Rena était remontée dans le hall principal du Q.G. Elle attendait patiemment que les futures recrues s'évadent de leur cellule. Au bout de sept minutes, une fille fit son apparition. Deux minutes plus tard, elle fut rejointe par une autre de ses camarades. Il restait à peine une minute. Rena était un peu déçue de ne pas voir le jeune loup-garou. Elle allait annoncer la fin du temps imparti lorsque le loup en question apparut, tout essoufflé, dans l'embrasure de la porte.
— Désolé, je me suis perdu, s'excusa-t-il en haletant, la langue pendante et les mains sur les genoux.
— Comment as-tu pu te perdre ? Le chemin est on ne peut plus direct.
— Je sais, mais il y avait ce drôle d'escalier, puis après, il y a eu un bruit étrange, puis une lueur qui... Enfin, bref, voilà quoi ! Mais je suis dans les temps, hein ?
— Oui, c'est bon, le rassura Rena.
— Cool ! s'exclama-t-il avec un grand sourire.
La vice-capitaine leur donna la permission de se reposer le temps de descendre libérer ceux qui n'avaient pas réussi à s'évader à temps. De même qu'au terme de la première épreuve, elle les dirigea vers l'infirmerie puis vers la bibliothèque où se trouvait Kero. Il fallait qu'elle pense à le remercier pour son aide, car à cause d'elle, il devait crouler sous la paperasse.
***
Rena avait invité les trois derniers candidats à la suivre dans la salle commune des Ombres pour l'épreuve finale. Les deux filles affichaient un regard déterminé ; elles devaient sans doute se dire que puisqu'elles étaient arrivées jusque-là, elles iraient jusqu'au bout. Quant au garçon, il semblait être impatient de commencer la troisième et dernière épreuve.
— Puisque vous n'êtes plus que trois, je vais vous demander de vous présenter brièvement. Nom, race, et vos attentes et ambitions concernant la garde, annonça Rena en leur faisant face.
Une fille aux longs cheveux noirs s'avança. Elle avait de grands yeux marron et son visage allongé avait quelque chose de chevalin. Elle n'était pas très jolie, mais elle n'était pas d'une laideur repoussante non plus.
— Je m'appelle Sigrid O'hara, je suis une kelpie, et mon rêve est d'épouser le seigneur Nevra et passer le restant de mes jours à ses côtés ! déclara-t-elle avec passion.
— Seigneur Nevra... s'étouffa Rena en réprimant un violent fou rire.
Sigrid la regarda sans sourciller. Elle ne semblait pas éprouver la moindre gêne et son expression était terriblement sérieuse, ce qui rendait la situation encore plus comique. D'un geste de la main impatient, Rena fit signe de passer au suivant.
— Je m'appelle Thanë Aerin'nediell, je suis une elfe, et mon rêve c'est de... euh... eh bien, d'av... mes sent... au cap... vra, murmura-t-elle d'une toute petite voix en bafouillant et en se tordant nerveusement les mains, visiblement embarrassée par son propre fantasme avoué à demi-mot.
La yôkai n'avait pas tout compris, mais elle saisissait l'idée générale. Une fois de plus, il n'y en avait que pour Nevra. Rena passa au candidat suivant en poussant un soupir irrité. C'était au tour de l'unique garçon du groupe. Avec lui, elle aurait peut-être une chance d'entendre parler d'autres choses que du séduisant vampire et son excédante popularité.
— Moi, c'est Chrome ! Chrome Vassili. Je suis un loup-garou ! Un loup hein, pas un chien ! Et, bah, en fait, à la base, je voulais faire mon apprentissage chez les Obsidiens, mais y avait plus de place, avoua-t-il en se grattant la joue nerveusement. Mais en fait c'est plutôt cool ici ! J'ai envie d'apprendre plein de choses, genre le truc que vous faites avec vos yeux là et la glace et tout, c'était trop bien !
— Tu ne peux pas apprendre à faire ça, lui répondit Rena qui se sentait flattée malgré elle. C'est un attribut lié à ma race, c'est inné.
— Oh... fit Chrome, les oreilles pendantes de déception.
— Mais je suppose que tu pourrais apprendre quelques sorts de glace, ils sont moins puissants, mais tout aussi utiles, le rassura-t-elle avec un sourire bienveillant.
— Super ! J'ai hâte ! s'exclama Chrome.
— Enfin, ça, c'est si tu réussis la dernière épreuve, lui rappela Rena en retrouvant son air sévère.
***
Rena leur expliqua ce qu'elle attendait d'eux. Elle allait les affronter en duel chacun à leur tour. S'ils arrivaient à la désarmer ou à lui infliger une blessure, aussi légère soit-elle, ils réussiraient l'épreuve et intégreraient donc directement la garde en tant que nouvelles recrues.
— Vous aurez un poignard comme seule arme. Chaque duel durera cinq minutes maximum, si à la fin du temps imparti vous ne m'avez pas désarmée ou blessée, vous serez éliminés. Sigrid, tu vas passer la première.
La jeune fille acquiesça d'un signe de la tête. Elle prit le poignard que lui tendait Rena. Elle le tenait fermement dans sa main droite. Elles se placèrent au centre de la pièce, puis Rena dégaina son katana et se mit en position de défense. Une expression passagère d'inquiétude assombrit le visage de Sigrid, mais elle retrouva vite sa détermination. Elle serra son poignard et se rua sur Rena.
Cette dernière se contenta de faire un pas sur le côté pour éviter la lame qui fendit l'air avec maladresse. Sigrid était vive, elle pivota avec agilité pour lancer une nouvelle attaque, mais ses gestes manquaient de précision, elle tenait mal son poignard, et sa garde était ouverte. Elle avait beau attaquer, encore et encore, Rena esquivait tous ses coups sans effort.
***
Les cinq minutes s'étaient écoulées, et Sigrid, à bout de souffle, s'avoua vaincue. Ce fut au tour de Thanë, mais elle n'avait pas l'air très motivée. Elle se tordait nerveusement les mains.
— Un problème ? demanda la vice-capitaine.
— Je ne comprends pas pourquoi on doit faire ça, finit-elle par dire. Les missions ne sont pas aussi dangereuses que ça. La plupart du temps, il s'agit juste de retrouver des familiers égarés ou de faire de la reconnaissance. Pourquoi est-ce qu'on devrait savoir se battre comme ça ? Le royaume est uni et en paix, ce n'est pas comme si on devait affronter des armées ennemies.
Rena s'avança calmement vers elle, leva son katana et pointa le bout de la lame vers la gorge de la jeune elfe. Celle-ci baissa les yeux vers la lame, apeurée.
— Si demain la personne en qui tu avais le plus confiance levait ainsi son arme contre toi avec l'intention de te tuer, qu'est-ce que tu ferais ?
— Je... ça n'arriverait pas, répliqua-t-elle sans grande conviction.
— Tout peut arriver, et tu dois être prête à affronter n'importe quelle situation, même les plus douloureuses.
— Mais je ne veux faire de mal à personne, protesta-t-elle plaintivement, je ne veux tuer personne.
— Dans ce cas, tu n'as pas ta place dans la garde de l'Ombre.
Thanë avait les larmes aux yeux. Elle leva un regard suppliant vers la yôkai de glace, mais celle-ci restait campée sur ses positions. Elle ne ferait pas exception à la règle.
— Ce n'est pas moi qui ai inventé ces épreuves, lui expliqua-t-elle. Si elles existent, c'est pour une bonne raison.
Thanë comprenait, mais elle ne pouvait pas répondre aux exigences de la garde. C'était contraire à ses principes et à ses convictions personnelles. Elle préférait abandonner.
***
Il ne restait plus que Chrome. Rena lui tendit un poignard qu'il refusa de prendre en secouant la tête.
— Je préfère me battre avec ça, dit-il en montrant ses griffes acérées.
— Comme tu veux, acquiesça Rena en rangeant le poignard.
Elle eut à peine le temps de se mettre en position que Chrome avait déjà lancé son attaque. Il était rapide et la vivacité de ses coups de griffes avait pris Rena au dépourvu. Si elle avait essayé de le tuer, elle aurait pu dominer le combat, mais elle avait choisi de rester sur la défensive.
Le garçon s'était téléporté dans son dos, mais elle l'avait senti venir. Elle pivota sur ses appuis au moment où il réapparaissait pour éviter son coup de griffe. C'est alors que le loup-garou fit quelque chose d'aussi dangereux qu'imprévisible. Il saisit la lame du katana à pleine main, et, ignorant l'acier froid qui pénétrait dans la chair de sa paume, il enfonça ses griffes tranchantes dans le poignet de son adversaire. Rena lâcha son sabre sous l'effet de la surprise et de la douleur.
— Hé hé ! J'ai gagné ! exulta-t-il avec un sourire carnassier.
Fou de joie, il ignora complètement sa main sévèrement entaillée qui saignait abondamment. Rena était tellement surprise qu'elle en oublia presque la douleur qui lancinait son propre poignet ensanglanté. Elle le dévisagea de longues minutes. Malgré son jeune âge, il avait un potentiel indéniable et un avenir prometteur au sein de la garde. Cette attaque sournoise était digne d'un gardien de l'Ombre. Elle avait hâte de voir ce qu'il allait devenir avec un bon mentor pour canaliser toute cette énergie débordante.
— Bravo ! Tu as passé le test avec succès, tu es désormais un membre à part entière de la garde de l'Ombre. Kero s'occupera des formalités avec l'Académie pour valider ton diplôme et organiser ton transfert dans la Garde.
Chrome était aux anges.
— Alors c'est quoi ma première mission ? demanda-t-il avidement.
— D'aller faire soigner ta main à l'infirmerie. Je vais t'accompagner, j'en ai besoin aussi, lui dit-elle avec un sourire en levant son poignet couvert de sang.
— Ah, oui, désolé pour ça, s'excusa Chrome, gêné, en se grattant le dessus de la tête. Je me suis un peu laissé emporter dans le feu de l'action.
— Tu as de bons réflexes et un bon instinct, mais tu devrais être plus prudent. Si ça avait été quelqu'un d'autre, tu aurais déjà perdu la moitié de ta main à l'heure qu'il est.
— C'est vrai, je n'ai pas vraiment réfléchi sur le coup, admit le jeune garçon avec un petit rire coupable.
Rena avait mis son imprudence sur le compte de la jeunesse. Il avait encore beaucoup à apprendre, mais c'était un élément prometteur. Il avait un potentiel indéniable et la jeune femme songeait même à faire de ce jeune prodige son disciple. Elle ne savait pas si elle ferait un bon mentor, mais elle s'était prise d'affection pour le loup-garou. Elle admirait sa hardiesse et sa vivacité d'esprit.
La gardienne avait gardé cette idée pour elle. Elle ne voulait pas que Chrome s'emballe pour rien. Ce n'était encore qu'un projet en germination, et elle ne savait même pas si elle pouvait se permettre de prendre une nouvelle recrue sous son aile avec tout ce qu'elle avait déjà à faire. Elle préférait attendre un peu avant de lui en faire part. Elle voulait d'abord voir comment il s'intégrait à la Garde avant de lui proposer de superviser elle-même sa formation.
***
Après un détour par l'infirmerie, Rena s'était rendue dans le bureau de Nevra pour lui communiquer les résultats de l'examen. Lorsqu'elle entra, il était assis à son bureau, pensif, sa plume suspendue dans les airs, un morceau de parchemin étalé devant lui. C'était bien la première fois que la yôkai voyait Nevra en train de travailler sérieusement.
— Alors, ça avance ce discours ? lui demanda-t-elle.
— Pas vraiment... ça manque de quelque chose... D'impact peut-être? médita-t-il avec un geste vague de la main. Étant donné les récents événements, j'aimerais faire passer un message rassembleur et unificateur, mais je crains que mes capacités d'orateur ne soient pas à la hauteur de la tâche.
— Peut-être que tu devrais faire moins attention à la forme et te concentrer davantage sur le fond, lui suggéra-t-elle.
— Oui, tu as peut-être raison... Et sinon, ces épreuves, ça s'est bien passé ? Tu leur en as fait baver ? demanda-t-il en posant sa plume et en s'appuyant contre le dossier de sa chaise.
— Ne m'en parle pas... elles m'ont épuisée ! soupira Rena en s'asseyant au coin du bureau de son ami. Je ne comprends vraiment pas tout ce foin qu'elles font autour de toi...
— Tu ne serais pas un peu jalouse par hasard ? plaisanta Nevra avec un sourire en coin.
— Et puis quoi encore ! s'offusqua son amie en lui faisant les gros yeux. T'es quand même gonflé de m'avoir refilé une tâche aussi ingrate. Tu aurais pu t'occuper de ton propre bazar !
— Si ça avait été moi, ça n'aurait pas été aussi efficace, répliqua-t-il, en vil flagorneur qu'il était. J'étais sûr que tu ferais un bien meilleur boulot que moi.
— Dis plutôt que tu ne voulais pas perdre ta réputation ! rétorqua-t-elle en lui jetant un regard de travers.
— Il y a un peu de ça aussi, je l'avoue ! Et sinon, quelqu'un a réussi à se qualifier ?
— Oui, un garçon nommé Chrome.
— Il y avait un garçon ? s'exclama Nevra avec surprise.
— Je ne l'ai pas remarqué tout de suite non plus, si ça peut te rassurer.
— Et alors, il est doué ?
— Assez, affirma-t-elle en lui montrant les bandages sur son poignet. Je trouve qu'il te ressemble beaucoup.
— Vraiment ? Je pensais pourtant que j'étais unique, répondit le vampire en esquissant une moue vexée.
— Il m'a vraiment surprise. Il est à peine plus âgé que nous lorsqu'on est entré dans la garde, mais il en a sous le pied.
— Ah, là, là... que de bons souvenirs ! fit Nevra avec nostalgie.
— Parce que t'appelles ça des bons souvenirs toi ? Je ne sais pas combien de fois j'ai cru mourir.
— C'est justement ça qui était bien ! Heureusement que j'étais là pour te sauver à chaque fois. Par contre, ce n'était pas très sympathique de ta part de t'évader en moins de cinq minutes, et de m'abandonner comme une vieille chaussette.
— On se serait fait éliminer si je t'avais aidé, et puis ce n'est pas de ma faute si tu es arrivé au dernier moment parce que t'étais parti te perdre je ne sais où.
— Je me devais de porter secours à une jeune demoiselle en détresse, clama Nevra en portant la main à son cœur.
— Ben voyons, seigneur Nevra dans toute sa splendeur, ricana la yôkai en lui jetant un regard moqueur.
— Enfin, le plus effrayant dans tout ça, c'était quand même Rurik.
— Hm... c'est vrai qu'il nous en a fait voir de toutes les couleurs, finit par dire Rena après un léger silence.
Elle ne s'attendait pas à ce que son ami prononce le nom de leur ancien capitaine de garde. Cette évocation du passé avait dû raviver d'autres souvenirs plus douloureux chez lui. Son regard inquiet qui n'avait pas échappé au vampire.
— Ne me regarde pas avec ces yeux de Corko mouillé, je vais bien, la rassura-t-il en forçant un sourire assuré.
— Si tu le dis.
— Oh ! D'ailleurs, tu sais ce que Ykhar m'a ramené ?
— Non, quoi donc ?
— Ça ! fit-il en sortant un livre du tiroir de son bureau. Le troisième tome de ma saga favorite !
— Il y a encore une suite à ce navet ? s'étonna Rena, dépitée. Ça ne se terminera donc jamais ?
— Tu dis ça, mais tu ne les as même pas lus ! protesta Nevra, un peu blessé par sa remarque dédaigneuse.
— Je n'y tiens pas particulièrement. De toute façon, je n'ai pas le temps de lire à cause de toi et de tes bêtises.
***
La jeune femme avait regagné sa chambre pour s'offrir un repos bien mérité. Elle fut réveillée par Ezarel qui toquait à sa porte. Il voulait faire une balade dans les jardins du Q.G. Il était épuisé après avoir passé la journée enfermé dans son laboratoire. Il avait besoin de prendre l'air. Pendant qu'ils déambulaient sans but précis, Rena lui racontait sa propre journée.
— À ce sujet, j'ai croisé des filles en larmes qui te traitaient de, je cite : « démon tyrannique venu tout droit des enfers ». Il y avait aussi « monstre sans cœur » et « psychopathe sanguinaire ». Je l'aime bien celui-là ! J'ai aussi entendu « sorciè-
— C'est bon, Ezarel ! l'interrompit Rena en levant une main. J'ai compris, pas besoin de me faire la liste.
— À ta place, je serais honoré. Ça prouve que tu as accompli ta mission à la perfection !
— Ce n'était pas le but, Ezarel... soupira Rena, exaspérée.
— Ah bon ? fit l'elfe en se tenant le menton, l'air faussement songeur. Je pensais pourtant que tu cherchais à les torturer à mort pour les dégoûter du métier de gardien.
— Espèce de sadique, va ! répliqua-t-elle avec un sourire amusé en lui donnant un coup de poing affectueux dans le bras.
— Par l'Oracle ! Comment oses-tu traiter mon elfique personne avec tant de violence ? s'écria Ezarel en prenant un air outré.
— N'importe quoi...
— Mon Bériflore d'amour n'est pas très tendre avec moi ce soir, se lamenta Ezarel en faisant mine d'essuyer une larme.
— Ne m'appelle pas comme ça, enfin !
— Tu préfères Bérichou ? Ou peut-être Bérinette ?
Rena leva les yeux au ciel. Son amant lui offrit un sourire taquin avant de la prendre dans ses bras pour la serrer fort contre lui.
— T'es vraiment insupportable ! soupira sa compagne tout en se laissant aller à son étreinte amoureuse.
— Tu ne m'aimerais pas autant si ce n'était pas le cas ! répliqua-t-il avec un grand sourire en déposant un baiser espiègle sur son front.
— T'iras dormir tout seul dans ta chambre ce soir, bougonna-t-elle en pinçant les lèvres.
— Comment ça ? Je ne veux pas dormir tout seul moi, c'est trop triste. Qu'est-ce que je vais faire sans tes ronflements ?
— Grrr...
— Et tes grognements ! J'ai failli oublier tes grognements, ajouta-t-il en riant.
***
Rena avait capitulé. Elle ne pouvait pas rivaliser avec Ezarel quand il était comme ça. Elle leva les yeux vers lui. Elle plongea son regard dans le sien. Elle avait toujours trouvé le regard de l'elfe hypnotique, sans doute à cause de ses magnifiques yeux turquoise. Elle ne se lassait jamais de les contempler. Elle avait la sensation qu'elle pouvait s'y noyer, mais sa voix l'avait ramenée à la surface.
— Si tu continues à me faire les yeux doux comme ça, je ne vais pas avoir la patience d'attendre qu'on rentre, murmura-t-il en se penchant pour l'embrasser avec ardeur.
Ses mains glissaient dans son dos tandis que ses lèvres dévoraient son cou. Rena savourait les baisers et les caresses voluptueuses de l'Absynthe. Ils en avaient oublié qu'ils se trouvaient dehors, en plein milieu des jardins, à la vue de tous.
Un raclement de gorge discret les avait ramenés à la raison. Le gardien qui faisait son tour de ronde leur jeta un regard de travers. Rena s'excusa d'un signe de tête en lui offrant un sourire gêné, et les deux amants s'empressèrent de retrouver l'intimité de leur chambre.
Rena était fourbue, toute la fatigue accumulée au cours de la journée lui était retombée dessus d'un coup. Ezarel lui avait préparé une tisane délassante à base de plantes médicinales. Il avait mis une généreuse dose de miel dedans — pour son goût personnel, disait-il — mais le goût sucré était revigorant.
Rena sirotait son breuvage tout en conversant avec son compagnon, mais elle sentait le sommeil la gagner. Elle s'était glissée sous les draps en poussant un soupir d'aise. À peine sa tête avait-elle touché l'oreiller qu'elle dormait à poings fermés.
***
Ezarel contemplait son visage endormi tout en écoutant ses ronflements légers. Il caressa doucement sa joue, puis déposa un baiser sur son front avant d'éteindre la lumière. Un bras passé autour de sa taille, confortablement blotti contre l'élu de son cœur, il la rejoignit bien vite au pays des songes.
Ce n'était que la deuxième nuit qu'il passait avec elle, mais il n'imaginait pas que les choses puissent en être autrement. Il s'était habitué à sa présence. Elle lui faisait du bien. C'était comme si elle avait toujours été là, comme si elle avait toujours fait partie de sa vie. Il ne s'imaginait pas l'avenir sans Rena.
J'adore le chapitre. Ezrael s'y prend comme une patate mais visiblement c'est le truc de Rena.
La popularité de Nevra est incroyable. Ça m'aurait bien fait marrer que le loup garou soit lui aussi en crush, mais Nevra ne peut pas attirer la terre entière mdr.
J'avoue que l'épreuve finale est abusé. Ils sont un poignard contre un katana. Bon, ça reste un contexte non réaliste. C'est fortement possible de s'en sortir quand-même. Après avoir survécu à l'enfer, cet homme est prêt à tous. Gagner le respect de Rena, c'est incroyablement incroyable
Oui, elle apprécie son petit côté maladroit / innocent. Faut dire que ça change de Nevra qui est level 100 en séduction. x)
Après, sur le terrain, tu peux même te retrouver désarmé face à un adversaire avec un katana. La force des Ombres c'est d'être versatiles, rusés et de pouvoir retourner des situations défavorables à leur avantage.
D'un autre côté, les réflexions des recrues sur les fonctions de la garde de l'Ombre me rappelle exactement les motifs des dissidents de Rurik. Ils ont raison, en fait. La garde de l'Ombre a perdu de sa prestance et s'est éloignée de son véritable but (même si effectivement, le royaume est en paix (enfin bof bof, j'oublie pas Necro !)
J'espère que Rena va être la mentor de Chrome. Ce p'tit loup est déjà attachant et c'est vrai que son attitude peut faire penser à Nevra. Mais je suis assez curieux de ce que tout cela va donner.
Décidément, Ezarel et Rena sont toujours aussi mignons ensemble. J'adore le running-gag de Bériflore. Je trouve que Ezarel est plus confiant dans la démonstration de ses sentiments, c'est sympa de voir leur relation évoluer ahah
Après dans l'arc sur son passé avec Rena, on comprend aussi comment et pourquoi il est devenu comme ça, et ce que ça cache vraiment.
C'est pour ça qu'il a envoyé Rena se charger de la mission, il s'est dit que ça allait les refroidir et leur mettre un peu plomb dans la tête. x) Je pense que les recrues ne sont pas là que pour Nevra non plus, ça reste des gardiennes en formation, elles veulent quand même faire leurs preuves, mais si en plus elles peuvent s'attirer les faveurs du capitaine, c'est mieux.
Mais on parle de gamines qui ont encore que entre 16 et 20 ans, elles sont pas forcément très futées.
Effectivement, la paix a tendance à "endormir" et "ramollir" les gens qui s'imaginent pas d'ailleurs devoir faire face à une situation vraiment tragique ou dangereuse. Là au pire c'est gérer un voleur, des contrebandiers, des trafics louches, mais c'est de la criminalité de base. La guerre ou les conflits armés ça n'existe plus depuis longtemps, beaucoup n'ont jamais connu de période vraiment sombre (contrairement à Rena et Nevra qui eux ont déjà été confrontés à des situations plus difficiles).
Après vouloir foutre la merde parce que la paix c'est chiant, c'est pas non plus ouf quoi, mais Rurik c'était vraiment ça, c'était trop calme pour lui, et il avait l'impression que sa vie perdait son sens sans chaos ni violence.
Necro avec lui faut s'attendre à tout, surtout au pire. xD
Contente que l'évolution de leur relation te plaise ! Je me fierais pas trop à l'apparente confiance d'Ezarel, mais bon. x)
Et merci de prendre le temps de commenter en laissant toutes tes impressions, c'est vraiment sympa à lire et ça rend l'expérience plus enrichissante ! ^^