Chapitre 13

Notes de l’auteur : ⚠️ Chapitre sensible
Ce chapitre contient une scène de meurtre particulièrement brutale, ainsi que du langage insultant et une grande détresse physique. Lecture réservée à un public averti.

Trois années plus tard, j’étudiais à l’université en psychologie. Je voulais pouvoir aider les jeunes qui — comme moi — étaient perdus et fuyaient dans les divertissements dévastateurs. J’avais même réussi à apprendre l’arabe et le Coran — avec le soutien d’Allah puis de mon coach personnel Nawel. En plus, je m’étais mariée avec le grand frère de Nawel du doux nom d’Abdelhamid. Nous avions même eu un enfant, une petite fille : Safiyya. Bref, Allah m’avait accordé de nombreux bienfaits. Quand je pouvais, je m’efforçais même d’aider à la mosquée, avec les petits enfants, et j’accompagnais de nouveaux convertis. En somme, j’étais libre de ce bas-monde ainsi que de ses illusions, et heureuse en Allah. 

Un soir, je reçus un message intrigant. C’était Lucie : je ne l’avais pas vu depuis longtemps. Elle me demanda de lui rendre visite d’urgence dans un coin de campagne. Mon époux et moi confiâmes notre enfant à Nawel avant de prendre la route. Sur le chemin, mon cœur battait : que voulait-elle me dire ? 

Arrivée sur les lieux, elle était là. 

— Ça fait longtemps, me dit-elle

— À qui le dis-tu, répondis-je

— C’est ton mec ? Dis-lui d’attendre, on va marcher, on doit parler

Alors, nous nous mîmes à marcher, dans le plus grand des silences. Je voulus rompre la gêne mais elle me devança. 

— Écoute « Maryam », tu m’as échappé peut-être, mais je n’allais quand même pas te laisser t’en sortir sans rien faire !

— Mais de quoi tu parles ?

Aussitôt, plusieurs hommes sortirent des buissons et me plaquèrent au sol. Lucie me dit : « Encore une fois, ton Dieu t’a abandonné. Attachez-la à un arbre et versez l’essence sur elle ». Je me débattais comme je pouvais, mais ces hommes étaient beaucoup trop forts pour moi. Lucie me regardais dans les yeux, avant de mettre le feu à une allumette. « Adieu, la Sainte Salope », me dit-elle avant de jeter l’allumette sur moi. 

Le feu consumait ma chair avec une telle intensité, ma souffrance était indescriptible. Je me sentais fondre et mon corps était en pleine frénésie. J’entendais les rires de Lucie qui s’éloignait avec ses hommes. C’en était fini de moi. 

Cependant, cette fois-ci, je ne pensais pas que Dieu m’avait abandonnée. Non : Dieu m’éprouvait. Mourir brûlé revenait à mourir en martyr : Dieu m’accordait un moyen majestueux de Le rejoindre. Cela apaisa mes douleurs et mes souffrances : j’étais heureuse et sereine. Je me mis à réciter des versets du Coran, notamment ceux de la sourate 36 — ma sourate préférée, surtout le début. 

J’implorais Allah en ces termes : « Seigneur, fais que ce feu qui me consume brûle aussi mes péchés, et protège-moi contre le Feu de l’Enfer ». J’évoquais Allah et je L’invoquais, sans jamais perdre une once d’amour envers Lui. Quand je sentis que l’Ange de la Mort était sur le point de venir prendre mon âme, j’invoquai pour mon époux, ma fille, Nawel, Lucie, mon frère et les musulmans, puis je récitai la shahada avant de fermer les yeux. Certes, j’avais profondément peur à cause de mes péchés, mais j’avais grand espoir en mon Seigneur Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux. 

 

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Plume_jasmin
Posté le 23/07/2025
Mais quoi ???!!

Je ne m'attendais pas du tout à ça !! Mon dieux ! C'est vraiment Intense !
Je suis triste qu'elle n'ait pas pu continuer sa nouvelle vie plus longtemps mais d'un autre côté c'est un bonheur de retourner vers son seigneur. Car toute chose lui reviendra un jour.
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