Chapitre 13 : L'alliance [1/2]

Notes de l’auteur : [Chapitre relu]

Très tôt le lendemain matin, Amélia se glissa discrètement au dehors. Elle repassa par le salon secret de Marigold et s’en alla dans les rues encore endormies de Riverfield.

Quand le soleil baigna la ville de ses premiers rayons, la sorcière atteignit le Quartier des Sylphes qu’elle traversa rapidement et sans encombre. Aucun courant d’air ne vint la ralentir, pas même une brise. Tout le monde dormait encore à point fermé.

Quelques instants plus tard, elle arriva aux abords du Quartier des Fées.

Cette fois, elle n’hésita pas et marcha d’un bon pas en direction de la rue des Cauchemars. Mais, une fois en face de celle-ci, la jeune fille mit un point d’honneur à ne pas y remettre ne serait-ce qu’un orteil. À la place, et suivant attentivement le plan qu’elle avait mémorisé, elle bifurqua dans d’autres petites rues plus bruyantes, prenant grand soin de cacher son visage sous son capuchon.

Il lui semblait que la maison qu’elle cherchait se trouvait rue des Étincelles, mais elle n’était pas sûre, en arrivant devant la rue animée, que passer par celle des Merveilles soit une très bonne idée. Cette dernière était un repaire d’alcoolique et de pervers. Pour la traverser, Amélia dut passer devant nombre de bordels bruyants, évitant les ivrognes qui tanguaient en sortant des bars et bistros avoisinants. Des relents de vomi, d’alcool et de sucre lui brûlèrent les yeux et les narines. De plus en plus incommodée, Amélia finit par plaquer une main sur son visage. Elle avait la nausée.

Au bout de quelques longues minutes de marches, ponctuées d’appels et de commentaires obscènes, l’adolescente quitta enfin la rue des Merveilles. Avec un soupir de soulagement, elle retrouva le silence des venelles désertes.

– Il n’y a vraiment rien de merveilleux dans cette rue, grimaça la sorcière en jetant un dernier regard en arrière.

Puis Amélia se détourna et réfléchit un instant, faisant le point sur sa position. Après la rue des Merveilles, traverser celle des Gourmandises, énuméra-t-elle. Puis arrivée à la Place des Miracles, tourner à droite pour entrer dans la rue des Étincelles.

– Bien, se dit-elle en rajustant sa capuche. Maintenant, en avant…

La rue des Gourmandises se révéla plus silencieuse encore que le reste du quartier. Une délicieuse odeur de pain d’épice et de muffin aux framboises embaumait l’air. Amélia en eut l’eau à la bouche et sentit presque aussitôt son estomac gargouiller. En regardant plus attentivement, elle put se rendre compte du nombre de petites pâtisseries et autres boutiques aux fumets alléchant. Mais, malgré l’odeur entêtante qui flottait autour d’elle, aucun magasin n’était ouvert. Des planches barricadaient certaines devantures, tandis que d’autres, poussiéreuses et aux vitres brisées, semblaient simplement à l’abandon.

La rue, comme les commerces, paraissait déserte. Mais, si on tendait l’oreille, on pouvait entendre le léger murmure des travailleurs illégaux qui devaient s’afférer en silence aux fourneaux. Les fées n’ont pas le droit de tenir de commerce, se rappela soudain Amélia en regardant la vieille enseigne d’un salon de thé. Tout se fait sous le manteau ici

Amélia pouvait sentir les gens s’immobiliser derrière les murs des boutiques à chacun de ses pas. Discrétion oblige.

La sorcière se sentit plus abattue encore. Une bouffée de culpabilité la prit à la gorge en se souvenant de cette consternante bataille de nourriture qui l’avait tant fait sourire la veille. Quand elle pensait qu’ici, non seulement un biscuit devait coûter une fortune, mais qu’en plus ils étaient préparés clandestinement…

Quelle honte…

Amélia accéléra le pas. Mieux valait ne pas traîner. Plus vite elle rejoindrait la Place des Miracles, plus vite ces cuisiniers de l’ombres pourraient reprendre leur besogne. La jeune fille en avait mal au ventre.

 

***

 

La Place des Miracles était étonnement petite. Elle ne comportait qu’une vieille fontaine abîmée – ayant jadis représenté Titania d’Avalon –, quelques bancs de-ci de-là, et un grand saule pleureur juste à côté d’une haute bâtisse de pierre blanches.

Malgré l’air vétuste des lieux, Amélia lui trouvait un charme certain. Ici, des fleurs et des plantes jaillissaient entre les pierres un peu partout. Un couple de papillons aux ailes d’un blanc nacré accrocha le regard de la jeune fille. Elle les admira un moment avant qu’ils ne disparaissent entre les branches du saule.

Amélia était à mille lieux de la Place de la Sorcière de son quartier. Là, tout y était de marbre blanc et lilas, impeccable, immaculé… parfait. Pas un brin d’herbe n’osait pousser entre les pavés, aucun lierre ne grippaient sur les façades. Et sa fontaine, grande et massive, représentait une sorcière tenant dans ses mains un vieux grimoire dont s’échappaient des sortilèges colorés prenant toutes sortes de formes ; allant de simples lumières aux papillons de paillettes en passant par des bulles de savons animées.

La Place de la Sorcière était très belle, mais elle donnait l’air artificiel et froide. Tout y était trop net, trop réfléchit. Quand elle la parcourrait, Amélia avait toujours des frissons. Seule la magie qui suintait du grimoire de la Sorcière l’apaisait. Il n’y avait pas de place pour le chaos dans le Quartier des Sorcières, c’était comme pour les soirées mondaines où Azura trainait sans cesse sa fille. Tout devait être parfait, irréprochable. On ne devait rien avoir à redire sur quoi que ce soit.

Elle y comprit…

Ça n’avait définitivement rien à voir avec l’ambiance chaleureuse et champêtre de la Place des Miracles. Là, la nature se révélait telle qu’elle était : splendide, sauvage, chaotique… vivante.

C’est ça, songea soudain Amélia, la Place de la Sorcière à l’air morte. Tous ce blanc, cette perfection mise à l’honneur… on dirait un sanctuaire, un monument aux morts. Il lui manquait cette étincelle de vie, de chaos.

Amélia secoua la tête. Elle n’avait pas le temps de divaguer.

Reprenant ses esprits, la jeune fille s’avança sur la place et tourna à droite. Elle découvrit alors un panneau de bois bordé de lierre annonçant : rue des Étincelles. Amélia sourit. Enfin.

Elle sortit de sa poche la photo de la maison éventrée, soigneusement arraché au journal la veille et entreprit ses recherches. Elle regarda autour d’elle, observant avec attention les différentes maisons qui l’entouraient. Elles ne semblaient pas en aussi mauvais état que celles qu’elle avait d’abord croisées en entrant dans le quartier. Ce devait être la rue la plus fortunée… ou en tout cas, la moins pauvre.

Quelques mètres plus loin, Amélia remarqua une ombre. En s’approchant, elle découvrit enfin la maison incendiée. Pas de doute possible, se dit-elle en se dressant devant les restes de la bâtisse, c’est bien elle.

La sorcière rangea la photo dans l’une de ses poches et repoussa son capuchon.

La façade avait complètement disparue, éventrée, soufflée par l’explosion dont on devinait sans mal les stigmates sur les maisons avoisinantes. Les deux étages, à présent à nu, dévoilaient des restes de meubles carbonisés et de verre fondu. Des traces de suies recouvraient toujours la chaussée devant la maison. Quant à l’intérieur, Amélia n’eut pas besoin d’y entrer pour deviner les poutres apparentes et les murs noircis.

Les mains de la jeune fille se mirent soudain à trembler. Des gens étaient morts ici. L’article n’avait pas fait mansion de l’état des corps mais… au vu de ce qu’il restait de la maison, Amélia imaginait sans peine qu’il ne restât plus rien à retrouver. Un frisson lui parcouru l’échine. L’adolescente avait déjà assisté à une explosion, à peine moins puissante que celle qui avait dû détruire cette maison. Elle en gardait un souvenir terrifiant. Si elle n’avait pas réagi à temps, si son instinct ne l’avait pas poussé à se servir de ses pouvoirs pour se protéger, elle serait sûrement morte elle aussi…

Amélia se secoua. Elle claqua ses mains sur ses joues pour se redonner du courage et redressa la tête. Ce n’est pas le moment de flancher, se fustigea-t-elle. Du nerf enfin !

Remontée à bloc – ou du moins en assez grande partie – Amélia pénétra dans les restes de la maison. Elle marcha sur des débris, refoula sa nausée en songeant qu’il s’agissait peut-être des corps des malheureux qui avaient péris, et poursuivit. Un peu plus loin, elle manqua de tomber, buttant sur les restes d’une poutre qui semblait venir de la charpente. En levant les yeux, Amélia se dit qu’elle avait intérêt à faire vite, les restes de la structure semblaient instables…

Alors qu’elle examinait ce qui l’entourait avec attention, quelque chose attira son regard. Amélia s’enfonça un peu plus dans les ruines de la bâtisse et s’accroupit au sol. Elle repoussa un morceau de planche en bois, grimaçant en sentant des échardes traverser ses gants et se planter dans sa chaire. Mais pourquoi diable faisaient-t-il des gants aussi fins ? Ça ne protégeait rien, bon sang !

En regardant ses mains, la jeune fille fit la grimace. Noircis par la suie et quasiment déchirés par endroit, ses gants étaient en piteux état.

– Je sens que je vais encore me faire gronder…

Après un long soupire, Amélia retira simplement ses gants et les fourra dans sa poche. Elle se tourna alors vers ce qui l’intéressait et fronça les sourcils.

– Voilà qui est étrange… marmonna-t-elle pour elle-même.

À ses pieds se trouvait une marque, dessinée à même le sol à la craie. Partiellement effacée, la sorcière n’aurait su dire quel était ce symbole et ce qu’il voulait dire. Curieuse – et ne voyant pas vraiment quoi faire d’autre – elle l’effleura du bout des doigts. Presque aussitôt, celle-ci partit en poussière, comme soufflé par un courant d’air. Ses sourcils se froncèrent davantage. Pas un brin de vent n’avait soufflé.

En ramenant ses doigts à son visage, elle resta perplexe. La craie blanche avait pris la couleur du sang sur sa peau. Et, en reniflant le mystérieux liquide pourpre, Amélia en fut certaine : il s’agissait bel et bien de sang.

– Vous êtes suicidaire ou quoi ?

Amélia sursauta et manqua tomber en se relevant. Après avoir recouvrer un semblant d’équilibre, la jeune fille se tourna vers la personne qui l’avait interpellé.

Devant la maison, enveloppé dans une cape miteuse, se trouvait un jeune homme au visage en partie masqué par un vieux chapeau haut-de-forme sans âge. Ses cheveux blonds étaient en batailles sous son couvre-chef élimé et sa peau semblait couverte de suie et de cendre, lui donnant un air encore plus sombre. Dans sa main, la jeune fille devina un éteignoir à réverbère.

Bizarre, elle n’avait pourtant pas le souvenir d’avoir croisé quelques réverbères à éteindre en venant ici…

Amélia dû s’approcher de quelques pas avant de croiser le regard de l’inconnu.

Il était d’une incroyable teinte turquoise.

Était-ce possible…

– Sortez de là, lui dit-il comme on gronderait un enfant. La maison est instable, elle pourrait vous tomber sur la tête. C’est dangereux.

Amélia trouva son ton fort déplaisant et en vint à douter que ce fut son mystérieux sauveur.

– Je cherchais des indices, se rengorgea-t-elle en sortant avec toute la dignité qui lui restait.

En quelques enjambées parfois un peu hasardeuses, elle réussit à s’extirper des décombres et se dressa devant lui. Sa belle assurance en prit un coup. L’inconnu faisait bien une tête de plus qu’elle.

– Vraiment ? fit-il en haussant un sourcil, perplexe. Une jeune fille comme vous ne devrait pas courir les rues du Quartier des Fées toute seule et si tôt le matin. Rentrez chez vous.

Malgré sa courtoisie apparente, Amélia ne pouvait s’empêcher de sentir un certain dédain suinter de ses paroles. Elle avait de plus en plus l’impression qu’il la prenait de haut et la colère qui commençait à enfler dans sa poitrine n’en fut que décuplée.

– Hors de question.

– Comme il vous plaira, soupira-t-il en se retournant. Mais ne comptez pas sur moi pour vous sortir d’un mauvais pas à l’avenir.

Amélia se décomposa.

– Donc c’était vous ? C’est vous qui m’avez sorti de chez cette fée noire ?

– À mon grand malheur, oui, dit-il en se retournant.

– Dans ce cas vous pourriez peut-être m’aider ! J’enquête sur la mort de ma meilleure amie, c’était une fée.

– Grand bien vous en fasse.

Amélia en resta bouche bée. Recevoir un seau d’eau glacée en pleine figure n’aurait pas été plus humiliant. Il lui fallut un moment pour reprendre ses esprits. L’adolescente fusilla son sauveur du regard et dû se faire violence pour ne pas se jeter sur lui pour l’étrangler. Comment pouvait-il se montrer si froid et indifférent ? Pourquoi avait-il l’air si peu concerné par ce tueur qui courrait les rues ? N’était-il pas une fée lui aussi ?

Tous deux se toisèrent de longues secondes, puis l’inconnu soupira bruyamment, passant une main dans ses cheveux en désordre.

– Écoutez mademoiselle, souffla-t-il en plantant ses yeux turquoise sur la jeune fille, il n’y a rien à faire, d’accord ? Laissez donc la police faire son travail et lâchez l’affaire.

Puis, comme si le sujet était clos, il se détourna.

Amélia sentit la panique la gagner. Elle ne pouvait pas le laisser partir, pas maintenant ! Son cerveau moulina à pleine vitesse, cherchant désespérément quelque chose à faire, des mots qui le ferait rester, un moyen de le retenir. Puis la solution lui sauta au visage.

Elle leva une main dans sa direction. Presque aussitôt, le jeune homme se cogna contre un mur invisible. L’inconnu jura joyeusement entre ses dents en se frottant le nez.

– Une sorcière, vraiment ?

Il se retourna lentement, posant un regard assassin sur la jeune fille avant de se figer. Les yeux d’Amélia brillaient de la couleur de l’or, la célèbre signature de la famille Moonfall.

– Et de la Première Famille en plus, soupira-t-il dépité.

– Écoutez, dit-elle en avançant de quelques pas, vous n’êtes pas obligé de me faire confiance, ni de m’aider. Je vous demande seulement un peu de votre temps pour vous expliquer.

– Allez-y souffla-t-il en s’appuyant négligemment sur son éteignoir. Je vous écoute. Après tout ce n’est pas comme si j’avais un travail et que je devais le terminer avant le lever du jour.

Amélia balaya sa remarque d’un revers de main et planta des yeux noisette sur lui. S’il pensait vraiment la déstabiliser avec ses sarcasmes, il ne la connaissait pas !

– Il y a quelques jours, expliqua-t-elle, j’ai perdu ma meilleure amie. C’était une fée des bas quartiers, elle s’appelait Emily Sparkles, vous la connaissiez peut-être ?

L’inconnu serra les dents. Son regard s’assombrit. Amélia supposa qu’en fin de compte, il avait dû la connaître. Emily connaissait tant de monde…

Elle poursuivit.

– Tout le monde me dit que ce n’est rien et que je n’ai qu’à la remplacer par une autre domestique, mais je ne suis pas d’accord. Je me moque de ce que peuvent penser les autres, Emily était mon amie et je ne peux pas laisser son meurtrier courir les rues en toute impunité, il doit payer. Vous l’avez forcément remarqué vous aussi, la police traîne les pieds, l’enquête est au point mort, personne n’a de piste et il continue de sévir tranquillement pendant que la plupart des habitants de la capitale se tournent les pouces.

Il la regarda, septique.

– Et vous, vous voulez jouer les justicières de l’ombre ? résuma-t-il, perplexe.

Il la fixa pendant de longues secondes. Amélia pinça les lèvres, incertaine. Que n’aurait-elle pas donné pour savoir à quoi il pensait !

– Sans moi, finit-t-il par dire en se redressant. J’ai d’autres problèmes sur les bras. Au cas où ça ne vous aurait pas effleuré l’esprit, princesse, y en a qui doivent gagner leur vie pour survivre dans ce foutoir. Je n’ai pas franchement le temps de m’amuser avec vous.

Et il se détourna, encore. Amélia ne voyait plus comment le retenir. User à nouveau de la magie ? Ce serait du harcèlement, qui sait comment il pourrait le prendre… Après tout, c’était une fée, il pourrait simplement s’envoler et disparaître dans le quartier. Amélia le perdrait et il lui serait alors impossible de le retrouver… Non, elle devait trouver un autre moyen.

Réfléchis, réfléchis, réfléchis

Elle le voyait déjà s’enfoncer dans la Place des Miracles. Vite, vite, vite, une idée !

Puis elle trouva enfin.

Se redressant de toute sa hauteur, les poings serrés, elle lança d’une voix qu’elle espérait assurée :

– Et si je vous payais, vous seriez plus enclin à m’aider ?

Silence.

À quelques mètres de là, Amélia vit l’inconnu se figer. Il se mit à réfléchir, grognant, baragouinant dans sa barbe. Elle le voyait hésiter. Elle s’avança de quelques pas, ragaillardie, et poursuivit.

– Si vous m’aidez, votre salaire sera bien plus élevé que ce que vous pouvez gagner en tant qu’allumeur de réverbère.

Elle se mordit la lèvre. Était-ce suffisant ? Allait-il céder ? Les fées avaient tellement de difficulté à trouver un travail, aussi insignifiant et mal payé fut-il, cette promesse d’un salaire plus conséquent allait-elle marcher ?

De son côté, le jeune homme se grattait la tête. Était-ce une bonne idée ? En avait-il le droit ? D’un autre côté… il avait cruellement besoin d’argent. Il soupira.

Amélia le vit se retourner lentement et marcher vers elle. Il affichait une certaine mauvaise foi à avancer dans sa direction et ne s’en cachait même pas. Quand il ouvrit la bouche, Amélia se rendit compte qu’elle avait retenu son souffle.

– Très bien, grogna-t-il, je vais vous aider.

Un intense soulagement la parcourut.

– Mais parlons-en ailleurs.

Il jeta un regard alentour, soudain soucieux.

– Je doute que votre présence soit très appréciée dans le coin. Venez.

Amélia se contenta d’opiner du chef et rabattit sa capuche sur sa tête avant de le suivre.

 Le soleil commençait à se lever à l’horizon et les rues du quartier furent bientôt envahies de badauds. Dans la foule qui grouillait autour d’elle, Amélia eut de la peine à suivre son étrange camarade. À plusieurs reprises elle trébucha sur des pieds inconnus avant de perdre de vu son guide. Elle finissait par le retrouver, son chapeau miteux trônant un peu au-dessus de la foule.

Au bout d’un certain temps – qui lui sembla une petite éternité – le jeune homme s’arrêta devant une enseigne. Parvenant enfin à sa hauteur, Amélia reprit son souffle et jeta un regard au panneau qui pendait au-dessus de leur tête.

Le Parloir… lut-elle.

Elle jeta un regard noir à l’inconnu.

– Un bar miteux, vraiment ?

– Après vous, se contenta-t-il de répondre en lui tenant la porte.

– Vraiment très drôle, railla-t-elle en passant devant lui.

Le garçon afficha un discret sourire en coin, visiblement satisfait. Il semblait ravi de pouvoir l’embêter. Amélia fit son possible pour l’ignorer. Mais, une fois à l’intérieur, elle en vint à douter de ses plans. Peut-être aurait-elle mieux fait de continuer sa modeste enquête toute seule…

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Elora
Posté le 30/06/2021
Les aventures d'Amélia commençaient à me manquer, ça fait plaisir de retrouver cette histoire !
On retrouve l'inconnu aux yeux turquoises, et je trouve qu'il a des choses à cacher !
Déjà, il connait Emily, mais je ne pense pas que ce soit un détail important, à mon avis, tout le monde connait Emily ! Par contre, qu'en est-il du médaillon, lui aussi est étrange, l'arrivée de ce personnage apporte pas mal de questions !
En tout cas, Amélia n'a pas peur, après s'être fait agresser, elle y retourne direct, c'est tout à fait normal ! XD
Les dialogues entre la sorcière et la fée m'ont fait rire, ça promet beaucoup !
Lunatique16
Posté le 01/07/2021
Salut et merci pour ton commentaire ! ^^
Quand tu dis que ce nouveau personnage cache des choses, qu'est-ce que tu veux dire ? Ou plutôt, qu'est-ce qui te fait penser ça ? (j'adore les théories !)
Pour ce qui est du comportement d'Amélia, ce n'est pas qu'elle n'ait pas peur, au contraire sa rencontre avec la pixie la vraiment effrayé, mais en sachant que ces créatures ne sortent jamais de chez elles, Amélia s'est simplement dit qu'en évitant sa rue elle ne craindrait rien.
En tout cas, je suis contente que ça t'ai plu :) j'ai tellement hâte de poster la suite du chapitre !

À bientôt !
Zoju
Posté le 29/06/2021
Salut ! Contente de retrouver ton histoire et Amélia qui me font toujours autant voyager !
J'ai pris beaucoup de plaisir dans la lecture de ce chapitre. Un élément qui m'a beaucoup plu, ce sont les noms des rues du quartier des fées. On ne va pas se le cacher ces noms ne correspondent absolument pas à la réalité, mais je les trouve très visuel et je me dis que peut-être sans cette ségrégation ils refléteraient vraiment la réalité. Je comprends parfaitement la honte de la jeune fille quand elle se rend compte du gaspillage que sa famille a fait la veille avec la nourriture. Amélia a beau vouloir changer, elle reste un membre de la haute sorciété. Elle a encore beaucoup de chemin à faire pour grandir, mais elle semble sur la bonne voie.
En ce qui concerne la maison, ces traces de sang sont plutôt intrigantes. A l'évidence, ce n'est pas qu'un cinglé qui tue pour le plaisir. Curieuse d'en apprendre plus !
J'ai été toute contente quand son sauveur est apparu pour la sortir de là. Il a beau faire le grognon, je ne pense pas que c'est un mauvais gars. S'il a dit qu'il est d'accord de l'aider pour l'argent, je pense que même si c'est vrai qu'il y a aussi autre chose. (J'ai d'ailleurs bien aimé le rapide passage dans ses pensées) Quelle était sa relation avec Emily ? Hâte d'en apprendre plus. En tout cas, je trouve qu'il se complète plutôt bien avec Amélia et leurs échanges m'ont fait bien rire, même s'il ne l'était pas. Amélia n'a sans doute pas souvent affaire à quelqu'un qui l'envoie sur les roses. Il pourrait bien l'aider à changer. Au passage, pendant toute cette fin de chapitre j'avais tellement envie de lui crier "Et le médaillon, tu en fais quoi ?" C'est étrange qu'elle n'y a pas pensé.
Quoi qu'il en soit, j'ai passé un très bon moment et j'ai hâte de voir ce que cette rencontre va donner ! :-)
Lunatique16
Posté le 30/06/2021
Salut et merci pour ton commentaire, il m'a fait super plaisir ! ^^
Alors, pour ce qui est des rues, il ne faut pas oublier que la "maltraitance" des fée - si je puis dire - est assez récente dans l'histoire du pays, il y a un peu plus d'un siècle (dans notre histoire) le Quartier des Fée était un lieu prospère et très beau et les rues ne ressemblaient pas le moins du monde à ce qu'elles sont devenues. Celle des Merveilles n'accueillait pas encore de bordels et celle des Gourmandises regorgeait de vie.
Ensuite, je dois avouer que je trépignais d'impatience à vous présenter le sauveur d'Amélia, j'adore leurs interactions, elles sont toujours très drôles à imaginer et je prends beaucoup de plaisir à les écrire. D'ailleurs, si tu as aimé cette première rencontre entre les deux, tu vas adorer la suite du chapitre ! ;) (elle arrivera lundi prochain)
Je suis super contente de voir que ce nouveau personnage est bien accueillit et c'est vrai qu'ils se complètent pas mal avec Amélia. Et tu as raison, c'est pas tous les jours qu'on ose l'envoyer sur les roses XD mais bon, quand elle est fâché elle fait peur quand même, faut pas oublier qu'elle fait partie de la famille de sorcière la plus puissante du pays !
Enfin, tes dernières lignes sur le médaillon m'ont bien fait rire x) c'est vrai qu'elle aurait pu y penser, mais elle était tellement impatiente de retourner dans le Quartier des Fées et elle avait tellement de truc en tête à ce moment-là (comme éviter la Rue des Cauchemars à tout prix) qu'elle n'y a pas pensé. Mais promis, il ne sera pas oublié ! ;)

Voilà, je crois que c'est tout. En tout cas, je suis vraiment contente que cette première partie de chapitre t'aie plu ^^ j'ai hâte d'avoir ton avis sur la suite !

A bientôt !
Vous lisez