Chapitre 12 : Le jardin d'été

La discrète porte de bois, encastrée dans la muraille où grimpait du lierre sauvage, ressemblait davantage à celle d’une prison. Mais une fois qu’il l’eut franchie, Caraghon se retrouva comme propulsé dans un autre monde, baigné d’une douce chaleur. Devant ses yeux s’étendait un charmant jardin inondé du soleil, où la verdure colorée avait pris d’assaut les colonnes de la promenade et les allées sillonnant les bosquets en fleur. Les yeux écarquillés, il eut la sensation de se retrouver chez lui, dans l’un des nombreux jardins de Makeos, au plus rayonnant jour de l’été.

— Qu’en pensez-vous ? demanda doucement Tyeltaran derrière lui.

Le prince referma la porte au nez du reste du palais, et ils s’engagèrent ensemble le long d’une allée ensoleillée. Leurs pas produisaient un doux crissement sur les graviers blancs.

Caraghon prit le temps d’inspirer le parfum capiteux des fleurs, aussi grisant que du vin. Partout où il portait la vue, il ne voyait que la sérénité d’une nature singulière. Et cependant, quelque chose le dérangeait. Aussi enchanteur était ce jardin à la vue et à l’odorat, il lui manquait quelque chose.

C’était à cause du silence, comprit-il alors qu’ils s’avançaient de quelques pas. Pas un souffle de vent ne faisait frémir les frondaisons, pas un chant d’oiseau ne se faisait entendre. Rien que le son de leurs propres pas.

— C’est beau, admit-il à voix basse. Mais… trop calme.

— Il y avait des oiseaux, jadis. Beaucoup. On les a tous libérés il y a longtemps, et depuis le jardin est comme mort. S’il paraît si sauvage, c’est qu’il est laissé à l’abandon. Hormis mon frère et moi, personne n’y vient jamais.

Ils passèrent devant une fontaine, où trois femmes de pierre tendaient leurs mains jointes vers le ciel ; on devinait qu’à une époque, les jets d’eau coulaient de leurs paumes, mais elles étaient aujourd’hui aussi desséchées que des statues ordinaires.

— Pourquoi cela ? s’étonna Caraghon avec tristesse.

— On appelle ce lieu le jardin d’été, car ni le vent, ni le froid, ni la pluie ne le touchent jamais, dit Tyeltaran en désignant de la main la coupole de verre qui surmontait la cime des arbres. C’est mon père qui l’a fait construire pour la reine après leur mariage, afin qu’elle trouve dans ce nouveau pays une bulle hors du temps, qui lui rappelle le sien.

Caraghon ne posa aucune question, devinant sans peine quand et pourquoi on avait relâché les oiseaux et déserté ce lieu.

— Cela nous évitera au moins un massacre d’innocents moineaux par nos faucons, plaisanta Tyeltaran en désignant du menton l’incarnat perché à son poing.

— Oh, je ne crois pas qu’ils se seraient abaissés à chasser des proies aussi insignifiantes, répliqua Caraghon en souriant.

A son bras, son propre faucon encapuchonné ne donnait aucun signe d’énervement. Levant les yeux, le jeune soldat évalua la hauteur de la coupole de verre à quelques vingt mètres, ce qui laisserait un champ honorable à leurs rapaces tout en leur garantissant qu’ils ne s’échapperaient pas. Après avoir passé ces derniers jours à se familiariser avec leur nouvel environnement, il était temps pour les incarnats à apprendre convenablement à répondre à leurs maîtres.

Ils s’arrêtèrent au cœur d’un espace dégagé entre les bosquets ; au-dessus d’eux, le dôme de verre étincelait d’un éclat aveuglant sous le soleil de l’après-midi. C’était une journée exceptionnelle, qui avait été annoncée par une nuit claire où les étoiles et la lune avaient lui.

— Tyeltaran, appela doucement Caraghon.

— Hum ?

L’interpellé dégagea d’un mouvement d’épaule la sangle de la besace qu’il portait et se retourna vers lui. Caraghon hésita une fraction de seconde, avant d’envoyer promener la prudence.

— La nuit dernière, j’ai entendu la voix du prince Lün.

A peine eut-il lâché ces paroles qu’il retint son souffle, s’attendant au pire. Mais Tyeltaran ne fit que hausser les sourcils, l’air interloqué. La besace oscillait au bout de son bras en un mouvement lent de balancier.

— Oh, finit par lâcher le prince aîné. Il fallait bien que cette rumeur parvienne jusqu’à vos oreilles.

Il émit un long soupir, comme s’il se voyait imposé une tâche fastidieuse.

— Je ne pensais pas que vous étiez du genre à prêter attention aux ragots de couloir. Vous avez dû entendre des bruits bien étranges à ce sujet, n’est-ce pas ? Des bruits effrayants, même ?

— Intrigants, plutôt, s’entendit répondre Caraghon. Je suis simplement curieux de savoir quelle part de vrai elles recèlent.

— Et dites-moi, en quoi est-ce que cela vous concerne ?

Le ton de Tyeltaran n’était pas énervé ni agressif – au contraire, il semblait las.

— En rien, admit le jeune soldat en baissant la tête. Pardonnez-moi.

Le prince le dévisageait, son visage vide de la moindre expression. Après avoir marqué une pause, il lâcha du bout des lèvres :

— En eälagan, « Lün » veut dire « folie ». On le connaît sous ce nom depuis toujours, mais ce n’était pas celui qu’il était destiné à porter. Ce n’était pas celui que ma mère lui avait choisi, en tout cas. Je vous en prie, j’aimerais que vous ne parliez plus jamais de cela. C’est quelque chose que vous n’auriez même pas dû savoir.

Caraghon hocha docilement la tête, mais dans son esprit continuait de résonner l’écho de cette complainte qu’il avait surpris pour la seconde fois depuis son arrivée. Plus le temps passait, plus le secret et les mystères faits autour de l’existence de ce prince excitaient sa curiosité, en même temps que sa rigidité instinctive l’enjoignait de ne pas se poser de questions au risque de s’attirer des ennuis. La réaction de Tyeltaran était un exemple de celles qu’une curiosité éveillée par les bavardages imprudents d’un valet, pourrait causer.

Se détournant de lui, Tyeltaran sortit de sa besace les leurres qu’ils avaient préparés pour leurs faucons ; à défaut de s’entraîner sur de vraies proies, mieux valait commencer en douceur afin d’être certains de ce qu’ils faisaient. Les rondins de cuir souple étaient tenus par une longue laisse qui permettait au fauconnier de couvrir une envergure de plusieurs mètres lorsqu’ils les faisaient tournoyer dans les airs.

Et dans le jardin d’été, mort depuis dix-huit ans, un semblant de vie revint cet après-midi-là, porté par les criaillements aigus des rapaces qu’accompagnaient les éclats de voix de deux jeunes hommes.

Après leur première expérience en forêt, ces simulacres auxquels ils se livraient leurs semblaient loin d’être aussi excitants, mais Caraghon n’en pris pas moins de plaisir. La simple idée de se retrouver ainsi seul avec Tyeltaran l’emplissait d’une sorte d’euphorie qu’il ne comprenait pas. L’enchaînement des évènements qui l’avaient conduit à cet instant n’avait à ses yeux aucun sens, et il s’efforçait de ne pas trop y penser ; il craignait encore, au fond, l’instabilité de l’humeur du prince, à l’image du climat d’Eälagon. Ce jour-là était semblable à leur sortie en forêt ; mais il n’avait pas oublié que le lendemain seulement, Tyeltaran s’était éloigné de lui comme s’ils ne s’étaient jamais connus.

Un geste trop brusque lui arracha le leurre des mains, et celui-ci partit en tourbillonnant dans les airs, disparaissant entre les branches du bosquet voisin. Le faucon surpris s’éleva vivement dans les hauteurs pour localiser l’objet, avant de redescendre en piqué vers les arbustes ; Caraghon courut à leur poursuite, poursuivi par un éclat de rire de Tyeltaran.

Après avoir contourné le bosquet, trop touffu pour qu’il se risque à le traverser, il découvrit un pavillon de pierres blanches, soutenu par des colonnades et surmonté d’un dôme circulaire semblable aux temples de Dejclencie. Tout autour fleurissaient des massifs d’arnega dorées, dont le nom venait de la couleur de leurs pétales rutilantes comme des bijoux sous le soleil ; ces fleurs délicates, qui proliféraient dans le désert dejclan, ne supportaient pas le froid, et Caraghon supposa qu’elles ne survivraient pas en Eälagon hors du cocon de chaleur du jardin d’été.

Sa curiosité le poussa à s’approcher de ce pavillon si semblable aux alcôves de prière qu’il fréquentait chez lui, mais le cri aigu de son faucon le rappela à la réalité ; à quelques mètres de là, l’oiseau se débattait avec son leurre comme s’il s’agissait d’une féroce proie. Quand il l’eut convaincu de lâcher l’objet et de se percher sur son poing, Caraghon rejoignit finalement Tyeltaran, qui l’accueillit avec un immense sourire débordant d’ironie.

— Pour un fauconnier rompu, vous collectionnez les maladresses…

— Souhaitez-vous que nous reparlions de vos blessures aux bras ? grogna Caraghon.

— Vous n’avez aucune preuve de ce dont vous parlez. Voyez vous-même.

Et sans hésitation, il empoigna le bas de sa tunique pour la faire passer par-dessus sa tête. Alors qu’il exhibait fièrement ses bras où ne subsistait plus la moindre cicatrice, le jeune soldat fut malgré lui plus intéressé par le torse nu qui s’offrait à sa vue. Très professionnellement, il se fit réflexion qu’une si belle musculature ne pouvait pas s’être acquise à force de paresse et d’indolence courtisane.

— Caraghon ? Vous m’écoutez ?

— Pardon ?

Interrompu dans sa contemplation, il se rendit soudain compte de ce qu’il était en train de faire, et détourna précipitamment le regard de l’objet de son attention.

— Vous avez vu, les serres m’avaient à peine effleurées. Ce n’était rien de grave, si cela a disparu en une poignée de jours.

— Oui, oui, marmonna Caraghon en veillant à ne surtout pas le regarder. Bien, plaisanterie à part, je vous rappelle que nous avons des faucons à entraîner.

— C’est exact.

Tyeltaran roula sa tunique en boule et la jeta près de la besace abandonnée contre un arbre.

— Qu’est-ce que vous faites ? demanda le soldat d’une voix étranglée.

— Je suis beaucoup plus à l’aise comme ça, répondit le prince avec un sourire éclatant. Il fait chaud aujourd’hui, vous ne trouvez pas ?

Oh, ça, Caraghon était d’accord. Et encore plus depuis quelques minutes.

— Je vous conseille de faire de même, reprit innocemment Tyeltaran en se saisissant de son leurre, jouant avec la lanière qu’il enroulait autour de ses phalanges.

Caraghon fit mine de rétablir l’équilibre de son faucon sur son gant pour se donner quelques secondes de réflexion. Sa main tremblait légèrement quand il caressa le plumage doux de l’oiseau, et celui-ci lui adressa un long regard fixe, comme s’il le jaugeait.

Le jeune homme inspira une longue goulée d’air, essoufflé comme s’il sortait d’une course effrénée. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Sous la coupole de verre sur laquelle le soleil dardait ses rayons, la chaleur était semblable à celle qui faisait briller le ciel de Makeos. Ses doigts remontèrent au col de sa tunique trempée de sueur et hésitèrent, rattrapés par une ancienne peur qui lui soufflait de ne rien faire, de ne pas révéler sa peau aux regards du soleil. Mais il faisait trop chaud pour ne pas être tenté, et il sentait, derrière lui, la présence silencieuse de Tyeltaran.

Alors, comme si son corps ne lui appartenait plus, Caraghon se vit défaire les lacets de sa tunique qui tomba à ses pieds.

Quand il se retourna, le prince se tenait à trois pas de lui, les poings sur les hanches ; une expression appréciatrice passa fugitivement sur ses traits.

— Tout de suite plus à l’aise, n’est-ce pas ? lança-t-il avec un sourire en coin.

— C’est vrai, admit Caraghon en faisant rouler les muscles de ses épaules.

Le rapide battement de cil de Tyeltaran ne lui échappa pas, mais il préféra ne pas s’attarder à y songer.

Quand il éleva de nouveau le poing en l’air pour accompagner l’envol de son faucon, il sentit l’air caresser sa peau malgré l’absence de vent. A ses côtés, Tyeltaran fit tournoyer le leurre dans un vrombissement sourd.

— Ils se débrouillent de mieux en mieux, observa-t-il en portant sa main en visière pour mieux suivre l’effort de leurs rapaces sous le soleil aveuglant.

— Je pense que les dix jours dont nous disposons suffiront, en effet, approuva Caraghon.

Tyeltaran lui renvoya un sourire satisfait.

— Je vous l’avait dit.

Le soleil était parvenu au plus haut de sa course, et sous la coupole de verre, l’air sans vent devenait réellement étouffant. Essoufflé, Caraghon s’autorisa un instant de répit pour essuyer son torse et son visage ruisselant de sueur. Même pour lui, la chaleur devenait éprouvante. Au moins à Makeos, la brise marine de l’océan voisin rafraîchissait l’atmosphère.

— Venez, dit le prince en lui empoignant l’épaule. Nous avons mérité une pause.

Caraghon se laissa entraîner à l’ombre d’un hêtre non loin de là, et ils s’installèrent à son pied, adossés au tronc dont l’écorce rugueuse frottait leurs dos nus. Étirant paresseusement ses jambes comme un félin après la chasse, le prince rassemblait à deux mains sa longue chevelure au sommet de son crâne pour se rafraîchir la nuque.

— Comment faites-vous pour supporter de telles chaleurs dans votre pays ? demanda-t-il d’une voix un peu éraillée, les yeux mi-clos comme s’il était sur le point de s’assoupir.

— On s’y fait, répondit doucement Caraghon. Êtes-vous toujours aussi déterminé à venir à Makeos, à présent ?

Tyeltaran tourna la tête vers lui et le dévisagea un long moment.

— Bien sûr. Peu importe le climat, je veux voir un jour le pays de ma mère. C’est mon vœu le plus cher.

Caraghon se sentit touché par cette confession, et il inclina la tête avec douceur.

— Je vous promets que vous le verrez.

Le prince ne répondit pas, continuant à le regarder avec une expression indéfinissable ; ses yeux avaient une fixité semblable à celle des faucons. Gêné, Caraghon remua en faisant mine de chercher une position plus confortable, sans racine pour lui indisposer le postérieur.

— Quant à moi, lança-t-il d’un ton plus léger, je vous admire pour votre capacité à vivre dans un pays si froid…

— Vous trouvez qu’il fait froid à Eäran ? s’exclama le prince en riant. C’est que vous n’avez jamais vu le Daneimion. Les ravines sont plongées dans l’ombre perpétuelle alors que les sommets de montagne sont exposés à tous les vents. Il y neige la moitié de l’année. Et je ne parle même pas de la région côtière, et de l’océan où il suffirait de tremper un pied en hiver pour mourir congelé…

— Et vous vivez dans un tel lieu ? s’ébahit Caraghon, qui frissonnait rien qu’à l’écouter, soudainement refroidi dans tous les sens du terme.

— J’en conclus que vous ne voudriez pas visiter mes domaines ?

Tyeltaran avait l’air presque vexé. Alors que Caraghon s’apprêtait à le détromper, le prince reprit avec un sérieux mortel :

— Si un jour je me rends à Makeos, j’exige que vous veniez en Daneimion en retour.

Le menton reposant entre ses paumes, le jeune soldat considéra ce marché avec une hésitation feinte.

— J’y réfléchirai, déclara-t-il finalement.

Arborant une moue boudeuse, Tyeltaran se saisit d’une outre qu’il avait posée à côté de lui et la porta à ses lèvres. Quand il la proposa à Caraghon, qui la toisa avec suspicion, il lui assura :

— C’est de l’eau. Je me suis rappelé de ce que vous aviez dit, à propos de la chaleur et de l’alcool.

— Deviendriez-vous raisonnable ? le taquina le jeune soldat en acceptant l’outre pour se désaltérer à son tour.

— Oh, ça, jamais…

La tête appuyée contre l’écorce du hêtre, Tyeltaran ferma les yeux en tournant le visage de côté. Quelques mèches à l’éclat d’argent tombaient le long de sa joue. Caraghon profita de ces quelques secondes volées pour le dévorer du regard, comme s’il s’agissait de sa seule opportunité de le contempler ainsi. Il aurait dû, peut-être, éprouver de la honte à l’admirer sans pudeur comme il le faisait. Probablement ne tarderait-il pas à en éprouver, une fois qu’il aurait détourné les yeux, une fois qu’il serait seul dans son lit, dans un de ces instants où le sommeil fuit sans laisser rien d’autre à faire que penser. Mais blâmait-on un affamé de se repaître jusqu’à satisfaction ? Blâmait-on un artiste de contempler une exceptionnelle œuvre d’art ?

Plus le temps passait plus il lui semblait improbable que cet homme soit celui qui avait surgi derrière lui au banquet en l’accusant de lui avoir volé son siège. Il lui semblait que des années entières s’étaient écoulées depuis ce jour-là, et pourtant…

Soudainement, les yeux du prince se rouvrirent et surprirent les siens.

— Il fait vraiment trop chaud, même à l’ombre, marmonna Tyeltaran.

Il empoigna de nouveau l’outre et, l’ouvrant, la renversa pour s’asperger le haut du corps. Hypnotisé par la course des gouttes sur la peau lisse du jeune homme, Caraghon écarquilla les yeux.

— Voulez-vous faire de même ? proposa le prince. C’est délicieusement rafraîchissant.

— Je n’en ai pas besoin, assura le jeune soldat en s’efforçant de respirer calmement.

— A votre guise.

Caraghon déporta son regard sur un massif de fleurs et s’y ancra avec résolution, tâchant de se convaincre qu’il s’agissait d’un spectacle bien plus intéressant que celle de son superbe compagnon à demi nu.

Superbe ?

Par toutes les couronnes du Révéré, la chaleur le faisait délirer.

— Au point où nous en sommes, je crois que nous pouvons arrêter l’entraînement pour aujourd’hui, soupira l’objet de ses pensées, inconscient des tourments qui agitaient l’esprit de Caraghon.

— Je crois aussi, s’empressa d’approuver ce-dernier.

Ils se levèrent d’un commun accord.

Jamais il ne se sentit aussi soulagé et meurtri que quand Tyeltaran ramassa sa tunique pour l’endosser.

— Vous reviendrez demain ? demanda celui-ci tandis qu’ils amorçaient le chemin du retour.

— Aussi longtemps qu’il faudra pour dresser ces faucons, confirma Caraghon en caressant la tête du sien avec un sourire.

Ils dépassèrent de nouveau la fontaine aux trois femmes figées, dont la peau de pierre étincelait sous le soleil. Tyeltaran acquiesça.

— Sachez que les portes du jardin d’été vous seront ouvertes, peu importe quand vous souhaiterez vous y rendre, déclara-t-il. Seul ou en ma compagnie.

Caraghon ne put se retenir plus longtemps de ne pas le regarder. Le visage du prince était pareil à celui d’un enfant confiant son plus beau secret à un ami. Et, dans sa poitrine, son cœur palpita en mesurant l’immensité du cadeau que Tyeltaran venait de lui faire.

— Merci, lâcha-t-il avec la frustrante sensation qu’il s’agissait d’un mot bien trop faible et vide pour exprimer ce qu’il souhaitait dire.

Mais Tyeltaran sembla le comprendre. Il lui sourit de nouveau, et le soleil se reflétait dans ses yeux comme dans les vagues calmes de l’océan.

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Gwenifaere
Posté le 03/07/2020
Bon ben CA Y EST ils se sont promis une inter-visite, on est passé au stade Gimli Legolas de la relation, ça veut dire qu'ils vont passer l'éternité ensemble. C'est officiel.

Sinon ce jardin a l'air magnifique, et j'ai adoré l'échange de regard entre Caraghon et le faucon, ta manière d'écrire est très visuelle dans ce chapitre, très réussi je trouve ^^
UnePasseMiroir
Posté le 03/07/2020
Oui on peut faire un parallèle de ce genre, j'y ai pensé après l'avoir écrit d'ailleurs x)

Merci beaucoup !!! Et oui même le faucon est en train de pousser Caraghon en avant xD
AliceH
Posté le 20/06/2020
Je m'inscris sur le fan club du ship Tyeltaran et Caraghon ! Je sais pas pourquoi, mais j'imagine toujours Caraghon comme Trevor Belmont dans la série Castlevania, alors qu'il doit pas avoir la même carrure et qu'il n'a pas DU TOUT le même caractère !

J'espère qu'on en saura vite plus sur ce Prince Lun plein de mystère...

Et pendant que je tapais cette dernière phrase, mon cerveau a crié "LES BISCUITS PRINCE DE LUN!" ... (ça donne une idée de goodie remarque)
UnePasseMiroir
Posté le 21/06/2020
Coucou ! Eh bien ravie de t'accueillir xDD Pour les inscriptions, faut voir avec Kanska, c'est elle qui gère l'administratif ^^

Ahah je suis allé voir et non c'est pas vraiment le même look xD en revanche, Alucard ferait un bon Tyeltaran je trouve !

"Vite" je sais pas maiiiis on finira par en savoir plus quand même... un jour.

Non mais non mais non xDDD faudrait calmer ton cerveau il part trop loin xD
AliceH
Posté le 21/06/2020
Clairement oui, il part trop loin ! Et oui, je me disais aussi que Alucard ressemblait à Tyeltaran donc j'ai au moins une analogie Castlevania/Le Prince Lune correcte !
Natsunokaze
Posté le 19/06/2020
Coucou ^^

Pour une fois, je n'ai pas besoin de râler dès le début xD Ce petit moment dans le jardin d'été commence bien et ça me fait plaisir de voir Caraghon et Tyel ensemble ^^

On a encore un point commun dans nos fictions, cela dit x) Ton jardin d'été construit pour la reine me fait penser à la serre que le père d'Aoran fait rénover pour son épouse xD Nos personnages sont connectés U.U Mais j'avoue, c'est trop beau les serres ou les jardins d'été.

Caraghon, ou l'art de mettre les deux pieds dans le plat ! Mais bon, il fallait bien qu'il pose la question au sujet de Lün à moment donné. Par contre, Tyel, tu pourrais te montrer un peu moins amer avec lui >,< Au pire, si tu ne veux pas en parler, tu le lui dis. Mais pas la peine de le faire culpabiliser non plus >,< Mais d'un autre côté, je comprends que Tyel n'ait pas envie de laver son linge sale devant lui, ils ne se connaissent pas depuis assez longtemps pour cela. D'autant que Tyel semble beaucoup tenir à sa famille malgré ses relations tendues avec son frère et son père. Je suppose qu'il souhaite protéger son plus jeune frère aussi.

Ainsi donc, Lün veut dire folie ! C'est horrible de le surnommer comme ça, le pauvre bout de chou >,< Je me demande quel est son vrai nom !

Ah ah ah ! Ils me font trop rire ces deux-là ! Qu'est-ce que c'est que ce déchaînement de phéromones et de testostérones, les gars ? Tout le monde torse-poil, allez ! Et mâtez-vous allégrement, tant que vous y êtes, on SAIT que vous en profitez donc ne jouez pas les innocents. Surtout toi, Caraghon ! Pas la peine de détourner le regard, style tu respectes son intimité alors qu'il fait exprès de montrer la marchandise pour te faire saliver xD (Bon, peut-être pas mais connaissant Tyel, je ne sais pas si ce petit strip-tease était si innocent xD)

Non mais le jour où il visitera tes domaines, Tyel, Caraghon pourra compter sur toi pour le réchauffer autant que nécessaire ^.< Il paraît, d'ailleurs, que le peau à peau fonctionne à merveille pour éviter l'hypothermie... Enfin... moi je dis ça, je ne dis rien >.>

Tyel à les cheveux argentés ? Je pensais qu'il les avait blonds dorés... =.=

Mouhahahah ! Caraghon est en train de se dessécher à force de baver sur Tyel comme il le fait ! Il est a deux doigts hyperventiler devant tant de bogossitude U.U Et je suis certaine que Tyel ne s'asperge pas d'eau comme il le fait sans arrière pensée, ah ah ah !

Ils sont choux tous les deux ^^ Je pense que ce jardin d'été va devenir un peu leur refuge à tous les deux =)

En tout cas, c'est agréable de les voir se rapprocher petit à petit et flirter l'air de rien l'un avec l'autre ^^ J'ai adoré voir Caraghon perdre ses moyens plus d'une fois face à Tyel, ah ah ! Lui qui est si maître de lui-même d'ordinaire, ça me fait plaisir de le voir être troublé ainsi par notre prince préféré ^^

Je renouvelle mes compliments habituels, tu t'en doutes xD Je n'ai pas vu ce chapitre passé tellement il était bien =)

Je te dis à bientôt sur la suite !

Natsunokaze
UnePasseMiroir
Posté le 19/06/2020
Coucou !
Oui là il ne me semblait pas qu'il y avait de quoi râler là-dedans xD

Ahah encore du plagiat involontaire xD on doit avoir la même vision du romantisme je pense mdr, en plus de la connexion de nos personnages xD ça devient flippant là, j'ai de plus en plus envie d'écrire un crossover !

Ah ben ouais, là il en a marre de rien comprendre... mais il s'est fait bien remballer donc voilà xD
Et oui, Tyel a pas forcément envie de parler d'un sujet sensible, surtout que le mec n'est pas sensé être au courant... maaais on viendra à en reparler plus sérieusement ^^

Oui c'est pas cool comme surnom je reconnais... ^^

En effet, à la base Tyel voulait juste lui montrer qu'il était guéri mais finalement l'occasion était bonne à prendre xD notre princounet n'est pas totalement innocent, et Caraghon non plus xD le pauvre mec commence à perdre ses moyens là !

"Non mais le jour où il visitera tes domaines, Tyel, Caraghon pourra compter sur toi pour le réchauffer autant que nécessaire ^.<" Maaais d'où tu pique ma future blague ? xD

Oui Tyel est bien blond mais avec la lumière ils ont l'air argentés.

Ahah c'est toujours efficace, les abdos mouillés, pour réveiller les hormones xD Caraghon n'est clairement pas au bout de ses peines mdr. Et il proteste qu'il n'a pas du tout perdu ses moyens, que tout est sous contrôle.

Eh bien, ravie que ça t'ai plu ;) A bientôt j'espère ! (sur ton histoire si possible ! ^.<)
Natsunokaze
Posté le 19/06/2020
Ah ah ah ! Non mais c'est nous qui sommes connectées, je crois xD Je ne suis pas certaine qu'un Cross Over soit possible vu que je ne vois pas trop comment mes personnages pourraient aller à la rencontre des tiens xD Leur monde est trop fermé pour utiliser le coup du voyage diplomatique xD

En même temps, Tyel sait que les domestiques parlent et que Caraghon finirait forcément pas être au courant de cette histoire, d'autant que Lün n'est pas spécialement discret non plus, comme recrus xD

Ah ah ah ! Dans le prochain chapitre, Caraghon va lui sauter dessus, Tyel ne va rien comprendre, uh uh uh !

BOUHAHAHAHAH ! ! Connexion, disions-nous ? xD C'est pas un cross-over qu'on devrait écrire mais une fiction à quatre mains xD

Ohhh, ses cheveux sont trop beaux*Q* Tu m'étonnes que Caraghon bave devant... Le jour où ces deux-là deviennent amant, je pense qu'on ne pourra plus le décoller de Tyel >.>

Mais tellemeeeeeent ! Et tu vas rire, mais il y a aussi une scène comme ça entre Cyan et Aoran, ah ah ! Mais bon, je ne sais pas si ça compte parce que c'est le genre de scène qu'on trouve dans toutes les fictions avec deux beaux mecs, je crois ! Quand un personnage à un 6 packs, c'est notre devoir d'auteur de les montrer U.U
Bah bien sûr ! Cher Caraghon, je ne te crois absolument pas xD

Ouiiii ! Je m'occupe de poster la suite aujourd'hui (je t'ai dis, je suis à la bourre >.<)
UnePasseMiroir
Posté le 20/06/2020
Ahah mince j'avoue ça risque d'être compliqué du coup xD c'est pas grave faudra inventer un truc pour qu'ils se croisent quand même...

Mouais, disons que le mec est un peu naïf en ce qui concerne la proportion en bavardage des serviteurs xDD et puis il s'attendait pas à ce que Cara vienne lui poser ses questions existentielles...

Pfff, Caraghon le rabat-joie proteste encore que c'est pas son genre de sauter sur les gens xD par contre Tyeltaran, lui... ;)

Mdr ça me branche l'écriture à quatre mains xDD

Ouais t'as vu il est gâté par la nature le petit Tyel *o*
"Le jour où ces deux-là deviennent amant, je pense qu'on ne pourra plus le décoller de Tyel >.>" Tellement xDDD

Rah mais non, faut arrêter d'avoir les mêmes idées xDD Bon en même temps c'est vrai que c'est du grand classique ! faut mettre nos bébés en valeur quoi !

Ouiii j'ai lu ton chapitre hier soir du coup parce j'en avais marre d'attendre, je file mettre un comm dans la journée !

Natsunokaze
Posté le 20/06/2020
Au pire, magie ! xD Je pense qu'à la fin d'Etoile Noire, y aurait une possibilité mais à moins d'écrire ce Cross Over dans vingt ans, va falloir trouver un autre moyen xD

J'avoue ! Mais d'un autre côté, tu ne peux pas t'imaginer qu'il ne va pas te poser de questions à ce sujet alors que c'est quand même super louche x)

Mais oui, mais oui ! C'est ce qu'ils disent tous >.> L'avenir nous montera vite que j'ai raison, très cher !

C'est vrai ? J'ai jamais essayé, perso x)

Heureusement, les circonstances changent, ah ah ah ! Mais oui, c'est un grand classique, cette scène-là x) Et puis, ce n'est pas eux que ça dérange >.>

Ah ah ah ! T'es pas assez patiente xD Mais c'est pas grave, tu as le droit x)
_HP_
Posté le 18/06/2020
Rester seul avec Tyel t'apporte une sorte d'euphorie que tu ne comprends pas ? Tu veux que je t'aide, peut-être ??? 🙄🤦‍♀️😏😂
TYEL ?? Genre tu demandes à Caraghon de se déshabiller, comme ça ?? 😲🙄😂
Non Caraghon, la chaleur ne te fait pas délirer non... 😏
J'adooooore le jeu de drague parfois subtil, parfois non qui se joue entre les deux, c'est vraiment trooooop drôle xD Et mignon :p
La description du jardin était très belle, j'ai parfaitement pu me le représenter. J'adorerais le voir héhé 😝😄
Je pensais avoir l'explication pour Lün moi 😭 Tyel, t'étais obligé de te la jouer "Laisse tomber, ça te regarde pas et j'
_HP_
Posté le 18/06/2020
Raaaah désolée !!!!

"Ca te regarde pas et j'ai pas envie d'en parler" ?? Bah non ! On dit tout à son mari, quelque soit l'avancée de ce mariage... 😏😂😂😂
Bref, j'adore, encore un bon chapitre. Et bon sang Kanska, bouge toi et viens les pousser !! xD
UnePasseMiroir
Posté le 19/06/2020
Re !
Ouais il veut bien que tu lui explique parce que là il est un peu perdu xD
Ben ouais écoute, la vie est courte faut pas perdre de temps ! Cara l'avait déjà maté avant alors que lui a même pas eu droit à un bout de torse, comprend qu'il soit frustré T_T
Subtil ? Tu as trouvé quelque chose de subtil là-dedans ? T'es trop forte x)
Héhé moi aussi j'aimerais bien le visiter ce jardin, alors pour compenser je fais des moodboards sur instagram xD
Ahah nope pas d'explication aujourd'hui ! xD Va falloir attendre encore un peu !
"Bah non ! On dit tout à son mari, quelque soit l'avancée de ce mariage..." Je pleure xDDDD
Ahah ouais Kanska est actuellement en train de ronger son frein... et elle va se ramener avec du renfort, ne t'en fais pas xD

Merci pour ton passage et ton commentaire ! <3 Ravie que ce chapitre t'ai plu ! Bisous !
Zoju
Posté le 18/06/2020
Salut ! Un chapitre agréable à lire. J’ai bien aimé la description du jardin. On l’imagine très bien. Calme et rempli de souvenirs. Caraghon doit être content de retrouver un bout de son pays. En tout cas, c’était sympas cet entraînement avec les faucons. On découvre un Caraghon à l’opposé de celui qu’il était au début avec Tyeltaran. Un moment j’ai cru que le prince allait piquer une colère ou tourner les talons avec l’évocation de Lün. En tout cas, ça reste un vrai mystère et on se pose beaucoup de questions. Quoi qu’il en soit, j’ai bien ri face à la discrétion légendaire de Caraghon pour mater le prince en douce. On a envie de lui donner un coup dans le dos pour qu’il se lance. Je verrais Kanska le faire. En tout cas, hâte de lire la suite! :-)
UnePasseMiroir
Posté le 19/06/2020
Salut ! Ravie que le chapitre et le jardin t'aient plu ;)
Ahah oui là c'est une autre facette de Caraghon qui se dévoile xD malgré ce qu'il veut faire croire, dans certaines situations il ne se révèle pas vraiment prudent et discret xD
Oui, Cara aussi a cru qu'il allait se prendre une baffe ou un vent à cause de sa curiosité, mais au final il a juste eu une demi-réponse ^^
Merci de ton commentaire en tout cas, il m'a bien fait rire ^^ à bientôt j'espère !!
ludivinecrtx
Posté le 18/06/2020
Re


‘’ baigné d’une douceur chaleur. » je pense que tu voulais dire douche chaleur non ?

« les jets d’eau coulaient de leurs paumes, mais elle était aujourd’hui aussi desséchée qu’une sculpture comme une autre. » j’ai trouvé la fin de phrase bizarrement tournée ?

Sinon la description du jardin est très belle, bien que triste, plein de nostalgie.

Tyel aime pa qu’on parle du petit dernier… On se demande pourquoi il est .. presque agressif ?

Je note pour la signification du Prénom !

« Et dans le jardin d’été, mort depuis dix-huit ans, un semblant de vie revint cet après-midi-là, porté par les criaillements aigus des rapaces qu’accompagnaient les éclats de voix de deux jeunes hommes. » trop belle phrase.

« Oh, ça, Caraghon était d’accord. Et encore plus depuis quelques minutes. » ah oui il fait chaud hein XD

« Mais blâmait-on un affamé de se repaître jusqu’à satisfaction ? Blâmait-on un artiste de contempler une exceptionnelle œuvre d’art ? » belle comparaison !

Oh « – Merci, lâcha-t-il avec la frustrante sensation qu’il s’agissait d’un mot bien trop faible et vide pour exprimer ce qu’il souhaitait dire. » mais tant de pudeur c’est trop chou. Bon j’ai aussi envie de le secouer et qu’ils se sautent dessus mais bon… je vais me contenter des miettes que tu nous laisses ( soit les œillades à la dérobée ! ). Bref, hâte de lire la suite.. COMME TOUJOURS.
UnePasseMiroir
Posté le 19/06/2020
Yo !
Merci pour les remarques, je change tout ça ;)

Non Tyel apprécie pas, mais en même temps si on en parlait pas c'était parce qu'on ne voulait pas en parler, et Caraghon est venu fourrer son nez là-dedans comme une commère xD

Merciiii ! <3

"Bon j’ai aussi envie de le secouer et qu’ils se sautent dessus mais bon… je vais me contenter des miettes que tu nous laisses" Non mais oh, un peu de tenue madame xDDD vous allez encore devoir attendre mdr mais t'en fais pas, j'ai prévu quelques apéritifs sympa en cours de route x)

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