Chapitre 12 : Tir

Par Camice

“Vous êtes mes nouvelles colocataires, c’est ça ? s’enthousiasma la petite en pétillant. Je suis enchantée de vous rencontrer !

– Aaah ! Une autre petite optimiste qui va redonner le sourire à notre Ariane torturée.” rit Sofia joyeusement.

 

Comment cette femme est elle restée en vie aussi longtemps en étant aussi horripilante ? Grinça intérieurement Ariane, se mordant la langue de frustration. Pourtant le problème le plus grave n’était pas là, elle avait déjà aperçue cette jeune fille plus tôt dans la salle d’entraînement et elle avait définitivement déjà vu ce visage quelque part.

 

Avec ses cheveux courts, je pensais que c’était un homme, mais c’est bien le soldat que j’ai aperçu près du camp ce matin... 

 

Elle possédait la même forme de visage, uniforme et yeux jaunes. Ariane redoutait le moment où elle allait devoir expliquer qu’elles se sont déjà vues.

“Je m’appelle Nonita ! Je suis là depuis une semaine !

– Et moi c’est M- Rose ! On est arrivées ce matin !”

Son amie était rayonnante et serra la main de Nonita qui semblait égaler son énergie. Ariane n’arrivait tout simplement pas à comprendre d’où elles tenaient autant de d’entrain.

C’était un camp militaire, un endroit qui les avait emprisonnées à peine quelques jours plus tôt. Pourquoi Sofia et Maï Rose traitaient le sujet comme si c’était une simple colonie de vacances ? Alors qu’Ariane s’était acharnée à repérer chaque tournant de chaque couloir pour espérer avoir une chance de s’enfuir lorsqu’un incident arrive, les deux autres filles admiraient l’architecture et les étendard.

Une fois leurs informations en poche, elles partiraient aussitôt, ça ne sert à rien de faire ami ami avec des miliciens qu’ils ne reverront plus jamais. 

 

Sauf si elle s’aventure à nouveau dans la forêt… Songea Ariane inspectant ses propres vêtements, nerveuse.

 

“Elle s’appelle Ariane ! s'exclama Maï Rose en montrant son amie, et elle, Sofia.

– J’espère qu’on pourra bien s’entendre !” sourit Nonita en tendant sa main à Ariane.

Ariane ne parvenait pas à lire l’expression de la jeune fille, il y avait quelque chose d’étrange dans ses yeux jaunes mais elle ne parvenait pas à savoir quoi. Maï Rose lui fit une tape au bras et elle se souvint qu’elle était censée saluer la petite, à peine plus grande que sa meilleure amie. Elle attrapa sa poigne et Nonita lui sourit malicieusement :

 

“Est ce que je ne t’aurais pas déjà rencontrée quelque part, ‘Ariane’ ?

– Non. répondit Ariane sans aucune hésitation. Je ne t’ai jamais vue.

– Mmm je l’aurais juré ! Tu dois ressembler à une célébrité. Enfin bref, n’en parlons plus, d’accord ? ”

Avec un regard entendu, Nonita prit le temps de se présenter à Sofia. Les filles allaient faire comme si de rien n’était et ça lui allait parfaitement. J’aurais dû m’en douter, on s’est croisées il y à 5h et 23 minutes… Elle m’avait forcément reconnue. Ariane ne put s'empêcher de vérifier sur sa montre si ses calculs étaient exacts. Il était 19h52, dans 8 minutes, elle était censée manger, mais où est comment, c’était un autre problème.

“Où est ce qu’on mange ici ?

– On ne mange que dans une heure ! Tu vas devoir prendre ton mal en patience. ”

 

Une heure ? A attendre ? Alors qu’elle était censée manger maintenant ? Comment ces gens pouvaient être décalés comme ça ?

 

“Tu as l’air très jeune Nonita, tu as quel âge ? demanda Maï Rose.

– J’ai eu 13 ans le mois dernier ! Et vous ?

– J’ai 15 ans, Ariane en a 14 et...

– Ah moi, j’ai 17 ans. ” intervint Sofia en voyant Maï Rose la regarder avec insistance.

Pourtant elle avait entendu l’autre garde dire quelque chose à propos de l’âge.

“Tu n’es pas trop jeune pour être ici ? marmonna Ariane sans pouvoir s’en empêcher.

– Aha ! Tu as remarqué ! Mais j’ai le droit de venir ici plus tôt parce que je viens d’une famille de milicien, on a le droit de s’embrigader dès l’âge de 12 ans !”

Elle avait l’air bien trop heureuse d’être là, c’était sûrement l’état d’esprit des nouvelles recrues qui n’ont pas encore vécu d’horreur et pense se trouver là pour un camp d’entraînement amusant. Peut être qu’au final, c’était Ariane qui faisait tâche parmi les filles, la seule à ne pas réjouir de devenir une enfant soldat.

“Mais je suis contente de voir qu’il y a des gens tout aussi enthousiastes ! Surtout que j’étais persuadée que j’allais rester seule dans ma chambre.”

Les filles allaient continuer à parler sans s’arrêter, au bout d’un moment, Ariane s’arrêta de les écouter et s’en alla s’allonger sur son lit, attendant l’heure du repas, 21h, qui pouvait bien trouver un intérêt de manger aussi tard. Tic... Tac... Elle faisait de son mieux pour couvrir le son des discussions enjouées des autres filles par le son de sa montre rayée.

 

_ _ _

 

Leur repas du soir fut sans aléas, sans complication. Le seul point positif fut qu’ils mangèrent du riz, sans sauce ni épices, juste du riz. Son plat préféré, Nonita s’était même plainte que c’était la plupart de leur repas, et c’était la première bonne nouvelle qu’elle avait entendu depuis qu’elles étaient arrivées dans ce trou à rats.

Ariane ne savait pas comment elle allait faire pour s’endormir. Ils sont dans un château, où se trouvent leurs agresseurs, et quelque part dans une tour, des centaines de personnes kidnappées de la Terre. La jeune fille releva légèrement la tête pour regarder ses camarades de chambre. Toutes semblaient dormir profondément, Maï Rose abordait même un sourire paisible dans son sommeil. Son insouciance lui permettait de bien dormir, et Ariane allait faire tout son possible pour protéger ce sourire. Plus un seul son ne se faisait entendre dans la pièce, plus rien, mis à part son

 

Tic.

 

Tac..

 

Tic...

 

Rien n'est plus doux que le son de ma montre... 

_ _ _

 

Les rayons de soleil s’infiltraient par la fenêtre pour s’écraser sur les paupières fermées d’Ariane. Au bout de quelques minutes à se battre pour se rendormir, elle comprit très vite que c’était en vain, et finit par se lever.

 

7h42

 

Elle était la première à s’être réveillée, sans grande surprise, elle prit donc tout son temps pour s’habiller correctement avec l’uniforme légèrement trop grand qu’on lui avait donné la veille. Il était entièrement en noir et blanc, composé d’une chemise blanche, d’un pull noir, puis d’un pantalon et veste longue sombres. Ariane contempla longuement la casquette noire, faisant partie de l’uniforme, elle n’avait pas le choix de la mettre, mais l’idée d’avoir quelque chose qui lui entravait sa vision de haut lui faisait appréhender les sorties en dehors du château.

Après avoir pris son épée, elle se dirigea vers la porte quand sa montre lui indiqua 8h.

“Où vas-tu ?”

A peine sortie de son sommeil, Nonita se redressait sur son lit, interrogeant la jeune fille du regard.

“Je vais déjeuner...”

La jeune narroie marmonna un peu plus en se levant de son en commençant à s’habiller. Ariane ne put s’empêcher d’apercevoir une cicatrice qui saillait son bras droit de son poignet jusqu’au coude.

“On ne mange que dans 30 minutes, il est bien trop tôt, tu risques d’avoir des problèmes si tu te ballades dans les couloirs avant l’heure.”

 

Maintenant c’était interdit de marcher dans les couloirs ? Qu’est ce qu’elle était censée faire alors ? Flotter au-dessus ?

“Ne fais pas cette tête ! rit Nonita. Tu n’as qu’à récupérer plus de sommeil en attendant !

–  Non, t’embête pas. marmonna Sofia en se redressant de son lit, clairement réveillée. C’est son visage normal, elle fait tout le temps la gueule.”

Les deux filles eurent bien le temps de rire avant que Maï Rose ne se réveille à son tour, la petite mine et ses cheveux noirs ne se pliant qu'aux lois de l’électricité statique, se redressant sur son crâne.

“Qu’est... ce qui se passe ? bailla la jeune fille en se forçant à sortir de sa couverture.

– Rien, allez habille toi Rose !” s’exclama Nonita en lui jetant son uniforme dessus.

 

Après être toutes habillées elles finirent enfin par sortir de leur chambre pour aller déjeuner, qui se composait d’un petit bol d’un riz marron. En un instant elles avaient terminé de manger et Nonita les dirigeait dans l’immense château jusqu’à une sortie vers la forêt, où différentes cibles étaient placées à 2m les unes des autres. Ariane tenta de se remémorer le chemin qu’elles prirent en cas de possible fuite. Elles étaient les dernières arrivées sur place, certains apprentis miliciens, tout comme elles, étaient munies de petits pistolets, et Octave semblait être en pleine explication de l’arme.

 

“Les pistolets d’ici sont les Fallouts X21, pensez à garder une poignée ferme pour ne pas qu’il vous échappe des mains. Pour viser, vous devez fixer le guidon, au devant de votre arme et l’aligner avec votre cible en le gardant au centre de votre cran de mire.” Expliqua Octave en passant parmi les élèves et leur montrant les différentes parties de l’arme.

 

Nonita les mena à un stand et leur donna à chacune une de ces armes, avant de se placer face à un mannequin, Maï Rose, peu rassurée, se plaça à côté d’elle et Ariane s’empressa de se mettre de son autre côté. Ariane n’avait jamais tenu la moindre arme à feu de sa vie. Pas même lorsqu’elle était partie aux États Unis quand elle était jeune, bien que ses parents aient participé à un stand de tir sur canettes dans les bois. L’arme était lourde et le manche était froid, il ressemblait en tout point à une arme de tir qui aurait eu sa place sur Terre.  Octave s’approcha d’elle et lui montra la cible en face de 20m, montrant une silhouette sombre, faite avec des sacs remplis de sable sûrement, avec des cercles de visés au niveau de la tête, du torse et des jambes.

 

“En priorité, visez le torse, c’est le plus simple à atteindre. Ariane ?”

 

La jeune fille s’exécuta et tenta de mettre ses mains dans la même position qu’il l’avait fait pour viser la silhouette au loin. Sa main dominante enroulée autour de la poignée, le pouce levé, pour pouvoir placer sa deuxième main qui contrera le recul de l’arme. Ses pieds bien alignés dans l’axe. Elle enleva la sécurité.

Ariane soupira longuement, son guidon visant le torse un, deux, trois et tira. Le coup de feu déchira le silence de la forêt, et le recul de l’arme lui fit perdre l’équilibre un instant.

 

“Tu n’es pas assez ferme dans tes bras, tu as complètement raté le mannequin. commenta Octave qui continua son explication, l’air désintéressé. Les armes à feu vous feront toujours reculer, l’objectif est que vous contrôliez ce recul pour en prendre avantage.”

 

Alors qu’il s’embourbait dans une autre explication sur les armes, Ariane réalisa que Maï Rose avait ses deux mains sur ses oreilles, les yeux fermés.

“M- Rose ? Tout va bien ?

– Aah- c’est bon, c’est juste, le bruit qui m’a surprise. répondit son amie en souriant. 

– Tu veux arrêter ? Je peux-

– C’est bon, je te dis. Ne t’inquiète pas.”

Maï Rose se remit en place et fixa sa propre arme, elle ne s’était pas encore décidée à tirer sur son propre mannequin en face, mais d’autres coups de feu se firent entendre lorsqu’Octave examinait les capacités des autres élèves.

Certaines balles semblaient atteindre leur cible, finalement les mannequins semblaient être fait d’une armature en fer recouvert d’un drap noir. Lorsque le tir était concluant, le drap se trouait et laissait apparaître l’endroit atteint. A chacun des tirs, Ariane pouvait voir Maï Rose se crisper. Elle a toujours eu du mal avec le bruit, surtout ceux qui étaient forts, incapable d’assister à la kermesse de son école parce que les spectacles étaient toujours trop bruyant. Alors se retrouver forcée de supporter des coups de feu devait lui demander toute son énergie.

Ariane se résolut à ne pas essayer de tirer davantage, après tout, elle n’en aura plus besoin une fois rentrée chez elle. Et si elle pouvait épargner à son amie de se faire déchirer les tympans alors que les deux filles étaient l’une à côté de l’autre.

“Rose ! A ton tour.” Intervint Octave qui s’était faufilé derrière elle.

Maï Rose eut l’air totalement prise de court, tentant de balbutier quelque chose avant d’essayer de se mettre en place. Mais sa position était mauvaise, et-

“Tes bras sont pliés et tes genoux sont tendus ! Inverse !”

Nonita, de l’autre côté, s’approcha de la jeune fille pour lui tendre les bras et ajuster sa position.

“Voilà ! Maintenant, tu regardes le guidon, ça, c’est le seul qui ne doit pas être flou, et juste au-dessus tu dois avoir ta cible.

– D’accord ! répondit Maï Rose avec un peu plus d’enthousiasme.

– Bien ! C’est normal d’être surpris par le bruit au début, mais tu finiras par t’habituer. Vas-y, tire !”

Nonita se mit à côté de la jeune fille pour lui enlever sa sécurité et fit un pouce levé vers Octave qui se contentait de juger tout le monde. Qu’est ce que cette fille voulait à-

 

BAM

 

Un tir, ainsi qu’un son aigu de métal se fit entendre.

“J’ai touché ! s’exclama Maï Rose, stupéfaite et encore grimaçante du bruit.

– La tête. marmonne Octave en plissant les yeux sur le mannequin, dont le tissu du crâne à été percé. Bon travail, continuez à travailler ensemble toute les deux.”

La jeune collégienne fit un grand sourire à Nonita et les deux filles acquiescent alors qu’Octave part examiner les capacités des autres jeunes.

“Arrête de la regarder. Tu es censée continuer de tirer.”

Ariane ne décocha même pas un regard à la pique de Sofia et se concentra sur l’arme qu’elle tenait dans la main. Après un bref instant, elle se tâta à tirer à nouveau sur la cible, mais de nouveau, le tir fit mouche. Décidément, le tir n’était pas fait pour elle. Ça ne devait pas être quelque chose qui se maîtrise en 10 minutes. Sauf si on est Maï Rose.

Après quelques autres tentatives infructueuses, Ariane se résigna à regarder aux alentours, Octave avait enfin terminé son tour et se tenait un peu plus en arrière, près du château. Son regard jaune aiguisé se faufilait parmi les apprentis miliciens, avant qu’un autre homme ne se place à ses côtés. Plus grand que lui, il avait des épaules larges, un regard plus froid, les yeux ambrés et les cheveux roux, si courts qu’ils étaient à peine visibles sous sa casquette de lieutenant.

 

“Votre attention s’il vous plaît.”

 

Octave toussota avant de reprendre, nommant un par un les élèves, en passant par nombre d’apprentis miliciens inconnus, avant d’arriver à Nonita, puis Maï Rose, et... Sofia. Ariane se rendit compte qu’on l’avait sauté. Était-ce une erreur ? Devait-elle le faire remarquer au général qui ne semblait guère y faire attention, il fit un signe pour montrer l’homme à côté de lui.

“Les noms que j’ai appelés, vous allez avec le Général Eol. Les autres, avec la Générale Maslizhnoye.”

Une grande femme aux cheveux bouclés courts et blancs se rajouta aux côtés d’Octave, elle avait l’air d’avoir la cinquantaine. Elle aurait pu être n’importe quelle mère à la sortie du collège pour récupérer son enfant. Si on faisait l’exception de deux oreilles de chat de chaque côté du sommet de son crâne, ainsi qu’une queue de chat qui dépassait de ses jambes, plaquée contre son uniforme.

 

Alors qu’Ariane s’avançait pour protester, le chat blanc posa son regard sur elle. Ses yeux verts étaient fixés sur Ariane et le moindre de ses gestes. A présent, c’était trop tard pour fuir, autant elle pouvait fausser compagnie à la pimpante Nonita ou Octave qui n’avait décidément aucune motivation à l’idée d’entraîner des nouvelles recrues, autant avec elle, elle sentait le danger tout proche.

Elle ne pouvait pas laisser Maï Rose seule avec ces gens.

“Ne t’inquiète pas ! lui dit Sofia en lui faisant une tape à l’épaule. Je la protège, ta petite protégée !”

Ariane lança un regard à Maï Rose sans même écouter ce que la Loup Garou disait, son amie était en train de rire avec Nonita. Cet endroit était dangereux, mais contredire des ordres directs allait lui apporter plus de problèmes que de sûreté. 

“Ariane ! sourit Maï alors qu’elle remarquait le regard insistant de son amie. A tout à l’heure !”

Ariane esquissa un faible sourire vers elle, avant de s’avancer vers la Générale. Tout allait bien se passer, elle ne devait pas s’en faire pour si peu. Octave avait déjà déserté les lieux, il avait à peine pris le temps d’énoncer les noms à nouveau, qu’on ne voyait plus un bout de son uniforme. La Générale, elle, était bien plus imposante. En comparaison, il avait l’air bien maigre, les bras fins et les joues presque creusées. Tandis qu’on ne pouvait que deviner les muscles saillants à travers l’uniforme sombre de la femme. Ariane prit la suivre de la Générale, elle allait si vite, et leur petit groupe n’avait pas l’air d’avoir de difficultés à naviguer entre les nouveaux couloirs sombres. Ils s’aventuraient de plus en plus loin dans l’aile Est du château sombre, et en un instant, ils étaient arrivés dans une tour, qui lui semblait familière.

 

Ariane s’arrêta dans sa course.

 

Les cages noires se balançaient lentement au rythme du vent qui s’engouffrait parmi les minuscules fenêtres, les faisant grincer sinistrement dans le vide.

 

Vides.

 

Elles sont toutes vides.

 

La pénombre dévorait chaque partie de l’immense tour, les anges de pierres sculptés au plafond figés dans une expression de terreur et de désespoir. Était-ce vraiment des statues ? Ou avaient-ils forgé ces artefacts comme un avertissement pour les autres. La jeune femme plissa les yeux sur les statues, cherchant à y voir des figures humaines parmi les anges en colère.

 

Mais rien.

 

Ariane ne pouvait que serrer les poings en tentant de se reprendre, en 3 jours, tous les kidnappés avaient définitivement disparu du château.

 

“Pourquoi t'arrêtes-tu ? demanda l’un des apprentis milicien à la fin du groupe, la mine inquiète.

 

– J’arrive...”

 

Comment allait-elle annoncer la nouvelle à Maï Rose, elle avait l’air si motivée à l’idée de sauver tout le monde. Et s’ils avaient ramené tout le monde chez eux en voyant qu’ils étaient inutiles et sans magie ? Elles auraient raté leur moyen de rentrer chez elles. Bien sûr, ils ont peut-être été déplacés dans une autre partie du château, mais cette tour semblait être la seule à pouvoir accueillir autant de monde. Il faudrait qu’elle puisse accéder à la cave, à la recherche de prison.

 

Tic.

 

Tac..

 

Tic...

 

Le bruit de ses pas se mirent au rythme de sa montre, qu’elle colla contre son oreille, pour se calmer, pour respirer. Tout était normal, il ne fallait pas que la Générale, ou qui que ce soit d’autre ne puisse détecter que son pouls s’accélérait de plus en plus. Pourquoi Maï Rose n’était pas là ? Pourquoi il a fallu que ces idiots ne les séparent.

Qu’est ce que c’était déjà, sa méthode ? Ariane prit une grande inspiration avant de la bloquer. Puis expira lentement : Un, deux... trois ? Puis respirer un grand coup.

 

Un...

Deux...

Trois...

 

Prit une grande inspiration à nouveau.

 

Un...

 

Deux...

 

Trois...

 

Encore une fois.


 

Un...


 

Deux...


 

Trois...


 

Quand Ariane ouvrit les yeux elle réalisa son erreur. Seule au milieu du couloir, la générale et les autres élèves avaient disparu. La jeune fille tenta de se focaliser sur les bruits environnants, essayant de discerner le moindre son, mais elle n’entendait rien. Tout ce qui persistait était le bruit de sa montre.

 

Je suis seule, et personne ne me surveille… 

 

Peut être que c’était sa seule chance de tenter de découvrir quelque chose, d’ouvrir toutes les portes, de trouver où se trouvaient leurs fameux documents secrets qu’Arazhis voulait d’elles. En un instant, elle se souvint du plan qu’il leur avait montré. Ariane était toute proche de la salle, ce n’était qu’un léger détour pour que ceux qui les avaient sauvés ne rebroussent pas chemin sur le fait de les aider.

Accélérant le pas, elle se faufila à travers les couloirs. Droite, gauche, puis droite et c’était la porte juste-

“Tous les terriens sont arrivés à Incep.”

En une fraction de seconde, Ariane s’arrêta avant qu’elle ne puisse être vue. Une raie de lumière sortant de la pièce qu’elle était censée fouiller, mais dont l’occupation semblait claire.

 

“Parfait, il ne nous reste plus qu’à retrouver ceux qui se sont échappés, ils ne sont pas loin, ce n’est qu’une question de temps avant qu’on les retrouve.”

 

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