— Je suis sûre que tu mens et que tu ne sais pas jouer ! je dis en riant.
— C’est de ta faute, tu m’as estropié à vie ! Mèda, dis-lui que je sais jouer ! s’emporte Orphée.
— Je ne m’en souviens plus, répond Andromède en échangeant un regard complice.
Cet après-midi, le soleil est particulièrement brûlant. La chaleur est étouffante et personne n’a envie de mettre un pied dehors, même pour aller se rafraîchir. Allongées dans le lit, Andromède et moi nous éventons avec de grandes feuilles d’arbre tandis qu’Orphée répare pour la énième fois sa lyre. Soi-disant la corde n’est plus de bonne qualité à cause de sa nuit passée en mer. Alors il ne peut pas jouer. Malgré son âge, taquiner Orphée sur ses dons de musicien est devenu un de nos passe-temps favoris.
Voilà des jours que nous vivons tous les trois dans la maisonnée. Tout a changé depuis l’attaque du requin. Je n’ai plus envie de les mettre à la porte. N’ayant aucune nouvelle du dieu du mensonge, mon impatience grandit de jour en jour. Cependant, avoir un peu de compagnie me permet de ne pas me morfondre à ce sujet.
La blessure de ma jambe a cicatrisé plus rapidement que ce que l’on pourrait croire, ce qui a le don d’agacer Orphée qui doit marcher en utilisant un bâton. Peut-être mon corps s’est-il rappelé qu’il est celui d’une fille de déesse après tout. Mais cela, je ne peux pas l’expliquer sans que l’on me prenne pour une folle. Sur ma cuisse sont apparues des taches violacées qui disparaîtront avec le temps, mais pas l’empreinte des dents pointues de l’animal. Mèda m’a aidé à faire les sutures ce jour-là, néanmoins les marques resteront. Parfois, je me réveille la nuit en criant et croyant me faire broyer la jambe. Dans ces moments là, Orphée chantonne une mélodie qui m’endort instantanément.
Depuis que je peux à nouveau marcher, j’ai repris mon entrainement et j’ai doublé mes exercices de tir à l’arc. Quelque fois, Andromède m’accompagne et à sa demande je lui apprends ce que je sais. Mais plus souvent, elle préfère se promener dans les alentours et trouver de quoi nous sustenter. La plupart du temps, ce qu’elle rapporte est vénéneux. Heureusement qu’Orphée connaît très bien les plantes qui poussent par ici, nous évitant ainsi plusieurs déconvenues. Il semble avoir beaucoup voyagé et son savoir est très précieux. Il m’a raconté un soir qu’il était originaire d’Athènes et qu’il lui a fallu plus d’une année pour arriver ici, mais il me cache la raison de sa venue.
— Voilà plus d’une dizaine de jours que vous êtes là et je ne t’ai jamais vu jouer ! je dis en me redressant sur mes coudes tandis qu’Andromède s’esclaffe.
— Tu es bien trop méchante pour que je joue ! répond Orphée
Nous rions comme des enfants. Andromède s’assoit sur le bord du lit et s’étire. Elle porte la robe aux broderies dorées qu’elle avait en arrivant. Ses cheveux noirs ne sont plus divisés en petites tresses. À présent, des centaines de boucles encadrent son visage rond et retombent sur ses épaules. Elle se lève et attrape la cruche en terre cuite sur la table près de l’homme afin de se servir un peu d’eau. J’observe la marque de son entaille sur son bras. Sans elle, je ne serais peut-être plus là.
Le lendemain, nous vaquons tous à nos occupations. Orphée est sorti vérifier ses pièges, Andromède nettoie la maison et je m’entraîne comme toujours. L’air brûlant est aussi lourd qu’un coup de masse. La mer n’a plus sa couleur turquoise habituelle, mais plutôt une teinte dorée qui court jusqu’à l’horizon. Cela fait bien trop mal aux yeux de regarder ce paysage tant la lumière est forte. Si j’ai presque réussi à viser mes cibles, le cri d’un oiseau me fait sursauter et avec effroi ma flèche disparaît dans la forêt.
Ne pouvant me permettre de perdre le peu d’armement que je possède, je suis dans l’obligation d’aller la chercher. Je remonte le chemin poussiéreux et me désole qu’il n’y ait pas la moindre brise pour me rafraîchir. Je sens déjà les gouttelettes de sueur perler dans ma nuque. Je fini par trouver la flèche plantée dans un tronc. N’étant pas très loin de la rivière, j’en profite pour aller me désaltérer.
Je m’accroupis près d’un arbuste pour boire directement l’eau cristalline et n’hésite pas à baigner mes bras. J’observe mon anneau. Pourquoi Hermès ne me donne-t-il aucune nouvelle ? Je ne comprends pas ce silence. Je n’ose pas l’appeler avec la bague, car il pourrait trouver puéril mon comportement, il m’a demandé d’avoir confiance en lui. Il ne m’abandonnerait jamais. Tout à coup, un son étrange m’extirpe de mes pensées. Je sursaute, il s’agit d’un rire d’homme et de cliquetis métalliques. Quelqu’un approche ! Un frisson me parcourt la colonne vertébrale. Pour un endroit déserté de tous selon Hermès, je constate qu’on y croise pas mal de monde. Mon instinct me dit d’être prudente et je me cache dans les buissons. Tel un animal apeuré, je retiens mon souffle en priant que l’on ne me voit pas.
Trois hommes d’âge mûr surgissent près du ruisseau. Arborant des boucliers et des glaives à leurs ceintures, ils ne m’inspirent pas confiance. Ils se penchent pour remplir d’eau plusieurs outres. L’un d’eux se rafraîchit le visage. Je reconnais l’emblème sur leur bouclier, similaire aux broderies de la robe d’Andromède. Ils sont couverts de cicatrices blanches, vestiges de combats passés. Tout me pousse à croire qu’il doit s’agir de soldats d’Adulis. Que viennent-ils faire par ici ?
— On n’la trouvera jamais, j’vous dis que c’est peine perdue, déclare le plus ancien.
— Vous avez entendu le capitaine, nous ne rentrerons pas sans elle, rétorque le plus grand.
— Tout est perdu, il ne reste plus que trois jours, continue le premier d’un ton las.
— Que le capitaine ne t’entende pas te plaindre ! s’exclame le plus jeune à l’air hargneux.
— Qu’il m’entende, je veux rentrer et emmener ma femme et mes enfants !
Un sifflement retentit au loin. Les trois soldats referment les outres et repartent dans les bois. Je reste assise quelques minutes encore afin de m’assurer qu’ils sont bien partis. Hésitante, je sors de ma cachette afin de les suivre discrètement. Quelques mètres plus loin, j’aperçois entre les broussailles un campement de fortune ainsi que des chevaux attachés à un arbre. Des soldats d’Adulis patrouillant par ici, cela ne peut être une simple coïncidence et cela n’augure rien de bon. Même si je ne connais pas le crime d’Andromède et Orphée ils sont devenus en quelques jours des amis. Je me dois de les prévenir avant que les soldats n’atteignent la maisonnée.
— Tiens, tiens, mais qu’avons-nous là ? Un oiseau tombé du nid ! s’exclame un homme.
J’ai à peine le temps de me retourner que deux mains puissantes m’extirpent avec force de ma cachette. Je me débats et n’hésite pas à griffer. On me traîne sur le sol et je suis entourée de cinq soldats. L’un d’eux s’approche, alors je le frappe avec mon arc. Certains semblent amusés tandis que d’autres se font menaçants. J’attrape une flèche et vise en leur demandant de ne pas avancer. Je maudis ma main d’être si tremblotante. Je suis terrifiée par la tournure des évènements.
— Il suffit ! ordonne une voix grave.
Les hommes qui m’entourent finissent par s’écarter et ce que je suppose être leur capitaine, apparaît sur son cheval, accompagné d’autres cavaliers. Grand et musclé, son armure est plus belle que celle de ses soldats. Une peau de bête tachetée couvre une de ses épaules. Ses cheveux sont rasés de près et son front est ceint d’un anneau d’argent. Je remarque alors la balafre traversant l’intégralité de son visage.
— Veuillez pardonner le comportement primaire de mes hommes, ils seront châtiés pour avoir osé vous manquer de respect.
Le regard froid et plein de dégoût, il fait un signe de tête et des cavaliers tiennent en joue mes attaquants qui s’éloignent en vociférant des insanités, tandis que d’autres demandent pardon. Je me relève et réajuste ma tenue couverte de terre. Je sens peu à peu mon souffle revenir, mais je reste tout de même en alerte.
— Je suis Einar, capitaine de la garde de la cité d’Adulis, nous sommes à la recherche de la princesse Andromède. Il y a plusieurs lunes de cela, elle a été enlevée par un musicien de la cour, les avez-vous croisés ? demande le capitaine, la mine sévère.
Une princesse ! Andromède est une princesse ! Je savais qu’elle cachait quelque chose ! Néanmoins, je doute qu’elle ait été enlevée par Orphée. Sous le regard inquisiteur du capitaine, je sais que je dois vite répondre quelque chose. En une seule phrase, je peux soit les condamner, soit les protéger.
— J’ai vu beaucoup de monde ces jours-ci, je dis d’un ton léger, mais je ne suis pas certaine d’avoir rencontré une princesse.
— Vous êtes la première personne que nous voyons dans ces bois depuis des lunes. Vous avez forcément dû les croiser.
— Je crains de ne pas m’en souvenir, hélas, je rétorque.
Einar lève les yeux au ciel, sans doute las de perdre du temps.
— Pourquoi a-t-elle été enlevée ? je demande innocemment.
— La princesse a un devoir à accomplir, il en va de la sécurité d’Adulis.
— Aurait-elle échappé à un mariage arrangé ?
— Si vous n’avez pas entendu parler de la malédiction qui pèse sur notre cité, que les dieux vous en préservent. Fuyez loin dans les terres et cessez de nous faire perdre notre temps.
Je secoue la tête et baisse les yeux. Le regard du capitaine est dénué de toute émotion. Il me scrute et analyse la moindre de mes paroles. J’ai la terrible sensation qu’il ne me croit pas. Einar remonte sur son cheval et fait signe à ses hommes de se mettre en route. Je me redresse et m’avance vers lui. Je ne dois pas les laisser patrouiller vers notre maisonnette qui est beaucoup trop proche. Alors, j’adopte une attitude sage et candide pour lui annoncer que j’ai vu passer il y a plus d’une semaine un couple suspect.
— Il s’agissait bien d’un homme avec une lyre et d’une femme richement vêtue ? Ils ont dit devoir se rendre vers Athènes, j’invente en restant la plus naturelle possible. Si les dieux sont avec vous, vous les rattraperez dans le village voisin.
Je me rends compte que je suis incapable d’indiquer la route qui traverse les bois puisque je ne suis jamais allée plus loin que la rivière. Les yeux du capitaine s’illuminent et je n’ai pas le temps d’insister avec mes mensonges qu’il ordonne à ses hommes de partir. Dans un vacarme de métaux qui s’entrechoquent, les soldats disparaissent dans la forêt.
Lorsque je me retrouve seule, je tombe à genoux et souffle enfin de soulagement. Je passe la main dans mes cheveux et savoure cet instant de quiétude. Je n’en reviens pas de ce qu’il vient de se dérouler et m’empêche d’imaginer le pire si Einar n’avait pas su arrêter ses hommes ou même s’il avait décidé de rester. Je ferme les yeux et me réjouis de cette victoire.
De retour à la maison, je trouve Orphée fredonnant tout en vidant un poisson et Andromède tentant de recoudre l’une des couvertures. Elle porte l’une de mes robes en lin et rien ne saurait trahir que cette demoiselle est la princesse d’une cité. Je savais qu’ils me dissimulaient quelque chose. Mais comment leur en vouloir, sachant que moi aussi, je cache ma véritable identité.
— En voilà une drôle de tête ! s’exclame Mèda en m’apercevant.
Inutile de lui mentir. Je referme la porte derrière moi et me laisse tomber sur une chaise. Je raconte ma mésaventure dans les bois et surtout ce que j’ai entendu les concernant. Je vois son sourire s’évanouir peu à peu et ses yeux se remplir de larmes qu’elle peine à contenir. La princesse d’Adulis s’assoit sur le bord du lit et Orphée serre ses poings. Mais à peine ai-je terminé mon récit, qu’on discerne au loin le fracas des sabots. Nous nous redressons tous pris de panique !
— Tu nous as trahis ! Tu les as menés jusqu’ici ! m’accuse Orphée
— Qu’allons-nous faire Orphée ? s’exclame Mèda.
— Nous n’avons plus le temps de fuir ! Cachez-vous ! Orphée sous le lit et toi Andromède dans le coffre ! Je dis tout en désignant chaque cachette.
— On peut te faire confiance et si tu nous tendais un piège ? demande l’homme, la mine sévère.
— Si tu veux tenter ta chance dehors je t’en prie, je réponds vexée.
Nous cessons notre dispute à l’instant où nous entendons l’écho du claquement de sabots et le fracas du métal en approche. L’angoisse vient de monter d’un cran. Malgré ses blessures, Orphée se jette sous le lit et je tire la couverture afin de le dissimuler le plus possible.
Puis j’aide Andromède à se cacher dans la malle en bois en sortant les divers armes et objets qui la recouvriront en lui promettant que tout se passera bien. La pauvre est obligée de se recroqueviller dans une position des plus inconfortable. Je vois ses mains trembler et elle mord ses lèvres pour s’empêcher de pleurer. Ce qui ne peut plus entrer dans le coffre sert à camoufler Orphée sous le lit.
Je regarde autour de moi et constate qu’il y a trop d’indices indiquant que nous vivons à plusieurs ici. À peine ai-je le temps de jeter la vaisselle dans le bac d’eau et de décrocher le linge propre étendu que le hennissement d’un cheval me fait sursauter. Je respire et tente de calmer l’angoisse qui me submerge. Je détache mes cheveux et les boucles tombent en cascade sur ma poitrine. J’essaye de me donner meilleure allure et essuie la sueur sur mon front lorsqu’une voix grave retentit :
« Au nom du roi Céphée, roi des Éthiopiens et protecteur de la cité d’Adulis, veuillez ouvrir cette porte. »
Je m’exécute, un poignard dissimulé dans le dos. Le soleil m’éblouit et je suis obligée de mettre ma main en visière pour distinguer l’homme sur son cheval. Ses yeux noirs me fixent tel un rapace. Autour de nous se trouve une dizaine de cavaliers bien alignés. Je reconnais les trois soldats du cours d’eau. Je frissonne, car de toute évidence, je ne suis pas de taille face à ce groupe armé. Tous ont les yeux rivés sur moi et cela me met très mal à l’aise.
— Nos chemins ne cessent de se croiser on dirait ? s’exclame le capitaine.
— Dite plutôt que vous m’avez suivi, je rétorque.
— Vous vivez seule ?
— Non, mon mari peut revenir d’un instant à l’autre, je mens en caressant l’anneau d’Hermès.
— Trêve de bavardage, nous devons inspecter votre maison.
— J’imagine que je n’ai pas vraiment le choix. Allez-y, mais ne cassez rien.
Le capitaine claque des doigts et deux hommes descendent avec agilité de leurs chevaux. C’est à peine s’ils s’inclinent pour me saluer et pénètrent dans la maison. Sérieux et froids, je sens qu’ils n’ont pas de patience. Je les suis de près et jette un regard circulaire à la pièce. Le tour se réalise très vite puisqu’il n’y a qu’une seule et grande pièce. Leurs regards suspicieux analysent tout en détail. La tension est palpable.
— Vous vouez un culte à Hermès et non Poséidon, ce n’est pas habituel pour des pêcheurs.
Je sursaute. Cela doit paraître étrange de découvrir la collection du dieu du commerce. Que dirait Hermès s’il savait que des mortels sont venus fouiller sa demeure ? Serait-il du genre à se fâcher et punir ces hommes comme l’aurait fait ma propre mère par exemple ? Le capitaine se trouve juste derrière moi. Me dépassant d’au moins deux têtes, ses bras sont croisés sur son torse et son visage est impassible.
— C’est mon mari qui vénère le dieu du commerce. Sans lui, on ne pourrait vendre nos poissons, je réponds.
— Vous possédez beaucoup d’objets, pour des pêcheurs, insiste Einar.
— Je suis guérisseuse, c’est mon mari le pêcheur. On nous offre des cadeaux en échange de mes services, j’invente en dévoilant mes dents blanches.
— Vérifiez le contenu de cette malle ordonne le capitaine.
Le sourire sur mon visage se transforme en rictus et l’angoisse fait battre mon cœur à tout rompre. J’analyse la situation, trois hommes sont dans la maison et une dizaine à l’extérieur. S’il trouve Andromède je pourrai fermer la porte et attraper le xiphos sous les draps, en profitant de l’effet de surprise je pourrais peut-être menacer Einar. Non, il est trop grand. Alors le plus petit ? Mèda pourrait s’enfuir par la fenêtre…
Je n’ai plus le temps de réfléchir que le soldat s’approche du coffre. Il s’arrête et découvre, posée juste à côté, la lyre d’Orphée ! Je ferme les yeux et soupire.
— Capitaine regardez ce que j’ai retrouvé, dit le garde d’Adulis.
Einar observe l’objet d’un air intrigué.
— Comment expliquez-vous ceci ?
— Quoi ? Cette lyre ? On me l’a offerte pour avoir soigné un homme ! Je ne pouvais pas imaginer que c’était un fugitif. Je ne sais pas en jouer, je comptais la revendre. Vous la voulez ? Ce n’est pas un crime que d’accepter un cadeau, si ? Vous voyez bien qu’il n’y a personne d’autre dans cette maison !
Le ton de ma voix est devenu celui d’une femme agacée de perdre son temps, le même qu’aurait employé ma mère. Je continue ma mise en scène en m’approchant de la malle.
— Vous croyez vraiment que quelqu’un peut rentrer là-dedans ? Tenez, vous voulez qu’on vérifie ?
J’ouvre le coffre et le referme tout aussitôt, priant pour que Mèda ne fasse pas un bruit.
— Pourquoi ne pas regarder sous le lit tant que vous y êtes ? Allons contrôler ensemble ! je dis en me dirigeant vers ma couche.
Je m’arrête en plein milieu de la pièce tout en gesticulant pour accentuer ma colère.
— Soyez raisonnable et cessez de perdre votre temps ici. Si vos fuyards sont toujours vivants, ils auront pris la route qui mène au village voisin. Maintenant si vous le permettez j’ai du travail !
Je serre les bras sur ma poitrine et espère que mon petit numéro a marché. Les deux gardes attendent un ordre de leur capitaine. Celui-ci m’observe longuement et dépose la lyre sur la table. Il n’arrive pas à cacher la déception sur son visage malgré son air solennel.
— Merci pour votre coopération Madame. Nous ne vous importunerons plus.
— Navrée de ne pas vous être d’une plus grande aide, je mens.
— Si vous vous souvenez de quoi que ce soit, notre campement se trouve près de la rivière. Mais vous et votre mari devriez partir à l’intérieur des terres plutôt que de demeurer ici, il vous reste trois jours, déclare Einar en sortant de la maisonnette.
Je ne comprends pas le sens de ses dernières paroles. Les gardes d’Adulis s’éloignent dans un nuage de poussière tandis que mon cœur recommence à battre normalement. Mes mains sont moites et je meurs de soif. Quand je rentre dans la maison, Orphée s’extirpe péniblement de sous le lit. Un sourire sur les lèvres.
— Pendant un instant, j’ai cru que tu allais vraiment nous trahir !
— Toi et ta lyre, vous n’en perdez pas une ! je lui réponds en lui jetant l’instrument qu’il rattrape au vol.
— Je ne pensais pas que le capitaine Einar était en personne à notre poursuite, mais grâce à tes mensonges il est parti. On dirait que tu as fait cela toute ta vie, une vraie comédienne ! s’amuse Orphée en me faisant un clin d’œil.
— Je dois avouer avoir vécu avec le meilleur des professeurs…
Hâte de savoir ce que fabrique Hermés...
Perséphone et Andromède ont par ailleurs davantage de points communs ! Hâte d'en savoir plus sur Orphée et sa lyre !
J’ai hâte de connaître la suite je m’attend à tout maintenant.
Te lire est devenu un plaisirs que je retrouve à chaque fois merci
Quel aplomb, quel courage, quelle trempe.
Lionne, tigresse, louve.
Qui s'y frottera s'y piquera.
De bon augure pour nous, chanceux lecteurs !
P. S. : aucune faute d'orthographe. Sans doute avez-vous éjecté le correcteur automatique, souvent source de curiosités inopportunes.
Je suis complètement amoureuse de ton histoire et de tes personnages ! 🥰