Ethel avait tournicoté son envie - la nécessité ! - de retourner au village dans sa tête pendant si longtemps qu'elle avait laissé les jours s'écouler un à un sans pouvoir se résoudre à agir. Il y avait toujours une bonne raison de repousser la décision. Il fallait bien qu'elle ramène quelques provisions, ne serait-ce que pour remplacer celles qu'elle avait empruntées à son départ. Et puis, quelques outils supplémentaires ne seraient surement pas de trop. Surtout ceux qui étaient dans la salle difficilement accessible, oui, celle qui demandait environ une semaine avant de pouvoir repérer une fenêtre pour s'y rendre sans trop de dangers… Et puis, de toute manière, une autre fée était peut-être arrivée depuis son départ, y aurait-il encore suffisamment de place ? Ça n'était peut-être pas une si bonne idée que ça d'y retourner, finalement… D'un autre côté, elle n'avait pas le choix ! Ethel avait parfaitement conscience que toutes ces "nécessités" n'étaient que des stratégies de son cerveau torturé pour échapper à la menace d'un refus. Et surtout, à l'angoisse de devoir demander une faveur à quelqu'un. Il n'y avait pas grand chose au monde qu'elle détestait davantage que cela. A part peut-être Feniel Fanry, bien entendu…
Un matin, elle décida donc de se concentrer sur cet objet de détestation somme toute bien plus légitime, et de prendre son courage à deux mains. Elle savait exactement ce qu'elle allait faire pour mettre tout le monde d'accord. Le petit sourire en biais de celle qui s'apprête à jouer une carte inattendue vint rencontrer ses lèvres, et elle pris son envol comme si c'était désormais la chose la plus naturelle du monde. Aujourd'hui, elle allait se rendre dans une salle particulièrement inutile à la survie de toute fée concentrée sur des objectifs rationnels. Autrement dit, une salle réjouissante. Fort heureusement pour son instinct procrastinatoire, la salle ne se trouvait pas bien loin de son lieu de vie actuel. Elle remporta avec elle un sac entièrement vide, ainsi que des contenants étanches. Elle se posta en hauteur près de l'entrée de la salle et fonça dès qu'elle en trouva l'occasion pour rafler tout ce qui se trouvait à sa portée. Comme il ne s'agissait pas d'une salle "sensible" il y avait plusieurs employés qui y travaillaient à cette heure avancée de la matinée. Mais Ethel n'avait plus tellement peur de leurs gestes lourdauds, puisqu'elle connaissait désormais mieux son corps, tout comme leur motivation somme toute limitée à l'attraper.
La partie "liquide" de son opération lui posa en revanche plus de problèmes. L'objet de sa convoitise, comme elle s'y attendait, se trouvait stocké dans de gros bidons pourvus de robinets. Elle avait beau avoir gagné en audace, se poser pendant plusieurs minutes pour remplir tranquillement des contenants paraissait à peu près hors de question. Absolument pas disposée pour autant à renoncer à son projet, Ethel repartit d'où elle était venue pour donner l'illusion de son départ aux caméras, puis se glissa discrètement à l'intérieur, se posant sur une poutrelle du plafond à l'abri des regards virtuels. Elle se mit à plat ventre et attendit tout simplement le soir. Heureusement qu'elle avait gagné en patience… Comme il ne s'agissait pas d'une salle sensible, seules les caméras veillaient à la sécurité la nuit venue. Quand le dernier employé déserta la pièce, elle se retrouva enfermée, exactement comme elle le souhaitait. Avec une certaine jubilation, elle remplit une à une toutes ses bouteilles qu'elle referma avec grand soin, puis elle revint sur sa poutrelle où elle déroula la couverture qu'elle avait emporté à cet effet. Au matin, elle profita de la première ouverture de porte pour se glisser dans le couloir, s'attirant un simple "hé !" de protestation mollassonne.
Elle regagna sa tanière, et sans lui accorder le moindre regard nostalgique, elle empaqueta une à une toutes les affaires qu'elle pensait pouvoir être utile au village. Elle laissa la canette brasero en place. Ça pourrait toujours être utile si elles avaient besoin d'un camp de repli à un moment ou un autre. Elle entama ensuite quelques aller retours pour déposer des affaires au plus près du village. De toute façon, elle ne comptait pas les laisser refuser son retour. Même si elle devait mettre à exécution son plan seule, elle aurait besoin des compétences des unes et des autres. La force en elle qui la poussait à vouloir réduire en poussière la Fairy Factory de l'intérieur ne l'avait pas quittée. C'était comme si elle savait exactement comment procéder le plus efficacement possible, et une fois qu'elle était lancée sur cette piste, elle était capable de garder sa motivation intacte contre vents et marées. Elle n'avait jamais été comme ça, avant. Elle était plutôt du genre à s'adapter et à faire profil bas pour arriver à ses fins. Elle se demanda brièvement si c'était tout ce qu'elle avait traversé qui l'avait transformée ainsi. Ça n'était pas déplaisant. Elle avait l'impression de savoir quoi faire, ou aller. Elle se posait moins de questions. Elle n'aurait pas osé dire que c'était reposant, mais il y avait un peu de ça.
Quand elle eut terminé ses allées et venues, elle prit un moment pour réduire sa chaleur corporelle. Et ajuster les bouteilles dans son sac. Et vérifier affaire après affaire qu'elle n'avait rien oublié. Et rajuster le col de son tee-shirt. Lorsqu'elle fut tout à fait à court d'excuses, elle résolut de se diriger vers le village. Elle constata avec une surprise modérée que Sacha l'attendait déjà à l'entrée, les bras croisés sur sa poitrine. Elle avait l'air peu amène, mais ça ne voulait rien dire, la concernant, se répéta Ethel. Elle avait évidemment dû la repérer depuis un moment. Elle avait tendance à toujours garder un œil sur les environs pour s'éviter de mauvaises surprises. Et aujourd'hui, la mauvaise surprise, c'était Ethel. Elle lui adressa un signe laconique du menton en direction de l'entrée. Ouf. Déjà, elle ne l'avait pas jetée d'emblée. Ça lui éviterait d'avoir à forcer le passage… Quand elle entra, les fées étaient déjà réunies autour du feu. Mais non, se morigena-t-elle. Elle avait précisément choisi de revenir en fin d'après midi pour multiplier les chances qu'elles soient de retour. Même si une expédition nocturne était toujours possible, ça n'était pas si étrange qu'elles soient toutes là. Elle ne s'attendait pas à un accueil spécialement chaleureux, pourtant, le silence gêné qui l'accueillit ne lui disait rien de bon. Elle s'apprêtait à prendre la parole pour plaider sa cause quand Mélusine lui chipa la parole au vol.
"Alors, il paraît que t'aime bien trainer chez le vieux Fanry ?"
Ces mots lui figèrent immédiatement le sang dans les veines. Son premier réflexe fut désastreux.
"Comment vous savez…" Commença-t-elle à demander, s'apercevant trop tard que ça allait fortement ressembler à un aveu. Le regard profondément déçu et triste de Clo lui vrilla le coeur plus profondément qu'elle ne l'aurait voulu. Paralysée par le regard accusateur généralisé qui la clouait au sol plus sûrement que si on venait de lui couper les ailes, Ethel ne parvint pas immédiatement à mettre en mots son explication. Sacha lui attrapa vivement la racine des ailes des deux bras et Mélusine se dirigea vers elle à grands pas. Ethel eut à peine le temps de commencer à leur hurler d'attendre, attendre qu'elle leur explique, que l'aiguille préparée par la scientifique miniature se plantait dans son bras. L'effet fut presque instantané. Elle sentit une brûlure se répandre le long de son corps à mesure que le produit l'infiltrait. Ses oreilles s'emplirent de coton, sa langue se fit lourde dans sa bouche… Elle n'eut que le temps de voir Clo tourner la tête pour ne pas la voir avant de se sentir glisser dans une obscurité qui ne lui disait rien qui vaille.
Lorsqu'elle reprit conscience, il lui sembla que son cerveau tardait à se rallumer, comme un vieil écran holographique vintage qui clignote quand l'énergie lui manque. Elle ouvrit un œil et s'aperçut avec effroi qu'elle se trouvait allongée sur la table d'opération de Mélusine, les bras et les jambes attachés aux montants. Des réminiscences de ses opérations forcées à la Fairy lui revinrent aussitôt, et elle sentit une vague de panique la submerger. L'adrénaline réveilla ses sens. Tout son corps en alerte se mit à ruer pour se libérer des liens solidement fixés. Alertée par le bruit, Mélusine arriva vers elle en volant, un air brillant d'innocence de nouveau affiché sur la façade aléatoire que constituait son doux visage.
"Oh, non, ne panique pas, voyons, tout va bien !", lui affirma-t-elle avec aplomb alors qu'elle venait littéralement de la faire tomber dans les pommes. Les outils tachés de sang bleu qui reposaient dans la cuvette à ses côtés lui donnaient à penser que les choses allaient tout sauf "bien". Elle fit toutefois un effort pour se calmer. Elle n'arriverait à rien en jouant les chats enragés.
"Écoute, Mélusine, tout ça, c'est un gros malentendu. Je peux vous expliquer pourquoi je me trouvais dans le bureau de Feniel, d'accord ?" Fit elle avec le plus de douceur possible alors qu'elle avait envie de bouffer le monde entier. Une vague envie de dégobiller venait toutefois amoindrir cette dernière envie.
"Oh, oui, je sais bien ! Je t'ai analysée de fond en comble et on n'a rien trouvé du tout. Mais tu comprends, c'était tellement étonnant que nous étions bien obligées de vérifier", expliqua tranquillement Mélusine. Ok. Alors, qu'est-ce qu'elle foutait encore attachée à ce truc si tout le monde s'était tranquillement mis d'accord sur son innocence ? Elle jeta un coup d'oeil aux différentes parties de son corps, du moins celles qui n'étaient pas planquées derrière le drap qui protégeait sa pudeur, mais rien n'avait l'air de clocher. Enfin, pas plus qu'avant, quoi… Mélusine eut la bonne grâce de paraître soudain un peu gênée.
"Oui, heu, je ne t'ai pas détachée tout de suite parce que j'avais envie de continuer à t'inspecter un peu… Ça n'arrive pas tous les jours que les fées passent sur ma table d'opération, alors j'en profite pour continuer à faire progresser le savoir et nous rendre la vie plus belle !"
"Oh, vraiment… Bon et bien maintenant si tu avais l'obligeance de me détacher de cette foutue table et qu'on pouvait enfin discuter dans ce village, ça serait extrêmement apprécié", lança Ethel avec une pointe d'ironie non dissimulée. Elle commençait à sentir la moutarde lui monter au nez. Après tout, elle n'avait rien fait de mal, cette fois-ci !
"Oh, du calme", lança Sacha qui venait de les rejoindre dans la pièce. Elle n'avait pas l'air désolée le moins du monde. "Franchement, tu pensais qu'on n'allait rien vérifier du tout alors qu'on t'avait vu crapahuter dans le bureau de ce salopard ? En plus tu es arrivé avec un sac surchargé, ça aurait carrément pu être un piège." En y réfléchissant, elle devait bien avouer que c'était en effet plutôt logique. Elle non plus, elle n'aurait probablement pas laissé le temps à une potentielle traîtresse de s'expliquer gentiment avant de l'assommer proprement et de faire ses petites vérifications.
"Mais quand même, il serait peut-être temps de la détacher", ordonna-t-elle a Mélusine en plissant les yeux. Dès qu'elle eut les mains libres, Ethel se redressa avec vivacité et remercia Sacha en bougonnant tout de même un peu. Il ne fallait pas perdre les bonnes habitudes. Les trois fées se dirigèrent vers la salle commune.
"Il faut annoncer la bonne nouvelle !" sautilla Mélusine. Un soupir de soulagement général allégea instantanément l'atmosphère.
"Je savais qu'on pouvait lui faire confiance, à la petite", clama Sera à qui voulait l'entendre, sa louche pointée vers le haut tel une épée prête à pourfendre quiconque la contredirait. Même Masami souriait franchement. Clo, quant à elle, semblait sur le point de se mettre à pleurer, pour changer. Cependant, elle ne se jeta pas dans ses bras comme elle s'y était attendue. Elle s'interdit catégoriquement d'être déçue. Pourquoi diable, d'ailleurs, aurait-elle été déçue ? Elle n'avait absolument pas envie d'un câlin.
"Bon, si vous avez fini de m'injecter des substances bizarres et de me disséquer, je peux peut-être vous expliquer pourquoi je suis revenue ? Dès fois que ça vous intéresse", titilla Ethel.
Elle avait réussi à capter l'attention de son petit auditoire. Maintenant, il s'agissait de ne pas se louper. Elle se ménagea donc quelques secondes de suspense théâtral, prenant soin de balayer du regard chacune des fées…
"Faire plier la Fairy, ça vous branche ? Parce qu'il se pourrait que j'ai ma petite idée de comment faire…" Elle leur raconta alors tout ce qu'elle avait fait ces derniers jours, depuis sa découverte hasardeuse de la salle de conditionnement jusqu'à sa visite du bureau de Feniel, et les cartes des lieux qui étaient désormais complètes. Elle omit juste de préciser qu'elle avait miraculeusement trouvé les cartes dans son système. Elle venait juste de retrouver leur confiance en elle, il ne s'agissait pas de tout flanquer par terre maintenant. Et de toute façon, ces plans l'avaient toujours menée en sécurité là où elle voulait se rendre. Elle en ferait l'instrument de leur victoire. Masami fut la première à s'asseoir pour réfléchir sérieusement à sa proposition.
"Donc en gros, on s'introduit dans la salle de conditionnement, on s'incruste dans des cuves sélectionnées pour Feniel, et on attend qu'il nous inspecte pour le prendre par surprise ?" Dit comme ça, Ethel eut l'impression que ça avait l'air terriblement stupide, et elle faillit changer d'avis.
"Je suis partante", lâcha Masami dans un demi sourire de guinguois, prenant la fée blonde de court.
"Ouah, ça va m'en demander du boulot, tu te rends compte un peu ? ", suivit Mélusine, que l'idée animait visiblement d'une joie étincelante.
"Ça va nous en demander à toutes", compléta Sacha. Sera, elle, se contenta de hocher la tête en continuant à touiller ce qu'elle était en train de préparer. Ethel était elle même soufflée d'avoir réussi à les convaincre. Mais elle en était intimement persuadée au plus profond de son être. Ensemble, elles pouvaient y arriver. Elle commença à laisser un sourire victorieux s'épanouir sur ses lèvres.
"À une condition", lança Clo d'un air plus déterminé que jamais. Étonnée que ça soit elle qui pose une condition, Ethel ne pipa mot. "Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Je veux que tu danses avec moi." Ethel écarquilla les yeux autant que sa morphologie le lui permettait. La fée rousse ne cesserait-elle donc jamais de la surprendre ? Sa déclaration posait plus d'une question. Déjà, pourquoi ? Ethel n'avait jamais compris quel intérêt on pouvait bien trouver à se trémousser sur un rythme prédéfini. Elle choisit cependant de garder cette réflexion pour elle. La diplomatie était de retour, songea-t-elle avec une pointe d'amusement qui la surprit elle même…
La deuxième question était plus formulable, et elle franchit cette fois les lèvres d'Ethel : "Ton anniversaire… Tu t'es souvenue de ta date d'anniversaire ? Je croyais que tu ne te rappelais rien de ton passé ?" Clo adopta aussitôt une moue râleuse. De toute évidence, ça n'était pas la réponse qu'elle avait espéré.
"Bien sûr que non, je ne me suis pas souvenue de ma date d'anniversaire. Par contre j'ai réalisé que c'était super injuste que je ne puisse pas le fêter juste pour ça. Alors j'ai décidé que ça serait aujourd'hui, pour la peine. Et donc, tu vas me refuser une danse le jour de mon anniversaire ?" Elle avait prononcé ces derniers mots du ton légèrement condescendant de celle qui sait qu'on ne peut rien lui refuser, et tendit une main, paume vers le bas, en direction d'Ethel. Dans un grand soupir volontairement exagéré, Ethel se pencha cérémonieusement sur la main de Clo avant de lui offrir la sienne. Étonnamment, Masami avait sauté à pieds joints sur cette occasion de s'amuser un peu et avait sorti un violon duquel elle commença à sortir un air doux et entraînant. Aérien, eut elle le temps de remarquer avant de se faire, justement, littéralement entraîner dans les airs.
Cela ne lui prit qu'une fraction de secondes pour activer ses ailes et s'ajuster au vol de Clo. Vu comme ça, la danse lui paraissait soudain un peu plus intéressante. Elle commencèrent à tourner l'une autour de l'autre, comme portées par la musique qui flottait avec elles dans les airs. Elle saisit l'autre main de Clo pour la rapprocher d'elle avant de la lâcher à nouveau pour la faire virevolter. Elle joua à fuir sa compagnie et à se laisser rattraper, à se fondre dans l'air pour accélérer et la rattraper au moment ou elle commençait à s'éloigner. C'était plus un jeu qu'une danse, mais cela n'en formait pas moins un ballet bien particulier.
Au sol, Sera commença mollement à protester que le repas allait être froid, mais au fond, elle était comme les autres fascinée par cet envol inattendu, cet instant d'intimité absolu né d'un simple caprice. Il n'y avait pas grand chose d'inoffensif ici, qui naissait d'un simple caprice, et cela faisait un bien fou. Quand elle vit que ses réserves de carburant commençaient à faiblir, Ethel entraîna Clo vers le bas et la receptionna théâtralement au creux de ses bras, mi amusée, mi gênée de sa propre facétie.
"Est ce que cette danse a convenu à Madame ?" appuya-t-elle d'un ton mielleux. À sa grande surprise, Clo rougit - les fées rougissent facilement - et bafouilla une sorte de borgborygme incompréhensible avant de se reprendre.
"Mmmh, c'était correct, oui !" Sourit elle timidement.
Elle se dirigèrent enfin vers la cuisinière qui s'impatientait avec une certaine tendresse. Elle était de retour à la maison.
Ces réconciliations (même si elles commencent mal) font plaisir à lire, quelque chose me dit que le plan d'Ethel va prendre une ampleur carrément explosive avec ses amies à bord.
Un tout petit point me chiffonne sur la fin : "cet instant d'intimité absolu né d'un simple caprice. Il n'y avait pas grand chose d'inoffensif ici, qui naissait d'un simple caprice, et cela faisait un bien fou."
c'est peut-être moi qui n'est pas bien compris la tournure de phrase avec la répétition.
Félicitations à toi d'avoir terminé l'histoire, et bon courage pour ta phase de réécriture ! Ça peut être décourageant parfois, de retrouver un premier jet, mais les bases sont très très bonnes, alors interdiction de se décourager :D