Ysalis sentit une main s’enrouler autour de ses hanches.
- Monsieur, ma tunique est crème, dit-elle poliment.
- Je m’en fous. Crème ou bleue, peu m’importe. Tu es très jolie.
- Vous serez déçu, monsieur. Je n’ai reçu aucun enseignement.
- Te dépuceler ne sera pas pour me déplaire, ma chérie !
Ysalis frémit. Comment se sortir de ce pétrin ? C’était la première fois qu’un ailé s’intéressait à elle de cette manière. L’ailé attrapa son sein gauche et se mit à le malaxer. Ysalis grimaça. Elle avait grandi. Elle n’était plus une gamine. Son corps avait pris des formes. Logique qu’elle commençât à intéresser ces messieurs.
- Je ne suis pas consentante, insista Ysalis.
- Je te permets de hurler et de te débattre. Ça n’en sera que plus divertissant.
- Habitué du marché noir ? gronda Ysalis. Imaginez un instant que des rumeurs s’envolent jusqu’au général…
À ces mots, il la lâcha en frémissant. Ysalis se tourna légèrement vers lui, le transperçant du regard. Sa bouche se tordit dans un rictus méprisant.
- Ça sera ta parole contre la mienne, cracha-t-il.
- Oh mais je ne compte pas aller jusqu’au procès, rassurez-vous ! De simples rumeurs me suffiront.
- Et comment comptes-tu te faire entendre depuis ton étage, travailleuse ?
- Ma voix est relayée, assura Ysalis en souriant.
- Ysalis ? Un souci ? demanda Mathias en apparaissant à ses côtés.
- Je crois que le gentilhomme a saisi mon propos, susurra la jeune femme.
Le colonel se crispa avant de se détourner.
- Pas d’insolence, j’espère ! grogna Mathias.
- Rien de tel, Maître, assura Ysalis en fixant le colonel qui s’éloignait, furieux.
Des rumeurs couraient quant à l’auteur des cours et discours de Mathias. Des lecteurs attentifs avaient remarqué qu’ils s’étaient améliorés et surtout, que leur qualité augmentait avec le taux d’alcoolémie de Mathias, tout en proposant un style différent, pas audible pour des oreilles non entraînées mais l’université regorgeait de beaux esprits vifs.
Ysalis accompagnait Mathias dans toutes les réceptions, à domicile ou ailleurs. Les répliques bien tournées de la jeune femme avait attiré l’attention de certains érudits et l’usage de certaines tournures de style ne leur avait pas échappé.
Mathias se fichait des rumeurs. Il continuait son petit bonhomme de chemin. Il se murmurait qu’il serait le prochain directeur de l’université.
Ysalis servit Mathias et se faisant, elle remarqua qu’il portait sur elle un regard différent. Il regardait des zones habituellement neutres pour lui, comme s’il la découvrait soudainement. Il ne lui avait jamais caché ne pas la trouver laide et apprécier énormément son esprit. Ysalis cacha sa gêne. Le regard de Mathias se fit insistant. Ysalis fit comme si elle ne remarquait rien.
########################## »
- S’il te plaît, insista Othander. J’ai vraiment envie de te montrer quelque chose et je ne peux pas le faire ici. C’est trop petit.
- Et moi je déteste vraiment voler !
Othander était apparu ce soir-là porteur d’un harnais. Immédiatement, Ysalis avait tiqué. Il lui avait demandé de bien vouloir s’arrimer à lui pour un court vol. Évidemment, Ysalis avait refusé.
Othander fixa Ysalis d’un regard de chien battu. Ysalis sentit qu’elle craquait. Aucun mot ne fut nécessaire. Ysalis lui tourna le dos et les deux harnais furent assemblés.
- J’essayerai d’être le plus doux possible, promit Othander. Départ en chute libre ?
- Non, j’ai horreur de ça.
- Vraiment très doux, alors, en conclut Othander.
Il s’éleva, ses mouvements d’ailes à peine perceptibles. Il se mit à planer. Ysalis s’accrochait à lui. Malgré les années et les nombreux vols avec Mathias et les transporteurs, elle ne s’y faisait pas. Elle dut admettre qu’Othander fut vraiment très doux.
Il la déposa dans une grotte proche. De taille moyenne, une dizaine de torches l’illuminaient. Nul doute qu’Othander avait préparé l’endroit. Ysalis, libre de ses mouvements, fit un pas en avant et observa plus en avant la petite caverne. Othander lui avait dit vouloir lui montrer quelque chose. Ysalis avait beau scruter les lieux, elle ne voyait rien. Les parois ne montraient nul dessin et aucun contenant n’apparaissait.
Curieuse, elle se retourna vers son ami… pour le découvrir entièrement nu. Elle se figea, non pas par la vision de la nudité d’Othander, dont elle se fichait, mais par le tatouage qui couvrait l’intégralité de son épiderme. Les ailes déployées, il ressemblait à une toile d’araignée minutieuse.
Ysalis s’approcha et détailla chaque entrelacs, faisant le tour avec lenteur. L’œuvre d’art était parfaite. Ce qui n’était qu’une tache sur son poignet atteignait désormais sa taille finale. Ysalis n’ignorait pas le caractère intime et personnel du tatouage, normalement gardé secret.
Une fois qu’elle eut fait le tour complet du jeune homme qui n’avait pas bronché, elle admira cette fois son corps : ses larges épaules, ses abdominaux marqués, ses jambes solides, ses ailes longues et fines.
En vol, les ailes d’Othander apparaissaient noires mais grâce au contre-jour crée par les torches, la peau devenait transparente, faisant ressortir les entrelacs.
- Même tes ailes sont tatouées ! Ça a dû faire un mal de chien !
Ysalis ignorait totalement quel corps de métier nécessitait d’apposer une marque sur les ailes.
- Rien d’insurmontable, assura Othander. Tu peux toucher.
Ysalis s’approcha de l’aile gauche, la main tendue, effleurant la peau fine et tendue sans oser entrer en contact.
- Tu peux. Elle n’est pas faite en sucre, tu sais ! s’amusa Othander.
Ysalis posa la main sur l’aile douce et fraîche et ne put empêcher une larme de dévaler sa joue. Othander prit son visage entre ses mains et déposa sur les lèvres de la jeune femme un baiser, qu’elle lui rendit avec ferveur. Son cerveau pétilla. Son ventre se trouva rempli de papillons. Du nectar pur dévala ses veines. Son entrejambe la brûla.
Il replia ses ailes et coucha Ysalis dessus, lui faisant un lit doux au-dessus des pierres froides de la grotte. Il la couvrit de baisers et de caresses, prenant possession des seins, de la gorge, des bras. Ysalis enlaçait son amoureux, le respirait, s’enivrant de son parfum musqué et épicé.
Othander fit mine de retirer sa tunique à Ysalis. La jeune femme l’en empêcha.
- Je reste habillée, précisa-t-elle, et tu ne touches pas à mon dos.
- Si tu veux, répondit-il avant de reprendre ses caresses et ses baisers.
Ysalis remonta simplement le bas de sa tunique jusqu’à ses hanches, dévoilant son sexe brun poilu. Othander comprit l’invitation. Ysalis sentit son compagnon la remplir avec un plaisir indicible.
« Reproduction. Reproduction. Reproduction. »
La petite voix venait du fond d’elle-même. Elle se mit à trembler et finalement, lâcha l’affaire et accepta. L’orgasme la submergea.
- Putain ! Tu es hypersensible ! C’est un vrai plaisir ! savoura Othander.
Il reprit ses caresses et ses baisers, la limant plus fortement. Ysalis jouit une seconde fois et Othander la suivit peu après. Les yeux plongés dans ceux de son amant, Ysalis rit aux éclats.
- Merci du cadeau. Ça valait le déplacement. C’est vrai que la corniche est un peu petite pour faire ça.
Othander rit à son tour. Il roula à côté d’elle et elle plaça sa tête sur son torse, l’aile droite d’Othander lui servant toujours de couche.
- Tu vas devenir un assassin ? demanda Ysalis.
- Ce n’est pas la voie que j’ai choisi, indiqua Othander.
Ysalis le savait. Son tatouage n’était pas celui des assassins. Elle fut ravie de constater qu’il ne cherchait pas à lui mentir en se vantant.
- Soutien ? proposa-t-elle.
Elle ignorait totalement à quoi pouvait ressembler le tatouage d’un membre de l’arrière-garde.
- Non plus, s’amusa Othander.
Ysalis comprit qu’il ne comptait pas le lui dire. Ysalis respecta son désir de garder cette information pour lui et n’insista pas.
- En tout cas, toutes mes félicitations, monsieur le vingt-Fyier.
Othander sourit pleinement.
- Tu continueras à venir me voir ? demanda Ysalis d’une petite voix inquiète.
- Pourquoi ne le ferais-je ?
- Si tu n’es pas assassin, tu n’as plus aucune raison de sortir.
- En dehors de venir te voir, non, en effet, mais je trouve cette raison largement suffisante.
- Tu auras le droit de sortir ? s’étonna Ysalis.
- Aucune aile noire n’est en prison, indiqua Othander. Nous allons où nous voulons. C’est juste dangereux, c’est tout.
- Alors tu prends des risques pour moi, comprit Ysalis, malicieuse.
- Pas plus maintenant que durant ces sept dernières années.
Ysalis lui grimpa dessus et l’embrassa. Ils firent de nouveau l’amour puis Othander ramena Ysalis à la corniche. Elle avala son dîner puis ils se séparèrent après un long baiser passionné.
Une fois de retour sur la plateforme, Ysalis murmura :
- C’est marrant. Je vous aurais cru plus bavards. Pas de critique à formuler ? Pas de « quel blasphème » ! Non pas que vos insultes me manquent, au contraire ! Je suis juste surprise.
Aucun de nous n’avait jamais connu ça. Nous savourons tout en étant circonspects.
- Quoi donc ?
Papillon dans le ventre. Frustration. Impatience. Cœur qui bat. Pupilles dilatées. Attente. Espérance. Sautillements. Frénésie. Orgasme. Amour.
Ysalis comprit que Bramamm se faisait la représentante de tous les autres.
- Aucun de vous n’était jamais tombé amoureux, chuchota Ysalis.
Ce n’était que du sexe avec un partenaire désigné d’office, seulement pour la reproduction.
- Que j’ai accepté de laisser mon corps former un enfant ne vous dérange pas ?
Nous sommes indécis. Que feras-tu de cet enfant ? Les autres le tueront s’ils apprennent son existence. Mathias ne fera pas mieux. Yvan n’aura aucune raison de t’aider. Nous attendons de voir.
- Vous êtes totalement silencieux depuis des années. Pourquoi ?
Nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord. Certains pensent que ta vie est pourrie. D’autres qu’elle offre de très belles perspectives.
- Et toi ? Tu en penses quoi ? demanda Ysalis.
Je n’arrive pas à me décider alors j’attends de voir.
Ysalis soupira puis rejoignit sa couche dans le dortoir général. Pendant trois lunes, Othander et Ysalis firent l’amour chaque soir, souvent plusieurs fois, savourant cet amour torride. Après, ils bavardaient tendrement puis Ysalis mangeait avant de rejoindre le dortoir.
Ysalis se trouvait à l’étage de Mathias lorsque son ventre indiqua que le moment était venu. Elle se retint, souffrant atrocement mais finalement, parvint à patienter jusqu’au soir. Elle pondit entre quelques arbustes du jardin à l’étage des travailleuses puis rejoignit Othander. Elle ne lui dit rien. Elle ne pouvait pas. Elle n’y arrivait pas. Cela aurait entraîné bien trop de questions.
Mathias se montrait de plus en plus collant. Son regard ne la lâchait plus. Ses mains se posaient sur elle durant les vols, par ce qui aurait pu être du hasard mais Ysalis n’était pas dupe. Il profitait de sa proximité pour humer ses cheveux.
Ysalis comprit qu’il y avait un coup à jouer. Avait-elle envie de saisir cette opportunité ? Là était la question.
- Rien à dire ? Personne pour me donner un super conseil ?
Ce que tu prévoies de faire est dangereux, très dangereux. On ne se frotte pas à un rouge sans y risquer ses plumes.
- Nos ailes sont celles de chauve-souris, pas d’oiseaux ! gronda Ysalis.
C’était une expression, précisa inutilement Bramamm. Nous n’avons pas à te dire quoi faire. C’est ton choix. Aucun de nous ne peut t’encourager à risquer ta vie. Si tu veux t’accomplir, cela doit venir de toi. Nous préférerions que tu transmettes la connaissance avant mais ça semble râpé.
- Comment ça ?
Mathias ne va pas tenir encore longtemps. Il va te mettre dans sa couche, que tu le veuilles ou non.
Ysalis s’adossa contre la paroi de la montagne et écouta battre le cœur de la terre. Si elle allait jusqu’au bout, cela signifiait tourner le dos à Othander. Elle ne put empêcher des larmes de couler.
Elle se tourna vers son précieux, son âme, le résultat de cet amour incendiaire. L’esprit blessé, elle se rendit dans le bureau d’Yvan, se saisit d’une feuille vierge et traça de jolies lettres.
« Othander, mon amour. Dans le jardin de la plateforme des travailleuses, entre les racines du cyprès entouré de jacinthes, se trouve le fruit de notre amour. Je t’en supplie : prends en soin et si tu le peux, pardonne-moi. »
Ysalis plia la feuille en deux, sortit du bureau puis se rendit sur la corniche. Elle déposa en toute hâte le bout de papier sous une pierre lourde puis courut vers le réfectoire. Là, elle avala le contenu de son sac de nourriture fourni par Mathias. D’habitude, elle le dégustait avec Othander. Elle se souvint de la lune qui les observait et du petit garçon qui lui souriait.
Puis, elle revit l’homme tatoué, les ailes déployées, tellement beau, tellement fort, tellement puissant. La nourriture, couverte de larmes, offrit un goût salé désagréable. Ysalis rejoignit le dortoir et dormit.
Le lendemain, elle passa dans le jardin pour découvrir que son trésor avait disparu. Elle pria qu’il fut bien entre les mains d’Othander et de personne d’autre puis rejoignit l’esplanade.
- Tu es en retard, gronda le transporteur.
- Pardonnez-moi, répondit poliment Ysalis qui pensait « Va chier, connard ».
Le transporteur jeta un œil sur la main tremblante et sourit. Il savourait sa supériorité. Ysalis aurait tant voulu lui faire bouffer ses ailes ! Il l’amena dans un vol le plus brutal possible et partit vite vers sa course suivante. Ysalis rejoignit Mathias dans son bureau, se mettant sagement à genoux. Comme d’habitude un jour de repos, il requit un bain et de la lecture. Ysalis agit comme demandé, à ceci près qu’elle modifia sa position, oh pas beaucoup, juste assez pour que sa tunique remonte un peu plus que d’habitude. Sa bretelle droite tombait malencontreusement et Ysalis ne daignait la remettre qu’à chaque changement de page.
Elle se pencha bien plus que nécessaire pour servir la boisson et fit tomber une serviette au sol, l’obligeant à lever bien haut le cul pour la ramasser.
Ysalis avait pu observer pendant des années les travailleuses du sexe œuvrer. Bien que n’ayant jamais été formée à cet art sensuel, elle avait des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Mathias n’y fut pas insensible. Son pagne se déformait sous l’effet de l’érection qui le saisissait.
Lorsque le crépuscule arriva, Ysalis fit en sorte de se trouver au bord de la plateforme, observant avec bonheur le ciel se couvrir d’orange et de rose. Mathias l’y rejoignit.
- Tu n’as pas le vertige ? demanda-t-il.
- Non, assura Ysalis.
- Mais tu n’aimes pas voler.
Elle ne répondit rien.
- Tu ne portes pas ton harnais ? s’étonna-t-il.
- Non, confirma Ysalis avant de se tourner vers lui.
Elle le mata ostensiblement. Il était vieux, certes, au moins trois fois plus âgé qu’elle, mais il prenait soin de lui. Torse nu, pas un gramme de graisse ne transparaissait. Une odeur boisée le suivait partout, très différente de celle d’Othander mais pas désagréable non plus. Ysalis pourrait s’y faire, sans aucun doute. Ça n’était pas pire que se reproduire par devoir avec un partenaire choisi pour son éloignement génétique.
Elle se mordit la lèvre inférieure. Comme si cela fut un signal secret, Mathias attrapa Ysalis par le poignet et l’amena vers sa chambre. Ysalis se laissa volontiers faire. La porte coulissante refermée, Ysalis murmura :
- Accepteriez-vous de déployer vos ailes, s’il vous plaît ?
Aussi grandes que celles d’Othander, constata Ysalis. Seule la couleur – et l’absence de tatouage – différait. Elle se sentit mouiller à leur seule observation. Putain qu’elle aimait les voir.
- Tu veux les toucher ? proposa Mathias.
Si elle le faisait, Ysalis ne répondrait plus de rien, ce qui était précisément le but. Elle s’avança et Mathias la laissa faire. Elle caressa la peau fine tandis que Mathias se plaça derrière elle pour écarter ses longs cheveux bruns afin de déposer de doux bisous sur sa nuque. Ses mains se posèrent sur ses hanches avant de remonter vers les seins.
Ysalis gémit, imitant ainsi les travailleuses du sexe, surjouant son plaisir afin de plaire à son partenaire. Mathias fondit sur les seins. Ysalis se retourna et poussa doucement Mathias sur l’immense lit molletonné. Ysalis le chevaucha et le propriétaire des lieux ne cacha pas son plaisir.
Il tenta de retirer une bretelle de la tunique. Ysalis la remit en place élégamment, mine de rien, tout en remuant des hanches sur le pagne de l’ailé. Le chibre formait un bâton dur. Ysalis avait intérêt à ne pas le frustrer plus longtemps ou il allait exploser sur les draps.
Mathias tenta encore de retirer la bretelle. Ysalis la remit en place et dégagea le pagne, soulevant les reins pour permettre à l’union de se produire. Avant que cela ne puisse se concrétiser, Mathias la renversa d’un geste rapide qui prit Ysalis par surprise. Quelle force ! Il arracha la tunique qui lui résistait et entreprit de fondre sur les seins dégagés, léchant les aréoles, suçotant les tétons. Ses mains remplacèrent sa bouche tandis que sa langue venait goûter son ventre pour descendre avec un objectif clair. Il s’arrêta net avant de l’avoir atteint pour se reculer un peu et observer, abasourdi, le ventre d’Ysalis.
La jeune femme frémit avant de se mettre à trembler. Le moment était venu. C’était pile, ou face. Qu’en conclurait Mathias ? Comment réagirait-il ? Le cœur d’Ysalis battit à mille à l’heure tandis que sa gorge se serrait.