entourait. Pourquoi, dans une telle urgence, s’arrêtait-il encore pour moi ? Mes lèvres restèrent closes, mais mon cœur battait à tout rompre, comme pour combler ce silence.
— Ne t’en fais pas pour ça. Ce ne sont que des égratignures, on devrait se dépêcher. Nous devons rejoindre Kay rapidement, n’est-ce pas ?
Léoni me regardait sans se relever, son expression indéchiffrable. Une étrange chaleur mêlée d’embarras monta en moi. C’était déroutant. Puis la voix de mon frère brisa ce moment suspendu, me ramenant brutalement à la réalité.
— Le parc Bolstrit n’est plus très loin. Si nous continuons selon ce rythme, nous devrions y arriver dans une vingtaine de minutes.
L’épéiste se tourna dos à moi en restant accroupi.
— Monte, je vais te porter.
Sa voix sonnait ferme, mais étrangement douce. Sans réfléchir, je grimpai, serrant légèrement mes bras autour de ses épaules. Malgré la course folle, son rythme régulier me permit de respirer plus facilement, comme si son assurance effaçait ma fatigue.
Mais alors que l’arrivée se profilait enfin, une ombre surgit devant Thalion, brisant notre élan. Je retins mon souffle en voyant mon frère s’élancer droit sur l’inconnu, incapable de s’arrêter à temps. Mon cœur rata un battement.
— Thal !
J’avais crié plus par réflexe que par véritable but. C’était un peu tard pour faire quelque chose. Toutefois, aucun impact n’en résulta. À ma grande surprise, Thalion se contenta de lui passer au travers. Là, je hurlais.
Je me cramponnais fermement à mon porteur, qui venait de stopper sa course à quelques pas de la chose intangible.
— Punaise, tu cries fort, lâcha Léoni, dont l'oreille se trouvait à quelques centimètres de l’oreille.
Mais je ne pouvais détacher mes yeux de la silhouette immobile. C’était un jeune garçon, rien de plus ordinaire à première vue. Des cheveux bruns en bataille, des yeux sombres, un manteau long dont la capuche ombrageait son visage enfantin. Pourtant… quelque chose dans sa simple présence me mettait mal à l’aise, comme si cette normalité était précisément ce qui le rendait effrayant.
— Enchanté, je m’appelle Kay, se présenta l’espèce de fantôme en affichant un grand sourire.
Je restais perplexe.
— Léoni ! Tu aurais pu prévenir cette jeune fille avant que nous nous rencontrions, pesta le brun. Désolé de t’avoir fait peur, ça ne doit pas être anodin de voir quelque chose comme ça.
— Non, en effet, eus-je la force de prononcer, toujours ahurie. Il a… Tu viens de… passer au travers de mon frère…
Il hocha la tête avec exaltation. Il paraissait excité comme une puce.
— Tu peux descendre, Anthéa ? Je sais que tu m’adores, mais là, t’es lourde.
La seconde d’après, je me retrouvai sur mes deux jambes.
— Tu trembles, lui fit gentiment remarquer le nouveau de notre joyeuse petite troupe.
— On a couru. Beaucoup, couru.
Une fois remise de mes émotions, j’observais attentivement le dénommé Kay.
Plus tôt, Léoni avait mentionné pour le trouver qu’il était une âme. Et Thalion venait de le traverser, mais il paraissait si vivant. Je restai interdite face au phénomène qui se tenait devant mes yeux.
— Kay est un esprit. Il n’est pas mort, cependant, précisa Léoni, comme s’il lisait mes pensées.
Un esprit ? Ce mot résonna dans ma tête. Pourtant, il était tout sauf éthéré. Ses cheveux bruns emmêlés, son manteau usé, les éclats malicieux dans ses yeux… Tout semblait trop net pour n’être qu’une illusion.
Et pourtant, une étrange réalité me frappait. Ce qui rendait Kay fascinant, ce n’était pas ce qu’il avait l’air d’être, mais ce qu’il n’était pas. Son teint grisâtre me frappa alors, j’eus l’impression de tomber d’une hauteur vertigineuse et de retrouver la terre ferme.
— Attends ! Mais tu es la sœur morte de l’ami de Léoni ! C’est génial !
Je grimaçai. Soit il manquait cruellement de tact, soit sa définition de ce qu’il trouvait génial était sérieusement biaisée.
— Tu es atypique, déclara Jegal, mettant fin à toutes mes pensées sur la personne qu’était ladite âme. Je suis Jegal.
— C’est le moins qu’on puisse dire, grinça Thalion qui s’était déplacé jusqu’à moi.
— Je vais contacter le cocher et lui demander de venir nous chercher à Bolstrit.
Le stratège sortit de sa poche la rune de communication et s’éloigna.
— Kay, quelle distance nous reste-t-il à parcourir jusqu’au parc ? demanda Léoni.
L'intéressé regarda vers l’horizon en mettant sa main en forme de longue-vue devant son œil droit.
— Presque huit cents mètres. En marchant, nous devrions y être dans dix minutes.
Son interlocuteur hocha la tête et Jegal revint.
— Le cocher nous attendra à l’entrée sud-ouest du parc. Nous devrons traverser une partie de Bolstrit. Ce sera plus rapide si nous faisons comme cela plutôt qu’il vienne de ce côté.
Alors que l’on commençait à reprendre notre route, Kay s’arrêta un peu devant nous.
— Qu’est-ce que je fais là, en fait ?
Je le regardai, interloquée. Zacarías ne lui avait rien dit ? Il était venu nous rejoindre ici sans savoir de quoi il retournait ? Je regardai mon frère qui semblait aussi interloqué que moi.
— Que s’est-il passé à Diksen ? s’empressa de lui réclamer Léoni, dont les sourcils étaient pour une fois froncés.
— Je suis arrivé au bar et j’ai demandé au barman de pouvoir passer, mais, pendant qu’il me parlait, un groupe est entré. La jeune femme qui était avec eux a également exigé à voir Zac. Je ne les connaissais pas alors je me suis permis de leur dire qu’il n’était pas disponible. Là, elle a sorti son épée et l’a mise sous ma gorge. Alors j’ai rigolé. C’était une situation vraiment cocasse. Cependant, avant que je n’aie le temps de faire quoi que ce soit, Zac est arrivé et a demandé la fermeture du bar. Une fois l’endroit vidé, nous avons discuté avec eux pour savoir ce qu’ils voulaient. Quand j’ai entendu ton nom, j’étais super content, jusqu’à ce qu’elle nous demande où elle pouvait te trouver. Là, j’ai saisi Zac par le bras et l’ai fait sortir par la porte arrière, puis j’ai condamné l’accès derrière lui. Je me suis débarrassé des gars, sans les tuer, puis je suis venu.
Je restai un instant silencieuse, essayant d’assimiler ce que je venais d’entendre. Kay avait affronté seul cinq chasseurs, et il racontait ça avec un sourire, comme si ce n’était rien. Je regardais les autres autour de moi, leur sérieux mutuel contrastait avec l’attitude désinvolte de Kay.
Je ne savais pas quoi penser. D’un côté, son sang-froid m’impressionnait, de l’autre, sa légèreté pour décrire une situation aussi dangereuse me déconcertait. Mais une chose semblait limpide. S’il était aussi fort qu’il le disait, je comprenais pourquoi Léoni tenait tant à l’avoir avec nous.
— Nous avons besoin de toi et de ta magie unique pour atteindre la capitale rapidement.
— À Valbe ? répéta-t-il en haussant un sourcil. Je n’y suis jamais allé.
— On ira étape par étape, répondit son ami d’un ton rassurant.
Kay porta la main à sa bouche et mordilla distraitement un de ses ongles, l’air songeur plutôt que préoccupé.
— Si je viens avec vous à la capitale, j’en profiterai pour m’inscrire à l’académie, murmura-t-il comme à lui-même. Je devrais facilement obtenir une bourse… Oui, ça pourrait le faire.
Il poussa un léger soupir avant de conclure.
— Je préviendrai Zac.
Il avait accepté sans grande hésitation, bien que son enthousiasme demeurât invisible. Vu ce qu’il venait de vivre, je savais que ce choix n’était pas anodin. Pourtant, il semblait presque détaché.
Je restai perplexe. Comment pouvait-on s’engager dans une mission aussi risquée, presque par réflexe, sans même attendre de récompense ? Admirable ou insensé, je n’arrivais pas à trancher.