Chapitre 12 - La course vers les hauteurs.

Il y avait des escaliers qui montaient de chaque côté de la butte Montmartre. Jusqu'à présent, Chat-Filou avait veillé à ce qu'il y ait toujours au moins un chat en bas de chaque escalier. Mais actuellement, tous avaient déserté leur poste en poursuivant des peluches...

Chat-Filou enrageait. Comment s'était-il laissé avoir ? Il en connaissait un qui ne serait pas content de lui...

C'est alors qu'il vit l'étrange cortège du pingouin et du gecko s'élancer vers l'escalier nord. Il devait absolument l'empêcher d'arriver en haut !

 - En avant ! En avant ! s'écriait le petit pingouin plein d'entrain. Regarde, la voie est libre, Dragogou !

 - Je vois ça ! Ton plan était génial Mathurin ! Les chats se sont fait avoir comme des bleus !

Mathurin et Dragogou arrivèrent au bout du premier escalier. Il leur en restait deux autres.

 - Attention, il y a un chat au milieu de l'escalier, s'écriait Mathurin.

 - Accroche-toi ! répondit Dragogou.
 

Il reprit sa course de plus belle et monta les marches deux par deux. Arrivé à hauteur du chat, un gros matou à poil gris, il fit semblant de passer à gauche pour finalement filer à droite et laisser sur place le chat désorienté.

Le chat se mit alors à poursuivre le gecko mais eut du mal à tenir le rythme. Le gecko et le pingouin, au contraire, arrivèrent bien vite en haut du deuxième escalier.

Cet escalier donnait sur une petite place charmante avec deux bars où étaient accoudés quelques parisiens joyeux.

 - Et hop pour la route !

Le gecko avait sauté sur une table où restait un petit verre de mousseux. Et tandis qu'il buvait une lampée avec une paille, il fit un clin d'œil malicieux au chat tout fatigué qui finissait de gravir les dernières marches.

 - Il faut s'entretenir mon ami ! Allez, viens donc nous poursuivre encore un peu, cela te fera du bien !

Et sur ce, Enzo le Gecko éclata de rire et reprit sa course. Le chat, lui, semblait sur le point de s’effondrer. Arrivés au trois quart du troisième et dernier escalier, nos deux amis virent apparaître une figure menaçante.

 - Oh non ! C'est Chat-Filou, leur chef, explica Mathurin. Il est très dangereux !

 - Rassure-toi, j'en ai vu d'autres, dit le gecko plein de confiance en lui.

Plein, d’ailleurs sans doute à l’excès, car malheureusement pour lui, il ne réussit pas à l'éviter et les trois animaux roulèrent au sol en haut de l'escalier.

Mathurin se releva péniblement et vit avec horreur le chat sauter sur lui toutes griffes sorties. Mais une boule d'écailles le fit dévier de sa course.

 - Dragonou ! s'écria le pingouin.

 - Ne t'en fait pas, je le retiens, répondit le gecko. Fonce Mathurin ! Va sauver Noël !

Et le pingouin se mit à courir en dandinant le plus vite possible. Il traversa bien vite une grande place occupée, il y a quelques heures de cela, par de nombreux marchands, badeaux et autres peintres, et arriva à proximité des portes de la basilique.

Deux chats gardaient malheureusement la porte. Ils ne l'avaient pas encore vu, mais passer devant eux serait impossible. Mathurin regarda par reflexe dans son petit sac à dos s'il lui restait une pelote de laine. Non, à part un petit laser, indispensable pour rappeler le dirigeable et rentrer chez lui, il ne lui restait rien. La laser pourrait peut-être faire diversion, mais il était à usage unique !

Il regarda autour de lui, et ne vit aucun objet qu'il aurait pu lancer.

 - Tant pis, se dit le pingouin. La mission est plus importante.

Il alluma le laser et le dirigea vers le bosquet.

Les deux chats, pris de curiosité, sautèrent en direction du bosquet. Mathurin en profita pour monter les quelques marches qui le séparaient de la porte. A peine les deux matous s'en aperçurent que déjà le pingouin avait refermé la porte.

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